Comme une fin du monde.
Une apocalypse qui ne serait plus un film. Une catastrophe qui crèverait l'écran de nos vies quotidiennes. Une angoisse universelle.
Il serait indécent de parler d'autre chose mais en même temps on n'a rien à dire.
La parole est réservée aux techniciens qui avec une clarté inouïe évoquent les risques et n'étouffent pas toute espérance.
Le reste relève des coeurs et des sensibilités. On comprend bien les écologistes qui exploitent cette grande peur du nucléaire déréglé pour mettre en lumière leurs obsessions anti-nucléaires mais comment surtout ne pas rejoindre Ségolène Royal quand elle incrimine, en ces moments où la menace pèse sur le Japon, la vulgarité de la récupération politique et recommande une dignité dont le peuple japonais nous donne, de fait, l'exemple quotidien (France Inter, Le Figaro, Le Monde, nouvelobs.com, France 2).
Parce qu'il ne s'agit plus de nos joutes partisanes et ringardes, de l'effervescencence de peuples en recherche de liberté et de démocratie, des périls politiques à venir, des bonnes surprises possibles dans la vie internationale. Ce n'est plus l'oeuvre des hommes qui ici ou là est faite ou défaite avec les conséquences inévitables qu'elle appelle, négatives ou positives, enflammées ou désespérées.
Ce qui vient de surgir avec ces tremblements de terre à répétition, ce tsunami mortifère, c'est l'immense, implacable, inégale et terrible sérénité de la nature quand elle décide de montrer aux hommes qu'elle est plus forte qu'eux, que tout. Nous sommes des nains devant un grandiose terrifiant qui nous fascine par l'horreur d'une puissance imprévisible et nous fait craindre, à chaque seconde, que l'univers, bien au-delà du Japon, soit ébranlé sur ses bases. Nous sommes rappelés à la modestie de notre condition. Le désordre des choses et les bouleversements de la terre et de l'eau nous laissent sans voix, comme si nous nous trouvions dépassés par un cataclysme semant le désastre et le chaos dans un registre trop énorme et singulier pour être encore intelligible.
Pourtant, les japonais prennent en charge leur réalité et résistent. Ils apparaissent maintenant à nos yeux, grâce à leur résignation courageuse, leur impassibilité apparente mais industrieuse, leur maîtrise exemplaire, presque surnaturelle, comme un dernier rempart, une ultime protection pour la sauvegarde de notre civilisation et contre le surgissement des démons infiltrès dans les béances soudaines de la technique. Les héros d'une lutte qui peut-être constituera, malgré la multitude de morts jonchant le champ de bataille, la victoire chèrement payée de l'humanité. Ils luttent et nous sommes.
Comme une fin du monde.
Ah, quel spectacle réjouissant que tous ces héroïques défenseurs de la démocratie qui trouvent toujours moyen de nous dire que, certes, il faut la démocratie partout mais que, dans ce cas particulier, il faut donner le pouvoir à une élite intellectuelle, à de vrais professionnels, parce que, dans ce cas particulier, le peuple est trop stupide, trop primaire, trop influençable, trop naïf.
Et comme le monde est un assemblage de cas particuliers, tous ces démocrates brevetés en arrivent bientôt à nous dire qu'il faut laisser le pouvoir à une élite (dont ils font bien entendu partie).
Moi qui suis très mollement démocrate, qui considère que la démocratie est le règne de la médiocrité, je trouve que les assises sont un endroit où les jurys populaires ont toute leur place : on y juge des affaires plus humaines que techniques et il est juste d'y faire confiance à des gens du commun.
Ceux qui n'ont pas leur place dans les jurys d'assises sont les juges : en tant que professionnels, ils sont entravés par des considérations extérieures au procès.
Rédigé par : Franck Boizard | 04 avril 2011 à 08:28
On fait comme s'il ne se passe rien !
Alors que... ?????
Je pense à eux je pense à nous,
je pense à Catherine Jacob... à ses amis,
je pense à ce que sont en train de vivre les Japonais et...?
Rédigé par : Duval Uzan | 28 mars 2011 à 21:21
@ Francois F
"C'est sûr que vous, sans formation particulière, (...) vous êtes capable de faire la leçon aux ingénieurs japonais ! (...)
Même remarque qu'à votre camarade JDR. Est-il raisonnable de prodiguer des conseils sur l'aménagement des centrales nucléaires dans les zones sismiques avec risque de tsunami quand on ne maîtrise même pas soi-même l'emploi des adjectifs "censé" et "sensé" ?"
Est-il raisonnable de prôner un tel terrorisme intellectuel pour dissuader les gens de penser par eux-mêmes, même maladroitement, pour converger vers une idée ?
Vous faites feu de tout bois. Même de la coquille orthographique.
Votre humilité pue l'arrogance. La nature de vos arguments aussi.
Heureusement, les gens qui ont poussé assez loin leur éducation connaissent cette lumière de l'esprit et voudront toujours se faire leur propre idée, parfois en se trompant ou en simplifiant à outrance au début.
Tant pis si cela vous semble ridicule, enfantin, arrogant, méprisable.
Rédigé par : Alex paulista | 20 mars 2011 à 02:58
adjectifs "censé" et "sensé" ?
Rédigé par : Francois F @J-D Reffait @oursivi | 18 mars 2011 à 23:58
Ohhhh que c'est bas...
Oui, j'ai toilé. Cela m'arrive, PB en sait quelque chose, qui redresse quelques bévues que laisse traîner, et corrige parfois à tort d'ailleurs, je ne lui en veux pas, je suis un peu tordu et sa langue est certainement plus rigoureuse que la mienne, je le confesse sans honte ; cela ne vous arrive jamais ?
J'en doute...
Arf arf arf.
AO
Rédigé par : oursivi@FrançoisF | 19 mars 2011 à 12:17
@ Laurent Dingli
"Disqualification facile qui masque un manque d'arguments, voire une véritable détestation comme sous la plume de Monsieur Thomas, qui se déchaîne régulièrement contre les écologistes, même sur des billets qui ne les concernent pas."
Ce que les linguistes appellent "l'acte de parole" est un phénomène somme toute assez rare, et hormis Dieu lui-même, il est tout à fait extraordinaire qu'un simple mortel comme nous, hélas, parvienne à faire de ses motS des réalités tangibles.
Ainsi, il ne suffit pas de dire, fût-ce avec conviction, que je "déteste" les écologistes et que je me "déchaîne" contre eux, mots forts, vous l'avouerez, et qui brossent le portrait d'une sorte de monomaniaque violent, pour que je sois effectivement cet homme que vous dites.
Non, cher Monsieur, je ne déteste personne en général et pas plus les écologistes que d'autres, mais en citoyen libre et attaché à la liberté de penser et de parler, je conteste certains de leurs excès, la peur sourde qu'ils entretiennent et, pour ce qui est des terribles événements du Japon, une récupération que je continue, ne vous en déplaise, à trouver particulièrement nauséabonde.
Rédigé par : Frank THOMAS | 19 mars 2011 à 08:51
@J-D. Reffait
Vous écrivez :
"Ce que je ne comprends absolument pas, c'est cette idée d'aller construire des centrales nucléaires pile en face d'une zone de subduction de plaques, avec la quasi-certitude de se prendre un tsunami plein pot."
C'est sûr que vous, sans formation particulière, en ayant observé une carte de la région dix secondes et en ayant lu quelque part qu'il y avait eu un tsunami de 20 m en Indonésie en 2004, vous êtes capable de faire la leçon aux ingénieurs japonais !
Moi "ce que je ne comprends absolument pas", c'est que vous ne soyez pas capable par vous-même de comprendre le ridicule de tels propos.
@oursivi
Vous écrivez :
"Installer les groupes électrogènes et les autres éléments sensibles non parfaitement étanches en hauteur eut été probablement plus simple. L'idée - citée ici par un intervenant - de situer la partie étanche mais nécessiteuse d'échanges thermiques abondants sous le niveau de la mer avec une ouverture mécaniquement facile, semble CENSEE".
Même remarque qu'à votre camarade JDR. Est-il raisonnable de prodiguer des conseils sur l'aménagement des centrales nucléaires dans les zones sismiques avec risque de tsunami quand on ne maîtrise même pas soi-même l'emploi des adjectifs "censé" et "sensé" ?
Rédigé par : Francois F @J-D Reffait @oursivi | 18 mars 2011 à 23:58
Oui ! révélation que la vie de chacun est
un instant dans l'histoire humaine cependant
qu'elle compte tout autant que la ronde des
planètes car l'équilibre ne peut se faire
qu'avec ce qui vit.
Ces temps (une dizaine d'années) beaucoup
de secousses sismiques plus ou moins fortes,
des tsunamis dévastateurs et des populations
qui triment dans le déséquilibre avec ou sans catastrophe...
Pharisiens ?
Il est aussi dit : que sert à l'homme de
gagner l'univers s'il vient à perdre son
âme ?
Je suppose que chacun, chacun-e- prendra
le soin de donner aux mots âme et univers
l'ouverture qui leur sied.
Rédigé par : calamity jane | 18 mars 2011 à 22:31
Achille :
SVP ne pas nourrir le Troll
(vous voyez ce que je veux dire ;-)
Rédigé par : Fleischer | 18 mars 2011 à 22:10
Le décompte des victimes et disparus, précis et en augmentation continuelle, rappelle le Suivi du Nuage, comme une reconstitution au ralenti de la catastrophe si rapide et invisible. Nous faisons de même avec le décompte des jours de captivité des otages Hervé Gesquières et Stéphane Taponier.
C'est une sorte de thérapie de la catastrophe, une manière de ralentir le temps en le décomposant.
Je trouve très inquiétant que les Japonais continuent de mourir après la catastrophe, de froid, d'absence de soins notamment pour les personnes âgées. Il faudra aussi inclure ces décès dans le décompte, non des morts immédiats ou des disparus, mais dans les morts des jours d'après.
En espérant encore qu'il ne faudra pas aussi faire le décompte des morts par cancer dus à un accident nucléaire grave, pendant encore des dizaines d'années.
Rédigé par : Gosselent | 18 mars 2011 à 18:23
Certains à lire ce qui suit, diront :
"Il y a toujours eu des guerres, des famines, des tremblements de terre, des persécutions".
Je souligne qu'il est écrit "vous entendrez parler" et en ce moment pour en entendre parler, on n'entend parler que de ça.
" Jésus-Christ répondit : Prenez garde d’être séduits. Car beaucoup viendront sous mon nom et diront : C’est moi, et le temps est proche. Ne les suivez pas.
Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne vous effrayez pas, car cela doit arriver premièrement. Mais ce ne sera pas tout de suite la fin.
Alors il leur dit : Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, il y aura de grands tremblements de terre, et par endroits, des pestes et des famines ; il y aura des (phénomènes) terribles et de grands signes dans le ciel.
Mais, avant tout cela, on portera les mains sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous mènera devant des rois et devant des gouverneurs, à cause de mon nom.
Cela vous donnera l’occasion de rendre témoignage. (Evangile de Luc ch.21 v.9à13)
"Ce ne sera pas tout de suite la fin", est-il précisé, on a le temps de lire tout le chapitre, et même tout le livre...
PS : "Apocalypse" signifie "révélation" et devant les informations, volontairement ou non, tronquées, modifiées, déformées, occultées, on en a bien besoin de révélation.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 18 mars 2011 à 15:20
Achille
Marine Le Pen a dit qu'elle n'était ni antisémite ni xénophobe. Je sais depuis longtemps qu'elle n'est pas raciste, l'ayant souvent vue, du temps où elle était avocate à Paris, défendre des étrangers sans papiers, y compris des juifs arabes et africains.
Je constate que le ministre Guéant, ancien élève de l'ENA et serviteur de l'Etat, a rendu une forme d'hommage à Marine Le Pen en reprenant explicitement ses idées sur l'immigration en France.
Ceux qui reprochent aux politiciens irresponsables de faire de la récupération autour des problèmes de centrales nucléaires survenus au Japon, rendent en fait un hommage à l'attitude adoptée par Marine Le Pen.
Comme le ministère de l'intérieur a légalisé le Front National et que Marine Le Pen a toujours été autorisée à s'exprimer sur n'importe quel sujet public, je ne vois pas, Achille, pourquoi je devrai m'interdire de souligner la valeur de la fille Jean-Marie Le Pen.
Achille, je n'ai aucun problème personnel avec Marine Le Pen. Ce n'est pas parce que des gens, pour des raisons qui leur sont propres, détestent probablement cette jolie et dynamique femme que je devrais à mon tour la détester. Marine Le Pen ne m'a jamais fait de mal et ce serait injuste si je me mettais à la détester.
Si demain, mon chef de l'Etat Sarkozy, mon Premier ministre Fillon, mon ministre de l'intérieur Guéant et mon ministre de la justice Mercier abolissent le FN et arrêtent Marine Le Pen, je serais bien obligé de ne plus trouver des qualités à ce parti politique et à cette jeune, belle et valeureuse femme.
Achille, j'apprécie aussi Marine Le Pen parce qu'elle représente le terme moyen de la femme française actuelle : belle, jeune, active, libre, mère, divorcé, engagée dans la vie sociale et publique.
Comprenez-moi bien Achille : il faut d'abord que ceux qui représentent officiellement mon pays prennent des actes montrant que sincèrement ils sont contre le FN et Marine Le Pen; ce n'est qu'ensuite que je me permettrai de critiquer le FN et Marine Le Pen.
Achille, vous ne pouvez pas me demander de critiquer le FN et Marine Le Pen si au préalable vous ne formulez pas la même exigence à l'égard de ceux qui, dans l'espace politique, ne se distinguent pas vraiment, par leur discours, du FN et de Marine Le Pen.
Achille, à mon avis, vous faites deux poids deux mesures.
Rédigé par : LABOCA | 18 mars 2011 à 13:54
A notre échelle du quotidien façon nez sur le guidon, cette catastrophe paraît imparable : une technologie qui tremble sur ses bases et avant tout, des milliers de morts. Dans un pays qui, en 1945, a doublement essuyé les plâtres de cette ère atomique. Injuste. Le genre humain a pourtant quelque 5 millions d'années, des apocalypses à venir et bien des torrents de bonheur à étancher encore. Qui se souvient qu'à la genèse, notre destin a peut-être tenu à un hominidé rossé mais vivant, à une orpheline tremblante qui saura donner la vie quelques saisons plus tard ? Hé, nous sommes encore là, avec plein de pulpe sous nos dix doigts !!
Rédigé par : scoubab00 | 18 mars 2011 à 11:22
@LABOCA
Je suppose que c'est du second degré.
Rédigé par : Achille | 18 mars 2011 à 11:17
@Jean-Dominique Reffait | 18 mars 2011 à 08:54
« Enfin une synthèse claire et concise ! »
Petit bémol toutefois concernant les chiffres publiés par la police.
Voici en effet une information complémentaire en provenance d'habitants de SENDAI même :
« Our friend Prof. [...] informed us of your kind concern, in his e-mail.
All of our family are OK and our house was not damaged at all, but many peoples lost lives ( more than 1000 even only Sendai area ). Along the long seacoast of Tohoku district, probably more than 20,000 peoples lost lives.
Please pray for those people who lost families, houses and every thing. » Reçu le 18 mars 2011 à 08:47
Rédigé par : Catherine JACOB@JD Reffait | 18 mars 2011 à 10:15
Catherine Jacob :
"Juste pour faire le point :
死者行方不明者1万5214人 17日午後10時現在"
Enfin une synthèse claire et concise !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 18 mars 2011 à 08:54
Je trouve tout à fait sain de profiter de cette crise pour balayer devant notre porte sans accabler les dirigeants japonais.
L'Europe devrait instituer une obligation de partage des informations concernant les incidents nucléaires entre les industries nucléaires de tous les pays européens, afin de faciliter la mise en commun d'informations qui permettent d'améliorer les procédures, ainsi que de tracer les technologies les moins fiables dans le but de les remplacer en priorité.
Il n'est pas normal que l'Europe impose par exemple une harmonisation fiscale (e.g. de la TVA dans la restauration) sans imposer une transparence sans faille entre ses industries nucléaires, voire également une harmonisation des risques, technologies, procédures.
Il n'est pas normal que la France soit, demain, à la merci d'une centrale nucléaire belge, ou que l'Allemagne soit à la merci d'une centrale nucléaire française.
Concernant la Nature et ses colères, la société TEPCO a choisi d'installer des réacteurs au plutonium (matériau toxique pendant 10 x 24.000 ans = 240.000 ans) dans une zone où des séismes de niveau 9 avec tsunamis se produisent tous les 1000 ans, mais en prévoyant une protection uniquement contre des séismes de niveau 7 (qui se produisent tous les 10 ans). On a laissé faire TEPCO, et TEPCO a camouflé jusque 200 incidents en une année, notamment des incidents qui avaient eu lieu justement pendant un séisme de niveau 7, pourtant en principe prévu.
En 30 ans (durée actuelle de fonctionnement des centrales de Fukushima), la probabilité pour qu'un séisme de niveau 9 (de retour environ 1000 ans) se produise est de l'ordre de grandeur de 3%. C'est loin d'être négligeable.
Si on prend en compte la périodicité assez régulière de ces séismes dans cette région (datés historiquement et géologiquement) et en sachant que le dernier séisme avec un tsunami équivalent à celui du 11 mars date de 980 AD environ, on peut estimer que la probabilité d'occurrence de ce type de séisme était nettement supérieure à 3%.
Pour un événement catastrophique, c'est une probabilité extrêmement élevée.
Toutes ces informations, on les connaît aujourd'hui parce que la crise fait parler les scientifiques, sinon elles seraient restées noyées dans la masse d'information, sans être réellement transmises au public.
Le courage des Japonais a aussi consisté à scrupuleusement suivre les exercices de préparation aux séismes, alors qu'on leur cachait des informations essentielles concernant les risques sismiques pour des centrales nucléaires.
On les a trompés, et on les a trompés parce que au Japon comme partout ailleurs, l'industrie nucléaire est un État dans l'État.
Les colères de la Nature, ce sont des risques qu'on sait chiffrer et expliquer au public, le tout est de le vouloir.
Rédigé par : gosselent | 18 mars 2011 à 05:07
Chers amis,
Je tiens à relever l'exemplarité de l'attitude de Marine Le Pen par rapport au drame japonais. Le leader du FN, au contraire de beaucoup d'irresponsables politiques, se garde bien de faire des déclarations qui la feraient apparaître comme une donneuse de leçons. Elle sait mieux que quiconque que ce que vit le Japon est trop douloureux pour en rajouter.
Si elle est dans notre pays le seul leader politique ayant des idées claires sur le nucléaire, Marine Le Pen, fille d'une rare sagesse, s'interdit de les exposer maintenant, jugeant intelligemment le contexte inapproprié pour ce faire.
Rédigé par : LABOCA | 17 mars 2011 à 21:01
Hier, la gauche dénonçait le cynisme de la droite surfant sur l'émotion suscitée par un grave fait divers pour se refaire une santé politique... Aujourd'hui, c'est la droite qui accuse les écolos de récupération... On n'en finit pas !
Et pendant ce temps, on ne fait rien.
Mais un jour, il faudra bien changer d'énergie puisque l'on aura vite épuisé les réserves d'uranium. Plus vite la conversion se fera, moins de problème il y aura. Sans compter le nombre d'emplois que cela peut créer dans notre pays où il n'y a plus assez de travail. Mais non, on ne fait rien... on regarde l'ancien monde disparaître, en ne faisant rien pour créer le nouveau.
Rédigé par : Herman | 17 mars 2011 à 20:51
Juste pour faire le point :
死者行方不明者1万5214人 17日午後10時現在
2011.3.17 23:22
Aujourd'hui 17 mars à 22h (heure locale), le décompte des morts et disparus est de 15.214 personnes (décompte établi par the National Police Agency japonaise)
Rédigé par : Catherine JACOB | 17 mars 2011 à 19:55
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 17 mars 2011 à 17:37
Ce que vous dites paraît fort juste mais pourtant il est facilement compréhensible que créer un mur de 20m de haut - à supposer qu'il ait été assez solide pour résister à la vague - n'eut pas empêché celle-ci de passer sur les côtés, à moins qu'il ne fît quelques kilomètres ou dizaines de, de long...
Installer les groupes électrogènes et les autres éléments sensibles non parfaitement étanches en hauteur eut été probablement plus simple. L'idée - citée ici par un intervenant - de situer la partie étanche mais nécessiteuse d'échanges thermiques abondants sous le niveau de la mer avec une ouverture mécaniquement facile, semble censée.
Mais bon, tout paraît toujours plus simple à envisager quand les faits se sont produits.
Bâtir cela juste en face de la faille océanique semble presque irréel, en effet, voir les images de Google Maps et la façon dont la faille y apparaît laisse songeur, mais, le courant perdant de son énergie pendant son transport, on ne peut pas installer - on le peut, mais le choix, contestable, a aussi de ces revers - tout d'un côté du pays et aussi pouvoir alimenter l'autre au mieux... Tout est question de compromis ; les circonstances présentes ne donnent pas raison à ceux ayant entériné ce choix.
Peu parlent de notre rapport singulier et paradoxal au danger, aux risques nécessaires et à ceux hors toutes proportions. C'est pourtant le coeur de la problématique qui s'illustre ici. Comme les sentiments contradictoires que ces événements génèrent en nous.
AO
Rédigé par : oursivi | 17 mars 2011 à 19:26
Il est salvateur d'écouter les plaintes de ceux qui souffrent en silence. Il est parfois utile de se taire devant un tel drame.
Il est nécessaire de ne jamais oublier notre condition humaine.
M. Bilger, un grand merci de nous rafraîchir doublement la mémoire par ces magnifiques mots : « Ils luttent ; nous sommes ».
Rédigé par : Nour | 17 mars 2011 à 18:46
Tout est impressionnant dans l'attitude des Japonais, leur calme, la précision des informations improvisées dans les villages pour retrouver ses proches (qui contrastent avec celles, si imprécises, fournies par TEPCO...) l'absence de pillage dans les zones dévastées ou abandonnées. J'ai lu un article d'un expatrié US qui disait que les magasins vides à Tokyo étaient sans doute plus le fait de la rupture des approvisionnements que la conséquence d'achats de panique, et c'est probablement vrai car les Japonais qui paniquent n'amassent pas, ils s'en vont.
J'ai lu à l'occasion de cette catastrophe des articles sur la géologie du Japon. C'est captivant.
Le Japon est largement constitué de sédiments du Pacifique qui ont été déposés sur la faille de subduction comme par un tapis roulant. Il y a même au Japon un atoll Pacifique entier, fossile, déposé au milieu des terres. Les volcans japonais sont apparus après "l'accrétion sédimentaire", comme des bulles volcaniques au travers d'une mousse sédimentaire.
Le Japon n'est pas une terre volcanique comme l'Indonésie, ni une chaîne de montagne due à une compression entre des plaques comme les Andes, c'est un amas très hétéroclite de masses sédimentaires qui n'ont rien à voir les unes avec les autres.
Comment oublier que si un atoll a atterri au milieu du Japon, de nombreuses vagues ont dû l'y porter ?
http://www.suite101.com/content/a-pacific-coral-atoll-embedded-in-japan-a140519
Rédigé par : Gosselent | 17 mars 2011 à 17:53
Ce que je ne comprends absolument pas, c'est cette idée d'aller construire des centrales nucléaires pile en face d'une zone de subduction de plaques, avec la quasi-certitude de se prendre un tsunami plein pot. Les autres centrales sont principalement situées côté mer du Japon, ce qui évite au moins les tsunamis. En 2004, le tsunami d'Indonésie a atteint 20 mètres de haut, ça laissait le temps de reconsidérer la hauteur des digues au Japon : eh bien non, les digues de protection de la centrale sont restées à 5 m de haut. Les choix humains paraissent bien souvent aussi complexes que sots.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 17 mars 2011 à 17:37
Qu'est-ce que la dignité ? Je ne comprends pas. Lorsqu'on est humble devant la nature, on ne la défie pas avec des moyens qui peuvent la détruire. Lorsqu'on est humble devant les techniciens, c'est qu'on ne se juge pas digne de prendre part aux décisions qui concernent sa vie.
Mais ils n'attendent sans doute que ça, des peuples dignes qui ne posent pas de questions.
Je dirais abasourdis aujourd'hui, mais demain ?
PS : Lorsque je demande ce qu'est la dignité, ce n'est pas pour l'enlever au peuple japonais. Evidemment, chacun est admiratif de la grandeur qu'il manifeste dans l'épreuve. Je m'interroge simplement sur ceux qui s'appuient sur la dignité d'un peuple pour s'indigner des demandes écologistes sur l'option nucléaire.
Rédigé par : krayon | 17 mars 2011 à 17:36
Quand le dernier Japonais sera enterré, je crierai avec les "loups" pour la sortie du nucléaire.
Pas avant.
Rédigé par : jpledun | 17 mars 2011 à 16:09
Voici un lien qui permet de donner au débat des éléments sérieux de réflexion :
http://www.variae.com/enola-pas-tres-gai/
La mise en cause ex-abrupto du mode de production d'énergie électrique par réaction nucléaire est à rapprocher de la manière dont sont appréhendées toutes les activités industrielles, notamment chimiques ou pétrolières voire charbonnières, de type Seveso ou autres : il suffit de rappeler la catastrophe de Toulouse ou BOPAL en Inde.
Le risque est inhérent au développement industriel.
Connu et encadré pour éviter de mettre en péril les populations, il exige que soient mises en œuvre des mesures de sécurité sans renâcler sur les surcoûts induits et que des contrôles sans faille et très rigoureux soient constamment réalisés. Mais cela est plutôt considéré comme une gêne excessive par nombre "d'investisseurs" qui, lorsque les contraintes sont ressenties comme trop fortes, préfèrent délocaliser dans des pays où la population sera moins encline à réagir ou à se rebeller ! Ou bien en rognant sur les coûts par des sous-traitances n'offrant pas des garanties suffisantes, sauf sur le papier.
Mais l'énergie électrique ne se stockant pas, le problème est ainsi bien différent : on ne peut pas encore réellement en délocaliser la production !
Rédigé par : Robert | 17 mars 2011 à 15:36
Rédigé par : Laurent Dingli | 17 mars 2011 à 11:50
Laurent, votre commentaire n'est pas sans noblesse... mais qui est actuellement en train d'amorcer un chantage électoral avec le PS, un Mr - pas sans caractère non plus, au moins une vertu - Mamère, qui choisit bien mal son moment, dont on sent que plus mal l'affaire tournera, plus il en espère tirer les fruits...
Si ce n'est pas de l'indécence...?!!!
L'écologie n'est pas une idée sotte, dire tout le dérisoire de la course à la croissance, de la vanité de rouler dans du toujours plus gros du toujours plus lourd, de prendre sa voiture quand un peu de marche à pied siérait, de prendre l'avion pour aller grossir le lot des touristes qui ne me laissent plus l'envie d'aller nulle part, craignant d'en devenir un de plus que d'en être mêlé de si près, tout cela est le bon sens même.
Mais la tartuferie de ceux s'en réclamant est une source infinie de raillerie, d'éclats de rire quand la bonne humeur nous habite, de désespoir quand l'autre la supplante.
Combien de fois n'ai-je fustigé des amis qui, loin de la prime jeunesse où il est compréhensible de méconnaître, disant là blanc faisaient là noir. Se promenaient avec au c.l de leur diesel noircissant et cancérigène, un "ATOMKRAFT NEIN DANKE" ou tout autre équivalent ?
La plupart des gens ne comprennent rien, ils n'ont pas le sens des priorités, des pondérations nécessaires, des agissements concrets qui vont dans le sens de leurs exigences, pauvres espoirs si mal servis par d'aussi piètres clowns.
C'est de ceux-là dont on se moque, pas du fait qu'il faille savoir discerner parmi les comportements et les options nécessaires et forcément communes, ce que certains écologistes savent faire.
Ils ne sont, hélas, pas assez nombreux ; comme existent des tas de gens qui supportent le nucléaire pour de mauvaises raisons, parce qu'il est actuellement du côté de l'ordre, du pouvoir dominant, et qu'ils se rangent par réflexe à ses côtés, sans en savoir davantage que les premiers vilipendés par mes lignes.
Il suffit de lire, d'écouter les extravagantes insuffisances de ceux prétendant nous informer pour comprendre où en est le monde. Il faudrait tout noter, faire un bêtisier de cette situation de crise et ensuite "débriefer", la presse, déjà.
Allez, une petite pour se recoller un sourire. Journal de France2, ce midi, la présentatrice :
"..qui déversent des milliers de litres d'eau, voire des tonnes."
Et le pauvre Mr de l'ASN obligé de s'adresser à ça, d'être piloté dans ses désirs de clarté, par cela...
Ouï aussi aux "Matins" de FCult, l'inénarrable Clémentine Autain qui parlait de la transparence nécessaire (avec un soupir sur le "y a du boulot"), sans savoir qu'elle est exactement de ce qu'elle dénonce.
AO
Rédigé par : oursivi | 17 mars 2011 à 15:24
@ Achille et Franck Boizard
"Comment le peuple français réagirait-il face à une telle catastrophe ? Je n’ose l’imaginer."
Vous avez raison. On va éviter de se retrouver dans cette situation. Avec nos grands séismes à Pau et nos inondations, qui nous ramènent à l'an 40, on devrait pouvoir trouver un compromis raisonnable.
@ Jean Reffait
"Nous disparaîtrons tous."
Je ne crois pas. Je partage plus la vision d'Alain, qui n'a pas pris une ride depuis 1934:
« Tu ne peux concevoir, disait l'esprit, les immenses moyens que j'attacherai à tes mains, à tes bras, à tout ton corps. J'inventerai des machines qui te lanceront sous les eaux et dans les airs ; et, en même temps que ces machines travailleront pour toi, tu travailleras pour elles ; elles t'obéiront et tu leur obéiras. Tu connaîtras un genre de travaux que tu ne peux soupçonner, de nouveaux périls, et une misère organisée. Car ne crois pas que je te laisserai vivre selon ta courte prévoyance. J'inventerai l'or ; mais j'inventerai mieux que l'or ; j'inventerai le papier, le compte-courant et le chèque. J'inventerai le crédit forcé et la vente à coups de fusil. Mais j'oublie que j'aurai inventé le fusil et la mitrailleuse. J'oublie l'avion de bombardement, et les bombes qui mettent le feu aux villes. (Car j'aurai inventé aussi un genre de ville où les habitants seront entassés pour le massacre). Et tu as à peine l'idée des gaz qui se répandront de tes bombes, et qui brûleront les poumons, et qui brûleront les yeux, et qui feront lever la peau et pourrir la chair. Mais en même temps ou presque j'inventerai des souterrains, de nouvelles armures, et de nouvelles terreurs. En sorte que ta puissance, ô cher paquet de muscles, augmentera au delà de toutes limites, et qu'à simplement l'exercer par jeu non seulement tu épouvanteras les lions et les éléphants, ce qui n'est pas difficile, mais encore tu déchireras ta chère, ta fraternelle image, heureusement multipliée et impérissable. Tu la déchireras, Adam ; mais tu ne l'épouvanteras pas, et ce sera ton plus beau triomphe. Tu te verras parvenu à ce point de péril où, quand tu ferais la paix avec tes semblables, tu ne la ferais toujours pas avec le péril lui-même qui naîtrait de tes propres inventions. Tu te verrais donc dans cet enfer qui serait ton œuvre, et tu trouverais encore cette vie belle ; mais disons mieux, tu la trouveras belle, parce que je te vois ainsi fait que tu te crois immortel ; et moi je te sais immortel. Ô heureuse immortalité, heureuse et massacrée ».
@ Jean-Dominique Reffait
Vous nous parlez comme les autres de la hauteur du mur d'eau. Mais en fait, dix mètres, ce n'est pas si haut pour une vague. Ou plutôt c'est plutôt haut mais c'est commun en haute mer et ce n'est pas vraiment cela le problème. Le vrai problème du tsunami, c'est que la vague ne redescend pas derrière. Le tsunami est dû à un mode de propagation spécifique qui fait que le devant de la vague se propage plus lentement que l'arrière. Cela fait que les bosses s'accumulent devant et les creux derrière, et que la vague n'est pas un mur d'eau mais plutôt une marche de dix mètres de haut qui met énormément de temps à redescendre.
Une masse considérable qui arrache tout sur son passage, et emporte ce qui reste quand elle se retire.
@ Laurent Dingli
Moi je suis favorable au nucléaire mais parfois je souhaite que les anti-nucléaires avancent pour gagner en transparence et cesser cette gabegie d'énergie que les pro-nucléaires encouragent. Comme je l'ai déjà écrit, le chauffage électrique oui, mais pas avec des convecteurs à effet Joule. Par une pompe à chaleur qui fait gagner un facteur trois en rendement et n'est pas une hérésie thermodynamique. Le pétrole et l'électricité devraient être trois fois plus chers.
Rédigé par : Alex paulista | 17 mars 2011 à 15:16
Merci, Catherine JACOB, pour ces messages de vie montant du Japon !
Rédigé par : LABOCA | 17 mars 2011 à 13:34
Je suis en total désaccord avec ce que vous écrivez et, à l'obsession anti-nucléaire des écologistes, on pourrait facilement opposer votre obsession anti-écologiste ou l'obsession pro-nucléaire de certains. Et après ?
Je rejoins absolument le commentaire de Christian C sur ce sujet.
L'opposition entre la raison - qui serait le lot des techniciens - et le sentimentalisme lot prétendu des écologistes, est aussi fausse que simpliste. Il existe des écologistes ingénieurs, comme il existe des techniciens passionnés, et d'autres qui sont directement stipendiés par le lobby tout-puissant du nucléaire.
Toute personne sensible ne peut être que bouleversée par le cauchemar inouï qu'endure le peuple japonais - et l'image de ces deux parents qui appellent vainement leurs fils au milieu des décombres est une image du désespoir absolu -, mais cela n'interdit pas de dénoncer le tout nucléaire dans lequel la France s'est engagée, cela n'interdit pas d'ouvrir un débat contradictoire au sein duquel les positions des écologistes - même les plus excessives - ont droit de cité. Non, les écologistes ont raison de relancer un débat qu'ils ont d'ailleurs toujours porté - car il n'ont pas attendu cette catastrophe pour le mener. Ce qui est indigne ce n'est pas de profiter de cette catastrophe pour poser les problèmes, c'est de laisser fonctionner des centrales vétustes dans des zones à très haut risque, ce qui est indigne, c'est d'envoyer des hommes se sacrifier pour alimenter notre consommation effrénée d'énergie. Enfin, méfiez-vous des généralités sur les écologistes - qualifiés en commun et sans nuances par certains d'ayatollahs comme d'autres traitent leurs contradicteurs de fascistes ou de négationnistes... Disqualification facile qui masque un manque d'arguments, voire une véritable détestation comme sous la plume de Monsieur Thomas, qui se déchaîne régulièrement contre les écologistes, même sur des billets qui ne les concernent pas. En vérité, il existe un débat au sein des différentes mouvances écologistes sur le nucléaire, les partisans de Hulot, notamment Jean-Claude Jancovici, ne sont pas des anti-nucléaires. A propos de caricatures et d'obsession, il vaudrait donc mieux balayer devant sa porte... Finalement, vous devriez suivre les mêmes principes que ceux que vous préconisiez à propos de Marine Le Pen : il est vain et même contre-productif de diaboliser un adversaire dont on veut combattre les thèses. Appliquez donc les mêmes principes aux écologistes, même si vous ne comparez pas, j'imagine, les uns et les autres.
Rédigé par : Laurent Dingli | 17 mars 2011 à 11:50
Il serait fat de donner des leçons mais deux points m'agacent au point d'en parler :
Je suppose que le PDG de Tepco est dans la salle de contrôle de Fukushima à commander ses équipes de "liquidateurs", sinon il doit faire seppuku car les plans de ses centrales sont défectueux.
Deuxièmement, quand tout est détruit il reste une seule énergie, gratuite en plus, c'est la gravité terrestre. Si les coeurs de réacteurs de bord de mer avaient été disposés dans des fosses étanches juste sous le niveau de la mer, on aurait pu facilement les y noyer et donc les refroidir avec un simple bulldozer creusant un canal d'arrivée sur chacun d'eux après le tsunami.
Non ?
Ceci dit les Japonais sont pour l'instant impressionnants. Quelle leçon !
Rédigé par : Catoneo | 17 mars 2011 à 11:34
"... qui n'arrivent pas à se mettre sous le micro des Japonais qui s'indignent..."
Bien vu !
Les suppliques de M. Pujadas seraient d'un grand comique s'il n'y avait pas de victimes :
"Alors Alain de Chalvron, toujours pas de population en colère ?"
C'est tout juste s'il ne demande pas á son collègue où se trouvent les premières barricades...
Ridicule une fois de plus.
Rédigé par : jpledun@Guzet | 17 mars 2011 à 10:24
« ce matin, France Info a enfin trouvé l'oiseau rare, mais problème : c'est une Japonaise "francisée" et parisienne...! » Rédigé par : Guzet | 17 mars 2011 à 08:32
Il y a des énergumènes partout.
Je continue pour ma part de laisser la parole aux Japonais de l'écrit. Par exemple. à ce professeur de littérature classique japonaise qui dispose toutefois de quelques années encore devant lui avant de prendre sa retraite, laquelle se prend dans l'enseignement japonais nettement moins tôt qu'ici mais, rassurez-vous, je ne vais pas faire de polémique incidente.
「日本は狭い国ですが、東北と近畿はやはり離れています。
大変な地震でしたが、近畿への影響はあまり大きくはありません。
ただ日本全体が喪に服しているようなありさまです。
しかし、大丈夫。僕たちはずいぶん年をとってしまいましたが、若い人たちは元気で、勤め先の大学の若者たちもボランティアを始めています。」
« Le Japon se présente certes « telle une étroite langue de terre posée sur l'océan » (=trad. développée de « pays étroit », autrement dit tout en longueur»), mais le KINKI reste tout de même très éloigné du TOHOKU.
Un tremblement de terre de cette ampleur est assez inhabituel et étrange, mais il n'a eu aucune action notable sur la région du KINKI.
Ce n'en est pas moins le Japon tout entier qui est en deuil.
Malgré tout, ça va. Nous autres avons pris de l'âge ça ne fait aucun doute, mais les jeunes tiennent la forme et les jeunes étudiants et personnels de mon université se sont portés bénévoles pour apporter de l'aide. » Reçu le 17 mars 2011 à 06:29
Rédigé par : Catherine JACOB | 17 mars 2011 à 10:11
Je compatis à leurs malheurs et je souhaite que le peuple japonais s'en remette en m'inclinant devant leur dignité, leur courage force le respect et les mots me manquent.
Il y a une certaine vulgarité et un irrespect pour ceux qui sont dans la peine à vouloir en faire de la récupération politique. Je ne suis pas anti-nucléaire, ni vert, ni écologiste mais est-ce faire de la récupération politique que de s'interroger sur l'avenir de notre parc nucléaire et d'en demander le débat et de déclassifier les rapports ? Comme l'on demandé hier plusieurs présidents de groupe au Palais Bourbon, c'est certainement inopportun et mal choisi que d'ouvrir ce débat quand l'heure est à l'aide d'urgence et la solidarité. Ouf l'avion a décollé ce matin avec 80 tonnes de bore et des équipements de radioprotection et de mesure fine.
Le peuple n'a pas eu droit au débat démocratique sur ce sujet en 1974 lors du premier choc pétrolier, VGE a posé cette simple question : "Combien pouvons-nous construire de centrales par an ?" La réponse très approximative lui avait été rendue soit 5 ou 6, il a tranché sur 7, c'est épatant le tout nucléaire ! Il est nécessaire de bien comprendre que cette production industrielle très lourde engage le pays pour au moins 50 ans et au minimum 24000 années (demie vie) pour les déchets. (L'irradiation des barres d'uranium 238 dans les réacteurs nucléaires génère du plutonium 239 par capture de neutrons. En France, après retraitement chimique le dioxyde de plutonium est stocké en surface, dans des caissons étanches, pour être ensuite réutilisé dans des centrales Evolutionary Power Reactor (3ème génération) en entrant dans la composition du combustible Mixed OXyde enrichi à 5% au lieu de 3,1 donc hautement radioactif.
L'exemple de nos amis belges (7 réacteurs, le 8ème étant annulé suite à Tchernobyl) en 2003 est éloquent. Après une enquête sénatoriale sur la sécurité et un débat parlementaire très circonstancié, il a été décidé de fermer progressivement les centrales au prorata de leur durée de vie qui est de quarante ans, soit 2015 pour les premiers dont trois arrêts majeurs pour inspection décénale. De plus Il est interdit de construire une centrale nucléaire à moins de 30 kms d'une ville, cela signe à terme l'arrêt de sa filière nucléaire. A ce jour, face au puissant lobby nucléaire et sa pression, l'Etat belge souhaiterait pousser l'exploitation pour dix ans supplémentaires ce qui en termes de sécurité devient la roulette russe ! Car il n'existe aucun retour d'expérience d'exploitation sur cette durée des réacteurs à eau pressurisée PWR 2ème génération. Comme tous les autres réacteurs actuellement opérationnels en France, le PWR n'a pas été conçu à l'origine pour une utilisation dans des centrales électriques commerciales, mais pour des applications militaires et notamment pour propulser les sous-marins. Malgré des adaptations essentielles, telles que l'abandon du combustible hautement enrichi utilisé dans les sous-marins au profit d'un combustible faiblement enrichi dans les centrales électriques, le REP ou PWR présente toujours des limitations inhérentes à son concept militaire original qui a évidemment d'autres priorités que l'optimisation de la sécurité et des frais d'exploitation d'un réacteur commercial. (Voir le prix des réacteurs K 15 Adytom et Xena et le remplacement de leurs coeurs lors de l'IPER du Charles de Gaulle - source Assemblée Nationale)
Je dois souligner la sagesse de Jospin pour l'arrêt de SuperPhénix (4ème génération). L'idée venait du fait que nos mines d'uranium étaient épuisées en France et que notre stock de plutonium ne cessait d'augmenter alors pourquoi pas brûler du PU. Bien que ce fût Chirac qui l'ait commandé en avril 1976, il ne s'opposa pas à son arrêt. Ce réacteur prototype qui produisait plus de plutonium qu'il n'en consommait, dont le liquide de refroidissement était composé de 500 tonnes de sodium, je n'ose imaginer une fuite, certains l'utilisent pour la pêche miraculeuse dosé à quelques grammes ! Contrairement à ce que certains en pensent, il existe actuellement 144 centrales en Europe contre 177 il y a 20 ans, le parc est donc en diminution et aucune commande de nouvelle centrale n'est intervenue cette dernière décennie excepté une en Finlande à Olkiluoto et celle de Notre Seigneurie pour une tranche à Flamanville de 1600 mégawatts, d'un rendement de 35%, et une durée de vie prévue de 60 ans pour la modique somme de 5 milliards d'euros. Mais hélas le chantier a déjà fait une victime. En effet, le 24 janvier dernier, un accident du travail avait coûté la vie à un ouvrier qui travaillait sur le chantier du réacteur. Ce père de famille de 37 ans avait été projeté 15 mètres en contre-bas d'une passerelle dans l'enceinte du coeur. Depuis, la zone était interdite. Hier l'Autorité de Sûreté Nucléaire a annoncé que le travail pouvait reprendre. C'est la charge d'une grue qui avait provoqué l'accident. Désormais, tous les levages sont interdits à proximité des passerelles où circulent des ouvriers. À moins que ces zones ne soient préalablement évacuées. Par ailleurs, le procureur de la République de Cherbourg, Eric Bouillard, a précisé que les expertises sur la passerelle devaient lui être remises dans les jours qui viennent.
Devant la catastrophe, Angela Merkel vient de décider la fermeture définitive de 6 réacteurs arrivés en fin de vie. L'Afrique du Sud a annoncé en décembre 2008 l'annulation de son programme nucléaire de réacteur EPR.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/11/03/la-surete-du-reacteur-epr-est-a-ameliorer_1261871_3244.html
Je n'étais pas d'accord pour dépenser 5 milliards d'euros surtout dans l'état de nos finances pour une nouvelle tranche à Flamanville. L'énergie hydroélectrique est la moins chère à produire, (0,025 euros le kilowatt contre 0,030 pour le nucléaire) elle ne représente seulement que 15% de notre production nationale. Et au pays des plus forts coefficients de marées nous ne possédons qu'une seule usine marémotrice de la Rance, qui produit 640 millions de kilowatts pour 770 millions d'euros investis, soit le besoin annuel de Rennes ! La Bretagne ne produit donc que 5 % de l'électricité qu'elle consomme ! Ainsi qu'une centrale à 400000 euros produira environ 500 kilowatts pour un retour sur investissement entre 5 et 8 ans. C'est à développer avec d'autres solutions techniques qui existent depuis plus de trente ans comme pour l'éclairage public en fibre optique et diffuseur qui devient compétitif contre le cuivre et les ampoules au mercure polluantes soit 1 centrale nucléaire de moins etc.
Tous les rapports techniques sur la sécurité de nos centrales sont classés secret défense.
Nous ne sommes pas à l'abri en France d'un accident très grave puissance 1000 par rapport à Tchernobyl rayant toute vie en France et en Europe. Contrairement à ce que nous annoncent les membres de notre exécutif où notre pays serait le meilleur du monde en matière de sécurité nucléaire. Certes nous sommes sur le podium comparé à d'autres pays mais nous avons maintes fois frisé l'accident sans nécessité d'une catastrophe extérieure frappant nos centrales. Il ne faut pas pêcher par excès de confiance ! Je ne suis donc pas le porte-parole d'Areva (dont le gouvernement à déjà engagé sa privatisation) ni du CEA ni d'EDF... Je ne puis donc pour votre information me substituer aux autorités qui ont classifié tous les rapports. Sachez simplement que les déplacements de populations massives sont prévues sur les routes de France au gré des vents en ne souhaitant qu'un épisode neigeux ne vienne abréger la survie de nos compatriotes... Inutile de vous dire que je suis pessimiste pour la catastrophe nucléaire de Fukushima, le verdict dans quelques heures.
http://www.asn.fr/index.php/L-ASN-en-region/Division-d-Orleans/Centrales-nucleaires/Centrale-nucleaire-de-Dampierre-en-Burly/Avis-d-incidents
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 17 mars 2011 à 09:44
Comment ne pas noter la tendance à la condescendance des médias français, qui n'arrivent pas à se mettre sous le micro des Japonais qui "s'indignent"... ce qui prouverait, enfin, qu'ils appartiennent à l'humaine condition telle qu'on la conçoit aujourd'hui en France. Ce matin, France Info a enfin trouvé l'oiseau rare, mais problème : c'est une Japonaise "francisée" et parisienne...!
Rédigé par : Guzet | 17 mars 2011 à 08:32
Si l'écologiste demande:
"Que Prométhée vous à la Marquise?"
Il faut répondre:
"Toutes mes félicitations, quand elle enfante de Prométhée!"
Rédigé par : zenblabla | 17 mars 2011 à 00:00
La première réaction de EELV, juste après le séisme et quand fut révélé le danger de la contamination radioactive en quelques centrales, et surtout Fukuyamma, m'a fait immédiatement envoyer un mail à cette organisation politique lui indiquant mon désengagement auprès d'elle.
Tirer profit politique, ce fut pour moi un gage d'indécence.
Ce fut donc pour moi une position politique.
L'impossibilité d'une apparition catastrophique argumentée par EELV ne tient pas, s'il faut se référer à l'ampleur catastrophique et à son risque.
L'affaire économique reste majeure, l'affaire scientifique corrélée.
En affaire économique, les responsabilités paraissent partagée: nous voulons de l'énergie..., à moins que nous n'en voulions pas.
Entre-temps, les discours se sont élaborés....mais,
il faut aussi se rendre compte que seul un commentateur écologique a expliqué que le risque majeur était du côté du réacteur arrêté!
Là, le refroidissement impossible des entrepôts de déchets en préparation risquait de provoquer la plus grande part des radiations...
Cela commence à s'ajouter.
Certainement, l'information d'experts compte assez peu, si compte l'information aux non experts. Quel référendum?
S'instigue l'examen des complicités, où le peuple japonais fait preuve pour ici d'exemplarité.
Un référendum au Japon, ce serait le moins.
Puissent-ils nous dire alors, comment il faudrait revoir le point de vue de l'énergie, et celui de sa manière économique.
Du point de vue du secours populaire, en France, les dons sont très faibles.
Quant aux bourses et aux investissements, ils se désengagent.
Mais
Rédigé par : zenblabla | 16 mars 2011 à 22:46
Je regarde les arbres et les immeubles. Dix mètres de haut et j'essaie de m'imaginer face à un mur d'eau de cette hauteur. Ça fait beaucoup d'eau. Le cinéma nous a mis en scène des catastrophes, avec des cris, des paniques. Pourtant, je me souviens des reportages quand les tours jumelles sont tombées à New York : on court mais on ne crie pas. Les témoignages de rescapés de crash aérien disent la même chose : au lieu des hurlements de cinéma, un silence absolu.
Une des vidéos japonaises nous montre le tremblement de terre pendant une réunion de cadres d'entreprise suffisamment importante pour être filmée par l'un des participants et puis, crac, tout se casse la figure. Je n'ai pu m'empêcher de penser : les pauvres, le contrat vient de leur passer sous le nez ! Tout ce qui est important, crucial, déterminant devient à la seconde même dérisoire, infime.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 16 mars 2011 à 22:28
@Pour Monsieur sbriglia
Un mot pour vous dire que si j'ai été instituteur, cela n'a été que durant une année scolaire, plus un trimestre. Non point que j'en éprouve quelque honte (mes grands-parents furent hussards de la République), mais il se trouve que j'ai eu, très tôt, du "galon" comme on dit dans l'armée et que mon avancement a été assez rapide pour provoquer de solides inimitiés qui ont eu du mal à s'éteindre ce qui est courant. Ceci pour rectifier les choses et insister sur le fait que face au destin tragique qui frappe d'abord le peuple japonais, croyez bien que je n'ai aucun regret d'avoir subi ces attitudes inamicales. Combien de Japonais actuellement dans la souffrance injuste (mais quelle souffrance est juste ?) s'arrangeraient des désagréments de n'avoir été instituteur que trop peu de temps pour connaître le sens du mot "patriarche" !
Rédigé par : Jean Reffait | 16 mars 2011 à 22:03
Monsieur,
Face au drame prométhéen qui se déroule au Japon et face aussi à ce qui, je l'espère, n'est qu'une boutade ("notre culture française qui illumine le monde depuis Voltaire jusqu'à Michel Houellebecq"), je vais proférer ce qui passera aux yeux de certains, pour une énormité.
Le courage passe par l'abnégation ou ils suivent, les deux, les mêmes voies. Qu'est-ce qu'on attend de la vie ? Le bonheur ? Donnée subjective. Qu'est-ce qu'on attend du Temps ? Rien que nous puissions définir autrement qu'en balbutiant des à-peu-près, et encore!, le croyant est-il mieux placé que l'incroyant, le premier avec la certitude qu'au bout de ce sale compte, il irradiera l'indicible félicité, le second avec le néant ouvert devant lui et où il ne sera plus que des particules -et encore !- ?
Prométhée, notre gnome que j'ai tant chanté toute ma vie comme une incantation propitiatoire, disparaîtra avec les circonvolutions cérébrales qui l'ont fait naître pour expliquer, convaincre et, le mot est lâché : vivre !
Nous sommes agrippés à la vie, comme une arapède à son rocher. Ni l'arapède ni le rocher ne vaudront mieux que nous, au temps "T". Nous disparaîtrons tous. Ces soubresauts, vieux de millénaires, peuvent encore nous trainailler durant quelques temps, et nul ne sait à quel étalon mesurer ce délai.
Mon pessimisme n'est que de l'optimiste inversé : chaque fois que nous pensons à disparaître, et nous le pensons en étant bien hypocrites (on a toujours moins souffert du cancer de l'autre que du sien...), si nous cessions de penser à notre vie et à notre mort qui sont les deux volets d'un même avatar (avatar de quoi ? On n'en sait rien) et si nous faisions le don, le don véritable de tous nos actes de toutes nos pensées aux autres ?
Notre planète serait abolie, notre système solaire serait aboli, notre galaxie serait abolie, notre univers serait aboli, et, l'inconcevable, notre infini serait aboli, en plus en moins, en tous sens, si le sens a encore un sens !
Le sourire est un début. Pensez-y !...
Rédigé par : Jean Reffait | 16 mars 2011 à 21:50
Sans doute aucun, le peuple japonais force par son comportement notre admiration. Car, dans les mêmes circonstances, que serait le comportement des Français ?
Face à la puissance des énergies mises en œuvre par les cataclysmes naturels, on peut aisément constater que les normes parasismiques ont permis à Tokyo de résister parfaitement à de multiples séismes de très forts niveaux, tout comme d'ailleurs les centrales nucléaires. En revanche, rien n'a résisté au tsunami qui est lui-même cause des dysfonctionnements des réacteurs : la même eau qui était censée assurer le refroidissement des cœurs est celle qui, par une hauteur inattendue d'une vingtaine de mètres, a dégradé les installations au point de générer un accident catastrophique. On ne peut qu'être admiratif devant le courage des personnels de ces centrales qui luttent au péril de leur vie pour tenter, si ce n'est d'éviter, au moins de limiter l'ampleur de la catastrophe.
Cette situation ne manque pas d'interpeller sur notre système financier qui n'envisage tout qu'au moindre coût et qui s'étonne ensuite de l'ampleur des catastrophes. Les mêmes qui, il y a peu, reprochaient l'excès des normes de sécurité des centrales nucléaires françaises et des surcoûts et retards qu'elles entraînent (notamment en Finlande ou en France) sont ceux qui s'en prévalent à présent pour vanter les qualités de notre industrie nucléaire...
Le problème reste celui de la privatisation à tout va de ces systèmes industriels majeurs, tant par leur fonction que par les risques induits, et de leur attribution à des entreprises dont le but principal est prioritairement de réaliser le profit maximum à court terme au seul bénéfice des actionnaires. Pour ces derniers, la sécurité (comme la masse salariale d'ailleurs) génère des coûts inacceptables et l'objectif est et reste toujours d'en diminuer le ratio pour le seul rendement des actions...
Sans doute notre société actuelle devra-t-elle modifier certains de ses paradigmes si l'on ne veut pas voir se reproduire en France ce que nous observons au Japon où la société exploitante privée TEPCO n'a jamais brillé par la transparence de ses rapports d'incidents...
Rédigé par : Robert | 16 mars 2011 à 21:47
« Il serait indécent de parler d'autre chose mais en même temps on n'a rien à dire. »
Donnons alors la parole aux Japonais eux-mêmes :
「東北地方からかなり離れているので被害はありませんでした。」
« Habitant loin du Tôhoku, nous n'avons subi aucun dommage » me dit mon amie de la région d'Okayma en bordure de cette merveilleuse mer intérieure
「東京に住んでいる二女と三女と孫二人が
東京でも時々かなりの地震がくるので怖いし、
スーパーに食料品がだんだんなくなっていくので
心細いといって今日帰ってきました。 」
«Mais ma seconde fille et ma troisième fille ainsi que mes petits-enfants qui habitent Tôkyô ont peur. La terre y tremble en effet de temps à autre de façon très significative et les denrées alimentaires se font de plus en plus rares au supermarché. Il n'y a plus rien se sont-ils dit aujourd'hui avec inquiétude en revenant.»
「今もテレビで被災地の様子が映し出されていますが、
とても悲惨です。
わたしも何かお手伝いをと思いますが
何も出来ずに、ただ心を痛めるばかりです。」
«On nous montre encore en ce moment à la télévision à quoi ressemblent les terres dévastées et c'est affreux à voir. J'aimerais tant pouvoir faire quelque chose, mais il n'y a rien que je puisse faire, juste en avoir le cœur serré.»
「ジャコブさんの優しいお心遣い、家中で感激しましたことをお伝えして 」
«Cela nous a touchés que vous vous soyez souciée de nous.» Reçu le 16 mars 2011 à 16:22
Rédigé par : Catherine JACOB | 16 mars 2011 à 20:35
«Comment le peuple français réagirait-il face à une telle catastrophe ? Je n’ose l’imaginer.»
C'est bien tout le problème : le peuple français n'existe plus. Nous ne sommes plus qu'un agrégat de tribus et de clans. Donc si cela arrivait, nous ferions sûrement comme la Louisiane, qui a elle aussi perdu son peuple, après Katrina : pillage et chaos.
Rédigé par : Franck Boizard | 16 mars 2011 à 20:12
Prométhée avait volé une étincelle de la splendeur du char du soleil pour donner le confort aux hommes, mais, mais, mais, il était fils de Thémis.
Nos terreurs ne sont rien face à la splendeur du déchaînement naturel des plaques tectoniques qui nous renvoient comme de simples balles, et tout cela se passe dans un grain de sable de l'univers. Avant ? quoi, avant ? avant 14 mds d'années de notre calcul, combien d'univers se sont succédé dans des spasmes interminables ? Notre monde minuscule est encore un havre de paix, où la seule folie émane de nous, folie féroce, ou délicieuse, dans des abandons de jeune fille ou des éructations d'ogre, nous participons.
Pourvu qu'il ne se passe rien d'anodin. Nous avons la pesanteur de la grâce (Weil)
Rédigé par : Jean Marie | 16 mars 2011 à 20:10
Rédigé par : Frank THOMAS | 16 mars 2011 à 17:45
Excellente réaction.
Quant à votre souci sur ce qui se passe
"en Côte d'Ivoire et en Libye",
rassurez-vous, nous avons Laboca qui s'en charge... Cf ses interventions récentes sur les preux Gbagbo et Kadhafi.
AO
Rédigé par : oursivi | 16 mars 2011 à 18:51
Comme certains partis extrémistes dont ils prétendent être les plus déterminés ennemis mais dont ils sont en réalité si proches, certains écologistes agitent de vieilles craintes, des terreurs irraisonnées.
Ils affichent leurs peurs, mais on les sent avides de désastres qui prouveraient le bien-fondé de leurs prophéties de malheur, fût-ce au prix d'un amalgame mensonger entre la situation du Japon et celle de la France.
Ils renouent avec le fond de commerce de toutes les religions et de tous les totalitarismes : la peur.
Si on les en croit, il faudrait que la France renonçât à produire 85% de son énergie électrique à partir du nucléaire, dont chacun, pourtant, s'accorde à reconnaître que c'est le mode le moins polluant de production d'électricité.
Comment remplacerions-nous cette gigantesque quantité d'énergie dont notre vie et notre économie ne peuvent pas se passer ?
Par des joujoux du type éoliennes, à la fois laids, chers et improductifs ?
Par des panneaux photo-voltaïques qui couvriraient assurément nos champs mais pas nos besoins ?
En construisant des barrages dont eux-mêmes dénoncent l'impact sur la nature, et dont les dangers, en cas de séisme ou d'attentat, sont tout aussi dangereux que ce qu'ils refusent ?
En vérité ils prospèrent sur les malheurs publics comme les fanatiques de tous les temps.
Les citoyens doivent leur opposer le calme de la raison, et les socialistes, Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault, Ségolène Royal viennent de donner, tout comme le Gouvernement, une bonne leçon de dignité.
Je suis heureux que le "grand rassemblement" anti-nucléaire de la Bastille hier ait fait un flop.
Dans le malheur affreux qui frappe le Japon, notre seul souci doit être non pas de nous servir de ce qui lui arrive pour de sordides calculs politiciens, qui relèvent d'un cynisme et d'un égocentrisme ignobles, mais de nous précipiter à son secours.
Tout comme nous devrions voler au secours des peuples qu'on massacre, en Côte d'Ivoire et en Libye, et dont les cris de détresse sont inaudibles, comme si un malheur devait toujours en cacher un autre.
Rédigé par : Frank THOMAS | 16 mars 2011 à 17:45
Cher Philippe Bilger,
Il ne viendrait à l’idée de personne de s’indigner lorsque d’aucuns s’interrogent sur la nécessité de sécuriser -ou non- les supertankers, quand survient un accident pétrolier majeur à quelques encablures des côtes alaskiennes ou européennes, accident qui détruit pour quelques décennies, au passage, flore et faune sous-marine.
Que les écologistes, qui combattent l’énergie nucléaire depuis des décennies, soulignent les risques inhérents à certaines centrales existantes quand survient une catastrophe qui met en danger, par ses conséquences indirectes, la vie des habitants de toute une région du globe, et nous voilà confrontés à « la vulgarité de la récupération politique », évidemment indécente, de ces mêmes écologistes.
Je partage la compassion et l’admiration qu’inspire le peuple japonais par sa dignité et son sang-froid dans ce déferlement de calamités engendré par le tremblement de terre d’une violence et d’une force inconnues jusqu’à ce jour. Les observateurs européens envoyés sur place semblent néanmoins persuadés que la résignation et le calme observés sur place pourraient en partie s’expliquer par l’absence d’informations communiquées à la population par les autorités japonaises quant aux dangers réellement encourus du fait de l’exposition aux radiations.
S’il me semble prématuré de demander un référendum sur cet épineux sujet, il me semble normal, comme l’a proposé notre Premier ministre, de procéder à une revue de détail de nos centrales nucléaires ; sauf à taxer de démagogie indigne Mme Merkel, qui a décidé un moratoire sur la durée de vie des centrales nucléaires allemandes pourtant prolongée d’office il y a peu, moratoire lui aussi déclenché par ce cataclysme.
"Comme son Premier ministre François Fillon mardi devant les députés, le président a promis que l'Etat tirerait "les enseignements de l'accident de Fukushima (...) à travers une revue complète des systèmes de sûreté de nos centrales nucléaires" et que "ce travail sera rendu public"". (dépêche AFP du 16/3/2001)
Rédigé par : Christian C | 16 mars 2011 à 17:32
De la différence entre catastrophe naturelle
imprévisible et la catastrophe politique
visible.
"nous sommes rappelés à la modestie de
notre condition" dites-vous,
ou bien, nous sommes rappelés à la condition
de notre relation au monde terrestre ?
Ce qui se représente en bien plus monstrueux
c'est cette récupération politique 'écologiste' car, alors que les Japonais sont
conscients d'un danger planétaire, les
éco-gavés défendent leur pré carré...
Tout un monde d'évasion dans le lamentable.
Rédigé par : calamity jane | 16 mars 2011 à 16:19
Oui, Philippe, tous les traits de caractères que vous attribuez au peuple japonais m'ont sauté aux yeux lors de mon dernier séjour fin octobre.
L'organisation de ce peuple, le respect de l’autre poussé á l’extrême (quand une femme enceinte, dans un train, refuse cinq fois la place qu’une autre femme lui propose, courbette á l’appui, et finalement accepte quand même…), sa philosophie face á la douleur et la peine extrême, me laisse sans parole.
En même temps j'ai le sentiment d'être encore tellement chez eux et avec eux.
France 2 lors d’un JT, a cru bon de nous montrer les pleurs (compréhensibles) de ce français "skyper-informateur", déchiré par sa non décision de quitter ou non le Japon, alors qu'á longueur de reportages les Japonais, qui eux ont tout perdu (TOUT), trouvent la force de finir leurs phrases sans sanglot et avec un sourire en plus...
Le choix de la rédaction ce jour-là, m’a semblé très… décalé (pour être gentil).
"Ils luttent et nous sommes"
Finalement Philippe vous avez déjà tout dit en une phrase.
Ridicule de moi.
Rédigé par : jpledun | 16 mars 2011 à 16:11
"avec une clarté inouïe"
PB
Je ne l'ai pas entendu si souvent que semblez la célébrer, cette clarté...
Non qu'on n'ait pas laissé la parole à ceux qui savent mieux que d'autres et qui au-delà de toute idéologie, parlent de l'ingénuité des mécanismes, une fois ceux-là tenus loin des fantasmes, de l'excitation quasi reptilienne qui s'empare de tout humain à des degrés divers, mais que souvent pressés par des questions chargées de ces mêmes fantasmes qui sont en nous en des puissances diverses, ils cèdent au contexte pour oublier la froide physique et son intemporelle indifférence à nos intérêts comme à nos fantasmes, et ne disent pas autant qu'on aimerait qu'ils disent quand on connaît un peu ces aspects thermomécaniques dont il est essentiellement question ici.
Concernant les risques, réels, ils sont grands, mais seulement catastrophiques pour ceux obligés de se les coltiner - admirable sens du sacrifice de ces amis de Catherine, comme celui d'un intérêt commun qui transcendent de loin nos misérables vies - au pire, le coeur fondera les structures basses et la masse polluantes s'enfoncera ce qui causerait une pollution forte mais localisée, donc plus aisément gérable, selon le principe qu'il n'est de vraie pollution - c'est-à-dire de situation hostile voire radicalement incompatible à la vie - que de celle dont on ne peut se tenir à bonne distance, il suffit de penser au soleil et à la distance dont nous en sommes - à peu près seule à se tenir dans le canal étroit où peut y prospérer la vie, c'est-à-dire une forme auto-organisée évoluée de la matière - pour comprendre que la pollution n'est pas ontologiquement néfaste, mais que c'est l'ampleur de son flux à nous imposé qui peut, ou non, nous nuire.
Il est possible qu'on en vienne à cette extrêmité, qui n'en est une, je le répète, que pour les proches impliqués, comme l'est que l'énergie encore en réserve ne trouve pas le chemin d'une libération suffisamment rapide et que les refroidissements finissent par avoir la peau de l'inexorable chute dont la terre entière est le témoin.
Le fait que ces réacteurs aient été construits avant TMI et Tchernobyl n'est pas en faveur de cette sortie optimiste, les structures pouvant ne pas en avoir particulièrement surdimensionnées pour prévenir ce cas alors jugé très improbable, et d'ailleurs, à ce jour jamais survenu.
L'indécence avec laquelle les écolos se sont rués sur le bifteck est tout à faite digne d'eux... On les entend moins depuis quelques jours, ils ont quand même dû comprendre qu'il est des limites à la récupération de peur de passer, même aux yeux des plus conciliants à leur thèse, pour ce qu'ils ne veulent pas qu'on les voie être, des esprits cyniques et rétrogrades. Je vais me faire des copains, moi, tiens. M'en fous, ou au contraire...
Il est bien des points sur lesquels gloser - de manière fort indécente quand on songe aux risques pris par quelques poignées de, pour le coup vraiment, responsables - de ceux-là est le rappel de l'existence de ces recoins de nous-mêmes que les circonstances moyennes de nos vies nous font quasi oublier. Nous vivons collectivement - car sommes loin et en fait à l'abri - une situation de projection empathique qui est la vraie face de nos appétences pour la peur, pour l'exaltation, de celle qui font que quand l'avion traverse une zone de turbulence on commence par se réjouir de cette altération à la sotte bonne marche des choses, jusque ce qu'un seuil franchi, on ne souhaite plus que le retour de cette normalité, parce qu'on a autre chose à faire que de mourir ce jour, parce que la mort qui est le non être, n'a pour celui-là aucun attrait, que seul les routes pouvant y conduire comme en être quittées, sont de celles qui rendent la vie plus exaltantes, mais qu'une fois hasardé trop près du néant là où n'est rien qui puisse extraire de ce bassin fatal, le chemin comme la vie sont déjà finis, niés même bientôt dans leur existence passée.
C'est aussi cela, notre excitation mêlée de rejet, que ces belles et pourtant sinistres journées de mars mettent à jour.
AO
Rédigé par : oursivi | 16 mars 2011 à 16:01