Tout bouillonne mais quelque chose va-t-il changer ?
Quoi qu'on pense des propos orléanais du président de la République, il est clair que son intervention à ce niveau ne relève pas de ce que les citoyens attendent de leur chef de l'Etat qui à force de s'engager dans des controverses dramatiques mais particulières va se voir dénié tout souci de l'intérêt général. Il est évident que l'intense polémique de ces derniers jours va altérer l'image de la France. Un président en combat avec l'un des corps qui structurent et garantissent l'Etat de droit et la démocratie, ce n'est pas courant ! Ce serait risible si ce n'était pas dévastateur. La France a-t-elle besoin de ce mal ?
Que dire aussi de l'interminable et choquante palinodie, du feuilleton pitoyable et honteux qui chaque jour davantage justifieraient une démission de Michèle Alliot-Marie et de son compagnon pourtant toujours soutenus par le président et son Premier ministre ? La République n'est pas seulement mise à mal avec ces équipées tunisiennes, on la met carrément entre parenthèses !
Egrenons.
Aller passer les vacances en Tunisie, du 26 décembre au 1er janvier, quand on est ministre des Affaires étrangères et qu'on représente la France partout où l'on se trouve, signe un défaut d'intelligence, un manque total de discernement, de la "bêtise" comme l'a déclaré Daniel Cohn-Bendit qui n'est pas tenu à mes précautions de langage. En elle-même, une telle démarche, si aberrante qu'elle offense même le simple bon sens, aurait dû entraîner dans l'urgence le départ de MAM.
Elle aurait rencontré de manière inopinée son AMI tunisien Aziz Miled. Mensonge.
Elle aurait séjourné avec son compagnon et sa famille dans un hôtel de luxe à Tabarka appartenant à ce même Miled. Elle aurait réglé les frais mais ne se souvient pas au nom de qui la facture aurait été établie. Etrange.
Aziz Miled aurait été une victime du régime de Ben Ali. Tout laisse penser le contraire (Mediapart) et le nouveau pouvoir tunisien enquête sur lui. Mensonge.
Elle aurait effectué une visite touristique avec des amis à la fin de l'année 2010, sans préciser davantage. Mensonge grave par omission. Elle a survolé, et ses proches avec elle, des villes en colère dans le même Jet privé l'ayant déjà transportée à Tabarka. Elle s'est rendue à Tozeur avec, toujours, Aziz Miled.
MAM et son compagnon donnent des dates différentes pour la tentative d'immolation par le feu du jeune homme le 17 décembre. Elle évoque la fin du séjour et lui, le début. Inquiétant pour un ministre des Affaires étrangères.
On découvrira peut-être d'autres "curiosités". Les déclarations de MAM scandées par un "je ne démissionnerai pas", comme si c'était à elle de décider puisqu'elle n'a pas eu la décence de quitter son poste spontanément, sont en elles-mêmes pathétiques en "singeant" la résolution devant une épreuve que précisément on ne lui fait pas subir (Rue 89) ! Elle qui a le front de donner des leçons de gaullisme notamment à Dominique de Villepin qui, après avoir été trop indulgent avec elle, a dénoncé avec retard le "deux poids deux mesures" que le 3 février déjà j'avais incriminé ! Ce n'est pas le judiciaire qui est intouchable mais le politique.
Il n'est même pas nécessaire, pour accabler encore davantage le ministre, de relier ces survols tunisiens et cette complaisance de l'ami Miled à sa déclaration proposant le savoir-réprimer de nos policiers à Ben Ali.
Continuons d'égrener.
Je ne le referai plus. J'ai été naïve. Je n'ai rien vu et tout était à peu près calme. Je passerai mes vacances en Dordogne. Je m'excuse auprès de ceux qui ont été choqués. Je ne suis pas ministre quand je suis en vacances. Je n'emprunterai plus jamais de Jets privés. J'ai le droit d'avoir des amis (le Parisien).
Ces repentances et explications puériles, celles d'une élève prise en faute mais non punie - elle est tout de même revenue sur son affirmation d'un statut de ministre par intermittences, ce qui montre que Jean-Marc Ayrault ne profère pas que des insultes - rendent comique une attitude qui, profondément, blesse le Pouvoir qui n'est pas rancunier-, la démocratie, l'équité et l'allure. L'incompétence est un titre de médiocrité. Son maintien est une honte, pas seulement par contraste avec la présomption de culpabilité qu'on a fait peser de manière précipitée et provocatrice sur la magistrature, qu'elle ait été visée totalement ou partiellement par un président ayant allégué en plus l'existence d'"un présumé coupable". Défi supplémentaire ou ignorance ? Aucune option n'est rassurante (nouvelobs.com, JDD.fr, le Figaro, le Monde).
La magistrature est un grand métier qui a tous les droits pour s'exprimer dès lors qu'il s'agit de morale publique et de devoir républicain. J'ai toujours pensé que l'exercice juste, intelligent, sensible de nos responsabilités capitales ne nous rendait non seulement pas étranger à la chose politique, qui n'est pas culte du partisan, mais naturellement familier avec le domaine de l'Etat, de son éthique et de sa capacité de rassembler autour de valeurs admises par tous.
La France se paie de maux. En a-t-elle le droit, en a-t-elle le temps ?
Heu... j'étais un peu pressé : c'est bien sûr le cliché des ministres politiciens meilleurs que ceux qui sont issus de la "société civile" qui vient d'en prendre un coup avec les maladresses de MAM, et non l'inverse - vous aurez corrigé.
Rédigé par : Krokodilo | 11 février 2011 à 20:46
Je me permets de signaler un court papier à prétention humoristique que j'ai commis, où des délinquants utilisent au tribunal les paroles de MAM, et Baroin.
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/comme-des-millions-de-francais-je-88544?debut_forums=0#forum2820789
Je ne sais pas si faire sa pub est un délit ou une simple impolitesse, mais, pour ma défense, j'espère pouvoir faire sourire quelques personnes de la profession, surtout en ces temps de crise ouverte.
@ Christian C, il faut aussi prendre en compte le coût du ridicule, la dégradation de l'image de la France au Maghreb, pas seulement le fait que l'usage des palais et des flottes privées de divers "présidents durables" soit une pratique ancienne et largement répandue de nos dirigeants. C'est tombé sur elle, voilà tout : la seule à avoir survolé une révolution naissante (et non ultérieure) dans un jet d'un proche du pouvoir. Heureusement, elle n'a pas prononcé de paroles historiques du genre : c'est quoi tous ces gens qui s'agitent en bas ? Mais sa défense ne fut pas à la hauteur d'une ministre passée dans les plus grands ministères.
Au passage, le cliché des ministres issus de la société civile (ceux qui connaissent quelque chose dans leur domaine) qui seraient meilleurs que les purs politiques (entendre ceux qui n'entravent rien à leur nouveau poste) vient d'en prendre un sérieux coup...
Rédigé par : Krokodilo | 11 février 2011 à 14:42
"L'autarcie politique", à la suite.
Ouf !
On revient chez nous, en notre beau pays.
Doit-on dire :
Monsieur et Madame les Ministres,
ou bien
Mme & M. la ministre, etc, etc.
Hier soir, je me promenais sur le Net, à la recherche de Mirza.
Faut-il créer un unique ministère, le Grand Ministère du Tourisme Généralisé,et donner raison à Monsieur Houellebecq ?
Ou bien faut-il accompagner notre hôte en choses publiques ?
Eh! @Jean-Marie, des laisses, j'en ai vu plein, même la votre pour Mirza.
J'ai même vu Mirza, elle est mignonne, elle est chez moi, elle reste, elle sait que je ne la retiens pas.
Tant pis si elle vous a quitté, après tout elle est jeune et pleine de vie....
La Bruyère, en notre beau pays, voyait se présenter autant de caractères, historiquement et simultanément parmi beaucoup d'autres, comme: la honte, l'esprit de rédemption, la fierté, la culpabilité, etc...
Ainsi laissa-t-il la France capable de composer. Entre les caractères, est-ce possible ?
Mirza court sur ma bruyère, elle est mimi et pleine de vie !
Rédigé par : zenblabla@JDR | 09 février 2011 à 21:21
Les socialistes français sont décidément de moins en moins crédibles dans leur volonté de laver plus blanc que blanc. Ces derniers ont en effet des liens très étroits d'amitié, encore aujourd'hui, avec les grands dictateurs de ce monde.
Trois jours avant que M. Ben Ali, l'ancien Président de Tunisie, s'en aille, ils le reconnaissaient comme membre de l'Internationale socialiste.
Au mois de novembre, ils avaient d'ailleurs reçu à Paris deux membres de son parti : le RCD.
Quant au Président et dictateur égyptien, M. Moubarak, et au Président sortant Laurent Gbagbo qui se maintient au pouvoir en dépit de sa défaite, ils sont toujours membres de cette Internationale socialiste fréquentée par les socialistes français.
Ces gens-là sont sans honte ni vergogne : encore la fable de la paille et la poutre.
Rédigé par : sylvain | 09 février 2011 à 13:54
La justice aux main de juges laxistes et corporatistes n’est pas appliquée.
Les textes de loi sont là... qui ne sont pas appliqués.
"Par manque de moyens...." s’exclament la bouche en coeur nos juges incapables de la moindre auto-critique.
Le sommet de l’ubuesque fut atteint par le juge Burgaud... récompensé comme il se doit pour avoir mis en évidence que l’on ne peut critiquer en quoi que ce soit un JUGE.
Quand le verdict tombe c’est que les moyens ont été là pour qu’il soit donné.
Quand le verdict tombe : il est laxiste... parce que donné par des juges volontairement laxistes.
Laxistes parce que inféodés à des syndicats de gauche qui orientent leurs décisions.
Dans le meilleur des cas ce présumé violeur- étrangleur- découpeur d’une jeune fille de 18 ans sera libre dans 10 ans de recommencer son oeuvre.
Rédigé par : sylvain | 09 février 2011 à 12:46
Les indignés de vocation sacerdotale jouent les pucelles effarouchées parce que notre Premier ministre entretient de bonnes relations avec un régime qui n'attirait l'attention de personne il y a un mois.
Soit !
Si on parlait des relations de Madame Mitterrand avec Fidel Castro ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 09 février 2011 à 12:28
DE L’ABSURDE A LA TOLERANCE ZERO …
Devant le mal, devant la mort, « l'homme révolté » au plus profond de lui-même crie justice. Le « tout est bien » de Candide illustre à satiété les formes diverses du mal, de la souffrance, de la violence, du désordre. Les failles du monde sont béantes. Le regard effaré, rivé au réel, ne peut occulter l'agression multipliée du mal sous toutes ses formes. Mais le sentiment de révolte bute inlassablement sur l'absurde : les innocents mourront toujours injustement, l'injustice et la souffrance demeureront, elles ne cesseront pas avec ce scandale.
La criminalité-zéro est un non-sens : Sarko n’a pas pu exprimer cette ineptie ou alors, par lapsus, voulait-il citer la tolérance-zéro ? Je n’en ai pas le souvenir. Méfions-nous de nos certitudes et de ce que nous croyons entendre ou voir. Ce n’est pas le discours émis, mais le message reçu, ressenti, qui a de l’importance.
Comment se fait-il que le pays des droits de l’homme ait les prisons dans l’état infamant, lamentable où nous les avons, depuis des années ? Ayant fait notre honte à tous, ce rapport de Alvaro Gil-Robles, Commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, sur l'état de vétusté et de conditions matérielles inhumaines, dégradantes, de surpeuplement, de manque d'hygiène et de sécurité de nos prisons. Les rapports d'Amnesty International allaient déjà dans le même sens. Est-ce la faute à Sarko ? Leur reconstruction se fait à la vitesse administrative !
« Et Outreau ? Au trou ! » c’est cette image dont les Français sont imprégnés : la montagne a accouché d’une souris et d’un responsable non coupable…Une justice plus à l’écoute des criminels que des victimes, au grand dam de la police, qui retrouve dans la rue les criminels qu’elle vient d’arrêter et de présenter à la justice.
Le secteur public est à l’image de nos prisons, sinistré et nos caisses vides et endettées, les mentalités anesthésiées d’avoir trop vécu, mais revendicatrices jusqu’au harcèlement. Le chef de l’Etat, n’est pas seul, visé, accusé de tous les maux, entravé dans l’action ! C’est aussi son équipe gouvernementale : la vertu, il leur en faut ! Et elle ne serait pas si grande, si la vanité ne l’accompagnait !
Rédigé par : jean-jacques schlaudecker | 09 février 2011 à 09:54
@ Mary
"Puis-je vous faire remarquer que le président Sarkozy a parlé de dysfonctionnements dans la chaîne pénale alors qu‘il se trouvait dans un commissariat de police. Il ne s’en est donc pas pris exclusivement aux magistrats du corps judiciaire comme vous le mentionnez à tort sur votre dernier post."
Puis-je à mon tour vous faire remarquer que n'importe quel esprit doté d'une intelligence même très moyenne traduit d'entrée cette phrase :
"Quand on laisse sortir de prison un individu comme le présumé coupable sans s'assurer qu'il sera suivi par un conseiller d'insertion, c'est une faute"
non pas comme une recherche attentive d'éventuels dysfonctionnements dans la chaîne pénale, mais bien comme une mise en cause on ne plus directe du professionnel - le juge, particulièrement le jupe d'application des peines - qui "a pris la décision de laisser sortir de prison" l'individu Meilhon.
Quand TM sort de prison, ce n'est pas parce qu'un JAP a pris la décision d'une libération conditionnelle ou l’a laissé sortir, mais parce qu’au regard de la loi il a purgé la peine de prison à laquelle il a été condamné : 1 ans de prison dont 6 mois de sursis avec mise à l’épreuve.
D’un point de vue strict de l'application de la loi le JAP est saisi pour un sursis avec mise à l’épreuve de six mois prononcé suite à un outrage à un magistrat.
Pour la seconde partie de la phrase du président Sarkozy :
"sans s'assurer qu'il sera suivi par un conseiller d'insertion, c'est une faute"
Mary, j’ai appris hier qu’il y avait en France 140 000 personnes condamnées à une peine appelée sursis avec mise à l’épreuve.
La vérité est de dire que pour que ces 140 000 condamnations, ni au tribunal au moment du prononcé, ni dans les bureaux des JAP - au passage, qui sont très fortement incités par exemple à aménager les peines d’emprisonnement depuis la loi de 2009 -, ni dans les prisons (quand la peine comme pour TM est répartie entre de la prison et du sursis), personne ne regarde si le condamné à du sursis avec mise à l’épreuve sera réellement suivi par un CIP, ni comment il sera suivi, ni dans quels délais, ni avec quels moyens.
On peut totalement regretter et déplorer le fait que l’ensemble de la biographie pénale, criminelle, délictueuse et pénitentiaire d’un TM ne soit pas prise en considération quand il arrive au terme de sa condamnation à 6 mois de prison ferme, mais dans l’état actuel des choses, il ne sert à rien de vouloir faire croire qu’il en aurait pu être autrement.
Et le président de la République quand il parle à Orléans sait parfaitement que les peines de sursis avec mise à l’épreuve sont tout sauf prioritaires pour le JAP et les SPIP, il sait parfaitement que le critère qui priorise la MASSE des dossiers de suivi post-détention ou de suivi tout court, est de toute façon celui de la nature de la condamnation.
Il sait aussi qu’aujourd’hui 100 000 peines prononcées ne sont pas mises à exécution. 20 000 de plus que l'an passé.
Si l’homme Sarkozy a parfaitement le droit d’être totalement bouleversé par la tragédie de Pornic - je suis certaine qu’il l’est -, le président de la République quand il parle à Orléans ne peut pas accuser et accabler une profession avant même que des conclusions aux enquêtes ne soient détaillées et publiées.
Il ne peut pas ignorer la réalité de l’exécution des peines dans notre pays - 1 juge d’application des peines pour étudier dans le détail 3000 dossiers, 1 conseiller d’insertion et de probation pour contrôler le suivi des mesures pour 150 dossiers: d’un point de vue de la raison simple, ces chiffres sont intenables -, ni la philosophie judiciaire qui la structure, ni la bureaucratie lourde qui la normalise.
Il peut, dans une prise en compte générale du fonctionnement de la justice pénale de notre pays - c’est son rôle - initier, faire bouger les lignes, proposer une transformation de l’approche judiciaire plus fine, plus individualisée de la personne au profil condamné, recondamné, et encore recondamné.
Exemple : un suivi pertinent non pas seulement de l’après détention, mais également l’instauration d’une rétrospective pénale détaillée et pertinente des personnes condamnées considérée comme un élément d’appréciation d’un suivi au même titre que la nature de la condamnation.
Mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que par ce biais d'une part nous transformons la philosophie qui structure depuis toujours notre système pénal, de l'autre le coût en sera très conséquent.
Alors oui, au regard du calvaire de Laetitia et de la douleur absolue de ses proches, je peux comprendre que l’homme Sarkozy ne veuille pas entendre parler ni des fonctionnements habituels de la justice et de la police, ni de la philosophie judiciaire laquelle, qu’on le veuille ou non, les structure depuis toujours, ni des alertes en cascade adressées à la Chancellerie par le tribunal de Nantes, mais je pense que le président de la République dans sa parole publique ne peut pas faire comme si ces réalités n’existaient pas.
Et par-dessus le marché, face à tout cela, finir par missionner dans le débat public l’insignifiance majuscule d’un François Baroin.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 09 février 2011 à 08:14
@ Mary Preud'homme,
« jusqu'à plus ample informé, ni MAM ni Fillon ni Sarkozy ne peuvent être accusés d'abus dès lors que les avantages dont ils auraient bénéficié, ès qualités, n'ont pas coûté un centime à l'Etat ou ont été remboursés », écrivez-vous à propos des déplacements de MAM, de M. Fillon et de M. Sarkozy.
Vous devriez vous montrer un peu moins affirmative ; si vous avez raison pour le voyage de MAM, le prix payé par MM. Fillon et Sarkozy pour leurs déplacements en avions de la république est, conformément à la règle, déterminé sur la base du tarif Air France appliqué au nombre de personnes bénéficiant du voyage.
Sans doute le prix de cinq ou six billets au tarif commercial compense-t-il le déplacement d’un avion au « centime » ?
Rédigé par : Christian C | 09 février 2011 à 07:48
@Jean-Dominique Reffait
Le président de la République a tous les droits, et il ne se prive pas de nous en faire la démonstration quand bon lui semble; je n'ai en aucune manière mis en cause la moindre entorse à la règle. En décrivant les exploits du petit Nicolas, je soulignais simplement qu'il y a également une hiérarchie dans le sacrifice. Les usages dans le domaine aéronautique sont un peu différents en Grande-Bretagne et en Europe du nord, mais notre président, sans doute, le vaut bien, comme dirait Madame Bettencourt.
Je vous remercie de m'autoriser à émettre une opinion.
Rédigé par : Christian C | 09 février 2011 à 07:34
@ Jeanne
Je partage la majeure partie de vos conceptions, y compris l'idée qui, aux yeux de nos concitoyens qui se laissent impressionner par le catastrophisme ambiant, passe pour une provocation, à savoir que nous vivons l'une des époques les plus sûres de notre histoire.
Pour ne parler que des temps modernes, jamais, c'est un fait, il n'a été moins dangereux de se promener sur nos routes et dans nos rues depuis le XVIe siècle.
Sur cela, donc, accord total.
Mais, concernant l'affaire Laetitia, non.
Je rappelais que ses proches et sa famille ont, à 7 reprises depuis l'élargissement de l'homme soupçonné d'avoir massacré cette infortunée jeune fille, signalé aux autorités de police et de gendarmerie la dangerosité croissante de T.M.
Vous dites que ces plaintes et ces avertissements n'avaient pas pour effet de permettre la réincarcération de T.M.
Vous avez certainement raison juridiquement, même si on peut s'interroger en ce qui concerne la gendarmerie.
Mais il demeure que cette surdité administrativement justifiable ne l'est pas logiquement et surtout humainement.
Or c'est là le noeud de la question.
Si l'opinion, pourtant si hostile, d'après les sondages, au Président de la République et au pouvoir en place ne soutient pas cette grève des magistrats et du monde judiciaire, c'est assurément parce qu'elle est choquée par ce décalage entre ce qui relève du bon sens, de la simple "jugeote", pour reprendre le terme d'un autre commentateur du blog de Philippe, et ce qui semble coincé par le respect aveugle des règles de procédure.
C'est peut-être parce que les séries télévisées et les films français ou américains ne cessent de vanter les mérites des policiers et des juges qui bravent la routine et l'étroitesse des règlements pour se mettre au service de celui qui souffre et pour faire triompher le juste, fût-ce au dépens du légal.
Il n'en reste pas moins qu'il ne faut ni ridiculiser ni mépriser cette aspiration qui, en l'espèce et au vif d'une aussi cruelle tragédie, rend inaudible à l'opinion la fronde actuelle de la justice.
Je crains fort pour elle qu'elle ne se soit laissé piéger par un Président beaucoup plus calculateur et beaucoup moins sanguin que ses adversaires ne l'imaginent. Car plus elle alignera d'arguments financiers et techniques, plus elle se coupera du public qui n'y voit que la traduction d'une froideur et d'une sclérose administratives aux antipodes des qualités humaines qu'elle attend de sa justice.
Rédigé par : Frank THOMAS | 09 février 2011 à 07:05
@ FCC
Et donc perdre sa nationalité !
Rédigé par : Alex paulista | 09 février 2011 à 06:39
@ Mary Preud'homme
Merci pour l'explication. Je n'avais pas compris les trois K, en effet. C'est que j'aime bien ma famille, ma cuisine et que ma femme et moi on baptise tous les ans en ce moment. Un p'tit gars arrivera avant Carnaval.
Mais reconnaissez que défendre MAM par solidarité féminine, c'est sympathique mais un peu maigre...
Rédigé par : Alex paulista | 09 février 2011 à 06:36
Cherchez l'erreur !
Les magistrats font grève ?
Ils sont doublement hors la loi !
Vous ne me croyez pas ?
Lisez donc ce qui suit !
http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F499.xhtml#N100CC
Certaines formes de grève sont interdites :
Grève du zèle : application minutieuse de toutes les consignes de travail et exécution des tâches confiées avec un perfectionnisme exagéré,
Grève perlée ou tournante : cessation du travail par intermittence (ou roulement) en vue de ralentir le travail et désorganiser le service,
Grèves à caractère purement politique.
Privation du droit de grève
Certaines catégories de personnels ne disposent pas du droit de grève ; ce sont :
les personnels de police,
les membres des compagnies républicaines de sécurité (CRS),
les personnels des services extérieurs de l'administration pénitentiaire,
les magistrats judiciaires,
les personnels des transmissions du Ministère de l'Intérieur,
les militaires.
Les magistrats qui font grève sont donc deux fois hors la loi.
Un en faisant une grève politique selon tous les commentateurs et leurs syndicats.
Deux, en tant que magistrats de justice la grève leur est interdite.
Qui les sanctionnera ? Personne !
De plus la grève donne lieu à une retenue sur l'ensemble de la rémunération de 1/30ème de la rémunération mensuelle même si la durée est inférieure à une journée (règle du trentième indivisible)
Qui leur fera une retenue sur salaire ? Personne !
Pourquoi ? Cherchez l'erreur :-D
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 09 février 2011 à 01:24
Bonjour, cette grève est honteuse, un peu de respect pour la victime et les familles !
Je travaille dans le milieu pharmaceutique, est-ce qu'on a fait grève après toutes les insultes reçues avec l'affaire du Mediator, non, alors un peu d'humilité SVP, MERCI !
JA
Rédigé par : JA | 08 février 2011 à 23:12
Christian C.
Laissez-vous engager par Le Canard. Vous êtes déchaîné. Votre talent est grand. Beaucoup de succès en vue.
Rédigé par : jpledun@Christian C. | 08 février 2011 à 22:20
C'est intéressant de constater que les mêmes qui mettent aujourd'hui en avant les sondages accablants pour la grève des magistrats, pestaient il y a peu sur les sondages favorables au mouvement social de grande ampleur contre la réforme des retraites.
Quand on a l'intention de se servir un jour des sondages comme argument démonstratif, il faudrait avoir la décence de se taire sur les sujets où son opinion est contraire à celle du "peuple"...
Rédigé par : Herman | 08 février 2011 à 21:42
(Tiens, Monsieur Bilger, vous n'aviez pas
fait une faute d'orthographe dans un texte
vous savez, il y a quelques mois ?
Comment ça non ?)
@ Mary Preud'homme
Le Peuple français supporte les erreurs de
tous ses gouvernants ; alors si nous pouvions
pour une fois regarder où nous en sommes
et avancer... car ainsi que vous le savez
ce qui est fait n'est plus à faire.
Rédigé par : calamity jane | 08 février 2011 à 20:17
Hurler avec les loups ce n'est pas une preuve de vaillance M. Reffait, bien au contraire. Et il faut parfois beaucoup de courage pour s'opposer à la "meute boulimique" et à la vindicte populaire. Apprenez aussi que l'on peut défendre quelqu'un, même en ne partageant pas ses idées, tout simplement parce que l'on désapprouve le lynchage et l'acharnement contre une personne en raison de son sexe, son origine, sa religion ou son parti politique. Le lynchage verbal et même physique, moi je connais et j'ai appris à combattre très jeune contre cette forme d'abus et de lâcheté, tant en France qu'aux Etats-Unis et même en Haïti où il fallait prendre autrement de risques qu'ici derrière son clavier... Un pays où je retournerai prochainement.
---
nota : des personnes qui utilisent des voitures de fonction ou du matériel administratif, téléphonent ou surfent sur internet aux frais de l'Etat, il y en a des milliers tous les jours, y compris dans les tribunaux, les préfectures, les mairies et les conseils régionaux et généraux en majorité de gauche où à chaque rentrée scolaire les fournitures de toutes sortes fondent à vue d'oeil (et ce n'est pas Zoé Shepard qui me contredira). Alors, cessons de jouer les hypocrites et de nous en prendre uniquement à une poignée de boucs émissaires. D'autant que jusqu'à plus ample informé, ni MAM ni Fillon ni Sarkozy ne peuvent être accusés d'abus dès lors que les avantages dont ils auraient bénéficié, ès qualités, n'ont pas coûté un centime à l'Etat ou ont été remboursés.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 08 février 2011 à 20:11
Beaucoup d'histoires d'avions en ce moment, pourtant ça ne vole pas haut.
En Suède, les ministres se rendent au ministère... à vélo !
La "République irréprochable" est plutôt à chercher dans ces contrées-là, ici c'est plutôt la "monarche pourrie".
Beaux discours (et encore, la "défense" de MAM du moment est plutôt du niveau école maternelle), enfumage des naïfs d'un côté, pratiques pitoyables et scandaleuses de l'autre.
Que de mauvaise foi, de petitesse de la part de cette clique qui est en train de mener la France au désastre. On atteint les bas-fonds politiciens.
Je n'y vois qu'une seule explication qui tienne : ces minables savent qu'en 2012 ils vont se faire dégommer - et à gauche, ce n'est malheureusement pas forcément mieux ; tristesse - alors ils croquent autant qu'ils peuvent, jusqu'au bout, sans vergogne aucune. Pouvait-on attendre mieux d'eux ?
Plus qu'un an. Mais ça va être long.
Rédigé par : bob | 08 février 2011 à 20:06
Laetitia, étranglée par un potentiel assassin dont plusieurs éléments concordants prouvent que la police et la justice avaient été avertis par les proches de la probabilité d’un massacre par l’étrangleur-découpeur. L’établissement non seulement n'est responsable de rien, se met en grève et chante la chanson ’c’est panou panou’ et les gérants en blanche hermine ont l’air de dire : dégage vulgum pecus, nous on est la Justice, vous vous êtes les vulgaires contribuables.
Contribuez, fermez vos g..., l’ assassin se charge du reste…
Rédigé par : sylvain | 08 février 2011 à 20:04
Et Fillon qui fait rebelote !
Ils ont perdu le sens commun, cela ne peut se concevoir autrement.
Le Premier ministre gare son avion Etec au Caire, lequel avion reste à disposition avec son équipage, et se fait payer toutes ses vacances familiales, déplacements et hébergements, par Moubarak : est-il fou à lier ? La République ne le paye pas assez cher pour qu'il en soit à gratter ses vacances de Noël auprès de dictatures ?
Ainsi donc MAM serait sauvée parce que Fillon est plus inconscient, ou plus corrompu, qu'elle !
Je suis sincère en disant que je n'imaginais pas qu'on ait atteint une telle profondeur dans l'abîme de l'esprit public.
A quoi doit-on s'attendre désormais ?
Christian C.
Le président a le droit de voyager à titre privé et il le fait logiquement sur des moyens publics pour des raisons normales de sécurité. Je n'y trouve rien à redire et, pour cette fois, ce n'est pas Sarkozy qui a failli.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 08 février 2011 à 19:35
Félicitations à MAM pour sa tenue exemplaire face aux hordes de l'inquisition socialiste nauséeuse.
S'ils avaient de la dignité et de l'honneur, Ayraut, Hamon, Moscovici, Gorce, Leroux et autres acolytes devraient démissionner à cause de leur attitude antirépublicaine fouilleurs de poubelles.
Mais en ont-ils ??
Rédigé par : sylvain | 08 février 2011 à 19:07
Bravo les juges ! vous avez réussi à être plus impopulaires que les cheminots, faut l'faire !
Sauf que les grèves SNCF n'occasionnent que des gênes désagréables mais sans importance.
Tandis que la vôtre a choqué beaucoup de monde autour de moi, que ce soient des gens de droite ou de gauche.
Votre attitude équivaut à cracher sur le cadavre de Laëtitia.
Rédigé par : sylvain | 08 février 2011 à 19:03
Une fois de plus, cher Philippe, je suis d'accord avec vous.
Je ne peux que partager votre légitime indignation devant le manque de discernement de notre ministre des Affaires étrangères dont la défense maladroite ne fait que souligner l'incongruité de son comportement peu digne d'un ministre de la République.
Comment peut-on ensuite croire encore à la volonté de nos dirigeants de faire en sorte que la République soit exemplaire ?
Rédigé par : christian dulcy | 08 février 2011 à 17:08
Monsieur,
Vous voyez en ce moment les gens aux yeux desquels vous passiez pour un tranquille ronronneur plus ou moins en accord avec le fonctionnement actuel de la France se dresser contre vous pour tenter de sauver leur Idole des outrages qu'il se plaît (masochiste ?) à s'infliger à lui-même.
De nouveaux noms apparaissent qui, taiseux lorsque le "ronron" était à leur goût, sursautent, mordent ou griffent en tous sens, et notamment dans le sens des "gaucho-socialo-communo-soixante-huitards" coupables à leurs yeux de tenter de renverser l'Idole ci-dessus et ci-devant adorée.
On découvre même, en les lisant, que l'actuel chef de notre pauvre Etat serait dans la même situation que le Général de Gaulle. Bigre ! Le voici donc gaullien sans le savoir, autrement que par proclamations électorales ! Il n'en a pourtant aucune caractéristique, mais les "bobos" réactionnaires, qui regrettent l'époque que notre histoire a heureusement biffée, ne voient plus guère de moyen de le sauver de l'opprobre qui va le remettre à sa place qu'en couvrant la quasi moitié de la France de 2007, et les quasiment trois quarts de la France d'aujourd'hui d'injures tellement récurrentes qu'elles lassent n'importe qui sans convaincre.
Trouver dans la vie courante un inconditionnel de ce personnage laisse autant de chance que de trouver une perle chez le banc d'huitres du coin.
J'ai appelé plusieurs fois à la maîtrise des réflexes scripturaires de quelques un(e)s. Voilà que ces mêmes personnes n'en ont cure dès lors qu'on critique leur Idole.
Veuillez, Monsieur, conserver, comme vous le savez si bien faire, la résolution de laisser cette partie hargneuse de votre lectorat à ses oraisons déliquescentes à l'Idole, et nous prouver encore que vous êtes un esprit libre. Vous dites, parfois, des choses qui ne me plaisent guère. Me mets-je à hurler à la mort pour autant ? Que ces gens qui n'ont de style oratoire que pour souiller, apprennent donc, à votre exemple, qu'il est des moyens d'utiliser notre langue à d'autres fins que l'insulte, le venin, le pamphlet vulgaire. Surtout vulgaire...
Rédigé par : Jean Reffaiit | 08 février 2011 à 16:32
Je ne trouve plus mes maux…
François Fillon a utilisé pendant ses vacances de fin d'année en Egypte un avion "de la flotte gouvernementale égyptienne" pour se rendre d'Assouan à Abou-Simbel, a annoncé Matignon mardi 8 février, dans un communiqué confirmant des informations du Canard enchaîné à paraître mercredi.
(Nouvelobs.com avec AFP)
Ou comment comprendre le soutien du Premier ministre à sa ministre des Affaires étrangères.
Rédigé par : Christian C | 08 février 2011 à 16:27
Maux à maux
France Inter révèle, mardi 8 février, que le chef de l'Etat est parti en toute discrétion à New York le week-end du 5 février. Selon la radio, qui a obtenu confirmation de l'Elysée, Nicolas Sarkozy s'est envolé directement de Bruxelles après le sommet européen de vendredi, pour quarante-huit heures de voyage privé dans la ville américaine où vit une partie de l'année son fils cadet, Louis.
Le voyage a été effectué dans un appareil de l'ETEC. Plus précisément, selon France Inter, à bord d'un Falcon 7X, appareil de seize places, acheté en même temps que l'Airbus A330 baptisé par la presse "Air Sarko One" pour remplacer deux appareils gouvernementaux plus anciens.
Cet avion, surnommé "Carla One" par les aviateurs de l'ETEC – car, s'il est réservé au gouvernement, il serait occasionnellement utilisé par l'épouse du chef de l'Etat –, a fait le voyage Paris-Bruxelles, de même que l'avion présidentiel. L'usage de deux appareils pour faire un trajet aussi court avait étonné la presse belge.
Les services de la présidence ont précisé à France Inter que Nicolas Sarkozy, puisqu'il utilisait l'appareil "à titre privé", en a réglé le voyage. Ou plus précisément, qu'il avait réglé le coût d'un billet "au tarif commercial".
On ne va tout de même pas mégoter si notre président devait faire cette visite familiale. Il faut savoir faire abstraction des considérations budgétaires quand l'urgence l'exige. Comme Madame Alliot-Marie, il devait être crevé.
Rédigé par : Christian C | 08 février 2011 à 16:13
@ Alex Paulista
Quand on ne saisit pas le sens d’une phrase, mieux vaut demander des explications plutôt que faire un commentaire hasardeux et sorti de son contexte.
Je précise donc ce que signifie le sigle concernant la règle des trois K que j’avais mentionnée - ironiquement - cela va sans dire, dans mon post du 7 février à 16:21 :
« Kinder, Küche, Kirche » (enfants, cuisine, église).
Pour l’explication de cette règle, veuillez vous reporter à Wikipédia.
Ainsi donc, selon vous une femme n’aurait pas le droit d’apporter son soutien à une autre femme battue ou lynchée sans être taxée de féministe ? Et un homme qui fait de même, c’est un machiste peut-être (car trop protecteur). Comme quoi on peut voir la malice partout même lorsque les intentions sont pures !
--
@ Veronique R.
Puis-je vous faire remarquer que le président Sarkozy a parlé de dysfonctionnements dans la chaîne pénale alors qu‘il se trouvait dans un commissariat de police. Il ne s’en est donc pas pris exclusivement aux magistrats du corps judiciaire comme vous le mentionnez à tort sur votre dernier post.
J’en profite pour rappeler (mais ceci s’adresse aussi à d’autres intervenants) que les magistrats, pas plus que les militaires et les policiers n’ont le droit de faire grève (cf ordonnance du 22 décembre 1958, art. 10, que j’avais déjà rappelé dans un post précédent). Mais d’après l’interprétation discutable de la vice-présidente de l'USM, Virginie Valton, qui s’est exprimée hier sur le sujet dans l’émission « Mots croisés », les magistrats ne seraient pas en grève mais, nuance, « manifesteraient » seulement leur mécontentement en bloquant ou en retardant des affaires « jugées » non urgentes. Vous noterez la subtilité juridique de la formulation !
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@ Jean-Jacques Schlaudecker :
Vos propos rejoignent mes propres réflexions sur le sujet. Toutes proportions gardées, et personnalités mises à part, celle du général de Gaulle ne pouvant souffrir la comparaison avec celle d'aucun de ses successeurs, on peut effectivement établir un parallèle entre les événements d’aujourd’hui et ceux de 1965 à 1969. Et pour les personnes qui, comme moi, ont voté pour la première fois aux présidentielles en 1965 - pour de Gaulle - et ont vécu de très près cette époque charnière de l'après guerre d'Algérie, c’est encore plus flagrant. Ce qui est curieux, c’est que rien ne semble avoir changé depuis lors, sauf que les « veaux » d’hier se sont mués en moutons de Panurge et pour certains en moutons enragés qui ne se contrôlent plus et dispensent leur hargne et leurs rancœurs à tout va.
Qui se souvient en effet qu’en 1965, Mitterrand qui s’était déjà illustré en témoignant pour l’OAS est allé jusqu’à s’allier avec les extrémistes de droite pour tenter de faire tomber de Gaulle aux élections présidentielles. Après quoi, ce fut l’engrenage, un harcèlement incessant du pourvoir jusqu’à la chienlit de 1968, etc. Et ce sont les mêmes ou leurs disciples qui viennent aujourd’hui nous faire la leçon et nous parler d’honneur, quand ils ne s’approprient pas les restes de l’héritage gaullien qu’ils n’avaient pourtant eu de cesse de détruire jusqu‘à leur revanche de 1981. Comme si nous n’avions pas de mémoire aurait dit à juste titre Philippe Séguin que quelqu’un a cité sans bien réaliser que l’homme d’honneur et de fidélité qu’il fut ne se serait joint à la cabale actuelle contre un ministre de la République ou un gouvernement et des institutions qu’il respectait.
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Rédigé par : Mary Preud'homme | 08 février 2011 à 15:57
Complément à mon post précédent :
http://www.maitre-eolas.fr/post/2011/02/07/Les-boules
Rédigé par : Robert | 08 février 2011 à 15:41
Beaucoup d'oppositions me semblent se cristalliser à partir d'appréciations se fondant sur des modes de pensée très différents.
Il y a la réaction individuelle face à des tragédies comme celles de Pornic qui révulsent et provoquent à juste titre des questionnements. Les réponses attendues sont bien sûr dans ce même registre.
En revanche, il y a l'appréhension par les magistrats, qui révoltent certains des premiers. A mon sens, le problème vient de ce qu'ils sont habitués à raisonner en Droit et exclusivement en Droit et donc leurs avis et réactions se placent dans cette logique.
Par ailleurs, il y a l'action publique, celle des policiers et gendarmes en l'espèce, qui est normalement mise en œuvre lorsqu'une infraction pénale est commise.
Beaucoup de nos concitoyens ne comprennent pas que la prévention exercée par ces services a ses limites et que tout signalement ou plainte relatifs à certains comportements, dès lors qu'ils n'entrent pas dans le cadre d'infractions à la loi (pénale ou administrative), ne peuvent être poursuivis...
Logiques divergentes générant de profondes incompréhensions...
Rédigé par : Robert | 08 février 2011 à 15:36
Bonjour,
Pourrait-on rappeler, sans paraître ridicule, qu'un groupe n'est jamais que la somme réunie de ses membres ?
La complication, pour un pays, est que le motif de regroupement tient exclusivement aux frontières. A l'intérieur de ces frontières, un certain nombre d'éléments sont censés générer une unité. Cette unité peut se faire par la force, c'est le plus simple en apparence, parce qu'en réalité… Ou par la séduction, c'est le choix inévitable de la démocratie, puisque l'accès au pouvoir est électif. La séduction consiste soit à embarquer les spectateurs dans un rêve commun, c'est le plus difficile, soit à les caresser dans le sens du poil, c'est le plus facile.
Il est clair que le gouvernement actuel tient un discours qui se rattacherait à la première solution, pendant que l'ensemble de ses actions sont, clairement et exclusivement, liées à la deuxième.
L'homme à séduire, le Français, est particulier. Il rêve d'être fonctionnaire, de profiter d'avantages liés à sa position et non à sa qualité, il baptise cela "l'égalité".
Son rêve est évidemment de voyager en avion, au frais d'un riche camarade, dans un pays ou la population le servira pour une roupie de sansonnet.
Et vous voudriez que Madame MAM démissionne ?
Allons, soyons raisonnable, tout cela n'est pas un problème collectif, mais une somme de problèmes individuels qui ne peuvent trouver une solution qu'en chacun de nous.
Combien ont une vie matérielle et morale en accord avec les grandes leçons qu'ils dispensent ? Personnellement, malheureusement, je n'en rencontre pas souvent.
Cordialement. H. Dumas
Rédigé par : temoignagefiscal | 08 février 2011 à 15:16
Ce n'est pas une erreur, c'est une faute aurait dit Mgr de Bonald concernant les frasques de Mme Alliot-Marie.
La République n'est plus d'astreinte et d'intégrité, morale inscrite en lettres d'or sur les maroquins, mais une joyeuse troupe de gais lurons, qui prise la main dans le sac, s'excuse, se justifie, avoue ses ignorances : tout cela avec une candeur toute populaire ponctuée de comportements et expressions perceptibles au premier degré.
Cette "*mafia" ministérielle orchestrée par un parrain de petite taille orgueilleuse cheminera sur les terres arables de la naïveté re-labourées en 2012.
Rédigé par : charles catelin | 08 février 2011 à 14:14
Je ne suis pas du tout d'accord avec vous M. Bilger ! Trop c'est trop ! Les magistrats sont souvent irresponsables parfois même coupables. Ils se retranchent le plus souvent derrière un problème de moyens mais quand on travaille mal, on peut vous donner les plus beaux outils du monde... Tant que l'idéologie prendra le pas sur le reste, nous ne pourrons pas avancer.
De plus, je me sens "insultée" par les propos de M. Régnard (président de l'USM) qui dit que les propos de N. Sarkozy ont pour but de flatter une frange extrême droitière de l'électorat. Je n'ai jamais voté pour l'extrême droite et pourtant je partage le point de vue du Président.
Quant aux propos de votre collègue Trévidic, je les trouve odieux et indignes.
Toute la magistrature est en train de se couper de la population et vous ne pourrez même plus sauver ce qui aurait peut-être pu l'être.
Tant pis pour ce corporatisme indécent.
Rédigé par : FANFANO2 | 08 février 2011 à 14:04
Bonjour Philippe Bilger,
Quel réquisitoire ! Je plains l’avocat chargé de la défense de notre malheureuse ministre des Affaires étrangères. Il va falloir tout le talent d’un maître Dupond-Moretti ou d’un Metzner, voire même d’un maître Vergès, l’avocat des causes indéfendables, qui malgré son grand âge, nous a montré dernièrement qu’il pouvait, si on le lui demandait, reprendre du service, pour sauver la ministre de l’opprobre qui l’accable.
Mensonge, vous avez dit mensonge ? Il est vrai qu’un avocat général a horreur des mensonges et quand il en décèle un, voire deux ou même plus il ne manque pas l’occasion d’en faire des éléments à charge. Réflexe professionnel en somme.
Franchement, je me demande si l’on n’exige pas un peu trop de nos ministres en leur demandant une moralité de moine cistercien. Faut-il, parce que l’on est ministre, cesser toute relation avec des amis qui ont le mauvais goût d’être richissime ?
Certes Alliot-Marie, vu les circonstances, aurait dû déprogrammer ses vacances en Tunisie et rester dans sa chère Dordogne qui, au passage, est un magnifique département, au point qu’il m’arrive d’y passer mes vacances pour mon plus grand plaisir.
Elle n’aurait surtout pas dû proposer les services de nos forces anti-émeutes qui, affirme-t-elle, font l’admiration du monde entier.
Oui mais voilà, elle a commis deux bourdes consécutives et tel le rasoir à trois lames, la seconde bourde est venue renforcer le travail de la première. La troisième lame étant le fait qu’elle ait ajouté qu’en vacances elle n’est plus ministre, ce qui, pour la circonstance, permet d’obtenir la peau parfaitement nette.
Candeur ? Peut-être, encore que de la part de quelqu’un qui fait de la politique depuis si longtemps, c’est assez étonnant.
Maladresse ? C’est plus probable. On l’a vu avec son ex-collègue Eric Woerth. Quand les éléments se bousculent et que l’on est saisi « à chaud », même les plus retors ont du mal à trouver des arguments convaincants.
Sentiment d’impunité ? Sans doute. Quand on a occupé, comme elle, en moins de quatre ans, les ministères les plus prestigieux, cela peut effectivement se produire.
Ainsi en est-il de la nature humaine.
Rédigé par : Achille | 08 février 2011 à 13:01
Menteuse d'un jour, menteuse de toujours ? Et dans l'Affaire Clearstream, donc...
Ah, je ne sais si vous avez pris connaissance de la lettre ouverte de Denis Robert à ses amis. Elle est publiée sur Come4News.
Rédigé par : Jef Tombeur | 08 février 2011 à 12:52
@jean-jacques schlaudecker
Ganz schlau Herr Decker.
(très juste Jean-Jacques)
Rédigé par : jpledun@JJ Schlaudecker | 08 février 2011 à 12:27
http://fr.wikipedia.org/wiki/Haute_trahison
MAM devrait être jugée pour haute trahison !
Rédigé par : FCC | 08 février 2011 à 11:50
J’ai fait un autre cauchemar !
Tant la mémoire trahit les esprit les plus éveillés, je ne me souvenais plus si j’avais bien entendu mes professeurs de droit dénoncer les magistrats qui construiraient leurs jugements à partir de la décision qu’ils avaient prise. Et puis, c’est là que j’ai fait un mauvais rêve, mon fils me disait la même chose !
Je me suis réveillé en nage, heureusement, ça ne peut pas être en France !
Et pourquoi ?
Parce qu’en France, on peut compter sur l’honneur des magistrats pour que cela ne puisse pas exister !
Bon sang, qu’on a de la chance d’être en France !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 08 février 2011 à 11:35
Monsieur Bilger,
Vous qui savez si bien écrire, à propos de MAM de ses vacances et excursions, pour notre régal, composez-nous une sorte de "prosopopée de Regulus".
Rédigé par : JM | 08 février 2011 à 11:24
Encore des maux, toujours des maux…
« Le scandale a sans doute été évité de peu. Le week-end dernier, au moins trois députés UMP avaient prévu un voyage à Abidjan, au cours duquel étaient prévus plusieurs entretiens, exclusivement avec Laurent Gbagbo ou des partisans de ce dernier.
Alerté au dernier moment, Nicolas Sarkozy, l'un des plus fervents pourfendeurs du président sortant, s'est arrangé, selon le journal Libération, pour faire «torpiller» le voyage. » (leparisien.fr)
L’exemple de Madame Alliot-Marie semble faire des émules…
Serait-ce un coup de Rantanplan ?
Rédigé par : Christian C | 08 février 2011 à 11:24
La fronde de la magistrature est du même tonneau que celle de la gendarmerie qui avait défilé par brigades sur véhicules officiels contre le gouvernement, il y a quelque années. L'Etat se liquéfie. Est-ce si mal ?
Dans le vacarme des explications médiatiques, mon oreille a sifflé quand j'ai appris qu'un service lambda de justice n'avait que 17 agents pour suivre 800 dossiers !
Question : dans une entreprise lambda, combien faut-il de postes d'administratifs commerciaux pour suivre 800 clients ?
- 3 ou 5 ?
Les juges devraient aussi atterrir :)
Rédigé par : Catoneo | 08 février 2011 à 11:20
J’ai fait un cauchemar :
Je rêvais que des amis avocats me parlaient de chambres rouges ! Ils parlaient de chambres d’appel en matière prud’hommale tant les juges y passaient pour être encore plus rouges que les représentants des salariés aux prud’hommes ! Un patron n’avait pas beaucoup de chances d’en sortir vivant, sauf s’il était membre d’un fraternel réseau.
Je me suis réveillé en nage, heureusement, ça ne peut pas être en France !
Et pourquoi ?
Parce qu’en France, on peut compter sur l’honneur des magistrats pour que cela ne puisse pas exister !
Bon sang, qu’on a de la chance d’être en France !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 08 février 2011 à 11:19
@Franck THOMAS
Je partage vos interrogations mais, vieille juriste, j'aimais mieux lorsque j'étais en activité me fonder sur des éléments précis qu'en l'espèce je ne possède pas et sans lesquels je ne peux donc prendre utilement position.
Ce que je sais, par contre, et que malheureusement les commentateurs lus sur ce site ou d'autres ignorent ou feignent d'ignorer, c'est qu'en France comme dans nombre de pays démocratiques, "l'état dangereux", apparemment dénoncé par les proches de Tony Meilhon, n'est pas constitutif d'une infraction susceptible d'être pénalement poursuivie et que seul le commencement d'exécution d'un crime ou d'un délit, perpétré ou non par un récidiviste, autorise l'exercice de l'action publique.
Nous sommes entourés d'individus potentiellement dangereux mais, fort heureusement, les passages à l'acte sont finalement rares et même, en matière de crimes de sang, particulièrement peu fréquents par rapport aux siècles passés (682 en 2009 dont 75% commis par un proche de la victime dans un contexte passionnel).
Le fait que les médias apposent leurs loupes sur chacun, contribuant ainsi au sentiment d'insécurité, ne doit pas nous faire perdre de vue que nous vivons paradoxalement une des périodes les plus apaisées de notre histoire même si certains entendent soutenir le contraire.
Je vous invite à lire sur cette question le livre, publié en 2009, par Laurent Mucchielli et Laurent Spierenburg sous le titre "Histoire de l'homicide en Europe, du XVI°siècle à nos jours".
Rédigé par : Jeanne | 08 février 2011 à 11:18
Finalement heureusement que Sarkozy a choisi Michel Mercier comme ministre de la Justice. On n’ose imaginer Rachida Dati ou encore MAM pour amadouer les juges en colère ! Un désastre !
Son embonpoint rassurant, son air jovial de bon vivant, sa bonhomie naturelle sont déjà des qualités naturelles permettant d’entamer le dialogue dans des conditions optimales. Reste maintenant à savoir si cela va suffire. C’est qu’ils sont bien remontés nos juges !
Rédigé par : Achille | 08 février 2011 à 11:10
@Florence,
Votre incompréhension retiendrait plus d’attention si vous preniez la peine de l’expliciter un tant soit peu.
@Véronique Raffeneau,
Je trouve votre commentaire frappé aux coins du bon sens et de la modération. Je suis comme vous profondément convaincu que « personne ne peut dire si les mesures prévues auraient permis d'éviter cette tragédie. »
Ce qui est choquant face à une telle situation, c’est que personne ne prenne l’initiative de proposer de solution(s) pour tenter de remédier à la difficulté complexe que représente la réduction de la récidive, et au-delà la réduction de la délinquance, en particulier dans le domaine des agressions physiques de toutes natures. Je ne prétends pas en être un spécialiste ni détenir de solutions miraculeuses .
A l’occasion de cette affaire Laëtitia, un souvenir m’est revenu en mémoire concernant la qualité des experts psychiatres intervenant aux côtés de la justice. Il s’agissait de l’affaire d’Outreau, à l’issue de laquelle une expertise menée par un psychiatre était sérieusement mise en cause, car entachée de superficialité et d’absence de sérieux. Interrogé par divers médias (et peut-être par la commission de M. Vallini), l’expert en cause, perdant ainsi une occasion de se taire, avait, pour sa défense, prononcé l’inoubliable phrase : « quand on paye les expertises au tarif des femmes de ménage, on a des expertises de femme de ménage ».
Si l’on veut bien aller au-delà du caractère insultant pour les techniciennes de surface, la question mérite d’être posée : la justice est-elle dotée des moyens de faire appel à des professionnels reconnus dans leur spécialité ? Est-elle dotée des moyens de les faire intervenir aussi souvent qu’il est requis ?
Si la question que je pose est pertinente, je réfute d’avance la réponse consistant à mettre en avant les indispensables économies budgétaires ; les erreurs consécutives aux restrictions imposées par le budget peuvent être extrêmement coûteuses, sur le plan humain comme sur le plan budgétaire.
Il en est du domaine judiciaire comme des autres : il existe de bonnes économies, mais il en existe aussi beaucoup de mauvaises. Je suis convaincu que l’excès de fonctionnaires coûte cher, mais le manque peut coûter beaucoup plus cher quand il est question de protection des personnes et des biens.
Rédigé par : Christian C | 08 février 2011 à 11:01
La grève reste un outil dangereux pour qui en use, et les agents du ministère de la justice risquent de s'aliéner l'opinion. Néanmoins, je ne vois pas d'autres formes de réaction, lorsqu'avec virulence le gouvernement impute au système judiciaire la responsabilité de la commission d'un crime - le terme "complicité" a même été osé.
Le plus navrant est que les magistrats en font qu'exécuter ce que prescrit la loi, qui exprime la volonté du législateur. Depuis 2002, celui-ci nous gave de promesses hypocrites, en prétendant durcir la répression, tout en atténuant ses effets en catimini.
La dernière loi pénitentiaire étend la possibilité d'aménagement de peine pour les condamnations jusqu'à deux ans de prison. Et pour l'exécution des condamnations, le principe de réduction des peines reste la règle plutôt que l'exception - Voyez la loi perben et ses crédits automatiques de réduction de peines, notifiés au détenu dès le commencement de son incarcération, le verdict se trouve racorni presqu'immédiatement après le jugement et, par voie de conséquence, dépossédé de sa portée. Magnifique pédagogie pour le délinquant, qui risque alors de croire que tout peut faire l'objet d'accommodement, de négociation, de compromis, et toujours unilatéralement dans le sens qui lui bénéficie.
Dans le même temps, la société se rassure naïvement, en espérant en l'efficacité de mesures de suivi ou de contrôle des condamnés évoluant en milieu ouvert, c'est à dire parmi nous. C'est oublier que, de quelque manière qu'on envisage les choses, aucune espèce de tutelle distante ne pourra constituer un verrou entièrement et complètement efficace, sans qu'il ne subsiste d'incertitudes à cet égard. L'assignation d'objectifs impossibles à atteindre - le risque zéro de récidive - est malhonnête, car au coeur même des lois se niche une idée peu explicitée et néanmoins réelle - à savoir que tout aménagement de peine est une prise de risque tolérable et que l'efficacité globale du système reste justifiable, malgré la survenue sporadique de faits divers dramatiques.
Et pour ne pas arranger les choses, l'administration judiciaire se voit confier la tâche de mettre en oeuvre un système voué à une inexorable complexification(1), sans se voir doter des moyens adéquats. Pourtant des signaux d'alerte étaient apparus, démontrant combien la police et la justice peinait à gérer des systèmes d'information complexes: il y a deux ou trois années, la police mit du temps à retrouver la trace d'un meurtrier, absent du fichier des délinquants sexuels alors qu'il devait y figurer. Des sources policières avertirent alors que l'inflation de mesures de fichage au cours de la dernière décennie conduisait les services au bord de la saturation, et qu'il était impossible de garantir la fiabilité des systèmes actuels de données.
L'administration est finalement tenue comptable des vices du système, tolérés in petto par le législateur, qui sait combien mensongères sont ses rodomontades sur le principe de précaution et l'absolu impératif de protection de la société. Les défaillances dramatiques dont il accuse la justice sont la conséquence de ses choix.
On cherche à faire accroire que le pays ne mérite pas ses juges. Je crains qu'il ne faille plutôt plutôt dire que les juges ne méritent pas nos législateurs. Ce n'est pas vraiment l'esprit des lois actuelles que je critique, mais bien plutôt que nos gouvernants et députés ne veuillent pas endosser leurs responsabilités respectives, avant de mettre en cause celles des autres.
(1) comme l'atteste cette frénésie de demande d'expertises psychologique, les psys étant presque invités à tenir le rôle des aruspices consultés par les généraux de l'antiquité avant de décider la bataille. L'ironie est que finalement on ne tenait compte de l'avis de l'oracle que s'il confirmait l'intention initiale du commandement.
(@Jeanne Merci pour votre précieuse mise au point. On commençait à perdre le sens des choses.)
Rédigé par : Olivier | 08 février 2011 à 10:55
La grève reste un outil dangereux pour qui en use, et les agents du ministère de la Justice risquent de s'aliéner l'opinion. Néanmoins, je ne vois pas d'autres formes de réaction, lorsqu'avec virulence le gouvernement impute au système judiciaire la responsabilité de la commission d'un crime - le terme "complicité" a même été osé.
Le plus navrant est que les magistrats ne font qu'exécuter ce que prescrit la loi, qui exprime la volonté du législateur. Depuis 2002, celui-ci nous gave de promesses hypocrites, en prétendant durcir la répression, tout en atténuant ses effets en catimini.
La dernière loi pénitentiaire étend la possibilité d'aménagement de peine pour les condamnations jusqu'à deux ans de prison. Et pour l'exécution des condamnations, le principe de réduction des peines reste la règle plutôt que l'exception - Voyez la loi Perben et ses crédits automatiques de réduction de peines, notifiés au détenu dès le commencement de son incarcération, le verdict se trouve racorni presqu'immédiatement après le jugement et, par voie de conséquence, dépossédé de sa portée. Magnifique pédagogie pour le délinquant, qui risque alors de croire que tout peut faire l'objet d'accommodement, de négociation, de compromis, et toujours unilatéralement dans le sens qui lui bénéficie.
Dans le même temps, la société se rassure naïvement, en espérant en l'efficacité de mesures de suivi ou de contrôle des condamnés évoluant en milieu ouvert, c'est-à-dire parmi nous. C'est oublier que, de quelque manière qu'on envisage les choses, aucune espèce de tutelle distante ne pourra constituer un verrou efficace. L'assignation d'objectifs impossibles à atteindre - le risque zéro de récidive - est malhonnête, car au coeur même des lois se niche une idée peu explicitée et néanmoins réelle - à savoir que tout aménagement de peine est une prise de risque tolérable et que l'efficacité globale du système reste justifiable, malgré la survenue sporadique de faits divers dramatiques.
Et pour ne pas arranger les choses, l'administration judiciaire se voit confier la tâche de mettre en oeuvre un système voué à une inexorable complexification(1), sans se voir doter des moyens adéquats. Pourtant des signaux d'alerte étaient apparus, démontrant combien la police et la justice peinaient à gérer des systèmes d'information complexes: il y a deux ou trois années, la police mit du temps à retrouver la trace d'un meurtrier, absent du fichier des délinquants sexuels alors qu'il devait y figurer. Des sources policières avertirent alors que l'inflation de mesures de fichage au cours de la dernière décennie conduisait les services au bord de la saturation, et qu'il était impossible de garantir la fiabilité des systèmes actuels de données.
L'administration est finalement tenue comptable des vices du système, tolérés in petto par le législateur, qui sait combien mensongères sont ses rodomontades sur le principe de précaution et l'absolu impératif de protection de la société. Les défaillances dramatiques dont il accuse la justice sont la conséquence de ses choix.
On cherche à faire accroire que le pays ne mérite pas ses juges. Je crains qu'il ne faille plutôt dire que les juges ne méritent pas nos législateurs. Ce n'est pas vraiment l'esprit des lois actuelles que je critique, mais bien plutôt que nos gouvernants et députés ne veuillent pas endosser leurs responsabilités respectives, avant de mettre en cause celles des autres.
(1) comme l'atteste cette frénésie de demande d'expertises psychologique, les psys étant presque invités à tenir le rôle des aruspices consultés par les généraux de l'Antiquité avant de décider la bataille. L'ironie est que finalement on ne tenait compte de l'avis de l'oracle que s'il confirmait l'intention initiale du commandement.
Rédigé par : Olivier | 08 février 2011 à 10:50
Vous ne nous faites pas bénéficier de vos lumières Mary Preud'homme.
Les politiciens s'expriment en langage de politique politicienne lorsqu'ils citent d'autres pays et Etats, la diplomatie, le tact, les encouragements et la courtoisie sont les règles ! Souvent nous retrouvons pour le même pays une phrase et son contraire politique à quelques mois d'intervalle !
Jamais DdV ne s'est présenté aux primaires de l'UMP contre Notre Seigneurie. Il y était fermement opposé en s'exprimant au conseil du 16 novembre 2006 et y a renoncé ansi-que MAM !
C'est pourtant NS qui avait initié l'idée dès 2005, au prix d'un bras de fer avec les chiraquiens. A l'époque ministre de l'Intérieur, il déclarait au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI :
"Je souhaite que la France devienne une démocratie exemplaire. Et il faut arrêter, me semble-t-il, avec une conception qui consisterait à dire qu'on cherche un guide suprême, infaillible. S'il y a un ou plusieurs candidats, il faudra bien que l'UMP décide qui elle soutient. C'est difficile de rassembler les français si on n'est pas capable de rassembler sa famille". NS; donc seul candidat aux "primaires" élu par 229 303 voix de l'Union des Moutons de Panurge sur 338 520 inscrits dont 233 779 bulletins exprimés : soit élu par 98,09 % des votants...
Je vous prédis que ce discours est enterré et qu'il n'y aura jamais de primaires à l'UMP bien que les statuts le précisent toujours à l'article 14
http://www.lemouvementpopulaire.fr/Shared/Documents/Les-statuts.pdf
Notre Seigneurie se fout de la démocratie puisque le parti se réunit aussi au château !
Quant à parler de la "déculottée" votre affirmation m'apparaît diffamatoire envers DdV. Dans l'affaire Clearstream II contre Notre Seigneurie qui à déclaré à son encontre: "qu'il le ferait pendre à un croc de boucher". Et à l'assemblée générale de l'ONU: " Au bout de deux ans d'enquête, deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être traduits devant un tribunal correctionnel". En effet, le 27 juillet 2007, si il est mis en examen, dans des délais extrêmement rapides, (le téléphone fonctionne plus vite que les demandes écrites au parquet) sous pas moins de quatre chefs d'accusation différents pour complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol, recel d'abus de confiance et complicité d'usage de faux... (18 mois de prison avec sursis). Pour des notes retrouvées sur l'ordinateur du général Rondot, suite aux perquisitions, indiqueraient qu'il aurait donné instruction à Gergorin de "balancer" NS . Au cours d'auditions ayant lieu en juillet 2007, et à la suite de la reconstitution, Gergorin déclare n'avoir agi que sur ordre de DdV, se réclamant lui-même d'instructions de Chirac. Pour se rétracter plus tard en dédouanant Chirac et DdV ! Il est clair que Chirac et DdV ont écarté au grand dam de MAM l'enquête de Rondot sur ce listing. Il en résulte un recentrage piloté par Notre Seigneurie de l'enquête autour de l'ex-Premier ministre, passé depuis peu du statut de chef du gouvernement à celui de citoyen. S'ensuit la formation d'un nouveau gouvernement consécutif à l'élection présidentielle de Notre Seigneurie qui s'est constitué partie civile dans ce dossier le 31 janvier 2006. En novembre 2008, DdV est donc renvoyé en correctionnelle où il est relaxé deux ans plus tard le 28 janvier 2010 au grand dam de Notre seigneurie qui fait appel. Suite à l'appel reporté de décembre, Christiane Beauquis, présidente de la cour d'appel avait annoncé qu'elle envisageait un procès pour les mois de mai-juin 2011 devant une chambre classique.
Dans l'affaire Clearstream II, l'ex-président et son successeur ainsi que DdV et MAM qui n'est pas toute blanche non plus; puisque en qualité de mindef elle a été informée dès fin novembre 2003, par le Conseiller pour le Renseignement et les Opérations spéciales, le général Rondot, de l'existence d'un listing comprenant des responsables de sociétés de l'armement et des hommes politiques, dont NS, ayant des comptes occultes chez Clearstream. De ce fait, elle demande à Rondot d'ouvrir une enquête. Devant les juges, en mars 2004 et en juillet 2007, Rondot affirme que, dès mai 2004, il avait la conviction que ce listing était trafiqué et en avait fait part à MAM. Selon MAM, elle n'aurait été informée qu'au début de l'été 2004 ??? Date à laquelle elle a averti son collègue, NS, alors ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Une très vive polémique s'installe dès novembre entre NS et DdV. NS lui reproche de soustraire à la justice les conclusions de l'enquête de la DST qui l'innocenterait. La motivation première du retour à l'Intérieur de NS fut de pleurer le rapport de la DST sur cette affaire pour son retour au ministère de l'Intérieur en juin 2005 !...
Les affaires des frégates et les contrats Bravo C et D en 1993, les sous-marins et pas seulement à Karachi, les contentieux ne sont pas nouveaux entre les deux hommes. Certains témoins gênants ayant été assassinés, d'autres ont péri dans un attentat; il sera impossible à la Justice, opposée au secret défense, de faire toute la lumière sur toutes ces horribles affaires de rétrocommissions...
Jeudi dernier la Cour de cassation a rendu son verdict pour Denis Robert : elle a décidé de casser par trois arrêts les condamnations du journaliste dans l'affaire Clearstream I. Par cette triple décision, Denis Robert est totalement innocenté ! Mais à quel prix: plus de 100 000 euros de frais de justice, 500 Journalistes affichant leur carte de presse en signe de soutien... Denis Robert a définitivement gagné contre Clearstream ! Nous devons encore croire en la Justice comme il l'annonce lui-même: "Enfin, la justice me rend justice ! Après dix ans tout juste"? pour trois plaintes en diffamation !
Comme je l'ai déjà annoncé dans un précédent billet, MAM doit démissionner pour faute politique grave. Ses explications n'ont convaincu personne. DdV ne la "dézingue pas", il ne fait que constater, comme la majorité de nos concitoyens, la situation ou elle s'est fourvoyé (la lapidation c'est en Afghanistan, au Pakistan et en Iran, et le refrain du lynchage médiatique des casseroles de ces gouvernements Fillon; on nous l'a déjà fait ! ). Un ministre, c'est un poste à temps plein et c'est la règle, doit passer ses vacances en France et se doit d'être informé. Peut-être était-elle en villégiature dans le but de collecte de fonds pour son micro-parti ?
"Les prévenus sont des coupables", des maux la France s'en paie; elle n'en a pas le droit républicain, pas le droit constitutionnel, pas le temps, et surtout pas les moyens de s'en créer davantage mais Notre Seigneurie s'en fout; sa diversion a encore marché, on ne parle pas des vrais maux où il nous a conduit pendant ce temps-là ! Ses lieutenants suivent la même conduite; je viens d'entendre Estrosi sur Canal + annonçant à Halphen que c'est la faute de la gauche si la Justice manque de moyens aujourd'hui !!! A ce jeu-là, la démocratie, déjà fragilisée, est en danger et la France s'expose à une révolution à la tunisienne ?
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 08 février 2011 à 10:31
JUSTICE AU SINGULIER ?… ou SINGULIERE JUSTICE !
Fidèle lecteur du blog de Philippe Bilger, je me pose encore la question de son intitulé « Justice au singulier » à chaque reprise en mains de l’un de ses textes (je préfère l’interface du papier)…
Je ne peux imaginer que ce soit le constat d’un fait ! L’unité est si précaire qu’elle sollicite aussitôt son contraire ou une modification qui ne peut la situer que dans une nouvelle approche du singulier, et ainsi de suite. Une seule religion pour dominer le monde comme le pensent certains et demain vous en aurez déjà sa tangente, en plus !
Cette « justice au singulier » ne peut donc être qu’un vœu pieux appelant le commentaire, dans le long fleuve d’un discours pluriel. La palabre ! « Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire ! » Les Français adorent refaire le monde (…politique), autour d’un pastis, sous le ciel bleu de notre délicieux pays de Cocagne, mais qu’on ne touche surtout pas à leur pognon ni à leurs acquis à titre « conservatoire ». La justice ? La fracture n’est pas d’hier entre les Français et l’institution ! 51 % de NON contre la grève des magistrats, aujourd’hui, d’après une estimation de BFMTV. 64 % au Figaro, ne suivent pas l’attitude des magistrats : le clivage est clair !
Une certaine presse nous a empoisonnés d’ « affaires » intoxiquant la vie politique, jusqu’à vilipender le chef de l’Etat, en le traitant de « voyou de la république » … C’est indigne et inqualifiable ! …On peut constater que la liberté de la presse a été respectée ! Mais honte à leur auteur ! La fonction est légitimement acquise et exercée. Elle mérite plus que tout, le respect ! Face à l’insulte, à la calomnie, au mensonge, quel homme peut garder la sérénité, sans risquer, aussi fort soit-il, d’avoir la prise de décision, le jugement altérés par la pression psychique ? Rappelez-vous les hésitations, vite corrigées, du Général en mai 68…
L’article 26 de la loi de 1881 punit l’offense au président de la République. La protection de la dignité et de l’autorité du président de la République justifie, pour la jurisprudence, l’application de l’article 26 lorsque les écrits, paroles ou imprimés incriminés sont de nature à blesser le chef de l’Etat « dans son honneur, sa considération et sa délicatesse ». Qu’en a-t-il été de son application ?
Tout se passe comme s’il y avait, dans le secteur public traversé par la gauche, justice, Education nationale, une volonté délibérée de casser le Président de la République, PAR TOUS LES MOYENS, comme cela a été le cas déjà contre le général de Gaulle. Le harcèlement est la nouvelle procédure de destruction politicienne utilisée par la gauche, elle s’y vautre allègrement et sans honneur. SINGULIERE JUSTICE !
Rédigé par : jean-jacques schlaudecker | 08 février 2011 à 10:23