Je n'ai jamais écrit que Lula ne s'était jamais trompé ou ne se tromperait jamais comme président du Brésil.
Il a laissé comme cadeau empoisonné, à celle qui lui a succédé et qu'il a fait élire, le refus d'extrader Cesare Battisti incriminé et condamné par contumace en Italie pour deux meurtres et deux complicités de meurtre commis dans les années 70 (Le Monde, Le Parisien, Le Figaro, nouvelobs.com, Marianne 2). Je suis persuadé qu'il a désiré, à la fin de son dernier mandat, se retremper dans le climat gauchiste que son sens des responsabilités l'avait conduit à abandonner et céder aux influences d'une mouvance qui, elle, n'avait rien appris ni oublié contrairement à lui. Je n'ai pas envie de reprendre tout ce qui à mon sens fait de la défense de Battisti une cause scandaleuse. Etre de fuites dans tous les sens du terme, qui a toujours trahi la confiance notamment judiciaire placée en lui, soutenu, comme il se doit dans notre monde déboussolé, au moins par deux personnalités au comble médiatique - Fred Vargas et Bernard-Henri Lévy -, il va échapper probablement à la terrible confrontation de son présent trop honoré avec son passé épouvantable. Cela fait mal au coeur et à l'esprit. On pense aux victimes dont l'une gravement handicapée ne cesse de réclamer justice. Je n'ai pu m'empêcher de relever, dans l'émission de Laurent Ruquier, autour de Pierre Arditi éblouissant de talent et de fausse modestie, le consensus joyeux et sans aucun nuage - c'était "Embrassons-nous, Folleville" ! - mais aussi la réaction courageuse d'Eric Naulleau qui a expliqué ne pas comprendre comment certains avaient pu choisir un "héros" tel que Battisti et un combat aussi douteux !
Je ne sais pas pourquoi mais la certitude quasiment assurée que la justice ne serait jamais rendue à l'encontre de Battisti, qu'il serait sauf à vie du sang versé et des instructions données a étrangement rapproché cette affaire, dans mon esprit, d'un drame survenu dans la quotidienneté française et qui a conduit, il y a environ deux semaines, à la mort d'une femme poussée dans un escalier du métro parisien par un voleur à la tire. Le 10 janvier, un jeune homme était interpellé et si des présomptions fortes existent à sa charge, il est évidemment présumé innocent et je m'arrêterai là en ce qui le concerne. Le portrait tant physique que psychologique de la victime m'a rendu cette dernière presque familière et elle n'est pas pour rien dans la focalisation que j'ai opérée sur cette péripétie banalement criminelle aujourd'hui.
Ce qui m'importe surtout, c'est de décrire avec quelle passion, quel empressement, alors que dans la hiérarchie des crimes il en est de plus sauvages et de plus impressionnants, j'ai suivi, jour après jour, grâce à la presse écrite et à internet, l'action de la police, ses avancées, peut-être ses résultats. Ce n'est pas, me semble-t-il, une attitude habituelle à l'égard de ces fonctionnaires tellement blâmés quand ils échouent ou quand ils dérivent mais jamais félicités quand ils se battent pour la communauté des citoyens contre ceux qui l'offensent, quelle que soit la nature de leur transgression. Durant cette période, je me suis attaché aux investigations du service saisi avec une sorte d'enthousiasme sportif comme s'il était mon, notre "champion" en face de cet événement odieux, de son auteur - mélange, sans doute, de malfaisance et de lamentable hasard. D'ailleurs, si le sens civique était développé chez tous, en dépit des séquences rares ressassées médiatiquement où son exemplarité a fait défaut, il est clair que la police mériterait d'être aidée, soutenue et respectée. Ce à quoi l'esprit public est loin d'adhérer. J'éprouvais l'envie, comme un spectateur enflammé, d'applaudir les révélations qui montraient que les indices s'accumulaient, que l'obscurité se dissipait et qu'on saurait bientôt, enfin. Pour une fois, j'avais le sentiment de sortir la police de l'atmosphère de suspicion dont on l'accable, sauf quand on a besoin d'elle, et de m'échapper de la morosité qui laisse croire, devant les victoires de l'ordre, qu'elles sont inévitables et qu'il n'y a rien à fêter. En revanche, avec quelle amère mais secrète volupté on se répand sur les désastres du désordre !
En face des tragédies, on a le droit, dans la dignité, de se réjouir des conquêtes d'un métier exigeant, difficile, contrôlé, comme si la réalité brutale que le plus souvent il affronte s'assignait, elle, des limites et des retenues. La police, sous peine de judiciarisation forcenée, doit tenter de se modérer à tout prix quand les choses et les êtres, en face d'elle, sont débridés. Elle prend des coups mais ce sont ceux que contrainte elle est obligée de porter qui inspirent indignation et ressentiment. A n'y rien comprendre !
La police, à dire le vrai, je l'ai suivie, citoyen impatient et admiratif, à la trace depuis cette station de métro jusqu'à, qui sait ?, l'aboutissement de l'enquête.
Aussi incongrue que puisse apparaître cette relation, à Paris elle va forcément, un jour, permettre à la justice de s'exercer tandis qu'au Brésil - avec le prétexte insultant d'un risque de mort de Battisti dans les prisons italiennes -, il a été décidé de faire l'impasse sur le juste.
@Véronique Raffeneau
En propos, si j'ai du mal avec les polars de Fred Vargas, un article du monde du 26 janvier, très bien balancé par elle, plaidant la cause de Battisti.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/01/26/ceux-qui-soutiennent-cesare-battisti-souhaitent-mettre-au-jour-la-verite_1470775_3232.html
Rédigé par : zenblabla | 29 janvier 2011 à 03:22
@Véronique Raffeneau
Merci votre réponse.
Cela me rappelle quant à moi, que j'avais lu "La Chute" dans ma jeunesse.
Toutefois, je l'ai relu bien plus tard et bien mieux à propos à mon propos.
Alors mon commentaire quant à vous, mais aussi mon regret d'avoir dû rendre un livre (pour délai dépassé mal négocié avec la bibliothèque municipale, même si cela était sur le rayon du roman policier) qui évoquait les années de plomb, (la veille de l'attentat en gare de Bologne, j'y étais et je n'y peux rien) décrit par un journaliste français dont j'ai du même coup oublié le nom. S'il le sait cet auteur méritant, qu'il sache ma honte!
Je vous le confierai son nom et le titre de son écrit qui est retenu et désinfecté de l'envergure manifeste pour preuve, l'ayant si des fois retrouvé en rayon.
C'est ce genre de choses susdites qui est terrible, tandis que mes attaches me rapprochent de l'Italie, et alors que je lirai sans doute beaucoup moins de Fred Vargas que je n'en ai feuilleté avec ses livres, et par conséquent si son soutien pour Battisti du coup m'indiffère.
Mais vous m'aidez, je lirai JdC de plus près, et j'aurai parmi mes proches avec qui parler.
Merci alors!
Rédigé par : zenblabla | 19 janvier 2011 à 22:39
@ zenblabla
Albert Camus.
C'était il y a longtemps, j'étais une très jeune femme amoureuse de la littérature et des écrivains.
Au baccalauréat de français, l'examinateur m'avait permis de choisir mon sujet.
J'ai choisi "Les Justes" d'Albert Camus que je venais de lire.
J'ai obtenu 17/20.
Après, pleine de reconnaissance, j'ai passionnément lu les romans d'Albert Camus, les romans surtout.
Mon post adressé à Alex était seulement pour dire que "Romanzo criminale " de Giancarlo de Cataldo, de très loin, valait très largement les romans policiers de Fred Vargas.
Après tout, concernant les années de plomb, le président de la République pouvait tout autant, et avec le plus grand profit, recevoir ce magistrat-écrivain à l'Elysée.
A mon avis, l'autorité, le savoir et la compétence sur l'histoire italienne de GdC sont infiniment plus sérieux et plus fiables que le seul soutien de Fred Vargas pour C. Battisti.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 18 janvier 2011 à 07:54
@Alex!
Au temps pour moi!
Je voulais dire ses yeux "pistolet".
Merci la musique!
Rédigé par : zenblabla | 17 janvier 2011 à 22:50
@ zenblabla
La question ne se pose pas. Comme le chante Theo Hakola, "Il n'y a pas de jolie fille à droite". :O)
http://www.youtube.com/watch?v=DZ2Zcr7AKws
Rédigé par : Alex paulista | 17 janvier 2011 à 22:17
@Sylvain!
Imaginez que vous croisiez, il n'y a guère plus de chance que cela se passe ainsi, mais "on ne sait jamais", une dame que vous aviez remarquée quelquefois auparavant et qui vous avait frappé par sa pruderie, la beauté de son minois et son absolue indifférence, tandis que vous la saviez heureuse, pleine de bon sens et active dans la section Front national d'une commune voisine...
Elle vous croise ainsi que vous vous dites accompagné, et vous balance au moins un coup de ses yeux revolver.
Allez-vous vous autoriser à mourir?
Rédigé par : zenblabla | 17 janvier 2011 à 21:34
@Véronique Raffeneau
"De ce point de vue, pour des écrivains ou même seulement perçus, à tort ou à raison, comme tels, il est de tradition que d'espérer infléchir le cours des choses."
Là, vous interprétez!
De Camus, vous devriez relire "La chute"!
Une "tradition" littéraire?
Rédigé par : zenblabla | 17 janvier 2011 à 21:20
@Sylvain
Lumineuse démonstration. Il serait très intéressant d'avoir un comparatif des droits et devoirs des policiers à travers le monde et l'Europe. J'ai le souvenir lointain de policiers suisses qui poursuivaient je ne sais quel malfrat et avaient passé la frontière française de deux cents mètres au moment où ils ont tiré...gravissime incident diplomatique!
Une comparaison internationale de la définition et de la pratique de la légitime défense en général serait très utile itou.
Rédigé par : Jiel | 17 janvier 2011 à 18:26
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus |
5 fois : le mot totalitaire
derive anti ceci cela
police détestable
seigneurie fieffé habeur hypocrite mythomane
10 % de la population en garde à vue
....
ouf ! mais c'est une dictature que vous nous décrivez là !
houlala ! ça va depuis les fêtes ? quelques bulles de mousseux encore coincées ? peut-être ??
Vous n'avez pas peur d'un contrôle fiscal ?
Avez-vous entendu des bruits de bottes dans l'escalier et des coups violents sur la porte après avoir envoyé votre message ??
Merci pour votre article très..."totalittéraire"...
Soignez-vous bien quand même, il ne faudrait pas que nous perdions un intervenant aussi "éclairé" que vous.
Rédigé par : sylvain | 17 janvier 2011 à 16:54
Vive la Gendarmerie
Il y a une police détestable dans notre République démocratique française, celle de constater une dérive antirépublicaine et antidémocratique, celle de "sa police politique hors contrôle" aux mains de Notre seigneurie tolérance zéro suivi par les parquetiers. Signes évidents d'un glissement démocratique au régime totalitaire au vu des faits et ses années de pouvoir écoulées. La majorité des OPJ ne sont pas titulaires d'une licence de droit et 10% de la population française est en garde à vue arbitraire chaque année !... Un féroce contrôle social se met en place car le pouvoir a peur et pas seulement de Ben Laden (déclaré mort par MAM en 2004) ni d'Aqmi mais du peuple et la chasse aux sorcières continue. Jusqu'à l'explosion de la guerre civile?
La tentation de Notre Seigneurie est grande d'éliminer la Gendarmerie pas seulement parce qu'il la déteste, car il déteste tous les militaires mais aussi parce qu'il ne contrôle pas totalement la ZoneGN représentant environ 50 % de la population française et 95 % du territoire national.
Depuis François 1er, la maréchaussée puis la Gendarmerie ont toujours été des forces armées dotées de compétences de police et de droit. On considère maintenant la Gendarmerie comme une police à statut militaire. Cette inversion terminologique n'est pas neutre ni sans danger. Placer la Gendarmerie sous la coupe du ministre de l'intérieur Hortefeux et sous statut et l'autorité du mindef Juppé. La Gendarmerie à donc rejoint la police sous les ordres d'une même autorité ministérielle pour la quatrième fois de son histoire ; les trois précédentes étant le Premier Empire, le Second Empire et hélas le triste régime de Vichy.
Il est absolument indispensable de rappeler ici que le dualisme des forces de sécurité existe dans tous les Etats démocratiques de notre planète. Organisées en deux forces nationales ou soit d'un système fédéral et régional.
L'existence d'une police unique est généralement la marque des Etats totalitaires.
Dans d'autres domaines, la capacité d'intervention de la Gendarmerie en tous les milieux et son engagement avec les armées, dans les opérations extérieures (Afrique, Liban, Afghanistan), sont directement liés à sa position au sein de la défense nationale. Notre République française prend ainsi le risque de se priver de cette force avec sa capacité et son aptitude à agir dans tout le spectre d'une crise.
Effectivement les conditions d'intervention du maintien de l'ordre par la subordination directe de la gendarmerie à une autorité administrative de l'intérieur ne respecte en aucun cas ce grand principe républicain selon lequel le donneur d'ordre est dissocié de l'autorité militaire responsable de l'exécution et ce justement afin de limiter les risques d'une dérive totalitaire...
L'affaire Matelly en est un exemple. Par l'amalgame du secret défense et professionnel non défini clairement dans son espace décrit par conséquent cet état de fait. De l'institution; un avis contraire exprimé par un militaire au discours officiel n'est jamais admis comme une critique ni une réticence à son exécution. Un militaire qui émet un avis différent de celui du chef est justement celui qui participe à la prise de décision constructive.
Pour un civil ou qu'un magistrat émette un avis non conforme au discours officiel il est aussitôt catalogué d'opposant au pouvoir en place par le chef. Ce qui est une erreur fondamentale que de l'appliquer en vertu du droit fondamental à l'expression. C'est typique d'une grave dérive totalitaire qui passe son temps à museler la vérité.
"Il n'y aurait pas de fusion, en tout cas, tant que je serai Président".
Notre Seigneurie est un fieffé hâbleur, hypocrite et mythomane... Présenté comme une réforme qui n'en est pas car ses décrets présentés comme nouveaux sont "illégaux". En effet, depuis son origine la Gendarmerie a toujours été une force militaire à vocation interministérielle à la disposition de tous !
Car il serait illusoire de croire que la Gendarmerie pourrait garder durablement son statut militaire si elle cessait d'appartenir aux armées et si elle était rattachée à un autre ministère que le sien. Les syndicats de police parlent ouvertement d'absorption de la Gendarmerie; signe évident du totalitarisme...
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 16 janvier 2011 à 20:24
Bonjour,
Selon vous, quelle est la différence entre un policier français, un policier australien et un policier américain ?
Question posée aux policiers...
Mise en situation :
vous marchez dans une rue déserte avec votre femme et vos deux enfants.
Soudainement, un "jeune" (c'est comme ça que les média les appellent) arrive devant vous avec un énorme couteau et vous regarde droit dans les yeux en éructant injures et obscénités. Il lève le couteau et charge sur vous.
Vous avez votre arme de service 9 mm sur vous.
Vous n'avez que quelques dixièmes de secondes pour réagir avant qu'il ne vous atteigne.
Que faites-vous ?....
LE POLICIER AUSTRALIEN :
« « - BANG » » !
LE POLICIER AMÉRICAIN :
« « BANG BANG BANG BANG BANG BANG BANG BANG BANG BANG BANG click...
reload...!!!
- BANG BANG BANG BANG BANG BANG BANG BANG BANG BANG click click click
click » » !!!
LE POLICIER FRANCAIS*
Analyse de la situation : si je tire :
- Est-ce que je suis en état de légitime défense ?
- Est-ce que le port de ce couteau est autorisé ?
- Est-ce que cela va avoir un impact sur mes chances d'une promotion ?
- Est-ce que les médias vont en faire une victime ?
- Est-il un "jeune" de quartier incompris par la société ?
- Est-il un nouvel individu en probation qui a mal été réinséré dans la
société ?
- Est-ce que cela va être vu comme du racisme s'il fait partie de la
"diversité" ?
- Est-ce que la ville va être ensuite mise à feu et à sang par les "jeunes" des quartiers ?
- Est-ce que je vais être poursuivi par la Halde, le MRAP, SOS Racisme ?
- Est-ce qu'on va parler de "bavure" dans les média et me condamner lourdement ?
- Est-ce que je vais perdre mon emploi pour que l''Etat puisse acheter la paix sociale dans les « quartiers » ?
Réponse : je vais lui demander gentiment de déposer son arme...
TROP TARD VOUS ÊTES DÉJÀ MORT.
Rédigé par : sylvain | 15 janvier 2011 à 18:01
Et aussi, juste un petit mot à l'attention de Jean-Dominique.
Quelle occasion manquée dans vos commentaires sous ce billet que de n'avoir pas saisi au vol l'idée dans l'esprit de Philippe de ces policiers pas suffisamment et/ou mal félicités pour avoir mis en échec la fuite du suspect responsable de la mort dans le métro de cette jeune femme, alors qu'à l'Elysée la façon de les féliciter pour avoir contribué - et pour beaucoup - à l'arrestation de C. Battisti, est de recevoir à peine deux ans plus tard Fred Vargas et de faciliter, pour raisons humanitaires et compassionnelles, ses tractations avec les plus hautes instances brésiliennes en vue d'obtenir une immunité au fugitif de la part du président Lula !
Il me semble que là, vous aviez un élément de premier ordre pour argumenter votre opposition au président de la République.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 15 janvier 2011 à 07:14
@ Alex
Comme je vous l'ai dit, je ne suis pas une spécialiste des questions de droit et d'histoire.
Cependant, je fais confiance au jugement porté sur la période italienne par une personnalité comme Giancarlo de Cataldo, magistrat à la cour d'assises de Rome, auteur de "Romanzo criminale", un grand roman policier emblématique qui décrit, dans ses endroits et dans ses envers, l'histoire criminelle des années de plomb.
Extrait d’une interview parue en 2007:
"L'Italie était-elle encore un Etat de droit durant les années de plomb ?
L'Italie était une démocratie entière et accomplie qui était l'objet de l'attaque de forces terroristes d'extrême droite et d'extrême gauche. Je refuse absolument l'idée que l'Italie a cessé d'être un Etat de droit. Ce sont les terroristes qui étaient hors du droit. En outre, le pays s'est donné des instruments juridiques et techniques pour sortir de la phase d'urgence qu'il a connue. Cela dit, et je parle comme Italien qui a vécu ces années-là, il reste des nœuds qui n'ont pas été résolus et la lumière n'a pas été faite sur tout. Certains terroristes de ces années-là sont encore en circulation ; d'autres sympathisants, qui n'ont pas commis de crimes de sang, vivent réfugiés en France. Contraindre ces derniers à l'exil n'a plus grand sens pour la justice aujourd'hui. C'est une direction vers laquelle il faut travailler."
Plus loin, il ajoute :
"Mais je voudrais dire à la gauche française qu'en 1968 l'Italie n'était pas le Chili de Pinochet. On ne se réfugiait pas dans les ambassades parce qu'on courait le risque d'être arrêté et jeté d'un avion en vol. C'était un Etat démocratique, un Etat de droit. Les gens qui ont fait croire le contraire aux Français ont menti."
Quand François Bayrou et Ségolène Royal recevaient Fred Vargas en vue de tractations en coulisses pour le compte de C. Battisti, "afin de faire échapper Battisti à son extradition s'il était interpellé ou s'il venait, assuré du sort favorable qui lui serait réservé, se rendre aux autorités françaises" (Billet PB : Les coulisses de la honte), alors que le président actuel de la République, ministre de l'Intérieur, n'avait de cesse de motiver ses policiers pour que justice soit rendue en Italie aux victimes de Battisti et au peuple italien, il n'en demeure pas moins que deux ans plus tard, à son tour, il reçoit et assure Fred Vargas de sa compassion à caractère humanitaire à l’égard de C. Battisti.
Cette façon de répondre favorablement à ceux qui, selon la phrase de Philippe, veulent défaire ce qu'une justice démocratique a tranché, n'est-ce pas là les toutes premières formes et caractéristiques de ce qu'on peut appeler une justice d'exception, comme l'était la doctrine Mitterrand ne se fondant juridiquement sur rien ?
Songeant au départ de ma discussion avec Jean-Dominique, vous pouvez me répliquer qu'après tout, par exemple, François Mauriac et Albert Camus ont tenté de peser de tout leur poids pour obtenir du général de Gaulle la grâce pour R. Brasillach. De ce point de vue, pour des écrivains ou même seulement perçus, à tort ou à raison, comme tels, il est de tradition que d'espérer infléchir le cours des choses.
Néanmoins, concernant Battisti, nous ne sommes pas dans une configuration prévue par les textes d'une grâce présidentielle, mais bien plutôt dans une sorte de forme du flou et de l'entre-deux se prêtant à des tractations officieuses.
Somme toute, nous sommes dans le domaine de l'exception qui fait mentir la règle collective et commune.
Et puis, après tout, s'il s'agit de recevoir à l’Elysée des romanciers, les très grandes histoires criminelles de Giancarlo de Cataldo, ses romans policiers, valent largement et dépassent de très loin ceux de Fred Vargas.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 15 janvier 2011 à 06:03
Du fond de ma cuisine j'ai suivi les réquisitoires et les plaidoiries.
Monsieur Bilger, quel effet cela fait-il de changer de côté ?
De procureur, vous voici accusé.
Mais, me direz-vous, vous en êtes habitué en ces lieux où parfois ressortent de tenaces rancunes pour ne pas dire de vieilles haines partisanes.
C'est dommage, me semble t-il, car le débat gagnerait en hauteur si certains mesuraient mieux leurs propos en n'étant pas agressif pour le principe. C'est tellement simple par écrit.
Cependant je pense que la provocation peut avoir du bon, parfois.
@Frank THOMAS
Évidemment la police comme le plombier ne cherchent pas l'adulation des foules.
Tout plombier, comme tout policier qui fait mal son travail se doit d'être sanctionné. Mais tout policier, comme tout plombier a droit également à la reconnaissance du travail bien fait.
La notion de reconnaissance est quelque chose qui me semble avoir disparu dans notre "belle" société.
Les djeuns parlent de respect avec leur langage souvent imagé, mais en fait ils désirent de la reconnaissance pour ce qu'ils sont, des êtres humains à part entière.
Le plombier et le policier également.
Tout le monde peut aller essayer les deux professions pour voir...
Monsieur Battisti semble avoir oublié la notion de respect de l'être humain. Comme tous les assassins, il se trouve des excuses.
Ce qui m'inquiète le plus c'est que d'autres personnes puissent trouver des excuses à une personne qui a prémédité et accompli des meurtres.
Cela me fait même frémir, à vrai dire.
Quelle est donc cette société, qui trouve que la politique puisse se faire dans le sang, surtout celui des autres.
J'espère ne jamais connaître ce genre de politique dans mon pays. On appelle cela la guerre civile et plus que civile je retiens le mot de guerre.
Comme disait un vieux de mon village, une bonne guerre et hop..., le con !
Je serais plutôt au côté des policiers et de la justice, voyez-vous, et contre ce monsieur Battisti et ce genre de personnage.
PS: Arditi, pfff ;)
Cela dit je retourne à mes fourneaux.
J'ai des cailles au foie gras à fignoler.
Post Scriptum:
Je présente tous mes voeux de bonne et heureuse année 2011 au patron de ce troq.. de ce blog ainsi qu'aux clie.. qu'aux blogueurs hips
Rédigé par : Surcouf sur le bord | 14 janvier 2011 à 23:20
@ Véronique
"Je ne comprends pas par exemple cette idée d'amnistie que les soutiens de C. Battisti réclament à cor et à cri."
Pour le comprendre, il faudrait savoir que les dirigeant(e)s brésilien(ne)s ont amnistié ceux qui les ont torturé(e)s. Et qu'ils-elles ou leurs amis proches ont parfois des casseroles aussi: un cocktail molotov peut parfois atteindre un pauvre soldat en faction.
Bref, tout n'est pas simple, et dans ces périodes troubles la limite du "droit commun" est floue aussi.
Rédigé par : Alex paulista | 14 janvier 2011 à 19:02
@ Sylvain
"...mais j'essaie encore et encore d'éprouver une quelconque compassion envers cet individu... en vain."
Mais enfin votre super champion Sarkozy y est bien arrivé, il n'y pas de raison que vous n'y parveniez pas.
...vicissitudes, aléas des politiques du moment, du provisoire...
Et moi, quatre ans en arrière, quand je me relis dans le blog de Philippe au moment où C. Battisti a été arrêté au Brésil, défendant le candidat Sarkozy contre l'accusation d'avoir fait procéder à une arrestation à visée électoraliste.
Franchement, les géométries variables du président de la République, c'est quand même pénible !
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 14 janvier 2011 à 15:58
@ Alex
Croyez-le bien, ce que je regrette beaucoup pour commenter cette affaire Battisti est le fait de ne pas être une historienne, ni une juriste spécialisée en droit pénal et en droit constitutionnel parfaitement au fait de l'histoire de l'Italie et plus généralement de l'histoire européenne récente, et parfaitement à l'aise avec le maniement des concepts juridiques.
Il n'en demeure pas moins que les arguments proposés par les soutiens de C. Battisti reposent essentiellement sur le discrédit jeté sur la justice italienne et sur l'insinuation selon laquelle l'Etat qui a jugé et condamné C. Battisti ne serait pas un Etat de droit.
La tribune de B. Spinelli a très simplement le mérite de rappeler:
"Le fait est – si ce sont bien, ici, les faits qui comptent – que Cesare Battisti n’est pas seulement un "intello". Il fut un criminel de droit commun jusqu’à ce que, par commodité, il prenne le masque du révolutionnaire en adhérant aux PAC (Prolétaires armés pour le communisme). Il a été condamné par contumace pour avoir tué trois hommes et participé à un quatrième meurtre en 1978 et 1979, et il fuit pour échapper à la prison.",
et que l'histoire du terrorisme italien est avant toute autre considération une histoire criminelle.
Je ne comprends pas par exemple cette idée d'amnistie que les soutiens de C. Battisti réclament à cor et à cri.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 14 janvier 2011 à 15:37
LABOCA a écrit :
« Une policière - actuellement attaquée par sa hiérarchie - vient d'écrire un livre extrêmement critique sur la Police, institution à laquelle elle appartient et qu'elle connaît de l'intérieur, au contraire de vous, simple théoricien.. »
---
« Qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son », c’est le cas de le dire, Laboca !
---
Si vous faites allusion à l’ex adjointe de sécurité, Sihem Souid, qui a produit un brûlot sur la police nationale, après quelques années de police tout en bas de l’échelle hiérarchique, permettez-moi de vous dire que vous avez de bien piètres repères pour vous faire une idée sur la police nationale dans son ensemble, laquelle regroupe de multiples métiers où cette demoiselle n'a jamais mis les pieds, les ADS, eu égard à leur faible formation et à leur statut d’auxiliaire, ne pouvant travailler qu’en sécurité publique et sous la responsabilité d’un gradé titulaire.
Et entre un haut magistrat qui a dû côtoyer dans sa vie professionnelle plus d’un commissaire divisionnaire ou contrôleur général de la police nationale, par conséquent échanger des expériences multiples sur de vrais sujets et une (simple) ADS qui n’a pas été capable de réussir, ne serait-ce que le premier concours de gardien de la paix et ne connaît en tout et pour tout que la brigade ferroviaire X, et encore par le petit bout de la lorgnette, il me semble que le plus crédible et le plus objectif sur le sujet est sans nul doute le magistrat.
---
Rédigé par : Mary Preud'homme | 14 janvier 2011 à 15:22
@ Véronique Raffeneau
Merci pour le cadeau, mais j'essaie encore et encore d'éprouver une quelconque compassion envers cet individu... en vain.
Fleuron :
"La prison mentale de Battisti est redoutable. Il est tenu et obligé de ne compter que sur le bon vouloir de tous les autres, jamais sur lui et sur sa propre liberté."
....................
vicissitudes, aléas des politiques du moment, du provisoire, du soutien et de l’entregent de X ou de Y, de l'imprévisibilité et des opportunismes des officiels et des officieux, de l'un, de l'autre, bref...
Tout ça est à géométrie variable, il faudra vous le répéter combien de fois !!
Sinon j'aime bien les "Pyrénéens" aussi ; heu au lait pas les noirs...
Rédigé par : sylvain | 14 janvier 2011 à 15:22
"Battisti : l'icône du boboïsme bien-pensant intello ; à mourir de rire ! "
Pour Sylvain, cadeau !!! :
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/nicolas-sarkozy-a-ecoute-les-arguments-de-fred-vargas-en-faveur-de-cesare-battisti_732057.html
@ LABOCA
"Battisti, contrairement à ce que vous voulez insinuer, n'est pas heureux au Brésil. "
Ah mais, moi, je veux bien vous croire !
En effet, de quelle sérénité, de quelle quiétude peut-on disposer quand tout pour l'avenir dépend du bon vouloir des vicissitudes, des aléas des politiques du moment, du provisoire, du soutien et de l’entregent de X ou de Y, de l'imprévisibilité et des opportunismes des officiels et des officieux, de l'un, de l'autre, bref, quand pour envisager l’avenir, à force de ne vouloir rendre aucun compte à personne et de vouloir illusoirement ne dépendre que de soi, on finit par dépendre de tous et des environnements changeants, favorables ou non du seul présent ?
La prison mentale de Battisti est redoutable. Il est tenu et obligé de ne compter que sur le bon vouloir de tous les autres, jamais sur lui et sur sa propre liberté.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 14 janvier 2011 à 14:45
oups ! un chef d'oeuvre ! :
...............
"Battisti n'est pas heureux au Brésil. Aucun être humain digne de ce nom ne peut trouver de délectation au fait de voir le même Battisti souffrir demain en Italie."
....................
Du LABOCA pur jus ! lol
Si j'avais cinq minutes à perdre je le "plaindeurais" ce pôv'... Battisti
Même en épluchant mes oignons je n'arrive pas à verser une larme sur lui.
Mais nous avons LABOCA et ses larmes de crocodile...
Battisti : l'icône du boboïsme bien-pensant intello ; à mourir de rire !
Rédigé par : sylvain | 14 janvier 2011 à 13:55
L'introduction de Monsieur Laboca sur le fait qu'il faudrait être "autorisé" va à l'encontre du principe du blog et du mélange qu'il appelle de ses voeux juste après. Mais Laboca a raison sur un point: Battisti n'est pas libre au Brésil.
Véronique, à mon avis la tribune que vous citez tombe dans le travers de toutes les réactions épidermiques sur les sujets d'extradition. Il ne s'agit pas de mépriser globalement l'institution judiciaire italienne. Chaque pays a ses périodes troubles, il faut attendre une génération ou deux pour revenir dessus car tous les cadres à tous les niveaux ont trempé dans cette période.
L'Espagne sort à peine de Franco: par exemple les cadres de la police qui ont fait des horreurs à l'époque sortent à peine des responsabilités.
La France digère les "événements" d'Algérie. Et encore pas tout à fait car la séparation des pays fait que ce n'est pas vraiment une réconciliation avec soi-même. Elle a eu du mal à avaler les années 40-45, avec des procès controversés au passage.
Au Brésil la période de la dictature est encore taboue. Ils ont tous les éléments pour comprendre l'Italie car beaucoup de dirigeants et intellectuels actuels du Brésil y étaient exilés à l'époque.
Les Américains ont leur Guantanamo et leur guerre en Irak, même si c'est très différent.
Je crois que c'est dans la particularité de certains contextes qu'il faut aborder les choses, sans caricaturer l'opinion générale que peut avoir un pays sur la justice d'un autre.
Rédigé par : Alex paulista | 14 janvier 2011 à 13:53
@Laboca
Battisti n'est pas heureux au Brésil !!! mais qu'il rentre en Italie !!
Rédigé par : bruno | 14 janvier 2011 à 13:11
Ce que je déteste, c'est votre amour immodéré pour l'extradition.
Rédigé par : LABOCA | 14 janvier 2011 à 11:34
Philippe, vous nous aviez caché cette activité d'ex trader !
Laboca, vous êtes quand même gonflé, Philippe professe assez le "penser contre soi" pour qu'il échappe à ce genre de mauvais procès.
Vous trouvez toutes les excuses à Gbagbo et vous fustigez le juste maître des lieux, la nature humaine est décidément distrayante.
Je les trouve inspirés, Philippe, vos intervenants sur ce papier et en ce début d'année ; sauf Sylvain qui caricature tellement des caricaturistes que l'on voit justement assez peu ici, même Jean Dominique faisant des efforts pour illustrer la maxime entre guillemets, qu'il affadit seul ce qu'il entend survitaminer.
L'échange entre Véronique et Jean Dominique est vivifiant.
AO
Rédigé par : oursivi | 14 janvier 2011 à 12:29
Monsieur l'Avocat général,
Vous n'êtes pas un policier ; vous n'avez jamais vécu au Brésil : qu'est-ce qui vous autorise, depuis Paris, à attaquer la police brésilienne et à encenser la police française ou européenne ?
Vous êtes un partisan de l'esprit de vengeance : "Œil pour œil, dent pour dent".
D'où vient votre plaisir de voir demain Battisti dormir dans les prisons italiennes, alors qu'il n'est même pas en liberté au Brésil ?
Nos Etats européens n'extradent pratiquent jamais ceux de leurs ressortissants réclamés par les institutions judiciaires d'autres Etats : vous n'avez jamais trouvé cette pratique scandaleuse.
Pourquoi exigez-vous du Gouvernement brésilien d'extrader une personne se trouvant dans la même situation que les ressortissants d'Etats européens réclamés par les institutions judiciaires d'autres Etats ?
Il n'est nul besoin de vanter sans borne la Police pour en souligner les mérites.
Le plus utile, le plus important, c'est de dire ce qui marche moins bien dans notre Police, le but étant de la rendre plus populaire.
Une policière - actuellement attaquée par sa hiérarchie - vient d'écrire un livre extrêmement critique sur la Police, institution à laquelle elle appartient et qu'elle connaît de l'intérieur, au contraire de vous, simple théoricien. On aimerait connaître votre appréciation quant à ce qu'écrit cette policière.
Vous romancez trop les choses, à la façon des intellectuels parisiens, dont la vie est déconnectée de celle des Français normaux.
Il faut que vous échangiez avec ceux qui ne vous ressemblent pas professionnellement, culturellement, intellectuellement ou socialement. La formation d'une opinion solide découle de la discussion avec des personnes appartenant à d'autres horizons.
Dès lors que l'extradition de Battisti ne rendra les Italiens ni plus heureux ni meilleurs, elle ne s'impose guère.
Battisti, contrairement à ce que vous voulez insinuer, n'est pas heureux au Brésil.
L'obtention de l'extradition de Battisti n'est pas un sujet d'obsession des Italiens.
Battisti n'est pas heureux au Brésil. Aucun être humain digne de ce nom ne peut trouver de délectation au fait de voir le même Battisti souffrir demain en Italie.
Je n'ai rien contre l'extradition. Si les hommes ont inventé cette procédure, c'est qu'elle doit avoir une utilité.
Ce que je déteste, c'est votre amour immodéré pour l'extradition.
Rédigé par : LABOCA | 14 janvier 2011 à 11:34
« Ce n'est pas, me semble-t-il, une attitude habituelle à l'égard de ces fonctionnaires tellement blâmés quand ils échouent ou quand ils dérivent mais jamais félicités quand ils se battent pour la communauté des citoyens contre ceux qui l'offensent, quelle que soit la nature de leur transgression. »
Mais n'est-ce pas aussi un peu le cas de beaucoup de monde?
1. Des enseignants que des parents ou même leurs rejetons, vont aller jusqu'à agresser physiquement en cas d'échec scolaire tandis que rares seront ceux qui viendront les féliciter en cas de réussite spectaculaire, estimant que, même quand ils seront allés au-delà de leurs obligations statutaires pour aider ceux d'entre leurs élèves qui pour une raison ou une autre leur auront paru en grande difficulté, qu'ils n'auront fait que leur devoir, et quand d'autres iront même jusqu'à trouver cela bizarre...quelque part!
2. Des médecins qu'on traîne devant les tribunaux à la moindre ride de travers tandis que ceux qui vous sauvent la vie au terme d'un combat acharné contre la mort, auront à peine un merci de la part d'une famille qui pensera qu'ils auraient pu faire mieux, plus vite.
3. De l'homme ou de la femme politique mis au pilori à la moindre occasion et objet d'une attitude suspicieuse de principe tant qu'ils n'auront pas encore été mis en cause dans une affaire quelconque.
Etc. etc. Même le paysan ne peut pas, ici du moins, donner n'importe quoi à manger à ses cochons!
Finalement, si on réfléchit bien, il n'y a que
_ Le journaliste qui peut faire n'importe quoi, dire n'importe quoi, écrire n'importe quoi, passer tout et rien sous silence, faire la pluie et le beau temps sans rendre aucun compte ou si peu, au nom du droit à l'information du public exercé dans le cadre d'une liberté de conscience dont il est parfois difficile de cerner un abus, de dénoncer et sanctionner les transgressions en dehors des atteintes du droit à l'image de personnalités médiatiques qui veulent toujours plus de sous, vu qu'il leur est beaucoup plus facilement possible qu'à d'autres de mettre en avant leurs héros et de dissimuler leurs petitesses.
- L'avocat qui peut mettre la responsabilité de son échec sur le dos du juge et réclamer en cas de succès, une petite récompense en sus des honoraires qui lui sont dus quelle que soit l'issue de l'affaire dont il a accepté de se charger ou dans laquelle son bâtonnier l'aura missionné au titre d'une AJ.
Alors, en quoi est-ce que le cas des fonctionnaires de police, de leur échec et/ou dérive, de leur quotidien héroïque serait-il particulier? Parce que, au fond, vous avez raison, il l'est.
Disons pour faire court, que c'est parce leur fonction peut les mettre au cœur de la violence et que quand les choses tournent mal, l'aspect sacrificiel fait surface, or c'est là un aspect avec lequel on ne transige pas.
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 janvier 2011 à 10:56
Super article de M. Bilger, très touchant et émouvant.
Ca contraste énormément avec le courant actuel de l'ordre établi de la bien-pensance qui pollue les écrans et les médias avec nombre de débats stériles et convenus sur fond de nanisme intellectuel : les intervenants acquis à la cause antisarkozyste se contentant de ressasser les mêmes inepties à chaque interventions : les méchants étant bien sûr toujours les mêmes boucs émissaires commodes : "Hortefeux, Sarko, Besson, la politique sécuritaire, les caméras de surveillance, l' ADN, les réacs, les fachos, etc.
Et cet argument massue : "on se croirait retournés aux heures sombres de notre histoire..."
Cassez-vous pôv'... nabots !
Continuez M. Bilger, ne lâchez rien, on a besoin de gens comme vous...
Rédigé par : sylvain | 14 janvier 2011 à 10:25
Ô police tant décriée !
La justice de raison d’Etat commence lorsqu’on se pose la question de savoir si on ne sauvera pas 10000 vies en sacrifiant la vie d’un innocent. Au nom de ce principe, les bons communistes français au pouvoir avec Mitterrand pensaient – hypocrisie mise à part - que les goulags de Staline étaient justifiés par l’attente d’une société parfaite. Alors, un Rainbow Warrior ou un Battisti de plus ou de moins, cela n’aurait que peu d’importance si la police et la justice ne devaient s’en trouver nécessairement corrompues.
Si nous devions aborder le sujet sous un autre angle, nous pourrions choisir celui de la confrontation entre l’aspiration à l’ordre de la police et du parquet contre celle de la « liberté chérie » version rose foncé chez de nombreux magistrats du siège.
Un autre angle de vue : lorsqu’on fait la police et la justice au nom d’un Roi d’essence paternelle, le symbole jupitérien qui pèse sur l’inconscient collectif en rejette les idéologies et réseaux de fraternité associés, dans les poubelles de la civilisation - leur milieu naturel.
Xavier NEBOUT
Rédigé par : xn | 14 janvier 2011 à 10:21
@ Jean-Dominique
Je vous invite à lire cette tribune de Barbara Spinelli (éditorialiste de La Repubblica) : "L'ignorance crasse des intellectuels français" accessible sur le site Web du Courrier international.
Je pense que cet éditorial traduit très bien le désarroi - de droite à gauche, de gauche à droite - de l'ensemble la société italienne face aux jugements et aux dénigrements à l'emporte-pièce - comme les vôtres - portés sur l'Italie des années de plomb et sur le fonctionnement de la justice italienne.
Vous me dites que "Philippe affiche souvent une grande confiance dans les institutions policières ou judiciaires quand elles fonctionnent dans un cadre démocratique."
Non, je pense qu'il affiche surtout une totale détestation à l'encontre de:
"la politique occulte et (des) tractations minables (qui) viennent défaire ce que la justice a tranché et les crimes de Battisti imposé..."
Relisez son billet "Les coulisses de la honte" de février 2007.
Près de quatre ans après, nous en sommes toujours et très tristement au même point avec l'affaire Battisti.
Cette affaire, les soutiens officiels et officieux dont a bénéficié et bénéficie aujourd’hui C. Battisti, est comme un fil rouge de ses détestations les plus profondes et révèle en creux ce qui fonde son éthique de magistrat.
Vous me dites que les ambiances des époques qui ont entouré le procès Brasillach et l’affaire Battisti c’est du pareil au même.
Barbara Spinelli écrit avec d’autres, beaucoup d’autres, que "les années de plomb n’ont pas été une guerre civile. Elles ont été une histoire criminelle, comme l’a été une grande partie de l’histoire italienne."
Néanmoins, s’il s’agit de comparer, et totalement abusivement, l’ambiance du procès Brasillach à celle de l’affaire Battisti, j’ai envie d’ajouter, qu’au fond, Brasillach, lui au moins, a pu compter sur des super pointures morales et intellectuelles qui écrasent d’un coup d’un seul nos tacticiens et leurs tractations minables. Vraiment, c'est une banalité de le dire, mais n’est pas Albert Camus qui veut.
Quand A. Camus explique pourquoi il a signé pour la grâce de Brasillach, on mesure les années lumière qui séparent l’expression d’une vraie morale humaniste et courageuse de celle des défenseurs façon Fred Vargas et BHL, qui disposent de toutes les entrées chez les décideurs du moment.
...oups, je me rends compte que je me suis trompée de billet.
Pas grave, ce qui suit, c'est en bonus :
"J’ai toujours eu horreur de la condamnation à mort et j’ai jugé qu’en tant qu’individu du moins je ne pouvais y participer, même par abstention. C’est tout. Et c’est un scrupule dont je suppose qu’il ferait bien rire les amis de Brasillach. Ce n’est pas pour l’écrivain, que je méprise de toutes mes forces. Si même j’avais été tenté de m’y intéresser, le souvenir de deux ou trois amis mutilés ou abattus par les amis de Brasillach pendant que son journal les encourageait, m’en empêcherait. Vous dites qu’il entre du hasard dans les opinions politiques et je n’en sais rien. Mais je sais qu’il n’y a pas de hasard à choisir ce qui vous déshonore et ce n’est pas par hasard que ma signature va se trouver parmi les vôtres tandis que celle de Brasillach n’a jamais joué en faveur de Politzer ou Jacques Decour."
Albert Camus
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 14 janvier 2011 à 07:10
Des nez rouges dans mon congélo, il y a en a un paquet.
Pour le coup je n'aurai pas besoin de votre aide.
Les proprios des nez ci-dessus mentionnés ont été condamnés en première instance par le public, pour manque d'efficacité hilarante et déficit de talent.
Un vrai juré populaire !
Merci quand même.
Rédigé par : jpledun@ M. Reffait JD | 14 janvier 2011 à 00:43
"mais aussi la réaction courageuse d'Eric Naulleau qui a expliqué ne pas comprendre comment certains avaient pu choisir un "héros" tel que Battisti et un combat aussi douteux ! "P.B.
On ne peut pas dire que Naulleau soit copain avec B.H.L... Par contre, régulièrement sur RTL, il a pour "partenaire" un certain PPDA qui lui a eu droit à une défense pas négligeable de la part de (son ami?...) Naulleau lors de la même émission au sujet du plagiat largement avéré du journaliste aux 60 livres... Copinage?
On ne le saura pas...
Rédigé par : Herman | 13 janvier 2011 à 19:19
Et pour conclure et bien me faire comprendre : Ce que pense ou ne pense pas Battisti m'est indifférent, ce qu'il veut ou ne veut pas itou. Je ne soutiens pas une extradition dans les conditions passées du procès et actuelles du droit italien qui ne permet pas de rejuger Battisti.
Si demain, l'Etat italien assure Battisti d'un nouveau procès, dans l'état actuel de la justice de ce pays - seule institution propre de ce pays - je serais le premier à soutenir l'extradition, que Battisti le veuille ou non. Son avis ne m'importe pas, c'est le mien que je donne en fonction de principes et de circonstances historiques.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 13 janvier 2011 à 18:55
Oh Véronique, je vous pensais meilleure lectrice mais à l'aune de ce que vous comprenez de mes commentaires, j'ai subitement un doute ! Où avez-vous lu de moi que je mettais en cause l'équité du procès du seul fait de la contumace ? Jamais je ne l'ai ni pensé ni écrit. Les dés étaient pipés, contumace ou non. Je n'ai regretté qu'une seule chose : que le droit italien ne prévoie pas un second procès en cas de premier procès par contumace.
S'agissant du livre de Philippe, vous me contredisez pour dire ensuite la même chose que moi en d'autres termes, je m'exprime donc mal. A ceci près que l'Epuration, à qui vous collez une majuscule, n'était pas un régime politique mais un climat général dans le cadre du rétablissement de la démocratie. Au moment du procès Brasillach, l'Etat de droit était rétabli dans les formes mais demeurait pollué par l'exigence des vainqueurs politiques du moment, notamment les communistes.
Philippe affiche souvent une grande confiance dans les institutions policières ou judiciaires quand elle fonctionnent dans un cadre démocratique. Sauf que, dans l'exemple de Brasillach comme dans celui de Battisti, l'Etat démocratique peut déraper et ses institutions avec. Je vous invite à creuser le sujet sur les années de plomb pour prendre conscience à quel point l'Etat de droit italien était devenu complètement fou, malgré des formes préservées. En Italie à l'époque, nous aurions trouvé mille juges pour affirmer avec sincérité que l'Etat de droit n'était pas en danger au regard du fonctionnement quotidien et massif de la justice civile ou pénale commune. Et c'était vrai. Sauf que dans le contexte politique, ce qui valait pour la police et la justice communes n'avait plus cours. Il fallait alors bien du mérite pour discerner ce qui dysfonctionnait gravement dans un ensemble qui fonctionnait normalement. Certains juges l'ont fait et ils l'ont payé très cher.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait @ Véronique | 13 janvier 2011 à 14:56
Cher Monsieur Bilger,
Je vous dois quelque chose, au moins en regard de "l'attachement", cette chose pas plus essentielle qu'a priori subjective, pour votre "Justice au singulier", le blog que vous tenez.
Je tenterai de m'abstenir des louanges dans ce qui suit, car elles sont pour moi quant à votre blog à peu près d'emblée et au-delà, si bien que tenter de les dire exactement m'entraînerait plus qu'à propos, et me gênerait.
"Zenbabla", j'use d'un pseudo autant que je crois je le peux, et le but même de l'expression m'y engage autant que cela implique tenter des propos plus loin qu'en moi-même, et alors entre d'autres, si vous le permettez, et d'ailleurs vous le faites.
Véritablement je suis, et me sais, dans ma civilité bien assez anonyme pour dire que ma situation ne souffre et ne souffrira trop, ni ne gagne et ni ne gagnera trop, par cet anonymat.
Il s'agit en l'anonymat d'une forme, et j'aime les formes généralement, gage ainsi posé sans que soit encore révélé le moindre sens moral, celui que vous engagez avec des paroles au royaume des sous-entendus, puisque inévitablement la morale, quasi impossible à transcrire, elle revient variable à chaque occasion, comme il me semble vous le sous-tendez, différemment que cela peut l'être en justice avec la "vérité", mais comme justement cela m'agrée d'emblée, engage encore vertu avec votre blog.
Cela fait nourriture, entre qui on propose, ce gourmand suffisant, et pour moi au moins l'espoir de passer au-delà quelques égoïsmes si cela se peut.
Revenant aux "attachements" parmi lesquels celui qui m'a fait envoyer un commentaire en faux-nez signé "plukpôvr".
Un premier commentaire signé ainsi renvoyait aux "Matins" radiophoniques de France Culture, et vous auriez pu à réception, grâce à votre attention, l'éliminer de la parution, et vous ne l'auriez pas éliminé je me serais trouvé muet !
Vous l'avez éliminé, alors j'en profite pour vous transmettre avec la même méthode "éliminatoire" une explication du lien pour le podcast de cette émission sur France Culture où vous parliez, que j'avais accompagné du commentaire "de l'écrit à l'oral".
Consciencieusement même si cela date du billet "Le style du président", il me faut donc vous dire pourquoi j'ai lancé un premier commentaire signé "plukpôvr" malgré l'inélégance de son ambiguïté en lançant "de l'écrit à l'oral", tandis que l'émission était préalablement signalé par des contributeurs, et les bannières du blog.
Ne pensais-je pas plutôt l'inversion "de l'oral à l'écrit", implication difficile pour les contributeurs du blog ?
En fait, j'y ai pensé et repensé à cette ambiguïté, un motif souvent abusif de mon côté...
Cela se passe, je crois, du côté de mes attachements, encore une fois.
Est ambigu ce qui ne peut pas se lire...
Autant singulière voie outrancière que soit ma façon, je veux malgré tout vous expliquer en exprimant:
-Très amateur de radio et de sons, bien moins de télévision et d'images donc, si je suis beaucoup par profession aguerri aux constructions d'images, tout cela fait, quand même, que je me lasse vite du défilement des images qui me rend le plus souvent plus captif que captivé.
Consciencieusement je devrais être aux aguets des images, pourtant l'exploration de leur profusion m'est moins efficace que la concentration envers et auprès quelques hasards...
-Du côté du son, je sais bien que c'est votre éloquence, mais son désir à force abîmé de ne pas être totalement complet, qui m'a fait venir du côté de votre blog.
-Je ne m'explique pas cet attachement. sinon qu'il est peu près certain que votre éloquence vous échappe en partie, pas en deçà mais par delà de ses effets lancés pour la foule, et si vous en jouez, avec votre conviction pour preuve, la vérité qui surgit pour moi autant que d'autres fait surgir avec vous des ailleurs avec bonheur.
-Je ne confonds pas entregent, ce que vous possédez, et "entre-gents" ce que je ne mérite plus, sinon entre la paradigmatique cinquantaine de proches, qu'autant que tous je pourrais les dire "attachés".
Alors, l'attachement dénote, mais je vous en parle....
Si je devais m'expliquer un attachement, je dirais que se retrouve dans "justice au singulier" toutes les tonalités véritablement rattachées aux circonstances familiales de mon côté, les réunions de famille faites avec autant de gens de droite, autant de gens de gauche, autant de riches et autant de pauvres de tous bords, mais toujours l'attendue discussion, de part et d'autre, et la remise à un plus tard bienheureux comme si l'établi se devait à chaque fois préférable à la table...
J'entends dans votre blog, toutes les intonations de naguère, remise la nostalgie autant que je ne vous en présente pas l'affront, puisqu'elle n'est dite ici qu'avec moi, donc pour moi encore pérenne et fondatrice, alors grâce à vous, ce dont je peux me ficher comme vous vous ficheriez si régnait à bon droit l'anonymat.
-Pourquoi, dans les Matins, Marc Voinchet vous a-t-il demandé si vous étiez riche?
-Et pourquoi a-t-il glissé que les jurés populaires en correctionnelle ne parviendraient de toute façon pas aux affaires financières ?
-En outre, pourquoi a-t-il encore glissé que "tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes", alors je me reconnais cette "chance", tandis que vous exposiez Brasillach et vingt minutes de justice ?
Tout cela est cousu, et c'est un drôle d'habit !
Vous ne pouviez l'endosser pour l'émission, si beaucoup le portent !
Comment ne pas entendre une autre question "défendez-vous les riches ?"
Et pourquoi avez-vous conclu en disant l'impératif "moral", tandis que l'impératif de la "vérité" semble de mise bien placé ?
En vérité, il me semble que ce sont les "attachements" qui devraient être "moralement" préservés, cela est plein de contradictions, cela est plein de thèses, mais ce genre d'interrogation pèse bien plus que les nombreuses théories, avis et leurs nombreuses déductions...
Si fait, les attachements des uns ne pèsent pas plus que ceux des autres, en morale, ce qui alourdit l'effet de la force, en vérité !
C'est pour tant de raisons que j'écris là, car lorsque l'on vous lit, il faut encore vous "écouter" pour discerner parmi les mots et leurs accentuations, même si vous y allez d'une sorte d'égal débit, qui est supérieur à bien d'autres tant il est fourni, pour alors entendre que certains mots pèsent plus que d'autres, avec leur rareté,... et aussi que "l'indignation" est un mot dont le domaine se doit suivant vos "attachements" être extrêmement "réservé".
Et comment faire entendre que cela vaut ?
Vous m'avez beaucoup appris, permettez-moi alors avec "justice au singulier", là où ne se déroulent que des thèses suivant chacun ses attachements, au-delà l'incompréhension totale faite aux entre-vérités, je puisse encore, et dans mon genre, délivrer quelques impromptues, subjectives, et parfaitement anonymes mais de mon côté attachées "vérités".
Alors bien à vous, à votre blogosphère qui compte pour moi, si je suis remis depuis longtemps et pour l'instant des affaires personnelles de justice.
Rédigé par : plukpôvr | 13 janvier 2011 à 13:11
"La" Fred Vargas de Brasillach ?
Mais cela ne change rien, puisqu'il s'agit avec elle de romans policiers.
En passant, je les trouve assez ennuyeux ses romans et, malgré l'injonction de la mode, je ne parviens jamais à les terminer.
Il en va de même avec les écrits de Battisti...
Curieusement, tout cela m'inspire pour la lecture de "l'essai" et non "roman" de Philippe Bilger !
La réconciliation nationale renouvelée passera peut-être alors quant à moi, qui sera devenu instruit plus précisément que confusément.
Rédigé par : zenblabla | 13 janvier 2011 à 13:00
@ Alex paulista
Avec PCC je comprends mieux !
@ Véronique Raffeneau
Bravo ! Quelle lucidité imparable. On respire un air pur en vous lisant, ce qui repose d'autres contorsions.
Rédigé par : Jiel | 13 janvier 2011 à 12:27
Cher jpledun
C'est amusant, le même mot "disproportionné" chante presque à vos oreilles quand c'est Hortefeux qui l'emploie.
Je vous laisse à vos émerveillements devant Hortefeux-Super Du(p)ont en roman photo dans Le Parisien, derrière le terrible "Meurtrier du métro".
Chacun ses goûts.
D'ailleurs, je remarque qu'au contraire Renault se fait discret depuis quelques jours sur cette histoire d'espionnage. Moi c'est cet épisode qui me passionne: pour connaître un peu l'industrie je trouve hautement improbable que les trois soient corrompus. En revanche je sais que Renault n'hésite pas à licencier ses dirigeants pour faute imaginaire après 35 ans de boutique. C'est arrivé ici au Brésil il y a quelques années. Paradoxalement, c'est parce que les clauses de retraites sont très avantageuses chez Renault qu'ils n'hésitent pas à recourir au licenciement abusif: la pire condamnation aux prud'hommes leur coûte moins cher que de payer sa prime de retraite à un cadre dirigeant qui a fait sa carrière chez eux.
Avec la tournure diplomatique que cela prend et son statut injustifié de Régie, Renault s'est mis dans de beaux draps et l'État avec. Et si tout était de la manipulation ? Les comptes ouverts aux noms des cadres à l'étranger sans même qu'ils le sachent... Renault va y perdre un marché qui vaut des milliards.
Rédigé par : Alex paulista | 13 janvier 2011 à 12:25
Bonjour Monsieur Bilger
Il paraît que vous aviez été convoqué par votre procureur général pour avoir osé dire que "tous les Noirs et les Arabes ne sont pas des trafiquants mais que beaucoup de ceux-ci sont noirs ou arabes".
Vous fâchez les Ayatollahs de la pensée unique ?
Vous avez bien raison.
Patrick Fluckiger écrit dans l'Alsace.fr que "la fuite des élites jette les Français dans les bras du FN"
Merci de ne pas fuir, vous le Veilleur.
Lisbeth
Rédigé par : Lisbeth-Anne | 13 janvier 2011 à 12:00
@PB
"la réaction courageuse d'Eric Naulleau qui a expliqué ne pas comprendre comment certains avaient pu choisir un "héros" tel que Battisti et un combat aussi douteux !"
Par simple vanité !
Du moment que ça fait parler d'eux, qu'ils occupent le devant de la scène médiatique, peu importe le cheval, une chèvre suffirait, c'est le cavalier qu'ils veulent qu'on regarde, même si la toile de fond n'est qu'une illusion d'optique.
"Vanité des vanités, tout n'est que vanité et poursuite du vent" disait l'Ecclésiaste.
Et pendant ce temps l'imbécile regarde le doigt... dommage !
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 13 janvier 2011 à 11:52
Cher Philippe,
Je partage votre opinion sur le cas Battisti. Maintenant comme "Bruno" d'ici quelques mois on apprendra peut-être que M Battisti a été victime d'un accident de la route ou d'une crise cardiaque foudroyante... Après tout la mafia par exemple est aussi présente là-bas et peut éventuellement souhaiter rendre service à M. Berlusconi - cela ne serait pas la première fois. Maintenant, la vengeance n'est pas la justice...
Rédigé par : nicolas | 13 janvier 2011 à 11:43
Ce combat d'arrière-garde entre Lula et Berlusconi me fait penser à la BD (déjà ancienne) de Christin et Bilal, "Les Phalanges de l'Ordre Noir" : l'histoire de vétérans des Brigades internationales partant à la chasse à leurs anciens ennemis de la guerre d'Espagne qui ont repris du service, 40 ans après. D'un côté comme de l'autre, il s'agit d'avoir le dernier mot après des années de plomb qui s'étaient terminées sur des points de suspension. Quelle que soit l'issue de cette affaire Battisti, il y aura donc un vainqueur et un vaincu.
Il me semble donc que seul un nouveau procès est en mesure de faire triompher non pas un camp mais la justice.
Rédigé par : Benoit P | 13 janvier 2011 à 11:34
@ Jean-Dominique
"Pardonnez-moi mais j'y lis aussi une critique de la justice idéologique qui se camoufle parfois dans la démocratie."
Ah non ! Philippe n'est pas le Fred Vargas de Brasillach.
Il ne discute pas dans son livre d'une prétendue illégitimité de la justice française de 1945 à juger R. Brasillach.
Ce qui le scandalise dans cette justice de l'Epuration est le fait que d'un coup d'un seul les magistrats de l'Epuration sont les mêmes que ceux qui jugeaient et condamnaient pendant l'Occupation.
Le projet de son livre est de s'interroger lui sur ce qu'il aurait fait comme commissaire du gouvernement de ce procès.
Et d’interroger ses lecteurs, à la façon de Me Badinter s'adressant aux jurés lors du procès de Patrick Henry, en rapide :
Il n'y aura pas de grâce présidentielle. Que décidez-vous comme verdict ?
C'est de cette façon et dans cet état d’esprit que j'ai lu son livre.
Nous sommes là à dix mille années lumière de la dénonciation par Fred Vargas, BHL et Jean-Dominique Reffait de la justice italienne, des magistrats et des procédures "corrompues, forcément corrompues" qui ont jugé et condamné C. Battisti en 1993.
Vous nous avez dit que la forme de la contumace permettait de dire que Battisti n'avait pas été jugé équitablement. La CEDH vous a répondu que non : l'arrêt européen confirme que Battisti a été jugé équitablement.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 13 janvier 2011 à 11:24
JP Ledun, si vous deviez faire appel à moi pour vous défendre devant un tribunal, je ne ménagerais ni mes efforts ni ma mauvaise foi pour vous tirer de là et me ferais un devoir de ridiculiser vos victimes ! Et si vous êtes victime, pareil mais dans l'autre sens ! Dites-moi toute la vérité : combien de nez rouges dans votre congélateur ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait @ JP Ledun | 13 janvier 2011 à 11:07
Véronique, le parallèle que je fais entre Brasillach et Battisti ne concerne pas les deux affaires, qui ne sont pas comparables, mais le rapport de Philippe à la chose jugée. Je suis en train de lire le bouquin de Philippe, important et passionnant. Je ne lis pas vite. Pardonnez-moi mais j'y lis aussi une critique de la justice idéologique qui se camoufle parfois dans la démocratie.
Toutes les apparences de l'équité étaient évidemment réunies dans le procès Battisti, sauf que le climat général n'était pas à l'équité et cela, la cour européenne n'est pas compétente pour estimer ce critère. Lorsqu'un Etat est corrompu au point où le fut l'Etat Italien - on semble ignorer ce fait comme on cache la poussière sous le tapis - les formes sont préservées mais la gangrène idéologique et mafieuse était présente à tous les niveaux de la chaîne pénale. Les rares juges intègres ont été tués ou ont été désavoués par une hiérarchie vendue. La police italienne était alors entre les mains de terroristes d'Etat, ceux-là même qui ont fomenté l'attentat de Milan. Comprenez bien que je ne défends pas Battisti, dont je me moque éperdument. S'il a tué, qu'il aille en prison. Mais dans le contexte de l'époque, je comprends qu'il se soit tiré sans se présenter devant un tribunal car même innocent, il aurait été condamné. Et c'est bien cette justice de la raison d'Etat et de l'idéologie dominante qui est aussi le sujet du livre de Philippe.
Je puis cependant laisser poindre ça et là un zeste de mauvaise foi mais le bon Philippe n'est pas en reste, loin s'en faut, sur les sujets qu'il aborde ici.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait @ Véronique | 13 janvier 2011 à 09:34
J'oubliais... c'est décidément le jour des désaccords, cher Philippe.
Pierre Arditi me tape sur les nerfs.
Rédigé par : Frank THOMAS | 13 janvier 2011 à 07:54
C'est drôle, il ne m'est jamais venu à l'idée de crier "Vive la police!", pas plus d'ailleurs que "Vive la justice!", "Vive la médecine!", "Vive la restauration!" ou "Vivent les Pompes Funèbres!". Pour deux raisons.
D'abord, parce que je ne vois aucune nécessité, aucune urgence à souhaiter que vivent des institutions et des professions indispensables à la vie sociale. Elles vivent comme je respire, sans être forcé de m'encourager à inspirer et à expirer et surtout sans m'adresser des félicitations pour le faire avec autant de constance que possible.
Mais il y a plus.
Je ne vois aucune raison valable de tancer la police lorsqu'elle se trompe, sauf, bien sûr, si son erreur n'en est pas une, mais le résultat de la négligence ou de la duplicité.
Pour la même raison, je ne vois pas pourquoi il faudrait que nous lui sachions gré de faire correctement son travail, pas plus que je ne comprends les lamentations qui accompagnent chaque annonce de la mort d'un soldat engagé sur un champ de bataille.
Les femmes et les hommes qui ont choisi de faire ce métier pénible et dangereux sont respectables dans la mesure où ils l'exercent de façon respectable.
Ils ont droit à l'indifférence, comme tout le monde.
La police, pour indispensable qu'elle soit est, à tout prendre, un mal nécessaire.
Certes, personne de sensé ne peut oser espérer se passer un jour de ses services ni de ceux des pompes funèbres, mais avouez quand même que ce serait un rêve.
Rédigé par : Frank THOMAS | 13 janvier 2011 à 07:51
@ Jean-Dominique (suite)
Honnêtement, y compris à la relecture, votre post ne cesse pas de me mettre en colère.
"C'est à cela que vous devriez vous rallier, un procès équitable, est-ce trop demander ?"
écrivez-vous à Philippe.
La justice italienne a permis à C. Battisti d'être jugé équitablement. La Cour européenne des droits de l'homme a déclaré en 2006 sa demande irrecevable en faisant valoir les arguments selon lequels :
"le requérant était manifestement informé de l'accusation portée contre lui, ainsi que du déroulement de la procédure devant les juridictions italiennes et ce, nonobstant sa fuite.
Par ailleurs, le requérant, qui avait délibérément choisi de rester en situation de fuite après son évasion de 1981, était effectivement assisté de plusieurs avocats spécialement désignés par lui durant la procédure. Sur ce dernier point, la Cour observe au demeurant qu'il n'a pas porté à l'attention des autorités concernées d'éventuelles difficultés qu'il aurait rencontrées dans la préparation de sa défense avec ses conseils désignés.
A la lumière de ce qui précède, la Cour estime qu'il était loisible aux autorités judiciaires italiennes d'abord, puis aux autorités françaises, de conclure que le requérant avait renoncé d'une manière non équivoque à son droit de comparaître personnellement et d'être jugé en sa présence."
D'un strict point de vue de l'application du droit et de l'exécution d'une décision de justice prononcée dans des Etats de droit comme l'Italie et la France, cet arrêt marque la fin de la polémique quant à la question de l'équité de la procédure qui a condamné C. Battisti en 1993.
Oui, c'est trop demander à Philippe que de le prier de se rallier à la dénonciation d'un prétendu manque d'équité qui viendrait en totale contradiction avec la décision de ses collègues européens.
Concernant l’allusion au livre de Philippe consacré au procès Brasillach, de toute évidence vous ne l'avez pas lu.
Ce n'est pas l’absence d'équité du procès Brasillach qui est prioritairement discutée dans ce livre.
Mais bien la question terriblement difficile à poser - à se poser à soi - qui est celle de savoir si des mots sont autant, voire plus meurtriers que des actes dans un moment tragique de l’histoire d'un pays où pour le coup, l'Etat de droit était aboli. C'est-à-dire dans une période où ceux qui faisaient l'objet d'une dénonciation publique de la part d'un intellectuel à l’esprit empoisonné et fanatisé par la violence mais aussi par l'atroce usage de la banalité des mots, des éléments de langages et des discours officiels et médiatiques d’alors, n'étaient plus protégés par la loi, n'étaient plus protégés par rien et ne pouvaient être secourus par rien.
Battisti, ce sont quatre victimes. La question de l’équité de son procès a été passée au crible des protections qui justement définissent un Etat de droit, celui qui protège de l’arbitraire et de la violence d’Etat et de celle de la justice quand celle-ci se confond avec la défense des intérêts particuliers et provisoires du pouvoir du moment.
L'arrêt européen a tranché la question.
Enfin, concernant Brasillach une justice d'exception a condamné en six heures avec un délibéré de vingt minutes.
Entre le moment où Battisti est arrêté (1979) et celui où il est condamné définitivement à la réclusion à perpétuité (1993), il s'est passé 14 années où tout ce qui pouvait être entrepris au niveau des recours l'a été.
La possibilité des recours que ses avocats ont fait valoir les uns après les autres n'est vraiment pas la caractéristique de ce que vous qualifiez de justice expéditive.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 13 janvier 2011 à 07:47
Cesare Battisti, journaliste socialiste
et irrédentiste italien (1875-1916) député
du Trentin alors que cette province faisait
encore partie de l'empire austro-hongrois,
prit les armes pendant la Première Guerre
mondiale pour libérer le Trentin et fut
pendu pour trahison par les Autrichiens
le 12.07.1916. (Source Wikipédia pour la
précision des dates).
Rédigé par : calamity jane | 13 janvier 2011 à 07:15
Moi aussi, j'ai été particulièrement touchée par ce fait divers atroce. Peut-être parce que la victime aurait pu être moi, régulière usagère du métro parisien. La scène est si banale... Il prend le portefeuille, il bouscule les gens, il court ; elle tombe sur les rails ; elle meurt. En savait-il quelque chose lorsqu'il s'est enfui? A-t-il appris son crime par la presse? C'est effrayant et tellement banal. Il me semble que la police a arrêté une jeune garçon dans le cadre de cette affaire, non?
Mais vous qui avez vu tant d'affaires si atroces, requis tant d'années de prison, pourquoi cette affaire-là vous touche-t-elle particulièrement?
Espérons que Battisti sera un jour jugé, comme sera jugé le coupable de ce crime du métro. Vous, dont j'ai parfois moqué l'indéboulonnable optimisme, me semblez bien sombre sur l'avenir de la justice ces derniers temps. Alors si même vous cessez d'espérer, qui le fera?
Rédigé par : Natoussia | 13 janvier 2011 à 03:26
@ Jiel
Je voulais dire PCC et non PKK: en prison, au Brésil, on se fait plein d'amis pour la vie.
Rédigé par : Alex paulista | 13 janvier 2011 à 02:57