Je réunis les diplomates et les magistrats parce que, paraît-il, le président de la République n'aime ni les uns ni les autres. On verra qu'une autre raison plus sérieuse préside à cette relation que j'établis.
Nicolas Sarkozy aurait en effet déclaré, évoquant les déboires de la diplomatie française : "Je n'ai d'ailleurs jamais aimé les diplomates ni les magistrats, ce n'est pas ma culture... Les magistrats et les diplomates vivent, comme leurs corps, repliés sur eux-mêmes et pas assez en phase avec la société qu'ils côtoient" (Le Canard enchaîné). Ce mépris commence à devenir lassant. Que le président de la République veuille bien sortir du cercle des quelques magistrats complaisants qu'il adore évidemment, et il pourra constater que les autres sont comme les politiques, que la vie sociale ne leur est pas étrangère, qu'ils savent penser, lire, écrire, écouter, parler, communiquer et même résister, que l'énergie et le talent aussi peuvent les habiter, qu'ils ont chacun, très banalement, un cerveau, deux bras, deux jambes, un corps, et qu'à tout prendre, s'il faut choisir, mieux vaut un univers replié mais compétent et honnête qu'un monde ouvert à tous vents, même les pires. A force de nous "servir" cette antienne désagréable, Nicolas Sarkozy va réussir l'exploit de souder une communauté judiciaire auparavant fragmentée. La critique systématique, la condescendance un tantinet arrogante font notre union.
Celle-ci vient aussi d'ailleurs.
Un collectif anonyme de diplomates a fait paraître, sous le nom de Marly, une réflexion acerbe et lucide sur les déficiences et les errements de la vision internationale de la France, sur les faiblesses et l'improvisation désordonnée de sa politique étrangère, sur la confiscation, par un Pouvoir représenté par quelques têtes mais taxé d'amateurisme, des tâches qu'une diplomatie traditionnelle, discrète et efficace aurait su mener à bien. Ce brûlot (Le Monde, Marianne 2, Mediapart, France 2) m'a touché parce que son constat aurait été parfaitement adapté à la chose judiciaire, au processus pénal. La matière appréhendée n'y fait rien, c'est la méthode qui fait problème partout où elle veut s'emparer de ce qui relève de la technique et de la compétence, pour le dégrader en politique dans son acception la plus vulgaire. Rien de pensé, tout dans une urgence artificiellement créée, aucune vision d'ensemble qui permettrait de hiérarchiser les projets par rapport aux réalités. On ne rend pas possible ce qui est souhaitable mais on s'acharne à mettre en oeuvre ce qui n'est pas nécessaire. Avec, ce qui déprime plus que tout les serviteurs de cette administration de la Justice qui se devrait d'être prestigieuse, une agitation perpétuelle qui ressemble à de l'action mais n'en est pas. Et le dédain, pour ne pas dire plus, du garant de l'indépendance de la magistrature et de son identité.
Je regrette seulement que l'anonymat ait été choisi, ce qui enlève beaucoup d'éclat et d'impact à cette analyse décapante. A visages et à esprits découverts, comme ces diplomates auraient amplifié la légitimité de leur dénonciation !
Les diplomates et les magistrats, qui ne sont pas aimés par le président, pâtissent des mêmes vices et des mêmes dysfonctionnements. Les uns souffrent pour la France à l'extérieur, les autres pour la France judiciaire. Aussi, quand je lis que "La Chancellerie souhaite mieux évaluer les magistrats" (Le Figaro) et que la rédactrice de l'article s'interroge sur la meilleure manière pour les chefs de juridiction et de cours d'appel d'appréhender le travail et la qualité des magistrats, je suis enclin à croire que dans l'atmosphère actuelle où le président de la République régit le judiciaire par l'entremise d'un garde des Sceaux qui lui est tout dévoué - pourquoi fait-il donc aussi peur que cela à ses ministres ? -, l'important n'est pas là. A partir du moment où le Pouvoir, dans cette démocratie à la fois indiscutable et imparfaite, avec ce pluriel qui est trop souvent un singulier, est susceptible d'exercer une emprise sans véritable contradiction pertinente en son sein, il est plus fondamental que jamais d'inventer un miracle qui permettra de nommer des chefs de cours et de juridiction qui porteront haut l'honneur de la magistrature, faute de quoi nous serons laminés, et l'exigence de justice avec nous. Dans la configuration d'aujourd'hui on ne peut plus s'autoriser le luxe de faire parvenir au faîte des médiocres et des soumis. Contre les tentations et les pressions du politique, on a besoin d'une magistrature d'intelligence et de combat.
On sera respecté - y compris par le président qui continuera à ne pas nous aimer !- à hauteur de notre dignité, de notre efficience et de notre écoute républicaine.
S'il y en a une qui doit maudire Roland Agret, c'est la juge d'instruction Céline Brunetière … Zut alors! il lui bousille toute sa belle instruction, son instruction «limpide» dixit elle-même face à Karl Zéro lors d'un entretien mémorable. Cependant, on est fondé à penser qu'elle se la fait un peu crème, douce, comme on dit, elle est, mettons, aux heureux abonnés absents, surtout en ce moment où la Cour de cassation doit se prononcer quant à la tuerie de Thorigné-sur-Dué, quant à Dany Leprince également … Où l'on entend l'avocat général de cette Cour suprême tonner contre cette instruction aussi cinglée (pardon, «limpide») de cette magistrate étonnante par tant d'aplomb et de certitude. On lit sur le site «Le groupe Renée Leprince et Action-Justice», site consacré à la défense de Dany Leprince et à la manifestation de la vérité quant à ce crime abominable, que madame la juge Céline Brunetière «aurait donné des consignes très fermes à un expert, visant à écarter tout soupçon de Martine Leprince (née Compain)». On apprend par ailleurs -et la Cour de cassation vient d'en faire état, ce qui n'avait jamais été le cas auparavant ni à l'instruction ni à la cour d'assises- que l'auditeur de justice affecté en ce temps au TGI du Mans et auprès la juge Céline Brunetière avait été, enfant, gardé à la maison par celle qui était alors sa nounou: Martine Leprince (Compain). Qu'alors il était durant des mois auditeur dans le bureau de la juge Céline Brunetière quand, dans le cadre de son instruction «limpide», elle entendait comme témoin de ce carnage l'ex-nounou de son auditeur qui depuis est devenu un magistrat (pas la nounou, l'auditeur …) … On imagine aisément l'ex-nounou, excellente au demeurant selon les dires du papa et de la maman du futur auditeur, face à «son» beau bébé qu'elle a gardé si longtemps et qui depuis a fait de belles études, la preuve, il était presque juge à ce moment … On imagine aisément également Salvador Dali nous pondre un poème de cette scène et André Breton la peindre quant à lui, tant c'est surréaliste. C'est pire que Outreau à tout point de vue; d'abord par l'ampleur du crime, ensuite par le nombre d'années de réclusion accomplies par Dany Leprince innocent. Atteindre à ce degré d'imbécillité judiciaire dans une affaire de la sorte relève de la culpabilité, forcément, de la suspicion légitime et l'on est en droit de poser la question de savoir quand madame la juge Céline Brunetière sera mise en examen pour avoir manifestement orienté à ce point son instruction qu'elle a qualifiée publiquement de «limpide». Mais certes, on le sait, Outreau a fait jurisprudence définitivement, les juges ne sont pas coupables, jamais coupables de leurs jugements et leurs instruction, de leurs égarements, de leur folie, de leur débilité, on l'a ressassé assez souvent jusqu'à en gaver la population, intouchables, inatteignables, les empyrées inaccessibles et irresponsables de la magistrature … Au pire, une réprimande … Puis, elle ne serait pas seule dans le box, il y faudrait jeter également toute la Chambre d'accusation de la cour d'appel du Mans qui siégeait alors, puis la cour d'assises encore et même, même … la Cour de cassation de cette époque récente qui ne vit pas ni ne remarqua ce qui pourtant crève les yeux de la Cour de Cassation d'aujourd'hui. Mais, mais, tout de même, tout de même, Brigitte, Christian, leurs enfants Audrey et Sandra, massacrés tous hachés menu menu au hachoir et au couteau … Mais … Non, rien, c'est «limpide», absolument «limpide» … Soit! Ainsi comme une magistrature d'intelligence et de combat, reprenant votre mot, mon cher PB … Je la refais avec le point d'interrogation pour ne pas être cruel avec vous qui méritez la vraie estime. Comme une magistrature d'intelligence et de combat? Limpide, dit-elle ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 17 mars 2011 à 23:13
Nous sommes, je pense, d'accord.
Stop á la casse.
Rédigé par : jpledun@Véronique Raffeneau | 01 mars 2011 à 11:08
@ M. Ledun
"Les lois ne sont pas appliquées, ne sont pas respectées ? A qui la faute ?"
Je me permets de vous faire observer qu'en l'occurrence, dans cette affaire, les lois ont été appliquées et respectées.
Les dysfonctionnements en pagaille, qu'il s'agisse des services de police, de gendarmerie, d'insertion et de probation sont parfaitement connus des hiérarchies de ces services jusqu'aux super hiérarchies des ministères de la Justice et de l'Intérieur.
Prioriser des dossiers dans les SPIP est une norme. Cependant, il faut attendre un audit effectué au printemps 2010 au SPIP de Nantes pour réaliser un inventaire précis et détaillé de plus de 600 dossiers mis au placard - passés en pertes et profits, si vous préférez -, depuis... juin 2009. Un absentéisme de 32% ne se créé pas un mois.
Dans les gendarmeries, ne pas formaliser des recherches - lesquelles, en réalité, je le pense, n'ont pas été effectuées - n'entraîne aucune forme de d'étonnement et de réprobation formels chez les contrôleurs de l’inspection.
Idem pour les services de police, puisque des plaintes contre TN sont déposées à la police à Nantes en mai, août, septembre 2010 (Marianne fr.), et qu'elles ne donnent lieu à AUCUNE mention dans le rapport d'inspection de l'IGPN. En clair, tout se passe comme si les plaintes antérieures à décembre 2010 n'avaient pas existé.
"Président omniprésent, il n'arrive quand même pas á être derrière le dos de chaque fonctionnaire."
Croyez-moi, je suis très, très loin de penser que le président de la République même démultiplié et/ou disposant d'une forme d'ubiquité pourrait être une chance pour organiser et faire fonctionner normalement des services de ce type bureaucratisés et hiérarchisés jusqu'au sommet, des hiérarchies "contrôlantes" sur le rien, culpabilisantes à l’excès pour ce qui n’est que l’accessoire et le détail, spécialisées dans des pratiques managériales qui relèvent du gros trait, au minimum et dans le minimum.
Dites-vous bien qu'en réalité dans ce type d'organisations, un management façon ministère de l'Intérieur, tolérant que des outils - exemple fichiers de coordination d’informations - restent en phase de test ad vitam aeternam (Police-Gendarmerie), façon ministère de la Justice tolérant que des fichiers de suivi ne soient simplement pas utilisés (SPIP), un management genre désigner en toute précipitation le fautif et le coupable, genre sanctionner le maillon le plus fragile, celui de l’entre-deux, le moins défendu syndicalement et le moins appuyé politiquement, eh bien, ce type de management n’apporterait rien de plus et de mieux opérationnel à ce qui, lamentablement, existe déjà, du plus petit au plus haut niveau.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 01 mars 2011 à 06:20
Désolé de vous répondre avec retard. Je n’arrivais pas à déchausser un ski…
Mais oui madame Raffeneau, depuis 2003 il y a de nouveaux outils.
La coopération que vous rappelez. Il y a aussi le FNAEG de la loi Guigou améliorée á la demande du PR sur les empreintes génétiques, que les bobos d'alors ne voulaient en aucun cas accepter (les mêmes qui râlent sur la vidéo protection).
Ce qui nous permet de dire que Sarko a au moins la volonté d'améliorer les choses, de faire bouger les lignes.
Les lois ne sont pas appliquées, ne sont pas respectées ? A qui la faute ?
Président omniprésent, il n'arrive quand même pas á être derrière le dos de chaque fonctionnaire.
L'affaire Meilhon est évidemment un fiasco. Un de plus.
Raison de plus pour continuer la réorganisation de tous les services en panne.
Je suis le premier demandeur.
Rédigé par : jpledun@Véronique Raffeneau | 27 février 2011 à 23:38
@ M. Herman
"Leurs salaires, Mme Raffeneau, ce qui paraît ma foi assez normal..." (votre post)
Je ne reprocherai JAMAIS à un diplomate ou à qui que ce soit, du reste, de protéger son salaire.
Seulement, choisir de protéger un salaire ou une position, ou choisir de préserver à n'importe quel prix un plan de carrière tout tracé à force de soumissions en clamant anonymement son mépris pour Nicolas Sarkozy et tout le mal qu'on pense de sa politique étrangère, en voulant tout, sans la plus petite prise de risque, en s'assurant de toutes les sécurités, cela continue de m'apparaître comme l'illustration de la lâcheté et de la veulerie de la part de ceux qui constituent ce qu'il est convenu d'appeler les grands corps de l'Etat.
Si à ce niveau-là on n'est pas prêt, ni disposé à mettre du prix et de la valeur pour défendre sa propre liberté d'expression, sa propre liberté tout court, qui a tout à voir avec l'idée qu'on se fait de la dignité personnelle et professionnelle, de l'idée qu'on se fait de soi, on peut aussi choisir de se taire, considérant que s'exprimer ouvertement et en son nom propre est très largement au-dessus de nos moyens qui sont petits, au sens propre comme au sens figuré. surtout au sens figuré.
C'est juste qu’ainsi se taire m'apparaît infiniment plus digne, plus professionnel et plus responsable que de faire dans l'anonymat peureux, qui plus est, dans l'anonymat peureux collectif.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 27 février 2011 à 09:27
Un Villepin, deux Villepin.
Non ?
Rédigé par : jpledun | 26 février 2011 à 22:43
Cette semaine MAM est passée en voiture officielle devant ma porte à São Paulo.
La pauvre ne sait plus où aller pour fuir ses casseroles.
Clearstream maintenant va lui retomber dessus, et maintenant que tout le monde connaît sa propension à mêler affaires, parents, amis, elle aura sûrement un peu plus de mal à rester droit dans ses bottes.
On peut voir aussi dans Clearstream 2 une bonne raison pour Sarkozy de ne pas lâcher MAM. Si elle venait à admettre qu'elle savait que les listings étaient faux avant DdV, la position de Nicolas Sarkozy deviendrait celle de l'arroseur arrosé.
Rédigé par : Alex paulista | 26 février 2011 à 19:59
@Calamity jane
Pensez-vous que se protéger, cela soit anormal, que cela ne vaut pas ?
Même notre président a essayé d'y aller de cette voix (ce devait être un exploit d'Henri Guaino...), ce qui ne pouvait pas marcher, évidemment !
Se protéger, c'est bien un motif actuel, hélas.
De mon côté, j'estime que cela doit être entre tous :
Par logique pure, la protection entre quelques-uns entraîne l'adversité des autres, ce qui serait la sanctification de l'effet inverse, à tout coup malheureux.
Le courage de se protéger entre tous, cela me paraît un vrai courage...
Rédigé par : zenblabla | 26 février 2011 à 15:07
Les universitaires commettent généralement
de grandes lettres ouvertes que chacun -e-
signe de ses nom, prénom et titres...
Les diplomates aujourd'hui instruisent une
intervention anonyme pour résister, peut-être, à la gouvernance dans sa poursuite
du nommé-supposé-coupable et signifier
qu'un corps (même anonyme) qui réagit est
le résultat d'une tête qui a pensé... face
à des soins particulièrement fratricides
et/ou politicides.
Ce que j'en retiens, c'est que les uns
comme les autres se protègent.
Rédigé par : calamity jane | 26 février 2011 à 13:11
@ bob 25/02 21:00
De Gaulle : n'est pas un noble. Son "de" n'est donc pas une particule (élémentaire - mon cher Watson) et est donc non sécable.
D'autre part, j'ai un doute sur les syllabes muettes : comptent-elles ou pas ?
@jpledun@Clafoutis | 25 février 2011 à 19:16
Que voulez-vous que je fasse, à part m'exprimer, participer aux manifs, et bien sûr voter ? Diffuser la recette du cocktail Molotov : elle est connue et ce n'est pas mon genre.
J'attends vos conseils éclairés.
Rédigé par : Clafoutis | 26 février 2011 à 12:41
Monsieur Bilger bonjour,
De Monsieur Sarkozy : "je n'ai jamais aimé les diplomates ni les magistrats, ce n'est pas ma culture".
J'apprends ce jour donc que N. Sarkozy a une culture. LAQUELLE ???
Rédigé par : jeando | 26 février 2011 à 11:44
@JP Ledun
Je ne sais pas qui est ce M. Ménage qui vous envoie des fichiers, en tout cas il ne s'agit pas de moi, je n'ai nul besoin d'entretenir avec vous une correspondance privée.
Quant à parler bilan ou programme, je voudrais juste vous rappeler que je ne suis pas un élu, et je ne candidate à aucune élection, je ne me sens vraiment pas concerné. Contrairement à vous, je ne suis encarté à aucun parti.
Rédigé par : Ludovic | 26 février 2011 à 11:43
La particule ne s'utilise pas avec le seul nom, donc on dit Villepin, Broglie, Villiers, etc, etc. Elle s'utilise quand le prénom accompagne le nom : Dominique de Villepin. C'est aussi simple que cela, inutile d'y voir des arrière-pensées, c'est un code. Au-delà de ça, Villepin n'est pas considéré comme un authentique aristocrate ; de même évidemment que Giscard qui un jour fut très marri dans un dîner d'aristos de ne pas être considéré comme un des leurs mais seulement d'être placé en fonction de son rang, président de la République ; ou ancien je ne sais plus.
Rédigé par : catherine A. à Bob à propos de de | 26 février 2011 à 11:12
J.P. Ledun,
Merci pour les photos.
Je voulais simplement dire que Ludovic était assez mal placé pour vous juger.
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 février 2011 à 11:03
@ M. Ledun
Ce n'est évidemment pas dans mes intentions de réduire le bilan du quinquennat Sarkozy à cette affaire criminelle.
En même temps, nous avons eu un président de la République particulièrement et très personnellement motivé :
"Quand on laisse sortir de prison un individu comme le présumé coupable sans s’assurer qu’il sera suivi par un conseiller d’insertion, c’est une faute. Ceux qui ont couvert ou laissé faire cette faute seront sanctionnés, c’est la règle."
Je ne reviens pas sur la protestation qui a suivi et ses traductions notamment chez les collègues de Philippe.
En revanche, si nous considérons cette affaire par le biais de la prévention de la délinquance et de sa récidive - je ne pense pas obligatoirement à celle qui concerne les crimes sexuels, mais bien à cette délinquance qui, sur 10 ou 15 ans trace la trajectoire délictuelle d'un mineur à la dérive avec une issue ici sans doute très criminelle -, il me semble que nous avons à travers les rapports des inspections pénitentiaire, policière et gendarmesque, comme je vous l'ai dit, une sorte d'instantané de l'impuissance des pouvoirs politiques et publics.
Par ailleurs, ce qui frappe l'esprit est le fait qu'à défaut pour les pouvoirs politiques et publics de prendre au sérieux les mille et une dispositions et mesures, censées stopper à un moment ou à un autre les trajectoires dont je vous parle, que les premiers votent de façon névrotique depuis des années, et que les seconds bricolent dans des services d'insertion et de probation sinistrés en moyens, aux fonctionnements rendus totalement malades, malsains et délétères en raison, à mon sens, d’une absence criante de direction et de management dignes de ce nom, eh bien, ce qui me frappe c'est qu'en l'occurrence, ici, en dépit du peu d’attention et de considération portés par le pouvoir politique aux dysfonctionnements de l’exécution des peines, et qui ne sont certainement pas apparus en un mois, il existait bel et bien un outil susceptible de prévenir de l'assassinat de cette jeune fille.
Il s'appelle coopération, coordination Police-Gendarmerie et voulue par le président de la République depuis... 2003.
"En octobre 2006 a été lancé le fichier Ariane censé mettre en commun les fichiers Stic des policiers et Judex des gendarmes qui traitent chacun des renseignements autour des auteurs d’infractions. Durant les enquêtes Meilhon, policiers et gendarmes ont bien évidemment cherché des informations sur leurs fichiers respectifs… mais sans pouvoir recouper leurs informations. Depuis cinq ans et demi, Ariane est resté en phase de test. Il était censé être pleinement opérationnel en mai 2008" (Marianne.fr)
En même temps, alors que des outils comme Ariane sont testés, re-testés et encore testés, le mot d’ordre politique aux gendarmeries et aux commissariats a été de produire et de surproduire de la garde à vue à tel point que le Conseil constitutionnel a dû intervenir pour en limiter les surabondances et les excès.
En 2009, il y a eu 800 000 GAV.
A partir de mai 2010 jusqu’à son arrestation en janvier 2011, il y a eu pas moins de sept plaintes déposées à l’encontre de TM, mais aucune n’a entraîné ne serait-ce qu’un début de GAV. En septembre, à Couëron, une patrouille de gendarmerie qui a jugé utile de bifurquer de son itinéraire initialement prévu pour une mission de surveillance, et nous précise-t-on dans le rapport, particulièrement au fait de la dangerosité potentielle du garçon, le voit sortir d’une maison.
Ces gendarmes n’ont pas jugé utile d’interpeller et d’utiliser l’outil GAV dont les services de police et gendarmeries usent et abusent, pour un oui, pour un non, nous dit-on pour les nécessités des enquêtes.
A Nantes, un brigadier de police féru de psychologisme du couple, vous savez, grâce aux stages de formation à deux balles qui laissent des souvenirs et des méthodes opérationnelles absolument inoubliables et exemplaires -, ne juge pas utile de transmettre à l’officier de police judiciaire une plainte, excusez du peu, mais bon c’est ce qu’il y a d’écrit sur le PV - si tant est que les mots ont encore un peu de sens - pour menaces et agressions sexuelles.
Mais bon, nous sommes le 26 décembre, c’est bien connu : les crimes et les délits partent eux aussi en week-end.
C’est ballot, la compagne de TM vient de fournir l’adresse de l’intéressé que ni la police de Nantes, ni la gendarmerie de Couëron – je redis 11 km entre Nantes et Couëron - ne parviennent à localiser, malgré les plaintes en cascade, malgré les recherches entreprises, nous dit-on, depuis au moins le mois de septembre malgré les informations censées circuler entre la Police et la Gendarmerie, recherches que les services de gendarmerie n'ont pas jugé utiles d’acter et de formaliser...
Pardon pour le détour fastidieux, seulement voilà, avec un exemple tragiquement concret et issu du cœur des salles des machines de la politique pénale – je veux dire policière - du président de la République, je pense avoir un peu illustré ce paragraphe du billet de Philippe :
"La matière appréhendée n'y fait rien, c'est la méthode qui fait problème partout où elle veut s'emparer de ce qui relève de la technique et de la compétence, pour le dégrader en politique dans son acception la plus vulgaire. Rien de pensé, tout dans une urgence artificiellement créée, aucune vision d'ensemble qui permettrait de hiérarchiser les projets par rapport aux réalités. On ne rend pas possible ce qui est souhaitable mais on s'acharne à mettre en œuvre ce qui n'est pas nécessaire"
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 26 février 2011 à 07:26
@ bob
On ne dit pas de Villepin mais Dominique de Villepin ou tout simplement Villepin. La particule ne se prononce que lorsqu'il y a quelque chose devant le nom comme Dominique ou Monsieur ;)
Best regards
Rédigé par : Oscar | 26 février 2011 à 02:50
Ludovic, ne soyez pas fâché, c'est le peuple (cher à nombre de zélateurs du "président") qui ne sait pas mesurer le degré de reconnaissance qu'il doit à Sarko... ça viendra... quand il sera assez éduqué !
Rédigé par : Herman | 26 février 2011 à 01:33
C'est tentant il est vrai, de prendre la défense de la veuve et de l'orphelin, Laurent Dingli, mais n'en faites pas trop quand même !...
Rédigé par : Herman | 26 février 2011 à 01:18
M. Dingli, un jour je vous démontrerai que je ne suis pas sectaire. Je ne l'ai jamais été.
PS : Très jolies les photos sur votre page perso
Rédigé par : jpledun@Laurent Dingli | 25 février 2011 à 23:13
@ Clafoutis (25 février 2011 à 11:09)
Prenons un homme d'État, un vrai, le grand Charles (ah! la comparaison avec l'actuel résident des lieux fait frémir, n'est-ce pas M. Ledun ?), l'interpellait-on d'un : "hé, Gaulle" ?
Si je me trompe, qu'un lecteur averti m'explique pourquoi la presse se contente de dire "Villepin" et non "de Villepin". Merci d'avance à lui.
Rédigé par : bob | 25 février 2011 à 21:00
"Quand donc les journalistes seront-ils des journalistes, et les banquiers des banquiers... ?"
Vous pouvez compléter la liste.
Clafoutis | 25 février 2011 à 11:09
-----------------------
Bon d’accord.
Quand donc les blogueurs révolutionnaires passeront-ils de l’autre côté de leur écran d’ordinateur et changeront-ils, du mode « opérette » au mode « réel » ?
Dans treize mois ?
Rédigé par : jpledun@Clafoutis | 25 février 2011 à 19:16
Ludovic,
Laissez-moi me vautrer, j’adore ça et parlons bilan.
Pas ici bien sûr : [email protected]
A propos de mail : merci á un certain M. Ménage qui m’a bombardé de mails avec des attachements infectés.
Désolé de vous apprendre que cela n’a pas marché.
Je sais, M. Ménage, être sarkozyste c’est être bête et cela se vautre sous les coups de fouet de son maître, comme d’autres dans des jeux sado, mais au point d’ouvrir des mails infectées…
Quand même, vous exagérez un peu.
Rédigé par : jpledun@Ludovic | 25 février 2011 à 19:14
Merci madame Véronique Raffeneau pour cette remarque.
Enfin nous voici dans le bilan.
Et comme je le disais il y a là beaucoup á discuter et á redire.
J'en suis convaincu, malheureusement.
Maintenant, je suis sûr qu'il n'est pas dans vos intentions de réduire le bilan d'un quinquennat á l'unique administration pénitentiaire, judiciaire ou policière.
Même pas á l'unique affaire Meilhon.
Pourquoi ces trois administrations sont-elles "fâchées" ?
Voilà trois administrations qui se sont vues obligées de changer de logiciel, carte judiciaire, rapprochement Gendarmerie-Police, pour la pénitentiaire je n'ai pas sous la main s'il y a eu quelque changement chez celle-ci.
Voilà, tout ceci n'est pas agréable á accepter, j’en conviens.
Mais, si les résultats sont là, au bout du bout, qui s'en plaindra encore vraiment ?
Il est vrai que les résultats ne sont pas encore là et cela m'embête.
Rédigé par : jpledun@Véronique Raffeneau | 25 février 2011 à 19:12
Tiens ! Vous vous "indignez" maintenant ? N'avez-vous pas "démoli" la même réaction chez un certain S.Hessel ?
Rédigé par : Max | 25 février 2011 à 18:46
Des "petites préoccupations d'apothicaires" comme dit l'auteur du blog Authueil :
http://www.authueil.org/?2011/02/23/1773-qui-decide-de-la-politique-etrangere
Rédigé par : toto | 25 février 2011 à 18:15
"Qu'ont-ils donc de si précieux à protéger puisqu'ils agissent comme s'ils n'étaient rien ?"
Leurs salaires, Mme Raffeneau, ce qui paraît ma foi assez normal...
Rédigé par : Herman | 25 février 2011 à 17:14
@LABOCA
"Le billet des diplomates est un billet fort. Il faut féliciter ceux qui l'ont rédigé, sous un nom anonyme."
Si tant est que ce soit des diplomates qui l'ait commis !
A sa lecture il n'a rien du style diplomatique, il ressemble plus à un pamphlet rédigé sur les bancs de l'opposition parlementaire.
Et s'ils sont si nombreux que ça, et si sûrs de leur analyse, le dénoncer à visage découvert aurait eu plus d'impact.
Si tant est que ce soit réellement des diplomates, habitués comme ils sont au confort de l'immunité diplomatique, cela ne fait que renforcer la lâcheté de leur anonymat.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 25 février 2011 à 14:23
Quel mépris, Ludovic, dans les propos que vous adressez à J. P. Ledun ! Vous imaginez-vous sérieusement moins sectaire que lui ? Vous seriez une sorte de libre penseur, d'esprit humaniste, critique, et lui, seulement, l'esclave de son maître (peu importe qu'il ait utilisé lui-même le terme, dans un tout autre sens). A quel point on peut s'aveugler sur soi-même... Et comme quoi aussi la forme est un leurre. Vous, qui êtes cent fois moins virulent que moi, et mille fois plus poli et diplomate dans la forme, je vous trouve bien méprisant finalement et très peu modeste.
Rédigé par : Laurent Dingli | 25 février 2011 à 14:10
@ LABOCA
" Avoir des principes forts n'exige pas de les exposer dans toutes les circonstances."
Mais comment imaginer une seconde que ces diplomates anonymes, qui n'ont pas le courage minimum de dire qui ils sont, qui s'estiment sans liberté de parole pour signer ouvertement une tribune publiée dans Le Monde, comment ces hauts fonctionnaires protégés, surprotégés de tout, seraient-ils capables du moindre courage et du plus petit sens des responsabilités dans les travaux et les jours de leurs ambassades ou de leurs bureaux du Quai d'Orsay ?
Qu'ont-ils donc de si précieux à protéger puisqu'ils agissent comme s'ils n'étaient rien ?
Comment peuvent-ils espérer de la considération et de l'estime de la part du président de la République, et plus généralement de leur concitoyens, alors qu'ils prennent la parole dans Le Monde en dévalorisant d'entrée par leur anonymat le moindre mot de leur tribune, et en se dévalorisant eux jusqu'à s'estimer n'être rien ?
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 25 février 2011 à 12:31
"Prière de rendre à "Villepin" sa particule.
Rédigé par : bob | 24 février 2011 à 19:19 "
Sauf erreur, dès lors que le nom a plus d'une syllabe, et s'il n'est précédé ni d'un titre ni d'une civilité ou d'un prénom, la particule doit être omise :
- Hé, de Thou !
- Hé, Villepin !
Un abonné au Bottin mondain pourrait-il confirmer, corriger ou infirmer : c'est essentiel pour la vie quotidienne.
Merci.
A tous ceux qui ne supportent pas l'anonymat : et que faites-vous du fameux "devoir de réserve" qui s'impose aux fonctionnaires (que l'on sanctionne vertueusement si, exaspérés, ils l'oublient...) - d'ailleurs plaisamment baptisé "droit de réserve" par certains incultes, bavards hautains et mal-comprenants...
Ah, quand donc les diplomates, les magistrats, les policiers, les soignants, les enseignants vont-ils coordonner leurs constats pour mettre fin à la destruction systématique de notre pays. Quand donc les agents du fisc vont-ils révéler les richesses pillées et dilapidées... Quand donc les militaires vont-ils refuser d'aller se faire étriper pour rien... Quand donc les journalistes seront-ils des journalistes, et les banquiers des banquiers... ?
Vous pouvez compléter la liste.
Rédigé par : Clafoutis | 25 février 2011 à 11:09
Les diplomates qui ont publié ce billet dans Le Monde n'étaient pas tenus de donner leurs identités respectives.
Ce qui compte, c'est le fond de leur message, c'est leur démonstration de l'incompétence diplomatique française actuelle.
Certains de ces diplomates sont encore en fonction. En révélant leur identité, ils se seraient exposés à de dures sanctions disciplinaires, étant donné leur statut de fonctionnaire.
Il ne faut pas perdre de vue que Sarkozy et son gouvernement sont des gens susceptibles qui ne supportent pas la moindre critique. Alors offrir des noms à Sarkozy et à son gouvernement, c'est leur donner l'occasion de prononcer des sanctions disciplinaires arbitraires contre des gens dont le seul tort aurait été d'attirer l'attention sur ce qui ne va pas bien actuellement en matière de diplomatie française.
Nous ne vivons pas dans un monde libéral. Les lois sont certainement libérales mais nous voyons tous les jours des puissants prendre des libertés avec elles.
Pour avoir simplement donné un avis, le gendarme Matelly a été révoqué par Sarkozy et son gouvernement. Il a fallu l'intervention du Conseil d'Etat pour réhabiliter le gendarme Matelly. Tous les démocrates ont salué la décision du Conseil d'Etat ayant censuré le décret qui révoqua arbitrairement le gendarme Matelly. Mais le Conseil d'Etat aurait pu tout aussi bien prendre peur devant Sarkozy et son gouvernement et laisser vivre ce décret arbitraire.
Ceux qui reprochent aux diplomates d'avoir signé sous nom anonyme ne sont pas mesurés.
La France n'est pas un vrai pays libéral. Toute personne qui ouvre sa bouche risque toujours de subir des représailles, au mépris des lois.
Sous Mitterrand, des écoutes téléphoniques ont été réalisées illégalement, alors que déjà la France se déclarait pays libéral.
Le Ministre Boulin a été assassiné. On prétend que Coluche a aussi été liquidé, parce que son discours était politiquement incorrect. Les Arabes et les Noirs sont mal jugés et expropriés en France, étant renvoyés dans leurs pays respectifs sans qu'au préalable ils aient été mis en mesure de rassembler tous leurs biens : personne ne proteste contre cette situation, pas même les magistrats.
Il faut marcher comme un sage. Avoir des principes forts n'exige pas de les exposer dans toutes les circonstances.
Les gens sont parfois chefs de famille et ils doivent penser à défendre leurs enfants et leurs épouses.
Que serait devenu Matelly si le Conseil d'Etat avait lâchement suivi Sarkozy et son gouvernement ? Son épouse - s'il en a - l'aurait peut-être quitté, les femmes d'aujourd'hui détestant vivre avec des hommes qui n'ont pas le pouvoir financier ; ses enfants - s'il en a - lui auraient peut-être tourné le dos ; ses amis gendarmes l'auraient peut-être abandonné.
Le billet des diplomates est un billet fort. Il faut féliciter ceux qui l'ont rédigé, sous un nom anonyme.
Rédigé par : LABOCA | 25 février 2011 à 09:44
@ jpledun
Comme nous sommes encore sur le blog d'un magistrat pénal...
Eh bien, cher jpledun, efforcez-vous de lire le rapport de l'Administration pénitentiaire, celui de l'inspection de l'IGPN et celui de l'IGGN publiés à la suite de l'affaire Meilhon.
Pour le premier, c'est vrai, on a mal à la tête, pour le second et le troisième c'est un "bonheur" tant les rapports sont succincts et elliptiques.
Lisez-les, et vous aurez une photographie, un instantané du bilan du président de la République en matière de lutte contre la délinquance et la récidive depuis 10 ans.
C'est juste que c'est à pleurer.
ps: des rapports d'inspection dans lesquels personne ne songe à placer des organigrammes, ni des cartes de géographie...
Car pour ce qui est qui, qui fait quoi - je parle évidemment des fonctions et des missions -, l'impression qui domine est celle du "maître compagnon".
En bonus, vous avez une modélisation en réel des "performances" du rapprochement Police-Gendarmerie voulu par le chef de l'Etat alors ministre de l'Intérieur.
Pour info: Couëron (brigade de gendarmerie) se situe à 11 km de Nantes (police judiciaire)...
@ sbriglia
Je sais, mon sujet est plombant.
Mais la diversité c’est aussi une place pour la gravité parmi l’uniformité des ricanements parce qu’un ambassadeur a posé en maillot de bain, tandis que d’autres ambassadeurs se piquent de faire dans le collectif anonyme aux terrasses des cafés les plus harmonieux, ouverts, souriants, généreux de la capitale.
Vous savez, ces lieux urbains si pleins d'urbanité et de tradition branchée, mais qui peuvent aussi humilier les échoués.
Je sais, la tragédie d’une jeune fille assassinée et la destinée catastrophique d’une autre jeune type que celle du joli et si lisse ambassadeur, c’est totalement plombant pour l’ambiance festive de ce blog, tellement colorée par les bons mots et les formules à tomber par terre, et à laquelle vous êtes si attaché...
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 25 février 2011 à 06:52
@JP Ledun;
"Le bilan ne serait-il donc pas si nul que cela ?"
Le bilan est désastreux et il n'y a que vous pour ne pas le remarquer, de la part de quelqu'un qui a utilisé "mon maître" pour parler de Sarko, que dire ?
Seuls les esclaves parlent de leur maître, continuez donc à vous vautrer dans votre soumission.
Rédigé par : Ludovic | 24 février 2011 à 23:43
"...ce qui n'est évidemment pas le cas...."
Ludovic est dans le secret des dieux. Encore un blogueur "je sais tout et mieux que vous"...
Rédigé par : jpledun | 24 février 2011 à 22:55
Ils sont tout de même bizarres ces diplomates de Marly : ils réclament de N. Sarkozy de la discrétion et, pour ce faire, ils se servent d'un média qui publie les notes confidentielles échangées entre plusieurs corps diplomatiques et volées par WikiLeaks. On tient peut-être là l'explication de l'anonymat car, ainsi, leurs collègues étrangers ne pourront pas le leur reprocher !
Rédigé par : loumi | 24 février 2011 à 21:50
@Jean-Marie
"...de remplacer une bourgeoisie d'étude par une bourgeoisie d'argent ou de réussite rapide.
Mais un peu d'autocritique..."
Vous vous trompez, et même vous vous abusez, Jean-Marie.
Vous misez sur une durée de vie, alors qu'en pérennité, la bourgeoisie ne peut guère mieux que se recycler, là ou cela pêche en piste cyclables, car, hélas le peuple, lui ne ressent que pérennité, en cause un peu plus juste qui se fiche éperdument des 68-tardifs.
Please, soyez à jour!
Rédigé par : zenblabla | 24 février 2011 à 20:20
"s autres sont comme les politiques, que la vie sociale ne leur est pas étrangère, qu'ils savent penser, lire, écrire, écouter, parler, communiquer et même résister, que l'énergie et le talent les habitent, qu'ils ont chacun, très banalement, un cerveau, deux bras, deux jambes, un corps, "
Rhôôoo! En êtes vous bien certain? Un cerveau chez les diplomates, un corps chez les magistrats; la Justice n'est donc pas désincarnée, la diplomatie sait qu'il faut parfois réfléchir avant de se mouiller sur une plage de surf...!
Mais bon, puisque c'est vous qui nous le dites, on vous croit.
Rédigé par : Catherine JACOB | 24 février 2011 à 20:09
J'ai été injuste envers le président de la République en écrivant qu'il n'aimait aucun corps de l'Etat.
En relisant l'article du Canard, il aurait tout de même concédé "moi j'aime les préfets et les flics".
C'est sans doute la raison pour laquelle Boris Boillon a été nommé ambassadeur de France à Tunis comme on nomme un préfet.
La tradition veut que l'on consulte les autorités locales pour toute nomination d'un ambassadeur, une fois l'accréditation obtenue, le président, en conseil des ministres arrête la nomination définitive.
Dans le cas Boillon, le gouvernement tunisien, fusse t-il provisoire n'a pas été consulté, encore une faute diplomatique à porter au discrédit de notre politique extérieure.
Rédigé par : Ludovic | 24 février 2011 à 20:03
A mon avis, un président de la République quel qu'il soit, n'est pas là pour aimer tel(s) ou telle(s) mais pour diriger le pays et mener á bien le programme qu'il a présenté á ses compatriotes.
C'est ça le "deal" et il n'y a que là-dessus que l'on peut le juger.
Et là, il y a assez á dire !
Je m'étonne encore que vous perdiez un temps fou á blablater sur les amours et les couleurs du Président et non pas sur ce qui a déjà été mis en œuvre ou pas.
Le bilan ne serait-il donc pas si nul que cela ?
A vous de voir.
Rédigé par : jpledun | 24 février 2011 à 19:45
Prière de rendre à "Villepin" sa particule.
Rédigé par : bob | 24 février 2011 à 19:19
Bonjour M. Bilger,
J'ai lu la même information que vous hier et je ne suis pas étonné. On savait déjà que le président n'aime pas les magistrats, ce qui est plus grave est qu'il les méprise ce qui est gênant pour le garant de l'indépendance de la Justice.
Il n'aime pas non plus les diplomates (sauf le très protégé Boillon) et ces derniers le lui rendent bien. Baroin et Guaino la Plume tentent de faire passer le collectif de Marly pour une contestation politique de gauche, voire une torpille socialiste, ce qui n'est évidemment pas le cas. Ce que ces diplomates déplorent c'est bien la gestion calamiteuse des affaires étrangères depuis 2007, la voix de la France n'est plus entendue, ni même audible dans le monde tant Sarkozy nous a placés dans le suivisme des Etats-Unis depuis la réintégration de la France dans l'OTAN. Perte d'influence sur l'Afrique, gestion calamiteuse des révolutions tunisienne et égyptienne, bienveillance avec les dictatures (ah la réception du si délicat Kadhafi), échec du G20, servitude vis-à-vis de la Chine que l'on n'ose surtout pas critiquer, échec de l'Union Pour la Méditerranée. La France est aujourd'hui disqualifiée à l'étranger, dotée d'une ministre des Affaires étrangères devenue indésirable dans le monde arabe, au point de devoir envoyer la ministre de l'Economie en Tunisie pour faire de la diplomatie tandis que MAM était au Brésil pour parler d'économie.
Le chef de l'Etat n'aime d'ailleurs aucun grand corps de l'Etat qu'il cherche à rendre responsable de ses propres errements.
Comme pour les magistrats, les diplomates sont présentés comme les responsables d'une politique étrangère qui leur a été confisquée.
Rédigé par : Ludovic | 24 février 2011 à 18:13
Et dire que vous souteniez ce président et sa politique Monsieur Bilger... Quel retournement de situation, je m'en amuse follement, ceci dit sans vouloir vous offenser, n'est-il pas juste de remettre les pendules à l'heure en ce qui concerne le pseudo relationnel des uns et des autres ?
Rédigé par : Pierre | 24 février 2011 à 16:29
On peut aisément trouver le sarkozisme détestable. Il y a tant de vulgarité et de volonté de remplacer une bourgeoisie d'étude par une bourgeoisie d'argent ou de réussite rapide.
Mais un peu d'autocritique est nécessaire : les corps que vous associez ici sont bouffis de suffisance, de condescendance, et aussi d'impuissance imaginative : ce n'est pas de là que peut venir la moindre solution à nos problèmes.
La bourgeoisie sarkozienne est déplaisante, vulgaire et réactionnaire comme devait l'être l'aristocratie d'empire en 1810, mais comme à l'époque sans doute l'unique voie par laquelle l'adaptation au temps peut s'introduire, tant ce pays adore le passé. Les soixante-huitards ont recréé les mandarins et trouvent cela tellement délicieux.
Rédigé par : Jean-Marie | 24 février 2011 à 15:59
Anonymes, pourquoi ?
Tout simplement parce que notre président ne tolère pas que l'on conteste ses décisions ou ses volontés. Souvenez-vous des fonctionnaires limogés sur-le-champ : en Corse (affaire Clavier), plusieurs préfets, le directeur de la santé à l'occasion de la vaccination contre le H1N1,... Les exemples sont nombreux.
Je comprends que des diplomates en exercice n'aient pas envie de voir leur carrière ruinée par une critique de leur ministère. Ceci dit, il existe dans le domaine médical des "conférences de consensus" au cours desquelles des spécialistes échangent sur un traitement et unifient leur conduite. Existe-t-il la même chose dans le domaine judiciaire ? Risque-t-on un traitement très différent pour un même délit, selon que l'on est jugé à Nice ou à Brest ?
Rédigé par : Nemosus | 24 février 2011 à 15:32
Un peu de sérieux, l'insurrection intellectuelle dans l'anonymat d'un café branché du Louvre ? Pfft, des retraités planqués derrière un nom de café sélect apposent une stature ridicule de la critique face aux jeunes rassemblés par Twitter qui risquent leur vie à visage découvert dans les capitales arabes. Le mot courage ne vous dit rien ?
Rédigé par : SR | 24 février 2011 à 14:02
Sarko n'aime pas les magistrats ???
Bon ben alors que lui reprochez-vous cette fois ??
Pour une fois qu'il est en phase avec la population toute entière qui ne peut plus les voir, et ne supportent plus leurs bavures judiciaires, leur laxisme et leur j'm'enfoutisme arrogant, on ne va quand même pas lui en tenir rigueur.
Quant aux diplomates qui se gavent avec ces horreurs que sont les Ferrero, on ne peut pas dire que ce sont des gens de bon goût.
Moi-même je ne pourrais jamais faire un bon ambassadeur, mes dernières prises de sang m'en interdiraient la consommation...
Rédigé par : sylvain | 24 février 2011 à 13:53
Si l'on observe la situation sans prisme politique, force est de constater que nous sommes arrivés au terme d'une forme de gouvernement.
D'une certaine manière, nous en sommes, différemment certes et sous d'autres modalités et conditions, à l'équivalent institutionnel de la fin de la IVème République. Seules les dispositions de la constitution actuelle permettent au système de perdurer, au prix d'un éloignement de plus en plus grand du Peuple dans son influence sur sa "gouvernance". Mais la Vème République est atteinte d'une usure presque létale. Et l'intégration européenne telle qu'elle a été choisie par toute la classe politique n'a fait qu'aggraver le hiatus et le sentiment d'impuissance des citoyens, celui d'une impossibilité d'agir ni même d'influencer sur les paramètres gouvernant leur existence. La preuve en est à trouver dans l'importance croissante de l'abstentionnisme, qui est la marque d'un peuple qui ne croit plus ni dans ceux qui sont censés le représenter, ni dans le fonctionnement des institutions régaliennes.
Il s'agirait donc de repenser tout le système, ce que certains appellent de leurs vœux par le désir formel d'une nouvelle constituante pour déboucher sur une une VIème République. A défaut de tels choix, sans doute pouvant paraître extrêmes, il est à craindre que l'exaspération du Peuple ne fasse qu'augmenter en proportion du nombre de personnes laissées sur le bord du chemin qui n'est doré que pour une frange de moins de 1% de la population et sous le signe d'une paupérisation progressive de tous les autres. Tout rapprochement avec 1789 ne serait d'ailleurs que purement fortuit...
Rédigé par : Robert | 24 février 2011 à 12:46
Ce coup-ci je fut dézingué, alors que cela valait le coup!
Avec un titre à mon commentaire,"Formalisme-Réalisme", cela avait peu de chance de ne pas être compris comme une contribution accentuant le propos du billet ce qui pourtant était.
Oui, beaucoup.
Ne faites pas lire ceci qui suit:
Comme scientifique, je suis absolument séduit et plus loin entrepris quant aux motifs de "vérités" qu'avec la Justice vous exposez.
Pour un scientifique, l'appréciation que soit absolument minime la vérité, c'est important.
En regard, l'idée que la vérité puisse englober, cela m'importe.
Autour de cela je m'exprime.
Si vous ne faites pas paraître mon commentaire, je vais me dire:
-Soit(1):
C'est trop éloigné du propos proposé...,gênant alors, incompréhensible au moins.
-Soit(2):
-La messe est dite, inutile d'y revenir.
J'en pince pour la solution n°1.
Sachez que je trouve vos propos pertinents et même justes, et pour la même raison, les miens absolument pas impertinents.
Tant pis pour moi, l'isolement....
Rédigé par : zenblabla | 24 février 2011 à 12:26
Bonjour,
Les journaux qui donnent des leçons de morale... aux autres
http://lecanardapoil.over-blog.fr/article-25861012.html
http://www.cequilfautdetruire.org/spip.php?article1070
Rédigé par : Laurent | 24 février 2011 à 12:08
On fait leur "fête" aux mal aimés !
Saint Yves, patron des juges,qui comme Saint Louis essaie de rendre la justice au pied d'un chêne, sous lequel on n'y trouve pas que des glands.
Saint Gabriel,patron des Ambassadeurs, victime d'une panne d'alimentation de la boule de cristal voire de la lampe d'Aladin.
Des boucs émissaires livrés en pâture a l'opinion publique et responsables de tous nos maux.
Et si appelait a la rescousse Saint Matthieu, patron des comptables, pour qu'enfin on tienne grand compte du labeur des conseillers de la Cour des Comptes dont les rapports se retrouvent bien souvent aux oubliettes.
Mais qui donc est responsable du bilan catastrophique de la campagne de lutte contre la grippe, de la gestion catastrophique de la Caisse Nationale de la Fonction Publique, et autres gaspillages d'argent public dénoncés sur le dernier rapport 2011. A l'époque ou l'on se targue de vouloir chercher et trouver des coupables, ne nous trompons pas de cible et appelons en garantie les véritables responsables de cette gabegie.
Rédigé par : Jabiru | 24 février 2011 à 12:04