Les coups de menton inopportuns ne font mal qu'à ceux qui en usent.
Depuis plusieurs jours, Florence Cassez est revenue au premier plan de notre actualité. Condamnée à soixante années de prison par les autorités judiciaires mexicaines, pour complicité d'enlèvement et séquestration, elle n'a pas eu gain de cause dans son dernier recours. Immédiatement, un soutien fort s'est manifesté qui a culminé par la réception à l'Elysée des parents de Florence Cassez et de son avocat Me Frank Berton.
Il est difficile pour moi de traiter d'un sujet qui tient terriblement à coeur à mon ami Berton, remarquable et infatigable avocat. Mais je ne vais pas aborder la question de l'innocence de Florence Cassez. Pour parler brutalement, seules trois personnes y croient absolument : ses parents et Me Berton. Pour ma part, en dehors de la confiance que j'accorde à ce dernier - mais défendre c'est aussi noblement s'abuser, non ? -, je ne dispose d'aucun élément qui me permettrait d'être sûr de sa culpabilité ou du contraire (Le Figaro, Le Monde, Mediapart, France 2).
Aussi, ce qui m'importe, c'est de tenter de déterminer les raisons pour lesquelles la diplomatie judiciaire mise en oeuvre au plus haut niveau semble outrancière ou inadaptée. J'ai l'impression qu'avec Florence Cassez, on n'a pas cessé d'être dans la confusion, dans une forme d'ambiguïté qui renvoie d'ailleurs à beaucoup de précédents concernant le sort malheureux de Français à l'étranger. S'agit-il de venir systématiquement en aide aux citoyens français dès lors qu'ils sont accablés par un destin hostile, qu'ils aient été condamnés ou simplement victimes d'aléas malencontreux ? S'agit-il au contraire de s'impliquer dans un combat où sans véritable connaissance on cherche à toute force à démontrer l'injustice d'une condamnation et donc la certitude d'une innocence ? Parce que, selon le registre choisi, la démarche de l'Etat, si ce dernier estime de son devoir de s'engager à ce point, ne peut pas être la même.
La France a-t-elle d'ailleurs privilégié l'une des branches de l'alternative ou bien s'est-elle efforcée, à ses risques et périls diplomatiques, de jouer sur les deux tableaux à la fois ? S'attacher à porter assistance à notre compatriote et, en même temps, battre en brèche la démocratie mexicaine qui l'aurait peu ou prou condamnée de manière inéquitable. Le premier objectif, qui paraissait être le plus légitime et le plus efficace, au fil de l'actualité s'est trouvé réduit au profit du second qui, pourtant, cumulait le double désavantage d'humilier le Mexique et d'être quasiment impossible à atteindre, sauf à espérer un revirement miraculeux de la justice mexicaine.
En effet, comment analyser autrement l'entrée dans un rapport de force, dans une escalade dont la première marche serait déjà excessive, quand Michèle Alliot-Marie d'emblée menace de supprimer l'Année du Mexique en France ? Attitude dénoncée si justement, et il a été l'éclaireur, par Vincent Jauvert (nouvelobs.com). Quoi d'autre qu'une terrible blessure d'amour-propre national pouvait résulter de ce décret extrême, d'ailleurs vite amendé mais le mal était fait. Ensuite, la mise en cause de l'Etat de droit mexicain, comme si nous étions une démocratie parfaite en face d'une justice "en voie de développement", n'a fait qu'aggraver un processus infiniment mal engagé. Evident que pour se situer dans le registre de l'innocence de Florence Cassez, de telles poussées d'hostilité étaient non seulement inutiles mais contre-productives.
J'ose soutenir que l'apothéose dans l'imprudence a été proposée par le président de la République quand il a manifesté l'intention de dédier cette Année du Mexique en France - dont le Mexique, et ce n'était pas inattendu, s'est retiré - à Florence Cassez ! Qu'on songe à la condamnée ou à la Française, aux crimes reprochés ou à la malheureuse enfermée, cette dédicace me semble relever plus d'un élan démagogique, d'un hommage inopportun et dangereux que du coeur qui, républicain, a tout de même le droit d'être lucide. Quoi qu'ils pensent de Florence Cassez, dans leur for intérieur combien de Français sont enthousiasmés d'être ainsi mis à contribution dans cette aventure où la France en fait trop et le Mexique forcément de moins en moins (20 Minutes, Libération) !
En réalité, à l'encontre de ce tintamarre, de cette diplomatie de "la mentonnière", pour satisfaire la seule finalité plausible - faire exécuter la peine par Florence Cassez en France, quelles que soient les disparités, non insurmontables, entre les deux pays pour la nature des sanctions -, il aurait convenu de faire preuve de modestie et de retenue. La moindre des choses aurait été de ne pas venir avec une parole ostensiblement conquérante pour persuader un pays, qui la détient, de nous faire retour d'une Française. Florence Cassez l'a bien saisi qui en exprimant son angoisse a dissuadé les arrogants et les imprudents qui voulaient encore plus "se payer" le Mexique et donc l'accabler, elle, encore davantage. Me Berton aussi qui, malgré l'intensité de ses répliques judiciaires, n'a jamais rendu tout compromis impossible sur ce plan.
Il est encore temps de choisir clairement. Dans le silence et la discrétion, parvenir à faire revenir Florence Cassez en France. Ou continuer, dans le bruit et la fureur, à prétendre faire disculper une condamnée au Mexique.
Il y a des millions de Florence Cassez dans le monde, sa situation est tragique, battons-nous pour que la vérité ait lieu !
Rédigé par : istern | 15 novembre 2011 à 21:39
Comment comprendre que des personnes haut placées, comme on dit, puissent engendrer des situations pareilles ? C'est vraiment incompréhensible et tout cet argent perdu suite à l'annulation d'expositions culturelles...
Mon fils rentre du Mexique et me dit que malgré ce fiasco diplomatique les Mexicains aiment beaucoup les Français...
JA
Rédigé par : JA | 06 mars 2011 à 20:51
"Pour ma part, en dehors de la confiance que j'accorde à ce dernier - mais défendre c'est aussi noblement s'abuser, non ? -, je ne dispose d'aucun élément qui me permettrait d'être sûr de sa culpabilité ou du contraire"...
Si être avocat c'est parfois "s'abuser", c'est avant tout croire en la présomption d'innocence, qui implique que "lorsqu'aucun élément ne permet d'être sûr de la culpabilité", on en vient à conclure au contraire.
Rédigé par : Me B. | 23 février 2011 à 16:31
Pour y voir un peu plus clair dans la situation de Florence Cassez :
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/florence-cassez-ceux-qui-l-accusent-ceux-qui-la-defendent_963186.html
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 23 février 2011 à 00:16
Cher Philippe,
Revenant devant un écran trois jours après la publication de votre remarquable billet, et après lecture des commentaires très inégaux qui l'ont suivi, je ne peux que vous complimenter : à vous l'équilibre, la justesse et la nuance. Je suis parfaitement d'accord avec votre point de vue.
Et puis vous me livrez une perle à votre façon : "mais défendre c'est aussi noblement s'abuser, non ?" qui pourrait être mis en exergue d'un essai à écrire : "pourquoi je n'aime pas beaucoup les avocats", sous-titre : "on ne peut vraiment respecter que ceux qui recherchent la vérité et défendent l'intérêt général".
Rédigé par : Jiel | 19 février 2011 à 13:57
C'est fou comme les Français s'intéressent á la politique étrangère depuis peu.
Moi qui vis en dehors du territoire depuis perpète, je le sens plutôt différemment :
Mépris, incompréhension, peur de l'étranger, horreur des langues étrangères...
Mais quel plaisir de voir tout ces Français s’'inquiéter soudainement de l'image de la France.
Euh... venez donc voir sur place, enfin, il faut un peu voyager, mais cela vaut le coup pour se faire une opinion (sur l’image de la France).
Rédigé par : jpledun | 18 février 2011 à 21:21
Bonjour à tous
Soixante ans de prison pour complicité, c'est ridicule. Elle ne fait pas de trafic de drogue, elle n'a tué personne. Même en Chine ou en Asie, en général on ne condamne pas un étranger pour ça. Laissez la justice en dehors de la politique. Avec cette affaire l'Année du Mexique est fichue.
Rédigé par : tran thovu | 18 février 2011 à 20:56
C'est bien, on avance dans l'immobilisme...
C'est pas comme ça que la France va se faire des copains, lol, encore une fois à cause d'une poignée de personnes incompétentes, on passe pour des navets !
A cause de ça, des centaines d'expositions et cie sont en sursis, des milliers de personnes qui n'ont que faire de cette affaire sont ou seront privés d'échanges culturels, comme Martine Aubry qui déboule de nulle part pour dire qu'elle a annulé l'exposition à Lille sur le thème du Mexique et trois jours après l'expo a quand même lieu, il faut tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de balancer des choses, surtout à ce niveau-là, ça peut faire des dégâts !
J'ai quand même du mal à imaginer que Florence Cassez vit avec un type depuis x années et n'est pas au jus de ce qu'il fait !!?? Y a pas de fumée sans feu, il faut relativiser certes mais il ne faut pas être naïf non plus.
Malheureusement à cause de certains de nos politiciens qui manquent de diplomatie et de tact, ils ont condamné, je le crains, cette fille à rester dans ce pays pour un sacré moment...
Rédigé par : THOM | 18 février 2011 à 16:03
@Osbtpcqnmlp!
Bide avec les Maghrébins.
Bide avec les Africains.
Bide avec les Américains.
Bide avec les vains sur vingt.
Bide ....
...
Bide avec les Mexicains.
Ce Président, il va bien falloir à un moment ou à un autre le soutenir, Lui-même.
Ne serait-ce pour qu'il soit honorablement battu aux élections...
Je n'ai que rarement soutenu les électeurs des Présidents, mais je reconnais aux Président la difficulté qui leur échoit, celle d'être bizarrement voté!
Quant à MAM et Messico....MaMaMam Mama-rylèéne
Oh mama MAame...
Ooh maamaMAaM
OhmamaMAN,mamaMAM,Oh Mama MAM,
MAM MAM MAM, maMA RYLÈNE!
Rédigé par : zenblabla | 18 février 2011 à 13:57
Dites, Laboca, lorsque votre ami ne se bat pas pour la réception "en grande pompes" de votre "ami" le démocrate Kadhafi, vous approuvez encore tout ce qu'il a écrit dans son long commentaire?
Rédigé par : Herman | 18 février 2011 à 11:44
"..qui y réfléchiront quand des Mexicains seront dans la même situation que Florence Cassez, victimes d'une mise en scène médiatique."
Alex
Alex, franchement, ne croyez pas qu'il font face à des problèmes autrement conséquents que de ces frivolités télénovelesques ?
Son cas - très probablement de l'ordre de la complicité - ne méritait pas plus de dix ans de prison, là nous sommes d'accord.
Par contre, si vous voulez la condamner à mort, plus une partie de ceux que devriez envoyer à cette t(a)âche en ce brutal là-bas, essayez de la sorte ; ils tireront d'abord, regarderons ensuite.
AO
Rédigé par : oursivi | 18 février 2011 à 10:46
Je remercie LABOCA pour les précisions nuancées de son commentaire du 17 février 2011 à 15:23.
En effet si je ne l'ai pas développé, c'est simplement pour paraître moins long aux lecteurs, je viens donc par la présente confirmer vos affirmations, vous êtes généralement dans la vérité avec une nuance pour l'avenir politique de DSK, car avant que d'être élu président, il faut gagner les élections !
L'histoire ne retiendra donc pas les détails où la mémoire de mes camarades repose en cette terre africaine: qu'elle te soit légère.
J'ai souvent rendu compte, dénoncé les dérives, averti l'exécutif en poste, comme d'autres l'ont fait avant moi, hélas parfois sans résultats et des millions d'africains ont payé de leur vie les égarements et l'aveuglement d'une politique étrangère des réseaux Foccart et autres au profit de l'efficacité momentanée de l'exploitation des ressources africaines par l'aide et la coopération technique.
http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2010/09/niger-la-s%C3%A9curit%C3%A9-des-mines-duranium-en-question.html?cid=6a00e008d663eb8834013487d1631c970c#comment-6a00e008d663eb8834013487d1631c970c
La guerre au Zaïre... Congo, au Tchad, c'était aussi cela, où je salue le courage et l'abnégation humaniste de notre camarade Yves qui l'a bien décrite; c'est hélas encore d'actualité:
http://operationtacaud.wordpress.com/
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 18 février 2011 à 03:50
Vous employez des mots que notre président ne connaît pas, sa maîtrise du français étant notoirement insuffisante : "il aurait convenu de faire preuve de modestie et de retenue."
Mais nous avons le gouvernement que nous méritons. N'oublions pas que la haute magistrature porte une lourde responsabilité pour avoir classé sans suite une affaire qui ne manquait pas de matière, ce me semble, car une inculpation pour prise illégale d'intérêt, avec amende et prison possibles, aurait probablement coulé la candidature de NS... Comment contester la chose jugée ou plutôt classée ? Mais on peut toujours relire les faits et se faire son opinion :
http://www.marianne2.fr/Sarkozy-veut-il-enterrer-les-affaires-2-L-appartement-de-Sarkozy_a80611.html
En lisant dans le Canard la nomination du fils Tiberi à un haut poste contre l'avis unanime (!) de la commission d'évaluation, j'ai cru à une blague, mais ça a l'air vrai... Comment demander aux Français d'être honnêtes dans cette ambiance de république bananière ?
Rédigé par : Krokodilo | 17 février 2011 à 18:09
J'aime tout ce qu'a écrit l'intervenant répondant au nom de "On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus", ci-après Notre Ami.
Outre qu'il possède une information fiable, Notre Ami est un analyste perspicace.
Rien à ajouter à ce qu'a dit Notre Ami.
J'apporterai simplement une nuance sur un point important.
Si les Etats-Unis ont initialement participé au complot de la France et de l'Union européenne contre Gbagbo et le peuple ivoirien, il n'en est pas moins vrai qu'Obama a ensuite reconnu avoir été induit en erreur par les Européens au sujet de la Côte d'Ivoire. Depuis lors, Obama a réexaminé sa position en faisant clairement comprendre aux Français et aux Européens que les Etats-Unis ne cautionneront pas une manœuvre néo-coloniale en Côte d'Ivoire.
On sait maintenant que si la France et l'Union européenne ont décidé de mener une guerre à Gbagbo et au peuple ivoirien, c'est pour empêcher la réalisation du processus devant aboutir à la mise sur pied en Côte d'Ivoire d'une monnaie nouvelle, en remplacement du franc CFA.
Nombreux sont les Français qui ne connaissent pas les raisons du désordre que la France et l'Union européenne cherchent à créer en Côte d'Ivoire.
Pour Gbagbo, la situation commence à s'améliorer définitivement puisque les Etats-Unis ont décidé de ne plus embêter le pouvoir ivoirien.
Obama veut chasser tous les dictateurs sévissant dans les pays d'Afrique francophone et possédant de nombreux et puissants comptes bancaires privés en France. Il a compris que Gbagbo, étant l'un des rares dirigeants francophones africains intègres, pourrait lui permettre de faire dégager Déby, Bozizé, Kabila, Sassou Nguesso, Ali Bongo, Biya, ces dictateurs prédateurs soutenus par Paris et venus parader sur Les Champs-Elysées lors du dernier défilé du 14 juillet.
Gbagbo - qui n'a pas pris part à ce défilé - tient à préserver l'amitié entre le peuple français et le peuple ivoirien. Il a récemment expliqué à la télévision américaine qu'il attend le changement de régime en France en 2012 pour entreprendre le renforcement des relations entre son pays et la France.
Je pense qu'une arrivée au pouvoir en France de Strauss-Kahn permettra une nouvelle ère dans les relations entre la France et les pays d'Afrique francophone.
En effet, en tant que directeur général du FMI, Strauss-Kahn est nécessairement tombé sur des rapports officiels à partir desquels il a pu mesurer le niveau de corruption et de détournements de fonds publics par les régimes dictatoriaux africains soutenus par Paris. Je reste convaincu que Strauss-Kahn, au sortir de son expérience à Washington, ne pourra plus avoir les réflexes de la majorité des politiciens français dans leur façon de concevoir le rapport de la France à l'Afrique francophone. Strauss-Kahn, une fois devenu chef d'Etat en France, deviendra l'allié d'Obama dans sa mise en œuvre d'une politique de transparence publique en Afrique.
Rédigé par : LABOCA | 17 février 2011 à 15:23
Cher Philippe,
Coupable ou pas ? Mais qu'est-elle allée faire dans cette galère ? L'avocat de Melle Cassez est assurément excellent puisque vous le dites, il a fait preuve toutefois d'un manque absolu de clairvoyance en pensant que les pouvoirs publics/politiques français allaient traiter ce dossier sans arrière-pensées. Après Ingrid B dont on nous a rabattu les oreilles alors qu'elle était allée se jeter toute seule dans la gueule des FARC il était tentant pour Nicolas S de se pencher sur le cas de Florence C espérant avoir un joli succès à son crédit pour 2012. il aurait été plus efficace et logique de traiter cette affaire en respectant le Mexique - indépendamment de ce que l'on peut penser de son système judiciaire (directement inspiré du nôtre). Maintenant les rodomontades et autres mouvements de menton permettant de s'afficher aux JT sont d'un meilleur effet ici ! Pauvre Florence dire que si elle est libérée elle sera amenée à remercier celui qui aura certainement contribué à lui valoir quelques temps supplémentaires de détention.
Rédigé par : Nicolas | 17 février 2011 à 14:50
Chère Jeanne, la question n'est pas tellement sur le Mexique en général. La même histoire aurait lieu aux USA que l'on en serait tout autant révolté. Outreau me révolte et c'est en France (ok, dans le ch'nord).
La question n'est pas non plus d'évaluer à travers les coupures de presse la culpabilité de Florence Cassez.
On évalue juste le ridicule du procès.
Le vrai problème est que cette femme a été condamnée à pire que la mort dans un procès où tous les éléments à charge qui étaient vérifiables ont été contredits, où la manipulation d'images a été prouvée (et admise), où tout ce qui reste se résume à des témoignages. Témoignages qui ont soit été modifiés à 180 degrés plusieurs mois après quand les prétendues "preuves" ont fait pshitt, soit incohérents avec le passeport et obtenus sous la torture.
L'innocence de Florence Cassez n'est pas prouvée - je n'en sais rien, mon impression est qu'elle se doutait de quelque chose de trop lourd et qu'elle fuyait prudemment cet homme - mais on ne peut pas la laisser se faire enfermer 60 ans sans qu'elle ait droit à un procès un minimum honnête !
Et au diable l'Année du Mexique (même si je regrette que cette histoire y soit mêlée), les nachos et les burritos.
Si les Mexicains sont machos ils comprendront qu'on est aussi des latins et qu'on n'aime pas se laisser emm...
On a sûrement tort sur l'Année du Mexique et les coups de menton, mais sur le fond tout le monde sait qui a raison. Même eux, qui y réfléchiront quand des Mexicains seront dans la même situation que Florence Cassez, victimes d'une mise en scène médiatique.
On n'a qu'à étouffer l'histoire et organiser son évasion plus tard avec la DGSE. Les pays d'Amérique Latine (pas trop le Mexique, c'est vrai) ont abrité des nazis et sont venus assassiner des opposants politiques en Europe avec l'opération Condor. On peut bien aller y chercher une femme victime d'une machination, quitte à la rejuger en France.
On pourra peut-être la condamner à 5 ans de taule pour complicité passive, et la relâcher puisqu'elle les aura déjà purgés.
Je sais, c'est contraire à toutes les règles, mais au diable les règles quand l'esprit de justice est tant bafoué dans un procès.
Rédigé par : Alex paulista | 17 février 2011 à 14:03
"Pour ne pas donner une image d'anti-sarkozyste primaire..."
Herman
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Il y a encore du travail...
Rédigé par : jpledun | 17 février 2011 à 12:53
"vous m'opposez Jade Latargere, jeune française rédactrice du "petit futé du Mexique".
Jeanne
Il faut avant tout que sachiez que Laurent est notre Speedingli à nous.
Il est un peu long à la comprenette mais à la course... il est imbattable.
Et futé, avec ça ! Une vraie pepito, chez Philippe. Le problème est qu'il tombe toujours face chocolat ; mais, on y travaille.
Si Sarko et M(i)AM ne font de bévue, on va arriver à en faire un historien très présentable.
En tout cas en histoire drôle, il est déjà imprenable.
AO
Rédigé par : oursivi | 17 février 2011 à 12:25
Je ne connais pas la situation au Mexique aussi bien que semble la connaître M. Laurent Dingli.
Je me contenterai de dire qu'à la diplomatie de la canonnière à succédé celle de la mentonnière.
Les pieds nickelés de l'arche de Zoé à qui vous aviez consacré un article intitulé "Une justice de couleur" en sont également un exemple.
Peu importe ce que l'on pense du président du Tchad Idriss Déby, du président mexicain, à juste titre.
Il faut raisonner seulement : ont-ils oui ou non commis un délit ? Les preuves sont-elles irréfutables ou non ?
S'il y a des éléments qui donnent à penser que de très sérieuses présomptions militent en faveur de la culpabilité, alors, la prudence est autant de mise en matière diplomatique.
Rien n'est plus agaçant que des donneurs de leçons qui n'ont pas tous les éléments face à d'autres personnes : cela contribue à braquer encore plus.
Aussi, de la même façon qu'il eut mieux valu jouer la modestie pour l'affaire de l'arche de Zoé (surtout que des poursuites ont été après engagées par la justice française), il convient de faire étudier le dossier par des magistrats français et des diplomates de près avant de faire toute déclaration diplomatique, pour éviter de desservir encore plus Florence Cassez.
L'arrogance mêlée de condescendance des autorités française est INUTILE et risque de renforcer le caractère TRAGIQUE de la situation de Melle CASSEZ (dont je ne sais, à la lecture de tous les journaux si elle est effectivement innocente ou coupable).
Rédigé par : Jean-Nicolas GILLOT | 17 février 2011 à 11:14
Je pense qu'il y a plus de trois personnes convaincues de l'innocence de Florence Cassez. Je suis la quatrième et il faut en ajouter quelques autres. Quant à ceux qui sont persuadés qu'elle est coupable (et que je n'aimerais vraiment pas voir siéger dans un jury populaire tant ils sont prompts à juger malgré leur méconnaissance complète du dossier), j'aimerais juste savoir ce qu'ils pensent d'une arrestation qui a été complètement bidonnée (le ministre responsable a dû le reconnaître en direct à la télé face à une Florence Cassez qui intervenait par téléphone) ainsi que de toutes les irrégularités et contrevérités qui, même au Mexique, amènent de plus en plus de personnes (l'Eglise, un ancien ministre de la Justice, de plus en plus de journalistes, etc.) à se poser des questions sur la culpabilité de cette jeune femme.
Pour l'accusateur N° 1 de Florence Cassez, devenu Ministre de l'Intérieur et humilié en public, l'affaire est personnelle. Oubliant que depuis le début de l'année les règlements de compte entre cartels de la drogue ont fait plus de 300 morts, il préfère accrocher à peu de frais une petite Française à son tableau de chasse. C'est plus décoratif. Et beaucoup moins risqué.
Rédigé par : catherine A. et de 4 | 17 février 2011 à 10:49
Au risque de me répéter: "Dos adevinos hay en segura : el uno, experiencia ; y el otro, cordura." Jeanne.
Si vous traduisiez en français à la suite, peut-être n'auriez-vous pas besoin de vous répéter !
Rédigé par : Herman | 17 février 2011 à 10:24
M.Dingli, je ne peux que m'incliner respectueusement à la prise de connaissance de vos sources. J'évoque Maria de Lourdes Aranda Bezaury et vous m'opposez Jade Latargere, jeune française rédactrice du "petit futé du Mexique".
Je ne vais donc pas aborder les travaux du 11° foro - auxquels P. Lellouche, aujourd'hui taisant, participait le 4 novembre dernier - vous me rétorqueriez, en citant certainement Sergio González Rodríguez, que trois cents femmes ouvrières ont été violées, torturées et tuées à Ciudad Juárez entre 1993 et 2003.
Quant à transparency international, ses derniers rapports, vous l'avez constaté, évoquent et saluent justement les efforts manifestes de l'Etat fédéral en matière de lutte contre la corruption. Le caractère fédéral, depuis 1824, est une donnée fondamentale pour qui veut appréhender les "E.U" mexicains sans tomber dans la généralisation sommaire.
Je ne veux pas abuser de l'hospitalité de notre hôte mais, pour répondre à votre condescendante ironie à mon endroit, je conclurai qu'en effet, de peur de trahir sa complexité, je commence seulement, après un demi-siècle de fréquentation, à connaître le Mexique...
Je vous l'accorde cette complexité ne donne pas de la valeur, elle rend simplement moins accessible la compréhension de l'autre. J'en suis consciente. Puissiez-vous l'être également.
Au risque de me répéter: "Dos adevinos hay en segura : el uno, experiencia ; y el otro, cordura."
Rédigé par : Jeanne | 17 février 2011 à 09:11
Bonjour à tous et à toutes,
Voici un article pêchu dont je recommande la lecture :
http://www.jacquesthomet.com/2011/02/16/affaire-cassez-les-outrances-de-son-avocat-frank-berton-ne-lont-pas-aide-pour-avoir-confondu-le-mexique-avec-outreau/#comment-12352
Bonne journée,
Cordialement,
FV.
Rédigé par : Frédéric Valandré | 17 février 2011 à 09:10
Le parjure de la diplomatie politique française, tour d'horizon
A travers cette gestion désastreuse de l'affaire Cassez nous avons atteint le fond car c'est toute la politique étrangère de la France qui est définitivement au tapis. Avec à sa tête MAM qui a multiplié les parjures en soutenant devant l'assemblée le régime dictatorial Ben Ali en offrant nos services d'expertises policiers et d'aides en tout genre, lorsque ceux-ci assassinaient le peuple. Ses mensonges à répétition lors de ses "vacances tunisiennes" de déclaration en déclaration comme par exemple : "La détention de Cassez est un déni de justice" que je me demande quelle sera la prochaine grosse bourde qui sortira prochainement de sa bouche à un point tel que tous les paris sont ouverts ! MAM doit démissionner.
Ne parlons pas même de Notre Seigneurie dans son domaine réservé qui par une pirouette diplomatique, a dédié l'année du Mexique à la française Florence Cassez dont la détention se transforme ainsi en une affaire d'Etat au grand dam du Mexique qui l'a annulé ! Mais il nous a habitué à la destruction de la politique étrangère française depuis son élection par son incapacité et son incohérence à résoudre quelque affaire qu'elle soit dont il porte seul la responsabilité avec ses ministres.
_Niger: morts de nos trois otages français au Maghreb et de 3 policiers nigériens. Juppé a déclassifié le 21 janvier à l'issue d'une procédure express de huit jours, suite à l'avis rendu par la Commission consultative du secret de la défense nationale, les documents demandés par le procureur. Comme quoi cela peut aller très vite mais dans l'affaire Karachi le juge Trédivic se heurte à un mur !
_Afghanistan: Les morts de nos 41 soldats tombés au champ d'honneur en Afghanistan depuis mai 2007. Pas même Bush junior ne nous a demandé de l'aide ! Si nous avions une légitimité en 2001 pour aider l'oncle Sam, notre allié, à chasser le régime d'Al Quaïda qui fut une mission accomplie en fin 2002, date à laquelle nous aurions dû nous retirer, le renfort de l'armée française sur ce sol est de son fait et ce n'est pas notre guerre contrairement aux mensonges qu'il vous raconte ! Je ne vois pas la France s'enorgueillir à soutenir le régime Karzai, le plus corrompu de la planète et le premier producteur de stupéfiants ! Ce qui nous coûte la bagatelle de 853 millions d'euros annuels.
_Liban : La démission des ministres libanais, qui a mis un terme au gouvernement dirigé par Saad Hariri, est un autre signe très fort de l'échec de sa politique arabe. Il s'était pris des rendez-vous près de Bachar El-Assad, au grand dam des Américains, dans l'espoir de trouver un soutien. Je ne vois pas en quoi le Liban sortirait de cette crise grâce à son "groupe de contact". Je vois plutôt là les prémisses d'une guerre civile.
_Afrique : Il avait promis de rompre avec la politique des réseaux et d'être l'ennemi des dictatures, suscitant beaucoup d'espoir en Afrique. Sa fête électorale sur le yacht de son copain Bolloré, acteur économique très controversé en Afrique, ne m'a jamais convaincu. Son discours à Dakar en 2008 a provoqué un tollé désapprobateur : "le drame de l'Afrique, c'était que l'homme africain n'était pas assez entré dans l'Histoire... /.. la Françafrique c'est fini". Ben non c'est toujours pas fini !
Notre intervention militaire française au Tchad (je vous rappelle que cela fait plus de trente ans que nous sommes présent militairement), le 1er février 2008, qui permit à Idriss Deby de sauver sa tête et son pouvoir, a achevé de me confirmer sa politique africaine. Au Gabon en 2010, il apporte son soutien a Ali Bongo (fils d'Omar), tout en démentant qu'il ait été le "candidat de la France" lors la dernière présidentielle ! Et puis le coup d'Etat réalisé sur la demande express américaine avec des élections truquées contre Gbagbo !!!
La réception de Kadhafi au château en grande pompes et sous sa tente...
_L'Union européenne : Les relations franco-européennes et notamment franco-allemandes n'ont jamais été aussi mauvaises que sous sa présidence. Assurant la présidence tournante de l'Union européenne en pleine crise financière, fidèle à sa gesticulation politique habile à grand renforts médiatiques qui n'ont pour but que de brasser de l'air !. Mais très vite, les tensions sont apparues avec les partenaires européens. Pour atteindre leur summum au moment de la crise grecque et de la crise de l'euro. Les divergences de politiques économiques avec l'outre-Rhin et ailleurs sont toujours d'actualités. D'autre part sa politique française maladroite d'expulsion des Roms, en 2010, a provoqué l'indignation de la Commission européenne et du Conseil de l'Europe qui ont menacé la France de sanctions !
Le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan et d'un coût pour le contribuable de 4 milliards d'euros sur le quinquenat non budgétisé car il a oublié que cela coûtait de l'argent ! Il était soi-disant soumis à la Politique Européenne de Sécurité et Défense; or il n'a jamais pratiqué une politique dans ce sens mais privilégiant le matériel américain que l'on achète sur étagère (armements bouclier anti-missiles etc...) Nous ne sommes plus qu'un vassal et un bras armé de la politique hégémonique américaine. La PESD est donc morte avant que de naître ! Du "mini traité" qu'il a fait passer, que le peuple français avait refusé lors du référendum et pour lequel il n'a pas été de nouveau consulté est un déni de démocratie très grave. Je n'ai pas les moyens d'entretenir comme mes concitoyens trois états-majors mais ma préférence est européenne !!!
_Haïti : Le retour de l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier a suscité de nombreuses interrogations sur le rôle qu'il a joué. Il a eu beau se défendre de n'y être pour rien, je me pose la question et les Haïtiens aussi : pourquoi Bébé Doc muni d'un passeport français a pu passer les contrôles aéroportuaires sans être vu ?
_L'Union pour la Méditerranée (UPM); connotation de son parti UMP. Lancée sur son projet de la folie des grandeurs en grande pompe à Paris en 2008, l'UPM, qui regroupe les 43 pays dont les 27 de l'Union européenne, la Turquie, Israël et les pays arabes du bassin méditerranéen. Son échec cuisant dont le second sommet programmé en novembre dernier, a été reporté aux calendes grecques...
Ce n'est malheureusement pas fini !
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 17 février 2011 à 05:58
Mme Florence Cassez n'est pas Ingrid Betancourt, il s'agit bel et bien d'une personne mariée à un délinquant dont elle a été la complice. Les lois sont les lois et on n'est plus à l'époque de Napoleon III (ce que l'on croirait avec M. Sarkozy puisque ce n'est pas seulement le Mexique mais aussi la Tunisie, l'Égypte et la Côte d'Ivoire où il agit de la même manière) avec "Maximiliano de Hasburgo". Vraiment, le néocolonialisme français est insupportable et comme a dit Benito Juárez : "le respect du droit d'autrui est le respect de la paix". Tout ce que le Mexique souhaite c'est le respect de ses lois.
Rédigé par : Stephane Vincileoni | 17 février 2011 à 05:21
Je suppose que la diplomatie française durant toutes ces années n'est pas restée inerte ???, et a œuvré comme vous les préconisez dans la constance et la discrétion.
On voit avec quel résultat.
D
Rédigé par : cloclo | 17 février 2011 à 05:14
En matière d'otage, et FC est otage des médias mexicains et des associations de défense des victimes d'enlèvement mexicaines, seule la discrétion a de la valeur. Les négociations en exigent et le tapage médiatique fait monter les enchères et crispe les acteurs en présence.
Et là, en plus des intérêts personnels il y a l'orgueil d'un peuple de machos indécrottables qui sont maintenant surexcités par le tapage.
Si l'affaire avait été traitée avec moins de bruits, FC serait déjà en France ou près d'y être transférée.
Médias... vous n'en avez rien à faire de FC, seul vous intéresse le fric que rapportent les coups médiatiques.
La preuve ? Il y a d'autres français innocents en détention dans d'autres pays. En parlez-vous ?
De même qu'il y a d'autres otages que ces deux journalistes.
Ce qu'il y a de consternant c'est que votre discrétion n'a rien à voir avec de quelconques tractations diplomatiques.
Non, vous êtes "silencieux" car ça ne fait pas vendre !
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 17 février 2011 à 02:09
Chère Madame, ne portez pas sur vos jeunes épaules tout le poids de l'honneur du Mexique diffamé ! Mexique que - j'ai bien compris - vous connaissez à la perfection et qui n'a évidemment aucun secret pour vous (quelle modestie de dire cela d'un pays, même de celui dans lequel on a vécu cinquante ou soixante-dix ans !). Je n'oserais rien affirmer de tel à propos de la France ni d'aucune nation au monde d'ailleurs... Vous avez avalé le mot "scélérat" de travers et ne décolérez pas depuis sa lecture. Mais je le maintiens. Faire d'une accusée le symbole d'une pratique criminelle - que cette accusée soit coupable ou non - est une scélératesse. Et dans la mise en place de ce symbole, l'Etat, ou pour mieux dire le gouvernement mexicain a joué un rôle déterminant. Et oui, vous êtes absolument naïve si vous croyez que les magistrats mexicains ont jugé en toute sérénité et de manière exemplaire. L'unanimité dont vous parlez n'existe que dans votre commentaire. Et plutôt que de partir en croisade pour le Mexique - que vous connaissez sur le bout des doigts - pensez plutôt à l'universalité des droits de l'homme.
Un petit rappel sur la corruption au Mexique en 2010:
http://www.lepetitjournal.com/mexico/breves-mexico/66620-corruption-la-corruption-saggrave-au-mexique.html
Rédigé par : Laurent Dingli | 17 février 2011 à 00:09
Pour ne pas donner une image d'anti-sarkozyste primaire, et ainsi tendre une perche de plus aux inconditionnels du personnage, je tiens à préciser que derrière mes allusions, je soutiens quand même le président dans la volonté affichée de ramener Florence Cassez à la maison... d'arrêt, malheureusement...
Rédigé par : Herman | 16 février 2011 à 22:50
Bonsoir,
Ne faudrait-il pas évaluer ces "coups de menton" au regard de l'histoire diplomatique récente, pour le moins inappropriée?
Cachez ces errements que je ne saurai voir! et par là-même, choisir dans la précipitation un sujet intéressant à exploiter (Tiens! c'est l'année du Mexique, ça me fait penser...!), dans la mesure où les petits intérêts entre amis sont exclus parce qu'inexistant dans ce pays qu'est le Mexique?
L'impression tout de même d'une montée en puissance en cette affaire assez soudaine, et très opportune pour qui veut changer l'histoire médiatique...
Las! c'est mercredi... Et décidément, ce jour va être à bannir du calendrier... à moins de bannir les journalistes du Canard!
Petite question: qui est la source fertile dudit Canard? Sarkozy himself?...
Rédigé par : Herman | 16 février 2011 à 22:36
"si le dernier président a repris les choses en main avec l'appui de l'armée, le Mexique est encore empêtré dans le chaos."
Dingli
Et en court-circuitant leur justice de l'extérieur... vous allez drôlement les aider, tiens !
Cela ne reviendrait à rien d'autre qu'à ajouter de la confusion là où certains doivent tenter de la réduire.
Ajouter un cas supplémentaire d'intervention pénale arbitraire à la vacillante chaîne juridique mexicaine dont vous nous avez rappelé tous les défauts - que n'ignorions hélas point - serait encore forger davantage le sentiment que doivent déjà avoir chevillé à la moustache nombre de Mexicains, celui qu'il n'y a pas de loi juste et commune, juste celle du plus fort ou du plus influent...
Ignorer, déjà, ou pire, feindre d'ignorer, que son amant est ce genre de type dont personne ne semble douter de la nature, mérite en soi une peine, pour complicité active ou passive.
Mais pas 60 ans.
Là, tous sommes d'accord.
AO
Rédigé par : oursivi@LD | 16 février 2011 à 22:30
Monsieur Dingli, être traitée de naïve à soixante-dix ans, de surcroît par un jeune homme, me comblerait si je n'avais qu'une appréhension purement intuitive de la question ayant conduit à ce "jugement" condescendant mais somme toute flatteur pour une sexagénaire.
L'ennui, c'est que les Etats unis mexicains n'ont guère de secret pour moi et qu'ayant consacré la majeure partie de mon activité professionnelle aux relations Europe-Amérique Latine et persistant à la retraite, j'ai quelque incompréhension à lire sur un blog dont je tiens l'auteur en haute estime, des allégations - "État scélérat" - hâtives, réductrices et diffamatoires.
Je pense à la remarquable Maria de Lourdes Aranda Bezaury qui, je l'espère, même si elle est une ministre d'un gouvernement à vos yeux criminel, n'est pas destinataire de votre injure.
Acometa quien quiera, el fuerte espera...
Rédigé par : Jeanne | 16 février 2011 à 22:15
No comment...
On a l'impression qu'il est devenu inutile d'engager supplique auprès Mr. Obama pour entremise.
A la grâce de twitter alors.
Tout cela paraît surréaliste, on a envie de se demander ce qu'il se passe vraiment.
Pour dire à mes amis putatifs mexicains, pourvu qu'au moins ils demeurent tels, et faudra-t-il un tri ?
Rédigé par : zenblabla | 16 février 2011 à 22:10
Les affaires Laëtitia et F. Cassez sont identiques sous l'angle de la victime : une fois que l'opinion publique a reconnu une victime (à tort ou à raison, peu importe), le pouvoir politique actuel se précipite pour montrer qu'il s'occupe du problème. Qu'il y ait des dégâts collatéraux (justice française bafouée ou relations internationales durcies), peu importe. L'important est de s'en préoccuper !
La victime occupe la place centrale ; il suffit pour cela de lire ou regarder un journal qui n'est qu'une litanie de victimes : victime d'un pouvoir dictatorial, d'une catastrophe naturelle, de la crise financière, d'un laboratoire pharmaceutique, d'un chirurgien incompétent, d'un pédophile ou d'un violeur, d'un patron, et caetera.
Les politiques ne font que suivre le mouvement.
Le plus comique, et tragique également, est de voir un peuple qui se dit laïc, et il n'est pas le seul dans ce cas, complètement obnubilé par un concept religieux !
Rédigé par : loumi | 16 février 2011 à 21:28
Dédier l'année du Mexique à Florence Cassez (j'ignore si elle est coupable ou pas, je pense qu'elle est peut-être tombée amoureuse d'une personne pas très nette ?) est une faute diplomatique inquiétante qui émane de l'Elysée !!!!!! Incroyable mais pourtant vrai...
JA
Rédigé par : JA | 16 février 2011 à 20:56
Je vous abandonne à votre naïveté.
Rédigé par : Laurent Dingli | 16 février 2011 à 20:54
Quelque chose d'humain fera porter intérêt
au Mexique qui semblait valoir, jusqu'à ce
jour, comme pays ayant abrité des populaces
élevant de mystérieux autels...
A part ça, et après lecture des commentaires
il apparaîtrait que dans le monde tous les
systèmes propres aux nations sont pourris
sauf en France.
Le retour de bâton risque d'être blessant.
Rédigé par : calamity jane | 16 février 2011 à 20:44
@Laurent Dingli
Non, monsieur, je ne pense pas "que tout ce que vous avez écrit est rigoureusement exact."
Le terme "scélérat", je persiste, est totalement inapproprié à l'État mexicain et les hauts magistrats ayant rejeté l'amparo de F. Cassez sont, de l'avis unanime et accessoirement du mien, des individus d'une rare intégrité.
Dos adevinos hay en segura : el uno, experiencia ; y el otro, cordura.
Rédigé par : Jeanne | 16 février 2011 à 19:46
Je me demandais tout simplement si tout ce battage médiatique ne venait pas en partie du fait qu'elle était jolie.
Ma réflexion n'avait rien à voir avec le fond du dossier, que je ne connais que très mal, si ce n'est les maladresses de notre diplomatie.
Je présente toutes mes excuses aux lecteurs qui ont pu être choqués par mes propos.
Rédigé par : DOMINIQUE | 16 février 2011 à 19:09
Comme on dit au Mexique : "si tu veux jouer au plus matamore avec moi, t'es pas sûr de gagner"...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 16 février 2011 à 18:36
@Alex paulista
J'en conviens, on ne peut pas faire grand-chose pour le soldat Shalit (franco-israélien).
Mais que les médias en parlent !!!
Rédigé par : bruno | 16 février 2011 à 18:28
PS : Je n'avais pas lu votre dernier commentaire, Alex paulista, tout à fait d'accord avec ce que vous dites sur la police mexicaine. Si j'étais payé comme certains d'entre eux et qu'on menaçait ma famille de mort, peut-être ferais-je moins le fier qu'en France, confortablement installé derrière mon ordinateur...
Rédigé par : Laurent Dingli | 16 février 2011 à 17:53
Je ne vous visais pas particulièrement, Madame, même si c'est vous qui avez évoqué Maximilien. Je lis rapidement les commentaires et en retire une impression générale. Ne vous sentez donc pas offensée.
Vous avez vécu au Mexique, c'est très bien, vous savez donc que tout ce que j'ai écrit est rigoureusement exact.
Les Mexicains sont des braves gens ; ils vivent dans un pays souverain et nous n'avons pas à leur donner de leçons, soit.
Mais le Mexique est aussi un pays en guerre où les pressions politiques sont énormes, les méthodes de la police douteuses (un euphémisme, mais ne généralisons pas, beaucoup de policiers tombent aussi sous les balles des narcos qui menacent par ailleurs leurs familles), un pays où - je le répète - on tue un être humain en toute impunité.
J'ignore si Florence Cassez est innocente ou coupable, et il serait bien présomptueux de se prononcer sur ce point, mais ce que je sais c'est qu'elle n'a pas bénéficié d'un procès équitable étant donné le contexte dans lequel elle a été jugée.
Pour ce qui concerne MAM, je suis absolument d'accord avec Philippe Bilger. Elle a atteint depuis longtemps les limites et aurait dû démissionner.
Rédigé par : Laurent Dingli | 16 février 2011 à 17:50
@ Laurent Dingli
Je suis content de voir que nous sommes d'accord sur le fond de l'affaire Cassez, pour autant je ne partage pas votre condamnation globale de la police mexicaine.
Ces policiers ont fait un travail d'investigation efficace puisqu'ils ont retrouvé les victimes et les ont sauvées. Tous les policiers mexicains ne sont pas corrompus. Et dans la corruption il y a plusieurs degrés, certains assez innocents qui consistent à négocier avec un conducteur fautif un paiement minoré mais plus "direct".
Beaucoup de policiers mexicains sont des gens issus du peuple. Tous les jours ils prennent le risque de se faire tuer ainsi que leurs familles. Les policiers de l'affaire Cassez sont l'unique recours de ceux qui se font kidnapper et poster par morceaux, ils sont donc très populaires.
Après, il y a des dérives de leur chef mégalo et apparemment très à l'aise financièrement. Il a été pris en défaut avec sa mise en scène et il se sort de ce mauvais pas en enfonçant Cassez par les témoignages "spontanés" des victimes après plusieurs mois.
Mais ne caricaturons pas les autorités mexicaines dans leur globalité, ni même n'occultons pas les mérites de ce service de la police mexicaine. En globalisant le problème à l'échelle des pays, on ne fait que le compliquer en y mêlant des fiertés nationales pas forcément impartiales.
Autre point: quand vous écrivez "elle assassine en pleine rue les avocats de la défense (oui, la police)" je ne peux m'empêcher de penser à Karim Achoui.
Sinon, pour aller dans votre sens quand même un petit peu, la seule fois dans ma carrière où j'ai eu la conviction que mon client pratiquait le blanchiment en masse, c'était un client mexicain: il pratiquait des taux de change USD/MXN tellement déconnectés du marché qu'il s'agissait probablement d'argent recyclé en provenance de brouettes. Par millions.
Sur les étagères, de nombreux livres de référence expliquant comment combattre le blanchiment... mais aussi, en même temps, comment le pratiquer.
Je suis allé dans plusieurs pays d'Amérique Latine, certains à réputation sulfureuse. Je n'ai jamais vu l'équivalent.
@ bruno
Le soldat Shalit, c'est le soldat de l'Armée israélienne Shalit, retenu comme monnaie d'échange avec Israël, dans un lieu proche d'Israël et par des gens que les services israéliens connaissent a priori mieux que nous.
Je ne crois pas que nous sommes les mieux placés pour intervenir. Mais si par miracle la France le libérait, je crois que toute la communauté nationale s'en réjouirait.
Rédigé par : Alex paulista | 16 février 2011 à 17:28
La Justice de France, on peut le regretter mais c'est ainsi, ne condamne plus personne à la prison à vie.
Quel que soit le délit commis par cette jeune femme, rien ne peut justifier que notre pays reste inerte devant une décision aussi exorbitante, 60 ans d'incarcération, autant dire la mort.
Les considérations que je lis dans certains commentaires sur la lassitude du téléspectateur, fatigué de voir le visage de Florence Cassez derrière les barreaux me font littéralement horreur. Comment ose-t-on ?
Je vous approuve, Philippe, dans votre critique de la manière spectaculaire et même tonitruante dont le pouvoir traite cette délicate affaire.
Mais je ne vous suis pas dans le dilemme que vous posez "coupable ou Française ?"
Car à mes yeux même coupable, parce qu'elle est Française, elle a droit à la protection de la nation.
Celle-ci ne saurait sans se renier accepter qu'une citoyenne, quelles que soient ses fautes, subisse une peine que notre pays ne lui appliquerait pas, à plus forte raison quand ce pays est le théâtre quotidien de violences inouïes et que ses prisons sont des lieux de martyre.
Imaginons qu'un de nos concitoyens soit condamné à la peine de mort dans un pays quelconque. Qui ne demanderait son rapatriement pour qu'il subisse en France la peine prévue pour le crime qu'il aurait commis ?
Que le Président de la République cherche, avec cette affaire Cassez, à faire diversion à la polémique qui l'oppose actuellement aux magistrats est possible. Qu'il s'y prenne mal c'est envisageable et nous jugerons aux résultats, mais tout ceci ne suffit pas à établir qu'il ait tort sur le fond.
Rédigé par : Frank THOMAS | 16 février 2011 à 17:22
Je suggère à Nicolas Sarkozy d'envoyer les parents de MAM comme émissaires extraordinaires au Mexique à bord d'un Falcon affrété par l'homme d'affaires tunisien Miled. Tout est possible: prendre des parts dans une SCI ou défendre la cause de Florence Cassez.
Rédigé par : SR | 16 février 2011 à 17:18
@Laurent Dingli
Je m'étonne de vos mots dont la quérulence aussi gratuite qu'infondée m'ont surprise dans la mesure où, vieille dame ayant vécu quinze années professionnelles marquantes à Guadalajara, j'ai simplement, ignorant - pardon mais mes sources ne dataient pas d'aujourd'hui - qu'Alain Duhamel en avait fait de même sur une radio, évoqué un événement historique ayant durablement frappé des mexicains de mon entourage au point de m'en faire part dans des courriels récents.
Dans mon propos, je n'entendais mettre aucune once d'anti-sarkozisme, de bêlement moutonnier ou caprin mais simplement, ayant une connaissance, approfondie et non néo-colonialiste des États unis mexicains, souligner, au pied de la note de Ph. Bilger, que ce pays mérite, notamment au plan judiciaire, un plus grand respect que celui observé par nos représentants.
Votre vous prévalez avec force d'une expertise élevée sur cet État fédéral mais permettez-moi, avec l'approche empirique que la vie m'a permis d'en avoir, de ne pas vous suivre et de m'interdire, sauf à perdre toute maîtrise du vocabulaire, de le qualifier, avec vous, de "scélérat".
Rédigé par : Jeanne | 16 février 2011 à 16:54
Bonjour M. Bilger,
Je suis très partagé au sujet de Florence Cassez et de l'affaire d'Etat qui en résulte.
Il faut distinguer l'aspect judiciaire et l'affaire diplomatique.
Sur le plan judiciaire, je ne crois pas que quiconque puisse affirmer que cette femme a eu droit à un jugement équitable. Comme l'a souligné Alex paulista, en dehors de quelques témoignages douteux, la condamnation ne repose sur aucune preuve. Je sais bien qu'en France aussi il est possible de condamner sans preuve, l'intime conviction suffit. Seulement voilà, j'ai l'intime conviction de son innocence et quand bien même aurait-elle été complice d'enlèvements et de séquestration, 60 ans de prison, c'est bien cher payer, surtout dans un pays où la criminalité est le plus souvent impunie, quand elle n'est pas carrément protégée par une corruption qui gangrène l'Etat. Franchement, j'ai du mal à croire qu'à la place de l'avocat général mexicain, vous auriez requis une condamnation.
Je soutiens donc la démarche de la France pour permettre le transfèrement de Florence Cassez.
En revanche, le volet diplomatique de l'affaire a été très maladroitement géré et aboutit à l'inverse du but recherché. Il n'était pas très fin d'humilier directement le Mexique, qui est effectivement une démocratie (désolé cher Laurent, mais le pouvoir mexicain émane d'élections libres et le multipartisme est garanti) malgré la corruption et l'ultra-criminalité, d'utiliser l'événement qu'aurait dû être l'année du Mexique en France pour faire pression sur le pouvoir mexicain. Je reste persuadé que les tractations entre la France et le Mexique auraient gagné à être discrètes et à échapper à la médiatisation, comme il eût été préférable d'éviter les critiques acerbes sur la justice mexicaine et le déroulement du procès. L'excellence des relations franco-mexicaines aurait sans doute permis d'obtenir avec tact et courtoisie le retour de F.C. en France alors que la maladresse de notre gouvernement, et surtout de notre président, n'aboutit qu'à l'enlisement et à la crise diplomatique.
Une fois n'est pas coutume, je suis assez d'accord avec les déclarations du député UMP Christian Vanneste, membre du comité de soutien à F.C., qui appelle à respecter le Mexique en cessant les humiliations inutiles.
Rédigé par : Ludovic | 16 février 2011 à 16:33
"seules trois personnes y croient"
PB
Oui...
Mais vous oxymorez aussitôt
"je ne dispose d'aucun élément"
PB
étrange procédé rhétorique ?..!
"Parce que, selon le registre choisi...son devoir de s'engager à ce point, ne peut pas être la même."
PB
Voilà qui est là parfaitement dit.
"d'humilier le Mexique"
PB
Je ne vois pas en quoi... au final, elle reste là-bas et Sarko-aussi, loin de ses fins à visées empathico-communicationnelles ! C'est plutôt la France qui s'est ridiculisée en sa voix. Et que dire d'une diplomatie d'exigence et d'injonction menée par MAM, la femme qui en Jet (n'allais pas me priver - comme son jet - de la faire, celle-ci)...!!! Après la France 'Bling bling', celle 'Boeing boeing' de notre amère Michèle, qu'a perdu son chef, sa tête quoi, si tant est qu'elle en ait eu une un jour...?
Mais trêve de plaisanterie à deux jets.
"apothéose dans l'imprudence a été proposée par le président de la République quand il a manifesté l'intention de dédier"
PB
Ça... il est d'une maladresse, d'une sottise parfois, le Nigaud là !
"Il est encore temps de choisir clairement. ... parvenir à faire revenir Florence Cassez en France... ou faire disculper une condamnée au Mexique."
L'idéal serait de leur faire comprendre que l'on ne condamne pas un humain qui n'a pas tué à finir sa vie en prison quand il achève à peine la première moitié de celle-là, là où huit-dix ans devraient suffire à amender ce genre de perverti parfaitement récupérable.
Mais ne rêvons pas.
Commencer par reconnaître, davantage qu'admettre, les conclusions de la justice mexicaine aurait été, ou sera, la base de toute avancée.
La vérité, la culpabilité, existent par delà les frontières, sont de constatation universelle.
Les peines choisies en prévention de récidive (probablement sans objet ici) ou en réparation des sévices commis, sont, elles, bien arbitraires ; et cela, comme tout le monde le sent bien, les Mexicains pouvaient parfaitement le comprendre par eux-mêmes, pour peu qu'on ne les ait pas braqués comme l'avez si bien déploré, cher hôte.
AO
Rédigé par : oursivi | 16 février 2011 à 15:39
"je ne peux décidément pas m'empêcher de penser que l'arrogance française a dangereusement enflé depuis "l'ère Sarkozy" (pardonnez-moi l'expression)."
Rédigé par : Kirawea |
........................
LOOOOOOOOOOOOOOOLLLL
L'arrogance française n'a pas attendu Sarkozy ; ça a commencé bien avant notre président "bouc émissaire" actuel ; Sarko était encore en short quand la France se prenait pour la lumière du monde, la meilleure donneuse de leçons, le phare universel qui éclairait les ténèbres de l'humanité.
Rédigé par : sylvain | 16 février 2011 à 14:50