Qu'on se rassure : je ne suis pas atteint par le vertige des grandeurs. Je sais que je ne fais pas le poids en face de Stéphane Hessel, de son destin et de son parcours mais on a le droit tout de même de s'approcher de lui, avec respect certes mais sans complaisance. Rien de tel, pour démontrer la jeunesse de celui auquel on s'adresse, qu'une liberté même critique. C'est l'encens qui fait vieillir.
Trois euros. Trente pages. Un titre pour plaire à tous les humanistes en chambre et à ceux pour lesquels nous ne serions pas en démocratie. Le soutien inconditionnel de Mediapart. Des éloges médiatiques à foison. Et, pour couronner le tout, une invitation au Grand Journal de Canal Plus où on a vu celui qui formule l'injonction d'avoir à nous "indigner" s'acoquiner avec la dérision contente d'elle et le progressisme superficiel et mondain. Il y avait quelque chose qui "jurait" dans le tableau ! Dans ces conditions, tout était réuni pour faire de ce petit livre un événement même s'il a dépassé les espérances les plus folles.
Stéphane Hessel nous propose le passé comme solution d'avenir.
Sa formidable existence plaide dans tous les cas pour lui, sinon pour sa cause. Né en 1917, il est devenu une figure incontournable de nos débats républicains. Toujours présent quand il s'agit de dénigrer doucement la France d'aujourd'hui, il nous invite à nous retourner pour considérer le paradis perdu de 1945 et suscite l'enthousiasme de ceux qui ne pouvaient rêver d'avoir avec eux un opposant au sarkozysme plus urbain et apparemment tolérant. Son étincelante alacrité intellectuelle, alliée à la lumière tendre et souriante de ses yeux, fait des ravages. Sa personnalité de magnifique vieillard "enfonce" toutes nos vedettes de l'instant, "jetables" et sans charisme. Stéphane Hessel fait couler du velours dans nos oreilles. On a envie de l'approuver rien qu'à le voir, à l'entendre. Je ne suis même pas sûr qu'on l'écoute véritablement. Sa personnalité dépasse de cent coudées sa pensée engagée, partisane, enrobée dans la soie de sa gentillesse superficielle. On est bouche bée devant lui comme devant un beau, un éternel spectacle qui se suffit à lui-même. Il mord mais avec délicatesse. Sa candeur est perfide et fait mal. Personne n'oserait le traiter de passéiste, de nostalgique touchant mais déphasé. Stéphane Hessel est un humain dont une certaine idéologie a besoin : elle le sort quand il convient et il fait mouche, il fait passer, sous la rose, les épines injustes et partiales.
Mais le lire, c'est autre chose. On est tout seul face à ces quelques pages et la séduction de son être n'est plus là pour nous faire oublier ce qu'il dit. Le lire, c'est devoir tristement constater que la balance est faussée, que l'outrance est parfois civilisée et les approximations favorablement accueillies. Qui aurait osé soutenir, avec un tel aplomb, s'il n'avait pas d'emblée bénéficié d'un quitus, la cause palestinienne, attaquer avec une telle constance la politique d'Israël ? Qui aurait pu se permettre avec une telle démagogie de vitupérer la dictature des marchés financiers et les écarts de richesse grandissants ? Qui aurait eu le front de s'en prendre ainsi à la politique gouvernementale à l'encontre des sans papiers et des Roms en feignant de négliger que les mesures incriminées avaient été prises dans un espace démocratique et que celui-ci donnait une toute autre tonalité à l'odieux dénoncé unilatéralement par Stéphane Hessel ? Qui aurait accusé le Pouvoir, avec si peu de nuance et d'équilibre, d'avoir "bradé" les acquis sociaux de la Résistance comme les retraites ou la sécurité sociale (lexpress.fr) ?
Au fond, cet homme sur lequel se seraient concentrées les vertus de vérité, de justice et d'équité n'est pas aussi exemplaire, aujourd'hui, qu'il l'était hier dans les épreuves et les honneurs qu'il a connus. Il a décidé de gommer toute une part de la réalité. Il s'épargne les embarras du choix et de la conscience en félicitant, par exemple, les Palestiniens d'avoir sauvegardé les droits des enfants à Gaza alors qu'ils s'en servaient parfois comme boucliers. Il est commode et facile de jouer au "juste" quand on ne tient jamais les deux bouts de la chaîne et qu'on a décidé, au nom de son camp, de n'appréhender l'Histoire et les drames du monde qu'avec un regard délibérement mutilé. S'il faut choisir, je préfère mille fois les affres d'un Finkielkraut aux suavités partisanes d'un Stéphane Hessel. L'un prend en charge le tout pour penser quand l'autre n'en saisit qu'une partie pour militer.
Stéphane Hessel nous ordonne de nous indigner comme si nous étions sortis de la République et que nous n'ayons plus à notre disposition que la démesure, l'invective et les procès expéditifs. C'est sur quoi achoppent toutes les protestations de l'extrémisme, quel qu'il soit. Nous ne sommes pas obligés de nous jouer en permanence "la démocratie en danger" ou, pire, "la démocratie disparue". Il est ridicule de vouloir contraindre les citoyens à devenir les figurants d'une dictature fantasmée. C'est parce que cette représentation perverse s'insinue peu à peu dans les esprits qu'on justifie les excès qu'elle suscite.
Résister ? Mais à quoi ? S'indigner ? Au contraire, ne pas s'indigner toujours, pour n'importe quoi. Croire que le réel pour être maîtrisé ou dénoncé a besoin sans cesse de la flamme désordonnée de contestations jusqu'au boutistes serait une grave erreur. L'indignation comme dernier recours, soit. A force de s'en servir comme d'un mode normal d'expression, on va la banaliser, la domestiquer. Gardons-la pour les bonnes causes, les grands moments décisifs. Ne nous trompons pas de régime. En France, on peut s'indigner autant qu'on veut. Avec un petit livre, on réussit même le tour de force de persuader que le tocsin sonne et que la patrie est en danger. Il est urgent de refroidir les délires.
Ne vous indignez pas !
En Arkansas puis en Louisiane, il pleut des oiseaux morts.
Quelques irréductibles grincheux vont encore s’alarmer. Alors qu’il s’agit là d’une formidable opportunité pour laisser à des firmes privées le soin de purifier l’air, de déposer des brevets, et de faire payer les populations qui ne voudront pas subir le même sort que les oiseaux. Et relancer l’économie américaine qui en a bien besoin.
Sacrés amerloques. Il faut toujours qu’ils fassent tout avant tout le monde. Vive le progrès.
Rédigé par : Claude L | 05 janvier 2011 à 13:42
Bon, par contre, je trouve que les Matins périclitent. PB, comme tous les intervenants depuis la refonte, noyé au milieu de tous ces chroniqueurs qui se marchent dessus en si peu de temps... Et reléguer l'Alex à 7h25, pour moi si peu lève tôt, c'est une infamie quasi borgesienne.
Et puis, passer davantage de JJG que de Gerry Rafferty décédé hier - et merde, encore un - quelle hérésie, on se serait cru dans une radio libre JDRienne...
AO
Rédigé par : oursivi | 05 janvier 2011 à 13:36
Quand il est passé dans "Ce soir ou jamais", j'aurais aimé qu'Hessel s'indigne du coût de l'émission de Taddéï. Ce programme qui consiste à réunir quatre fois par semaine autour d'une table des gens très prompts à s'indigner de tout, est facturée 100.000 euros l'unité au service public (lepoint.fr). C'est un coût que pour ma part je juge scandaleusement élevé et qui décrédibilise à lui seul les propos vertueux de cette émission.
Quand il est passé au Grand Journal, j'aurais aimé qu'Hessel s'indigne que Canal +, la chaîne du foot, de l'argent facile, de la soit-disant provoc, bénéficie d'une TVA à 5.5 %, niche fiscale injustifiable et qu'elle va conserver au nom du dévoiement du mot "culture" dans cette période où tout le monde est appelé à l'effort !
Que nenni !
En bon diplomate, Hessel sait éviter les indignations inappropriées !
En récompense, rien ne s'oppose à ce qu'il soit réinvité et couvert de louanges !
Rédigé par : Francois F. | 05 janvier 2011 à 13:11
Moi je relis Proust sans jamais m'indigner, je me cygne juste tant content je suis ; d'ailleurs vous êtes notre nouveau Proust, vous avez aussi votre cathédrale de mages (portez-vous parfois des marcels au fait ?), vos subjonctifs nous subjuguent !
Rédigé par : Cactus | 05 janvier 2011 à 13:05
@ Achille
Donc, vous l'admettez, S. Hessel a donné "dans le café du commerce".
Mais aussitôt vous affirmez que ses états de service lui en donnent le droit et que ce qui sort d'une bouche comme la sienne est en quelque sorte magnifié.
Au rebours, les "obscurs et les sans grades", que vous appelez les "quidam moyens", ont certes selon vous le droit de s'exprimer, mais leur parole est d'emblée dévaluée, en l'absence d'"état d'exemplarité".
Ainsi une oeuvre ne vaudrait pas par elle-même, mais par la valeur réelle ou supposée de celui qui l'écrit.
"Dis-moi qui a dit cela, je te dirai ce que cela vaut".
A cette aune, Pierre Benoît valait plus que le jeune Proust...
Je tiens au contraire que chacun d'entre nous doit être un lecteur et un critique autonome et libre.
Ou je me trompe fort, ou ce que vous écrivez relève de la forme la plus crue de l'argument d'autorité.
Non, Achille, la notoriété et la dignité d'une personne ne l'autorisent ni au lieu commun éculé, ni à la provocation bébête, ni au plagiat...
Je dirais même plus : elles lui font un devoir moral de se surpasser, ou de se taire.
Rédigé par : Frank THOMAS | 05 janvier 2011 à 12:59
Cher Philippe, si seulement votre blog était plus lu, nul doute que nos concitoyens déprimés sortiraient de leur posture de feignasses nantis.
En effet, Sarkozy poursuit vaillamment la seule politique possible. Les socialistes, de Hamon à Valls, en passant par Strauss-Kahn, représentent à eux seuls la gauche, le centre et la droite, et sont donc sûrs de remporter les prochaines élections. Marine Le Pen fait 18% sans passer par la case Drucker.
Notre classe politique dans son ensemble ne nous donne-t-elle pas une belle leçon de confiance dans l’avenir ?
Tout baigne. Comme diraient les Australiens. Qui eux, ont l’avantage de savoir qu’il y a des crocodiles dans le marigot.
Rédigé par : Claude L | 05 janvier 2011 à 12:08
Personne ne peut nous donner des leçons d'indignation !
Ce que nous voyons et vivons tous les jours ne suffit-il pas à soulever notre désapprobation ? Certes pas forcément les mêmes choses que celles qui "indignent" Hessel.
Demandez aux pauvres gens obligés de subir la promiscuité avec ceux que soutient Hessel, je pense que leur indignation ne va pas rester encore muette très longtemps.
Et la nôtre, après ce passage à l'an 2011 où "il n'y a pas eu d'incidents majeurs" ? On se paie notre tête, alors Hessel croit-il que nous manquons de pouvoir d'indignation ?
D'accord, entièrement, avec l'intervention de Zemmour.
Rédigé par : Carine | 05 janvier 2011 à 11:07
Bon c’est vrai que Stéphane Hessel n’a pas fait dans l’innovant avec son petit pamphlet qui d’ailleurs critique plus une déviance de notre société que le pouvoir en place.
Ce qu’il dit on peut l’entendre dans tous les cafés du commerce par de bons Français moyens qui veulent refaire le monde. Rien de bien original en somme.
Mais il y a ce que l’on dit et celui qui le dit. Le glorieux passé de ce monsieur lui permet de donner un impact à son message qui est d’une autre portée qu’un quidam moyen qui est bien en peine de donner des états d’exemplarité.
Alors en ce qui me concerne, je préfère m’indigner avec Stéphane Hessel que m’indigner avec Eric Zemmour qui lui aussi utilise largement le registre du populisme pour étayer ses éditos du matin sur RTL .
Rédigé par : Achille | 05 janvier 2011 à 08:24
HOP ! Hop ! un tour de manivelle pour un
opuscule à trois euros... mais c'est juste-
ment là le problème hein.
Tout ce que la littérature peut servir
d'indigne et dont certains auteurs sont
rémunérés par la république. Oups !
L'âge est un naufrage dixit Z comme Zemmour
qui nous a bien sorti un TAS de références
pour le dire à l'instar du général.
(j'ai une tendresse pour les personnes qui
parlent de ce qu'elles ne connaissent pas
encore comme ce nostalgique du XVIIIè ;
c'est épatant).
Laissons donc V. Hugo se reposer tranquille
oublions "car s'indigner de tout, c'est tout
aimer en somme".
Pour cette onzième année du XXIè siècle
peut-être serait-il temps de trouver où
il y a besoin d'amour et non de haine.
Rédigé par : calamity jane | 05 janvier 2011 à 08:00
"ne plaise pas aux enfants de ceux dont on n'a pas vu l'indignation en 40-45."
adèle
Là, ce n'est même plus en dessous de la ceinture, c'est le nez dans la moquette, que vous nous la faites, Mâme Blanc sec. Attention à l'indigestion d'acariens, Mâme acariâtre.
Les Nazis aussi tâtaient dans le registre atavique. Et en glorifiant le résistant vous employez les armes, les vues, de ses ennemis...
Quand je vous dis qu'ils sont irrésistibles par ici...
Même quand ils nagent à contre-courant ils ne peuvent s'empêcher de cracher de la vase*.
AO
* de sois con, pas ville, mais vil
Rédigé par : oursivi | 05 janvier 2011 à 01:14
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 janvier 2011 à 21:11
Bravo Catherine, vous lire ne pas hurler avec cette meute m'émeut !
Hessel est on ne saurait être plus politiquement correct, certes, mais de là à le charger d'autant de dédain... halte au feu, Messieurs ! Il suffit que le mâle dominant arrache le premier sang pour que le groupe haletant se lâche et dévore ou mordille selon les limites du talent des suiveurs, enfin débridés de tout contrôle social extérieur, à l'unisson de l'Alpha et fiers d'avoir arraché son petit morceau, rien qu'à lui.
Ils sont d'un comique parfois. Il y avait le comique de répétition, ils nous inventent le comique de groupe. Ou de troupe, mais pas troupier pour autant. Pris séparément aucun n'a d'esprit, mais une fois composés en meute, ils sont irrésistibles.
On a entendu en de sinistres lieux, le "je ne veux voir qu'une seule tête", ici, parfois, j'ai l'impression d'en ouïr une parodie où "cerveau" remplacerait "tête"...
Dieu sait, où devine si ne croit qu'imparfaitement en moi, que je préfère Israël à n'importe lequel de ses voisins, mais qui ose encore dire son fait à l'état hébreu, et Dieu sait - il a en plus là-bas de nombreux observateurs - que depuis la chute de Barak en 2001, Ô combien il erre et accélère, que celui-là.
En cela Hessel est courageux.
Venant d'un modéré, ce n'est si vilain.
Bon, c'est pas le tout, demain à 7h35 on a PB en entrée*.
AO *un de vos plus fervents Lector, comme Hannibal
Rédigé par : oursivi | 05 janvier 2011 à 01:05
@adele | 04 janvier 2011 à 23:01
« Pas étonnant que le grand résistant Hessel ne plaise pas aux enfants de ceux dont on n'a pas vu l'indignation en 40-45 »
Cette remarque est purement et simplement scandaleuse. Mais le fait que nous ayons pu en prendre connaissance est dû au grand respect que pratique (≠professe) celui qu'elle vise, pour la liberté d'opinions et leur expression.
Ceci étant, je pense que vous faites erreur quant au sens de ce billet avec lequel je ne suis par ailleurs pas d'accord, mais, en ce qui me concerne, parce que, très curieusement, il me paraît passer à côté de, et manquer à, discuter la notion de « droit international », ne voyant pas que le droit des enfants de tout pays à ne pas servir de bouclier humain aux brutes de leur propre camp n'autorise en rien le camp adverse à les prendre en otage d'une autre manière quelle qu'elle soit.
« Pas étonnant de voir les anciens de l'extrême droite voler au secours d'un Israël qui a sombre dans le racisme »
Vous n'aidez personne avec ce genre de propos, juste malveillants.
Rédigé par : Catherine [email protected] | 04 janvier 2011 à 23:56
@adele
Vous avez raison, soutenons le Hezbollah musulman chiite, dans son hégémonisme messianique et sa haine de tout ce qui descend d'Israël, fils Sara la légitime... Eux ils ont raison, ils sont la descendance d'Ismaël, l'enfant de la servante.
D'ailleurs Abraham n'a pas voulu sacrifier son fils Israël, mais son fils Ismaël... C'est le Coran qui le dit !
C'est historiquement connu qu'aucun juif n'a droit de cité en Israël. Encore moins dans les murs de Jérusalem la cité de David, établie sur l'ancienne Jébus. C'est leur capitale depuis des millénaires... Les Juifs n'étaient, au mieux, que des touristes.
Et encourageons-les dans leur tirs de roquettes sur les écoles juives. En effet il vaut mieux les éliminer dès leur jeune âge, comme ça on court moins de risque que de les affronter une fois qu'ils sont dans Tsahal.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 04 janvier 2011 à 23:37
Pas etonnant que le grand resistant Hessel ne plaise pas aux enfants de ceux dont on n'a pas vu l'indignation en 40-45.
Pas etonnant de voir les anciens de l'extreme droite voler au secours d'un Israel qui a sombre dans le racisme.
Rédigé par : adele | 04 janvier 2011 à 23:01
"Stéphane Hessel nous ordonne de nous indigner comme si nous étions sortis de la République et que nous n'ayons plus à notre disposition que la démesure, l'invective et les procès expéditifs."
N'y allez-vous pas un peu fort ?
Les petits-enfants de la République, nombreux, voudraient certes recevoir en héritage autre chose que de l'indignation, par ordre même !
N'empêche, si ce que vous dites est si fort que cela, je vais lire ce livre que, pour l'instant, je supposais mal autant que je pouvais en entendre parler.
Nos petits-enfants attendent sans doute avec beaucoup d'émotion la commercialisation subséquente d'"Indignator", le nouveau jeu vidéo, solo ou en réseau, à garnir les bacs !
Rédigé par : zenblabla | 04 janvier 2011 à 21:55
En tous cas on s'indignera si oubliez de mettre le réveil demain matin, Mr PB.
Matins, matins, les matins, qu'on écoute, tous les matins, quand on ne dort pas, parce qu'on a lu ou travaillé une bonne partie de la nuit.
Ce soir on se couche tôt.
Allez, au dodo Mr Philippe.
A demain, Matins.
AO
Rédigé par : oursivi | 04 janvier 2011 à 21:30
« S'il faut choisir, je préfère mille fois les affres d'un Finkielkraut aux suavités partisanes d'un Stéphane Hessel. »
Ce qui suit et qui est emprunté àsa présentation sur wikipedia, n'a pourtant rien de suave:
Dans un rapport commandé par le Premier ministre Michel Rocard, intitulé Les Relations de la France avec les pays en développement et remis en 1990, Stéphane Hessel écrit que la politique française devrait être « revue dans le sens d'une plus grande rigueur et du rejet de toute complaisance clientéliste ». Il critique la conception des rapports avec les chefs d'État africains, le gaspillage des crédits et des aides depuis les indépendances. Ce rapport, peu apprécié à l'Élysée, est retiré de la circulation et enterré, comme la plupart des études visant à une transformation de la politique française de coopération en Afrique.
Ceci dit c'est juste qu'autrefois c'est autrefois et aujourd'hui c'est aujourd'hui, puisque aujourd'hui, et même de mon temps d'ailleurs, il n'aurait pu être question de laisser passer cinq ans entre l'admission au baccalauréat et l'inscription en classe préparatoire comme il semblerait que cela ait été son cas entre 1932 et 1937;
« Il est commode et facile de jouer au "juste" quand on ne tient jamais les deux bouts de la chaîne et qu'on a décidé, au nom de son camp, de n'appréhender l'Histoire et les drames du monde qu'avec un regard délibérément mutilé. »
Avoir fréquenté Walter Benjamin, Alexandre Kojève et Merleau-Ponty et cherché à développer une éthique de la responsabilité à laquelle fait sans doute référence votre intitulé « Ne vous indignez pas », avoir vécu la réalité des camps de concentration en tant que résistant, ne saurait avoir rendu aveugle au monde et ce n'est pas parce que le style « ambassadeur de France » et qui l'a notamment été en Chine, le fait s'exprimer d'une manière qui n'est pas celle d'un enseignant que les positions ne sont pas fermes, notamment les dernières relatives à l'écologie, ceci dit indépendamment de la question de la candidature de Mme Joly.
« Il s'épargne les embarras du choix et de la conscience en félicitant, par exemple, les Palestiniens d'avoir sauvegardé les droits des enfants à Gaza alors qu'ils s'en servaient parfois comme boucliers. »
La question de Les Citoyens du monde doivent réagir là où les gouvernements ont échoué me paraît a priori plus compliquée que cela, quant à celle de savoir si ses opinions en font un terroriste, je crois qu'il faut écouter la vidéo de celui qui se veut un défenseur acharné du droit international et qui n'est sans chercher à défendre parallèlement l'image d'Israël.
Tout ce qu'on peut dire, c'est que ses opinions ne sont pas convenues et qu'elles imposent de réfléchir en ce qu'il nous invite à poser sur le monde un autre regard que purement manichéen et enfermé dans le dilemme d'une culpabilité généralisée issue de la Shoah, et quand il dit que les buts de la guerre ne sont pas les buts de la paix, c'est peut-être une lapalissade mais ce n'est pas faux !
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 janvier 2011 à 21:11
J’ai entendu Eric Zemmour hier, décidément frappé du sceau du prévisible comme vous l’indiquiez le 17 mars 2010, je vous lis aujourd’hui, demain peut-être aurai-je écho de propos similaires de Robert Ménard…
Il y a trois mois, Pierre-André Taguieff avait été le plus prompt sur Radio J et m’avait quelque peu écœurée !
Je suis ce jour, malgré l’exorde de votre titre, indignée que Stéphane Hessel reçoive lui aussi, de votre part et après d’autres, un « mauvais point »au long de votre « note ».
Lectrice assidue et intéressée de votre blog, j’apprécie particulièrement vos analyses mais, depuis quelque temps, je relève, avec agacement, pourquoi vous le dissimuler, votre propension, assez fréquente il est vrai dans la magistrature habituée à s’y livrer professionnellement par délégation de la Loi, à distribuer des « brevets »ou « notes » sur tel ou tel…
Au sujet du « mis en cause » de ce 4 janvier, mon agacement est plus grand encore : je ne trouve, dans sa vie, ses propos ou son récent opuscule aucun indice grave ou concordant rendant vraisemblables les accusations portées à son encontre.
C’est un « témoin » - qui n’a pas besoin d’être assisté par une petite personne telle que moi ayant de surcroît raccroché sa robe - dont la déposition mérite mieux à mon sens et reçoit du reste mieux, peut-être d’humanistes en chambre, des hommages, pardon de vous plagier, qu’impose« un être singulier(…) ayant su résister aux vents de l’intolérance », contribuer, « loin des beaux discours », à « changer la vie » de ceux nés, comme ceux de ma génération, lorsqu’il était détenu à Buchenwald.
Quant à son succès de librairie, pardon de vous plagier à nouveau, je n’apprécie pas la condescendance de votre critique, cette idée fausse que les bons sentiments ne méritent pas lecture.
N’oubliez pas la belle citation de Voltaire que vous a apprise Jean-Pierre Raffarin, « La gentillesse est une qualité de l’intelligence » !
Rédigé par : Jeanne | 04 janvier 2011 à 19:56
Monsieur Bilger,
Vous dénonciez récemment (à juste titre) l'attitude des défenseurs Dumas et Vergès épris par le contre-pied permanent. Avez-vous été à ce point fasciné par la démarche, le goût du grand frisson réservé à l'homme seul qui divulgue face à la foule une pensée minoritaire pour vous poser ainsi en marginal et oser jeter l'opprobre sur une telle icône ?
En tout état de cause, je vous encourage le cas échéant à délaisser l'hermine et le rouge vif du parquet pour endosser la robe noire de la défense, elle seule enhardissant ce type de postulat (quasi quotidiennement) et légitimant un tel émoi...
Rédigé par : Victor Font | 04 janvier 2011 à 19:52
Très bon article !
Je considère ce S.Hessel comme un communiste attardé ! J'ai le plus profond mépris pour lui, et ceci depuis qu'il fait le guignol sur les ondes ; il me donne envie de vomir.
Oui il est un ennemi de mon pays.
Rédigé par : ClauZ | 04 janvier 2011 à 19:18
"Ne vous indignez pas !", proclamez-vous fièrement.
Simplement deux questions :
- 1°) Mais que faites-vous donc ici, sinon étaler votre indignation par rapport au positionnement public de Stéphane Hessel et au succès de son opuscule ?
- 2°) Nonobstant cette contradiction intrinsèque à votre billet, pourquoi donc conviendrait-il de ne pas s'indigner de temps en temps ? Vous ne le démontrez absolument pas. Cette proclamation n'est donc qu'une pose, une réaction viscérale. Celle d'un homme de droite contre le succès d'un homme de gauche sur lequel, malheureusement, votre billet ne développe qu'un monceau d'ironies et de fiel.
Désolé, mais là je ne vous suis pas. Vous avez été souvent plus brillant sur le plan moral comme sur le plan intellectuel.
Rédigé par : Eugène C. | 04 janvier 2011 à 18:56
Stéphane Hessel se trouve dans sa dixième décennie. A quoi bon chercher chez lui quelque trait d'originale clairvoyance, alors qu'il ferme peu à peu les persiennes.
Heureux ceux qui ont la grâce de partir avant l'installation de l'inéluctable décrépitude.
Rédigé par : Djinn | 04 janvier 2011 à 18:46
Cher Philippe Bilger,
La teneur de ce billet vous vaudra la sympathie d’Eric Zemmour. J’étais convaincu qu’« Indignez-vous » ne trouverait à vos yeux aucune grâce.
Signée d’un homme instruit, cultivé, au palmarès de patriotisme, de courage et d’engagement difficilement contestable, cette « profession de foi » au service de la capacité de résistance et d’indignation est frappée de surcroît d’une tare ineffaçable : elle trouve le soutien des médias. Le crime dans toute son horreur…
Ne vous en déplaise, il n’est pas indispensable, de mon point de vue, de se voir menacé de mort dans les geôles chinoises ou menacé des affres goulagiennes pour être tenté de s’élever contre des pratiques que l’on a le mauvais goût de considérer comme peu républicaines.
Au fil des lignes de son opuscule, Stéphane Hessel se prévaut, à juste titre, de l’héritage du CNR. Il y défend quelques principes dont la valeur ne me semble pas dépassée, au nombre desquels la sécurité sociale pour tous, la nationalisation d’un certain nombre d’activités économiques essentielles à l’indépendance nationale, l’indépendance de la presse, cette courte liste ne se prétendant pas exhaustive.
Au-delà de cette capacité à s’indigner, l’auteur rappelle, sous le sous-titre « Pour une insurrection pacifique », qu’« il est grand temps que le souci d’éthique, de justice, d’équilibre durable devienne prévalent ». J’entends déjà les quolibets de certains m’assurant qu’il faut être contre la guerre pour la paix, contre les méchants avec les gentils, pour le bien contre le mal.
Nous laissons passer trop de couleuvres depuis trop longtemps pour ne pas entendre cet appel à simplement se lever.
Acceptez avec ce commentaire mes meilleurs vœux pour cette année 2011, vœux qui s’adressent également à tous les lecteurs et contributeurs de ce blog.
Rédigé par : Christian C | 04 janvier 2011 à 18:46
"Il est urgent de refroidir les délires"
L'homme ne m'a pas convaincu, loin de là, lors de son passage sur Canal + !
Dénigrez , dénigrez, il en restera toujours quelque chose, mais qu'y a-t-il de constructif dans son message et que cache ce sourire de façade ?
Y a-t-il besoin aujourd'hui d'en rajouter et d'exciter des rancoeurs qui ne demandent qu'à s'affirmer ?
C'est d'un discours rassembleur dont la France a besoin et non de conseils de désobéissance pour compliquer s'il en fallait la tâche de ceux qui essaient d'aller de l'avant.
C'est à la fois pathétique et pitoyable !
Rédigé par : Jabiru | 04 janvier 2011 à 18:46
Le livre de Stéphane Hessel évoque Viviane Forrester, qui il y a quelques années avait eu un immense succès en vendant 350.000 exemplaires de son livre "L'horreur économique". Un genre de pamphlet qui tenait de la Castafiore à Wall Street : "C'est horriiiible ! Tous ces pauvres !"...
Depuis, elle a sombré dans l'oubli et lors de la vraie crise de Wall Street, personne n'a cité Forrester comme ayant été un immense précurseur de l'horreur économique de 2008... Pas même la brochette du Grand Journal. C'est dire...
C'est toujours triste de voir les Rolling Stones remonter sur scène et Stéphane Hessel nous afflige.
Il nous égrène toutes les idées à la mode, tous les poncifs, tous les conformismes en col amidonné.
Du Hessel, j'en entends tous les jours dans mon restaurant d'entreprise ou à la cafétéria...
Hessel c'est du Attali pour les Nuls. C'est du Baden-Powell pour scouts gauchistes.
Une seule chose demeure : une vie extraordinaire ! Et quelle vie !
Cela devrait amplement lui suffire, pourquoi faire ce tour de piste narcissique ?
On peut se demander si Stéphane Hessel n'a pas pris ombrage des succès de librairie d'un de ses collègues de Résistance, Daniel Cordier, qui nous a saoulé de 30.000 pages sur Jean Moulin en réaction à une malheureuse phrase d'Henri Frenay, qui voyait en Jean Moulin un "crypto-communiste"...
Insignifiant radio-transmetteur de Moulin pendant un an, Daniel Cordier fut fait Compagnon de la Libération, ce que n'est pas Hessel fort curieusement, et injustement.
Rédigé par : Savonarole | 04 janvier 2011 à 18:32
Plaudite, cives ! Bravo, Philippe !
Je regardais hier soir ce monsieur bien mis tapotant le bras de Jamel Debbouzze.
Je ne pouvais pas ne pas penser à la redoutable crétinerie qu'à l'abri de sa sinécure médiatique, celui-ci avait proférée quelques semaines auparavant en disant : "la délinquance est un signe de bonne santé de la société".
J'aurais aimé que Monsieur Denisot (mais le peut-il, lui qui fut un si piètre interlocuteur du Président de la République ?) interrogeât M.Hessel sur son avis à propos de cette phrase et d'autres prises de position de l'humoriste.
Rien. Un vide sidéral. Le choc de l'image seulement.
On cherche des explications au malaise actuel de la France et à la vague de dépression qui envahit nos concitoyens.
Je pense qu'un spectacle comme celui-ci a de quoi creuser encore un peu plus cette dépression.
Les médias, si prompts à faire bloc dès qu'ils se sentent remis en cause, n'auraient-ils pas, par hasard, le devoir de s'interroger sur leur obséquieuse déférence à l'égard des "élites" ?
Quant à M. Hessel,se compromettre ainsi pour vendre un opuscule partisan est une pitoyable utilisation du crédit qu'il a su, légitimement ou pas, capitaliser.
L'aspect vieille France, l'impeccable costume trois pièces, la chevelure blanche, les yeux rieurs, la componction du débit, tout inspire confiance, chez ce grand vieillard d'une remarquable verdeur, et pourtant...
Quelle effrayante bêtise, pour ne rien dire de la malhonnêteté intellectuelle, que d'appeler les Français à s'indigner pour rester dignes et libres !
La mode est aux " coups de gueule". Toutes les radios, toutes le télévisions y invitent ; M. Hessel rame tout bonnement dans le sens du courant. Il déguise le vice en vertu.
Car il en va de ces prétendues indignations comme de la charité des dames de l'ancien temps : c'est un méprisant et méprisable cadeau concédé à la "populace" pour tromper sa soif de justice et qu'elle se tienne tranquille.
Rédigé par : Frank THOMAS | 04 janvier 2011 à 18:27
Humanisme mondain et Jamel Debbouze comme remparts frivoles pour lutter contre les injustices. Pathétique.
Rédigé par : SR | 04 janvier 2011 à 18:21
La droiture et la dignité dont a fait preuve Stéphane Hessel tout au long de sa vie ne lui ont permis de tenir en respect ni les "humanistes en chambre", ni les lucides réactionnaires haineux. Tous deux ne font que semblant d'estimer ce qu'il en coûte d'être un homme d'honneur pendant 93 longues années, exploit rarissime auquel personne ne se sent tenu. Ce sera sans doute sa plus grande récompense ici-bien-bas; comme un crachement redoublé du soldat romain au visage du Christ: le sort des justes.
Réservons notre indignation aux jours où elle sera inutile. Pour l'instant Philippe Bilger n'est pas visé par les procédés qui indignent Stéphane Hessel, pourquoi bouger?
Rédigé par : franck | 04 janvier 2011 à 18:19
Quand Stéphane Hessel prend parti pour la population civile palestinienne, surtout les enfants, on ne peut que s'associer à son indignation. Mais quand il dit que la négociation est la seule issue du conflit israélo-palestinien, là, il oublie une chose qu'en tant que diplomate il devrait savoir et fils de déportés ne pas oublier : c'est qu'on ne peut négocier avec ceux qui veulent votre destruction totale sans équivoque aucune.
Voici ce qu'en dit lui-même un journaliste palestinien :
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Le message du Fatah reste inexorablement « Non, Non et Non ! »
Par Khaled Abou Toameh, journaliste palestinien
Jérusalem Post – 30/11/10
Le groupe du Fatah’ soutenu par l’Occident vient de conclure sa 5ème Convention à Ramallah, avec une série de déclarations qui empêchent en fait le président Mahmoud Abbas de parvenir à un quelconque accord avec Israël comportant des compromis.
Le Conseil Révolutionnaire du Fatah’ incluant une centaine d’officiels du parti Fatah’ a dit NON à toute proposition ou idée qui aurait pu ouvrir la voie à un quelconque règlement entre Israël et les Palestiniens.
NON à la reconnaissance d’Israël comme un état Juif.
NON à une solution qui installerait un Etat Palestinien avec des frontières provisoires
NON à un échange de territoires entre Israël et les Palestiniens
NON à la reprise des négociations, sans qu’Israël ne gèle la construction dans les implantations et à Jérusalem est
NON à une entente entre Israël et les Etats-Unis sur l’avenir du processus de paix
NON à la livraison d’armes américaines à Israël
NON à la reconnaissance de l’importance de sens pour les Juifs du Mur Occidental
NON à la nouvelle loi israélienne demandant un référendum avant tout retrait de Jérusalem ou du Golan.
Avec une telle position, on voit mal comment on peut avancer dans les pourparlers de paix, si jamais ils reprennent. En fait, ce que le Fatah’ est en train de clamer, c’est qu’Israël doit accepter les demandes palestiniennes à 100%, s’il recherche la paix.
C’est le seul OUI que peut offrir le Fatah’!
Cette déclaration ne surprend guère, car c’était l’attitude constante de ce groupe, même au début d’Oslo en 1993, et le Fatah’ a toujours été cohérent dans la définition de sa politique (1) et ses positions n’ont pas changé d’un iota en deux décennies.
Mais le problème n’est pas le Fatah’, le problème c’est l’ignorance permanente et continue des positions du Fatah’ par les gouvernements de l’Occident. Les médias internationaux sont également à blâmer, car ils ont ignoré ou minimisé les déclarations de ceux qu’on appelait « modérés de Cisjordanie ». Même s’il le voulait, à la lumière de cette déclaration du Fatah’, Abbas ne peut faire aucune concession.
Et le message envoyé à tous les Palestiniens, c’est que personne n’a mandat pour parvenir à un accord avec Israël qui ne satisfasse toutes les exigences énoncées. C’est la raison pour laquelle le communiqué a été publié en arabe dans les médias contrôlés par le Fatah’, afin d’être sûr que chaque mot du message soit lu et bien compris.
Abbas a soutenu cette déclaration bien sûr, jurant qu’il ne ferait aucun compromis sur aucun des droits Palestiniens. Il serait condamné comme un traitre s’il osait faire une quelconque concession sur tous les sujets sensibles, comme le statut de Jérusalem ou le « droit au retour » des réfugiés. C’est pour la même raison que son prédécesseur, Yasser Arafat, a toujours refusé d’accepter, moins de 100% de ses exigences à Camp David en 2000. Abbas sait que la rue arabe et islamique n’est pas encore prête à accepter une solution incluant des concessions significatives à Israël.
Les Palestiniens ont deux pouvoirs qui veulent les 100%: le Fatah’ qui dit exiger 100% des territoires conquis en 1967, et le H’amas qui exige 100% de toute la Palestine mandataire, y compris le territoire d’Israël !
C’est triste à dire, il n’y a pas de 3ème groupe prêt au compromis et le communiqué final résonne comme un cri de guerre plutôt qu’une déclaration politique, d’autant qu’il se termine par cette phrase « la Révolution jusqu’à la victoire, jusqu’à la victoire, jusqu’à la victoire ! »
Dans cette partie du monde, il est très important d’écouter ce que disent les gens dans leur propre langue – et pas seulement le texte en anglais destiné aux gouvernements occidentaux et aux journalistes.
Source : http://fr.jpost.com/
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Quant à dire qu'Israël a perdu son honneur, c'est méconnaître la réalité du sort réservé aux prisonniers des parties en présence :
http://www.eleutherie.eu/article-cherchez-l-erreur-63789507.html
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 04 janvier 2011 à 18:11
Excellent billet.
J'avais entendu ce matin sur RTL l'édito de Zemmour, également oxygénant !
Votre parole publique est précieuse.
Rédigé par : palais royal | 04 janvier 2011 à 18:10
Je m'indigne, mais pas à la façon de Stéphane Hessel. J'ai une expérience lointaine mais décevante de Stéphane Hessel, membre d'une commission chargée d'ouvrir les fréquences de la FM dans les années 80. Une indécision, une incompréhension du temps présent, une infinie mollesse qui se laissait flatter par les requins. Il ne semblait pas comprendre ce qu'il faisait là mais n'aurait laissé la place à personne pour autant. Mon père, qui l'a connu en d'autres circonstances, en a peut-être un meilleur souvenir. Je doute pourtant qu'il ait réussi à fabriquer beaucoup de choses avec lui.
L'âge sans doute confère des vertus et l'on s'émeut bien vite d'un vieillard qui, n'ayant rien réalisé de très extravagant dans sa vie publique, n'est pas pour autant atteint de gâtisme : la moindre saillie devient immensément hilarante et 22 pages indigentes font office de tsunami intellectuel. Comme si la longévité du parcours excusait sa faiblesse, on encense le vieil homme qui s'apprête à partir.
Pour autant l'indignation n'est pas à remiser parce que nous serions encore dans une démocratie - qu'appelle-t-on démocratie pour qualifier ainsi ce qui tient lieu de gouvernement dans les pays occidentaux ? Il n'est plus désormais une seule loi, ici ou ailleurs en Europe, qui ne restreigne une liberté par ci par là. Il s'agit désormais de réduire, d'enserrer, de contraindre toujours davantage. L'on n'ouvre plus, on ferme tout. La démocratie a bon dos, Philippe : c'est au nom de celle-ci que la Hongrie vient de se doter d'une loi à peine croyable contre la liberté de la presse. Les exemples se multiplient en Europe, nous ne sommes pas sur une belle pente.
C'est triste un pays qui n'a, pour se remuer les neurones, que les quelques lignes d'une pauvreté insigne d'un Stéphane Hessel.
Démocratie et indignation : alors que la démocratie revenait triomphalement en France en 1945, une cour d'assises, sous la direction de magistrats ayant tous prêté serment à Pétain, condamnait en 20 minutes R. Brasillach à la peine capitale. Il n'avait pas volé une balle dans la tête, d'homme à homme, mais n'y a-t-il pas matière, cher Philippe, à s'indigner de ce que la démocratie permet, quand elle le veut, des procès expéditifs ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 04 janvier 2011 à 18:07
La vieillesse de Stéphane Hessel est un naufrage.
Je pense que la chronique d'Eric Zemmour dit tout :
http://www.rtl.fr/emission/z-comme-zemmour/ecouter/eric-zemmour-indignez-vous-qu-on-vous-dit-7647882706
Rédigé par : Franck Boizard | 04 janvier 2011 à 17:47
Pour une fois je crains que vous ne soyez aveuglés par un mode de vie très préservé, un quotidien qui vous isole de la réalité d'une majorité de vos concitoyens.
Même si je suis d'accord avec vous pour reconnaître que l'emballement médiatique est pathétique surtout lorsqu'il se couple avec une béatification d'une personnalité devenue intouchable de par son histoire personnelle.
Mais j'aurais du mal à dire que nous sommes encore en démocratie telle que je l'imagine. L'abrutissement des masses, la domination du buzz sur l'idée, la pensée momifiée sont autant d'indicateurs qui me donnent le sentiment d'une dictature douce.
Et l'usage du mot dictature ne me semble pas outrancier.
En poussant le raisonnement, ce n'est pas parce que la dictature serait plus dure dans d'autres pays que nous serions en démocratie, il faut savoir être exigeant.
Rédigé par : Jb | 04 janvier 2011 à 16:52