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25 février 2011

Commentaires

Arobase du Ban

Arobase du Ban (de sept lieues)

Cher M.Bilger, merci pour vos analyses qui nous soutiennent le moral dans la mesure où elles démontrent qu'il demeure des esprits clairs dans cette pauvre France où règnent les affairistes, les faiseurs, les menteurs, les manipulateurs, les cagots et les bobos, sans compter l'Artistocratie (selon le mot de P. Muray) qui cannibalise les médias publics transformés en comptoirs de vente, et pour certains en "vomitoire" de ce qui ressemble à de la "défécation mentale" des allergiques à la tolérance.
(voir J. Weber et consorts).
Mais sur O.Besancenot, je partage les réserves d'Achille. Pour moi, il me rappelle la blague de Ferdinand Lop qui, se présentant aux législatives sous la IVème République dans le Quartier latin avait écrit en tête de son programme "extinction obligatoire du paupérisme tous les soirs à 22 h".
Mais lui n'était pas un doctrinaire...

Véronique Raffeneau

"Je crois qu'au contraire la force qui émane de cet homme incroyable de vivacité à tous points de vue, et le danger politique qu'il représente, viennent du fait que précisément cette personnalité est tout sauf un personnage..."

Contrairement à ce que vous écrivez c'est bien parce que Stéphane Hessel est un Personnage au sens haut du terme, échappé du monde d'hier, que l'homme séduit absolument.

Il est totalement exquis, charmant, et tout, et tout.

Comment ne pas l'aimer, comment ne pas être séduit par son verbe, sa douceur, son élégance et le romanesque qui sublime tout de sa vie ?

Pour moi, il est à jamais l'enfant à venir devenu vieillard... de Jeanne Moreau quand elle chante dans Jules et Jim.

Une image, un personnage de roman, une figure de l'imaginaire.

Le militant, c'est vrai, prendra au sérieux et pour argent comptant ce que SH écrit dans "Indignez-vous !", sans distance, en bloc, en dépit des évidentes approximations, banalités et platitudes en cascade de l'opuscule.

Les autres ne sont amoureux que de l'homme et du monde perdu dont il est la nostalgie.

"On est toujours le bobo de quelqu'un !"

Peut-être... Mais le bobo, c'est aussi ce bourgeois qui ne veut surtout pas être pris pour un bourgeois, ce fou poussif de l'esthétique comme alpha et oméga de son univers, qui fustige le mauvais goût, le style et les égoïsmes de ses si semblables bourgeois, alors que bien souvent il en a adopté, en pire, toutes les duretés et toutes les inconséquences.

Juste un mot sur Régis Debray, encore une fois j’ai envie de dire à vos lecteurs de se reporter à sa tribune publiée en février 2007 par Le Monde : "La Coupe de l’Elysée". Vous aviez trouvé Régis Debray grognon...

Comme il avait raison !


zenblabla

@jean-jacques schlaudecker
"...je retiendrai l’époque plus récente, nous offrant le recul suffisant et permettant encore les conclusions par le vécu."

...ensuite, vous vous arrêtez à PolPot, passant par Sartre, Malraux...
Mais enfin, monsieur, rendez-vous compte !!!
Quelle époque vivons-nous ?

Le Busch le Jeune, il est déjà enfui, alors qu'il conviendrait à encore beaucoup qu'il parvienne à se ré-incarner.
De quoi parlez-vous ?

Pierre-Antoine

Cher Philippe,

Arrivé à ce passage :
"Rien de plus révélateur, à ce titre, que cette évidence plaçant l'être avant l'idée, l'homme avant le programme, la sensibilité avant la politique. Comment ne pas percevoir dans cette hiérarchie qui jure avec la bienséance idéologique - le must est de laisser la personne au rancart pour s'attacher noblement à ce qu'elle exprime, ce qu'elle accomplit !"

Je n'ai pas pu résister de le rapprocher de cette information en précisant "plaçant l'humain avant la rentabilité !"

http://lci.tf1.fr/france/societe/il-vient-de-perdre-son-fils-sa-boite-veut-rompre-son-contrat-6293255.html

Ce n'est qu'un simple fait divers, mais extrêmement révélateur de l'état de notre société, française en particulier et occidentale en général.
Société que veulent être les exclusifs représentants, les intellectuels (de droite comme de gauche) qui privilégient le discours stérile sur le sexe des anges alors que l'orient se réveille et l'occident "bobo" dort encore.

Il n'est pas certain du tout que ce soient les bobos, comme l'affirme notre ami Alex paulista, qui fassent les révolutions, ou alors celles de salons !

Cordialement

Pierre-Antoine

calamity jane

Voulez-vous dire Monsieur Bilger : on est
toujours le souffre-douleur de quelqu'un-e ?
Même le Christ s'est (paraît-il) arrêté à
Eboli ?

jean-jacques schlaudecker

LES BOBOS ET BOBONNES EN CHAISE LONGUE !

Ils ne se cachent pas dans l’anonymat de certains diplomates couards. Ils ont au moins le mérite de signer leurs écrits ce qui nous permet de les lire, et SURTOUT de les RELIRE, « scripta manent », c’est-à-dire de vérifier longtemps après la qualité des analyses. Cela s’apparente parfois à la prévision météorologique et fait sourire quand ils font de la politique (supprimer par miracle le tabac …) ! Mais cela peut faire peur aussi.

Sans m’étendre sur Sartre qui a passé son temps à se tromper, Aragon, « adhéré » au PC, commettant un poème à la gloire du KGB, Brasillach se confondant à la peste brune avec Heinrich Hesse, je retiendrai l’époque plus récente, nous offrant le recul suffisant et permettant encore les conclusions par le vécu.

Pour Germaine Tillon ou André Malraux, en héros cornéliens, l’action rejoignait la parole, l’état précédait la volonté, la valeur et la vertu n’attendaient pas le nombre des années. C’est l’authenticité de l’esprit qui les caractérisait, la force et le coeur !

Je pense à cette période qui a vu la majorité de nos intello bcbg combattre l’empire, la colonisation, et la politique « insensée » des Américains, et absoudre les régimes « purs et durs », de Lénine, Mao et cet autre assassin, Pol Pot.

Et je me pose la question, en ramenant la réponse à aujourd’hui, avec la puissance d’impact de médias nauséabonds, leur poison distillé jusqu’au matraquage, comment le mélange explosif d’intellos, dans la soie et l’erreur des fruits secs, et d’analphabètes ou d’illettrés sourds et aveugles mais pas muets, ont pu donner naissance à des régimes de cauchemar ?

philippe caralp

J'apprécie Régis Debray et Alain Finkielkraut...J'ose espérer que ce n'est pas la conséquence d'un nomadisme intellectuel incohérent. Il me semble cependant que le livre de monsieur Hessel est en effet le viatique des "bobos" et de leur morale compassionnelle à trois sous où l'indignation est là pour faire l'économie de l'analyse politique et/ou philosophique. Je déplore que monsieur Debray défende cet opuscule insipide.
Quant à la "puissance fraternelle" d'Olivier Besancenot, j'avoue que cette appréciation me laisse perplexe. Je le crois plutôt appartenir au genre : "on vous fusille mais c'est pour votre bien"...
Philippe C

Achille

« La complexité de Régis Debray, sa volonté de sortir des sentiers battus d'une réflexion toute faite, sa passion des compagnonnages m'ont toujours donné envie - par une sorte de décret d'autorité dont j'aurais été à la fois le créateur et le seul bénéficiaire - d'opérer l'annexion de cette personnalité dans une droite tellement peu conformiste qu'elle obligerait la gauche à s'y reprendre à deux fois avant de la combattre. »

Mettre Régis Debray à droite, fût-elle non conformiste me paraît être une gageure. Lui qui a été l’ami du « Che » et de Salvador Allende, un proche de François Mitterrand, me paraît bien éloigné de la droite française actuelle et sa « real politic » qu’à mon avis il doit détester car totalement contraire à sa conception de la société.

Mais je peux concevoir qu’il n’appartient pas non plus à la gauche actuelle qui se cherche depuis 2002 et a bien du mal à se restructurer.

Achille

Bonjour Philippe Bilger

« Sans doute suis-je d'autant plus sensible à ce rapport instinctif et immédiat avec la vérité des êtres, avant de découvrir éventuellement celle de leurs démarches conceptuelles, que j'ai toujours apprécié le poids du vivant contre l'abus du théorique, l'intensité d'une chaleur et d'une expansion humaine contre les pisse-froids de la pensée, les visages tendus vers l'autre plutôt que les regards fuyants et décalés. Je devine le reproche qui peut être formulé à l'encontre d'une telle vision des choses et des êtres mais je n'en démords pas. J'aurais toujours plus de sympathie pour un Olivier Besancenot qui transcende, et de très loin, son idéologie violente et sectaire grâce à la puissance fraternelle, quoi qu'il en ait, de sa nature que pour les petits marquis d'un conservatisme même plus éclairé. »

Je vous comprends monsieur Bilger. A force d’entendre toute la sainte journée les développements ampoulés, les démonstrations alambiquées des avocats, de devoir supporter leurs effets de manche lors des plaidoiries, vous êtes naturellement attiré vers le langage vrai, les propos simples et spontanés qui viennent du cœur. C’est un peu comme si vous ouvriez la fenêtre pour faire rentrer un peu d’air frais.

Encore que l’exemple d’Olivier Besancenot me paraît quelque peu discutable. Je pense que derrière son visage d’angelot un peu naïf et sa rhétorique dépouillée de tout artifice, se cache un dogmatisme qui n’a rien à envier au conservatisme de ces petits marquis que nous connaissons tous vu qu’on ne cesse de les voir se pavaner sur les plateaux TV.

bob

Tous ces gens ont la mémoire courte.

De Gaulle a prononcé un fameux discours contre l’agresseur israélien, discours qui reste très actuel.

À l’époque, ce discours avait provoqué une véritable transe, suivie d’une manifestation d’union sacrée rassemblant au coude à coude les antisémites et les pro-Israéliens fanatiques de France.

Les antisémites admiraient alors comme aujourd’hui l’armée israélienne et ses beaux parachutistes qui donnaient enfin la « raclée aux ratons ».

On a, en effet, les alliés qu’on mérite. Fdesouche par exemple, ou le FN.

Finkielkraut qui hante les plateaux de radio et télé depuis trois ou quatre décennies devrait parfois se taire.

Il participe à cette course à qui monopolisera le plus de micros à la télé et à la radio : c'est l'essence même du boboïsme intello.

Herman

Bon, avant d'aller dormir, je vous laisse avec cela (avec Alex je suis sûr de faire au moins un heureux...) :

http://www.youtube.com/watch?v=E4Ab3vMIidc&feature=related

et ceci :

http://www.youtube.com/watch?v=b8_z0GGsGwg&feature=related

Je m'excuse par avance auprès de Jean-Dominique Reffait pour ces hérésies...

Paulot

Aucun rapport avec ce billet, mais j'aimerais lire votre analyse de ceci :
http://www.news-26.com/politique/203-dominique-strauss-kahn-mis-en-cause-dans-une-affaire-descroquerie.html
Affaire jugée en première instance, ou pas encore ?

Herman

La profondeur d'un être n'est accessible qu'à celui y fait face...

Alex paulista

Ce sont les bobos qui lancent les révolutions.

bruno

L'homme Stéphane Hessel est incontestable, mais son grand âge ne l'empêche pas de proférer des âneries devant lesquelles les intellectuels se prosternent !!!

zenblabla

Joli billet, un faux goût de racolage, mais non, même s'il s'agissait véritablement de mettre en famille de droite Monsieur Régis Debray.
En paradoxe, c'est la contradiction que cela soit ce que vous proposez.

Toujours se démontre la force des attachements, à leurs fondations celle des complicités, à leurs élévations celle des fidélités.
Il me semble que toujours, du côté des élévations, il y a la porte de sortie avec les destructions, au motif de simples ou réitérées déceptions.
Et du côté des fondations, il y a l'immense effort de rajouter, pour construire à côté, alors l'œuvre architecturée devant d'avance être conçue. A cet exercice, l'idéologie rythme les fenêtres par où elle va revenir.

Bien sûr, il y a aussi des architectures foisonnantes, vernaculaires même, qui sans l'épreuve de leur habitation souffrent toujours du regard extérieur, le plus souvent idéologique, c'est-à-dire rattaché à une façon reconnue, définitive car dominante.
Nous connaissons et avons connu ce genre d'esprit en architecture depuis trente ans, celui du minimalisme, le choix sans concessions entre transparence maximale et opacité maximale, pourvus d'expressions minimales.
J'espère que votre commentaire illustre la fin de cette triste époque!

Régis Debray agite et transmet, ne réduit rien, à mon goût en tout cas.
M. Finkielkraut, que j'ai apprécié il y a longtemps, par la suite il m'a toujours paru vouloir réduire, et encore réduire, questionnant son pessimisme
La semaine dernière, il animait une émission avec Stéphane Hessel, et questionnait, parlant de réduction....
http://www.franceculture.com/player?p=reecoute-3715761#reecoute-3715761

D'autre part, M. Sloterdijk, complice médiatique d'un moment de M. Finkielkraut, a dit à Strasbourg qu'en certains couples, s'offraient mutuellement "Indignez-vous", parce qu'il s'agissait, dans un raccourci saisissant, de reprocher chacun du couple à l'autre par cet ouvrage interposé.
Mais bon...
Peut-on réduire ainsi?

Mathieu G

La critique de Finkielkraut est en effet un peu juste, mais on peut en dire autant des louanges de la presse en général. Pourquoi ? Car, vous le montrez fort bien dans votre message, tout le monde parle de l'homme, uniquement lui, sa personnalité, et non de son discours. Là est le problème, autant chez les "pour" Hessel (résistant, indépendant) que chez les "contre" (vieillard, gâteux).
On peut être une crapule et dire des vérités, un homme bien et dire des inepties. Je pense que Stéphane Hessel est un grand homme mais que son pseudo-essai est ridicule en tout point et ne mérite pas ce succès largement auto-engendré par les médias.

Beaucoup de personnes achètent cet opuscule pour suivre la tendance, s'acheter une conscience politique à trois euros, ou parce qu'ils trouvent cette personne fascinante (elle l'est) ; mais peu critiquent simplement, jaugent, évaluent, le contenu de son livre (vous l'avez fait dans un message précédent).

A noter la parution ce week-end d'un petit essai à trois euros en réponse à "Indignez-vous" : "J'y crois pas ! Une réponse à Stéphane Hessel à la demande de Renaud Camus" d'Orimont Bolacre, un jeune sympathisant du Parti de l'In-nocence de M. Camus. Je ne l'ai pas encore lu, mais je pense que le coeur du débat et la seule réponse à M. Hessel est là, dans une réponse point par point au CONTENU de son livre.

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