Pernaut imbuvable, et Paroles de Français avec lui sur TF1 !
La conséquence de cet étrange mélange entre un journaliste animateur-modérateur et neufs citoyens triés sur le volet - pas un parisien!- est que Jean-Pierre Pernaut a été encore plus mou que Claire Chazal et que les personnes présentes sur le plateau (à l'exception d'un agriculteur sans doute mal évalué avant !) ont perdu toute vivacité, tellement préparées qu'elles ont oublié qu'elles avaient le droit d'être spontanées et pugnaces, même en face d'un président de la République !
Quant au fond, sans vouloir être désobligeant, je n'ai pas du tout été convaincu, comme, d'ailleurs, les syndicats (nouvelobs.com, JDD.fr), par le discours de Nicolas Sarkozy sur la Justice, ses moyens, l'affaire Tony Meilhon et la responsabilité des magistrats. Il y avait un décalage entre la gravité de la controverse et son propos qui fuyait la hauteur de l'enjeu. Le président est naturellement plus à l'aise pour promettre que pour défendre ou justifier.
J'ai encore moins été séduit par la proposition d'associer à l'activité correctionnelle des citoyens jurés une semaine par mois comme si les trois semaines restantes devenaient totalement inutiles pour réaliser cet objectif apparemment capital.
Je n'ai pas aimé non plus le ton du président quand avec condescendance - il y a des hommages proférés d'une telle manière qu'ils deviennent pires que des critiques- il a loué la majorité des magistrats "qui faisaient bien leur travail", des élèves appliqués en quelque sorte, et s'est moqué de l'adjectif "historique" utilisé par Pernaut à propos des manifestations d'une ampleur en effet exceptionnelle de jeudi. Rien de sa part qui ressemble à de l'exaltation, à de l'admiration, même pour la façade d'une émission de promotion !
Le président de la République s'est tout de même souvenu qu'il avait un garde des Sceaux puisqu'il l'a mandaté pour quelques missions. Celui-ci aura du travail, notamment pour rendre nécessaires des projets inutiles.
Le lâche silence de Jean-Pierre Pernaut quand on a abordé les problèmes de moralité publique a été pathétique d'autant plus qu'il n'a jamais hésité à intervenir à d'autres moments pour selon lui synthétiser, en réalité couper court. Pourquoi l'Etat irréprochable devient-il soudain une obligation impérative aujourd'hui alors qu'il me semble avoir été promis dès 2007 ?
L'ensemble de cet exercice singulier a réussi le tour de force de distiller un ennui, une sorte de lassitude où l'essentiel était noyé dans le profus et le vague.
Je ne sais pas si Nicolas Sarkozy très attendu, vivement espéré, aura envie de renouveler, une troisième fois, une telle expérience. Ou, alors, je propose que TF1 continue le tri plus à fond, jusqu'à mettre en face de Nicolas Sarkozy, seulement un vrai, un authentique journaliste. Ce serait bien mieux, moins original certes mais plus stimulant.
Plus passionnant. Car j'ai failli éteindre.
Un plat insipide n'est pas forcément un plat raté:
http://www.acrimed.org/article3535.html
Où l'on voit que les objectifs d'audimat d'une chaîne comme TF1 ne valent que s'ils rencontrent les fins élyséennes...
Rédigé par : Herman | 17 février 2011 à 09:53
http://teleobs.nouvelobs.com/articles/sarkozy-invite-les-panelistes-de-paroles-de-francais-a-l-elysee
Qui dit mieux ?
"parlera bien qui parlera le dernier"
...à condition d'avoir quelque chose à se dire !
Rédigé par : RdC | 15 février 2011 à 16:42
Pernaut imbuvable! Le jeu de mots est séduisant, rigolo, mais depuis quand Pernaut est-il un journaliste politique? Par ailleurs il ne faut pas se tromper sur sa mission. Il me semble qu'il s'agissait pour lui de servir de "passe-plats". Ce n'était pas une émission polémique mais une émission d'explication. Bien sûr de toute façon, un peu à la manière des anti-cléricaux, dès lors qu'on ne "bouffe pas de curé"... ici c'est dès lors qu'on bouffe pas du Sarkozy... a-t-on vu beaucoup de contradicteurs journalistiques face à un F.Mitterrand, autre grand amateur de l'Egypte? Les journalistes sont souvent de gauche... mais quand le gouvernement était du même bord, on était entre soi...
Rédigé par : adamastor | 14 février 2011 à 15:57
Etant peu sensible à l'hypnose de la lucarne, j'ai abandonné le "courageux" président à rosse montre qui fait un métier si difficile, pour une lecture apaisante de dix pages de Proust.
Rien de tel que la culture pour passer une bonne nuit.
Rédigé par : Catoneo | 14 février 2011 à 11:09
@ jpledun
Il est sûr que Me Lévy n'arrivera pas à convaincre un Sarkofan mais pour d'autres un peu moins aveuglés par le bling bling présidentiel ce genre de discours peut être utile.
Il n'est pire aveugle que celui celui qui ne veut pas ouvrir les yeux.
Reste à déterminer qui est l'aveugle. ;)
Rédigé par : twitter.com/Mussipont | 13 février 2011 à 10:03
@ M.Ledun
"J'ai beaucoup aimé l'épisode d'un président de la République, invité par ce "dictateur", avec deux avions d'Etat.
Un avion pour une famille et un autre pour la seconde famille."
Excusez-moi, mais figurez-vous que lorsque j'interviens dans le blog de Philippe, en réalité je n'engage très modestement que moi-même, et non pas les chevaliers blancs que vous évoquez.
Et puis, sachez que si la figure de cet ancien président aux deux familles que vous évoquez m'intéresse et me touche, eh bien en fait, je n'ai jamais voté pour lui. Donc je ne me sens pas spontanément trahie par ses frasques passées.
En revanche, j'ai souhaité l'élection de notre président actuel. Je vous accorde bien volontiers qu'il fallait être sacrément naïf pour accorder du crédit à l'Etat irréprochable qu'il nous a promis.
A sa décharge, on se rend bien compte que les festivités de fin d'année tunisiennes et égyptiennes sont pratiquement naturelles, comme allant de soi dans les comportements habituels et ordinaires de nos politiques.
Ce qui me heurte profondément est le fait qu'ils ont parfaitement les moyens financiers de s'offrir et d'offrir à leurs familles les séjours dans les palaces.
Ils ne savent plus s'empêcher, se retenir, se mettre à distance du friqué qui ne leur coûte rien, mais qui blesse ceux à qui ils ne cessent d'intimer l'austérité avec dans ce contexte du tape à l'oeil institutionnalisé des grossièretés du genre: bah, aide-toi, le ciel t'aidera !
J'ai écouté hier Jean-Paul Delevoye sur France Culture. Il disait qu'à défaut de savoir tirer pour soi les conséquences de ce que j'associe à une forme d'immoralité publique tellement banale, si vulgaire et tellement chevillée dans les pratiques, il est impératif pour un responsable gouvernemental ou institutionnel de savoir au moins protéger la fonction et ce qu'elle est encore censée représenter.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 13 février 2011 à 05:58
J'ai (très) peu de sympathie pour Nicolas Sarkozy, je trouve sa récupération odieuse mais il y a quand même certains points incohérents dans la litanie des magistrats et des policiers.
- ils déclarent qu'ils n'y avait rien de possible pour empêcher le criminel présumé d'éventuellement commettre le meurtre à moins d'être devin et en conclusion leurs syndicats demandent... plus de moyens.
- en quelques mois plusieurs plaintes auraient été déposées pour des menaces de mort, l'homme aurait été aperçu par les gendarmes au volant d'une voiture volée, mais pas de recherche "active" d'enclenchée. Bref, il faut peut-être écouter aussi Me Metzner qui, lui, est un avocat reconnu comme plutôt compétent. Tout n'est peut-être pas si divinatoire dans l'art qui aurait pu stopper Tony Meilhon (dans l'éventualité que ce soit lui le meurtrier).
- Sarkozy a raison de rappeler la non-sanction appliquée au juge Burgaud. Même si de son côté le Président n'a toujours pas mis en œuvre la collégialité, il n'empêche. C'est dingue. Dans mon métier, si un ingénieur, par manque de rigueur, fait une fausse manip qui bloque les serveurs informatiques d'une institution financière ne serait-ce que quelques heures, le gars est viré dès le lendemain et black-listé dans le secteur sur les cinq continents. Et ses chefs aussi, pour ne pas avoir mis en place une procédure rigoureuse.
Tout cela donne l'impression que derrière la réaction légitime aux premières accusations présidentielles se cache une allergie à l'idée même de la possibilité de ne pas être couverts s'ils font mal leur travail. Et ça, Nicolas Sarkozy l'a assez bien exprimé.
Cette impunité dans l'incompétence s'applique aussi au gouvernement, mais au moins en 2012 on aura l'occasion de virer toute la clique. C'est une petite différence.
Rédigé par : Alex paulista | 13 février 2011 à 03:54
Depuis très longtemps je ne regarde plus TF1.
J-P Pernaut imbuvable ? non, médiocre ! Pas un journaliste, un délégué à la propagande.
L'imbuvable c'est N Sarkozy ; quant au Président, il est également médiocre.
Tout était réuni pour une soirée médiocre.
SVP TF1 encore quelques-unes comme celle-ci...
Rédigé par : jean dominique alfonsi | 12 février 2011 à 18:49
Le dérideur digeste.
Pernaut est imbuvable. C'est vrai.
C'est pourquoi je prends mon pastis à une autre terrasse que la sienne.
Mais le pourfendeur de l'argent gâché, lorsqu'il s'agit d'argent public... n'est pas mal payé avec son rang de sous-directeur.
Le moment est venu de se poser la question: le Pernaut, combien ça coûte ?
Rédigé par : Le Dérideur Digeste. | 12 février 2011 à 17:48
"Sarkozy plus dangereux que Meilhon"
En effet Mussipont, moi j'ai beaucoup apprécié cette sortie.
J'espère que M. Lévy ne s'arrêtera pas en si bon chemin.
Il ne se rend pas compte que ce genre de propos aide Sarko !
Ne lui dites surtout pas...
Marianne et Lévy, deux excellents supporters !
Rédigé par : jpledun@Mussipont | 12 février 2011 à 16:49
Madame Raffeneau,
Puisque vous insistez sur ce filon :
J'ai beaucoup aimé l'épisode d'un président de la République, invité par ce "dictateur", avec deux avions d'Etat.
Un avion pour une famille et un autre pour la seconde famille.
J'ai beaucoup moins bien aimé le manque de réaction á ceci, par tous nos braves chevaliers blancs.
Même si ce n'est pas une excuse.
Cela commence á bien faire.
Toutes ces histoires ne sont pas des arguments constructifs.
Vous auriez regardé ou lu le compte rendu de l’émission, vous auriez entendu votre Président exiger que ces comportements toujours acceptés á l’époque ne se reproduisent plus.
C’est encore un petit pas vers la République irréprochable.
Je regrette que nous ne soyons pas plus en avance sur ce sujet.
Rédigé par : jpledun | 12 février 2011 à 16:35
"En matière d'intuition à caractère très exceptionnel et/ou historique, la maîtrise et la compétence de ce gouvernement sont donc très loin de me sauter aux yeux."
Oui vous avez raison Mme Raffeneau.
Citez-moi seulement un gouvernement qui se soit montré plus perspicace ?
"Les magistrats profitent de Laëtitia" dit le père adoptif de la petite.
C'est tout ce que je retiendrai.
Pour moi, c'est le mot de la fin.
A moins que lui aussi soit un malappris récidiviste et n'ait pas le droit de dire ce qu'il pense ?
Rédigé par : jpledun | 12 février 2011 à 16:10
@J.P.Ledun,
"N’a-t-il pas rajouté avant que vous vous réveillassiez (quelle horreur) :
"L'anonymat sur le net sera interdit á tout fonctionnaire ainsi qu’á tous les autres"
Vous deviez être en sueur..."
J'en tremble encore, et tant qu'il y était il n'a pas pensé à instaurer un couvre-feu? la loi martiale? ou l'Etat de guerre?
A moins qu'il ne songe à s'auto-proclamer président à vie ou premier consul.
Rédigé par : Ludovic | 12 février 2011 à 14:34
Comme le dit Eolas, un jour votre ami Me Thierry Lévy mâchera ses mots, mais pas cette fois :
http://www.dailymotion.com/video/xgzizo_ce-soir-ou-jamais-sarokzy-plus-dangereux-que-meilhon_tv
J'espère que Sylvain aura apprécié. :)
Rédigé par : twitter.com/Mussipont | 12 février 2011 à 14:26
Monsieur l'avocat général,
vous avez failli éteindre...
Quant à moi, je n'ai pas allumé mon poste.
Un tel exercice me filait la nausée de la part de TF1, du président, de Jean-Pierre Pernaut.
En effet, rappelez-vous mes commentaires à propos de votre billet ou vous souhaitiez une interview du président par un ancien ministre révoqué. Je vous avais évoqué Albert Londres.
Il est décidément à regretter que notre profession de journaliste manquat d'Albert Londres, d'Henri de Rochefort, d'Edouard Drumont (certes journaliste d'extrême droite, mais talentueux pourfendeur du scandale de Panama), d'Octave Mirbeau et quelques autres qui savaient mettre "la plume dans la plaie".
Monsieur l'avocat général, nous sommes une société anesthésiée par la bien-pensance, le politiquement correct. Ce n'est pas seulement le problème d'ensemble du journalisme, mais de la démocratie et de la société toute entière.
Vous dépeignez dans un billet les gens qui se croient importants, mais qui ne sont qu'importuns, qui balancent leur conviction liée à leur aura médiatique, faisant régner un terrorisme intellectuel dépeignant comme racistes, réactionnaires, ceux qui ne pensent pas comme eux.
Le problème n'est pas un problème de journalisme, mais un problème de courage tout court. Il faut des gens qui n'en ont rien à f.... de paraître vilains aux yeux des autres, qui se lancent avec fougue sur l'interviewé comme les lansquenets luthériens se sont lancés sur Rome en 1525.
Je me souviens, alors jeune fonctionnaire dans une école de formation de l'administration à Clermont-Ferrand, le directeur de l'Ecole de commerce de Clermont-Ferrand était venu nous faire un speech sur le caractère néfaste de l'Etat pour les entreprises, des lois qui gênaient l'activité économique.
A l'inverse de quelques-uns de mes camarades qui avaient réagi en prenant la parole poliment, je lui étais "rentré dedans" en lui disant,
"Vous dites que l'administration doit s'adapter aux réalités de l'entreprise. Mais je vous rappellerais que les entreprises font avant tout de l'analyse économique du droit et que le respect de la règle de droit est conditionné par cela. Ainsi, si le coût de la violation d'une règle (procès, réclamation) est inférieur au coût de son respect, c'est cette deuxième option qui sera choisie. Or, le travail de l'administration est de faire respecter la règle de droit, indépendamment des considérations économiques.
Donc, voilà pourquoi on ne peut pas s'entendre.
Mon contradicteur, tout directeur d'école de commerce qu'il soit, avait été "scotché".
Une excessive "pudeur", un excessif respect de l'autorité est nuisible.
Quand on va porter la contradiction à un responsable politique, il ne faut pas perdre de vue, et c'est comme cela qu'il faut se comporter, qu'il est quelqu'un "comme vous". Si on le considère dans sa fonction, on sera par trop respectueux.
Qui dit contradiction, dit "contre", dit opposition induite.
Et un opposant se doit de ne pas être de papier.
Tant que les individus n'auront pas compris cela, les interviews seront toujours aussi minables.
Rédigé par : Jean-Nicolas GILLOT | 12 février 2011 à 14:01
@Herman
"C'est peut-être le président de la République qu'il faudrait tirer au sort, ne croyez-vous pas ?"
Hahahaha...
j'ai failli m'étrangler de rire.
Contagion égyptienne peut-être :-D
Puis je me suis rappelé un roman d'anticipation que j'ai lu dans ma jeunesse, où effectivement le dirigeant mondial était tiré au sort et à l'issue de son mandat "on" le faisait disparaître. Ce "on" étant, bien évidemment les organisateurs. La conclusion du romancier était que les "organisateurs du tirage au sort" étaient en fait les véritables dirigeants du monde.
Et en France quel pouvoir serait chargé de l'organisation de ce vote ? le législatif, l'exécutif, le judiciaire, la médiatique, l'économique ? Un mélange de tout ça ? et qui organiserait ce mélange ?
Pour en revenir au tirage au sort, des jurés et autres, laisser le hasard bien faire les choses risque de faire tomber dans le "hasardeux", surtout qu'il y a une sélection qui est faite pour pouvoir prétendre à être tiré au sort.
C'est comme si au tirage du Loto on excluait d'entrée toutes les boules portant un nombre étant sorti au tirage précédent.
Confier la démocratie au hasard, oui, à condition que le hasard ait toutes les boules à sa disposition, sans exclusion d'aucune boule citoyenne pour quelque raison que ce soit. Tout être humain, du moment qu'il est vivant, a droit à l'expression démocratique.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 12 février 2011 à 12:24
"Que ne tire-t-on les interlocuteurs du président au sort, comme les jurés, là on pourrait considérer qu'il y a jeu égal." C.Jacob
C'est peut-être le président de la République qu'il faudrait tirer au sort, ne croyez-vous pas ?...
Rédigé par : Herman | 12 février 2011 à 11:05
"Plus passionnant. Car j'ai failli éteindre."
PB
Failli seulement..?!!!
Pour notre bon Nicolas, ce Pernaut n'est pas un Jean Pierre, c'est un Lucien, un Louis, un Léon, un Pernaut L, en quelque sorte.
Sarkozy nous prend - nous, les non parvenus, les qui se moquent de la réussite sociale la plus puérile qu'il incarne si étroitement - pour des cons.
Qu'il soit assuré que la réciprocité fait, là aussi, loi.
Sauf accident, il devra descendre les marches élyséennes d'ici 15 mois, et un ou une autre - probablement un - le raccompagnera à sa voiture, avec un petit signe de la main.
Par contre, possible qu'il s'essaie à recandidater en 2017..?
AO
Rédigé par : oursivi | 12 février 2011 à 10:58
@Cyril | 11 février 2011 à 23:49
"Bien plus intéressant en tout cas et culturel, qu'une soirée devant "Secret Story" ou l'élection de Miss France !"
A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, la Sarkomania se devait sans doute de triompher de l'intérêt pour les Miss ainsi que du voyeurisme télévisuel !!
Rédigé par : Catherine JACOB@Cyril | 12 février 2011 à 09:35
J'hésite encore : Sarkoshow ? Sarkocircus ? ou bien "Bonne nuit les petits"....?
Rédigé par : Domi | 12 février 2011 à 08:39
@ Catherine Jacob
Il me semble que vous voyez juste à propos de la difficulté extrême de choisir un "panel" de Français pour ce type d'exercice.
S'ils bredouillent, c'est-à-dire si ce sont de véritables échantillons, l'émission n'est pas possible.
S'ils n'ânonnent pas, les organisateurs sont soupçonnés de les avoir triés sur le volet à partir de critères non pas d'élocution, la bien-pensance empêchant qu'on ose émettre une telle hypothèse, mais politiques.
Comment des personnes qui parlent correctement français pourraient-elles, en effet, être d'authentiques Français du peuple ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 12 février 2011 à 08:06
@ Sylvain
Ah mais ! Soyez tranquillisé, sylvain, il y en a aussi - comme moi - qui n'ont pas regardé la téléréalité dont parle le billet, et qui pour cette raison s'abstiennent de donner un avis sur un programme fabriqué de telle façon, façon propagande, que même pas une seconde ils n’ont songé à s'y intéresser.
Après, il y a ce qui est dit ici, par exemple, par notre ami JPledun qui se moque de Philippe en vantant chez le président de la République son supposé discernement et sens de la hiérarchie en matière historique.
Naturellement, chacun a pu voir ces derniers jours quel sens, quelle pertinence et quelle intuition de l'histoire ont été à l'œuvre au gouvernement. Avec, de la part de MAM et de François Fillon, toutes les délicatesses, toutes les pudeurs et réserves qui vont avec pour le peuple tunisien et égyptien.
Un ministre des Affaires étrangères et un Premier ministre qui se font offrir pour eux et pour leurs familles des séjours dans les palaces par des dictateurs ou par leurs soutiens. La première à pas même 15 jours d'écart avec l'exil du dictateur, le second à peine plus d'un mois avant la chute d'un régime.
Alors, cher JPLedun, permettez-moi de vous dire que le mépris affiché du président pour la contestation des magistrats en lui dénigrant un caractère historique, alors que cette contestation est sans précédent et sans commune mesure avec les différentes protestations que le monde judiciaire dans son ensemble a pu former à l'encontre de la politique judiciaire de Nicolas Sarkozy, eh bien croyez-moi, spontanément, je n'accorde pas de crédit au sens et au discernement en matière historique et événementielle du chef de l'Etat.
Car l'Histoire, et vous soulignez le caractère historique de l'actualité égyptienne, ni le président, ni personne autour de lui et dans son gouvernement ne l'avait vue venir.
En matière d'intuition à caractère très exceptionnel et/ou historique, la maîtrise et la compétence de ce gouvernement sont donc très loin de me sauter aux yeux.
@ M. Frank Thomas
"Personne ne se plaint que Tony Meilhon n'ait pas été arbitrairement emprisonné, bien entendu. Il ne s'agit pas de cela, mais de regretter qu'on ne se soit pas préoccupé de le suivre, de continuer de le surveiller."
Je voudrais juste vous convaincre de lire les réponses que le magistrat Jalmad m’a adressées les 28 et 29 janvier dernier dans le blog "La plume d’Aliocha" :
http://laplumedaliocha.wordpress.com/2011/01/27/mince-on-ne-legifere-plus/
L’intérêt de notre échange (post 28-30-39-42) n’est évidemment pas ce que j’écris, mais ce que répond Jalmad et le fait que cet échange se situe cinq jours AVANT l’intervention du président de la République à Orléans qui mettra le feu aux poudres.
Il n’y a donc, pour aller très vite, aucune intention de part et d’autre de se disputer, disons, politiquement.
De mon côté mon seul souhait est de comprendre ce qui a pu se passer. Chez Jalmad la motivation et la volonté sont d’expliquer comment fonctionne en réel la justice pénale de notre pays quand un dossier Meilhon est jugé et quand il arrive chez le JAP et au SPIP.
Dites-vous bien que personne à la Chancellerie n’ignore la réalité de ce que décrit Jalmad.
Vous parlez de principe de précaution.
Le directeur du SPIP et le tribunal de Nantes avaient alerté le ministère par le biais de leur hiérarchie. Un audit avait été réalisé en mai au SPIP de Nantes à la demande de son directeur.
Il faut attendre le 27 janvier 2011 pour que la Chancellerie, parfaitement au fait de la situation à Nantes, consente à en prendre la mesure (cf. le courrier émanant du premier président de la Cour d’appel de Rennes au Président du tribunal de Grande Instance de Nantes publié sur le site de Marianne 2)
Le 27 janvier est le jour où Aliocha écrit sa note dans son blog, c'est la veille de mon échange avec Jalmad, la veille du billet de Philippe Bilger : "C'est à la Justice de demander des comptes"
Et évidemment, par-dessus tout, la prise de conscience de la Chancellerie se passe alors que des enquêteurs recherchent désespérément le corps d’une jeune fille, et que les services de police viennent d'arrêter un plus que suspect.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 12 février 2011 à 07:37
@Cactus
« vous habitez vous aussi les Alpilles, je vois !!!! Des marmottes dans les Alpilles !!!!! Voudriez-vous nous faire prendre votre vessie pour une lanterne que vous ne vous y prendriez pas autrement :-))) »
Je crains que votre lanterne (quelle que soit la matière dont elle est constituée) ne soit quelque peu défaillante. Bien sûr qu’il y a des marmottes dans les Alpilles.
Ceci étant il s’agissait d’une figure de rhétorique destinée à décrire l’ennui que l’on pouvait ressentir à regarder cette émission. Il paraît qu’on appelle cela une métaphore. Vous connaissez ?
Rédigé par : Achille | 12 février 2011 à 07:18
Que de blabla pour nous dire que vous n'avez pas regardé une émission !
zenblabla ? Vous êtes sûr ?
PS : en France il n'y a pas d'obligation á regarder la télévision et le lendemain on n'est pas obligé de s'excuser...
Rédigé par : jpledun@zenblabla (j'en doute) | 12 février 2011 à 01:48
"...j'ai fini par m'endormir sur mon canapé...
...J'exagère sans doute mais lorsque le président déclare qu'il n'augmentera pas les moyens de la Justice car il préfère venir en aide aux chômeurs plutôt qu'aux magistrats, je trouve que l'on frise l'indécence..."
Non Ludovic vous n'exagérez pas.
Puisque vous dormiez. Cela devait être un cauchemar.
N’a-t-il pas rajouté avant que vous vous réveillassiez (quelle horreur) :
"L'anonymat sur le net sera interdit á tout fonctionnaire ainsi qu’á tous les autres"
Vous deviez être en sueur...
Rédigé par : jpledun@Ludovic | 12 février 2011 à 01:38
Justement l'idée qui se dégage de ses derniers propos, c'est :
"Je préfère donner de l'argent dans une formation plutôt que dans des allocations chômages".
Mais l'idée n'est pas récente. Je m'étonne qu’elle ne soit pas depuis longtemps traduite dans les faits.
Il ne va certainement pas vous annoncer la généralisation des contrats aidés.
Déjà qu'il se contredit par rapport á 2007 (pas bon les contrats aidés).
Crise oblige il est obligé de revoir son discours. C'est dommage mais c'est honnête de le dire.
Après, c'est vrai qu'il y avait beaucoup de raison de décrocher.
J’ai été courageux, je suis allé jusqu’au bout… :-)
Rédigé par : jpledun@Pierre-Antoine | 12 février 2011 à 01:05
Pernaut, le petit garçon a bien appris sa leçon !
Contrairement à PPDA qui avait traité Notre Seigneurie de "petit garçon" Pernaut ne risquera jamais de commettre ce genre d'impair, au risque de ne plus jamais commenter nos charmants petits villages de France le midi ! ... Bref aucun travail journalistique et encore moins d'animateur; ce sera donc pour le petit garçon Pernaut une note en dessous de toute moyenne !
Je ne vais donc pas me fatiguer pour commenter l'insignifiance déplorable de cette mise en scène médiatique car il y a bien longtemps que je ne regarde plus le petit écran français contrairement à mes compatriotes mais j'ai fait exceptionnellement hier cet effort !
En notant chaque importance de son très long monologue de faire les questions et les réponses et de répondre aux questions que l'on ne lui a jamais posées ! A l'exemple de Fidel Castro, j'ai bien failli m'endormir à plusieurs reprises !
Je pourrais également vous détailler chaque phrase et vous mettre en face les réalités françaises de ce décryptage mais ô surprise en ouvrant Libé ce matin, d'autres journalistes spécialisés ont eu la même idée que moi, je vous renvoie donc à leurs décryptages somme toute très proches de notre réalité, je vous le confirme:
http://www.liberation.fr/2011-fev-10-sarkozy-tele-decryptage-direct.html
D'autre part, face à une réaction de MAM commentant malheureusement, et maladroitement la décision de la Justice mexicaine concernant l'affaire Cassez me laisse pantois comme Vincent Jauvert et je réitère ma demande de sa démission !
http://globe.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/02/11/affaire-cassez-mam-a-encore-perdu-une-occasion-de-se-taire.html
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 12 février 2011 à 00:06
J'ai regardé cette émission avec attention et grande écoute.
Je vais vous surprendre parce que j'ai aimé cette soirée, j'ai trouvé un Président de la République convaincant et aimable, tout comme les personnes qui l'interrogeaient.
J'aimerais tout de même que l'on soit assez respectueux de ces personnes-là, car je trouve certains propos assez méprisants envers eux, lorsque certains téléspectateurs disent que c'était une soirée ennuyeuse.
J'ai approuvé cette soirée politique aussi bien sur le fond que sur la forme, je ne vais pas m'étaler sur les sources de l'intérêt que j'ai porté pour cette émission, ce serait trop long à argumenter.
Des politiciens de Gauche et du Front National attendaient des mesures dites concrètes, je vais vous dire quelque chose, même si le Président de la République avait développé des mesures en les explicitant, les socialistes ou les dirigeants du Front National, en passant par le Modem de François Bayrou, auraient toujours critiqué, encore et encore !
Je me demande ce que Nicolas Sarkozy aurait pu dire pour qu'il plaise aux Français.
Je crois qu'il y a en France une tendance intellectuelle à n'être jamais satisfait !
Quand j'ai entendu Elisabeth Guigou, François Bayrou, ou Marine le Pen, j'ai pensé que pour dire ce qu'ils ont dit, il est certain qu'ils auraient mieux fait pendant l'émission de regarder une autre chaîne ou de faire autre chose.
Je terminerai mon commentaire en m'adressant à Achille pour lui dire qu'il ne faut pas être un inconditionnel de Nicolas Sarkozy (pour ma part, je ne le suis pas), ni être un insomniaque (ce que je ne suis pas non plus) pour avoir passé un bon moment hier soir.
Quant à un reportage sur les marmottes vivant dans les Alpilles, compte tenu du fait que l'accroissement de la culture générale n'est qu'honorable pour un être humain, car croyez-moi cher Monsieur, certaines personnes ont un réel besoin d'augmenter substantiellement leur culture générale, on peut considérer que ce peut être un reportage intéressant.
Bien plus intéressant en tout cas et culturel, qu'une soirée devant "Secret Story" ou l'élection de Miss France !
Rédigé par : Cyril | 11 février 2011 à 23:49
Je suis en dessous de tout !
Non seulement je n'ai pas écouté la démonstration présidentielle, sed etiam j'ai décroché rapidement ce matin de la lecture des articles de presse qui lui étaient consacrés.
Pourtant, on me reproche souvent d'être bon public.
L'histoire ne repasse pas les films, alors qu'en est-il des émissions télévisuelles de courses politiques ?
Le petit trot de démarrage d'un candidat parmi pas beaucoup, c'est trop pour moi...
Comme amateur motivé, ce n'est pas la marque écrite sur les vestons ou autour des yeux, ni les banderoles autour de l'aire de départ qui vont sitôt me passionner.
S'il ne s'agissait que de spectacle, j'en viendrais à regretter de magnifiques images d'archives, celles où on repasse le Président Giscard d'Estaing, une fois commentant un graphique, l'autre fois jouant de l'accordéon, et même avant qu'il ne soit Président s'attaquer aux monopoles...
Pourtant, je le sais bien, c'est beaucoup plus sérieux que cela, et le sus-nommé VGE, en son temps, en regard d'une société française en situation pré-mondiale et post-moderne qui d'avance avait profondément muté, réformait à tour de bras au sein de son État.
Après tout peut-être suffit-il de miser encore, aux temps qui courent, sur nos chevaux de courses de quintaine, dont nous éviterions seulement d'être les symboliques jockeys
Rédigé par : zenblabla | 11 février 2011 à 22:43
Je dois vous avouer que votre papier est surprenant. Je trouve que vous avez employé les mots justes. Vous avez très bien résumé le contexte d'un tel événement. Je voudrais simplement revenir sur le vrai problème de cet exercice de style de Nicolas Sarkozy. C'est une aberration journalistique de voir un tel agissement de la part d'un président de la République. Je ne comprends pas comment une telle chose a pu se produire dans une soi-disant démocratie moderne. Comment aucun journaliste de TF1 n'a manifesté sa désapprobation pour ce type d'émission, comment peut-on laisser un tel enfumage sans réaction ? Les médias se contentent de retransmettre et de traduire, suivant leur pensée politique, une soupe indigeste pour la rendre buvable. C'est incroyable. Comment pouvons-nous accepter de regarder une propagande sans contradiction ? Voilà ce qui est le plus dangereux. Sarkozy a réussi son entrée dans la campagne 2012 en récitant sa soupe populiste dans un média ami qui le lui rend bien et nous pauvres moutons, nous en sommes à nous lamenter sur une telle situation en restant sagement à attendre les lendemains qui chantent.
Rédigé par : paterzan | 11 février 2011 à 21:15
Philippe,
Vous vous froissez parce que Sarko se serait moqué du mot "historique".
Encore une preuve qu'il vous en faut peu pour vous froisser, entre parenthèses...()
Ce qui est historique ce n'est pas le mouvement des magistrats mais bien les événements en Tunisie et ce soir en Egypte.
Vous me trouvez impétueux et vous avez raison. Mais vous l'avez cherché. :-)
Rédigé par : jpledun | 11 février 2011 à 21:12
"Ou, alors, je propose que TF1 continue le tri plus à fond, jusqu'à mettre en face de Nicolas Sarkozy, seulement un vrai, un authentique journaliste. Ce serait bien mieux, moins original certes mais plus stimulant.
Plus passionnant. Car j'ai failli éteindre."
Personnellement, je n'ai pas regardé cette émission mais Taddéï, qui était assez soporifique aussi cette semaine. J'ai entendu dire en revanche qu'il était très difficile de s'associer à une telle image de la France, une France où les gens se savent pas s'exprimer, ânonnent leurs idées quand il leur en vient et où malgré tout on continue de supprimer des postes d'enseignement. Sans doute que, face à une telle France, il ne doit pas être trop difficile de s'imposer et j'aurais tendance à considérer le choix d'interlocuteurs dont on peut prévoir qu'ils ne seront pas à la hauteur comme un manque de courage.
Que ne tire-t-on les interlocuteurs du président au sort, comme les jurés, là on pourrait considérer qu'il y a jeu égal.
Rédigé par : Catherine JACOB | 11 février 2011 à 18:53
"Il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible, nos émissions ont pour vocation de le divertir, de le détendre, pour le préparer entre deux messages publicitaires" (Patrick Le Lay, TF1) Alors fallait-il vraiment s'attendre à "du sérieux, du lourd" ?... Que nenni, Sarko-Pernot c'est juste en attendant la pub.
Rédigé par : jack | 11 février 2011 à 18:51
C'est drôle comme il y en a beaucoup ici qui viennent nous dire que ce qu'il n'ont pas vu hier soir ne leur a pas plu.
Et nous dire qu'ils n'ont entendu que des conner.... qu'ils n'ont pas écoutées.
Rédigé par : sylvain | 11 février 2011 à 18:36
Le Pernod, c'est pourtant sacrément bon M. Bilger !
8 millions de téléspectateurs, ramenons à, plus ou moins, 5 millions d'électeurs potentiels, sur les 44 millions de notre pays, cela fait environ 10% de votants qui ont regardé... Quel succès !
Ce qui m'étonne, c'est que certains continuent à regarder ce genre de mise en scène inepte, inodore et, surtout, inutile.
@ sylvain : surtout continuez vos messages et donnez-nous votre point de vue délicieux, je suis en train de devenir fan.
Rédigé par : bob | 11 février 2011 à 18:31
Encore une soirée où ma compagne m'a entendu : râler, geindre... et pouffer de rire ! Elle n'était pas contente, malgré le casque posé sur ses oreilles...
Opération de propagande à grande échelle ! grâce à la télévision... et à TF1.
On a bien vu le "panel" exaspéré par moment... mais aucun n'a osé interrompre le spectacle, comme si chacun d'eux avait une arme braquée sur la tempe...
M.Sarkozy nous a appris hier soir qu'en France l'éducation et la santé, c'étaient gratos, cadeaux quoi !
Le comble fut atteint lorsque Pernaut décida de couper court le sifflet du brave agriculteur, dont le discours m'a beaucoup plu, justifiant cela par le manque de temps...où l'on voit Sarkozy proposer au gars de finir la discute en coulisse ! On pensait bêtement qu'une émission télévisée était destinée "à tous les Français", mais non ! c'est au bistrot que ça se passe !
On remarquera aussi que pour une fois (ça fera plaisir aux "alters"), TF1 n'a pas cherché à profiter d'un formidable audimat.
Avec Sarko, on vous l'avait dit, tout devient possible !...
Rédigé par : Herman | 11 février 2011 à 18:20
@ Robert
"Les éléments rapportés à la police ou à la gendarmerie constituaient-ils des infractions pénales ? Auraient-ils nécessité une intervention « préventive » ? Si oui, sur quelles bases juridiques et de quelle nature ? La voiture donnée comme volée figurait-elle au fichier ad hoc ? L’intéressé figurait-il au fichier des personnes recherchées ? De quelle nature étaient les « 7 plaintes » et comment ont-elles été exprimées et enregistrées ?"
Mais oui, mais oui, vous avez parfaitement raison, il faudra que tout ceci soit élucidé pour remonter la chaîne des responsabilités et, le cas échéant, désigner des fautifs et envisager des sanctions.
Seulement c'est à une reconstitution que vous nous invitez là. Je vous parle, moi, du moment où il était encore temps, avec un peu d'intelligence et d'initiative, de sauver une vie !
Mais ne vous rendez-vous donc pas compte que cette seule énumération que vous faites, que cette essoufflante tirade digne de celles des hérauts du théâtre antique, porte en elle l'idée de l'immobilisme ?
Savez-vous bien qu'elle me rappelle irrésistiblement les arguties imparables sur le plan théorique du fameux Zénon, qui niait la possibilité et l'existence du mouvement ? Souvenez-vous de son confrère qui, pour mettre à bas ce bel édifice théorique, se mit silencieusement à marcher...
Vous donnez une leçon de procédure sur laquelle, faute de compétence, je ne discute pas. Je vous donne volontiers acte qu'elle est probablement exacte.
Cependant tout ce galimatias, je ne suis pas sûr que vous vous en avisiez, ne fait que donner un peu plus de fond à la protestation qui est l'essentiel de ce que j'essayais de dire, à savoir que lorsque l'administration se réfugie derrière le respect étriqué et aveugle du règlement, elle prépare en général de grandes injustices.
Trop d'erreurs affreuses et de crimes légaux ont été commis, tout au long de l'histoire, par des personnes extrêmement respectueuses de la lettre du règlement.
Croyez-vous que je ne sois, comme vous, pénétré de la nécessité de respecter la loi ?
Mais ce respect ne doit pas aller contre la prudence et la lucidité.
Personne ne se plaint que Tony Meilhon n'ait pas été arbitrairement emprisonné, bien entendu. Il ne s'agit pas de cela, mais de regretter qu'on ne se soit pas préoccupé de le suivre, de continuer de le surveiller.
Il tombe sous le sens, en ces temps de "principe de précaution" plus encore qu'en tout autre, qu'il faut voir un peu plus loin que son code de procédure si l'on veut être utile à la société, et mériter la confiance des citoyens.
Rédigé par : Frank THOMAS | 11 février 2011 à 18:15
Bonjour,
Moi je suis totalement d'accord avec M. Bilger et les autres qui n'ont pas "aimé" - et le mot me fait mal - cette prestation.
Cette émission aurait dû ou pu s'appeler "Faites entrer l'accusé".
Mais, à propos... qui était l'accusé ?
J'en ai compté 11 en tout car depuis hier pleuvent les notes sur ce lamentable show-froid.
Déjà qu'on s'emm.. dès qu'on allume la télévision française habituellement mais là, on aurait mieux fait de regarder le feu de bois dans la cheminée : au moins on n'aurait pas eu froid dans le dos !
Et permettez-moi de dire que des éternels satisfaits et brosseurs de chaussures, y'en a marre !
Sans critique il n'y a pas de progrès, on en a fait la douloureuse expérience, non ?!
Il n'a pas arrêté de se moquer du monde, à commencer par les magistrats, et à chaque intervention, les premières secondes étaient consacrées à son auto-promo ou, pis encore quand il s'agit de l'avenir, aux temps reculés.
Quant à cette compassion théâtrale devant le courage du mari octogénaire, en charge d'une femme atteinte de la M.A., et cette phrase "vous êtes jeune..."
Beurk.
(A noter que l'ensemble des personnes présentes sur le plateau venaient de villes ou de régions "bien à côté des copains.")
Rédigé par : RdC | 11 février 2011 à 17:29
Bonjour M. Bilger,
Je ne suis pas parvenu à suivre cette émission jusqu'au bout, entre la complaisance de Pernaut qui était tout à fait prévisible, la figuration des neuf citoyens dont on se demande encore ce qu'ils sont venus faire là, et les réponses du chef de l'Etat souvent fort éloignées des questions posées, j'ai fini par m'endormir sur mon canapé.
Je n'ai pas trouvé Nicolas Sarkozy convaincant dans cet exercice voué uniquement à n'être qu'une opération de communication médiatique.
Il est tout de même parvenu à établir des contre-vérités et à tenter de laisser entendre que le mouvement des magistrats était lié à des revendications salariales. J'exagère sans doute mais lorsque le président déclare qu'il n'augmentera pas les moyens de la Justice car il préfère venir en aide aux chômeurs plutôt qu'aux magistrats, je trouve que l'on frise l'indécence. Quel rapport peut-il bien y avoir entre les indemnités des chômeurs et l'insuffisance des moyens nécessaires au fonctionnement de la Justice ? Quel message a-t-il au travers de ce rapprochement douteux cherché à faire passer auprès des téléspectateurs ?
Je pense que cette opération de marketing médiatique a été ratée et que les prochains sondages ne révéleront pas un sursaut de popularité du chef de l'Etat.
Rédigé par : Ludovic | 11 février 2011 à 16:59
NICOLAS SARKOZY ET LA FORFAITURE
Le 22 septembre 2006 Monsieur Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, adressait une lettre au premier président de la Cour de cassation dans laquelle il déclarait : «"De la façon la plus claire et la plus solennelle, il n'a jamais été dans mon propos de porter atteinte en quoi que ce soit à l'indépendance de la justice ni au fonctionnement de l'autorité judiciaire". »
Dans un article publié par Ouest-France le 20 octobre de la même année, j'indiquais que contrairement à cette déclaration, M. Sarkozy avait volontairement passé outre à cette affirmation en refusant d'appliquer une décision du tribunal administratif de Rennes qui avait annulé son ordre de réquisition de l'aérodrome de Vannes.
Dans un récent débat (le 5 février 2011 sur France Info) entre Alain Genestar et Edwy Plenel ce dernier a accusé le président de la République de forfaiture . Ce terme, qui ne figure plus dans notre code pénal, garde une signification très forte au regard de certaines infractions commises par des agents publics ou représentants de l'État . Dans un arrêt du 30 octobre 2008 la 11e chambre de la cour d'appel de Paris le définit comme suit:
"le comportement répréhensible d'un fonctionnaire qui viole gravement la loi et méconnaît les devoirs de sa charge".
Au regard de cette définition il apparaît bien que le comportement de M. Nicolas Sarkozy relevait de la qualification de forfaiture et des dispositions de l'article 432 -1 du code pénal au terme duquel :
« Le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique, agissant dans l'exercice de ses fonctions, de prendre des mesures destinées à faire échec à l'exécution de la loi est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende. »
Dans l'affaire ci-dessus, le Conseil d'état, par une décision du 17 janvier 2007, avait constaté ce manquement après que le rapporteur public ait souligné que le ministre de l'Intérieur n'avait respecté aucune procédure et avait passé outre à une décision de justice.
Ce n'est pas parce que de nombreux dysfonctionnements existent à l'intérieur d'une institution qu'il convient de s'affranchir de ses propres obligations. Cette exigence est d'autant plus forte que l'on se trouve à un échelon élevé.
Notre constitution et ses gardiens : les tribunaux et le Conseil constitutionnel, sont les meilleurs garants contre les passions individuelles, qu'elles proviennent du pouvoir ou des citoyens eux-mêmes. C'est un devoir pour tous et notamment pour nos représentants de le rappeler et de le faire respecter.
Pour cette raison on ne peut approuver la grève des tribunaux qui est contraire au statut de la magistrature, même si l'on comprend l'indignation légitime des magistrats.
Pour ces mêmes raisons on doit constater que le comportement de notre président de la République dans ses relations avec la justice n'est pas à la hauteur des devoirs de sa charge et devrait être sanctionné.
Yves Abram
Rédigé par : yves Abram | 11 février 2011 à 16:55
@jpledun
Cher ami, moi j'ai entendu 400 000 apprentis de plus, sans parler d'embauche à l'issue, j'ai entendu parler d'emploi aidé en nombre limité et non pas généralisé.
J'ai entendu parler d'offrir un emploi ou une formation aux chômeurs longue durée dont j'imagine qu'à 55 ans ils vont facilement se reconvertir de maçon à secrétaire ou boucher.
J'aurais aimé entendre, offrons aux patrons de les exonérer de charges sur les 10% de moins de 23 et 10% de plus de 55 ans embauchés. Ce qui ferait 20% de leur effectif sans charge.
Pour les PME PMI, descendre à 1 ou 2 % selon leur taille et pour les artisans garantir après apprentissage sans charge pendant 3/4 ans et sans charge les 3 années précédant la retraite.
Les jeunes pourraient acquérir l'expérience nécessaire et les anciens pourraient transmettre leur savoir-faire.
Quel patron refuserait ?
Au lieu de ça on cherche où trouver le fric pour payer les allocations chômage.
Mais comme j'ai déconnecté, il est probable que je n'ai pas tout entendu, l'a-t-il abordé dans ce qu'il disait concernant la santé et la dépendance ?
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 11 février 2011 à 16:49
"Sur la fin, le nombre des téléspectateurs ne devait pas dépasser celui d’un reportage d’ARTE sur la vie des marmottes dans les Alpilles " nous conte Achille ! vous habitez vous aussi les Alpilles, je vois !!!! Des marmottes dans les Alpilles !!!!! Voudriez-vous nous faire prendre votre vessie pour une lanterne que vous ne vous y prendriez pas autrement :-)))
Sinon Fanfan02 et Cirta ("Magistrats, enseignants et autres grévistes du moment ou perpétuels, critiques de tous poils, ras-le-bol !") : d'accord avec vous ! pourquoi ne point revenir à une gabelle de notre époque : tout ceci ne manquerait point de sel, non ?
Rédigé par : Cactus | 11 février 2011 à 16:09
"Les idolâtres de tous les bords qui manient l'encensoir comme une cuillère à café"
Vous êtes bien placé pour nous parler d'idolâtrie…
Rédigé par : jpledun@Jean Reffait | 11 février 2011 à 15:33
« Show » présidentiel : TF1 annonce 8.2 millions de téléspectateurs, soit 34% de parts d’audience. Pas mal ! Sauf que cela était au début de l’émission.
Sur la fin, le nombre des téléspectateurs ne devait pas dépasser celui d’un reportage d’ARTE sur la vie des marmottes dans les Alpilles, soit tout juste quelques milliers d’inconditionnels... et surtout d’insomniaques. Mais ça bien sûr TF1 se garde bien de le dire.
Rédigé par : Achille | 11 février 2011 à 15:33
Bonjour,
100% d'accord avec FANFAN02.
Le papier de M. Bilger me déçoit.
Magistrats, enseignants et autres grévistes du moment ou perpétuels, critiques de tous poils, ras-le-bol !
Dans une France aussi endettée, disposent-ils des éléments dans leur globalité pour juger des possibilités d'action du Président ?
Salutations
Rédigé par : cirta | 11 février 2011 à 15:23
@ Frank THOMAS
<< Tous les arguments, notamment celui qui consiste à dire que le temps du condamné était effectué, que sa dernière condamnation pour outrage à magistrat ne justifiait pas un suivi particulier, etc., tout s'effondre devant l'horreur de son crime (s'il est bien le coupable) et le scandale du manque de réactivité des responsables de la police qui, ayant reçu 7 plaintes de la famille et des proches, l'ont laissé courir dans la nature au volant d'une voiture volée.
Le bon sens se révolte devant une telle cécité qui, administrativement condamnable ou pas, est un scandale en soi.>>
Votre réaction, parfaitement légitime, repose sur ce que la presse rapporte, notamment des propos de tel ou tel avocat, et sur l’émotion que ce type d’information suscite. Cependant il convient de modérer les affirmations et les questionnements l'on peut en tirer.
En effet, l’action des policiers et gendarmes est d’abord fondée sur les suites à donner à une infraction pénale qui a été commise et, quand cela est possible, d’en prévenir la commission. En l’espèce, avant la commission de son crime, l’auteur de ce que l’on semble pouvoir qualifier d’assassinat (toujours présumé innocent) faisait-il l’objet de poursuites ? En l’espèce, hors de ce que la presse a rapporté a posteriori, que savons-nous des circonstances exactes : il y a eu une polémique sur le type de mandat (d’arrêt, d’amener ?) sur lequel s’est exprimé le procureur de la République territorialement compétent. Les éléments rapportés à la police ou à la gendarmerie constituaient-ils des infractions pénales ? Auraient-ils nécessité une intervention « préventive » ? Si oui, sur quelles bases juridiques et de quelle nature ? La voiture donnée comme volée figurait-elle au fichier ad hoc ? L’intéressé figurait-il au fichier des personnes recherchées ? De quelle nature étaient les « 7 plaintes » et comment ont-elles été exprimées et enregistrées ?
Du côté des magistrats et des services chargés du suivi des personnes élargies, il convient aussi de considérer que tous sont également « tenus » par les textes législatifs et réglementaires qui conditionnent leur action.
Enfin, du côté des juges, ils ne « font » pas la Loi : ils sont chargés de l’appliquer, de dire le Droit et, à ce titre, sont d’abord soumis à sa lettre qu’il leur appartient d’interpréter pour une application individualisée…
Toute cette chaîne est d’une très grande complexité et seule une série d’enquêtes détaillées et par nature non publiques, au moins dans leur déroulé, permettra de dresser l’historique et l’enchaînement des événements. Ce n’est qu’ensuite qu’il sera possible d’en tirer des conclusions, dans toute la mesure du possible rendues publiques, qui ne peuvent se bâtir dans le temps de l’émotion et de l’immédiateté, tout comme les suites à y donner…
Enfin, je me pose la question de savoir ce que serait une société dans laquelle policiers, gendarmes et magistrats, dans leurs sphères respectives d’action, céderaient à leur émotion… Sans doute faudrait-il alors en revenir à la « simple loi du talion », voire au lynchage des auteurs présumés. Ce serait tellement plus simple et rapide !
Quant à prévenir les actes meurtriers, une autre affaire récente mêlant dans un sort a priori funeste deux petites filles, qui aurait pu anticiper sur l’acte du père et l’empêcher de le commettre ?
Rédigé par : Robert | 11 février 2011 à 14:56
"il vaut mieux exonérer de charges pendant quelques années (2-3-4 ?) un patron qui embauche un jeune et un vieux que de leur attribuer une allocation chômage"
Heu, il me semble que c'est ce qu'il a rappelé et c'est ce qui est en place.
Mais je peux me tromper...
Rédigé par : jpledun@Pierre-Antoine | 11 février 2011 à 14:52
D'accord avec vous ! En plus, monsieur Bilger, ça m'a rappelé quand, petits, on regardait Bonne nuit les petits !!! (avec bonnets d'ennuis en plus là) : Gros Nounours était là pour mieux nous endormir, petits et grands, non ?
Sissi !
Rédigé par : Cactus | 11 février 2011 à 14:27
J'ai regardé et M. Pernaut et M. Sarkozy jusqu'à la fin, ne vous en déplaise M. Bilger.
Et apparemment je n'ai pas été la seule puisque l'audience a été très bonne !
Je vous trouve aigri, M. Bilger, et je crois que vous êtes vous aussi entrain de perdre votre discernement qui faisait votre atout.
Je vous le redis, vous et les autres (magistrats) perdez pied dans cette mascarade appelée "la fronde des magistrats". RI DI CU LE.
Le Président du TGI des Sables d'Olonne attirait l'attention de ses collègues hier sur RTL "Réfléchissez à votre action". Vous n'avez pas si bonne presse, vous savez !
Je sais bien que vous ne retiendrez pas mon post parce que vous ne supportez plus la contradiction (le VOUS est bien sûr général).
Merci de m'avoir lue ET MES RESPECTS.
Rédigé par : FANFAN02 | 11 février 2011 à 13:57
C'était un peu comme "Au théâtre ce soir"
L'acteur principal de la pièce, le faire-valoir et un public bon enfant. Au bout de 45 minutes je suis passé à autre chose ! Manifestement la pièce n'a pas fait recette au motif qu'elle n'était pas au niveau et que les critiques ne se privent pas de le souligner. L'acteur principal est au bout de ses recettes miracles, le public est lassé, quant au faire-valoir il doit se demander ce qu'il était venu faire dans cette galère. On voit bien l'usure du scénario, l'emploi qui s'effrite, l'insécurité qui contrairement a ce que l'on affirme est en pleine croissance, le gaspillage d'argent public qui perdure et certains acteurs de la troupe qui ont perdu toute crédibilité mais que l'on conserve malgré tout.
Et pendant le spectacle, la magistrature manifeste avec le renfort des policiers, on ferme des gendarmeries et on rabiote sur tout ce qu'on peut car il faut faire des économies. J'aimerais bien qu'un prochain jour, le chef de l'Etat présente le bilan des actions réellement engagées sur les dossiers dénoncés par la Cour des Comptes afin que l'on puisse vérifier qu'on vise bien les bonnes cibles.
Rédigé par : Jabiru | 11 février 2011 à 13:53