Les déjeuners du président de la République ne peuvent pas laisser indifférent au point que Raphaëlle Bacqué a consacré à l'un d'eux une pleine page passionnante du Monde.
Nicolas Sarkozy avait invité Eric Zemmour, Yann Moix, Denis Tillinac et Alain Carignon. Apparemment, comme il était prévisible, Eric Zemmour qui connaît le président depuis 20 ans a été le plus spontané et le plus direct en face de celui-ci.
Je n'irai pas m'offusquer, comme Claude Askolovitch dans Le Journal du Dimanche, du fait que Zemmour récemment condamné - mais relaxé pour l'essentiel - ait été convié à ce repas. Je ne comparerai pas non plus sa personnalité et sa liberté d'expression à ceux de Tariq Ramadan.
Ce qui m'étonne - mais sans doute suis-je un puritain en voie de disparition - est que le président ait confié à Alain Carignon la charge de lui sélectionner pour ces déjeuners quelques intellectuels de droite. Quel dommage à ce titre qu'une femme comme Chantal Delsol, d'une autre pointure évidemment, ait été oubliée. Dans les tribunes libres qu'elle écrit régulièrement pour Le Figaro, qu'on soit d'accord ou non avec elle, à chaque fois elle parvient à donner des lettres de noblesse à la pensée conservatrice parce qu'elle fuit l'outrance comme le simplisme.
Alain Carignon se voit investi de cette mission qui n'est pas négligeable. J'avoue être surpris de ce que lourdement condamné le 9 juillet 1996 par la cour d'appel de Lyon à 5 ans d'emprisonnement dont 1 avec sursis, 5 ans d'inélégibilité et 400 000 francs d'amende pour des infractions de corruption, abus de biens sociaux et subornation de témoins, il soit si bien rentré en grâce que lui revienne ce privilège de la part du président. On peut se rappeler qu'en 2002, lors de la formation de l'UMP, Alain Juppé s'était opposé à son intégration.
Le puritanisme que j'évoquais s'étonne qu'au plus haut niveau on tienne pour si peu un passé même purgé. Il est vrai que Nicolas Sarkozy l'a toujours soutenu au nom d'une amitié qu'il revendiquait. Alain Carignon dispose aussi de relais prestigieux comme celui de Bernard-Henri Lévy qui n'a jamais hésité à parler de lui dans son Bloc-notes du Point.
Ces rituels que tous les présidents ont pratiqués laissent un sentiment d'insatisfaction, de frustration. Plus que jamais, en ces temps troublés, on ose se dire que dans chacun des domaines qui structurent la vie démocratique, on rêverait d'avoir un droit à la parole en face du président, déjeuner à la clé ou non. Parce que les officiels qui l'entourent ne brillent pas par la franchise et sont plus enclins à l'approuver qu'à le dissuader...
Pour ma part, et sans vanité, je me serais bien vu lui exprimer à quel point le président n'a pas tenu les promesses du candidat. On est toujours à la recherche d'une politique pénale avec ce que celle-ci impliquerait de réflexion, de cohérence et de continuité. Les mesures éparpillées, fragmentaires, précipitées - au gré de l'actualité, de l'émotion ou d'un décret présidentiel improvisé - sont loin de répondre à ce que la justice et les citoyens attendent. J'avoue que je ne détesterais pas lui montrer que les magistrats ne sont pas "des petits pois" et qu'il n'est pas obligé de les aimer pour les écouter et peut-être les approuver (Le Figaro).
On a le droit de croire à l'impossible.
@-Papalagui :
"Chère Madame, vous me pardonnerez je n'ai pas été au bout de vos commentaires..."
_______________________________________
C'est dommage. A la fin elle se marie et a de nombreux enfants.
Rédigé par : Savonarole | 06 avril 2011 à 11:55
@ M. papalagui
Et asséner, cher Monsieur, des affirmations comme vous le faites au sujet des commentaires de Christian et des miens sans avoir pris la peine de les lire, ne serait-ce pour au minimum, apporter de l'exactitude et de la crédibilité à vos affirmations à leur sujet, est parfaitement de votre part une atteinte à l'honnêteté, à la rigueur et à la loyauté intellectuelles.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 06 avril 2011 à 10:05
@Christian C et Véronique R
Chère Madame, cher Monsieur, vous me pardonnerez je n'ai pas été au bout de vos commentaires, peut-être savez-vous que l'ancien ministre de l'Intérieur a confirmé que les propos d'Eric Zemmour étaient fondés car il avait eu accès aux données du Ministère et avait alors constaté qu'elles contenaient hélas des patronymes à consonance africaine ou maghrébine en grande majorité. C'est un fait. Le nier ne résout pas le problème. Empêcher des gens de le dire est inadmissible et une atteinte à la liberté d'expression que vous revendiquez.
La France c'est bien connu est un pays peuplé de racistes qui a pour personne préférée en première position Yannick Noah et en troisième Zinedine Zidane.
Rédigé par : papalagui | 05 avril 2011 à 23:05
Pourquoi évoquer Chantal Delsol, admirable parangon de la "pensée conservatrice" pour ce dîner en ville ? Alain Carignon prétendrait-il remplacer Charles Millon, par hasard, à la table de l'Elysée ?
Rédigé par : Janssen J-J | 03 avril 2011 à 12:53
@ Véronique
Je suis d'accord avec vous sur tous les points, mais j'aimerais préciser que l'assertion que vous mettez (à raison) dans l'esprit de Zemmour
"Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, la police pratiquant des contrôles, il est logique (explication) qu'elle multiplie par 17 ses contrôles en direction des noirs et des arabes. "
est fausse, car dans un quartier où les noirs et les arabes sont autant sur-représentés que parmi les trafiquants (cas des banlieues où les contrôles sont en général effectués) il n'est pas logique qu'un blanc soit moins contrôlé qu'un autre (car c'est ça le fond du problème, et c'est réel).
Sinon, je vous démontre par le même sophisme que la race de chien la plus dangereuse est le Labrador, vu que le nombre absolu d'accidents graves de morsures avec des Labradors est beaucoup plus grand qu'avec des Pitbulls.
Mais bon, Zemmour a plus lu des manuels d'histoire que de probabilités conditionnelles ou de logique.
Rédigé par : Alex paulista | 02 avril 2011 à 00:16
@ Véronique,
Je pense vous avoir compris ; je comprends votre position et je la respecte, même si je pense que vous faites preuve d’une subtilité hyperfine dans votre lecture de la phrase de Zemmour.
L’opposition entre normal et logique suppose un lien de causalité, si le choix de la logique est le bon, entre l’analyse que feraient les policiers des statistiques et la façon dont ils ciblent les personnes à contrôler ; cela supposerait que les policiers eux-mêmes connaissent les statistiques mises en avant par Zemmour, chacun individuellement. S’ils ne connaissent pas la fameuse statistique, leur comportement ne peut leur être dicté par la logique. On ne peut, dans ce cas, expliquer les contrôles au faciès que par la nature des instructions données aux policiers par leur hiérarchie, ce qui est interdit. Donc Zemmour justifie par son analyse, supposée logique, du comportement des policiers, par le recours à un raisonnement que ne suivent pas les policiers. C’est bien Zemmour qui justifie, avec son cerveau à lui, les contrôles pratiqués par d’autres que lui, sur lesquels il est supposé exercer une autorité intellectuelle.
Mais plus encore, si les policiers ne contrôlent pratiquement que des noirs et des arabes, il y a peu de chances pour eux de ramener de leur quête d’autres suspects que des noirs et des arabes, ce qui contribuera nécessairement à alourdir la statistique, pour la plus grande gloire d’Eric Zemmour.
Je souhaite conclure en soulignant qu’il n’a jamais été dans mon intention de fustiger une quelconque méconnaissance de votre part. Etant moi-même béotien en la matière, je serais bien mal venu de faire ce reproche à d’autres.
Si vous avez perçu nos échanges comme méprisants de ma part, je vous prie de bien vouloir m’en excuser. L’ardeur de mes commentaires ne s’explique que par le malentendu initial.
Rédigé par : Christian C | 01 avril 2011 à 22:38
@ Christian C
Pour conclure notre discussion.
1 et 2 –
Nous parlons de cela:
"Loi du 1er Juillet 1972 contre le racisme
Art. 1. Ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux publics, soit par des écrits, dessins ou tout autre support de l’écrit, de la parole ou de l’image vendus ou distribués auront provoqué à la discrimination, la haine, la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 2 000 à 300 000 Francs ou de l’une de ces deux peines "
Cette loi appelée loi Pleven a été modifiée en 1992 transformant la sanction un mois de prison en un an de prison.
Les magistrats ont considéré sur la base de cet article que la phrase de EZ:
"Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait."
"justifie une pratique discriminatoire illégale "les contrôles au faciès par une surreprésentation des "noirs et arabes" parmi "les trafiquants""(Marianne 2)
Ils estiment donc qu'à travers sa phrase, EZ justifie, juge légitime et nécessaire le recours à des pratiques de contrôle illégales et discriminatoires de la part des policiers.
Je vous l'ai dit, et je n'ai jamais manqué de le préciser dans le blog de Philippe : je ne suis pas une juriste.
Cependant, en dépit du fait que je ne suis pas agrégée en droit, je me sens autorisée à dire que je ne lis pas dans la phrase d'EZ une justification des contrôles au faciès.
Selon moi, EZ ne dit pas : c'est normal, légitime, nécessaire (justification) que les arabes et les noirs soient contrôlés 17 fois.
A mon avis, SON postulat - je précise bien le sien - est de dire:
Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, la police pratiquant des contrôles, il est logique (explication) qu'elle multiplie par 17 ses contrôles en direction des noirs et des arabes.
C'est rudimentaire, abrupt, sommaire, rapide.
Toutefois je persiste penser que dire il est logique que...ne signifie pas il est normal que...
Sa phrase est pour moi sur le mode de la réponse : l'explication qu’il apporte – vraie ou erronée, juste ou fausse - à une affirmation de Bernard Murat disant que les populations dans certains quartiers sont contrôlées 17 fois dans la même journée. (8’45 dans la vidéo en lien)
http://vodpod.com/watch/3188201-canal-lorsque-zemmour-pousse-un-vritable-coup-de-gueule-sur-le-plateau-tl-dardisson-regardez
Dans l'esprit d'EZ, il ne fait aucun doute que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes et il ne fait aucun doute, qu’en conséquence, la police pratique des contrôles au faciès.
4 - les contrôles au faciès, je vous l'ai dit, sont pour moi des pratiques totalement choquantes et discriminatoires.
Cependant, officiellement, ces pratiques n'existent pas. Au moment de la polémique, personne n'a jugé bon de poser la question de l'existence ou pas de tels contrôles, comme personne ne s'est posé la question de savoir si, selon l’affirmation d'EZ, la plupart des trafiquants étaient noirs et arabes.
Si vous en avez envie, regardez la vidéo.
Oui, ce n’est que de la téléréalité qui ne dit pas son nom: une jeune femme là pour promouvoir l'existence de prix du racisme avec les ricanements en prime, en long, en large de Thierry Ardisson (un grand moment de télé !), un Bernard Murat dans le rôle du... plus suffisant et plus représentatif des cercles de la raison chers à Alain Minc, tu meurs ! un Zemmour vantant son livre d’histoire de France écrit en à peine deux heures, et un quatrième invité dans le rôle de l’inutilité de service et du vain puissance 1000.
J'espère que vous m'avez compris. Si ce n'est pas le cas, je ne sais pas vous expliquer autrement et mieux.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 01 avril 2011 à 18:17
@ Véronique Raffeneau,
En relisant encore et encore vos commentaires, je crois comprendre votre point de vue ; vous considérez que le fait pour EZ de légitimer les contrôles au faciès ou les discriminations raciales à l’embauche par des raisons objectives ne constitue pas un délit de provocation à la discrimination raciale.
Si j’interprète (sait-on jamais ?) correctement votre analyse, nous sommes en effet en désaccord. De mon point de vue, la légitimation d’actes d’incitation ou de provocation raciale constitue le même délit que celui qui a été pratiqué par les auteurs de ces discriminations.
Je suis sincèrement désolé de ce malentendu que j’ai eu des difficultés à éclaircir. Si toutefois c’est bien de cela qu’il s’agit.
Rédigé par : Christian C | 01 avril 2011 à 16:40
@ Véronique Raffeneau,
J’ai un peu de mal à vous suivre ; j’en suis désolé…
Je vous traduis dans mon expression à moi ce que j’ai compris de votre analyse :
1 vous considérez, à la lecture d’un article de presse qui analyse les attendus du jugement (que vous n’avez pas pu lire), que la condamnation d’EZ ne repose sur aucun argument juridique valable. Admettons.
2 vous considérez que ce que dit EZ est juste (« Mais pourquoi, ils sont contrôlés 17 fois ? (...) Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes...c'est un fait »). Bon. Mais cela ne mérite pas condamnation, parce que :
3 vous considérez que nous autres auditeurs et téléspectateurs devrions considérer toute apparition d’EZ comme celle d’un acteur de téléréalité, et que nous devrions estampiller toutes les paroles qu’il prononce du bandeau « attention, ceci est une fiction » ? A partir de cette hypothèse, il doit donc être autorisé à proférer impunément n’importe quelle ânerie ? Pourquoi pas ?
4 vous considérez néanmoins que notre police pratique, de fait, les contrôles au faciès -ce sur quoi je suis bien d’accord avec vous- mais que, si c’est EZ qui les justifie, cela leur retire tout caractère choquant.
Je suis tout prêt à reconnaître humblement que quelque chose m’a probablement échappé. Mais quoi ?
Rédigé par : Christian C | 01 avril 2011 à 11:05
@ Christian C
3 - " ...et de considérer que la condamnation d’un coupable par un tribunal est une injustice ou une ineptie..."
Mais enfin, je n'ai pas écrit que la condamnation était injuste ou inepte, pardon de me citer, j'ai écrit que "Selon moi, les juges ont très habilement relayé l'évitement systématique - ce que dit EZ est-il faux ou juste ? ..."
4 - "... mais vous n’indiquez pas en quoi ce jugement serait, comme vous semblez en accréditer l’idée, contraire à la loi..."
Où lisez-vous cela ?
5 - Je ne fais pas de vous un ennemi des libertés, mais j'ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi au prétexte que je ne suis pas une experte juriste, au minimum agrégée en droit, je ne pourrais pas exprimer ma lecture des conclusions d'un jugement telles qu'elles sont retranscrites dans l’article de Marianne2 que j'ai joint en lien, la journaliste ayant bien précisé que la rédaction a consulté une « copie de travail » du jugement.
Si je veux bien admettre que la phrase incriminée peut être à double, à triple, à quadruple entrée, si je partage en totalité l'appréciation du tribunal quand il pointe le « caractère abrupt et sans nuance du propos qui a pu choquer de nombreuses personnes et même meurtrir par sa brutalité », je ne lis pas dans la phrase ce que le jugement affirme, à savoir de la part d'EZ une justification pleine et entière de pratiques discriminatoires.
7 - Je vais vous répondre avec une autre situation qui a l'avantage de pouvoir être plausible car extrapolée en fonction de ma vie familiale. J'ai dans mon entourage privé et familial infiniment proche une jeune femme marocaine et des enfants mélangés:
- je serais absolument furieuse, indignée, profondément choquée et blessée que des policiers les ciblent au faciès.
- votre hurluberlu de téléréalité qui commenterait mon indignation ainsi:
"Mais pourquoi, ils sont contrôlés 17 fois ? (...) Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes...c'est un fait"
Eh bien, justement parce que c'est une téléréalité et que le gars en question est juste là pour dire cela, comme ça, en brut, sans nuance, sans explication et sans distance, pour provoquer des milliers de réactions et de réactions, parce son emploi, sa mission du jour dans le programme qu'il a scénarisé avec la production est fabriqué pour qu'il tienne le rôle de celui qui d’un coup d’un seul, façon gros emporte pièce, genre faut pas m’en raconter, vous allez entendre ce que vous allez entendre, je vais "dire les vérités qui dérangent", parce qu'il s'identifie par vanité, par suffisance, par ego surdimensionné avec ce dont il se persuade lui-même à chaque épisode de téléréalité, à savoir : "tu as un rôle très important dans la société", eh bien sa phrase, bof, bof, bof.
Maintenant, comme cette phrase a été imposée dans le débat public comme la phrase étalon et référence, pour aller vite, des questions de délinquance, d’intégration et... de pratiques policières.
Le premier intérêt se situe dans les réactions-indignations qu'elle a entraînées. Le second dans les commentaires des réactions-indignations. Le troisième : pourquoi escamote-t-on à ce point la question de savoir si ce que dit EZ est vrai ou faux.
ET a-t-on en France une police qui opère officieusement des contrôles avec des pratiques discriminatoires ? Vous observerez qu’au moment où la polémique faisait rage, eh bien, cette question, à mon sens très importante, n’a pas été posée.
@ Alex
"Mais je regrette qu'il faille aller au tribunal pour voir quelqu'un apporter un début de contradiction"
Evidemment.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 01 avril 2011 à 07:57
@ Véronique Raffeneau
Je suis bien d'accord avec vous qu'un chroniqueur n'a pas à être condamné même quand il dit une énorme contre-vérité (en l'occurrence, dire que la discrimination serait légale car dissimulée et difficile à prouver).
Mais je regrette qu'il faille aller au tribunal pour voir quelqu'un apporter un début de contradiction, et encore pas tellement sur le fond comme vous le regrettez.
Je travaille avec les USA, et là bas les CVs ne mentionnent plus le sexe, l'âge, la condition familiale. Ça paraît un peu illusoire et excessif mais j'aime assez l'esprit qu'il y a derrière cette pratique: cela oblige à faire un entretien avec la personne pour découvrir ces détails.
Car c'est en forçant les gens à se rencontrer qu'on fera évoluer les préjugés.
Rédigé par : Alex paulista | 31 mars 2011 à 16:55
@ Véronique Raffeneau,
1 si j’étais membre d’une association anti-raciste, je n’aurais pas déposé plainte contre Eric Zemmour et n’aurais pas cherché à le faire condamner, même si je considère ses propos comme ineptes ; j’aurais proposé à Zemmour d’en débattre publiquement.
2 si j’étais le procureur général, j’ignore ce que j’aurais requis, puisque j’ignore si les propos d’EZ tombent sous le coup de la loi.
3 rien ne vous autorise, si, comme tout semble l’indiquer, vous ne disposez pas des attendus du jugement, à considérer du haut de votre autorité que les juges n’ont pas dit le droit. Il me semble contradictoire de revendiquer le droit de vivre en démocratie et de considérer que la condamnation d’un coupable par un tribunal est une injustice ou une ineptie, cette contradiction étant soulignée par l’absence d’appel du mis en cause. Il m’avait échappé que la motivation d’un jugement reposât sur « une construction littéraire ».
4 quand vous indiquez dans votre commentaire que vous entendez rappeler au garde des Sceaux « que la justice a plus et mieux à faire que de poursuivre les trublions officiels », vous donnez crédit à une mauvaise raison : éviter de juger pour éviter l’application d’une loi votée par les représentants du peuple. A aucun moment, dans vos commentaires, vous ne vous attachez à analyser la construction du jugement. Vous avez, j’ai le droit de faire tous les commentaires, d’émettre toutes les opinions, mais vous n’indiquez pas en quoi ce jugement serait, comme vous semblez en accréditer l’idée, contraire à la loi.
4 il me semble que la justification du contrôle au faciès des noirs ou arabes passant à portée de regard des forces de l’ordre, au motif que, selon des statistiques que personne ne revendique, « la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes » est pour le moins une insulte à l’intelligence, et au pire une provocation à la discrimination raciale.
5 justifier la non-condamnation d’Eric Zemmour pour les propos qu’il a tenus par des considérations de construction littéraire, de sottise supposée d’un procureur général ou toute autre considération extérieure à l’application du droit me paraît dangereux pour la démocratie, car c’est nous faire entrer dans le règne de l’arbitraire. Je ne vois pas en quoi cela légitime vos attaques qui voudraient faire de moi un ennemi des libertés.
6 quand vous écrivez : « cependant, je pense sincèrement que ne pas condamner était encore la meilleure réplique à opposer aux postures et à l'imposture… », je vous invite à vous interroger sur ce que serait l’état de la justice française si tous les juges construisaient leurs jugements sur un tel raisonnement reposant purement sur l’opportunité. Ainsi les jugements de cour seraient-ils dépendants des postures -je ne vois pas bien ce que vos impostures viennent faire là- et non pas simplement de l’application de la loi ? Brrrr…
7 pour tenter de souligner auprès de vous en quoi les propos d’EZ sont ineptes, dangereux et injustes au regard de ceux qu’ils concernent (les noirs et les arabes), je vais vous demander un effort d’imagination. Prenons pour hypothèse que vous êtes blanche, blonde et que vous mesurez 1,68m. Imaginons que par le plus grand des hasards, un fonctionnaire zélé de la pénitentiaire ait décidé d’établir des statistiques sur la population des détenus, et qu’entre autres données, il ressort de l’analyse des statistiques que : la population la plus représentée parmi les détenus de sexe féminin auteures de crimes d’enfants sont des femme blanches, blondes et mesurant entre 1,65 et 1,70 m. Imaginons, toujours, qu’un hurluberlu abonné des plateaux télés vienne à une heure de grande écoute, dire : « il est normal que les forces de police contrôlent les blanches, blondes mesurant entre 1,65 et 1,70 m, puisque la plupart des assassins d’enfants sont des femmes blanches, blondes mesurant entre 1,65 et 1 ,70 m. Peut-être l’hurluberlu n’aura-t-il fait que dire la vérité ; mais je serais curieux de savoir si vous en êtes personnellement :
- Très satisfaite
- Satisfaite
- Pas très satisfaite
- Furieuse
Veuillez rayer les mentions ne correspondant pas à votre choix.
Le fait pour un « trublion » de véhiculer sans précautions préalables et sans explicitation des demi-vérités sous couvert d’une supposée autorité morale, intellectuelle ou médiatique est un des pires fléaux dont nous ayons à ne pas nous féliciter.
On a autorisé la téléréalité comme vous souhaiteriez que Zemmour puisse s’exprimer, sans contrainte. Voyez le résultat.
Je suis un fervent défenseur de la liberté d’expression ; je suis un adversaire résolu des irresponsables de toutes couleurs et de toutes tendances qui se croient autorisés à nous apprendre à penser sous le seul prétexte que personne n’est là pour leur porter la contradiction.
Rédigé par : Christian C | 31 mars 2011 à 11:01
@ Franck Thomas
"Affirmerez-vous que l'étroitesse de vue et le dogmatisme sont l'apanage des seuls musulmans intégristes?"
Bien sûr que non. C'est l'apanage des étroits d'esprit et des dogmatiques. Ils peuvent être catholiques, protestants, musulmans, juifs, bouddhistes, agnostiques, athées…
S’agissant des corpus doctrinaux, que vous le vouliez ou non, il y a des différences. Il n’y aurait sinon qu’une seule religion. Je n’ai pas dit ce faisant qu’il n’y avait rien de contestable dans telle ou telle de ces religions.
Pour le reste, je me répète, je n’opère aucune distinction entre les hommes au seul motif de leurs appartenances et convictions. Ce n’est pas ce qu’il pense qui conduit à apprécier un être, mais comment ce qu’il pense le conduit à être.
Rédigé par : MS | 31 mars 2011 à 10:35
"ces propos de Ramadan introduisent une sacrée différence avec le judéo-christianisme".
En êtes-vous bien certain, MS ?
D'abord, l'expression "judéo-christianisme" ne désigne pas un religion mais au mieux, et encore de façon très vague et contestable, une civilisation.
Il faut avoir le pied bon pour sauter ainsi par dessus 20 siècles de guerres et de massacres en réunissant ces religions en un seul nom.
Mais pensez-vous sincèrement que le texte de l'ancien testament soit si éloigné que cela des conceptions archaïques et sexistes de M. Ramadan ?
Etes-vous prêt à soutenir que rien dans celui des évangiles, ne contredit nos idéaux de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité ?
Affirmerez-vous que l'étroitesse de vue et le dogmatisme sont l'apanage des seuls musulmans intégristes?
Rédigé par : Frank THOMAS | 31 mars 2011 à 09:05
@ Christian C
Ne soyez pas fâché, mais je pense que non, Christian, nous ne sommes pas d'accord.
Si vous aviez été le procureur, vous auriez demandé la condamnation d'EZ. Juge, vous l'auriez condamné.
Si j'avais été le procureur, je n'aurais pas demandé la condamnation, Juge, je n'aurais pas condamné.
"Faute de connaître ces attendus, rien ne vous autorise, rien ne m’autorise à dire le droit à la place des juges."
Rien ne vous interdit, rien ne m’interdit d’exprimer un avis, une opinion ou un commentaire sur un jugement.
Sans cela, interdisez par exemple à l'entreprise Dalloz de publier des volumes entiers de commentaires de décisions de justice, interdisez à l'université d'enseigner le droit, interdisez le blog d'Eolas etc., etc. Et pendant qu'on y est, interdisez également toute publication d'un jugement.
Alors, bien entendu, Dalloz et Eolas vont s'attacher à analyser un jugement pour en extraire et expliquer la logique juridique, en gros comment le puzzle fait d'articles des codes et leur interprétation par les juges tient ou ne tient pas la route.
Un avocat de la défense par exemple va conseiller à son client de faire appel d'un jugement car il va considérer que la logique judiciaire et juridique ne tient pas, et que le puzzle n'est pas reconstitué.
La personne non juriste, mais cependant de bonne foi et intéressée par un jugement comme celui qui condamne EZ, va s'attacher à en comprendre la construction littéraire et intellectuelle, comme on lit une phrase normale d'un article de presse ou d'un livre.
Pour revenir à notre affaire, les juges ont considéré qu'EZ est coupable :
http://www.marianne2.fr/Proces-Zemmour-condamnation-du-chroniqueur-Et-apres_a202948.html
1 - " Sur les mêmes propos (Canal +), le Tribunal a [en revanche] reconnu Eric Zemmour coupable de « provocation à la discrimination » selon l’accusation de l’UEJF. Dans son délibéré, la présidente a estimé que le chroniqueur, par ses propos, « justifie une pratique discriminatoire illégale » les contrôles au faciès par une sureprésentation des « noirs et arabes » parmi « les trafiquants""
2 - "Pour les propos tenus sur France Ô, Zemmour a été déclaré coupable de «provocation à la discrimination». Dans son jugement, le Tribunal a estimé que ses propos sur les discriminations à l’embauche présentent « comme légitime un propos qui ne l’est pas »."
Extrait du billet de Philippe Bilger du 17-03-10:
"En réalité - et ce n'est pas la première fois -, personne n'a pris la peine d'examiner le fond du propos. L'indignation quasi unanime n'a donc pas été suscitée par la teneur de l'appréciation ni son éventuelle vérité ou fausseté mais par le simple fait qu'Eric Zemmour avait OSE DIRE cela."
Remplacez dans le paragraphe de Philippe le groupe de mots "L'indignation quasi unanime" par celui de condamnation, et vous avez exactement ce que je pense de ce jugement.
Selon moi, les juges ont très habilement relayé l'évitement systématique - ce que dit EZ est-il faux ou juste ? - pratiqué par les pourfendeurs officiels, institutionnels, médiatiques, ce que vous voulez, de la transgression, l'audace langagière d' EZ au moment de la polémique médiatique, qui de toute évidence, était parfaitement calculée: la phrase marketée pour consolider son image de marque, son créneau, sa niche commerciale, sa part de marché dans le grand marché des trublions officiels, institutionnels, aujourd'hui totalement institutionnalisé à la faveur de son déjeuner à l'Elysée .
En même temps, c’est vrai aussi que le rôle d’un tribunal correctionnel n’est pas de dire le vrai ou le faux, mais de dire si X ou Y a commis un délit ou pas.
Quand bien même - ce que très honnêtement, je ne pense pas être le sens des phrases incriminées - EZ approuverait dans ses articles, dans ses livres, à la télé, etc. la pratique d’une discrimination opérée par les policiers et par les employeurs – pratiques, dans la réalité , bien entendu, comme chacun le sait, totalement inexistantes... -, je ne pense pas que le fait pour EZ de dire : "j’approuve ces pratiques" feraient de lui un délinquant.
En revanche, si EZ était policier ou employeur et s’il pratiquait une discrimination dans ses contrôles ou dans ses recrutements, cela ferait de lui un délinquant. A mon avis, là, les juges auraient parfaitement raison de condamner.
Pour finir, toujours est-il qu’à la plus grande satisfaction et avec l'approbation de tous les officiels de France et de Navarre, y compris celles d'Eric Zemmour, lequel en renonçant à faire appel boucle la boucle du médiatiquement, politiquement et judiciairement correct, tout est bien qui finit bien...dans le meilleur des mondes.
Cependant, je pense sincèrement que ne pas condamner était encore la meilleure réplique à opposer aux postures et à l'imposture, celles qui à force de chapes de plomb et de trublionnages officiels - l'un est allié de l'autre - fabriquent les meilleurs des mondes qui finissent par exploser à la figure.
@ oursivi
J’ai aussi la faiblesse de penser que le fait de convier à l’Elysée les postures et les impostures n'est pas une fatalité. De l'authentique ne peut pas faire de mal.
C'est vrai aussi que Luc Bronner ne tutoie pas le Président comme Zemmour, Giesbert, Chazal, Denisot, Drucker, Joffrin, Szafran, Aphatie, et peut-être même Bacqué etc., etc., etc., etc. etc............
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 31 mars 2011 à 08:06
sa place pour déjeuner à l'Elysée avec le président de la République.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 30 mars 2011 à 07:27
Chère Véronique,
Qui vous dit que ce garçon voudrait aller tremper en ce marigot ?
En faire l'article, au moins de sa rigueur intellectuelle-professionnelle déjà, n'est-ce aussi ne pas pouvoir l'imaginer au milieu de ceux-là ?
AO
Rédigé par : oursivi@VR | 30 mars 2011 à 14:55
Ce n'est pas parce que Ramadan est musulman qu'il serait pire qu'un théologien catholique romain : c'est une logique religieuse constante et similaire.
Soyez sérieux, JDR, et distinguez, puisque qu'en outre vous le voulez bien, les hommes des idées.
Un homme, qu'il soit théologien ou non, n'est pas par principe pire ou meilleur qu'un autre au seul motif de ses appartenances, ethnique, culturelle, intellectuelle...
S'agissant des idées, et en l'espèce des corpus doctrinaux, du refus de la mixité dans les piscines jusqu'à la reconnaissance du droit (masculin) à la polygamie, ces propos de Ramadan introduisent une sacrée différence avec le judéo-christianisme.
Rédigé par : MS | 30 mars 2011 à 11:10
@ Véronique Raffeneau,
Je ne suis pas convaincu que nos analyses divergent autant que notre échange pourrait le laisser penser.
Je souhaite néanmoins remettre quelques « bibelots » à leur place :
1 Peu m’importe que le réquisitoire du procureur soit alambiqué, fondé, construit, farfelu ou risible ; le jugement ne vaut que par ses attendus, qui à ma connaissance ne sont pas publics, que les plaidoiries croisées des avocats et du procureur se soient avérées admirables ou non. Faute de connaître ces attendus, rien ne vous autorise, rien ne m’autorise à dire le droit à la place des juges. Ils ont tranché que les propos de EZ tenus sur une radio concernant les discriminations raciales à l’embauche (propos que je n’ai pas entendus) constituaient une provocation à la discrimination. Je ne disconviens pas que le jugement peut avoir été pris en considération de la situation politique du moment, mais ni vous ni moi ne sommes en mesure d’en faire la démonstration.
2 Concernant le volet médiatique, je vous assure n’être pas un fan d’Ardisson, pas plus que je ne suis un fan de Zemmour. La différence entre les Ardisson, Taddéï, Giesbert et consorts, par opposition aux Zemmour, Naulleau, Elisabeth Lévy, Robert Ménard, et autres « trublions », c’est que les premiers sont censés « passer les plats », articuler un débat cohérent entre trublions en conservant autant que possible une certaine réserve et une neutralité bienveillante. Je ne dis pas qu’ils y parviennent avec la même réussite, mais ils jouent globalement le jeu. Le rôle dévolu aux trublions ne comporte, quant à lui, aucune règle. Ces trublions professionnels, puisqu’appointés pour assumer leur rôle, n’ont aucune restriction de leur expression, si ce n’est les termes de la loi. Ils sont, les uns et les autres, parfaitement informés, préparés et rodés à l’exercice de leur « art ». Il est par conséquent léger de plaider après coup l’infamie de l’hôte, le piège sournoisement tendu.
3 Sur le fond, les rhétoriques déployées à longueur d’émission par les Naulleau-Zemmour et autres trublions officiels, se doivent surtout de répondre à un objectif : maintenir le téléspectateur face à son poste. Tous les ressorts possibles de la provocation s’en trouvent du coup exploités et surexploités, au détriment de la qualité intellectuelle. La chaleur du débat aidant parfois, ce dernier flirte avec le caniveau, la bassesse, la putasserie (non, ce n’est pas un gros mot). C’est probablement pourquoi je n’en suis pas fanatique. Mais surtout, le maintien, deux, trois, quatre, cinq ans ou plus du même duo comique conduit les trublions, supposés nous éclairer de leur infaillible bagage culturel pour nous éviter les mauvais films, les mauvais livres, la mauvaise musique, à se transformer en automates du dézingage organisé face à qui n’a pas eu l’heur de les frotter dans le sens du poil.
J’ai une nette préférence pour l’émission de Taddéï, même si j’ai été surpris d’y découvrir hier soir face à notre hôte un Roland Moreno hagard et apparemment sous l’empire d’un malaise ayant nécessité la prise de divers fortifiants.
Rédigé par : Christian C | 30 mars 2011 à 10:28
"Me suffirait, quant moi, seul reproche du plus idiot commentateur ce blog, pour que me corrigeasse illico presto."
JDR
Comme vous vous corrigeâtes bien. Passé simple. Quoique "en" ce blog me siérait assez.
A l'imperfectible du subjoncfait, il aurait suffit qu'on vous fît les gros yeux (comme frère Tarik à Caroline peu encline à grossir son harem) pour que vous corrigeassiez, et là j'omets à dessein (du calme Dominique, mais non, pas vous, JDR) le double vous, l'usage du premier en ayant rendu la présence implicite.
Ca y est, il y vient. Voilà une phrase joliment tournée ! Il est du Montaigne en vous, quand voulez faire semblant d'errer parmi les usages syntaxiques.
Je savais bien qu'il ne fallait désespérer.
Alors comme cela, JDr est capable de double langage, comme frère Tarik.
Eh bien moi, j'irai dans une piscine sans pronom et pleine de filles, na !
AOchaudes
Rédigé par : oursivi@JeanDom | 30 mars 2011 à 10:17
Un commentaire très juste, non les puritains ne sont pas en voie de disparition.
Rédigé par : coatcoz 29 | 30 mars 2011 à 08:49
@ Christian C
J'ai commis une erreur formelle et de fond en parlant de poursuite du Parquet par le Procureur général, et que Jeanne a très heureusement corrigée, ce dont je la remercie vivement.
Maintenant, concernant le réquisitoire du procureur, si on se base sur les éléments publiés par la presse, je ne saisis pas bien la place du droit et sa pertinence supposée dans ce réquisitoire :
Extraits du nouvelobs
"En s'adressant au tribunal correctionnel de Paris, le procureur de la République Anne de Fontette a rappelé qu'elle était la porte-parole d'une "République qui doit unifier et pacifier, surtout dans la période troublée que la France traverse depuis plusieurs mois et au cours de laquelle des propos que l'on croyait définitivement tus reprennent de la vigueur".(...)
Concernant la citation sur les trafiquants, Anne de Fontette a regretté qu'Eric Zemmour ait repris le "vieux stéréotype qui assimile l'immigration à la délinquance".(...)
Pour ce qui est de la seconde assertion, elle a rappelé qu'en France, "la discrimination n'est pas un droit mais un délit."
Et quand Eric Zemmour argue que "la discrimination, c'est la vie et que la vie c'est injuste", a-t-elle développé, "ça me fait penser aux adolescents qui écrivent sur un arbre: 'la vie ça vaut rien mais rien ne vaut la vie !' Ca va quand on est ado, mais quand on est adulte, c'est un peu court comme raisonnement..."
Mettant en avant "le crédit qui peut être accordé aux paroles" du prévenu, "un homme de médias, un polémiste reconnu, un trublion parfois", elle a requis sa condamnation. "
Bon, vous avez vu le niveau décoiffant et la haute teneur des "arguments" échangés entre le prévenu et le procureur !!!
Je ne sais pas pour vous, mais c'est tout juste si on ne voit pas venir la pancarte façon Ardisson : Attention, le procureur répète ici les instructions...
Je veux bien, Christian, qu'en droit les arguments du procureur soient selon vous exemplaires. Ils me semblent plutôt très exemplaires d'un judiciairement correct rarement atteint.
Je suis d'accord avec le procureur quand elle dit qu'en France la discrimination est un délit.
Quand Eric Zemmour affirme qu'un employeur a le droit de faire de la discrimination à l'embauche, c'est faux.
Mais je ne pense pas que proférer une affirmation, fût-elle fausse, ce qui est le cas, soit un délit.
Concernant le volet on ne peut plus médiatico-politico-judiciaire de l'affaire, une émission de Thierry Ardisson avec les mises en scènes, les scénarisations, les jusqu'où aller trop loin, les castings calibrés avec les plus bêtes des recettes de la téléréalité, pour créer du buzz, provoquer les cris offusqués de part et d'autre, fabriquer du plus politiquement incorrect tu meurs, genre : "tu as un rôle très important dans la société de dire les vérités qui dérangent...", eh bien, j'ai la faiblesse de penser que le débat public et démocratique ce n'est pas cela, que notre société est parfaitement à même d'entendre les vérités sans qu'on lui inflige en guise de débatteurs les fabricants d'opinion du PAF et/ou celles des cercles de la raison associatifs et des polices de la pensée.
En lien, je me permets de joindre un extrait d'une émission de France Inter où intervenait Luc Bronner dont j'ai parlé en premier dans mes commentaires du billet.
http://www.aymericpatricot.com/dotclear/index.php?2011/02/14/551-puissance-de-la-sociologie-sur-la-banlieue
Je redis, ce garçon qui est un journaliste pour de vrai, a tout autant sa place pour déjeuner à l'Elysée avec le président de la République.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 30 mars 2011 à 07:27
Oursivi, nous sommes hors sujet.
Supprimez aussi les articles. Ou alors supprimez les s du pluriel si vous gardez les articles. Supprimez le "pas" après le "ne" ou le contraire.
N'ai pas connaissance qu'ayez reçu mission réformer langue française, s'impose nous, est usage commode pour se comprendre à seule condition qu'usions de même langue. Par courtoisie du moins, car user de belle langue de tout monde, n'est-ce courtoisie avant tout ? Me suffirait, quant moi, seul reproche du plus idiot commentateur ce blog, pour que me corrigeasse illico presto.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait @ oursivi | 30 mars 2011 à 01:53
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait @ oursivi | 29 mars 2011 à 19:47
Jean-Dominique, le propos, la querelle était de savoir si oui, ou non, Ramadan tient un double langage.
Je tu il
Dans la mesure où l'intervention entendue là est autrement plus ancrée dans le religieux et l'impératif voire l'impérieux qu'elle ne le serait chez Taddéï où notre hôte écoute le bouillant Ménard dire de ces vérités que les autres peinent à inférer seuls, la réponse est clairement oui, contrairement à ce que m'avanciez.
N'ai pas réécouté ce lien depuis une bonne année, mais sur le point qu'évoquez, vous vous vous, mot ici inutile du fait du "ez", il disait qu'avoir plusieurs femmes hors mariage était un péché, là où le faire dans le cadre de la polygamie un bienfait.
Tout ce qu'il nous faut fuir, ou plutôt, vu son influence, bloquer ici.
Rien à voir avec les coutumes judéo-chrétiennes, rigoristes elles aussi, que rappellerait un religieux issu de cette tradition.
Il dirait ne trompez pas votre conjoint(e), pas VOS conjointes. Et quant à équilibrer la polygamie pour qu'une femme puisse avoir quatre maris, laissez-moi rire.
Sacrées nuances.
Dans nos sociétés judéo-chrétiennes, l'influence de Ramadan est bel et bien une nuisance potentielle.
nous vous ils
You know what ?
Jr's happy now.
AO
Rédigé par : oursivi@JDR | 30 mars 2011 à 00:18
@ Véronique Raffeneau,
Vous m’aviez habitué à des prises de position empreintes de sensibilité, de raison, d’équilibre et d’analyse. Je dois reconnaître que vous me prenez de court et à revers par votre assurance : « je n’aurais pas poursuivi Eric Zemmour ».
J’avais cru rencontrer dans vos commentaires une culture judiciaire ancrée. En la circonstance, vous justifiez votre position sur un critère purement tactique, affirmant : « pour juste dire au garde des Sceaux que je n'étais pas dupe de la manœuvre médiatique et des indignations toutes prévisibles… ». Dans votre théorie, où est le droit ?
Je ne peux me prévaloir d’aucune expertise en matière judiciaire. Je croyais, et je crois toujours en la primauté du droit sur la force. Qu’il s’agisse de Zemmour ou de M. Dupont, cette primauté doit, à mon sens, s’imposer.
Je crains qu’à banaliser les « trublions médiatiques », vous n’en arriviez bientôt à considérer comme un simple inconvénient de la société que les pensionnaires de « carré viiip » ou « secret story » deviennent eux également des membres reconnus de la confrérie.
Il ne me suffit pas que quelques théoriciens fumeux, simplement armés de leur pouvoir d’expression, nous imposent leur point de vue au motif que le remettre en cause reviendrait à instituer, selon certains apprentis-sorciers, un délit d’opinion.
Ce n’est que mon point de vue.
Rédigé par : Christian C | 29 mars 2011 à 21:52
Ils sont gâtés par le contribuable les guetteurs qui pourchassent Zemmour, mais laissent chanter les doux poètes qui se moquent de la France.et de notre drapeau !
• 348 000 euros du Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations et de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances
• 80 000 euros du ministère de l’Éducation nationale
• 46 000 euros du ministère de la Jeunesse et des Sports
• 40 000 euros de la Mairie de Paris
• 35 000 euros du Conseil régional d’Île-de-France
• 30 000 euros du Conseil du développement de la vie associative, géré par le Haut Commissariat à la Jeunesse. Oui comme l’a dit Zemmour, il faut supprimer les subventions, il restera de généreux donateurs comme l’ineffable JUJU (Julien Dray) sic et son Mécène Pierre Bergé. L’Etat n’a pas les moyens d’entretenir ces traqueurs professionnels de prétoire pour leur célébrité associative.
Rédigé par : Roche G | 29 mars 2011 à 21:18
Cher Christian C.,
Je ne fais pas dans le fétichisme juridique. J'ai encore le droit de trouver certaines lois idiotes et même pire, non ?
Je réitère donc mon appréciation, je trouve les lois qui ont servi à condamner E. Zemmour liberticides et néfastes.
Rédigé par : Franck Boizard | 29 mars 2011 à 20:09
@Véronique Raffeneau
Eric Zemmour n'a pas été poursuivi par le PG - qui n'a pas le pouvoir de poursuite ni celui de classement réservés au seul PR - mais cité directement par diverses associations et non par le parquet.
Rédigé par : jeanne | 29 mars 2011 à 20:02
SOS racisme, c’est cette organisation sponsorisée par les deniers de ceux-là même auxquels elle crache à la figure ??. Organisme qui n’a d’autre fonction que de pourvoir en postes rémunérés les pros de l'anti France et anti souchiens bref les "nique-la-France-mais-prend-la-tune". Personnellement je suis toujours interloqué par le nombre d’étrangers venant vivre parfois au risque de leur vie dans cet enfer raciste qu’est la France. Je n’ose croire que
les prébendes distribuées généreusement et quasi sans contrôle par cette géhenne raciste française y soit pour quelque chose.
Rédigé par : sylvain | 29 mars 2011 à 19:53
Oursivi, je vous jure que c'est pénible de vous lire sans les pronoms requis par un bon usage de la langue française. Si vous ne m'apostrophez pas, je n'ai pas le courage de vous lire.
Merci de donner ce lien car il illustre parfaitement ce que je dis sur Ramadan. Il tient un discours religieux que pourrait tenir un évêque : la virginité, l'abstinence hors mariage. Ecoutez tout : il exige que les garçons soient élevés comme les filles et qu'ils ne soient pas autorisés à faire des choses qui seraient interdites aux filles. Ce n'est pas parce que Ramadan est musulman qu'il serait pire qu'un théologien catholique romain : c'est une logique religieuse constante et similaire. Je remarque, par exemple, que votre extrait coupe le son au moment où Ramadan évoque la polygamie, pour passer une pub pour Caroline Fourest. J'eusse aimé qu'on laisse le propos se dérouler, mais non, on coupe où ça arrange. C'est malhonnête.
Concernant la lapidation, je ne m'occupe pas ici de ce qui amène ce type de condamnation mais à son exécution dont l'abolition peut parfaitement suivre le même chemin du moratoire que la chaise électrique sans qu'on s'en scandalise. C'est un mauvais procès fait à Ramadan alors qu'il y en a certainement de bien meilleurs à lui faire.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait @ oursivi | 29 mars 2011 à 19:47
@ Christian C
Je ne pense pas que nous soyons totalement hors sujet du billet.
Car enfin, voilà un super esprit libre, et tout, et tout, et tout... poursuivi par le Parquet de Paris - je ne sais pas, mais bon, quelque chose me dit que c'est sur instruction particulière du GDS - même que le réquisitoire, j’ai eu l’impression qu’il était fortement inspiré par la Chancellerie, parce que pour faire aussi nul et autant judiciairement correct, faut quand même y aller !
Voilà, au même moment, un magistrat convoqué en vue d'une enquête disciplinaire par ce même procureur général, et voilà notre trublion convié à déjeuner chez le président de la République pas même un an après !
Tout cela n'est franchement pas sérieux.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 29 mars 2011 à 19:12
JDR,
"cuistrerie" est pour moi synonyme de "pédanterie déplacée".
Ai-je bon ?
Vous ai laissé le pronom "je" pour que puissiez suivre.
Ah, zut !
Et là, cela va encore ?
Sur le fond, bien entendu, les Pakiraniens et autres Russaoudiens n'ont pas la sensibilité à fleur de peau d'un universitaire Suissorvégiens, ça, je m'en étais aperçu seul. Mais est gentil de le rappeler aux autres qui ne suivent parfois que d'un oeil.
Ce que trouvais douteux était de mettre dans une même évolution progressiste, des exécutions - quoique on pense de la death penalty encore là-bas fort prisée - visant des meurtriers à des lapidations de femmes qu'ici qualifierions à raison de "libérées".
Quelle que soit l'évolution des moeurs et des coutumes, tuer restera heureusement tabou là où le noble art qu'est la farce d'une partie de bête à deux dos trouvera là-bas la relativisation qu'on lui prête déjà ici.
Maintenant, savoir si il est juste de se protéger d'une éventuelle récidive de la radicale manière dont il est question ici, est un autre débat.
Quant à Ramadan, quand l'entends chez Taddéï, je conclus comme vous.
Quand l'entends là
http://www.youtube.com/watch?v=OGfzjEBn_28&feature=fvw
je conclus autre chose.
Voili voila (PB, ne corrigez pas, le a n'est pas à)
AO
Rédigé par : oursivi@JDR | 29 mars 2011 à 18:23
@ Christian C
Pour être très franche, si j'avais été à la place du procureur général de Paris, en réalité je n'aurais pas poursuivi Eric Zemmour. Classement sans suite.
Pour juste dire au garde des Sceaux que je n'étais pas dupe de la manœuvre médiatique et des indignations toutes prévisibles les unes autant que les autres qui allaient avec, et pour lui rappeler que la justice a plus et mieux à faire que de poursuivre les trublions officiels.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 29 mars 2011 à 18:13
@ Véronique Raffeneau,
Vous allez croire que je m’acharne à vous contredire ; il n’en est rien.
Je souhaite juste apporter un complément d’information. Dès les jours suivant le passage à l’antenne de l’émission « Salut les terriens », EZ a mis en cause le montage de l’émission pour se dédouaner.
Thierry Ardisson a immédiatement contesté cette accusation ; il a adressé l’ensemble de l’enregistrement, je crois au CSA, et a engagé, si je ne me trompe, une action en diffamation à l’encontre de EZ. Il a également contesté l’accusation selon laquelle son « effarement scandalisé » aurait été enregistré et inséré a posteriori. L’insertion du bandeau «Attention, Zemmour dérape» est en revanche incontestable.
Lors de l’audience, EZ n’a d’ailleurs pas mis en cause TA pour ses supposées manipulations.
Mille excuses pour mon acharnement à faire du « hors sujet ». Comme Copé, promis, j’arrête le hors sujet.
Rédigé par : Christian C | 29 mars 2011 à 18:08
@ Sylvain
Parler de censure ou d'auto-censure concernant Eric Zemmour relève à mon avis d'une grossière exagération. On peut certes argumenter sur le bien-fondé de sa condamnation mais nous parlons bien là de quelqu'un qui s'exprime quotidiennement à la radio, écrit des articles dans un des premiers quotidiens du pays et qui a l'occasion de polémiquer chaque semaine à la télévision avec tout ce que la France compte de politiques et d'intellectuels. S'il y a quelqu'un à qui le qualificatif de "faiseur d'opinion" s'applique, c'est donc bien Eric Zemmour.
Quant à parler de "dissidence" à son endroit, c'est une sinistre plaisanterie. Rappelons qu'il a récemment été invité à un débat officiel par le parti majoritaire qui lui a réservé une standing ovation. Au cours de ce débat, il a notamment réclamé la suppression des subventions (lui qui est payé par la redevance audiovisuelle) à des associations qui, quoi qu'on pense de leur discours, défendent des gens qui n'auront jamais l'occasion de s'exprimer publiquement, en tout cas pas à la même échelle qu'Éric Zemmour.
S'il y a un mérite que je reconnais à ce monsieur, c'est de n'avoir pas fait appel de sa condamnation, évitant ainsi de jouer la grotesque partition de la victimisation qui est entonnée en cœur par nombre de ses partisans.
Rédigé par : Benoit P | 29 mars 2011 à 17:53
PB, laissez donc ces pâles espérances qui au mieux sont de pouvoir faire entendre en haut lieu vos légitimes aspirations, au pis d'aller grossir la troupe des intrigants.
Et NS ou de ses conseillers savent lire - à ma connaissance - vos opinions, ils les connaissent déjà, c'est pour cela que n'êtes pas invité. Vous entendez aller y parler débat d'idées à un homme et à son système qui, eux, pensent calendrier...
Êtes d'une touchante naïveté.
C'est pour cela qu'on vous aime bien.
A mon in-humble avis, vous aurez tout le temps de lui parler passé mai 2012...
Mais cela ne sera plus très utile à la part haute de vos visées, j'en conviens.
AO
Rédigé par : oursivi | 29 mars 2011 à 17:35
@ Roche G
Mais enfin, écrire qu'Eric Zemmour n'est ni un écrivain, ni un journaliste n'est pas lui faire injure !
C'est lui-même qui a expliqué dans sa lettre d'excuses à la Licra (qu'à mon avis il a eu tort d'écrire) comment étaient scénarisées ses interventions dans l'émission de T. Ardisson :
"(…) La mise en scène tout de gouaille cynique d’un Ardisson sur Canal +, qui prévient d’avance par un panneau comme dans les dessins animés de Tex Avery : «Attention, Zemmour dérape», et qui mime un effarement scandalisé d’autant plus surjoué qu’il est enregistré et inséré a posteriori, tandis que pendant l’émission, il avait pris un air patelin, pour me glisser à l’oreille : «tu as un rôle très important dans la société de dire les vérités qui dérangent...Ne t’inquiète pas, je te protégerai au montage...» Car si mes propos étaient si infâmes à ses yeux, que ne les a-t-il coupés au montage ?(…)"
Alors comme ça, ce super journaliste qui fréquente l'univers médiatique et politique depuis 20 ans, qui jouit de toutes les proximités, en pleine connivence avec tous les pouvoirs politiques et médiatiques, ignore tout des procédés grotesques et vulgaires destinés à faire de la provocation à deux balles, du buzz, genre ton rôle, ta mission, ton casting sont de dire les vérités qui dérangent !
Cela ne me dérange pas qu'EZ soit l'icône de ceux qui fustigent les politiquement corrects - au passage, surtout quand ça les arrange électoralement - mais je pense simplement qu'EZ est juste un animateur de journal et un animateur télé, un genre de chansonnier, et un écrivain totalement surestimé.
http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20100421.BIB5243/le-betisier-historique-d-039-eric-zemmour.html
Alors oui, trublion officiel et institutionnel est à mon avis l’appréciation la plus juste et la plus lucide écrite au sujet d’Eric Zemmour.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 29 mars 2011 à 17:32
Philippe citait Zemmour presqu'en passant. Beaucoup de commentateurs s'y sont arrêtés. Je ne sais pourquoi le débat m'a rappelé ce magnifique morceau d'éloquence de Dom Juan, que je suis allé rechercher dans mon petit classique :
"L'hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus...
Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement.
Mais l'hypocrisie est un vice privilégié qui, de sa main, ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d'une impunité souveraine.
On lie, à force de grimaces, une société étroite avec tous les gens du parti. Qui en choque un, se les jette tous sur les bras; et ceux que l'on sait même agir de bonne foi... et que chacun connaît pour être véritablement touchés, ceux-là, dis-je, sont toujours les dupes des autres."
Rédigé par : Frank THOMAS | 29 mars 2011 à 17:29
"Zemmour présente des analyses qui sortent de la doxa médiatique habituelle"
Sylvain
Zemmour est visible comme audible partout, et je m'en réjouis.
Le politiquement correct me gonfle aussi, autant le dire crûment, mais un homme qui est dans le talk-show hebdomadaire le plus suivi de l'Hexagone et ce depuis sa création, nous prouve bien les heureuses limites du rayon d'action de l'imposition d'une parole policée.
Libé et Drucker n'ont pas les clefs du pouvoir. Personne ne les a encore laissées dans la boîte à gl..ds. Ils sont influents, certes, mais aussi risiblement visibles en ce rôle.
Sylvain, arrêtez de croire et de clamer qu'il n'y aurait que la droite qui ne soit pas corsetée.
C'est visiblement risible.
AO
Rédigé par : oursivi | 29 mars 2011 à 17:19
@ Roche G,
Il n’y a franchement pas de quoi s’énerver, cher commentateur ; un des intérêts de ce blog réside dans la grande tolérance de son hôte.
Il y autorise à s’exprimer toutes les opinions et toutes les tendances. Qu’il en soit mille fois remercié.
L’expression de votre admiration pour l’envergure intellectuelle de MM Moix, Zemmour et Tillinac, pourrait d’ailleurs nous amener à reculer l’horloge du siècle des lumières de 3 unités, si les ficelles de votre rhétorique -« la meute », « le politiquement correct », « le comble, il serait de droite », « la police de la pensée » et j’en passe- n’étaient un peu trop visibles.
Rédigé par : Christian C | 29 mars 2011 à 17:09
Oursivi, c'est déjà difficile de vous lire sans tous ces pronoms qui manquent, si en plus vous utilisez un mot pour un autre, ça devient très coton. J'ignore ce que vous avez voulu dire par cuistrerie dans le contexte, j'en ai déduit que vous n'approuviez pas. Toujours est-il que je compare ce qui est comparable, à savoir un moratoire sur l'exécution d'une peine capitale. Votre morale, la mienne font un sort à la lapidation. Le paysan analphabète iranien ou saoudien a d'autres références morales, c'est comme ça, je n'y suis pour rien. Chacun a son curseur placé là où il peut, il faut faire avec : un moratoire sur la lapidation conduisant à terme à l'abolition, c'est un progrès. Je doute qu'on puisse imposer immédiatement et sans heurts une morale suédoise au fin fond du Pakistan.
J'ai vu aussi un paquet de vidéos de Ramadan et je n'y ai pas décelé ce fameux double langage. Ramadan est un musulman fondamentaliste mais encore faut-il s'entendre sur ce que recouvre ce terme. Ramadan n'est pas ma tasse de thé mais son discours m'apparaît conforme à d'autres discours religieux.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait @ oursivi | 29 mars 2011 à 17:05
A propos de Zemmour que je défends bec et ongles.
Le niveau d’auto-censure en France a atteint un degré qui commence à devenir particulièrement grave. On appelle ça le "politiquement correct", étrange expression qui vise clairement à minorer la réalité de ce phénomène.
En réalité, nous fonctionnons comme dans les dictatures d’hier, par un système de censure dont l’objectif est d’empêcher, de neutraliser et de faire disparaître toute personne qui agit hors du diktat médiatico-politique officiel.
A la différence des dictatures classiques, celle qui nous écrase est construite sur le plus gros mensonge moderne : la démocratie de masse. De l’extérieur ça ressemble à de la liberté mais en réalité l’auto-censure bat son plein, la soumission consentie est quasi totale et la crétinisation de masse est bien avancée.
Zemmour présente des analyses qui sortent de la doxa médiatique habituelle et les faiseurs d’opinion commencent à lui signifier ses limites... la question est : aura-t-il quand même le courage de continuer sa dissidence ????
L’avenir proche nous le dira..
Rédigé par : sylvain | 29 mars 2011 à 16:47
@ Véronique Raffeneau et Franck Boizard,
Quand on a l’esprit de l’escalier, il faut assumer. Les malveillants y voient les premiers symptômes de la sénescence, quand les bienveillants n’y décèlent que la volonté d’être précis, avec un certain retard à l’allumage.
En France, le délit d’opinion n’existe pas.
Vous y avez le droit de penser que :
- JC est un « roi fainéant » que seule l’absorption de Corona intéresse désormais.
- NS est un tyranneau
- C B-S est une intrigante qui n’a épousé un puissant que par intérêt pour la proximité du pouvoir
- D S-K est un obsédé sexuel
- Les B… et les B… sont beaucoup moins intelligents que les blancs
- Les employeurs ont le droit de refuser l’embauche de B… et de B… au regard de leur race, leurs croyances ou leur religion
Aussi longtemps que vous n’en faites pas état, vous n’encourez aucune poursuite.
Par contre, si vous en faites état publiquement, vous vous trouverez confrontés aux foudres de la justice, dans les quatre premiers cas, pour diffamation, dans le cinquième et le sixième, pour provocation (ou incitation) à la haine ou à la discrimination raciale, comme ce fut le cas d’EZ pour le sixième motif.
Si, en revanche, vous êtes citoyen d’un de ces pays où les accès à la communication sont fortement contrôlés, vous pourriez être poursuivis pour délits d’opinion. On appellerait cela autrement, simplement.
Rédigé par : Christian C | 29 mars 2011 à 14:41
La meute presque au complet est arrivée, on aime bien P.B mais à condition qu’il soit dans la ligne du (presque) politiquement correct. L’Académie Française doit être mise à contribution, les invités de la table ne sont pas les bienfaisants de l'intelligentsia ce ne sont que de mauvais ignorants, Yann Moix a été condamné à une amende et il est même toxicomane, le comble, il serait de droite. Un des deux journalistes n’est ni journaliste ni écrivain, il a été condamné et les deux sont haïs par des humanistes bobos autoproclamés. Enfin bref, comme le dit un commissaire du peuple : « Vous avez décidément la foi chevillée au corps dans vos derniers billets.» Vous continuez à filer du mauvais coton cher P.B, vous aurez le choix entre le goulag et la 17ème chambre. Attention à la police de la pensée et de la parole elle met des menottes aux mots.
Rédigé par : Roche G | 29 mars 2011 à 14:00
mdr !
J'ai mis du temps mais je pense avoir pigé !
Le retors (comme le fil de broderie) de
ce débat initié par l'hue-aime-paix-haine.
La loi de 1905 a été prévue pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat Républicain cad un espace où chacun-e peut
pratiquer la croyance qu'il veut pour
l'honorer (la croyance) mais ne pas l'utiliser pour s'octroyer un pouvoir quelconque de droit de vie ou de mort ... et je pèse mes mots !
Mais, puisqu'il y a un "mais" cette fameuse
Loi de 1905 n'avait pas prévu l'Islam !
Elle avait prévu l'Eglise... donc les
esprits mesquins qui peinent à lire et à
élargir les idées pensent qu'il faut une
Loi pour chaque dénomination de croyance ?
Hallucinant, non ? P.F. (Pauvre France).
Rédigé par : calamity jane | 29 mars 2011 à 13:59
"Je ne suis pas favorable aux thèses de Ramadan mais je constate qu'il n'y a pas dans ses écrits le double langage admis tacitement, pas d'arriération intellectuelle et culturelle, pas de rejet des valeurs occidentales."
JDR, avez probablement raison quant à ses écrits que je confesse n'avoir pas lus.
Mais vous pouvez trouver sur "Youtube", bien des documents captés discrètement lors d'interventions orales, où porté par une connivence qui le libère, il fait montre d'une radicalité toute autre...
D'autre part, comparer les exécutions US qui ne visent, aux erreurs judiciaires, réelles mais rares, près, que des assassins, dont de parfaitement redoutables machines à tuer, aux lapidations musulmanes offertes en particulier à des femmes adultères, est d'une cuistrerie rare.
AO
Rédigé par : oursivi@JDR | 29 mars 2011 à 13:00
"5 ans d'inélégibilité et 400 000 francs d'amende pour des infractions de corruption, abus de biens sociaux et subornation de témoins, il soit si bien rentré en grâce que lui revienne ce privilège de la part du président. On peut se rappeler qu'en 2002, lors de la formation de l'UMP, Alain Juppé s'était opposé à son intégration."
PB
Cela marque assez bien leur différence.
Le lendemain du référendum de 2005, alors que Chirac avait avec sa courageuse lâcheté, lâché celui qui l'avait si bien servi, j'étais allé faire un tour, je ne sais pas pourquoi, mené par quelque renvoi lu au hasard d'un web-magazine probablement, sur le blog d'Alain Juppé. J'y avais laissé un message pour le moins moqueur, disant quand même en substance, cependant qu'y raillai le maître du lieu, en quoi il était à mes yeux supérieur à un Sarkozy, ministre pourtant, à ces mêmes yeux, déjà quasi élu au poste suprême, celui que convoitait tant ce Juppé chez qui avais eu le toupet de venir m'en ouvrir, ou plutôt de l'ouvrir, avait-il dû penser...
Les posts y sont modérés, comme chez notre hôte. Le mien, je n'en doutais, finirait mort-né que d'avoir été si lucidement insolent. Je précise au passage que n'ai jamais été censuré par Philippe ; ce n'est pas rien.
Je reçus l'accusé de réception spectaculaire standard : "Alain Juppé vous remercie de votre participation au débat" dans le même temps que je savais la réaction qu'en aurait Juppé si le message lui parvenait, et comme je le savais écarté de la frénésie politique de la journée en cours, j'avais quelque espoir que cela fût.
Donc, une heure plus loin, quelle ne fût pas ma délectation de recevoir une espèce de message froidement furibard, tout en prétérition, me remerciant pour la magistrale leçon.
Message auquel ne pouvais répondre par un petit subterfuge technique ; courageux mais pas téméraire, l'Alain.
Là est tout ce qui nous sépare d'eux, tout ce qui nous fait nous en gausser.
Lisant la phrase de PB qu'aie extraite, je retrouve exactement la raison d'être du commentaire qu'avais laissé et qui me valut cette sortie de "Sa Hauteur" outragée.
Ahhh ils sont irrésistibles...
AO
PS : j'avais émis, au début des révoltes arabes, l'hypothèse que l'élection d'Obama y fût grandement pour quelque chose.
Mon raisonnement était simple.
Si le plus sévère des pays occidentaux pouvait se donner à un être que les Arabes croyaient fantasmatiquement perçu comme inférieur par ces mêmes Occidentaux, cela leur suggérerait que la démocratie n'était pas une machine à maintenir les élites perçues-conceptualisées comme à eux défavorables, mais un vrai processus ouvert où ils pourraient trouver leur compte.
De là, le réalisant plus ou moins consciemment, chercher à en faire leur propre instrument d'émancipation.
Je me demande dans combien de temps cette thèse sera envisagée par des politologues et autres géo-politiciens ?
Rédigé par : oursivi | 29 mars 2011 à 12:47
@ Véronique Raffeneau,
Je ne veux pas encombrer pour un point quelque peu hors sujet le blog de notre hôte sur une querelle un brin byzantine.
Un délit (provocation à la haine raciale, pour être très précis) a été retenu contre Eric Zemmour par les juges, même si le réquisitoire de l’avocat général est farfelu. La condamnation est là, qui n’a pas fait l’objet d’un appel de Zemmour.
Le recours à la locution « délit d’opinion » recouvre une acception généralement utilisée pour désigner ce qui est tout, sauf un délit. Si Zemmour avait été condamné pour avoir dit que la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes, il s’agirait d’un délit d’opinion. On a recours à cette locution pour désigner des opinions censées s’écarter du « politiquement correct » ; je trouve le procédé un peu facile qui consiste à dire « j’ai été condamné parce que je ne pense pas comme il faut ».
Si une majorité de parlementaires jugent que la loi est injuste, ils devront changer la loi.
En la circonstance, si comédie médiatique il y a, j’ai le sentiment qu’elle est surtout le fait d’Eric Zemmour lui-même.
Rédigé par : Christian C | 29 mars 2011 à 11:40
J'aime Eric Zemmour, j'aime Eric Zemmour.
Z comme Zemmour ! allez ERIC enfonce les ces sausse !
Rédigé par : Roche G | 29 mars 2011 à 11:11
Le pouvoir actuel est dans une logique de cour et les dîneurs sont des courtisans ou des "idiots utiles" consentants.
Puisqu'on parle de Tariq Ramadan, je crois qu'on lui fait un mauvais procès dans cette affaire de lapidation. Croit-on pouvoir imposer la cessation de cette monstrueuse pratique de l'extérieur ? Il y a beaucoup de choses qui tombent de l'extérieur sur les musulmans. Son approche progressive n'est pas stupide. Laissons-le promouvoir le moratoire par les instances religieuses, et l'habitude de faire autrement ou de ne pas tuer du tout peut s'ancrer dans certains pays. Puis viendra le jour de l'abrogation.
Ceci dit, Carignon, Tapie, Séguéla, tout ça, tout ça... le pouvoir est rolexisé !
Rédigé par : Catoneo | 29 mars 2011 à 10:56
@ Christian
Je pense que si, on peut dire qu'EZ a été condamné pour délit d'opinion.
Et tout cela participe de cette même comédie médiatique.
Je ne sais pas si vous aviez pris connaissance du réquisitoire de l'avocat général du procès, du moins de ce qui a été relayé dans la presse, c'est à tomber par terre de bouffonneries et de vacuités.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 29 mars 2011 à 10:38