Qu'on se rassure : je ne suis pas atteint par le vertige des grandeurs. Je sais que je ne fais pas le poids en face de Stéphane Hessel, de son destin et de son parcours mais on a le droit tout de même de s'approcher de lui, avec respect certes mais sans complaisance. Rien de tel, pour démontrer la jeunesse de celui auquel on s'adresse, qu'une liberté même critique. C'est l'encens qui fait vieillir.
Trois euros. Trente pages. Un titre pour plaire à tous les humanistes en chambre et à ceux pour lesquels nous ne serions pas en démocratie. Le soutien inconditionnel de Mediapart. Des éloges médiatiques à foison. Et, pour couronner le tout, une invitation au Grand Journal de Canal Plus où on a vu celui qui formule l'injonction d'avoir à nous "indigner" s'acoquiner avec la dérision contente d'elle et le progressisme superficiel et mondain. Il y avait quelque chose qui "jurait" dans le tableau ! Dans ces conditions, tout était réuni pour faire de ce petit livre un événement même s'il a dépassé les espérances les plus folles.
Stéphane Hessel nous propose le passé comme solution d'avenir.
Sa formidable existence plaide dans tous les cas pour lui, sinon pour sa cause. Né en 1917, il est devenu une figure incontournable de nos débats républicains. Toujours présent quand il s'agit de dénigrer doucement la France d'aujourd'hui, il nous invite à nous retourner pour considérer le paradis perdu de 1945 et suscite l'enthousiasme de ceux qui ne pouvaient rêver d'avoir avec eux un opposant au sarkozysme plus urbain et apparemment tolérant. Son étincelante alacrité intellectuelle, alliée à la lumière tendre et souriante de ses yeux, fait des ravages. Sa personnalité de magnifique vieillard "enfonce" toutes nos vedettes de l'instant, "jetables" et sans charisme. Stéphane Hessel fait couler du velours dans nos oreilles. On a envie de l'approuver rien qu'à le voir, à l'entendre. Je ne suis même pas sûr qu'on l'écoute véritablement. Sa personnalité dépasse de cent coudées sa pensée engagée, partisane, enrobée dans la soie de sa gentillesse superficielle. On est bouche bée devant lui comme devant un beau, un éternel spectacle qui se suffit à lui-même. Il mord mais avec délicatesse. Sa candeur est perfide et fait mal. Personne n'oserait le traiter de passéiste, de nostalgique touchant mais déphasé. Stéphane Hessel est un humain dont une certaine idéologie a besoin : elle le sort quand il convient et il fait mouche, il fait passer, sous la rose, les épines injustes et partiales.
Mais le lire, c'est autre chose. On est tout seul face à ces quelques pages et la séduction de son être n'est plus là pour nous faire oublier ce qu'il dit. Le lire, c'est devoir tristement constater que la balance est faussée, que l'outrance est parfois civilisée et les approximations favorablement accueillies. Qui aurait osé soutenir, avec un tel aplomb, s'il n'avait pas d'emblée bénéficié d'un quitus, la cause palestinienne, attaquer avec une telle constance la politique d'Israël ? Qui aurait pu se permettre avec une telle démagogie de vitupérer la dictature des marchés financiers et les écarts de richesse grandissants ? Qui aurait eu le front de s'en prendre ainsi à la politique gouvernementale à l'encontre des sans papiers et des Roms en feignant de négliger que les mesures incriminées avaient été prises dans un espace démocratique et que celui-ci donnait une toute autre tonalité à l'odieux dénoncé unilatéralement par Stéphane Hessel ? Qui aurait accusé le Pouvoir, avec si peu de nuance et d'équilibre, d'avoir "bradé" les acquis sociaux de la Résistance comme les retraites ou la sécurité sociale (lexpress.fr) ?
Au fond, cet homme sur lequel se seraient concentrées les vertus de vérité, de justice et d'équité n'est pas aussi exemplaire, aujourd'hui, qu'il l'était hier dans les épreuves et les honneurs qu'il a connus. Il a décidé de gommer toute une part de la réalité. Il s'épargne les embarras du choix et de la conscience en félicitant, par exemple, les Palestiniens d'avoir sauvegardé les droits des enfants à Gaza alors qu'ils s'en servaient parfois comme boucliers. Il est commode et facile de jouer au "juste" quand on ne tient jamais les deux bouts de la chaîne et qu'on a décidé, au nom de son camp, de n'appréhender l'Histoire et les drames du monde qu'avec un regard délibérement mutilé. S'il faut choisir, je préfère mille fois les affres d'un Finkielkraut aux suavités partisanes d'un Stéphane Hessel. L'un prend en charge le tout pour penser quand l'autre n'en saisit qu'une partie pour militer.
Stéphane Hessel nous ordonne de nous indigner comme si nous étions sortis de la République et que nous n'ayons plus à notre disposition que la démesure, l'invective et les procès expéditifs. C'est sur quoi achoppent toutes les protestations de l'extrémisme, quel qu'il soit. Nous ne sommes pas obligés de nous jouer en permanence "la démocratie en danger" ou, pire, "la démocratie disparue". Il est ridicule de vouloir contraindre les citoyens à devenir les figurants d'une dictature fantasmée. C'est parce que cette représentation perverse s'insinue peu à peu dans les esprits qu'on justifie les excès qu'elle suscite.
Résister ? Mais à quoi ? S'indigner ? Au contraire, ne pas s'indigner toujours, pour n'importe quoi. Croire que le réel pour être maîtrisé ou dénoncé a besoin sans cesse de la flamme désordonnée de contestations jusqu'au boutistes serait une grave erreur. L'indignation comme dernier recours, soit. A force de s'en servir comme d'un mode normal d'expression, on va la banaliser, la domestiquer. Gardons-la pour les bonnes causes, les grands moments décisifs. Ne nous trompons pas de régime. En France, on peut s'indigner autant qu'on veut. Avec un petit livre, on réussit même le tour de force de persuader que le tocsin sonne et que la patrie est en danger. Il est urgent de refroidir les délires.
Ne vous indignez pas !
Bonsoir Philippe,
J'aime bien votre petit billet d'humeur sur la question de ce livre. J'y adhère pour l'essentiel.
Mon avis sur la question.
http://www.blogactualite.org/2011/02/indignons-nous-ou-la-critique-du-livre.html
Cordialement.
Rédigé par : Rem. | 23 février 2011 à 00:25
@M. Sevilly
Bonjour Monsieur,
cette info en passant:
La dernière fois que je me suis indigné contre moi-même, les fois avant pour autant d'ailleurs, il faut bien reconnaître que, même si cela me fut extrêmement bénéfique, ce fut généralement un bide!
Cela m'a intéressé au premier chef, ainsi qu'une bande de quelques proches, je veux dire vraiment très proches...
Revenant donc aux généralités, ce lien parvenu par hasard:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=20445
Rédigé par : zenblabla | 17 janvier 2011 à 20:34
Qu'on le veuille ou non, l'indignation est une réaction que l'on n'adresse qu'aux autres, comme le relève Luc Ferry. On a rarement le talent de s'indigner contre soi-même. C'est sans doute la faiblesse du livre de Stéphane Hessel. L'autre faiblesse de cet ouvrage, c'est d'en appeler, une fois de plus, aux émotions (et à la pire d'entre elles) plutôt qu'au raisonnement. La colère a un mérite il est vrai pour son auteur : elle impressionne à peu de frais au nom d'une émotion qui se déclare vertueuse par conviction plutôt que par probation. Ses victimes en revanche n'y trouvent pas toujours leur compte.
Rédigé par : Patrice Sévilly | 13 janvier 2011 à 11:10
Cher Philippe,
Je suis assez étonnée des réactions suscitées par ce billet. J'en ai pris connaissance par le blog de Marianne (où je cherchais à lire l'article de Luc Ferry... sur SH, afin de le comparer au vôtre). Je trouve absolument stupéfiantes les remarques injurieuses, voire haineuses de certains internautes de cet hebdomadaire ; apparemment une lecture approfondie de votre billet est hors de leur portée ; or, votre critique comme toujours est argumentée, et pour être vive, reste néanmoins courtoise.
Il est dommage que certains commentaires (postés eux directement sur votre blog), dérivent trop souvent en désaccords de fond entre vos lecteurs sur la question judéo-palestinienne. Souvent longs à lire et pas forcément intéressants.
Je partage une fois encore vos réserves sur l'opuscule de SH ; cette indignation facile et déconnectée du réel me déplaît.
Merci à vous de nous donner à réfléchir sur tant de sujets, et de nous ouvrir l'esprit dans un style si agréable à lire.
Rédigé par : Olympe | 09 janvier 2011 à 21:47
Bravo. Exactement. J'ai été choqué par la différence entre la noble attitude, le vieux sage et ses écrits sans autres substances que de vielles rengaines.
Merci
Rédigé par : pikkendorff | 09 janvier 2011 à 19:34
Les dénigrements, les sarcasmes et les indignations partisanes, les médias en nourrissent à longueur de journée les personnes peu informées ou naïves, pour qui le monde est noir ou blanc, avec les méchants d'un côté et les gentils de l'autre (toujours les mêmes d'ailleurs). On biaise, on déforme, on interprète ou simplement on invente et le tour est joué. M. Hessel est l'honorable "bon client" sur les plateaux de télévision, interrogé par tous ces comédiens des "bons sentiments" que sont les journalistes (??). C'est épuisant et désespérant.
Rédigé par : Andrée | 09 janvier 2011 à 12:31
Cher Oursivi
La concentration des profits, la construction de monopoles, ce n'est pas le libéralisme.
En citant les USA je voulais vous montrer que le vrai libéralisme signifie la concentration de l'État dans ce qui est par nature long terme. Pas que l'État abandonne toute prérogative: les USA ont bien lancé les satellites GPS, installé les réseaux de données. Quand vous appelez le département R&D d'une entreprise innovante aux USA, il est fréquent de réaliser que les locaux sont ceux d'un campus et que les cinq ingénieurs qui travaillent jour et nuit sur le prototype du prochain produit sont des doctorants. Le tout pour une somme modique, car l'université a des contrats de recherche sur ces mêmes sujets. C'est une subvention indirecte d'une valeur inestimable, sauf que l'université filtre ce qui est réellement innovant.
Pour la construction automobile, ils n'ont pas hésité à faire rentrer les Japonais sur leur marché pour que GM et Ford soient obligés de redevenir compétitifs, au risque de mourir. Et regardez comment ils ont forcé Microsoft à laisser émerger des navigateurs concurrents à IE.
Tout ça pour montrer que le libéralisme ce n'est pas l'absence de toute règle et le désinvestissement systématique de l'État. Bien au contraire. Et l'absence d'Etat européen commence à se faire sentir, même pour donner un cadre au libéralisme.
Je crois qu'en Europe nous vivons une phase particulière: les grands groupes par nature liés aux grands États d'Europe (France, Allemagne, Royaume Uni et quelques autres) doivent s'en détacher pour avoir une chance de prendre la place dominante au niveau européen. Cela tombe bien pour nos gouvernements en crise qui peuvent donc cesser les investissements long terme.
Je crois que c'est transitoire.
En tout cas, mettre tous nos problèmes sociaux et économiques dans une même boîte et coller "libéralisme" dessus, ce n'est ni juste ni utile.
On ne fera pas l'économie de réfléchir à cet assistanat généralisé, dilué et contre-productif, ni à ce manque de confiance et d'ambition qui touche la France.
Rédigé par : Alex paulista | 08 janvier 2011 à 13:23
"Et ils vieillissent, alors que nous on copule encore. Quand ils auront un milliard de retraites à payer, il feront moins les malins."
AP
Rassurez-vous on copule encore en France, je peux le prouver et pas à mon corps défendant.
Envoyez-nous des Brésiliennes - pas de blagues - les Brésiliens bricolés, vous vous les gardez. Et puis non, on a déjà assez de jolies filles ici. N'envoyez rien. On est déjà saturé.
De plus, on sent dans votre argumentaire que voudriez que tombent les dernières frontières, que les identités soient abolies, ce qui nous inonderait des compétences HiTech de nos amis africains...
Bon, trêve de galéjades au goût quelque peu rance à force de lucidité, parlons donc de ce paradoxe qui permet aux Etats-Unis d'être à la fois libéraux et selon vous terre d'impulsion étatique.
Premièrement, je ne crois pas que la comparaison avec ce que la France eut d'ambitieux depuis 58, soit transposable si facilement que cela aux Etats-Unis.
Nul programme ferroviaire de quelque envergure - tout automobile ou aérien - nul programme énergétique étatique comparable au tandem CEA-EDF, nulle politique nationale d'éducation culturelle de celle fournissant France Culture, France Musique, Arte...
Seuls le spatial et la recherche militaire - on en connaît la raison géopolitique de compétition avec l'URSS, rien à voir avec une ambition initiale de développement, mu juste à la base par un réflexe paranoïaque qui nous aura aussi beaucoup fait rêver, comme quoi d'un mal peut naître un bien - sont de l'ordre de l'impulsion étatique.
Tout le reste relève du domaine du privé, avec les heurs - Boeing, l'Informatique - comme les couacs - Secteur Energétique ayant largement abandonné le nucléaire au profit des carburants fossiles au premier TMI, secteur de la Santé à multiples vitesses, Media de masse parmi les plus abrutissants qui soit dans un des pays les plus modernes en ses meilleures extrémités - que l'on sait.
Vous semblez appeler de vos voeux plus de libéralisme ici.
Je remarque pour y avoir travaillé et les avoir vu évoluer, que les grands groupes étatiques dont saluiez à raison le rôle positif dans l'impulsion nationale de quelque ambition, sont justement les proies de ceux-là même que louez. Ceux qu'ils aimeraient rendre plus rentables à leur avantage, en les faisant travailler toujours plus vers le moyen-court terme, les accablant, réformant, "modernisant" selon vous, de ces appétences financières qui voudraient faire d'eux de bonnes gagneuses aux ordres d'une poignée d'intrigants.
Comment vous l'expliquer ?
Quand un type comme Charles Beigbeder monte un projet comme Poweo, il n'a pas pour ambition de révolutionner le rendement de la production électrique, ni sa propreté ; il veut juste en faire un marché où ses savoir-faire de commercial lui tailleront une situation où il gagnera, 10 fois, 50 fois, 200 fois, les revenus que sa formation de Centralien - je crois - lui auraient valus comme ingénieur recruté par EDF.
Cela se borne à cela.
Il veut - pas particulièrement lui, tous ceux qui comme vous veulent laisser la bride au cou de ces initiatives marchandes - concentrer les profits en réduisant le nombre d'intervenants dans la production de richesse générant ces profits. Cela ne se fait pas sans casse. Je veux dire sociale.
Si vous imaginez, candidement, que tout cela va se réarranger au mieux, au plus vite, oubliant que l'économie n'est pas un milieu incompressible, que des trous d'air peuvent survenir ici comme dans tous les pays sujets aux délocalisations, que les grosses sommes captées par de ceux-là dont j'ai pris un exemple, ne se dépensent pas forcément de suite dans le commerce de luxe français ou européens - ce qui serait un très moindre mal, irriguant l'ensemble de l'économie alentour et créant activités et emplois - vous vous plantez, car avant qu'elles reviennent de l'Asie où ces gens où toutes chances d'aller les investir, de l'eau passera sous les ponts et quelques centaines de milliers de chômeurs de plus sous les portes de Pôle Emploi.
Non qu'il ne faille de liberté et de concurrence dans le commerce, mais dans celui de détail, de petite ou moyenne échelle, les autres activités doivent être laissées loin des dents des requins, qui y inventent le monopole des grands, des intérêts non négociables à mesure que les moyens nécessaires au rétablissement d'une concurrence ne sont, à cette échelle, bientôt plus accessibles.
En somme, vous êtes Julyo-Madeliniste, là où me sentirais plutôt Zemmouro-Gaullien.
AO
Rédigé par : oursivi@AP | 07 janvier 2011 à 22:44
ne peut être un véritable ours !
Rédigé par : Cactus | 07 janvier 2011 à 08:06
Savais bien qu'avais déjà lu ce pseudo quelque patte.
PA, l'autre, pas Assoulinus, à quoi tendez-vous en citant ces 6 milliards d'ex colonisés ?
A ce que devions prévoir une guerre économique, sommes déjà, tous à des titres divers, dedans.
L'avais compris au milieu des années 90 quand des copains allaient en Chine ou en Inde rédiger des contrats pour de grands groupes industriels, copains qui me disaient, déjà sans illusion, qu'en leur filant tous nos recettes sous ce merveilleux précepte de "transfert de technologie", nous vendions et la maison et ses titres et les plans pour l'agrandir.
Concernant les autres, soit l'Afrique, de quoi voulez-vous me convaincre ? Qu'il faut être 'rigourissime' quant à en limiter l'immigration ? Il y a longtemps que je l'ai conclu, mon ami, presque aussi précocement que ma prise de conscience évoquée dans mon dernier paragraphe.
On peut être strict sur l'émigration et ne pas verser dans le sillage des thèses "Hugtingtonniennes".
Prenez un type comme Alexandre Adler, il s'en déclare radicalement ennemi, se dit pro entrée de la Turquie dans l'UE, mais était également pro guerre d'Irak...
S'il avait évidemment tort sur le dernier point, il illustre assez bien en quoi on peut être un atlantiste pro Israël n'épousant pas vos paranoïas.
Je maintiens quant à mon analyse du ressentiment profond que les "ex sujets" amplifient de la vision du conflit israélo-palestinien. C'est en conformant ses actes et ses exigences aux demandes mesurées de l'ONU que cet Etat apaisera et ses relations avec ses voisins aussi le monde musulman en général et de cette symbolique, la perception que tous ceux-là ont de nous, qui sommes, en effet, ses alliés.
Quant aux écrits eschatologiques de l'aigle de Patmos, je connais, saisissant mais aussi purement mystique à ne mentionner que dans une joute esthétique, à moins d'être un illuminé ; le daodejing, je connais moins, mais en ai lu des parties, comme il en est de tous les grands textes mystiques ou religieux.
Le genre de texte qu'il faut connaître, cependant ne jamais les prendre au sérieux, ce que crains parfois que ne fassiez.
Cordialement
AO
lisez aussi Rédigé par : Olivier | 07 janvier 2011 à 16:07, qui fournit une analyse fort pertinente, complémentaire à la mienne.
Rédigé par : oursivi | 07 janvier 2011 à 21:44
Ce début d'année est formidable !
D'abord P. Séguin et ensuite François
Mitterrand ! Et chez les anonymes une
connaissance que "dame hivernale" est venue
chercher plus tôt que prévu et qui disait :
"la révolte naîtra chez ceux qui n'ont rien
à perdre : les affamés" !
Rédigé par : calamity jane | 07 janvier 2011 à 21:09
Bonsoir monsieur Bilger,
Ne vous indignez pas, révoltez-vous ! Voilà ce que j'ai envie de dire, certes l'ordre pourra en pâtir mais bon... espoir.
Bien à vous.
Alain
Rédigé par : alain | 07 janvier 2011 à 21:08
@ Claude L
60 millions contre 2 milliards et demi... c'est qu'il sont 2 milliards et demi à table, partout !
Et ils vieillissent, alors que nous on copule encore. Quand ils auront un milliard de retraites à payer, il feront moins les malins.
Le vrai problème c'est que les USA continuent à créer (Google, Intel et d'autres fondeurs, Microsoft, Apple, les bio technologies, les nanotechnologies, les MEMS, les composants électroniques programmables), la Corée et le Japon aussi, et nous non.
La France s'est arrêtée, nos excellents ingénieurs ont le choix entre la finance et pas grand-chose d'excitant, en plus mal payé. On a perdu tout ce qui a porté la R&D française: un secteur nucléaire en pointe (civil comme militaire), un réseau numérique qui était en avance sur les USA (trames ATM et mobile 2G), des composants opto-électroniques de première qualité, des projets spatiaux ambitieux (vols habités) et des avions révolutionnaires (sans le Concorde Airbus n'aurait pas vu le jour).
Bref, on joue petit bras, aujourd'hui on a une génération de retard dans presque tous ces domaines. La Chine n'y est pas pour grand-chose, c'est nous qui nous clubmedisons.
Le problème vient peut-être de l'Europe, qui ne sait pas prendre le relais des ambitions nationales.
Ce n'est qu'un marché commun. C'est bien mais il manque une vision, un projet. Il n'y a rien à part l'extension éternelle du machin actuel. Le libéralisme est optimal dans un cadre concurrentiel, mais il ne peut pas se substituer aux États pour les impulsions d'ordre stratégique. Les USA l'ont bien compris.
Rédigé par : Alex paulista | 07 janvier 2011 à 19:14
@Oursivi
Les Chinois pratiquent l'art de la politique au profit de leur commerce depuis bien plus longtemps que nous. Quand vous aurez fini l'Apocalypse, penchez-vous sur Lao Tseu.
N'accordez pas aux récriminations des peuples maghrébins, la même influence sur leurs dirigeants que nos manifestations corporatistes sur les nôtres.
Les militaires turcs n'ont pas levé le pied sous la pression du peuple, mais sous l'influence des religieux intégristes qui ont pris les rênes du pouvoir politique.
La politique d'Israël est dictée par l'isolement dans lequel nous les occidentaux nous l'acculons par notre aveuglement... Et ça les dirigeants arabes l'ont bien compris. Ils usent et abusent de notre humanisme affaibli par notre cupidité.
Ce ne sont pas nos valeurs occidentales qui nous entraînent dans une crise de société bien pire que l'économique actuelle, qui vont les inciter à nous rejoindre.
Réveillez-vous, il y a 6 milliards et demi d'habitants qui regardent le demi milliard vieillissant, empêtré dans ses illusions pseudo humanistes, le cul sur un passé dont les valeurs ont entraîné l'exploitation et l'asservissement de leurs peuples, par continents entiers. Ils tirent leçon de ce que nous leur avons fait subir.
Réveillez-vous, car les peuples de la terre se lèvent et pour certains sont déjà debout et à l'oeuvre !
Il ne suffit pas de taxer mes propos d'incohérence pour justifier les vôtres.
Je n'ai entrepris aucune croisade. Par contre vous, comme moi, par notre occidentalité, nous sommes les victimes désignées de celle qui s'est déjà engagée.
PS: je m'arrête là, car nous nous éloignons de l'objet du billet.
Si vous désirez poursuivre, vous pouvez me contacter en privé sur mon site.
Quand aux Chinoises, méfiez-vous de leur art du massage podologique, comme vous le dites si bien "il est ardu de déchiffrer les pensées profondes extrêmes orientales" Si en plus elles sont féminines... :-)
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 07 janvier 2011 à 16:35
@Pierre-Antoine
Bonjour
La laïcité en Turquie est une fiction, je vous l'accorde, l'islam y reste religion d'Etat. Il faut se débarrasser de cette croyance répandue qui invite à voir la Turquie comme un Etat séculier semblable à la France, au demeurant rare pays totalement séculier en Europe.
Pour le reste, la politique turque semble plus équilibrée que vous ne semblez le prétendre. Ce pays a figuré dans la première cohorte de ceux qui reconnurent Israël et lui apportèrent rapidement un soutien et des ressources non négligeables.
Cette alliance contre nature a été saluée comme la preuve qu'il n'y avait pas d'obstacles irrémédiables à une entente durable entre Israël et un pays musulman. Certes, ces dernières années, ce tableau idéal s'est noirci, peut-être parce qu'à l'inverse de ses prédécesseurs le parti de M. Erdogan vibre plus à l'unisson du sentiment intime des électeurs turcs. Mais je crois que la présente équipe gouvernementale en Israël porte elle-même une part significative de responsabilités dans les récents orages apparus avec l'allié turc.
Quant au rapprochement avec l'Iran, je ne sais pas si vous faites référence à l'opposition récente aux propositions de sanction défendues par les USA, du fait du contentieux nucléaire. Si c'est le cas, je me bornerai simplement à rappeler que cette position n'est malheureusement pas isolée, le Brésil a associé sa voix à la Turquie dans cette affaire. Ces deux pays ont tenu à marquer leur différence jusqu'à l'antagonisme avec les puissances traditionnelles, mais ce fait signale peut-être plus leur volonté de réaffirmer leur stature internationale - les deux nations ont enregistré cette dernière décennie une incontestable expansion de leur leadership, grâce à leurs succès économiques, peut-être d'ailleurs sont-ils devenus trop orgueilleux.
Et plus fondamentalement, le gouvernement d'Erdogan poursuit une politique d'entente cordiale avec l'ensemble de ses voisins, le rapprochement avec l'Iran obéit à une logique semblable à celle qui anime les démarches entreprises en direction de tous les autres Etats limitrophes - Russie, Syrie, UE, et même la Grèce ou encore l'Arménie. Sur la question iranienne, on peut effectivement regretter l'effet pervers d'une sorte d'appeasement à la munichoise, au moment même où les nuages inquiétants s'amoncellent, mais il n'y a pas lieu de croire que les Turcs nourrissent secrètement un rêve hégémonique de fédération des masses musulmanes avec des visées néfastes.
Quelques nostalgies impériales peuvent s'exprimer à l'occasion au sein de la nation anatolienne au passé si grandiose, néanmoins, le principe de réalité gardera force de loi. Croyez-vous que la Turquie risquerait de réduire à néant tous les dividendes gagnés par le "soft power" et la vivacité de la dynamique exportatrice ? Par exemple, en Irak, les affaires turques ont prospéré sur les décombres de l'aventure américaine, il paraît que les Irakiens font preuve d'un engouement pour les émissions télévisées et les films en provenance de Turquie, ainsi que pour la pop music de là-bas, et de nombreux consulats se sont ouverts. La possibilité d'une conflagration régionale présente un enjeu trop fort pour que les Turcs puissent en tolérer la perspective.
Rédigé par : Olivier | 07 janvier 2011 à 16:07
"Vous comprendrez ainsi que les Chinois sont en Afrique sur le même territoire de conquête que les Islamistes. Si leurs motivations divergent fondamentalement, leurs intérêts convergent effroyablement."
PA
Non justement, comme tout ambitieux, ils vont s'y entredévorer, ou neutraliser, d'autant que les Chinois détestent les Arabes - oh, cela est bien insidieux, il est ardu de déchiffrer les pensées profondes extrêmes orientales - et que leurs communautés sont aussi miscibles que l'huile et l'eau, voyez ce qui se passe en Algérie où les Chinois y travaillant vivent dans une totale autarcie qui "irrite" plus d'un autochtone...
Votre argumentaire contient un biais en son propre sein. On ne peut pas affirmer que l'Islam serait consciemment conquérant et supposer qu'il s'allierait avec son complet opposé, un peuple plus vaste que lui de gens qui lui sont intégralement 'inannexables'. Jouant cette carte contre l'Occident il s'inventerait un nouveau dominant encore plus éloigné de ce qu'il est et qu'il tente, en effet, de promouvoir. Ils ne sont pas bêtes au point de ne l'avoir compris.
"est de faire tomber le dernier rempart de l'occident."
PA
Qu'est-ce c'est que ces salmigondis ?
Vous vous croyez sous quelle croisade ?
Ce n'est pas du tout de la sorte qu'il faut conceptualiser le présent.
La réalité est que si nous sommes véritablement judéo-chrétiens, cela doit être considéré essentiellement comme le terreau propice à l'apparition de la raison, aux lumières que l'autre bord de la Méditerranée n'a su secréter, quelque grandeur qu'eût sa culture avant le 15ème siècle. De là, cette lumière doit nous rendre lucides, c'est sa principale raison d'être. Et la lucidité devrait commander à ses alliés de faire comprendre à Israël que comme vous ils se perdent dans des considérations mystiques qui les éloignent du juste et de l'universel, et que ce faisant ils ne valent guère mieux que leurs adversaires, et que de plus, ils nous font les alliés passifs de leurs agissements et que leurs adversaires nous englobent dès lors dans le vaste monde des leurs. Cela n'est en rien par faiblesse que devons penser de la sorte, on peut faire la part des choses sans se renier ni aucun des principes qui fondent le monde occidental des lumières issu de cette culture judéo-chrétienne. Ce faisant, loin de nous affaiblir, nous en aurions rallié une masse importante des autres civilisations à nos valeurs, ce qui n'est pas le sens du travail accompli sous Bush et Sharon-Netanyahu...
Ce que vous dites sur la Turquie est un tissu d'évidences mais mal intégrées à notre propos du moment.
Il ne s'agit pas de savoir vers quoi basculeraient y compris même les plus laïcs des militaires turcs, mais de les gagner à nos valeurs par une exemplarité non sans faille, nous sommes humains, mais suffisante pour qu'ils soient capables d'y voir l'expression d'un réel sens universel de celle-là. Comme vous ne m'apprenez rien, je ne vous apprendrai rien en citant "jeune turc", et le bien célèbre Ataturk... aussi les directions vers lesquelles ils allèrent seuls, sans armée d'occupation ni pression internationale. Je ne dis pas que la Turquie actuelle rêve de renouveler l'expérience, elle a déjà beaucoup avancé, mais qu'il ne faut pas l'en dégoûter.
BCdmt
AO
PS : Et arrêtez d'étrangler à la gorge... aux pieds - entre autres - c'est beaucoup plus agréable. Essayez, vous verrez, les Chinoises font cela très bien.
Rédigé par : oursivi | 07 janvier 2011 à 12:21
@ Alex paulista
Je suis effectivement pessimiste, mais pas pour les raisons que vous imaginez.
La concurrence aboutit inexorablement au nivellement. J’attends qu’on me démontre le contraire. Or, quand d’un côté on est soixante millions, et de l’autre, deux milliards et demi, les premiers perdront beaucoup, et les seconds gagneront peu.
Le système concurrentiel sur lequel sont bâties nos sociétés apparaît comme naturel : libre concurrence entraînant une régulation naturelle des marchés, la baisse des prix, etc. Or on sait que ce n’est pas du tout comme ça que ça marche. Et beaucoup commencent à penser qu’un système basé sur la coopération serait beaucoup plus profitable à tous que la compétition tous azimuts.
Vous dites : « Nous devons faire ce pour quoi nous sommes doués » Mais ceci ne veut plus rien dire. Nous avions le sentiment d’être doués dans des domaines qui nous étaient réservés. Avec les transferts systématiques de technologie, nous n’avons plus de domaine réservé. Il n’y a aucune raison de penser que les autres sont moins doués que nous.
L’économie américaine est maintenue à flot grâce à la Chine. La Chine qui vient de sauver l’euro se porte au secours, les uns après les autres, des pays européens en grande difficulté. Que se passera-t-il quand la Chine décidera que ce n’est plus son intérêt de faire cela ?
L’organisation de notre société fait qu’elle n’a jamais été aussi fragile. Elle est basée sur une consommation toujours accrue d’énergie, et pour l’essentiel, d’énergie fossile, et sa survie en dépend.
Il n’est pas difficile d’imaginer ce qui se passera quand arrivera l’ombre du début d’un rationnement du pétrole dans le monde.
Le libéralisme, avec ses outrances, est en train de s’effondrer. Il aura peu survécu à l’économie planifiée du communisme. Autre chose va émerger, dont personne ne sait encore exactement à quoi ça va ressembler.
Mon sentiment, partagé par beaucoup, est que nous sommes à la veille d’un changement de civilisation qui va entraîner des bouleversements considérables. Et nous sommes six milliards et demi. L’homme a une formidable capacité d’adaptation, et s’en sortira. Mais avec quels dégâts ? Ceux-ci dépendront de notre capacité d’anticipation. C’est là que se situe mon pessimisme. Il nous reste combien de temps ?
Rédigé par : Claude L | 07 janvier 2011 à 11:30
Désolé mais pour moi le blog de Passou est un blog intellichiant où la plupart des intervenautes s'écoutent écrire à langueurs de journée : tout est à fuir chez lui ! (surtout les commentaires nouvelle guerre des boutons très sans calottes)
Sissi !
ps : sinon un ours hiverne voire hiberne à cette époque, non ? celui-ci, fort agréable à lire par ailleurs, ne peut être un véritable ours !
Rédigé par : Cactus | 07 janvier 2011 à 08:06
Lire à ce sujet le billet de Pierre Assouline, de la même eau que celui de P.B.
http://passouline.blog.lemonde.fr/
Rédigé par : dioscure | 06 janvier 2011 à 16:17
Et aussi d'E.Zemmour, de P-A.T, etc., qui, pour certains n'hésitent même pas à jeter le doute sur le comportement de S. Hessel dans les camps ! Dire que ce même blog stigmatisait il n'y a pas si longtemps, de concert avec E. Zemmour, le communautarisme des banlieues ! Apparemment, même celui des nantis finit par se dévoiler en se lâchant à l'occasion...
Rédigé par : Ighil | 06 janvier 2011 à 23:55
Vous avez raison, ne vous indignez pas, aujourd'hui en France on traite les étrangers comme des animaux, on traite les pauvres comme des moins que rien, on les culpabilise "vous coûtez cher à la France", tout en détournant la richesse qui leur est due dans les poches des actionnaires des grands groupes.
Vous savez quoi ? Votre non-indignation, c'est la mort avant l'heure.
Rédigé par : Stephen | 06 janvier 2011 à 23:51
@Oursivi
"Mais qui vous dit que les enfants, et pas mal de leurs femmes se réjouissent du sort qu'ils les forcent à endosser ?"
Là n'est pas le problème pour le Hezbollah (qui je vous le rappelle signifie "parti de Dieu"), leurs femmes et leurs enfants sont habitués à la souffrance et vont directement au paradis comme martyrs. Du moment qu'en occident, nous nous en indignons en nous trompant sur les véritables responsables, ils ont atteint leurs objectifs.
Mais ne croyez pas que je ferme les yeux sur les responsabilités du gouvernement israélien (que je différencie du peuple), je ne les ferme pas plus sur les dirigeants du monde arabe dont l'objectif est de faire tomber le dernier rempart de l'occident.
Israël tombe nous tombons avec eux dans les mois qui suivent. Ils nous ont déjà étranglés à la gorge avec leurs fonds souverains.
Quant à la Turquie, votre analyse est un peu simpliste et convenue. Etoffez-là en tenant compte du fait que les militaires turcs sont avant tout des musulmans (laïc n'existe pas en islam, c'est une catégorisation héritée du catholicisme et reprise par la loi de 1901) et que jamais ils ne combattront leur frères aux côtés d'un occident chrétien.
Etoffez également votre analyse en comprenant bien que les musulmans sont autant un peuple de commerçants qu'un peuple religieux.
Vous comprendrez ainsi que les Chinois sont en Afrique sur le même territoire de conquête que les Islamistes. Si leurs motivations divergent fondamentalement, leurs intérêts convergent effroyablement.
Pour l'instant "une main lave l'autre" comme dit l'adage populaire.
Regardez donc les implantations réciproques de ces "puissances" l'une économique, l'autre religieuse.
Quant au monde qui en sortira, je ne saurai trop vous conseiller de lire "L'Apocalypse" qui est bien plus d'actualité qu'on le croit. Mais de grâce, ne le lisez pas avec avec un arrière plan (anti)religieux, mais avec une orientation écolo-économico-géo-politique.
Quant à la dimension spirituelle de ce livre, beaucoup s'y sont essayés. Seul leur inspirateur peut vous y introduire... :-)
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 06 janvier 2011 à 23:09
Bonjour,
Si je peux partager avec vous certains aspects de votre propos et notamment le fait qu'il ne faut pas s'indigner de n'importe quoi et à tout bout de champ, je crois aussi que l'indignation et l'action qui peut s'en suivre sont oeuvre utile pour une démocratie. Pour prendre un récent exemple et pas le plus simple : les retraites. Tout le monde, à quelques exceptions près, était favorable à une mise à plat du dossier. Le mépris dont le gouvernement et le président ont fait preuve a soulevé l'indignation, qui plus est parce que cela a engendré des injustices !!! De la même façon, l'accroissement vertigineux de quelques richesses et la souffrance d'une majorité qui ne peut finir les mois ou se nourrir et se soigner correctement, autrement dit l'accroissement des inégalités génère l'indignation... Et c'est tant mieux ! Et puis, au-delà de ce petit bouquin et de son contenu simple, c'est l'événement qu'il faut remarquer : qu'est-ce qui fait qu'il en sera bientôt vendu 1 million en un laps de temps aussi court ? Tout simplement parce qu'il est un cri qui se fait l'écho exact de ce que des millions de gens ont envie de dire ! De dire que ça suffit l'injustice, les inégalités, les tricheries, les coups foireux, la politique des copains, le fiston à l'EPAD, la souffrance y compris morale, le sentiment que le pays des droits de l'Homme part à vau l'eau, etc. Voilà l'indignation. Pour le reste, le syndicaliste que je suis toujours dans l'âme ne s'indigne pas que la neige tombe et que la circulation soit difficile, mais il s'indigne que dans un pays où certains s'en mettent plein les poches de la pire des manières, des gens meurent chaque hiver dans cette même neige, de froid, de malnutrition, de l'égoïsme des gens, de cette société individualiste qui tourne la tête pour ne pas voir... De ce point de vue, je serai totalement et jusqu'à mon dernier souffle dans le sillage de Stéphane Hessel pour défendre les valeurs républicaines d'une société où l'intérêt général doit passer avant tout et notamment avant le profit de quelques-uns au détriment des autres... Il est essentiel d'en revenir aux fondamentaux républicains conçus par nos anciens et cela n'est en aucun cas, contrairement à ce que vous dites, un retour dans le passé !!!
Rédigé par : G. Hayotte | 06 janvier 2011 à 21:16
@ Claude L
Les salaires ne stagnent pas, à part pour les smicards ils diminuent. En revanche, les cotisations patronales ont augmenté plus que la diminution des salaires. Réfléchissez-y quand même.
Vous êtes trop pessimiste. Les Français n'ont pas à craindre la concurrence des Chinois ou autres Indiens. Le vrai problème de la France d'aujourd'hui, c'est qu'elle a perdu son ambition.
Ambition dans le nucléaire, les télécoms, le ferroviaire, le tunnel sous la Manche... nous devons faire ce pour quoi nous sommes doués. Les américains font Google, nous on ne se renouvelle pas tant que ça...
Et les Allemands, sont-ils si différents de nous ? Eux, pourtant, s'en sortent pas mal.
Arrêtons les grands mots et essayons de faire les choses. Tous les Français que je croise à l'étranger s'en sortent très bien dans tous les domaines.
Rédigé par : Alex paulista | 06 janvier 2011 à 20:46
Rédigé par : Pierre-Antoine | 06 janvier 2011 à 18:27
Oui et non, encore une fois.
Qu'ils - je veux dire les givrés kamikazes que l'on sait là-bas - n'aient pas la même conception de la vie que nous, nous l'avions deviné. Mais qui vous dit que les enfants, et pas mal de leurs femmes se réjouissent du sort qu'ils les forcent à endosser ?
D'autre part, Israël partage avec nous cette conception de la sacralisation de la vie et c'est ainsi qu'ils me sont plus proches que leurs adversaires. Mais ils sabordent beaucoup celle-ci quand il s'agit de sacrifier la vie des soutiens de ceux-là. Je veux dire celui offert aux kamikazes. On sait que cette "politique" ne règle rien si ce n'est éradiquer ses ennemis immédiats au prix de s'en créer d'autres pour les années à venir que d'avoir été témoins de la radicalité avec laquelle Israël règle ses problèmes, tuant et ensemençant dans un même geste.
Sans parler de ceux qui sont tués jeunes sans présager de ce qu'ils seraient devenus...
Instrumentalisés nous serions...? Les plus bêtes d'entre nous alors. Cela fait peut-être du monde, en effet.
Toutefois quand Israël lui-même fournit des chiffres qui donne de l'ordre de mille morts d'un côté - essentiellement des civils - quand il a perdu 13 de ses soldats, cela ne vous donne pas le vertige à proférer des 'il faut bien qu'ils se défendent' ?
On m'a toujours enseigné que la riposte doit être proportionnelle à l'attaque, et ne l'eût-on fait que je l'eus inféré seul.
J'ai retrouvé et revu au hasard d'une VHS un reportage - probablement réalisé par Christophe de Ponfilly, mais il faudrait vérifier - où le Gl Morillon, entouré de quelques parlementaires ou assimilés, est avec Massoud et les siens, peu avant septembre 2001... Ils sentent la situation, la présence des Talibans et leur soutien au terrorisme sont analysés alors comme devant justifier la sensibilisation de l'Occident qui alors s'en fout, et l'aide des Afghans hostiles à cette bande de barbapoux.
Ils sont désespérément seuls ces quelques Français reçus cordialement par le Commandant Massoud...
Dix ans plus tard sont là-bas 150.000 hommes, voire plus en comptant les coopérants. Et on a la sensation qu'ils y sont arrivés bien tard, trop pour Massoud comme pour les victimes du 11 septembre et beaucoup d'autres.
Je crains que la situation en Israël ne soit un autre ferment semblable aux drames à venir - plus indirects - qui si sa politique de colonisation ne s'infléchit pas sérieusement ce à quoi elle tourne totalement le dos, conditionnera de ceux prêts à jouer les martyrs à une autre échelle.
L'Iran sera une puissance nucléaire sous peu d'années, combien lui en faudra-t-il de plus pour savoir miniaturiser assez une bombe A au point qu'elle puisse être cachée en un camion ou dans un avion de tourisme survolant une zone fortement urbanisée de l'état hébreu ?
La réaction d'Israël on la connaît d'avance...
Mais comme le dites, les autres, d'autant que ce sentiment d'injustice n'est pas totalement fantasmé loin de là, s'en ficheront absolument, de cette anticipation. Nous allons probablement vers cela. Imaginez aussi le monde d'après...
Pour la Turquie, pas compliqué. Les mécanismes dont je vous parle ici ont radicalisé le monde musulman turc qui a accès au vote, les militaires ont levé le pied à mesure de leur relativisation électorale. Ils étaient laïcs et pro occidentaux, ils le sont moins et ont perdu une bonne partie du pouvoir comme de leur influence. Le rapprochement que citez était aussi prévisible que ce qu'ai décrit ci-dessus. Je le crains.
Un certain Obama pense aussi ainsi, on est même nombreux (H Vedrine, s'il m'y autorise) à penser de la sorte, et loin d'être instrumentalisés pour autant.
Tant qu'Israël n'aura pas retrouvé ses esprits, il créera de ceux jurant sa mort comme la nôtre. Il faut que la gauche israélienne se réincarne, il n'y a pas d'autre voie de salut, l'Amérique ne bougera pas beaucoup plus avant, surtout si un républicain reprend les rennes en 2013, et cela ne sera pas le père Noël.
AO
Rédigé par : oursivi@PA | 06 janvier 2011 à 20:35
Mais... dites-moi M. Bilger que faites-vous là si ce n'est vous indigner ?
Oser dire que l'on est pas d'accord n'est-il pas le premier signe de l'indignation ?
Donc, oui, continuez à vous indigner.
Quant à moi, je m'en vais lire ce texte de M. Hessel afin d'essayer de construire mon propre avis sur ce buzz.
Rédigé par : Adepetigny | 06 janvier 2011 à 20:25
@Oursivi,
Cher ami, comparons ce qui est comparable !
Des flics d'une démocratie en temps de paix ont le temps de fixer une situation pour permettre aux négociateurs (et aux journalistes) de venir sur place demander raisonnable reddition aux malfrats réfugiés dans une maison tranquille.
Demander pareille chose à des terroristes qui n'hésitent pas à former leurs femmes et leurs enfants à se faire sauter au milieu d'une foule innocente ne relève pas de la même logique.
Quant à la question sur l'Egypte, il y a une autre approche qui impose de connaître la particularité messianique de l'Islam chiite.
C'est une donnée théologique qui transcende la politique des républiques où la charia a force de loi. Elle permet la vision d'un califat islamique sur tout le pourtour méditerranéen, même au prix d'une population sacrifiée sur l'autel des médias pour manipuler l'opinion publique occidentale.
Vous n'êtes pas sans ignorer que la culture occidentale n'accorde pas la même valeur à la vie temporelle que la culture islamique.
Pour nous occidentaux, nous nous mobilisons pour soustraire femmes et enfants aux atrocités de la guerre, et je souscris à 100% à cela.
Pour eux, femmes et enfants ne sont que des martyrs instrumentalisés pour parvenir à l'ultime but offensif du jihad chiite (à ne pas confondre avec le jihad sunnite).
Alors fermer des frontières et imposer souffrance à un peuple est plus efficace que vous ne l'imaginez pour faire tomber les verrous occidentaux.
Vous voulez une autre question ?
Quel est l'intérêt pour la Turquie de s'allier à l'Iran ?
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 06 janvier 2011 à 18:27
"Pourquoi l'Egypte, limitrophe de la bande de Gaza, n'ouvre-t-elle pas sa frontière mais impose un blocus encore plus sévère que celui des Israéliens ?"
PA
Parce qu'ils ont déjà assez de largués et de crève-la-faim pour aller se coltiner "ceux des autres". De plus on sait que les Palestiniens ne se conduisent pas toujours élégamment chez leurs voisins (Jordaniens, surtout en septembre, janvier est le mois du blanc septembre celui du rouge, Libanais...).
Autre question ?
AO
Rédigé par : oursivi@PA | 06 janvier 2011 à 17:15
Vous devriez vous informer sur la réalité des choses. Des femmes et enfants qui servent de boucliers à des "combattants" dans des maisons "privées" et dans des lieux "publics", vous les mettez à l'actif de qui ?
PA
Cher PA,
Vous avez raison et tort, raison dans l'exposé des faits, plutôt tort dans la conclusion qu'en tirez, et aussi "quand tirer", un homme de foi ne saurait défourailler à tort et à travers, aussi...
Si les terroristes - ce qu'ils sont - vont se planquer dans la masure de pauvres bougres où sont aussi femmes et enfants, ils n'y sont dès lors plus dangereux au point qu'il faille faire sauter la cambuse et bousiller tout le monde pour s'en débarrasser. Dans la rue, quand les flics repèrent des malfrats de la plus belle eau (braqueurs de banque, assassins de tous poils) au milieu des passants, ils ne choisissent pas ce moment pour ouvrir le feu.
Fort heureusement mais en convenez-vous ?
Je me sens infiniment plus Juif que Musulman, mais pas quand je pourrais être Sharon et que je traque des ennemis réfugiés dans une baraque que je sais pleine de gosses que je n'hésite que pourtant que rarement à faire sauter...
Maintenant le Hezboulet et autre Hamous, vous pensez si je m'en tape...!
AO
Rédigé par : oursivi@PA | 06 janvier 2011 à 17:09
Lire à ce sujet le billet de Pierre Assouline, de la même eau que celui de P.B.
http://passouline.blog.lemonde.fr/
Rédigé par : dioscure | 06 janvier 2011 à 16:17
Cher Philippe,
Les polémiques sur la personnalité de Stéphane Hessel ne m’intéressent pas. Il n’a plus besoin d’éloges, et il est à l’abri des critiques.
Je suppose que vous vous appliquez à vous-même votre mot d’ordre, et que vous n’êtes pour l’heure indigné par rien. A vous lire, notre démocratie serait par définition, incritiquable.
Je sais que nombreux sont les petits malins qui croient tirer leur épingle du jeu dans le principe du chacun pour soi. Pour ceux là, aborder le champ du vivre ensemble, de la solidarité et de la préférence pour la coopération plutôt que la compétition, relève de la pure démagogie et d’un populisme archaïque.
J’assume.
Le principal problème de notre démocratie est d’être confrontée au libéralisme économique mondialisé qui impose ses propres lois.
Depuis les années 70, avec la libre circulation des capitaux, le capitalisme a changé de nature. Avant, les quatre acteurs de la vie économique que sont : l’entrepreneur, les salariés, les investisseurs ou actionnaires et la collectivité locale ou l’Etat, trouvaient bon gré mal gré un équilibre entre leurs intérêts divergents, dans le respect des règles démocratiques du pays.
Depuis, le détenteur de capitaux a tous pouvoirs pour dire : « si vous ne voulez pas que ça marche comme moi je veux, je vais ailleurs ». Et dans le cadre de sa « métaphysique de la rapacité » comme dit le philosophe Michéa, il ira là ou ça rapporte le plus. Parallèlement, les instruments et les marchés financiers permettent des placements spéculatifs et des gains plus rapides et plus importants que les investissements industriels.
Résultat : désinvestissement, désindustrialisation, délocalisations, précarisation du travail, détricotage du code du travail et des règles démocratiques. Le pouvoir de l’argent se substitue à celui du citoyen.
Une illustration de ceci est l’existence très officielle aux Etats-Unis des PACs [Political Action Committees], groupes de pression qui peuvent acheter les sénateurs pour selon le cas faire voter ou faire capoter une loi. En France, c’est moins officiel.
La fonction politique d’une extension globale et d’une intensification locale de la compétition est de contourner et finalement abolir le débat démocratique en instituant des conduites à sens unique imposées par une nécessité artificielle de survivre à la compétition.
Le libéralisme est donc une menace directe pour la démocratie.
Passons sur la volonté bafouée du peuple français sur le traité constitutionnel.
L’Europe libérale a mis en place un transfert de compétences des Etats au profit de la commission européenne constituée de technocrates non élus, face à laquelle le Parlement européen a fort peu de pouvoirs. Qui ne voit là une régression démocratique majeure, doit changer de lunettes.
Lorsqu’en France, de notoires fraudeurs du fisc, en alimentant par des chèques et des enveloppes les partis politiques, se mettent à l’abri des enquêtes fiscales, on est plus près de la république bananière que de l’Etat de droit d’une démocratie adulte.
Oui, mon sentiment est que notre démocratie est malade.
Pour les détails qui à vos yeux sont sans importance, mais qui alimentent chez moi une indignation permanente, voici une petite liste qui est loin d’être exhaustive.
Que dans notre pays riche, des gens vivent et meurent dans la rue. Qu’il y ait entre 4,2 et 7,8 millions de pauvres selon le seuil choisi. (insee)
Que dans nos grandes villes en particulier, et je suis bien placé pour en témoigner, des milliers de personnes (hommes, femmes et enfants) vivent comme des rats dans des taudis insalubres.
Que la stagnation insupportable des salaires impose le recours au crédit, rendant tout plus cher, y compris le nécessaire pour les plus fragiles.
Que l’on nous serve ce mensonge éhonté que nos systèmes sociaux ne peuvent plus être financés et qu’il faut les réduire, alors que d’éminents universitaires et spécialistes nous démontrent le contraire. Oui, je sais, l’argument d’autorité…
Que nos services publics « le patrimoine de ceux qui n’en ont pas », que le monde entier nous a enviés, soient bradés les uns après les autres.
Que l’on nous gave jusqu’à la nausée que toute remise en question de cette modernité née en réalité il y a trois cents ans n’est que le signe d’un archaïsme primaire.
Quant aux « protestations de l’extrémisme » et à « la flamme désordonnée des contestations jusqu’au boutistes », ressaisissez vous, cher Philippe, il n’y a pas encore de coup d’Etat en vue.
Rédigé par : Claude L | 06 janvier 2011 à 15:12
J'ai mal aux Heyssels d'un coup moi !
Mauvaise nouvelle qui a peu à voir : Taddéï va disparaître en septembre, la faute à l'Audi, mate !, mais pas son émission, il parle d'un incertain Fogiel ou d'un autre schnock représentant le toutou Paris dont je tairai le nom... pour reprendre les commandes de sa mission :-( )
Rédigé par : Cactus | 06 janvier 2011 à 14:09
@Pierre-Antoine
Parce que vous connaissez le programme scolaire du « peuple palestinien » ? Vous en savez des choses. Mais je suppose que vos sources sont sûres et n’émanent pas d’une revue pro-israélienne américaine.
Moi je constate simplement depuis les infos diffusées sur notre territoire français que le peuple palestinien est pris en tenaille par les intégristes du Hamas d’une part et par les colons israéliens de la bande de Gaza d’autre part, qui n’ont rien à envier en matière de fanatisme religieux aux illuminés du Hamas.
Alors les bons Israéliens contre les méchants Palestiniens, ça fait 60 ans qu’ont nous joue ce refrain. Malheureusement depuis quelque temps il apparaît que les faits n’accréditent pas toujours cette vision très manichéenne et pour le moins partisane.
Rédigé par : Achille | 06 janvier 2011 à 13:43
"Et, pour couronner le tout, une invitation au Grand Journal de Canal Plus où on a vu celui qui formule l'injonction d'avoir à nous "indigner" s'acoquiner avec la dérision contente d'elle et le progressisme superficiel et mondain", que Péguy vomit et aux représentants duquel il botte le cul pour l'éternité ? Ca ça va pas !
Rédigé par : De la Panouse Vivien | 06 janvier 2011 à 13:15
N'ayant ni rencontré Hessel ni lu ses indignations (la prétentieuse que je suis croit être capable d'être assez grande pour dénicher toute seule les siennes et se débrouiller tant bien que mal avec) je n'en dirai rien même si le succès de cet opus m'intrigue et ne doit pas être, me semble-t-il, balayé d'un rapide revers de main.
Aussi me contenterai-je, après la lecture de ce billet, de rappeler juste le succès, inattendu, fulgurant, bien des années après sa première parution, de la nouvelle de Franck Pavloff "Matin brun", vendue 1 euro.
La littérature peut être plus efficace que les imprécations et les leçons de morale. C'est réjouissant.
Rédigé par : catherine A. Matin brun | 06 janvier 2011 à 11:52
@Achille
"Combien de morts israéliens ? Combien de morts du côté des Palestiniens ?"
Vous devriez vous informer sur la réalité des choses. Des femmes et enfants qui servent de boucliers à des "combattants" dans des maisons "privées" et dans des lieux "publics", vous les mettez à l'actif de qui ?
Tenir une politique intégriste et intransigeante qui entraîne sa propre population à supporter les conséquences de ses choix, n'est pas à mettre au débit du peuple qui se défend.
La population allemande lors de la libération de l'Europe a plus souffert que la population des pays "libérateurs". En déduiriez-vous que les libérateurs sont responsables ?
Quand on voit que les programmes scolaires du "peuple palestinien" contiennent des programmes d'incitation à la "haine du juif" et au combat total sans pitié, on peut se poser la question de savoir qui est plus coupable que l'autre.
Si l'on enlève ses oeillères, en étudiant l'histoire du conflit israélo-palestinien, on est obligé de se poser des questions que les médias occidentaux ne se posent jamais.
Je vous en propose une :
Pourquoi l'Egypte, limitrophe de la bande de Gaza, n'ouvre-t-elle pas sa frontière mais impose un blocus encore plus sévère que celui des Israéliens ?
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 06 janvier 2011 à 11:39
A bien y réfléchir, il convient de distinguer l’indignation de composition que commercialisent les saltimbanques, et l’indignation sincère qui surgit d’un subconscient ne pouvant plus la contenir.
Alors, dans ce blog où semble-t-il, tout peut être osé a condition d’être honnête, quand verrons-nous s'exprimer l’indignation repentante du seul peuple au monde ayant voulu la mort de son roi, qui plus est d’un roi coupable seulement d’avoir été trop bon ? Quand verrons-nous l’indignation de la France sur le procès fait au chef le plus légitime qu’elle ait jamais eu et le plus légitimement aimé ? Etrange ! Chacun aura deviné à ces seuls mots qu’il s’agit de Philippe Pétain.
En 1989, la république avait prévu la reconstitution du procès de Louis XVI, mais au vu du résultat de celui de Marie-Antoinette, elle a fait machine arrière. Deux siècles plus tard, au pays de la liberté d’esprit, le procès du roi était encore censuré.
Combien faudra-t-il de siècles au pays des paranoïaques des droits de l’homme, pour regarder ses vérités en face. Aurait-on si peur de découvrir que le vrai résistant fut Pétain, et de Gaulle seulement un « ambitieux ordinaire » comme il l’a avoué lui-même un jour à Jean Lacouture ? Il s’en fut de l’assassinat de Darlan pour que le machiavélique saltimbanque n’ait pas eu le loisir de nous plonger dans les drames de l’Indochine avant de partir, et de l’Algérie en revenant.
Ceci dit, le petit manuel d’indignation de M. Hessel est véritablement un chef d’œuvre que les gens cultivés pourront précieusement ranger entre le petit livre rouge et le programme commun afin que leurs petits-enfants retrouvent avec nostalgie ce que furent les idéaux de leur aïeux.
Xavier NEBOUT
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 06 janvier 2011 à 11:29
Il ne faut pas confondre la vague avec l'écume qu'elle laisse sur le sable.
L'important n'est pas dans le contenu du pamphlet, mais dans le fait qu'un vénérable vieillard, sans tache, sorte de son cocon pour clamer son indignation.
Il suffit souvent dans l'Histoire d'un catalyseur de cette nature pour faire bouger les choses et réveiller les consciences.
En son temps le "J'accuse" de Zola, faute de médias, n'a pas connu la rapide célébrité de M.Hessel.
Rédigé par : rowalih | 06 janvier 2011 à 10:04
@Charles DALGER
Le fait de confondre les musulmans avec les intégristes islamistes dénote un manque de discernement que l’on peut même qualifier d’étroitesse d’esprit.
Tout comme ne voir dans la communauté musulmane que des assassins.
Il serait bon que vous compariez le nombre de morts d’un côté et de l’autre du mur de Gaza érigé par les Israéliens.
Combien de morts israéliens ? Combien de morts du côté des Palestiniens ? Qui a assassiné Isaac Rabin en 1995, réduisant à néant tout espoir de paix au Proche Orient, un Palestinien ?
Rédigé par : Achille | 06 janvier 2011 à 08:17
Le commentateur de ce blog qui déplore la « meute » est un rigolo.
Jiel
Je suis probablement rigolo, M. Giquel sur les pompes duquel, mais pas un rigolo.
Lisez
Rédigé par : ClauZ | 04 janvier 2011 à 19:18
Rédigé par : Djinn | 04 janvier 2011 à 18:46
Rédigé par : Jabiru | 04 janvier 2011 à 18:46
et un paquet d'autres.
Mais aboyez mon ami, aboyez, et remuez la queue si vous y parvenez encore.
Je me sens en général plus proche de Zemmour que d'Hessel, mais je sais aussi reconnaître un chien quand j'en vois un*.
AO
* il faudra que je vous raconte un jour la demi-heure qu'ai passée à observer MH et son pote Clément, un des vôtres, cet été.
Rédigé par : oursivi@roger | 06 janvier 2011 à 00:23
Rédigé par : Charles DALGER | 05 janvier 2011 à 21:06
Sylvain, réagissez quoi m.... !
Sinon vous allez bientôt passer pour un petit gauchiste de base, à vous laisser déborder sur votre extrême droite, comme cela, sans rien dire, rien éructer, ni maudire, tonner, rugir, proférer, du-poing-sur-la-table-taper, et autre vilain-coco-j-men-vais-te-montrer.
Serais vous, je ferais un procès à ce Monsieur pour concurrence déloyale, perte de monopole (lisse) et autre atteinte à l'image de marque, SylvaInc.
AO
Rédigé par : oursivi | 06 janvier 2011 à 00:02
Quel que soit le passé de quiconque, celui qui soutient les assassins et les criminels est un complice des assassins et des criminels. Ce Stéphane Hessel est favorable aux musulmans, envahisseurs en Europe, criminels ailleurs. C'est donc un collabo. Un point c'est tout.
Rédigé par : Charles DALGER | 05 janvier 2011 à 21:06
"Trois euros. Trente pages."
Monsieur Hessel est très porté sur le chiffre trois...
Plus sérieusement:
"Un titre pour plaire à tous les humanistes en chambre et à ceux pour lesquels nous ne serions pas en démocratie."
"en feignant de négliger que les mesures incriminées avaient été prises dans un espace démocratique"
Décidément, cet argument massue comme quoi tout le monde devrait se taire car nous sommes encore en démocratie, vous le servez à toutes les sauces.
Si on attend de ne plus être en démocratie pour s'indigner quand nos représentants élus dépassent les bornes...
Non, il faut s'indigner. Même si les gouvernants sont élus et réélus (l'alternative est pauvre !), cela n'empêche pas de s'indigner sur une action ou une affaire particulière.
La France était bien triste au sortir de la guerre. L'Allemagne n'était que ruines. Et pourtant, les deux pays ont trouvé des systèmes de solidarité adaptés à la démographie de l'époque, tout en se mettant au travail, main dans la main.
Il faut s'indigner, se bouger, ne pas accepter le statu quo. Et rester souriant, optimiste. C'est peut-être cela qu'il faut retenir de Stéphane Hessel.
Rédigé par : Alex paulista | 05 janvier 2011 à 19:57
Qu'est-ce que "s'indigner" pour M. Hessel ? Cela ressemble fort à trouver des victimes pour condamner un "pouvoir", plutôt celui qui est dans le camp qu'il n'aime pas.
Les victimes intéressent nos contemporains et c'est pour cela que, comme vous l'écrivez joliment, Stéphane Hessel fait couler du velours à nos oreilles : tous les médias en font bombance, nos hommes politiques veulent le devenir pour être aimé (M. de Villepin en a fait une remarquable démonstration lors du dernier procès Clearstream) et nos vedettes se doivent de soutenir une "ONG". Il est donc très judicieux d'utiliser cette arme pour détruire ("quiconque tombera sur cette pierre - la victime - sera broyé") et même les terroristes qui vont jusqu'à faire des victimes en le devenant, ce qui est peut-être le comble de la perversité.
Me Soulez-Larivière l'a bien compris dans son livre "Le temps des victimes", le pouvoir judiciaire est en danger ! Mais il n'est pas le seul.
La véritable indignation serait donc de dénoncer l'usage personnel que certains font de la Victime.
Rédigé par : loumi | 05 janvier 2011 à 19:02
Monsieur,
J'attendais un billet de vous concernant Stéphane Hessel.
Mais je ne comptais pas y ajouter un commentaire. Seul, le fait que Jean-Dominique invoque le possible témoignage de son père fait que j'apporte ici ce que je puis exprimer concernant Stéphane Hessel que j'ai eu l'honneur de connaître à une époque où nous étions moins vieux tous les deux.
Trois points me semblent essentiels. Si j'ai dit "l'honneur de connaître", c'est que je ressens toujours ces rencontres avec lui comme un "honneur". Tant de gens provoquent l'indignation à leur égard, ou l'indifférence...
Comment peut-on reprocher à Stéphane Hessel de n'avoir proposé comme perspectives pour l'avenir... que le passé. Le passé ? Non point ! Notre avenir trahi, ce qui est tout autre chose. Le programme du Conseil National de la Résistance n'est pas caduc. Il a été appliqué partiellement durant les premières décennies après la guerre et on est en train, pas depuis Monsieur Sarkozy (qui y va de son coup de pioche), mais depuis bien avant, de le détruire alors qu'il a permis, poussé par le souffle gaulliste, de faire croire au monde que la France, notre si radieux pays alors, était redevenue ce que la défaite scandaleuse de 1940 avait effacé.
Nous ne demandons qu'une chose, et les Français aussi, à travers tous les sondages et à chaque occasion qui leur est fournie, c'est que les éléments composant le squelette du Programme du C.N.R. soient maintenus pour les ruines qu'il en reste et restaurés dès que possible. On l'a, pour parachever l'assassinat, décrédibilisé au nom d'une modernité à laquelle nous tournons le dos, si nous lui appliquons son sens véritable.
Deuxième point : j'ai durant notre coopération dans les milieux proches des Palestiniens (excusez-moi, Monsieur le Pasteur Pierre-Antoine, mais vous avez le droit d'avoir vos pauvres. J'ai les miens) ou plus généralement (horresco referens) et proches des pays arabes, surtout de leurs peuples, estimé souvent que Stéphane Hessel était trop "mou". Et je pense que si mon Fils a ressenti, étudiant qu'il était alors, et fanatique de radios libres, un certain détachement de la part de M. Hessel, c'est qu'à vrai dire, celui-ci n'y connaissait sans doute rien et qu'il n'avait accepté cette nomination que pour participer au changement d'alors.
Plus grave à mon avis est sa mollesse, réelle ou feinte, dans les diverses fonctions qu'il a occupées. Par exemple, je l'ai trouvé très mou quand, au moment où le Président Giscard d'Estaing se rendait en visite officielle en Algérie, et où je me trouvais alors (pour mon travail, et non pas dans la suite présidentielle !). Il aurait été judicieux (c'est un avis que je partageais avec Jean-Pierre G. dont je ne sais pas s'il est comme Stéphane Hessel ou comme moi, aussi vieux) d'écouter le peuple à l'inverse des discours officiels accompagnant cette visite, avec une escadre française dans le port d'Alger, et de dire nettement que cela ressemblait plus à une reconstitution de 1830 qu'à une visite de réconciliation entre deux pays égaux et indépendants. C'était l'opinion, à Alger, des gens de la rue, des jeunes qui encombraient les rues sans travail, des ouvriers rigolards qui nous hélaient en nous criant "C'est les paras qui reviennent ?". Ils s'en moquaient et ceci atteignait la figure du Président, occupé à négocier une coopération avec les nouvelles autorités algériennes.
Nous avions vocation à dire. Silence. La prudence était de mise. On a un peu plus gauchi le sens de la visite officielle et pourtant, dans l'esprit de M. Giscard d'Estaing, c'était une très bonne idée. Nous n'avons pas joué notre rôle d'"indignés". Dommage.
Le caractère de Stéphane Hessel, pour finir : cette mollesse n'est peut-être qu'apparente. Cet homme a un fond d'opiniâtreté remarquable. On ne saurait expliquer autrement son parcours. Mais la couverture de gentillesse qui lui est naturelle détruit ce que l'énergie proclame. D'où le déport que vous constatez entre sa parole et son écrit. Sa voix, atténuée encore par un âge dont j'approche et dont je connais les effets naufrageurs, se laisse de moins en moins décalquer sur les écrits. Je ne pense pas à un hypocrisie fondamentale. Les hypocrites se trahissent un jour et vous le verrez dans votre lectorat si jamais la balance penche dans l'autre sens. Non, Stéphane Hessel est franc, mais il dissimule sa pensée, conforme d'ailleurs à ce qu'elle apparaît lorsqu'elle s'exprime. Chez lui, le fond et la forme diffèrent, je dirais même : divergent. Ce n'est pas un homme simple que Stéphane Hessel. Mais c'est l'Homme de tous les combats que j'ai soutenus, quoiqu'agacé parfois par sa façon de les mener, c'est l'homme du C.N.R., de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, de mon point de vue, de toutes les justes causes, y compris à Gaza.
Quant au commentateur qui ose écrire que Stéphane Hessel est un communiste attardé ou quelque chose d'approchant !... Jamais, cet homme n'a approché le P.C. même de loin. Cette fois, s'il ne vous reste que ce motif, "indignez-vous !"
Rédigé par : Jean Reffait | 05 janvier 2011 à 17:36
Cher Philippe,
Je vais encore vous faire rougir !
Hier en buvant mon café, j’ai lu l’opuscule de S. Hessel trouvé sous le sapin du Père Noël, comme il se doit. 13 pages de texte pour 30 pages de papier, normal pour un candidat écolo. J’en suis resté sans voix ; une belle-sœur m’avait prévenu : « très décevant », agréable euphémisme du 25 décembre !
J’ai cherché sur le net si d’autres partageaient mon incompréhension face à la pâle réalité de cet Himalaya annoncé de la pensée contemporaine. J’ai trouvé Marianne 2 et Zemmour, je me suis dit que j’étais moins seul face à la déferlante de dévotion et d’admiration… et enfin dans la soirée, j’ai trouvé votre billet ! La justesse, les nuances, la subtilité, la pertinence, un régal ! Je me garderai donc de gloser sur ce qui est déjà si bien exprimé. Ce texte est insipide, convenu, enfile les perles des lieux communs de la bien-pensance ; il est tiède, banal… un stagiaire de Télérama ou de Libé aurait écrit le même, aurait-il fini son stage ?
Alors pourquoi ce succès ? Il ne vient pas du bouche à oreille. Maintenant que j’en parle, ceux qui l’ont lu n’ont pas été convaincus ou ont été agacés. Il ne vient que du tam-tam médiatique ; on savait déjà que 95% des journaleux et présentateurs de TV et de radio étaient de gauche ; en voici la nouvelle démonstration… ça ne valait pas le déplacement ! Bien entendu, quand on est l’élite communicante de gauche, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent (Mélenchon contre Valls, les silences de DSK, l’indignité de Roland Dumas, auquel je supplie de réserver pendant au moins six mois la formule : « la vieillesse est un naufrage » !). Alors trouver une icône inattaquable, galonnée sur toutes les coutures des signes extérieurs de la respectabilité (vieux, digne, grand-croix de la Légion d’honneur), quelle aubaine ! Le commentateur de ce blog qui déplore la « meute » est un rigolo. A ce jour, 99% des commentaires faits sur ce « livret » sont des éloges extatiques ; la meute lèche les babouches de SH !
Dénonçons quand même une tromperie sur la marchandise : ce livre est édité dans une collection baptisée « ceux qui marchent contre le vent ». J’en reste coi ! Ce résumé de l’air du temps et des idées qu’il est de bon ton d’avancer, marche vent dans le dos. Il croule sous les compliments et les vénérations les plus révérencieuses, ce qui est la preuve même que ce texte ne marche contre aucun vent, sauf celui des énergumènes comme Philippe et quelques soutiens, qui osent, au risque d’un procès en diffamation (pourquoi pas devant la cour des droits de l’homme ?), écrire qu’un grand homme momifié dans ses distinctions et décorations peut écrire un texte fade et critiquable qui n’est pas un brûlot, mais plutôt une banalité évitable. Une pensée me vient pour Jacqueline de Romilly, dont je ne voudrais pas ternir la mémoire en l’associant à ce brouet ; cheveux blancs, dignité, respect unanime… mais elle, jusqu’au bout, s’est battue pour des sujets « contre le vent », avec face à elle des blocs hostiles majoritaires de pédagogistes haineux. Un vrai courage et des convictions non émoussées.
eBay propose de revendre les cadeaux qui ne vous ont pas plu. Que ceux qui veulent se faire une opinion aillent y chercher un exemplaire à 1€, c’est déjà cher et ça évitera de faire augmenter les tirages.
Rédigé par : Jiel | 05 janvier 2011 à 17:22
AO *un de vos plus fervents Lector, comme Hannibal
Rédigé par : oursivi | 05 janvier 2011 à 01:05
Lecter !
L'était vraiment temps que j'aille me coucher.
AO
Rédigé par : oursivi | 05 janvier 2011 à 17:04
L’indignation est le vecteur commercial des médias. Quelle magnifique réussite pourrait en effet faire autant d’audience qu’une catastrophe ? Quelle beauté du bien au sens antique, pourrait rivaliser avec un gros plan sur un cadavre mutilé ? Quel regard respirant l’amour de Dieu pourrait détourner l’audience de celui d’un ministre au bord de l’abîme ?
Il fut un temps où le courage et le talent au service du Roi puis de la patrie donnait accès à la noblesse ou aux lauriers, un autre où le renoncement pouvait amener à la sainteté, un autre encore où être poète ou philosophe pouvait conduire aussi sur les chemins de la gloire - terrestre cependant.
Puis vint le temps où les saltimbanques en tous genres excitaient les foules. La république ne tolérerait pas qu’on lui dise quels furent les plus grands, mais parmi les derniers, nous connaissons les marchands d’indignation. Le héros des temps modernes est celui qui sait montrer le malheur comme ils furent avant d’être au pinacle, des montreurs d’ours ou d’handicaps physiques les plus horribles.
Mais que nous montrent-ils au juste ces saltimbanques ? Ne nous montreraient-ils pas en fait ce pour quoi nous n’avons plus le courage d’agir ? Ne montreraient-ils pas à la foule le peuple qu’elle ne sait plus être ?
Certes, l’honneur a fait tant de morts nous diront les humanistes - terme dont l’essence est d’ailleurs souvent bien loin de l’Esprit avec une majuscule qui n’est plus de notre temps non plus -, l’honneur nous disent-ils donc, est un mot qui ne doit plus avoir cours. Alors reste l’indignation, et son corollaire : le bouc émissaire que nous désigne l’indignation, mais un bouc émissaire que l’on cantonne dans l’arène depuis que la foule existe.
Mais quel empereur s’amuse aujourd’hui de voir l’excitation stérile des foules ? Qui construit les arènes de notre temps que sont les médias ? Il fut un temps où ils s’appelait Auguste mais il est à craindre que l’auguste d’aujourd’hui soit le clown d’un monde qui a perdu son âme.
Xavier NEBOUT
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 05 janvier 2011 à 16:46
Ce blog est une bouffée d'oxygène pour tous ceux qui comme moi ne supportent plus la doxa officielle incarnée par S.Hessel.
Oufff !
A écouter également E.Zemmour et son excellente chronique du 4 janvier sur RTL.
Rédigé par : Zarathoustra | 05 janvier 2011 à 16:33
http://www.franceculture.com/player?p=reecoute-3620681#reecoute-3620681
Pour les aficionados...
Cela fait passer de l'écrit à l'oral, et ce n'est pas mal !
Rédigé par : PluqPôvr | 05 janvier 2011 à 16:16
Bonjour M. Bilger
Vous avez écrit ceci :
"Qu'on se rassure : je ne suis pas atteint par le vertige des grandeurs. Je sais que je ne fais pas le poids en face de Stéphane Hessel"...
...........................
J'en ai bondi ! ah ça non alors ! c'est plutôt ce vieux pithécanthrope antédiluvien qui ne fait pas le poids devant vos arguments proches des réalités quotidiennes et vos analyses sans failles.
Ce n'est pas du fayotage rassurez-vous, mais je m'insurge ! Les délires de ce Hessel ne tiennent plus la route, ils ne satisfont que les éternels aigris revanchards de gauche à côté de la plaque.
Rédigé par : sylvain | 05 janvier 2011 à 13:58
Après Noah résistant de première heure, Cantona à l’Economie, voilà que le réseau de résistance antisarko s’étoffe d’un personnage illustre de 93 ans : M. Hessel.
Hélas, avec tout le respect dû à son grand âge, son pamphlet de vieux radoteur sur son banc à l’hospice n’est qu’une liste ringarde de copiés-collés de slogans utopiques soixante-huitards ressassés en boucle depuis des décennies : indignez-vous, révoltez-vous, descendez dans la rue, faites grève, manifestez, etc. Et la perle des perles : « c’est un appel du 18 Juin ! »….
De Gaulle, réveille-toi ils sont devenus fous !
Verra-t-on dans les prochaines manifs des papis du 4ème âge en déambulateur répondre à son appel pour gonfler les effectifs ?? On a bien vu des gamins de 15 ans « lutter » pour leurs retraites et des mamans pousser des landaus en sureffectifs de bébés tétines au poing ; ainsi toutes les générations seraient représentées.
Nous serons donc magnanimes avec ce monsieur ; comme il le dit lui-même il est du "Front de la gauche prolétarienne", si si ça existe ! tout s’explique...
Défiler dans la rue le poing levé, ça fait de belles photos mais ça fait pas bouillir la marmite.
Ne vous indignez pas M. Hessel si je classe votre "œuvre" dans la catégorie littérature de salle d’attente de gare ou de cabinet médical.
Rédigé par : sylvain | 05 janvier 2011 à 13:50