On peut être un Hussard à tout âge. J'aurais même tendance à penser que ceux qui ont beaucoup vécu en sont souvent plus proches que les jeunes gens dont la fougue, l'audace intellectuelle et la culture sont généralement inversement proportionnelles à la mythologie du "jeunisme" dont on nous accable et qui, par contraste, les ridiculise.
On peut être impoli à tout âge. J'incline d'ailleurs à croire que pour être capable d'impolitesse, il faut avoir mesuré qu'elle est la rançon inévitable d'une personnalité qui s'acharne à préférer la vérité à la complaisance et la profondeur aux apparences même les plus adorablement civilisées. Qu'on le déplore ou non, la volonté de désirer tout dire, de ne ménager personne de médiocre même s'il est important entraîne souvent la fréquentation de territoires d'où la bienséance est exclue. Pour savoir aller au-delà des usages en ne les surestimant pas, par amour sincère d'une parole authentique, il convient d'avoir laissé la jeunesse derrière soi, d'être revenu de tout mais en ayant gardé pourtant la passion de comprendre et de connaître intacte.
Bref, d'avoir l'âge de Christian Millau - il est né en 1928 - et d'être, comme lui, un Hussard impoli.
J'avais entendu parler de lui, longtemps, comme l'un des créateurs d'un guide gastronomique emblématique, comme un journaliste étincelant, écrivant sur autant de sujets que sa curiosité et son talent le conduisaient à aborder - c'est-à-dire pratiquement tous - et, plus tard, comme la victime de scandaleuses péripéties tropéziennes liées à une construction qu'il avait fait édifier et qu'il s'est empressé de détruire quand une cour d'appel lui a donné étrangement tort parce que, comble du comble, Christian Millau respecte les décisions de justice. A notre époque cela fait beaucoup contre un seul homme !
Puis Christian Millau a écrit un grand livre sur les Hussards dont certains étaient ses amis, surtout Roger Nimier.
Le hasard d'une rencontre m'a permis de faire sa connaissance et il en est des amitiés comme des démarrages : certaines ont des départs foudroyants et demeurent sur le même rythme et d'autres commencent doucement pour s'étioler paisiblement. Avec Christian Millau, je n'ai pas eu à subir le pire dans une existence : les temps morts.
Il a écrit d'autres livres, un roman sur la jeunesse d'Hitler, une petite merveille sur le vin.
Puis le "Journal impoli - Un siècle au galop 2011-1928". En recevant cet épais volume, j'ai eu peur. Trop gros, trop imposant. Il y a comme une réticence à se lancer dans l'aventure qu'est la lecture quand on craint d'abandonner en cours de route, de lâcher bride pour goûter des oeuvres plus légères. Rien de pire, quand on a un auteur pour ami, de s'assigner la mission de dire la vérité sans blesser. On risque de froisser l'ami et l'écrivain. Quelle drôle d'idée, aussi, d'écrire un Journal alors qu'il en est si peu de réussis et que tel ou tel, croyant nous parler des autres qui pourraient nous intéresser, ne nous parle que de lui qui nous indiffère !
J'avais tort de me méfier. Ce Journal est un enchantement. Il se parcourt d'une traite alors que le Hussard impoli nous fait battre pourtant toutes les campagnes et, coup de chance, célèbre ses admirations qui sont les miennes, exprime ses détestations qui sont aussi les miennes et pose sur le monde divers, contrasté, drôle, émouvant, grandiose ou dérisoire de sa belle et riche vie une patte à la fois intelligente, affectueuse ou sarcastique. S'il est une liberté de ton, c'est celle de Christian Millau qui n'a ni préjugés ni regrets et qui se moque comme d'une guigne de plaire aux conformistes et de déplaire aux imbéciles.
Le Hussard impoli ne nous laisse pas souffler et par brèves ou plus longues séquences, c'est l'intimité de l'Histoire, de la culture, de la littérature ou du cinéma qui nous est révélée, c'est la grandeur de l'humain, ici ou là, qui nous est offerte, c'est la fidélité qui nous est enseignée avec l'allure qui vient à notre rencontre. Les anecdotes ouvrent des fenêtres sur l'universel. Le particulier nourrit de sa sève la réflexion et on s'amuse, on rit autant qu'on apprend. C'est une pédagogie douce. On vous prend par la main et par l'esprit, on vous invite à entrer. On n'a plus envie de ressortir de cet univers qui les contient presque tous. La médiocrité est mise en quarantaine et rien de ce qui est à la fois moderne , bête et indécent ne survit à ces pages d'une causticité vengeresse qui ne peut que réjouir ceux qui éprouvent le même dégoût sans avoir le même style.
Surtout, Christian Millau n'est jamais au centre de ses préoccupations. Non pas qu'il se haïsse - il y aurait encore trop d'ostentation dans ce sentiment négatif - mais parce que sa mémoire, son humanité, sa dilection pour les autres, ses appétences pour tout ce qui n'est pas lui et son cadre familier l'entraînent à nous faire don d'hommages, mais sans rien de solennel ni de gourmé, à des figures éblouissantes de notre espace français ou international. Je songe à Sacha Guitry, à Marcel Aymé, à Jean Anouilh, à Orson Welles, à Céline, à Roger Nimier évidemment et à tant d'autres qu'avec tendresse ou émotion il ressuscite en déplorant le sort injuste que la modernité a réservé à certains (Le Figaro, Le Figaro Magazine, L'Express, Le Journal du Dimanche).
Le bonheur de partager, peu ou prou, les mêmes enthousiasmes, même si lui a eu la chance de connaître et d'aimer quand je n'ai pu que lire ou regarder, de considérer les natures quand je n'ai eu droit qu'à la culture, est intense. On a besoin, sauf à être d'une tolérance si ouverte qu'elle tombe dans l'indifférence, de passer par les mêmes chemins que l'ami et de n'être jamais aux antipodes de lui. Les différences n'enrichissent pas, elles séparent.
Christian Millau ne s'intéresse qu'aux autres dans son Journal parce qu'il est trop modeste pour concevoir que l'observateur qu'il est puisse attirer l'attention. Pourtant, il est toujours là parce qu'il se cache avec retenue et discrétion. Résistant à la tentation de se mettre en valeur, il s'illustre contre son gré. Les autres ne le dissimulent pas parce que paradoxalement il persiste avec décence à demeurer dans l'ombre. Il est le témoin de vies qui dépassent la sienne. Et la sienne alors ne cesse pas de nous éblouir. C'est cette présence resplendissante d'un discret et d'un vrai modeste qui fait le prix de ce Journal.
Christian Millau : le Hussard qui n'est pas sur le soi.
J'aime beaucoup, mais vraiment beaucoup la pique acerbe de Sylvain et les pisse-vinaigre qui lui répondent me font un peu rire, mais seulement un peu car ils me font également frémir. Les tenants de l'ordre moral bobo me gonflent de plus en plus. La liberté d'expression est une chose, la liberté d'expression selon vos critères en est une autre.
Si monsieur Bilger, maître de ces lieux, estime que les propos doivent être rapportés, je ne vois pas au nom de quoi vous vous en offusquez.
Répondez sur le fond pas sur la forme, même si celle-ci vous gratouille.
Messieurs les moralisateurs allez donc dans la rue, mais pas avenue de la Bourdonnais. Ou dans les cafés, mais pas au Flore.
Écoutez les gens parler et tâchez de les comprendre, je pense qu'avec un minimum d'effort vous devriez y parvenir.
La langue de bois, il n'y a rien de pire. Un mien ami, aveugle, se définit par dérision comme un déficient visuel permanent. Heureusement qu'il a le sens de l'humour.
Messieurs les tenants de l'ordre moral bobo, appelez un chat un chat et un voleur un voleur et non pas une victime de la société.
Je profite de cet espace de liberté pour apporter tout mon soutien à monsieur Zemmour.
Rédigé par : Surcouf au poste de combat | 21 février 2011 à 08:33
Savonarole
Par pitié, pour cracher votre venin, ne vous sentez pas obligé de vous présenter en défenseur du "peuple" puis de flatter notre hôte.
Pour quelqu'un qui nous prend de si haut, ça fait petit bras.
Je préfère ceux "qui s'en balance[nt], et qui n'ont pas honte quand [ils] rient" (HFT)
Rédigé par : Alex paulista | 21 février 2011 à 03:04
Rédigé par : Catherine JACOB@Savonarole | 19 février 2011 à 20:13
Cath Ardant a raison, M'sieur Savo.
Si trouvez que cela ne balance pas assez, n'avez qu'à mener ici un peu de votre propre jus.
Faites trop le sniper.
Soit on se salit les pognes - que ce soit sans se mouiller les manches à la JDR, en nipponisant comme notre NO-limit Cath, ou en chaire condescendant comme le camarade Dingli, voire en Sarko défendant comme le fanta..ssin ledun - soit On se tait.
Drive west on sunset, to the sea, turn that jungle music UP !
AO
Rédigé par : oursivi@Savo | 20 février 2011 à 22:03
Rédigé par : sylvain | 19 février 2011 à 09:13
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait @ Sylvain | 19 février 2011 à 10:50
Le problème, JDR, n'est pas que notre Sylvain ne respecte pas les sujets, et encore moins qu'il s'attaque au politiquement correct, vous tapez mal, l'ami.
Le problème est qu'il finirait assez par constituer - à lutter sans discernement comme il le fait sans jamais la moindre concession aux orthogonales des thèses qui lui sont chères - un autre politiquement correct, l'ancien en fait, une semblable doxa sans mélange, tout aussi caricaturale et grotesque que celle qu'il pourfend, parfois à raison d'ailleurs, là n'est pas la question.
Relisant les premiers chapitres du "Voyage" à ma dulcinée franco-ukrainienne hier soir, j'étais surpris par ce mélange de genres et de points de vue du copain Bardamu, cette auto dérision dans l'incantation. Demander à notre front de taureau d'être digne de Céline serait bien entendu idiot... D'en retenir quelques vertus dans le penser contre soi-même cher à notre hôte et mis en abyme chez certains virulents, peut-être pas superflu.
Tout ce qui manque à notre Gaulois.
En plus d'un style.
Alex, merci.
Vous histoire m'en rappelle une autre. Un oncle toujours de notre monde qui m'avait fait lire ses souvenirs d'exode, où frais adolescent, il fuyait avec sa grand-mère poussant une charrette sur laquelle quelques trésors dérisoires brinqueballaient. Seul soutien réciproque encore debout, ils errèrent quelques jours et croisèrent au détour d'une clairière un jeune soldat allemand à peine plus vieux que celui qui deviendrait mon oncle, jeune gars égaré loin de son régiment, ne sachant s'il devait se rendre ou intimider les quelques civils croisés...
Malgré l'arme portée par cet autre gosse, celui-là semblait encore le plus effrayé des deux. Sur le front de l'Est, en Libye ou à Berlin, peu de chances qu'il en ait réchappé ; il n'a certainement rien donné à lire à qui ce soit soixante ans plus tard.
AO
Rédigé par : oursivi | 20 février 2011 à 21:50
Jean-Dominique Reffait,
Arrêtez de jouer les censeurs en utilisant un nous (on) de majesté quelque peu ridicule, car vous ne parlez qu'en votre nom propre et n'êtes pas le propriétaire de ce blog. Sylvain a le droit de s'exprimer comme tout le monde et s'il dépasse les limites, c'est à Philippe Bilger de l'apprécier, pas à vous.
Rédigé par : Laurent Dingli | 20 février 2011 à 18:42
@Pierre Antoine
Je suis bien d'accord avec vous lorsque vous dites:
On devient vieux le jour où l'on dit "de mon temps".
Je rajouterai, on devient vieux lorsqu'on succombe à la nostalgie.
Se rappeler "le bon vieux temps" peut être sympathique et agréable car on enjolive bien souvent ses souvenirs et on ne garde également, bien souvent, que les meilleurs.
Mais on ne vit que le temps présent et cela vaut bien tous les souvenirs.
Rédigé par : Surcouf au mess | 20 février 2011 à 10:45
Me sautent aux yeux les deux entre
guillemets du commentaire de Catherine
Jacob à Savonarole : "faire du bilger"
"confort intellectuel".
Ca me laisse stupefait.
Merci à Savonarole de nous donner de ses
nouvelles ; une petite précision toutefois :
hérétique, erratique ou intermittent du
spectacle ?
Rédigé par : calamity jane | 19 février 2011 à 23:15
Allez Savonarole, soyez pas bégueule !
Je vous crois maintenant dans une torpille, et plus jamais dans la torpeur.
Un p'tit effort, tant pis tant mieux, sinon...
Rédigé par : zenblabla@Savonarole | 19 février 2011 à 22:00
@Savonarole | 19 février 2011 à 16:43
"Lire Bilger est un plaisir, mais se taper les 101 dalmatiens qui veulent "faire du Bilger", c'est au-dessus de mes forces."
Euh, s'il y a bien d'un côté les cent et une petites fourrures en puissance sous la férule bienveillante et indulgente de « Pongo » ainsi que de l'autre, forcément, Cruella d'Enfer que tout un chacun s'efforce de fuir, bien évidemment. Mais entre les deux, Roger, Anita, Nanny, Jasper, Horace, Skinner tout de même. Non?
"Dans la masse de vos commentaires on n'arrive pas à en distinguer un seul qui se singularise ou qui ne sorte d'une grisaille proche du "Confort Intellectuel " de Marcel Aymé."
Vous pouvez développer. Juste pour nous aider à nous améliorer, SVP. Merci.
Rédigé par : Catherine JACOB@Savonarole | 19 février 2011 à 20:13
"Car figurez-vous qui si je n'écris plus ici, c'est parce qu'on s'y ennuie", écrit Savonarole.
C'est rigolo.
Rédigé par : Frank THOMAS | 19 février 2011 à 18:40
Allez bon week-end à tous et à lundi... peut-être.
Rédigé par : sylvain | 19 février 2011 à 18:34
Comme quoi un ordi qui rame, plusieurs clics mal suivis ni contrôlés ni vérifiés et voilà une affaire d'Etat.
Il n'y a pas de vice, de complot, de provoc pour les messages d'aujourd'hui, sauf que je me suis planté de sujet ; j'ai vu la page sauter à un moment et j'ai inscrit mon texte dans le mauvais sujet, le cadre étant trop loin du titre, je n'ai pas usé de la roulette pour voir si tout était compatible, par fainéantise sûrement, donc je m'en suis excusé auprès de M. Bilger, qui doit avoir une sacrée patience et pas qu'avec moi. J'essaierai de faire attention la prochaine fois ; en outre je suis sur de nombreux forums de discussions et voulant faire trop vite il m'arrive ailleurs ce qui m'est arrivé ici.
Par contre j'ai été scotché par le message de Savonarole :
Rédigé par : Savonarole | 19 février 2011 à 16:43
Criant de vérité, jamais je n'aurais osé l'écrire !
Je revendique ce qu'il dit : être un pétomane de foire à la voix grasse et embuée.
Mais nous sommes des millions comme ça ; faut-il nous exterminer et laisser les élites intellos bobos s'exprimer à notre place et même voter ?
That is the question.
Rédigé par : sylvain | 19 février 2011 à 18:33
@Bernard
« Tout ça pour dire aussi que je pense que la Justice ne se grandit pas quand elle condamne Zemmour. »
Sincèrement je ne vois pas bien le rapport de votre conclusion avec le contenu de votre commentaire. Mais ce n’est pas grave.
Rédigé par : Achille | 19 février 2011 à 17:49
@Savonarole
C’est un peu dur ce que vous dites, mais il y a du vrai.
Sylvain est un peu le bouffon de ce blog (au sens noble du terme). Il nous rappelle que quelle que soit notre place dans cette société, si importante soit-elle, nous ne sommes que des êtres humains.
Sans doute est-ce pour cela que Philippe Bilger laisse passer ses commentaires. Pour nous appeler à plus d’humilité. Message reçu !
Rédigé par : Achille | 19 février 2011 à 17:42
On s'en prend à Sylvain ?
On ne supporte pas la voix du peuple ici ? C'est vrai qu'elle est parfois grasse et embuée...
J'ai été un des premiers à le lui dire, et puis je m'en suis accommodé, estimant que chez Bilger une voix discordante de pétomane de foire nous distrayait un tantinet de vos longues compositions françaises assommantes.
Car figurez-vous qui si je n'écris plus ici, c'est parce qu'on s'y ennuie.
Que vous soyez de Droite ou de Gauche, on s'emmerde à lire vos commentaires.
Lire Bilger est un plaisir, mais se taper les 101 dalmatiens qui veulent "faire du Bilger", c'est au-dessus de mes forces.
Dans la masse de vos commentaires on n'arrive pas à en distinguer un seul qui se singularise ou qui ne sorte d'une grisaille proche du "Confort Intellectuel " de Marcel Aymé.
Soyez bon avec Sylvain. A trop vouloir l'exclure ou le brimer vous risquez de le retrouver à 23% en 2012.
Rédigé par : Savonarole | 19 février 2011 à 16:43
Je lis ce blog depuis pas mal de temps et bien des fois l'un ou l'autre des intervenants posta un texte hors du sujet proposé sans que son "stupide et incorrect" comportement soit doctement tancé.
Dans le cas de Sylvain,on tance soudain le comportement mais c'est le contenu qui gêne. Ca se voit comme le nez au milieu de la figure.
Si M. Bilger ne laissait que les commentaires dans le sujet, le blog serait moins long à lire et vous ne me liriez pas non plus en ce moment.
Tout ça pour dire aussi que je pense que la Justice ne se grandit pas quand elle condamne Zemmour.
Rédigé par : bernard | 19 février 2011 à 14:45
@GL @ J.-D. Reffait | 19 février 2011 à 13:28
"J'évite aussi les longs développements qui partent dans tous les sens ou sans vraie consistance."
Comment faites-vous pour savoir comment procède un texte avant de l'avoir lu ???
Rédigé par : Catherine JACOB@GL | 19 février 2011 à 14:09
Mon grand-père à fait les fronts grecs,
albanais et russes, mon arrière-grand-père
les lybiens et somaliens et ils ont
toujours été considérés comme des subversifs.
Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé n'est que pure
coïncidence.
Rédigé par : calamity jane junior | 19 février 2011 à 14:05
Faites comme moi. Ne lisez pas, ou pour vous amuser seulement et dans le cas d'espèce il y a matière.
Je ne lis pas tout et surtout pas un troll, qu'il soit bénin ou malin (http://fr.wikipedia.org/wiki/Troll_(Internet)
J'évite aussi les longs développements qui partent dans tous les sens ou sans vraie consistance.
Rédigé par : GL @ J.-D. Reffait | 19 février 2011 à 13:28
@ tous ceux qu'agace Sylvain, et Sylvain.
Il n'est pas de blog qui ne connaisse ce phénomène du commentaire hors sujet.
Il procède de deux causes.
Soit le commentateur ne comprend rien à rien, soit - et cela me paraît être le cas d'espèce - il le fait exprès, profitant d'une tribune pour faire connaître ses points de vue à tout prix, fût-ce au risque de dérailler.
A ce phénomène regrettable (en grande partie lié à l'anonymat) et, disons-le, gênant, le modérateur du blog peut apporter deux solutions.
La première, à laquelle Philippe apparemment ne veut pas se laisser aller, est de pratiquer le bannissement du gêneur
C'est efficace, mais brutal.
La seconde, c'est de laisser faire, en espérant que la qualité des articles et des commentaires finiront par persuader le spécialiste du dérapage hors sujet de se discipliner lui-même.
C'est plus long mais il me semble que c'est plus conforme à l'esprit de ce nouveau média qui cultive la totale liberté d'expression.
Une suggestion à Sylvain, cependant : votre dernier commentaire n'est pas dépourvu de bon sens et de pertinence. Mais pourquoi le placer ici ?
Il aurait été bien plus à sa place avec le récent article que que notre hôte a consacré à Philippe Muray.
Rédigé par : Frank THOMAS | 19 février 2011 à 12:24
Je vous souhaite bon week-end et espère que vous tiendrez compte de mes recommandations et mises en garde.
Les libertés sont menacées et les électrons libres cadenassés et verrouillés.
Méfiez-vous, tout ce que vous pourrez dire sera retenu contre vous, etc. Vous connaissez ??
Merci à M. P. Bilger de me permettre de m'exprimer à chaud ; c'est devenu une denrée rare.
Rédigé par : sylvain | 19 février 2011 à 12:21
« Veuillez m'excuser si je dévie encore une fois, j'ai pas de GPS... »
Oui c’est un peu une manie chez vous de choisir vos propres sujets de discussion plutôt que ceux proposés par Philippe Bilger.
Il est vrai que vos thèmes de discussion sont assez limités. Alors quand bien même vous auriez un GPS cela ne changerait rien à l’affaire.
Rédigé par : Achille | 19 février 2011 à 11:44
Non, Sylvain, on ne vous excuse pas. Vous en faites à votre guise, vous ne respectez pas les sujets proposés, vous ne comprenez rien à l'alternance du grave et du léger, vous plombez l'ambiance, vous déposez vos crottes sur le paillasson sans égard pour personne, vous vous moquez éperdument de ce que Philippe Bilger propose, seules vos obsessions sont dignes d'intérêt, vous êtes mal élevé, très mal élevé. Et c'est gonflant.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait @ Sylvain | 19 février 2011 à 10:50
Veuillez m'excuser si je dévie encore une fois, j'ai pas de GPS...
Mais il en va de l'intégrité de tous ceux qui croient encore qu'ils vivent dans un pays de liberté d' expression, bref de liberté tout court.
Après le procès Zemmour :
Ne dites plus clandestin mais candidat à l’immigration
Ne dites plus clandestin, immigré illégal, ni même sans-papiers, mais privés de papiers
Ne dites plus discrimination positive mais encadrement différencié (Belgique)
...
Ne dites plus quartier à majorité immigrée mais quartier populaire (tous les médias)
Ne dites plus ni crimes, agressions, violences, mais plutôt actes de délinquance ou incivilités. Et encore mieux bêtises ou faux-pas (France 2). Récent : les inconduites (CNRS)
Ne dites plus émeutes ou guerre des gangs mais incidents
Ne dites plus immigration mais mobilité européenne (Frattini, commissaire européen)
Ne dites plus immigré mais client (autorités finlandaises)
Ne dites plus bandes mais identités de quartier
Ne dites plus des bandes de noirs et d’arabes mais des jeunes qui se regroupent souvent sur des considérations ethniques (Belgique)
Ne dites plus enfants d’immigrés mais enfants issus de familles d’éducations éloignées
Ne dites plus attraper les voleurs mais lutter contre les délits d’appropriation (France)
Ne dites plus des vauriens font des graffitis mais des graffeurs habillent la ville de couleurs
Ne dites plus un voyou notoire mais un individu défavorablement connu de la justice
Ne dites plus mosquée mais centre culturel et religieux
Ne dites plus fusillade mais bagarre par balles
Ne dites plus Français moyen attaché à sa culture mais raciste (source FDS)
...................
.Ne me remerciez pas je ne demande qu'à aider...
Rédigé par : sylvain | 19 février 2011 à 09:13
@ jpledun
Mon grand-père n'a pas été fait prisonnier. Certains de ses camarades (dont certains amis d'enfance) sont restés sur la plage dans des trous et ont été faits prisonniers. Le jour où il y était les embarcations étaient là mais ça mitraillait sec et certains ne voulaient ou ne pouvaient pas atteindre les embarcations de tous types qui avaient été envoyées. C'est que pendant la Première Guerre mondiale, les prisonniers de la première heure n'avaient pas trop souffert de la guerre et évité l'horreur des tranchées. Mais l'histoire ne se répète pas toujours, et un tiers des prisonniers ne sont jamais revenus...
Rédigé par : Alex paulista | 19 février 2011 à 04:02
@ jpledun et oursivi
J'ai mis le lien ici et sous mon nom pour ceux qui veulent voir ces photos:
https://picasaweb.google.com/107364978639388683611/Dunkerque?authkey=Gv1sRgCLiTrIumxM6jDg#
Mon grand-père est sur un pied avec une main à la poche et l'autre en appui sur sa moto, à la Fonzie.
D'ailleurs, M. Ledun, l'histoire de votre grand-père me conforte dans une remarque que je me suis faite en relisant des rapports d'historiens sur Dunkerque.
Certains disent que le succès de l'évacuation vers l'Angleterre de plus de cent mille Français a été inutile parce que ceux-ci ont été faits prisonniers un mois plus tard. C'est totalement faux, car ceux qui sont rentrés en France libre sont restés tranquilles jusqu'en 43. Ils ont pu profiter des leurs mais aussi faire baptiser la nuit puis cacher des juifs dans des granges sans prendre trop de risques. Et quand ils ont été appelés pour le STO, ils se sont organisés, certains ont pris le maquis. Quand les Allemands sont arrivés pour occuper la France libre, pas mal de choses étaient organisées pour les titiller.
Alors que les prisonniers de Dunkerque n'ont pas eu le choix et sont directement partis travailler dans les usines allemandes, ou bien pire pour certains. Mon grand-père s'appelait Samuel, ce qui n'aurait pas aidé non plus s'il avait été pris par des nazis. D'ailleurs, quand les Allemands sont venus, ça n'a pas aidé.
Mais il savait que des alliés tenaces n'étaient pas très loin. Plus tard, il m'a encouragé à prendre l'anglais en première langue et non l'allemand.
Désolé cher hôte pour cette digression personnelle.
Rédigé par : Alex paulista | 18 février 2011 à 23:58
Le lien qui donne raison á Philippe de nous proposer sa réflexion sur ce "Journal"
Merci.
http://www.lagriffenoire.com/journal-impoli-un-siecle-au-galop-2011-1928-de-christian-millau--68-3478-0-
Rédigé par : jpledun | 18 février 2011 à 23:52
Sylvain a dit :
"Je dévie du sujet..."
---------------------------
Pas seulement !
Rédigé par : jpledun@sylvain | 18 février 2011 à 21:47
M.Alex paulista
Au moins nous aurons cela en commun :
Mon grand-père a également été fait prisonnier sur les plages de Dunkerque, mais lui, c'était dès le début du conflit.
Il s'est retrouvé en Silésie (Görlitz. Stalag 8 a) pendant toute la guerre.
La RAF n'était pas encore là pour « dégommer » les avions allemands...
Rédigé par : jpledun@Alex paulista | 18 février 2011 à 21:34
Monsieur,
Je ne sais pas si Jean-Dominique me dédie la dernière partie de son intervention ou s'il se la réserve personnellement. Dans le premier cas, c'est trop tard, dans le second c'est bien trop tôt.
Je pense que M. Millau, privé de son associé auquel il doit la pérennité de nos souvenirs culinaires (je n'ai pas dit gastronomiques), mon voisin par l'âge, ne l'était pas par le goût et j'abonde (ce sera bien la seule chose abondante en cette circonstance) quant à l'avis émis par mon fils - je suppose que nos liens de parenté sont assez connus. Les haricots verts, comme beaucoup de végétaux, se tolèrent cuits ou crus. A mi-chemin, c'est à ma langue comme à celle de ma famille, intolérable. Et il a fallu supporter cette mode pendant au moins deux décennies. En trichant avec les restaurateurs que je faisais jurer qu'il n'étaient pas dans le "Guide" abhorré, mais qu'on leur pardonnait, à défaut du Michelin, de n'être que dans le "Routard" de leur région.
Aussi bien, et quel que soit le prix que j'apporte, Monsieur, à l'amitié qui peut se nouer à n'importe quel âge, ne suis-je pas tenté de me fournir du livre de ce Hussard dont je crains que les avis, comme les brandebourgs, ne s'inspirent des haricots verts évoqués plus haut : à moitié dans un sens, à moitié dans l'autre.
Et puis, une confidence : les biographies des autres sont sans doute respectables. Mais je préfère, plutôt que de les lire, les écrire moi-même...
Rédigé par : Jean Reffait | 18 février 2011 à 21:27
Sept heures ; je vous lis
Huit heures ; j'achète le livre
Vingt heures ; mon bonheur commence...
Tant qu'il y aura des Millau, il ne faudra pas désespérer...
Merci, Philippe !
Rédigé par : sbriglia | 18 février 2011 à 20:38
@Frank THOMAS
« Et sans Nemmour et Zolleau comment faites-vous pour vous faire un avis sur un livre ?
Vous le lisez ! Pas possible ! »
Si je devais me fier à l’avis de Nolleau et surtout Zemmour, je ne toucherais plus un bouquin vu que la plupart du temps ils dézinguent tous les auteurs qui ont eu l’imprudence d’affronter leur jugement.
En fait je me fie à mon « feeling » et généralement ça marche.
Rédigé par : Achille | 18 février 2011 à 19:36
Je dévie du sujet...
Après leurs honteuses prestations : crimes d'innocents consécutifs à leur incompétence, grève caricaturale et insultante pour les victimes... voilà que la justice condamne Zemmour, par trouille de représailles et de paix sociale... on va dire comme ça puisque c'est la novlangue.
La « justice », tombée définitivement dans la boue, a montré son vrai visage.
Les magistrats nous disent une fois encore qu’il n’est rien à attendre d’eux.
La crainte de déplaire à la pensée unique restera bien sûr toujours la plus forte…
Et même si le sentiment d’écœurement peut dominer, prenons le message dans toute sa clarté :
1-Avoir voulu croire que l’institution judiciaire eût pu défendre la liberté d’expression n’était que chimère.
2-En condamnant la liberté, les petits juges n’ont pas seulement fait jouir les petits ayatollahs du multiculturalisme, ils ont aussi apporté un affluent de plus au fleuve de la légitimation du combat contre la dictature des associations antiracistes.
De quoi rallier, à coup sûr, encore quelques sceptiques…!
Tenez bon monsieur Zemmour, la partie ne fait que commencer…
Honte aux procureurs aplaventristes du politiquement correct.
Rédigé par : sylvain | 18 février 2011 à 19:11
@ Achille
Et sans Nemmour et Zolleau comment faites-vous pour vous faire un avis sur un livre ?
Vous le lisez ! Pas possible !
Rédigé par : Frank THOMAS | 18 février 2011 à 16:55
«On peut être un Hussard à tout âge. J'aurais même tendance à penser que ceux qui ont beaucoup vécu en sont souvent plus proches que les jeunes gens dont la fougue, l'audace intellectuelle et la culture sont généralement inversement proportionnelles à la mythologie du "jeunisme" dont on nous accable et qui, par contraste, les ridiculise.»
Disant cela, vous employez manifestement le terme de «Hussard » dans un sens métaphorique, celui qui veut que les hussards, comme les dragons et les grenadiers, soient souvent donnés comme le modèle de mœurs et de langage militaires, du sans-gêne ou même de la grossièreté qu'ils comportent, et qui va même jusqu'à en faire une sorte de délinquants.
Ex. « Vivre à la hussarde » qui signifie « vivre de pillage. », probablement du fait que la solde de ces soldats devait être l'objet de paiements seulement intermittents. Et en particulier sans doute, non pas ceux qui sont à l'origine de ce type de compagnie, les intrépides cavaliers hongrois au dévouement légendaire et dont l'uniforme aurait servi de modèle à celui que « Péguy compare, avec son imagination enfantine, cet uniforme (des normaliens-NDLR), à celui du fameux cadre de Saumur », ou encore « les escadrons de gentilshommes polonais, revêtus d'une armure complète, et suivis, comme nos gendarmes du moyen âge, de plusieurs serviteurs gentilshommes eux-mêmes », mais plutôt le corps franc des « hussards noirs » créé pendant la Révolution.
Quoiqu'il en soit, hongrois, polonais ou révolutionnaires, les hussards n'ont jamais été des courtisans et pas non plus leurs homologues slaves et germaniques que leur nom m'évoque irrésistiblement dans la mesure où parmi eux se compte l'un de mes aïeux qui a laissé en héritage à la grande majorité des hommes de ma famille, un franc-parler qui ne leur a pas fait que des amis!
Il s'agit de Michel JACOB qui, né le 18 novembre 1858 avait 12 ans lors de l'entrée en guerre du second Empire français contre l'Union des royaumes allemands derrière l'étendard prussien.
Sa défaite entraîna la chute de l'Empire français et la perte pour le territoire français d'une partie de l'Alsace-Lorraine dont cette partie de l'ancien Domaine des Ducs de Lorraine concernée par «Marienfloss, source d'eau vive, d'où jaillit le Rosaire» selon l'apparition mariale d’Adolphe ESSEN, vers 1429 : «la Vierge se tenait entourée de toute la cour céleste. Celle-ci lui chantait le Rosaire, avec les clausules de Saint Dominique. Au nom de Marie, tous inclinaient la tête ; à celui de Jésus, ils ployaient le genoux ; enfin, ils terminaient le chant des clausules par un Alléluia. Tous rendaient à Dieu de grandes actions de grâce pour tous les fruits spirituels produits par cette récitation, et demandaient à Dieu d’accorder à ceux qui réciteraient ainsi le Rosaire la grâce d’un grand profit pour leur avancement intérieur».
C'est là une vision qui authentifie ou sert d'argument d'autorité donc à un rite donné, ou encore à du rituel. Ce qui est en soi très intéressant.
Le couvent de MARIENFLOSS, ou Marie RIVULUS, a été fondé en 1238 par Matthieu II, duc de Lorraine. Les moniales cisterciennes, l’occupant depuis l’origine, vécurent, tout au long de leur histoire, dans la précarité, les conduisant à abandonner le couvent au profit des Chartreux dont le directeur spirituel de la duchesse de Lorraine Marguerite de BAVIERE alors réfugiée dans son château de SIERCK (à l'époque, Siirk ), cet Adolphe Essen cité ci-dessus, et à se transférer à l’abbaye cistercienne de FREISTROFF (Pays de la Nied).
Au même moment, Dominique de Prusse, l'un des frères chartreux de Marienfloss qui aurait eu des problèmes de concentration pour prier, inscrit noir sur blanc 50 formules (clausule), résumant la vie de Jésus. Il dispose ainsi d’un aide mémoire, lui permettant de prier dès lors sans trop de distraction.
Mis au courant, Adolphe Essen en fit profiter Marguerite de Bavière fille d'un comte palatin élu par la suite empereur germanique, autrement dit Marguerite de Wittelsbach (1376 † 1434) l'épouse que Charles II de Lorraine, dit le Hardi, délaissa au profit de sa maîtresse Alison du May dont l'inconduite notoire lui valu ultérieurement d'être empoisonnée, et la mère d'un duc de Lorraine femme, Isabelle 1ère.
La rose, se rapportant à Marie, est un symbole de joie, et concrétise la relation de Marie (Ave) à Jésus (Clausule ou Évangile). Et, la répétition des 150 Ave plantent, autour d’elle, un superbe jardin , une roseraie, un Rosaire. Aussi Dominique donne-t-il le nom de Rosarium à ce « nouveau » Psautier de Marie, composé alors de 50 mystères, peut-on lire sur le site de l'association de découverte, transmission et protection du patrimoine.
Ce Rosarium se retrouve dans dans les patronymes quelques uns des arbres généalogiques de la région dont le nôtre.
Bref, c'était juste pour situer l'endroit qui est resté fort longtemps un lieu de pèlerinage.
Pour en revenir à Michel JACOB, au lieu d'en faire un hussard, le sort des armes de la guerre de 1870 en fit ultérieurement un Uhlan, qui plus est de la Garde Impériale et qui plus est encore, possédant ses propres chevaux dont les livrets d'identité ont pu être conservés jusqu'à nos jours.
On confond souvent ces « Uhlan » dont le nom vient du tartare « Oglan » qui signifie « brave guerrier » et dont le casque arborait une éminence carrée, avec les escadrons de «casques à pointe» de sinistre réputation.
Tout cela pour dire que, décédé en 1916 à l'âge de 58 ans, mon aïeul qui en avait 54 au début de la 1ère guerre mondiale et ne l'a donc pas faite – ce qui, entre nous, ne l'a pas empêché d'en mourir – a été un "brave guerrier" au sens de "guerrier brave" qui a fait son travail comme le font de nos jours nos corps d'élite de quel qu’endroit de l'Europe que viennent leurs ancêtres, et non pas une brute sanguinaire et, personnellement, j'ai la faiblesse de tenir à ce qu'on fasse bien la distinction vu que ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants etc. etc. grandes gueules s'il en est quand il faut, et même la toute dernière génération qui, à six ans est déjà une sorte de hussard en miniature, ont toujours été mû cependant par une certaine conception de l'honneur. Malheureusement, c'est probablement du fait qu’une telle absence de distinction, ainsi que de l'ignorance généralisée des déchirements de l'histoire régionale, que certaines stèles funéraires de ce petit coin de Lorraine dont le comportement lors de la 2de guerre mondiale lui a valu un diplôme d'honneur de la part de la France, décerné en 1948, ont été l'objet d'un déplorable vandalisme.
« J'incline d'ailleurs à croire que pour être capable d'impolitesse, il faut avoir mesuré qu'elle est la rançon inévitable d'une personnalité qui s'acharne à préférer la vérité à la complaisance et la profondeur aux apparences même les plus adorablement civilisées. »
Nous, qui ne sommes pas polis...sés, mais bruts de décoffrage pour la plupart, je vous le confirme. Et accessoirement, je précise que personnellement cela m'a déjà coûté très cher. Mais, bon. Je fais des efforts pour m'améliorer et ressembler un peu plus au côté « Rosaire » de la famille...!
Bref, n'ayant pas lu le « Journal Impoli », je m'arrête là pour l'instant, car votre critique littéraire m'a vraiment donné envie de me le procurer et de le lire une fois que j'aurai terminé la biographie de Matteo Ricci, un jésuite à la Cour des Ming.
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 février 2011 à 16:19
Là, je ne peux pas dire qu'il en va de mes attachements...
Il s'agit sans doute d'un monde que je n'ai jamais rejoint.
L'affaire m'est semble-t-il d'autant plus intéressante qu'elle pose un problème lancinant, celui de notre acceptation du monde..., alors celui de nos frontières.
Nos ne voyons pas plus loin que les nôtres, le pourrait-on, et la sagesse de l'autre, celle qui agrandirait le monde où nous nous protégeons, peut-elle vraiment, car comment est son pouvoir?
La sagesse de l'autre,si elle s'accepte, paraît ne s'intégrer qu'éprouvée...
Comment est l'épreuve, et la consentir cela doit-il faire loi?
De mon côté, cela ne peut pas faire loi, jamais, et tandis que cela opère en séduction, le mieux est pour chacun sa part, sachant l'accotement des frontières envisageable, oser succomber.
Mais reléguant l'injonction...
Il faudrait presque légiférer, pour protéger ce que sont nos frontières, mais sans recourir à l'idée de la communauté des mondes qu'elles limiteraient, seulement pour protéger une sorte de subjectivité absolue.
Car des mondes contourés, on ne constate que leurs dépérissement en général, même quand la loi les observent pour protection. Ce n'est en soi pas surnaturel, c'est même humainement très acceptable, suivant l'idée même de la sagesse...
Rédigé par : zenblabla | 18 février 2011 à 14:54
"Le tout agrémenté de quelques photos prises en passant, comme par exemple d'un avion nazi dégommé par la RAF qui protégeait la zone de Dunkerque efficacement."
AP
Alléchante votre histoire, là !
Pourriez peut-être intégrer ici des photos, la belle Catherine Ardant en a lancé la mode. Et nous offrir un texte un peu plus charnu. La richesse d'un blog tient aussi à ses à côtés. La qualité des papiers de notre Philou, on la connaît et elle n'est plus à vanter. Mais là, c'est plus l'histoire du père grand qu'on a envie de voir revivre.
Allez, allez, faites pas votre timide.
Et Philippe est un garçon de trop de valeur* pour s'offusquer de ce petit détournement de son sujet du jour que de toutes façons des tas d'autres vont s'empresser de faire vivre.
AO
* ou comment forcer la main d'un acquiescement.
Rédigé par : oursivi@AP | 18 février 2011 à 14:26
J'associais C. Millau exclusivement aux petits légumes mal cuits accompagnant une particule homéopathique de poisson rose sèchement égarés au milieu d'une assiette un peu plus grande que la place de la Concorde. C'est ainsi que l'on se construit l'idée d'un bonhomme sévère et sans joie. Je suis donc passé à côté de son parcours d'écrivain comme si je devais m'écarter d'une portion de carottes bouillies.
Passé 40 ans, je me suis dit que je ne me gratterais plus pour exprimer ce que je pense. Avant cet âge, on se considère toujours en devenir, il faut composer. La jeune impolitesse est calculée, stratégique, étincelante si l'on en a les moyens pourvu qu'elle soit utile. Si elle est dénuée de calcul, elle est suicidaire, c'est l'impolitesse de Rimbaud. Les vraies rugosités de l'esprit ne sont admissibles qu'en accompagnement des rugosités physiques : les rides du visage pardonnent les aspérités de l'esprit. Faire semblant, passé un certain âge, n'est qu'une coquetterie ridicule. Il faut bien un jour se résoudre à n'être que ce que l'on est, faire fi des impératifs de la société, dire son fait aux illusions du monde. Parce qu'il faut bien se préparer à laisser la place, autant qu'elle soit nette.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 18 février 2011 à 12:13
Bonjour Philippe Bilger,
Après avoir lu votre billet on a vraiment le sentiment que le livre de Christian Millau semble être très intéressant. Mais vu que l’auteur fait partie de vos amis, je vous soupçonne de vous laisser aller à une affectueuse subjectivité, ce qui est un peu normal, remarquez.
Pour vraiment avoir une idée totalement impartiale de son ouvrage, le mieux serait encore que Christian Millau vienne le présenter à l’émission « On n’est pas couché » de Ruquier et qu’il passe entre les fourches caudines du tandem Eric Naulleau – Eric Zemmour et là on saura vraiment si « Le Journal impoli » est une petite merveille ainsi que vous le laissez entendre.
A ce sujet, un autre ami à vous, Bruno Gaccio, avec qui d’ailleurs vous avez écrit « Le Guignol et le Magistrat » en a fait la triste expérience samedi dernier. Le pauvre s’est fait littéralement étrillé par les deux Eric. En particulier par Eric Zemmour qui manifestement n’avait pas encore totalement digéré la tarte qu’il s’était prise dans la figure quelques jours plus tôt.
Manifestement son livre « La révolution ? On s’rappelle » ne les a pas convaincus. Mais je dois quand même rendre hommage à Bruno Gaccio qui a su prendre les critiques pour le moins virulentes de ces deux « critiques littéraires » autoproclamés sans broncher.
Il avait bien précisé que dans son livre il y avait une grande part d’autodérision. Là il a pu la mettre en pratique d’une façon plutôt digne, d’ailleurs. Rien que pour cela on aurait presqu’envie de lire son livre qui, en dehors du style peut-être un peu trop « dépouillé » aux dires des deux « experts » doit certainement contenir un certain message, si toutefois on prend la peine d’y prêter attention.
Mais le cynisme ne plaît pas toujours et surtout pas à Eric Zemmour qui lui préfère la perfidie.
Rédigé par : Achille | 18 février 2011 à 04:57
Aux yeux de leurs aînés les jeunes n'ont pas toutes les qualités, mais à mes yeux ils en ont une qui les vaut toutes : "Ils les remplaceront un jour".
On devient vieux le jour où l'on dit "de mon temps".
Mon temps à 64 balais c'est "aujourd'hui" !
Pour demain ? :
http://www.youtube.com/watch?v=p47IFUPO5Qk
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 17 février 2011 à 21:57
Pour résumer:
- Les jeunes gens seraient ridicules en général
- Ils ne seraient pas aptes à la "fréquentation de territoires d'où la bienséance est exclue".
- Quand il perd en justice, notre héros applique la peine, ce qui l'honore. Énorme.
- La modernité serait nulle, presque par principe.
- "On a besoin (...) de passer par les mêmes chemins que l'ami et de n'être jamais aux antipodes de lui. Les différences n'enrichissent pas, elles séparent." Voilà un bel exemple de phrase qui, en voulant combattre une idée reçue, nous envoie un bon gros cliché dans l'espace affirmant l'opposé. On n'en sortira pas...
- Pour finir, le culte de la modestie.
Trop de douceurs sans vraiment d'avant-goût du livre, cher Philippe, je vous le dis sans vouloir vous offenser... tout cela ne m'a pas convaincu.
Votre avis est plus une invitation pour certaines personnes ayant un profil similaire au vôtre, invitation à se reconnaître dans des généralités prémâchées.
Je suis sans doute trop jeune, moderne (mou, non, faut pas pousser !), pour être sensible à ces appâts. Vu d'ici, le repas paraît franchement insipide.
Puisque le livre est sur la traversée du siècle, une petite anecdote: ma famille vient de tomber sur le carnet où mon grand-père a consigné toutes ses étapes quand son groupe a été coincé à Dunkerque par la percée allemande, est parti en Angleterre en embarquant le 3 juin à 22h45 sur un auto-carrier pour revenir par le Duke of York le 7 au matin à Cherbourg. Le tout agrémenté de quelques photos prises en passant, comme par exemple d'un avion nazi dégommé par la RAF qui protégeait la zone de Dunkerque efficacement. Je sais maintenant que le 18 juin, il était dans le train, à la fin de son périple pour rejoindre sa famille.
Ces quelques pages et images toutes simples m'ont rempli d'émotion.
Rédigé par : Alex paulista | 17 février 2011 à 20:48