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02 janvier 2011

Commentaires

Alex paulista

Cher Oursivi

Ça dépend toujours de soi. Il y a toujours des vendanges à faire, des carrelages à poser, des personnes âgées à aider, des mères de famille en détresse, des choses à livrer. Avec le système actuel un cadre commercial remercié va souvent attendre qu'il soit trop tard pour oser postuler au plus bas et repartir de la base. Alors que s'il est malin, une expérience de livreur pourrait lui servir de base pour monter une boîte de livraison.

Sur le libéralisme vous dites tout et l'inverse. À une ligne vous dites que le libéral est très attaché aux contrats en bonne et due forme (total contresens), et à la suivante vous citez Cavanna qui dirait que la mafia est l'idéal du libéralisme.
Outre que Cavanna n'est pas à une c... près, c'est une sombre caricature: la Mafia est d'abord un système basé sur le monopole local et la "protection", comme notre président.

Par être libéral je veux dire qu'à part des minima sociaux non proportionnels au salaire (santé, aides de premier niveau, nourriture) destinés aux gens dans la très grande difficulté et sur lesquels on ne triche pas, tout le reste doit être laissé au maximum en libre concurrence. Pas par doctrine, mais si les aides touchent trop de monde elles deviennent inutiles car le système s'auto-adapte.
Regardez l'aide au logement et la protection des locataires. Aujourd'hui, si vous faites l'erreur de louer une jolie chambre de bonne à prix modéré à un RMIste sympathique, il peut arrêter de payer parce que la pièce fait moins de 14 m2, vous obliger à refaire l'électricité aux normes du Consuel, à refaire faire l'isolation. Vous pouvez être contraint à le reloger. Et s'il s'arrête de payer il faudra compter un an au mieux pour l'expulser (6 mois + jugement + application + hiver), ou deux ans s'il est aidé par une assistante sociale qui lui donne tous les trucs pour faire durer, comme payer un peu chaque mois. Et je vous laisse deviner dans quel état vous retrouverez votre bien...
Résultat: ce sont les très faibles revenus qui trinquent, personne ne veut leur louer même à trois fois le prix au mètre carré. Et les aides généralisées font monter les loyers, qui déterminent indirectement le prix des appartements (un loyer est un peu moins que le prix d'un remboursement d'emprunt). Et l'argent fini dans la poche des propriétaires, qui arrivent à faire de l'argent en gardant les logements vides.
Si on pouvait louer sans trop de contraintes en perdant au pire 2 mois de loyers en cas de problème, on ruinerait les marchands de sommeil qui louent à l'État des chambres d'hôtel pourries pour les très pauvres.

Regardez les intermittents du spectacle: les boîtes de prod les payent la moitié du prix en les déclarant la moitié du temps. Je vous laisse deviner qui paie la note à la fin, et les intermittents qui bossent ne roulent pas sur l'or. Et s'ils tombent malades ils sont dans le pétrin et doivent se "racheter" des heures entre eux, au noir.

Le film proposé par Herman est révélateur: les dispositifs conçus pour aider les gens à rebondir en cas d'accident de la vie sont considérés par la plupart comme une rente viagère. L'argent ne vient plus du travail mais de la redistribution. Celui qui vit le mieux est celui qui s'adapte au "système", il prend le travailleur pour un imbécile inculte et l'investisseur pour un salaud. Il pérore, manifeste et vote, le c...

Un appareil asservi marche mieux qu'en boucle ouverte. C'est la base de l'automatique et l'idée derrière le libéralisme.

oursivi

Et je pense que même les gens de bonne foi ont besoin de deadlines pour se remettre en cause. Mais là on ne parle plus des parasites, et c'est plus un choix politique. Je suis plutôt libéral.
Rédigé par : Alex paulista | 06 janvier 2011 à 12:38

Là je ne vous suis plus, car quand cela ne dépend pas de soi cela ne dépend pas de soi.

C'est plus rare, certes, mais cela arrive.

Et vous trompez sans doute dans votre diagnostic concernant le VRP.
Le problème n'est pas qu'il refuse ce travail stupide - voyez "l'entourloupe" de G. Pires je crois, mieux vaut un parasite au chômage de bonne foi qu'un malfaisant au travail de mauvaise - mais qu'il refuse tout travail, prétextant qu'il en a vu de vilains pour buller à sa guise.

Ce côté "libéral" m'amuse, à le valider on en viendrait vite à ne pas devoir déranger les tueurs à gages voleurs ou les maquereaux qui travailleraient sur contrat établis en bonne et due forme.

Cavanna qui n'est pourtant pas un penseur trop conséquent avait osé un jour dire que le vrai, le seul, libéralisme était la mafia. Seul l'échange commercial y compte, hors toute considération sur le sens de ce qui est exécuté qui justifie l'échange financier.

C'est exactement cela.

AO

Pierre-Antoine

@Alex Paulista
" des meilleures charcuteries du monde, de l'accent chantant sans sonner autant vulgaire qu'à Toulouse ou Marseille...
"

Désolé de vous contredire, mais ça se voit que vous ne connaissez pas l'Ardèche. Pays des meilleures cochonnailles du monde et du plus bel accent chantant, tellement beau que mêmes les cigales se taisent pour l'écouter. Et bien moins rocailleux que celui que l'on trouve du côté des berges de la Garonne.

Mais je reconnais volontiers votre deuxième place sur le podium :-)

Cordialement

Pierre-Antoine

jmarcio

Bonjour,

"Quant au peuple, il est là pour les contrôler, pas pour jouer les inutiles."

C'est un peu fort (le mot "inutiles"), mais je vous comprends. En effet, chacun a sa place dans la chaîne judiciaire et je ne vois pas comment les uns peuvent jouer le rôle des autres sans créer des injustices.

Mais ce qui me gêne le plus, et je pense que vous aussi, apparaît dans quelques-unes de vos phrases (p. ex., "de dénoncer implicitement les magistrats"). Je préfère un magistrat laxiste, si c'était le cas, mais qui applique strictement la loi, à un magistrat plus sévère qui s'autorise à "interpréter" la loi selon des critères pas forcément justifiables. Faisons confiance aux magistrats.

Alex paulista

@ Herman et Oursivi
Par PO je parle du 66, de la Côte Vermeille, du pays de l'USAP, de jolis villages de montagne, des châteaux cathares, des plages ininterrompues et propres de 12 km d'où on admire les Albères, des meilleures charcuteries du monde, de l'accent chantant sans sonner autant vulgaire qu'à Toulouse ou Marseille...
Sinon je précise que les fainéants qui rejettent la valeur travail ne me gênent pas. C'est leur côté parasite qui est odieux, surtout le premier qui traite de salaud le VRP qui case un salon contre 100 euros par mois en dix ans, alors que lui vole les travailleurs de 10 fois plus pendant 3 fois plus longtemps, sans livrer aucun salon...
Sur le chômage: pour info, au Brésil dirigé par le PT il faut travailler 15 mois pour pouvoir toucher le chômage pendant 6 mois, 6 mois pour le toucher 3 mois, et ce n'est pas un plein salaire. On peut discuter le curseur mais je suis contre les contrôles excessifs . Et je pense que même les gens de bonne foi ont besoin de deadlines pour se remettre en cause.
Mais là on ne parle plus des parasites, et c'est plus un choix politique. Je suis plutôt libéral.

oursivi@AP

Rédigé par : Alex paulista | 05 janvier 2011 à 15:34

Plutôt d'accord sur l'ensemble et le diagnostic tiré de l'examen des cas premiers, mais l'attente de deux ans de cotisation pour être indemnisé est quand même excessif, comme de virer tout revenu passé deux ans, puisque savez comme moi qu'il suffit de séparer le bon grain de l'ivraie - comme pour le défaut de paiement locatif - il est facile de discerner le "pas pouvoir" du "pas vouloir", pour les locataires comme pour les employés, une enquête bancaire comme un examen détaillé de la situation de chaque cas y pourvoirait aisément.

"Toujours dans les POs, une anecdote personnelle" POs ?

Dans même registre, il y a quinze ans je loue un studio à un copain. Le studio était mis à la location en agence à un prix que je trouvais un brin excessif, d'ailleurs l'agence avait parfois du mal à le louer et ne voulait écouter ma suggestion d'en rabattre un peu côté loyer. Je leur trouve un locataire parmi mes copains (j'étais plus le sien que l'inverse, l'histoire l'a montré), et demande que le loyer soit baissé de 10%. Ils refusent, je leur fais remarquer qu'ils ne sont pas foutus de me trouver un client et que s'ils insistent, leur absolue inutilité dans cette transaction pourraient bien me faire me priver de leur services inexistants. Ce vers quoi ils me font converger.
Tout se passe bien pendant un an, le copain paie sans problème, tout le monde est content. Le chômage survient, pour lui d'abord, pour moi quelque temps plus loin. Il commence à me payer de plus en plus irrégulièrement, jusqu'à cumuler en un an, 5 mois de retard. Sachant sa situation, je suis, malgré mon propre état financier chancelant mais ayant un toit propre sur la tête, des plus compréhensifs et attends des jours meilleurs pour lui comme pour moi.
Il finit par retrouver du travail (ingénieur) et me demande six mois d'étalement pour apurer ses dettes, j'y consens. Quelques mois plus tard je retrouve un travail à mon tour. Lui gagne bien sa vie et veut partir vers du plus grand. Je ne lui ai pas pris de caution - suis con, je sais, pas davantage que ne lui ai fait la moindre augmentation en 3 ans - il me doit encore deux mois de loyer un an après sa réinsertion professionnelle, et entend partir sans... me les payer !

Bon, je suis gentil mais pas con, alors je commute avec pertinence du rôle de père Noël à celui de père fouettard.

"Si je n'obtiens pas l'apuration des comptes à ton départ, je fais faire les constatations bancaires d'usage, tu ne me paies rien sous la table et tu le sais très bien" (il eut au moins l'honnêteté de ne pas mentir), et "j'envoie un huissier à ton employeur dès demain".

J'eus le chèque le lendemain.

Les gens sont les gens.

A 90, 95, 99% ?

C'est-à-dire pas grand-chose.

AO

Herman

C'était la partie 1, ou 2? Alex.Mais je crois que l'ordre est inversé. C'est vrai que les personnages de cette partie m'avait paru ridicules, limite débiles... L'autre partie fut nettement plus intéressant, avec le barbu en bleu(de travail?...), et un autre un peu plus âgé, très sympathiques tous les deux, et avec des arguments autrement plus intelligents.
Bonne vidéo si vous poursuivez!

Pierre-Antoine

Je n'ai pas voulu commenter ce billet... l'actualité m'en donne une occasion.

Président protecteur ou hâbleur ?

Lors de sa visite à la BA 113 de Saint-Dizier le PR a répondu au militaire qui lui commente le FAMAS, "j'en avais un aussi à mon service militaire".
Voir à 1mn sur ce reportage :
http://videos.tf1.fr/jt-20h/sarkozy-debute-ses-voeux-2011-comme-chef-des-armees-6211788.html

Sauf que le FAMAS n'a été mis en service dans l'Armée de l'Air qu'au début des années 1990 et les premiers a en être dotés furent les commandos du GFCA de Nîmes en 1980.

Alors que NS a effectué un service militaire de planqué (bien loin du GFCA) en 1978 sur la Base aérienne BA 117 à Balard (Paris 75015).

Lapsus ou trait d'une personnalité qui veut toujours paraître mieux que les autres ?

Peut-être a-t-il voulu dire "j'en avais un moi aussi à mon service militaire, un jouet qui faisait panpan" :-)

La sincérité et l'humilité siéent à la charge présidentielle.

Cordialement

Pierre-Antoine

Alex paulista

Merci Herman, je me suis bien marré en effet.

J'ai reconnu un prototype de ma région d'origine: le fainéant des Pyrénées Orientales, sur fond de catalanades. Les catalans français ne sont pas plus fainéants que les autres, c'est juste que ceux qui veulent travailler ou faire des études doivent souvent quitter la région. Ça filtre.
Le premier intervenant (D) justifie son refus de tout travail par les abus auxquels il aurait été poussé en temps que VRP. Si je peux comprendre le refus de fourguer des salons à 10000 euros à crédit à des vieux influençables, s'en servir comme excuse pour refuser tout travail... Je m'en vais le coller à aider une mère de famille à élever trois enfants et à s'occuper d'un vieux. Je parie qu'il aura la nostalgie de ses promenades de VRP.
Chez Domino´s on montre le traumatisme de bien ranger ses cheveux et ses bijoux pour pouvoir toucher des pizzas. Je parie que ces RMIstes mangent des pizzas et n'aiment pas y trouver un cheveu au milieu. Là encore le traumatisé des cheveux trouvera insupportable l'hygiène à adopter pour s'occuper de nourrissons ou empêcher les escarres des personnes alitées.

Une fille (V.) ne comprend pas qu'on puisse trouver amoral d'essayer de se faire virer au bout d'un mois de travail pour toucher l'allocation chômage. En effet, selon elle l'assurance chômage c'est fait pour en profiter, et elle a cotisé (1 mois !). Le vrai problème de V. c'est que ses parents refusent de la payer à glander.

Aliénation du travail à la chaîne : il s'agit d'images d'archives ou de pays étrangers. Combien de personnes sont encore concernées en France par le travail à la chaîne ? Est-ce la même chaîne que dans les années 60 ?

La dernière femme à intervenir est la plus sincère et sympathique. Je ne la juge pas, à sa place j'optimiserais peut-être de la même manière.

Tous ces gens ne se posent pas la question d'où vient l'argent. C'est vrai que tant qu'il y aura des idiots pour cotiser ou des parents à plumer. Ils se plaignent de certains abus ou des conditions de travail, mais au fond ce qu'ils ne supportent pas c'est le concept de contrainte. Mais les travailleurs français et immigrés sont contraints à les alimenter, et les Chinois à travailler à la chaîne pour qu'ils trouvent des produits pas chers.
Il faudrait supprimer le RSA et ne pouvoir toucher l'assurance chômage qu'après au moins deux ans de cotisation, et supprimer l'allocation chômage après deux ans.

Pour les xénophobes, je tiens à faire remarquer que tous ces fainéants sont bien de chez nous.

Toujours dans les POs, une anecdote personnelle : une locataire a arrêté de me payer il y a plusieurs mois. Elle racontait des histoires sans queue ni tête sur d'hypothétiques rentrées d'argent dans plusieurs mois. Je lui ai dit que de toute façon je n'étais plus concerné car j'ai une assurance loyers impayés. Elle a répondu, toute soulagée : c'est bon alors, l'assurance paiera.
Je lui ai dit un peu gêné que c'était bon pour moi, pas tellement pour elle...

Herman

Bonne année à tous.

Alex, voici une vidéo qui, je l'espère, vous détendra un peu:

http://www.dailymotion.com/video/xhuhm_danger-travail-pierre-carles-part1_webcam

Bonne vidéo !

zenblabla

Ô notre Protecteur!
Combien de Souteneurs,
combien de Soutenus,
combien de sous lâchés,
et pour quelle Tenue?

Ô Protector!
Pixels de l'avant
Et pixels d'après
Pixels dans nos mains
et nos larmes aux yeux!!!

Alex paulista

@ Mike

Je suis bien d'accord avec vous. Les Français sont comme les Brésiliens qui se plaignent de la corruption des dirigeants, et en même temps trouvent normal de "sonegar" tous leurs revenus. Ici même certaines petites banques (cariocas) payent à leurs employés une partie du salaire en liquide sous la table...

En France, le problème est que 80% de l'économie sont liés à la redistribution, hors concurrence. D'ailleurs, la TVA effective est d'environ 10% si l'on veut prendre en compte tout ce qui est hors TVA en France.
Pharmaciens, médecins, pervenches, policiers, notaires, auto-écoles, contrôleurs automobiles, juges, ATOSS de l'éducation nationale, fonctionnaires territoriaux dé-bor-dés, labos pharmaceutiques... Il en faut bien sûr. Mais sur les trois quarts du territoire il n'y a plus que ça, plus les bénéficiaires du RSA par choix de vie, de plus en plus nombreux et nombreuses à rester à ponctionner papa.
Quiconque voudra changer la situation se heurtera à 5 millions de militants fonctionnaires (clientèle de la gauche), les professions pseudo-libérales des notables de province, et d'énormes intérêts privés signant des contrats avec l'État (clientèle de la droite). Alors pourquoi nos dirigeants seraient différents et ne se nourriraient pas sur le cadavre, comme les dirigeants de Wendel ?

De mon côté mon entreprise bosse dans l'informatique pour les banques, et notre contribution finale au bien-être universel est très contestable. Mais au moins, nous sommes confrontés à la concurrence de nos homologues étrangers, et ne craignons pas le changement permanent. Un contrat de perdu, deux de retrouvés après une remise en cause.

La France a l'un des plus forts taux de prélèvements au monde, et personne ne propose de le réduire de 10% pour le retransformer en salaires. Car ces 10% ne sont pas de trop pour payer (mal) tous les emplois fabriqués de toutes pièces.

Au contraire, le président se veut "protecteur", veut rajouter des jurés populaires, bâtir 2012 sur la peur de l'étranger. La police soutient ses délinquants falsificateurs assermentés, avec Hortefeux qui nous protège contre le terrible "meurtrier du métro".

Cherchez l'erreur.

calamity jane

Ici, nous aimons la provocation inutile,
non pas parce qu'elle pourrait nous déstabiliser mais parce que nous pensons que
toute idée mérite son pesant de réflexion...
Oui, c'est une forme de générosité sylvain.
Hallucinant, non ?

mike

@ Alex paulista

Mais si rien ne bouge en France, ne serait-ce pas de la responsabilité des Français eux-mêmes ?
Toujours prêts à se plaindre, à polémiquer, à trop travailler, à ne pas travailler assez, à gagner moins que le voisin, à vouloir gagner plus en travaillant moins, prêts à accueillir toute la misère du monde à condition que ce soient les voisins mais surtout pas eux qui en assument la charge, etc.
Et voilà sans doute parmi les raisons qui expliquent que nous reculions sans cesse, encore que nous soyons le peuple le plus intelligent et raffiné de la terre et que nos dirigeants soient, bien évidemment, les plus médiocres.
Et 2012 changerait tout cela ?

sylvain

Rédigé par : Achille | 04 janvier 2011 à 09:53

""Décidément ce Sylvain me fait irrésistiblement penser au personnage de François Pignon dans un film à succès de Francis Veber.""

.....................

J'ai mieux en magasin :

ce sylvain "assis à la droite de Pétain", etc.

Ca donnerait plus de poids à votre argumentation ; et puis Pétain a quand même une autre allure que ce Pignon.

Merci de rectifier.

sylvain

J'ai trouvé le discours du chef de l'Etat très proche des gens, de leurs préoccupations quotidiennes, de leurs soucis, de leurs désirs et de leur vision de la société conformes à la réalité :
Enfin un vrai Président près de son peuple et qui ne se vautre pas dans les discours policés démagos et ampoulés que l'on avait l'habitude d'entendre avec ses prédécesseurs.
Bonne année M. Sarkozy !
Et continuez à énerver les intellos bobos du prêt-à-porter de la bien-pensance à sens unique... pour mon plus grand plaisir...

Savonarole

A noter l'insistance avec laquelle on met en scène derrière N. Sarkozy, le drapeau de l'Europe et celui de la France.
On pouvait tolérer qu'ils soient l'un à côté de l'autre, mais le 31 décembre ils semblaient avoir fusionné. Une curieuse bannière étoilée, du bleu, du rouge et du blanc. On en perdrait son identité nationale...

SR

Une allocution télévisée qui a duré 8 minutes. 8 minutes de propos de comptoir indignes d'un chef d'Etat. C'est un plouc endimanché qui enrichit sa clique de Neuilly.

Achille


Décidément ce Sylvain me fait irrésistiblement penser au personnage de François Pignon dans un film à succès de Francis Veber.

Sans doute une facétie de Philippe Bilger qui, en l’occurrence, a pris le rôle de Pierre Brochant et voit dans ce personnage, à la limite du troll, une occasion d’égayer les échanges parfois peut-être un peu trop sérieux des habitués de son blog.

Eugénie

Meilleurs voeux à Philippe Bilger, notre hôte, et à tous les contributeurs !

Je m'interroge, comme beaucoup de commentateurs ici, sur l'avenir de notre justice... et tout autant sur le devenir de notre Cher Pays !

Achille

Bonjour Philippe Bilger

« Selon le président, la seule manière de la réaliser réside dans l'obligation de "continuer à réformer".
En matière de justice pénale, il faudra "protéger les Français de la violence chaque jour plus brutale de la part de délinquants multiréitérants en ouvrant nos tribunaux correctionnels aux jurés populaires. Ainsi c'est le peuple qui pourra donner son avis sur la sévérité de la réponse à apporter à des comportements qui provoquent l'exaspération du pays" (lemonde.fr).
Ecoutant ce passage, j'ai éprouvé l'impression bizarre que la magistrature n'existait pas et que le peuple était convié à occuper une place demeurée vide trop longtemps. Enfin, on allait s'occuper sérieusement de la répression ! »

En ce qui me concerne, j’ai surtout l’impression que notre Président veut occuper le terrain de la sécurité, même si celle-ci ne se situe qu’en quatrième position, si l’on en croit un sondage sur les principales préoccupations des Français, derrière l’emploi, le problème des retraites et la santé.

Il faut dire que cela lui a plutôt bien réussi en 2007, et il espère bien remettre ça en 2012 et damer encore une fois le point au FN.

Politique purement électoraliste, reposant sur un populisme un peu simpliste mais qui a montré son efficacité. Et vouloir mettre le peuple à tous les niveaux des décisions de justice n’est que la continuité de cette logique dont tout le monde sait bien qu’elle ne donnera aucune amélioration dans la façon de rendre la justice, ne serait-ce qu’au vu de la complexité des articles de loi qui nécessitent une formation appropriée pour apporter une véritable valeur ajoutée à un jugement quel que soit le tribunal concerné.

A chacun son métier !

calamity jane

Où l'on découvre après trois années
d'exercice que le Président s'assigne une
mission que les médias traduisent par
"ambition" ! MDR.

Véronique Raffeneau

@ Sylvain

"Ardisson Ruquier, Taddéï, pour houspiller la politique sécuritaire de Hortefeux"

Parce que vous pensez que vous faites différent d'Ardisson et de Ruquier ?

Vous utilisez le blog d'un magistrat adorable qui fait de son mieux et de son plus sensible pour nous expliquer son monde, avec une liberté dans l'expression très rare de la part d'un magistrat, qui plus est du Parquet. Vous vous servez de ses billets pour nous infliger vos ricanements et vos grimaces façon Ruquier et Ardisson.

Pas grave ce que vous pensez "des gauchistes", "des juges gauchistes", pas grave votre passion pour Brice Hortefeux !

Mais de grâce, faites un effort pour vous mettre à hauteur des billets.

Ce ne sont pas ses commentateurs selon votre formule consacrée "gauchistes, forcément gauchistes" que vous disqualifiez ainsi, mais bien la parole de celui qui vous accueille chez lui, consterné et affligé sûrement de constater quel traitement vous infligez à ses billets.

oursivi

Je me suis toujours demandé quelle était la latitude exacte des jurés populaires d'assises quand on les sait encadrés de près par un juge lors de leur délibération...?

Laissons l'exercice aux professionnels compétents, n'y mêlons pas la vox populi (vox Sarkozy ?) ni ne la laissons vaquer à ses - justes - mais pas forcément productives indignations.

Sarkozy saura-t-il aller outre ses instincts, j'en doute.

AO

jpledun@sylvain

"...qui nous classe parmi les plus déprimés de la planète."

Sylvain, je suis d'un naturel optimiste mais vos propos me dépriment.
Vraiment.

Sylvain

Un intervenant nous dit : "ils ne savent pas gouverner... etc.
Un autre :
"ils doivent s' excuser... etc.
.............
C'est hallucinant : dès qu'une quelconque action du gouvernement ne plaît pas ou choque, ceux-ci doivent impérativement demander des excuses au peuple...
S'ils passent leur temps à s'excuser, auront-ils le temps de gouverner ???
Et s'ils passent leur temps à gouverner, auront-ils le temps de s'excuser ??
La colonisation, Vichy, la déportation, les conditions climatiques, les dérapages verbaux, etc.
Ces demandeurs d'excuses seraient-ils des adeptes de la secte ségoléniste de la Madone de la repentance, qui passe son temps à demander pardon aux Français d'avoir laissé ce méchant Sarkozy lui ravir la place qu'elle convoitait tant ?
Décidément ces gens-là donnent raison à ce sondage qui nous classe parmi les plus déprimés de la planète.

Sylvain

Rédigé par : Jean-Marie | 03 janvier 2011 à 13:58

Un extrait :

"....Quoi qu'il en soit, en Seine-Saint-Denis, en 2011, John Nash aurait été très probablement abattu........."
....................

Moi j'aurais écrit à votre place :

" ...en Seine-Saint-Denis, John Nash a fini l'année très abattu..."

En cette période de déprime, ça cadre mieux ; n'oublions pas que d'après un sondage, nous sommes les recordmen au monde de consommation de tranquillisants et de pessimisme.
Evidemment, nous attendons les hordes de sociologues, d'intellos et de bobos gauchos tous plus friands d'antisarkozysme les uns que les autres se pousser du coude devant micros et caméras sur les plateaux télés : Ardisson Ruquier, Taddéï, pour houspiller la politique sécuritaire de Hortefeux ; surtout le gratin : Maître Thierry Lévy, Todd et autres showbiziens gauchistes suintant leur haine.
Laissons ces chers "maîtres à penser" nous expliquer leur monde pendant que l'opinion publique toute entière salue l'action de ces policiers.

I-Cube

Pace e salute sur Vous, Monsieur le "Proc'".

loumi

Pourquoi la justice a-t-elle été créée? Pour éloigner le peuple de décisions nécessairement violentes ou, pour dire la même chose autrement, pour limiter la vengeance. Mais, depuis quelques siècles et comme l'a bien noté Tocqueville, le peuple veut progressivement s'occuper lui-même de toutes les affaires publiques, les contrôler et les gérer (quitte, par exemple, à se réjouir d'accéder à des informations obtenues par viol des systèmes informatiques - merci wikileaks, dont le pdg est précisément accusé de viol sur personne humaine - sans s'occuper des conséquences ).
Alors pourquoi le peuple s'étonne-t-il du retour de la violence? Il a oublié la sagesse des anciens et pense que, par la transparence universelle et jusqu'à la fin des frontières, il règlera tous ses problèmes. Il ne sait pas ce qu'il fait, et ne peut qu'être pardonné ! Mais, comme l'a théâtralisé Shakespeare, la fin progressive des "degrees" dressés par des millénaires de civilisation ne peut qu'engendrer des conflits et violences.
Néanmoins, tout retour en arrière est impossible (on ne va tout de même pas retourner sous César!). Alors il faut apprendre à gérer sa propre violence, c'est la seule solution. L'humanité y arrivera-t-elle?

Alex paulista

On aura eu les années Mitterrand, les années Chirac et les années Sarkozy.

Que de temps perdu, et rien qui s'annonce à gauche, au centre ni à droite pour 2012.

Une année de plus que la minorité au pouvoir et la majorité vivant de redistribution passent à se nourrir sur le cadavre. C'est au fond la raison pour laquelle rien ne bouge en France.
Et rien ne bougera: cette inertie est pire que la pire des inflations.

J.A

Bonne année Monsieur Bilger, ainsi qu'à tous les participants de ce blog. Avec le plaisir de trouver dans ce jardin de culture, quelques nouvelles semailles !
Mention spéciale à l'animatrice de service
Dame-moselle Catherine Jacob a qui je souhaite beaucoup de Soleil levant.

 Sylvain

Bonne année Monsieur Bilger, ainsi qu'à tous les intervenants, pro sarkozystes, antisarkozystes, anars, réacs, "collabos-assis-à-la-droite-de-Pétain" (formule éructée très souvent par des "de gauche" à bout d'arguments, et qui m'a fait tordre de rire), fachos, antifachos, gauchos, antigauchos, sloganiers, défileurs, pancartiers, banderoliers...

Si le maître des lieux me le permet, j'aimerais mettre à l'honneur l'équipe de policiers qui la semaine dernière a coursé un malfaiteur en Seine-Saint-Denis (pléonasme). Ce dernier leur a tiré dessus et les policiers l'ont abattu... Ainsi nous allons grâce à eux faire l'économie d'un juge gauchiste qui l'aurait remis en liberté avec les conséquences néfastes bien connues qui en découleraient.
Si j'étais Hortefeux, je leur donnerais une médaille.
Merci encore MM. les policiers.

nicolas

Cher Philippe

Comme d'habitude notre président confond politique et politicien. J'ai noté que les voeux n'étaient ni sous-titrés ni doublés pour les sourds et malentendants... Au-delà du caractère impoli de cet oubli j'en suis quand même venu à penser que le proverbe "faut mieux entendre cela que d'être sourd" n'était pas toujours pertinent !

Jean-Marie

2011 commence comme un grand cru : la façon dont un schizophrène en crise a été abattu sans créer d'émotion est un symptôme inquiétant de l'esprit sécuritaire actuel.

Sans doute la légitime défense va-t-elle être démontrée, mais comment pourrait-il en être autrement ? Je me demande quel dialogue faisant appel à la raison espérait-on entre un policier sans doute non formé à ces situations et un malade psychiatrique dans un moment paroxystique ?

Donc, avait-on anticipé que le malade allait évidemment réagir de cette façon, ou bien a-t-on affaire à de la simple incompétence, voilà la question que j'attends de l'Inspection.

Le préfet qui s'est empressé auprès du policier blessé, ce qui est compréhensible et respectable, semble oublier qu'il s'agit d'un échec grave, peut-être d'une bavure, qui mérite des explications et des excuses publiques, à moins que le préfet ne considère que ces individus irresponsables n'ont pas être protégés même d'eux-mêmes, ce qui nous rapproche alors de régimes beaucoup plus noirs.

Quoi qu'il en soit, en Seine-Saint-Denis, en 2011, John Nash aurait été très probablement abattu. Ma remarque peut paraître outrée, je l'entends bien, mais elle ne l'est que pour ceux qui considèrent qu'il y a une différence de nature entre un génie et un individu du commun.

Claude L

La formule choc de la campagne de Sarkozy « Faire bouger les choses » avec une volonté de « rupture », était un résumé programmatique à l’évidence annonciateur de catastrophes.

@ Frank Thomas

Cette fois-ci, je suis en total accord avec vous. Quant à votre dernière phrase, à la sclérose et à l’immobilisme, j’ajouterais, pour reprendre la formule de Jacques Généreux : une grande régression.
Ci-dessous, une série de vidéos pleines d’humour sur les mérites comparés du système Condorcet (adopté) et du système de Lepeletier de Saint Fargeau (recalé).
http://www.youtube.com/watch?v=YTSDeVquHks&feature=related

Franck Boizard

Claude Reichman a écrit un jour un article intitulé «Sarkozy, l'homme qui ne sait pas gouverner».

Notre drame est là. Depuis 1974, nous portons au pouvoir des hommes qui savent se faire élire, mais qui ne savent pas gouverner.

Nous ne sommes pas gouvernés. Mais comme la place de ceux qui devraient gouverner est déjà occupée, nul recours.

Jiel

Mes vœux bien chaleureux à Philippe et aux commentateurs, avant de commencer avec vous 2011.
La réformite est le Toc de ce Président dont on attend des réformes et pas des annonces. Sur ce point, le billet est très bon. Nicolas, grand diseux, petit faiseux.
Pour le reste du sujet, tant que le peuple n'aura d'influence (et encore bien imparfaite) que sur le pouvoir exécutif et législatif, avec une emprise statutairement nulle sur le pouvoir judiciaire, il ne sera pas satisfait... c'est aussi simple que ça.
Alors ensuite, jury populaire, juges élus, commission de contrôle des jugements rendus, etc... choisissez votre formule. Ce n'est pas la combinaison des vents dominants du syndicat de la Magistrature et de l'Ecole Nationale de la Magistrature, dans un monde clos corporatiste et en prime jaloux de son indépendance (sic : alors qu'il a l'autonomie !) qui peut constituer une doctrine judiciaire satisfaisante pour le peuple... Or nous sommes en démocratie ; donc la faille est douloureuse et on ne peut reprocher au Président de l'avoir remarquée.

Véronique Raffeneau

"Pour pallier cette carence fondamentale, plutôt que de mêler le citoyen à ce qui le regarde, il conviendrait de mettre en place un dispositif légal inspiré par une nouvelle philosophie : non plus éviter à tout prix la prison ou diminuer l'enfermement quand il a été décidé mais veiller à une application stricte des "décrets" judiciaires."

Absolument !

Qu'en est-il par exemple des 82 000 peines comptabilisées comme non exécutées il y a un peu plus d'un an ?

Il me semble que le tabou majeur pour l'esprit politique est bien celui de l'exécution réelle des peines.

Du reste, il est tout de même surprenant de constater dans le débat public ayant trait à la justice que cette question n'est jamais posée et reposée aux responsables politiques.

Quant aux citoyens, pour les questions de sécurité, ce n'est pas un manque de sévérité qu'il reproche aux juges, mais bien plutôt au législateur son désintérêt et sa désinvolture pour cette question à mon avis cruciale de la sanction judiciaire et de son exécution.

Je ne suis pas opposée à un élargissement de jurés populaires dans le processus pénal.

Cependant, force est d'admettre, sauf à vouloir constituer et à aboutir à des formations de jurys artificielles - genre surreprésentation de professions dites protégées ou genre représentants associatifs - que le souhait présidentiel est irréaliste.

Maintenant, n'est-il pas temps de redéfinir ce que sont une cour d'assises et un tribunal correctionnel ? Il me semble que dans la configuration actuelle, tout semble bien souvent se confondre.

Frank THOMAS

Bonne et heureuse année à l'auteur et aux lecteurs de ce blog.

"On décide d'abord de bouger puis(...)on se demande pourquoi on l'a fait".
Votre analyse du syndrome de la réformite, cher Philippe, est imparable.
L'accélération du rythme de la vie politique, principalement le passage au quinquennat, le cousinage de plus en plus étroit entre monde de la pub ou du spectacle et "communication" politique, la nécessité, pour les élus, de "laisser leur marque" en faisant différent, vite et mal en sont quelques causes récentes.
Mais dans l'Education Nationale, c'est une maladie ancienne.
Depuis plusieurs décennies nous y souffrons des retombées négatives de cette course à la réforme pour la réforme.
Personne, ni parmi les enseignants, ni chez les autres membres de la communauté éducative ne songe à contester la nécessité d'adapter l'Ecole à son temps.
Mais certains changements qui ne se justifiaient par aucune perspective d'amélioration de notre enseignement nous ont plombés sans raison aucune. Les lubies des pédagogistes des années 70 ont fait d'incommensurables dégâts dans des matières comme les mathématiques, l'histoire ou le français, pour ne rien dire des humanités.
Sous couvert d'un modernisme formel, on a sacrifié des générations qui, n'ayant pas la chance d'appartenir à des classes sociales suffisamment favorisées pour que la culture ambiante y pallie le désordre de l'enseignement, se sont vues priver des bases de la culture.
La grande Jacqueline de Romilly avait très bien décrit ce processus délétère dans un opuscule, un cri d'alarme, intitulé "L'Enseignement en détresse".
Pour ma part, je suis convaincu que notre Ecole a été la victime de la convergence paradoxale entre deux catégories d'esprits que tout, pourtant, semble opposer.
D'une part les idéologues de gauche, démangés d'un prurit de nivellement, de suppression de toute compétition, d'exigence vraiment rigoureuse, d'élitisme républicain ; d'autre part les ultra-libéraux avec leur fumeuse obsession de "faire jouer la concurrence", "d'adapter l'Ecole aux réalités du marché", tous deux s'acharnant à casser un instrument qui a fait et qui, contre vents et marées et contre le déferlement des réformes, continue de faire ses preuves.
Je suis frappé de la collusion entre ces gens que tout semble opposer et qui se retrouvent autour de mots devenus sacro-saints comme "ouverture", "changement", "réforme" qui, à force de tourner dans les bouches et dans les têtes, ont été vidés de tout contenu et masquent de plus en plus mal la sclérose et l'immobilisme qu'ils traduisent tout en semblant les combattre...

Jabiru

Je ne crois plus aux fausses bonnes idées,
aux recettes miracle et autres gadgets. Chacun son métier, et gardons-nous de faire jouer à d'autres le rôle d'utilités.
Bonne année à vous Philippe, à vos lecteurs et aux contributeurs de votre blog.

jpledun

Philippe,
Piqué au vif par Sarko ?
Vous êtes amusant quand vous vous fâchez.

Les juges ne sont nullement mis en cause, dans ce que j'ai entendu. Le "peuple" est appelé á la rescousse ! Pour une fois !

Je suis sûr que cela n'est pas facile á mettre en place. Aux spécialistes de ruminer sur le problème.

Quant au manque de disponibilité des Français, là vous en rajoutez inutilement.

Regardez le nombre d'heures que certains de vos respectables blogueurs passent ici.
Et vous n'êtes pas le seul blog sur la toile. Oder ?

Allez, Philippe, laissez-nous entrer par la grande porte de votre joli palais.
Même pour faire figurant, je suis preneur.

Vous ne risquez rien. Pour une fois.

jac2

Je lis avec assiduité vos commentaires, fort intéressants au demeurant.
Cependant, comme beaucoup de Français, je m'interroge sur la Justice en France et, notamment, sur ce que nous lisons ou entendons, de même que les commentaires sur les affaires Woerth et Bettencourt.
Existe-t-il des pressions politiques ou autres auprès des magistrats qui altéreraient leur indépendance ? Voilà la question fondamentale qui nous intéresse et peut-être avez-vous quelques réponses qui nous rassureraient. Merci.

Jean Reffait

Monsieur,
Je ne vous apprendrai pas que "protéger" est un terme très équivoque. Quand on parle de "protecteurs" sur les trottoirs de Pigalle, selon un jargon qui n'est pas si ancien, on sait qui ils protègent et pourquoi.
Hitler voulait "protéger" les débris de la Tchécoslovaquie d'alors, réduite au protectorat sur la Bohème et la Moravie, soigneusement découronnées des Sudètes. C'est d'ailleurs le terme qu'il imposa officiellement, après la Chamberlainisation de Munich ("les c...!" soupirait Daladier dans la voiture qui le ramenait du Bourget, sous les acclamations d'une foule s'estimant, sans doute, bien protégée).
Il est vrai qu'en Tunisie et au Maroc nous avions introduit le terme de "Protectorat" comme nous l'avions fait sur l'Annam, le Cambodge et le Laos, avec les résultats qu'on connaît.
Si bien que pour des "anciens" comme moi, le verbe "protéger" provoque une réaction voisine du malaise.

Dans le domaine judiciaire, on voudrait parer l'exaspération des gens par l'auto-protection, en déshabillant Pierre pour habiller Paul, en leur jetant en pâture démagogique (et je ne suis pas surpris de voir quelqu'un comme Valls soupirer après une "réforme" qui l'est autant qu'on puisse l'imaginer) des jurés dont je n'ai très bien saisi l'importance en cour d'assises et dont je ne la vois plus du tout en correctionnelle. J'ai assez, dans ma vie, reproché de choses à la magistrature (morgue, omniscience, piétinement de toute compréhension intime des êtres, etc.) pour savoir que ce n'est pas elle qui est en cause mais le système qui la "manage" (comme on dit dans les bureaux "bien"). Il y aurait peut-être beaucoup à réformer dans la formation des magistrats, à commencer par leur Ecole et ses pseudopodes. Mais la pâte humaine est là, disponible et je veux croire encore qu'on peut tout faire avec n'importe qui, à condition de ne pas lui manquer de considération ni lui en manquer en lui donnant l'impression qu'on l'étouffe avec, ce qui est souvent le cas.

L'exaspération serait donc un moteur politique. Certes oui. Elle nourrit la démagogie. Et la démagogie nourrit la réformite aiguë, qui, dans notre pays, est en train de devenir, à l'instar de toute maladie aiguë, une maladie chronique.

Je suis donc en accord avec ce que vous écrivez et je suppose que nous allons, en 2011, ramasser, et non seulement du côté de la justice, un amalgame de trucs mal préparés ou mal repris ou sans préparation du tout, ou sans, comme vous le signalez, la moindre analyse comparée du réel avec le désir. Vous espériez en le nouveau garde des Sceaux. Le prochain sera peut-être Valls, quand on aura besoin d'un coup d'ouverture.

2011 démarre en un frisotis de réformettes destinées à émoustiller les bien-pensants des bas-quartiers (qui peuvent être parfois, des quartiers huppés). Pauvres de nous ! Les Croyants ont du moins la ressource de croire en une "protection" supérieure. Les athées ou les agnostiques vont se retrouver, je le crains et comme le disent les "Pieds-Noirs" d'Algérie, "avec une main devant et une main derrière" !

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