Le recours au concept de République n'est-il pas devenu une invocation, une incantation et comme un aveu de faiblesse ?
Il y a eu d'abord l'annulation par Radio J de l'interview de Marine Le Pen à la suite des protestations du CRIF et d'Arielle Schwab pour l'Union des étudiants juifs de France (UEJF).
Pour Arielle Schwab, le Front national (FN) "reste structurellement antisémite, raciste et hors du champ républicain".
Frédéric Haziza, responsable de cette invitation de Marine Le Pen pour Radio J, radio de la communauté juive, a en définitive dû céder aux pressions exercées sur lui. Sa démarche, tout de même, constitue un formidable progrès pour la liberté d'expression même si le processus n'est pas allé à son terme. Il convient de saluer à ce propos la seule opposition connue publiquement à cette censure imposée et satisfaite de l'être. Celle de Gilles-William Goldnadel qui n'a pas mâché ses mots, alors qu'il est un membre éminent du CRIF, pour dénoncer ce "bridage de la pensée, un manque de liberté d'expression, un déni de démocratie".
On a envie d'encourager Radio J à poursuivre cette entreprise d'émancipation (JDD). On s'interroge aussi pour savoir ce qui serait advenu si les mêmes censures avaient été subies par des radios chrétienne ou musulmane. A l'évidence on aurait poussé des hauts cris !
Je relie cet épisode navrant justifié, selon ses instigateurs, par le fait que Marine Le Pen et le FN ne seraient pas républicains à diverses réactions suscitées par un récent sondage ayant ému l'ensemble de la classe politique, notamment l'UMP, à cause de la première place qu'il accordait à Marine Le Pen.
Le président de la République a refusé, pour les cantonales, toute union avec le FN de même d'ailleurs que tout Front républicain. Il n'empêche que deux ministres ont fait part de leur intention d'appeler à voter socialiste en cas de duel FN-PS. il s'agit de Nathalie Kosciusko-Morizet et de Laurent Wauquiez. La première, dont j'apprécie particulièrement l'intelligence et l'intégrité, a déclaré "qu'on s'adresse à tous les électeurs parce que tous les électeurs sont des Français, en revanche on ne s'adresse pas à tous les partis parce que tous les partis ne sont pas républicains" (Le Figaro, Le Monde, Canal plus, nouvelobs.com).
C'est cette récusation sans cesse assénée au FN et à ses responsables de n'être pas "républicains" qui mérite à mon sens une élucidation. Que veut-on dire par là ou bien est-ce seulement une facilité qu'on s'octroie ?
Cette question est d'autant moins oiseuse, sauf à considérer qu'une part importante de l'électorat en faveur d'un parti n'est pas une donnée essentielle, que le FN se situe dans notre espace démocratique, qu'il est reconnu politiquement, socialement, médiatiquement et qu'on s'escrime avec plus ou moins de succès à distinguer les citoyens qui le soutiennent en étant trompés et abusés et la hiérarchie de FN qui est inamendable. Il me semble, dans ces conditions, que l'effort intellectuel pour définir le caractère non républicain du FN ne peut pas se contenter de cette affirmation mais doit offrir une argumentation tenant compte au moins de sa légitimité dans notre vie publique. Cette explication, avec la fille de Jean-Marie Le Pen, sera plus complexe, moins aisée, parce que le père ouvrait un boulevard avec ses obsessions sur la Seconde Guerre mondiale et ses minimisations anti-juives. Marine Le Pen n'at-elle pas d'emblée "purgé" le FN en soulignant, comme pour ne plus y revenir, que l'Holocauste avait été le "summum de la barbarie", ce que Goldnadel avec bon sens avait rappelé, pour souligner que le père et sa fille ne pouvaient pas être traités de la même manière par les instances juives.
Force est alors de rattacher ce refus de considérer le FN comme un parti républicain à la nature même de la politique qu'il mettrait en oeuvre (Marianne). Ou, plus exactement, du climat idéologique qu'il diffuserait et qui ferait disparaître les mesures techniques derrière une atmosphère de haine aux antipodes de la fraternité, l'une des exigences de notre devise. Cette présomption de culpabilité est-elle si bien fondée quand par exemple la droite populaire au sein de l'UMP est infiniment proche du FN sur le plan de la sécurité et qu'Olivier Besancenot, pour le NPA, ne prêche pas la concorde sociale mais appelle clairement, quand on l'entend, à une guerre des classes et à un régime qui serait aux antipodes de notre démocratie tranquille et classique ?
Je reviens à mon propos initial. La commodité réside dans une réprobation morale par principe, qui évite d'entrer si peu que ce soit dans l'analyse de propositions et d'un programme qualifiés d'absurdes pour l'essentiel, mais dont la réfutation, d'une part, n'est pas si simple et d'autre part les mettrait au rang des projets à discuter, donc admis comme plausibles au même titre que les autres, perçus, eux, comme honorables. Ils bénéficieraient en quelque sorte d'une prime de respectabilité technique.
Le FN qui n'est pas républicain ? Une vérité ou une paresse ? Nommer le diable ou faire de la politique ?
La question demeure.
Peut-on ici, taper à bras raccourcis sur le sarkozysme en général puis trouver soudain que la nomination de Claude Guéant est "une bonne nouvelle, car il est breton comme moi !" (sic)...
- Claude Guéant est-il un type bien parce qu'il est breton, ou parce qu'il est franc-maçon ?
Trêve d'hypocrisie travestie en magistère moral et relire Georges Fourest : "Ah, qu'il est joli garçon l'assassin de Papa !" (La Négresse Blonde- 1909).
Rédigé par : Savonarole | 20 mars 2011 à 09:38
@ Pierre-Antoine
Ne confondez pas la citoyenneté avec le fait d'appliquer les lois du pays.
Avant que n'existe le droit de vote, la conscription et les autres devoirs, je ne sais pas trop comment la citoyenneté se définissait. J'aurais tendance à dire que c'était lié aux registres de naissance, de mariage.
Tout ça pour dire que le droit exclusif du sang me semble loin d'être une tradition française.
La pratique courante en Catalogne, par exemple, était que quand une Espagnole se mariait avec un Français, l'épouse devenait française et renonçait à sa nationalité espagnole.
Je crois que c'était le cas, même sous Pétain.
Sinon, je m'interroge également sur la cohérence de cette extrême droite (FN ou droite dite "dure") qui en même temps était contre l'indépendance des ex-colonies et s'offusque aujourd'hui de voir autant de faciès colorés dans Paris.
Que serait la situation aujourd'hui si la France avait gardé son empire ? Imaginez une France avec 400 départements, qui couvrirait l'Afrique du Nord et une grande partie de l'Afrique Noire, deux générations après...
Un joli melting pot !
Rédigé par : Alex paulista | 19 mars 2011 à 22:45
@Pierre-Antoine.
Votre remarque est très juste, corrobore l'explication d'un cas pratique, datant d'il y a deux jours.
Ma seconde fille, française qui habite à Berlin, a oublié dans son scanner à Berlin sa carte d'identité qu'elle devait reproduire pour y déménager.
L'accompagnant à Baden d'où elle avait un vol pour Rome, je suis reparti avant l'envol, ignorant autant qu'elle, qui n'avait pas vérifié, l'obstacle.
Las!
Elle fut refoulée, justement, et outre faire quatre fois le trajet,...
Je lui ai parlé d'"expérience" , mais elle répliqua parlant d'"échec".
Nous ne sommes qu'oubli!
Rédigé par : zenblabla | 19 mars 2011 à 21:59
"Monsieur" Savonarole
(Même envers un pseudo -et lequel !- je me force à demeurer courtois).
Je ne vois pas ce qui en-chan-terait "Reffait et Reffait" (sic), qui sonnent, sous votre diserte plume comme "Bouvard et Pécuchet" ou, plus proche de nous, comme "Dupont et Dupond". L'attribution d'une carte du F.N. à Monsieur Guéant par Madame Le Pen nous laisse totalement indifférents, l'autre "Reffait"(sic) et moi.
Le seul effet, en vous lisant, que cela puisse nous faire, c'est de souhaiter qu'ils aillent garder les vaches ensemble, si ce n'est déjà entamé depuis longtemps.
Je ne me souviens pas avoir gardé des vaches avec vous, "Monsieur" Savonarole, et je doute fort que cette éventualité se trouve un jour réalisable.
Je ne sais ce qu'en pense l'autre "Reffait" (sic). Pour ma part, je suis con-ster-né (sic) par vos propos, insolemment discourtois et dénués de signification.
Rédigé par : Jean Reffait | 19 mars 2011 à 21:33
@Alex paulista
"À quand faut-il remonter pour trouver une tradition de droit du sang en France ?"
Dans mes souvenirs scolaires le droit du sol remonte aux réformes clisthéniennes (env. 500 av-JC).
Puis le droit Romain établit le droit du sang (fils de... de la tribu de...).
Le code civil de Napoléon l'a repris à son compte.
En France c'est en 1515 que date le droit du sol, tout individu qui se trouvait sur le sol appartenait au roi.
Ce droit a été confirmé par la Constitution de 1971 "sont Français les fils d'étrangers nés en France et qui vivent dans le royaume".
Au 21ème siècle, avec la transversalité des voyages intercontinentaux, invoquer le droit du sol sur une base historique reviendrait à dire que tout individu qui se trouve sur le sol français appartient à la République.
Alors que nous, citoyens français, lorsque nous nous rendons à l'étranger, nous considérons-nous comme citoyens du pays ou étrangers ?
Notre logique personnelle et individuelle va à l'encontre du droit du sol.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 19 mars 2011 à 15:33
Monsieur Bilger,
Merci pour vos commentaires mesurés et réfléchis qui appellent à la réflexion.
Mais levez-moi d'un doute. Les cadres du FN en place sous Monsieur Le Pen le sont-ils encore au jour d'aujourd'hui avec se fille ? La réponse est malheureusement oui.
Le changement du FN n'est malheureusement qu'apparent...
Rédigé par : Jean-Marc | 19 mars 2011 à 13:17
"Le Pen propose à Guéant sa carte FN"
AFP
Marine Le Pen a "fait faire une carte d'adhérent de prestige" à Claude Guéant, une carte qu'il "mérite" après ses propos sur l'immigration, a annoncé la présidente du Front National en brandissant devant la presse une carte portant la flamme FN au nom du ministre de l'Intérieur.
M. Guéant a affirmé jeudi sur Europe 1 que "les Français, à force d'immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux".
_________________________________________
Reffait & Reffait sont en-chan-tés !...
Rédigé par : Savonarole | 17 mars 2011 à 20:24
@ André Teissier du Cros
Vous dites que le FN veut revenir au droit du sang.
À quand faut-il remonter pour trouver une tradition de droit du sang en France ?
Je n'en ai pas le souvenir.
Rédigé par : Alex paulista | 17 mars 2011 à 14:33
a). Le FN prevoit d'abolir le Droit du Sol et de revenir au Droit du Sang, condition necessaire (mais non suffisante) du fascisme. Le droit du sol est indissociable de la Republique Francaise. Raison fondamentale pour laquelle je ne peux le considerer comme republicain.
b). Le FN veut sortir de l'Euro et est clairement anti UE. Raison fondamentale pour laquelle je considere le FN comme dangereusement incompetent pour diriger la France.
André Teissier du Cros, Président
Comité Bastille
Rédigé par : André Teissier du Cros | 17 mars 2011 à 11:18
Madame Le Pen a le droit de poser "les vrais problèmes" sur la table.
L’ennui c'est que si une autre personne pose le même « vrai problème », il est accusé immédiatement de courir après le FN, mieux de « faire monter le FN ».
Décidez-vous et arrêtez l'hypocrisie.
Rédigé par : jpledun | 16 mars 2011 à 13:43
"comme l'un de vos commentateurs a eu l'élégance d'en accuser le "patriarche" que je suis, à propos d'un autre sujet."
L'ancien instituteur que vous êtes, Monsieur, ne manquera pas de relever que le terme "patriarche" ("personne âgée respectable qui vit entourée d'une nombreuse famille" - Larousse) est plus élégant que le "vieillard" dont, à âge égal, vous affublez Pétain...
Ce terme de" patriarche" est naturellement venu sous mon clavier à l'évocation par vous répétée de votre lignée et à la fierté - légitime - qui en paraissait découler...
Rédigé par : sbriglia@Jean Reffait | 16 mars 2011 à 08:05
@ Franck Boizard
"Le FN ne résout rien ? Et si c'était faux ?
(...)
Et si remettre la France et le fait d'être français au centre des préoccupations, c'était déjà résoudre une grande partie des problèmes ?"
Je ne vois pas en quoi se recentrer sur cette préoccupation arrangerait les problèmes fondamentaux qui touchent la France. Si on expulse tous les étrangers (en supposant qu'on y arrive), on va avoir une population vieillissante, un manque à gagner de charges sociales pour ceux qui étaient déclarés, un manque de main d'oeuvre très peu chère pour ceux qui étaient clandestins (serveurs, cuisiniers, nounous, garde-malades).
L'idée sous-jacente selon laquelle les emplois seraient occupés par les Français au chômage est aussi fausse que l'était celle des socialistes qui pensaient que 10% d'heures en moins créeraient 10% d'emplois en plus.
La réalité est que les Français ne veulent pas d'une grande partie des emplois occupés par les étrangers. De ce point de vue les fils d'immigrés se sont bien intégrés, c'est même ce que Marine leur reproche...
Et je ne veux pas trop accabler les Français, car dans d'autres pays comme l'Irlande le taux d'étrangers dans les emplois de base est bien supérieur encore.
La masse des fonctionnaires qui fait/défait les élections est, par définition, constituée de Français. Ils sont vissés sur leurs acquis et même le FN ne pourra jamais s'attaquer à eux.
Le vrai problème est que notre modèle de société fonctionne avec d'un côté une rationalisation extrême de la production (agriculture, industrie), et de l'autre une énorme majorité d'emplois bidons ou de pur confort, simplement pour occuper les gens.
Regardez l'évolution de la productivité d'un mairie sur les trente dernières années. On y rend plus ou moins le même service (modulo les besoins et le travail que l'administration se crée elle-même), et malgré les outils informatiques le nombre de personnes n'a cessé d'y augmenter. Comparez à l'évolution de la productivité d'un agriculteur.
Tout cela n'a que peu à voir avec les étrangers installés en France.
Rédigé par : Alex paulista | 15 mars 2011 à 22:22
@Franck Boizard
"Le FN ne résout rien ? Et si c'était faux ?"
Le FN ne résout rien ! C'est vrai !
Non pour des raisons de programme étique sur plusieurs plans, mais pour des raisons d'éthique.
On ne résout rien en se repliant sur soi. En fermant la porte aux autres. En faisant du protectionnisme. En jouant sur les peurs ataviques larvées dans tout Gaulois qui a peur que le ciel lui tombe sur la tête.
Si le FN a le mérite d'être un amplificateur de l'expression d'un mal-être ambiant, il n'en est pas pour autant le remède et ce pour la raison que je viens d'indiquer plus haut.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 15 mars 2011 à 14:30
@ Alex
Je ne dispose pas du temps nécessaire pour vous répondre comme je le souhaiterais.
Permettez-moi seulement de vous renvoyer aux ouvrages des historiens sur cette période, particulièrement à celui de Henry Rousso :
Vichy: l'événement, la mémoire, l'histoire (collection Folio - Gallimard),
lequel, à mon avis est une bonne synthèse qui développe l'ensemble des éléments dont nous parlons.
Particulièrement un chapitre : "Le souvenir de l'affaire Dreyfus" qui explique comment l'antisémitisme structure l'idéologie de Vichy et constitue l'antisémitisme d'Etat qui sera au coeur de "La Révolution nationale", et plus largement un des marqueurs fondamental de la vie politique française d'avant-guerre.
Quant à votre phrase :
"Et le massacre des juifs envoyés en Allemagne l'a été en dehors de toute demande française."
S'il n'y a pas eu de la part de Vichy un projet d'extermination tel que l'a conçu et mis en oeuvre le régime nazi, il est indiscutablement acquis que :
"(...) Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français.
Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 450 policiers et gendarmes français, sous l'autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis (...)" - discours du Vel d'hiv du président J. Chirac -
Pour revenir au billet de Philippe et à la définition du mot républicain, je vous propose comme piste de réflexion ce paragraphe issu du chapitre du livre d'Henri Rousso que j'ai mentionné :
"Cet "antisémitisme d'Etat" était la négation même du mouvement séculaire qui a vu l'émergence, dans la France républicaine, des "juifs d'Etat", pour reprendre la formule de Pierre Birmaun. Il signifiait, comme un parfait négatif, le rejet de la politique d'assimilation des juifs, née de la Révolution française, mais peut-être plus encore le rejet des principes républicains dans leur ensemble, en particulier la citoyenneté."
Quant au FN de Marine Le Pen, avant de le condamner par principe et façon mécanique de parti antirépublicain, efforçons-nous d'avoir à l'esprit une notion claire, assurée et forte de ce qu'est une République, des principes qui la constituent et des imaginaires qui la portent.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 15 mars 2011 à 08:00
«Le FN ne résout rien». Voilà le nouveau slogan anti-FN à la mode après «F comme fasciste, N comme nazi».
Mais pas plus de discussion de fond.
Le FN ne résout rien ? Et si c'était faux ?
Certes, le programme économique du FN est stupide (encore plus de ce socialisme qui fait notre malheur) mais guère davantage que celui de l'UMPS que nous voyons à l'œuvre depuis trente ans.
Et si remettre la France et le fait d'être français au centre des préoccupations, c'était déjà résoudre une grande partie des problèmes ?
Le FN ne résout rien pour les élites dénationalisées (qui n'ont d'ailleurs aucun problème). Mais ce n'est pas à elles qu'il s'adresse.
Rédigé par : Franck Boizard | 15 mars 2011 à 06:10
@ Claude L
"Pétain n’a pas été choisi au hasard."
Peut-être aussi qu'il a été choisi en partie parce qu'il était un héros incontesté qui forçait le respect à l'époque. On est allé chercher un vieux gâteux de 83 ans qui entretenait de vieilles marottes conspirationnistes, consensuel et en phase avec les "Fritz", comme on les appelait en 40.
Sur ma formule ambiguë, c'est un peu d'ironie pour souligner qu'on ne peut pas faire abstraction du contexte de soumission et de défaite humiliante dans lequel était la France.
@ Jean Reffait
Sur le Brésil, les années 68-69 sont un tournant dans la dictature militaire. C'est le moment de l'AI5, directement copié de ce qu'a fait la France à Alger. Plus intéressant encore que les origines basques de l'un d'eux, la plupart de ces généraux ont été formés en France, à l'École de Guerre.
Je réagissais à la phrase de Jean-Dominique "celui qui dispose d'une culture politique y retrouve tous les ingrédients du fascisme politique". Ce que je veux montrer, c'est que la reprise de saveurs totalitaires n'est pas l'apanage du FN et concerne aussi l'UMP de Nicolas Sarkozy, qui avait repris fièrement ce slogan en 2007.
Sur Pétain, je suis moins spécialiste. Mais la Cagoule, elle a concerné pas mal de monde qui finance l'UMP. Jusqu'à des très proches de François Mitterrand, il me semble, quand ce ne sont pas les mêmes de chez L'Oréal.
Vous avez un grand âge, et je vous félicite de votre clairvoyance, mais tout le monde n'a pas votre chance et vous n'êtes pas dans le contexte de l'époque. Il y a une réalité, c'est que la France a perdu piteusement en 1940 et a dû composer avec l'ennemi dont elle ne connaissait pas encore la barbarie. Mettre au même niveau Pétain et des dictatures sanguinaires auto-proclamées, c'est oublier un "détail" de l'histoire que je tenais juste à rappeler.
@ Véronique Raffeneau
Le contexte, chère Véronique, le contexte. Dans cette situation il a été bien commode de trouver un responsable qui complaise à l'occupant. Et le massacre des juifs envoyés en Allemagne l'a été en dehors de toute demande française.
Sur le FN, je ne crois pas que son propos soit toujours fondamentalement raciste comme beaucoup le soulignent un peu facilement.
Il s'agit plutôt d'un racisme social, que même certains arabes peuvent ressentir. C'est pourquoi le FN a de plus en plus de succès car il incarne un ras-le-bol primaire.
Voter FN ne résout rien, mais pour certains dont la situation ne peut pas tellement empirer, ça soulage.
Rédigé par : Alex paulista | 14 mars 2011 à 20:55
@Patrick
"Heureusement que le Conseil constitutionnel, la justice, nos institutions et la presse veillent sur notre état républicain."
Houlala, faut mettre vos tablettes à jour... ça c'est dans les textes, dans la réalité il en est tout autrement, j'ai même l'impression que c'est le contraire.
La presse, bof, même pas besoin d'en parler.
La justice et nos institutions ? ha bon... vu le nombre de scandales, de dysfonctionnements, de corporatisme et de renvoi d'ascenseur et autres sièges dorés, n'en parlons pas non plus...
Reste le Conseil constitutionnel... ça se réforme une constitution, avec un congré du parlement bien à la botte, c'est comme si c'était déjà fait... et ça c'est déjà vu.
En France et comme dans n'importe quelle démocratie.
Quant à l'actuel CC je me demande s'il est vraiment indépendant de toute influence et si la constitutionnalité des lois est vraiment son seul objectif.
Non, le FN a de beaux jours devant lui... hélas !
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 14 mars 2011 à 18:27
Bonjour M. Bilger,
Marine Le Pen n'est certes pas Jean-Marie, elle ne profère aucun propos ouvertement antisémite, ni même raciste, ne fait pas de la Seconde Guerre mondiale son fonds de commerce. J'ai même entendu, mardi dernier sur Canal, Me Kiejman se remémorer avoir connu Marine Le Pen lorsqu'elle était avocate commise d'office à la défense d'étrangers en situation irrégulière et affirmer qu'elle se "battait comme une lionne pour leur éviter l'expulsion".
Mais le F. N. a-t-il pour autant changé? Le discours en apparence plus républicain de Mme Le Pen recouvre un programme qui n'a pas été rénové, reposant sur la tradition de l'extrême droite française depuis les années 30 à peine expurgée de sa dimension antisémite. Les militants F.N. ont-ils changé?
Le parti a simplement gagné un électorat nouveau regroupant ceux qui ont perdu toute confiance dans la classe politique de droite, comme de gauche. Les déçus du sarkozysme sont séduits par ce F.N. vaguement "relooké" d'autant que le pouvoir depuis 2007 au travers de la politique sécuritaire, des débats sur l'identité nationale et à présent sur la laïcité, a permis de décomplexer ceux qui n'auraient osé se tourner vers l'extrême droite. A gauche, le P.S. se discrédite avec ses primaires qui détournent l'opposition de son rôle naturel au profit de la multiplication des ambitions personnelles et des égos surdimensionnés des uns et des autres. Gauche et droite font l'un et l'autre le lit du F.N.
Je pense que si diaboliser ce parti est inutile, le banaliser serait périlleux pour les valeurs de la République, en particulier pour la fraternité, mais aussi pour l'égalité des citoyens devant la loi, quant aux libertés déjà bien égratignées, je n'ose pas y songer.
Rédigé par : Ludovic | 14 mars 2011 à 18:21
Heureusement que le Conseil constitutionnel, la justice, nos institutions et la presse veillent sur notre état républicain.
Alors, le FN au pouvoir (1 chance sur 1000)... ses actions seraient très limitées par nos sages.
Rédigé par : Patrick | 14 mars 2011 à 14:49
Quoi ! ces gouvernements incapables de
prendre une décision face à un psychopathe
qui a pris le pouvoir par la force et qui
massacre sa population devraient savoir
ce que représente une république...
Et en proposant un débat concernant la
place d'une religion ils cautionnent tous
les comportements psychotiques.
Conjuguons le verbe "dériver" à la troisième
personne du pluriel en essayant de visualiser vers quoi ?
Rédigé par : calamity jane | 14 mars 2011 à 14:12
Marine Le Pen est à Lampedusa, pour s'informer, ce dit-elle, de la situation et des moyens d'y porter remède.
On peut dire que c'est de la politique au sens le plus tacticien du mot, et que c'est surfer sur le malheur pour des fins électoralistes (nous sommes à 6 jours d'une élection).
Ceci étant, l'empressement des Joly, Duflot, Hulot et Mamère à brandir la menace nucléaire après le désastre terrible qui frappe le Japon vous a aussi quelque chose d'ignoble qui, décidément, ne grandit pas la France.
Les uns et les autres ont au moins en commun de jouer sur les peurs, fondées ou non, et d'en faire leur profit.
Qui est républicain ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 14 mars 2011 à 13:45
@ Alex paulista
N’oubliez pas, tout de même, que le début du XXe siècle, en France, était caractérisé par un très fort courant d’extrême droite. Celui-ci a profité de l’opportunité du traumatisme de la guerre pour prendre le pouvoir et opérer la révolution nationale (ce qui, me semble-t-il, n’avait pas été demandé par les Allemands). Pétain n’a pas été choisi au hasard.
J’espère qu’il n’y a pas que les collectionneurs de timbres pour se souvenir, preuve à l’appui, que la République a été abolie au profit de l’Etat Français.
« n'aurait pas forcément déporté des juifs par plaisir »... Votre formule est pour le moins ambiguë, et frise le lapsus.
Rédigé par : Claude L | 14 mars 2011 à 11:58
@Savonarole,
"Il n'y a pas eu de Franco ni de Salazar dans l'Histoire de France, inutile d'aller les chercher à la rescousse pour étayer une thèse fumeuse."
Voilà bien là une réflexion fleurant bon le nombrilisme français.
Si Salazar et Franco ne vous disent rien, il n'en est pas de même pour les français d'origine hispanique ou portugaise.
Comment croyez-vous qu'on monte dans les sondages ? En ratissant large.
Il ne faut rien négliger quand on va à la pêche aux voix. Les mailles du filet doivent être serrées, il n'y a pas de quota en matière d'urne, une voix est une voix.
Quant à Pétain, Laval et Darlan, il existe encore des français nostalgiques, plus que vous ne le pensez. Même s'il faut aller les chercher dans les maisons de retraite ou parmi les anciens combattants ! Et j'en connais dans la magistrature, la police ou l'armée, même dans la fonction publique...
Ces gaulois de souche n'osent pas l'exprimer tout haut, mais dans le secret de l'isoloir, il y a des glissements de bulletin qui s'opèrent en silence.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 14 mars 2011 à 11:54
Le FN joue le rôle qu'on veut lui faire jouer, si commode pour tous les autres partis : incarner l'antéchrist politique pour mieux permettre aux autres partis de faire valoir, par contraste, leur désirabilité.
A une époque où les électeurs remettent en question leur représentation politique et rechignent de plus en plus à confier leur suffrage aux partis dits "de gouvernements", l'existence d'un "danger" fasciste qu'incarne le FN est l'un des derniers arguments dont ces derniers disposent pour légitimer un vote à leur profit.
Chantage à l'abomination fictive.
Le FN, disons-le au passage, est parfaitement complice de ce jeu de dupe puisqu'il en tire le principe même de son existence. Il n'existerait pas si le système n'avait besoin d'un diable de service pour assurer sa propre promo.
Personnellement, j'ai cessé de croire au grand méchant loup. Et quand on m'en désigne un d'office, à grand renfort de sondages plus ou moins bidonnés, j'ai tendance à me méfier.
Rédigé par : Julien | 14 mars 2011 à 11:36
Monsieur,
J'interpelle ici Monsieur Alex Paulista qui m''avait habitué à plus de pondération et à plus de précision.
Le lien qu'il nous signale sous sa signature conduit à un article brésilien rappelant la dictature (1969) mais qui dura bien après (1973 - crise pétrolière) et spécialement sous la férule du général Emilio Garrastazu Medici (de mère d'origine italienne et de père basque d'origine, ce qui est intéressant). La main de fer de la dictature se ressentait à tous niveaux. On engloutit alors des millions de cruzeiros (je cite) pour refaire une beauté à ce totalitarisme dont le slogan multi répété fut "Brasil, ame-o ou deixe-o" ("Brésil, aime-le ou quitte-le"). Monsieur Paulista tente ainsi de nous démontrer que le venin est de tous les pays et se retrouve dans le crochet de tout reptile s'étant emparé du pouvoir du peuple . Belle consolation ! Nous ne sommes pas ici, si j'ai bien compris, en train de décerner des bons points de slogans dictatoriaux, comme l'un de vos commentateurs a eu l'élégance d'en accuser le "patriarche" que je suis, à propos d'un autre sujet. Que le Front National se serve de cette expression et qu'avant lui, les dictateurs de toute la planète s'en soient servis en appui de leurs atrocités, voici qui nous fait une belle jambe... Le père Le Pen qui vouait à Jeanne d'Arc la vénération que l'on sait (peu inquiété par le fait qu'il était l'un des deux bretons un peu connus à vouer ce respect à la Pucelle - l'autre étant Gilles de Rais...) balançait ce slogan sans droits d'auteur. On le reprend à présent après l'avoir laissé reposer dans la corbeille au linge sale-mais-qui-peut-encore-se-porter !
Quant à Pétain,vous êtes d'une indulgence renversante. Dire qu'on est allé chercher le vieux maréchal de 83 ans de force, comme une sorte de Cincinnatus-post-Verduno, alors que tous les auteurs sérieux et il y en a beaucoup et non de moins attachés que vous à défendre la mémoire du vieux soldat rapportent, Jean-Raymond Tournoux en
tête, qu'il était très proche, avant la Guerre de 1939-1945, de la Cagoule, qui allait continuer, après l'Algérie et l'O.A.S. à infiltrer les cadres de l'armée, et dont l'un des plus notables est... au Front National ! Ce n'est pas Pétain qui aurait sursauté d'horreur si on avait dit un mot contre la république. C'est avec la Cagoule, les modérés de plus-que-droite, le PSF (Alibert, Ybarnegaray ) qu'il gouverna. Et dès longtemps il était le conseiller catastrophique des pouvoirs publics quant à la stratégie française. Il fallut le Front Populaire et des gens comme Pierre Cot, pour réarmer ! C'est un comble qu'on trouve, à cette époque, tandis qu'Hitler fabriquait sa formidable machine de guerre, le vieux maréchal entortillé dans Verdun et une assemblée élue de gauche voter les crédits pour accélérer les fabrications d'armement françaises notamment en ce qui concerne l'aviation et les chars ! Trop tard, hélas ! On a marché cul par dessus tête dans l'immédiat avant-guerre et Pétain menait le bal de son côté. J'ai deux ans de plus que lui lorsqu'il est enfin venu s'agripper au pouvoir. Croyez-moi: je ne m'imagine pas allant serrer la main d'Hitler à Montoire, ni supprimer la franc-maçonnerie (deux décapités à la hache), ni devancer le Führer en ce qui concerna la législation anti juive. Celui qui m'a élevé, et qui portait des étoiles aussi, sait, dans sa tombe, que personne dans notre lignée ne tomberait dans une ignominie pareille. Relisez mieux, Monsieur Paulista, les bons auteurs et non point les jérémiades sur le vieillard de l'Ile d'Yeu. Contre la peine de mort dans tous les cas, je suis heureux qu'on l'ait laissé finir ses jours tranquille. Mais combien ont été passés par les armes pour lui avoir obéi ? Que le FN ne respire que par "travail, famille, patrie", trois fort beaux termes qui séparément ne me gênent pas, c'est son affaire. Le reste est dans mon commentaire précédent. Je vous remercie, Monsieur Paulista, si vous m'avez lu jusqu'ici, tout simplement de l'avoir entrepris et mené à bonne fin !
Rédigé par : Jean Reffait @ M. Alex Paulista | 14 mars 2011 à 11:23
Dernières heures de relecture !
Emission de la 5 : FN..
http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1662
Rédigé par : Crepublic | 14 mars 2011 à 11:02
@Aïssa
De retour du bled ?
Bienvenue au fils prodigue :-D
Très bon commentaire, vos vieux amis ressemblent aux personnes que je rencontre.
Parmi ces mécontents, aucun facho, aucune raciste, aucun de la France d'en haut, mais ils ont tous un point commun, ils commencent tous à devenir "la France d'à côté".
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 14 mars 2011 à 10:37
@JPLedun
Ce genre de message est fréquent sur tous les sites, qu'ils soient politiques, commerciaux, ludiques ou personnels.
Le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils actualisent.
Et ils ne sont pas les seuls. Quand je vois que les réformes s'autoréforment toutes seules, que certains changent de discours et de programmes comme de chemise en fonction des sondages, je me dis qu'on est mal barré pour sortir du marasme actuel.
Et je reprécise, si nécessaire, que le FN est le plus mauvais remède au mal.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 14 mars 2011 à 10:28
"En prison, pour médiocrité !", c'est à Montherlant que l'on pense lorsqu'on lit la littérature du FN et de ses représentants. Tout n'est pas à jeter, mais Bon Dieu, quelle médiocrité...
Continuer en 2011 à évoquer le fantôme de Pétain, Laval, Darnand, n'est plus de mise. Et il est encore plus cornichon d'aller chercher Salazar pour fustiger le FN.
Il n'y a pas eu de Franco ni de Salazar dans l'Histoire de France, inutile d'aller les chercher à la rescousse pour étayer une thèse fumeuse.
Afin que nul ne meure idiot, il conviendrait de se souvenir de quelques faits :
- 1933 : Salazar, en pleine hystérie nazie, inaugurait la synagogue de Tomar (une des plus vieilles d'Europe, dont l'Etat portugais avait décidé la restauration).
- Le Colonel Humberto Delgado surnommé "mains moites", était un illustre crétin qui s'est pris pour Challe-Zeller- Jouhaud à lui tout seul... Un Oufkir au rabais.
- La "Révolution des oeillets" fut une gentille pantalonnade digne des chars fleuris du carnaval de Nice. Les virils soldats juchés sur les tourelles étaient les mêmes qui avaient détalé devant les rebelles du FRELIMO au Mozambique, puis Guinée Bissao, et Angola.
- L'indépendance de ces territoires fut acquise sans sourciller et avec un soulagement non dissimulé des Portugais : "demandez-nous l'Indépendance !" était une blague courante dans les rues de Lourenço Marques, au Mozambique, ou j'ai vécu cinq ans...
- En 1974 : l'ouverture des prisons de la fameuse police secrète, la PIDE, fut une déception pour nombre de nos intellectuels de gauche germanopratins : pas grand-monde....aucune bousculade pour en sortir...
(Pour qui s'intéresse à ce courageux peuple portugais, on peut lire Dominique de Roux, un ami du Général Spinola. Et aussi "Histoire des Juifs Portugais" (Carsten L. Wilke), qui étudie l'Inquisition au Portugal - rien à voir avec l'Inquisition espagnole - dont le point culminant fut la décision inattendue du Marquis de Pombal de brûler l'Etat Civil portugais, afin d'éradiquer toute forme d'antisémitisme...).
Rédigé par : Savonarole | 14 mars 2011 à 10:18
@ Alex
"Pétain n'aurait probablement été qu'un vieux papy honorable si on ne lui avait pas donné cette responsabilité écrasante et n'aurait pas forcément déporté des juifs par plaisir si les Allemands ne l'avaient pas demandé."
Ce n'est pas le sujet, mais quand même.
Il est indiscutablement acquis pour les historiens que ce qui a structuré en autres l'idéologie de Vichy est l'instauration d'un antisémitisme d'Etat.
Par exemple, la loi du 3 octobre 1940 qui instaure un statut des Juifs a été élaboré d'une façon autonome en dehors de la demande et de la pression de l'Occupant.
"Article premier - Est regardé comme juif, pour l'application de la présente loi, toute personne issue de trois grands-parents de race juive ou de deux grands-parents de la même race, si son conjoint lui-même est juif". Le statut des Juifs promulgué en 1940 l'a été en dehors de toute demande allemande.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 14 mars 2011 à 09:51
Bienvenue Aïssa.
Merci Pierre-Antoine.
Premier clic, première pépite.
Voilà ce que vous pouvez lire si vous cliquez sur "Budget-Economie" du programme FN :
« Cette partie du programme du Front National est en cours de réactualisation.
Merci de revenir dans quelques jours. »
Voilà des mesures simples á appliquer...
Rédigé par : jpledun@Pierre-Antoine et Aïssa | 14 mars 2011 à 09:11
Aux Reffait père et fils
Je ne porte pas Pétain dans mon cœur mais je suis toujours un peu énervé quand on diabolise à outrance ce héros de la Grande Guerre qu'on est allé chercher à 83 ans et qui a dû composer avec les Allemands après une défaite militaire. Pétain n'aurait probablement été qu'un vieux papy honorable si on ne lui avait pas donné cette responsabilité écrasante et n'aurait pas forcément déporté des juifs par plaisir si les Allemands ne l'avaient pas demandé. Pensez à nos hommes politiques du même âge qui commencent déjà à sucrer les fraises.
Sinon, vous qui discréditez le FN sur la base de slogans, "la France on l'aime ou on la quitte" repris par Sarkozy en 2007, ça évoque quoi, pour vous ?
Pour aider à la mémoire, un lien sous mon nom.
Car le FN pourra rétorquer la même chose que l'UMP qui disait que ce n'était pas parce que ces mots avaient été employés par des fachos qu'on ne pourrait pas les utiliser.
Rédigé par : Alex paulista | 14 mars 2011 à 02:03
Si la France était encore une Monarchie, poseriez-vous cette question, cher PB de savoir si le FN est ou non républicain? Vous le voyez, dès le départ, vous énoncez mal l'interrogation. Il existe l'équivalent du FN légal et autorisé en Hollande, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Suède … Ces «FN» sont-ils républicains? Ce serait drôle (et pas contradictoire cependant): républicain en pays monarchique … La République s'oppose historiquement à la Monarchie de droit divin ou autre, constitutionnelle par exemple, impériale encore, à laquelle on a associé l'illégitimité voire la tyrannie. C'est l'Histoire qui fut ainsi et il faut en prendre acte … Mais, autre question, qu'en est-il de la Chine, qui est une République, elle? Qu'en a-t-il été de l'ex URSS, République de même? Et plus globalement, qu'en est-il de ces Républiques du Gabon, d'Algérie, de Corée du Nord et j'en passe?... Je gage que si vous n'aviez le choix de vivre qu'entre Pyongyang capitale d'une République ou l'extrémisme de droite est interdit et pourchassé et Amsterdam, capitale d'une Monarchie où ce même extrémisme est autorisé et fait le plein de voix, vous n'hésiteriez pas une seconde et choisiriez le septentrion de notre belle Europe … Mais je vous charrie, là, mon cher, et même si j'ai raison ci-dessus, je sais bien que sous ce mot République, vous induisez des principes de droit fondamentaux et universels au premier chef desquels celui de la liberté d'expression. La vraie question demeure cependant: Qu'est-ce que la République? Vaste question, n'est-ce pas? L'antique République romaine était-elle une République? Je ne le crois pas. Elle en avait les apparences, elle en a posé certains premiers principes, mais elle était loin du compte in fine. De même la nôtre aujourd'hui, est-elle République? Oui en principe. Mais en réalité?... Il faut imaginer et croire que la République n'est pas finie, je veux dire figée, aboutie et qu'elle est une conquête de chaque instant ou même le FN au même titre qu'un quelconque parti monarchiste qui existe en France ou ces partis d'indépendance de la Corse ou de la Bretagne ou du Pays Basque qui existent non moins a droit de cité, c'est-à-dire son droit dans la Cité.
Quant à Radio-J, je n'ai pas connaissance qu'elle soit une radio de service publique et tenue en cela d'accueillir toutes les représentations politiques de notre pays. Les propriétaires (institutionnels ou individuels) de cette radio ont tout à fait le droit de choisir leurs invités, je ne vois pas à cet endroit où serait une quelconque indécence que vous semblez évoquez. Frédéric Haziza est libre de démissionner s'il s'estime lié et trahi au sein de cette radio quant à ses choix éditoriaux, personne ne lui en fera grief … Il faut être raisonnable, cher PB, ce n'est pas parce qu'on s'adresse au public qu'on est ouvert à tous les vents, si j'ose cette expression. L'inverse vaut également. On a reproché à Elle, ce magazine, un portrait de Marine Le Pen dans ses pages. On marche sur la tête en notre beau pays … Elle fait ce qu'il veut, point barre, il est libre, c'est ça la République de même qu'est libre Radio-J et c'est encore à cet endroit la République.
Sur la montée du FN dans les sondages et la réalité populaire, l'avenir proche nous en dira davantage, je pense … Personnellement, je suis chaque jour plus étonné et amusé de constater que des vieux amis d'enfance, Français de souche s'il en est, avec qui j'ai fait les 400 coups et plus, voteront Marine aux prochaines élections. De vieux copains et copines, on se marre quand on en discute lors de rencontres fortuites … Moins racistes qu'elles et eux, ça n'existe pas, j'en témoigne. Mais quoi?! qu'est-ce qu'il se passe? leur demandè-je à chacun; pourquoi tu votes FN maintenant? La réponse: Ils me dégoûtent. Toujours la même réponse, cette réponse: Ils me dégoûtent. Tous! Mais qui ce «ils»? Les autres, tous les autres, droite et gauche confondues et même les extrêmes gauches et les autres Verts et Ecolos dont ils sentent bien que c'est pareil que ceux-là. J'interprète ça comme: Le merdier, oui, alors à ciel ouvert, qu'on en crève tous, pas quelques-uns seulement, pas toujours les «petits», les sans-rien, ceux qui triment tels des chiens pour à peine vivre décemment et surtout nourrir et gaver la panse de quelques-uns, toujours les mêmes … Je n'ai pas grand'chose à leur répondre si ce n'est que 26 ans après, les Restos du coeur font florès et des millions de gens en France, Français ou immigrés d'il y a longtemps ou d'hier peinent à vivre et à trouver ou retrouver en leur vie, en leur quotidien, la réalité des grands et universels principes de la République. Serait-ce la République de quelques-uns seulement, cette nôtre République? C'est là qu'il faut s'interroger gravement. Je leur pointe les risque du nationalisme, de la guerre, etc. Ils me répondent: Qu'elle crève cette République quasi privatisée, je n'y ai pas mon compte, je n'y ai pas mes droits, ma dignité, je n'y ai rien que des mots et des déclarations de principe, de belles déclarations de principe, mais ça ne me nourrit pas, ça, ça ne me satisfait pas, ça ne rend pas meilleure ma vie, celle de ma famille, etc. Je retranscris, n'est-ce pas, mes vieux amis d'enfance ne sont pas des intellectuels, ils disent ces choses mais dans le langage qui était à peu près le nôtre quand on était gamins et gamines dans nos quartiers, toujours le même, simple et merveilleux langage …
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 14 mars 2011 à 00:20
Monsieur,
J'aurais pu signer sans réserve le texte de Monsieur Claude L.. De même, et on s'en étonnera moins, suis-je d'accord avec l'approche nouvelle et sérieuse de Jean-Dominique parce qu'appuyée sur une étude de textes du Front National dont la pensée, selon l'auteur, est aussi stupide que l'expression est intelligente.
Je puis simplement apporter ma petite pierre à la construction du barrage contre cette absurdité galopante et qu'on saura nous montrer demain qu'elle peut être triomphante.
D'abord, les Français, et ils ne sont pas les seuls dans l'Humanité (dont je fais partie à l'inverse de l'un de vos commentateurs) ne savent plus ce que signifie la république. Celle de Valmy est passée avec les anciennes
musiques, celle des Ateliers nationaux de 1848 aussi, celle de la Commune de Paris et celle de la belle législation qui a fait de notre pays un exemple pour le monde et dont le mode garde le souvenir, aussi. Qui aurait posé la question de la monarchie sous Henri IV ou sous Louis XIV ? Ca allait avec le temps, comme-ci comme-ça, mais ce n'était pas le motif des mécontentements.
Il y a plus de république dans des monarchies constitutionnelles néerlandaise ou suédoise que dans la nôtre actuellement. Alors le FN en plus
ou en moins, quand on a déjà tout soldé ou presque...
Je voudrais en second lieu faire observer, car j'ai bien connu ce pays et ses colonies, le morne exemple du Portugal. Jamais, depuis que Machado l'a appelé pour relever les finances publiques ni après lui lorsqu'il a dû laisser la place (maladie) à Caetano, Salazar n'a touché au terme de "république portugaise". Le buste inspiré de notre Marianne figurait toujours sur les timbres-poste et jusqu'en bonne place, dans la salle d'honneur du premier Régiment d'auto-mitrailleuses de la garde personnelle de
celui qui ne se voulait que Premier ministre, sous un Président potiche désigné par lui. Au moment de la Révolution des Oeillets (1976), lorsque la chute du fascisme (parti unique, svp !) et des syndicats remplacés par des corporations (merci à Jean-Dominique de permettre le rapprochement entre le Salazarisme et le FN), avec environ 60% d'analphabètes, le Portugal était le pays le plus illettré de toute l'Europe, celle de l'Est incluse ! J'avais
remarqué que même les allumettes étaient importées. Ce n'est pas une telle technologie qui obligeait à les importer ...
J'ai donné une conférence peu après la révolution des Oeillets à Lisbonne.
M'y assistait une jeune femme qui était, peu avant, sortie de la prison (repaire de le PIDE, équivalent de la Gestapo au Portugal) de Recife, avec, tenez-vous bien, les deux seins coupés à ras... Voici ce que l'homme qu'admirait Valéry Larbaud savait faire et aussi faire assassiner, cadavre retrouvé sur une route, le général Delgado, qui avait eu le malheur de se présenter contre le candidat de Salazar à la Présidentielle. La misère y était peu agressive quand on venait d'Espagne où Franco, dans le genre, faisait pire. Le redressement portugais est né de la démocratie et du fait que c'est à cette sauce-là que le peuple s'arrange de la république.
Alors, que le FN soit républicain ou non, qu'importe. Le résumé de son programme évoque et Pétain et Salazar. Cela ne vous suffit-il pas ?
Rédigé par : Jean Reffait | 13 mars 2011 à 23:19
@JPLedun
Demandez le programme... le voici
http://www.frontnational.com/?page_id=504
En plus, il se présente sur une très belle présentation... de quoi permettre à ceux qui n'ont pas trop le temps ou les capacités de réfléchir, d'aller directement là où ils ont envie d'aller chercher des arguments pour se convaincre de voter FN.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 13 mars 2011 à 23:10
Le FN est-il républicain ?
Mauvaise question !
La bonne question est celle-ci :
Le FN est-il la solution ?
Le FN est la conséquence du comportement d'hommes et de femmes de pouvoir, de droite comme de gauche, plus préoccupés de leurs privilèges et leurs intérêts personnels que des aspirations de la France d'en bas. Ils sont encouragés par des intellectuels de tous bords, essayant parfois avec succès de ramasser quelques miettes tombées de la table des maîtres.
DSK, enfermé lui aussi dans le même système, dans l'interview complaisante qui lui a été consacrée aujourd'hui (Dimanche+ sur Canal+), prend l'exemple du médecin donnant des médicaments et conseillant au patient de changer de comportement.
Mais si le patient ne change pas de comportement, le mal reviendra, dit-il dans son exemple.
Je ne suis pas sûr, à l'avoir écouté et vu dans ce reportage, que DSK soit le bon messie attendu pour poser le bon diagnostic dénonçant le mauvais comportement à changer.
Pour en douter il suffit de compter le nombre de bouteilles de champagne et de le rapprocher du nombre de convives présents à son anniversaire.
Son conseil est néanmoins excellent, mais quel homme ou femme de droite ou de gauche osera regarder la réalité en face, non seulement pour dénoncer les injustices sociales et les privilèges exorbitants acquis sur le dos des "petites gens", mais pour mettre en oeuvre les bonnes mesures.
Le FN n'est que le porte-voix du cri de souffrance des déçus de la démocratie.
Le FN est-il la bonne solution face au tsunami social qui se pointe à l'horizon des démocraties occidentales ?
C'est le pire remède et pourtant on a l'impression que c'est voulu ! Par quel docteur Folamour ?
Et je ne suis pas du tout anarchiste.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 13 mars 2011 à 23:03
M. Reffait.
Rendons donc public le programme du FN.
Et pas seulement pour les initiés.
A la seule lecture de votre défrichage sur les idées centrales de ce parti, passerait vite l'envie de certains de partir dans cette voie-là...
A mon avis.
Rédigé par : jpledun | 13 mars 2011 à 21:31
Le Front National est républicain
Pourquoi cette question ? Sans remettre aux origines les hommes du gouvernement; y compris Notre Seigneurie il proviennent pour certains d'Occident; base du Front National avec 30 députés ! Sont-ils anti-républicains pour autant ?
La question devrait-être posé aux citoyens français de:
Toulon 168 000 habitants. Jean-Marie Le Chevallier est élu maire de Toulon de 1995 à 2001. Hubert Falco, alors Démocratie Libérale soutenu par l'UMP, succède à Jean-Marie Le Chevallier à partir de 2001.
Vitrolles, 37000 habitants, 1995 à 2002. C'est l'absence d'alternative à gauche ou à droite qui laisse la place à la réélection de Catherine Mégret en 2001. L'élection est annulée par le Conseil d'Etat et le candidat divers gauche Guy Obino est élu en 2002 et réélu en 2008.
Dreux de 1977 à 1998, 32000 habitants, Jean-Pierre Stirbois arrive en tête des suffrages au 1er tour du scrutin. Entre les deux tours, la liste FN fusionne avec la liste RPR, menée par Jean Hieaux, qui deviendra maire. La droite locale voit donc le FN comme une force d'appoint lui permettant de l'emporter sur la gauche, à la mairie depuis 1977.
Marignane, 33000 habitants, de 1995 à 2008 était soutenu par l'UMP, jusqu'à la préférence du soutien du candidat divers droite Le Dissès.
Orange, 30000 habitants, de 1995 à nos jours, Jacques Bompard FN est soutenu par l'UMP , désormais affilié au MPF de Philippe de Villiers, il est réélu pour son troisième mandat.
Serait-il anti-républicain, ses habitants aussi, seraient-ils "structurellement antisémites, racistes et hors du champ républicain" comme le prétend Arielle Shwalbe... ET NKM dont je n'apprécie pas dans sa déclaration particulièrement son intelligence contrairement à vous ainsi que Wauquiez et les autres... Se sont-ils trompés de porte, devraient-ils postuler au PS, comme nombre de candidats conseillers généraux refusant leur étiquette identitaire. Ce n'est pas nouveau mais cela prend des proportions inquiétantes à l'Union des Moutons de Panurge !!!
C'est une insulte caractérisée envers nos concitoyens, une diffamation anti-républicaine grave à leur encontre.
Je ne loge dans aucune municipalité citée et je ne saurai donc apporter une critique objective contre la politique FN menée à la place de mes concitoyens, néanmoins, l'attitude raciste, antirépublicaine, diffamatoire des lobbys et certaines associations juives de France n'est plus à démontrer qu'ils en fassent un parti démocratique pour se mesurer à la sanction des urnes.
OUI M. Bilger cette réprobation anti-républicaine est aisée et par trop facile ! Elle n'exclura pas un débat démocratique gênant au demeurant pour certains.
Car la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 13 mars 2011 à 20:24
Repousser le FN parce qu'il ne serait pas républicain est évidemment un argument d'une grande faiblesse.
Le FN ne prétend pas être républicain. Son programme est limpide : la république n'y est évoquée que négativement (République fiscaliste, République bananière, ripoublique), l'adjectif "républicain" n'existe pas. Il y substitue les concepts de France ou de Nation.
Un parti peut-il être exclu de la confrontation démocratique au motif qu'il ne serait pas républicain ? Evidemment non et la notion même de république doit pouvoir être mise en débat dans la démocratie.
Plus significative est la lecture du programme du FN, notamment sur certains aspects culturels et intellectuels, qui sont une référence quasi-inchangée au pétainisme. Nous pouvons passer sur les vieilles obsessions de l'extrême-droite française : le cosmopolitisme et la franc-maçonnerie qui reviennent inlassablement dans le texte comme source du Nouvel Ordre Mondial, ce fantasme des conspirationnistes. C'est presque du folklore. Plus intéressantes sont les politiques envisagées en matière de libertés publiques, d'association et d'expression. La liberté d'expression façon FN s'entend très encadrée au nom de l'intérêt national : les journalistes seraient soumis à un code de déontologie qui leur imposerait de veiller à ne pas dévier de l'intérêt national, concept vague qui permet au final toutes les censures. La politique culturelle du FN vaut également le détour, tendant à définir l'art (l'art véritable est figuratif, il est de facture traditionnelle, le rap ou la techno ne sont pas des expressions musicales). Un long paragraphe sur le développement du chant choral achève de nous replonger dans les années 40. Seule cette forme d'art peut être soutenue par les politiques publiques. Une petite cohorte d'auteurs dramatiques inconnus mais proches de cet idéal national seront imposés au Festival d'Avignon et sur les scènes publiques, faute de quoi les subventions disparaîtraient. Enfin, tout ce qui ne converge pas vers l'idéal national est qualifié de lobby, terme qui permet d'en préconiser l'interdiction. Avec la résurrection d'une vieille antienne de Vichy, les corporations professionnelles par métiers, avec patrons et salariés, contre les syndicats.
Du point de vue des étrangers, le programme du FN est clairement raciste, sans l'ombre d'une ambiguïté. L'étranger, même anciennement installé en France, est illégitime en France et doit partir. La démographie des étrangers menace l'identité française (ce que toutes les statistiques contredisent) tandis que l'islam, sous sa forme la plus modérée, reste un mal absolu, sans prise en compte des pratiques très relâchées de plus de 80% de musulmans.
Enfin, s'agissant des juifs, la rédaction est habile : le programme n'hésite pas à citer favorablement plusieurs auteurs juifs morts mais les mots juifs, judéo ou israélites n'existent pas. En revanche, lorsqu'un auteur juif vivant est cité, c'est avec le qualificatif de cosmopolite ou de mondialiste. C'est assez malin pour permettre aux juifs anti-musulmans de se reconnaître dans la défense d'une France Très Chrétienne à l'ombre de laquelle ils peuvent espérer vivre sans qu'on les embête. Nous savons par ailleurs qu'il n'y a pas plus fervent défenseur des chrétiens qu'un sioniste patenté. Nombreux sont aujourd'hui les juifs qui pensent qu'il y aura bel et bien un électorat juif pour le FN en 2012, par haine commune de l'arabe.
Faut-il donc interdire l'expression du FN ? Certainement pas. Il suffit de lire ce programme pour en démonter assez aisément les amalgames statistiques qui ne correspondent pas aux réalités. Il résulte de cette lecture que le FN, contrairement à ce que l'on peut encore dire, ne pose même pas les bonnes questions : cela vaut la peine d'être signalé. C'est d'ailleurs un document assez curieux dans son genre : il est intelligemment écrit mais bêtement pensé. Il demeure dangereux, très dangereux, parce que derrière une expression policée et édulcorée, celui qui dispose d'une culture politique y retrouve tous les ingrédients du fascisme politique qui, de Mussolini à Pinochet en passant par Franco, ont inspiré les dictatures de l'ordre moral.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 13 mars 2011 à 18:40
Bonjour,
Petit à petit on nous donne à lire une vérité historique débarrassée de ses breloques. Ainsi la période de la "grande guerre" se résume à un pillage dont ont été victimes les boucs-émissaires alors désignés: les Juifs. L'injustice qui leur a été faite est innommable, d'autant plus si elle se résume à ça. Point donc de philosophie, de racisme, de religion, une simple cupidité transformée en vols, suivis naturellement de l'élimination des victimes.
Le pillage est-il la proposition politique du Front National? Peut- être un peu. Est-il le seul à faire cette proposition de pillage? Pas vraiment.
Sont aujourd'hui visés les riches, vaste programme, chacun étant le riche ou le pauvre d'un autre, c'est plus vaste que les seuls Juifs.
Le pillage, accès à la possession par la violence, est nettement antirépublicain. Or, la liste est assez longue des partis ou groupes qui le proposent. L'avenir est bien sombre, cette dette de 2.000 milliards d'€, il est net que personne ne veut la payer par son travail et, plus particulièrement, surtout pas ceux qui l'ont contractée. Cordialement. H. Dumas
Rédigé par : temoignagefiscal | 13 mars 2011 à 18:02
Cher Philippe,
Vous qui avez été prompt à dénoncer les travers, selon vous, de Mélenchon, vous aviez l’occasion dans ce billet de souligner que, à ce jour, c’est le seul homme politique qui a dit clairement qu’il fallait débattre avec Marine Le Pen, argument contre argument, et qui a commencé à le faire, dans un face à face chez Jean-Jacques Bourdin. Donnant de ce fait, qu’on adhère à ses idées ou pas, une leçon de réflexe républicain à l’ensemble de la classe politique dite convenable.
Vous reprochez à Besancenot de prêcher une lutte des classes qui mettrait en danger notre « démocratie tranquille ». Au-delà de votre incontestable rigueur intellectuelle et morale, vous avez là un réflexe de classe. Notre démocratie n’est tranquille que pour un petit pourcentage de nantis, dont je fais encore partie comme vous, pourcentage qui se réduit comme peau de chagrin. Je vous rappelle cet aveu d’un cynisme déconcertant de Warren Buffet en 2005 : « Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner. »
Ce même Warren Buffet qui, après avoir définitivement établi son pouvoir et sa richesse, fait partie de ces milliardaires qui cherchent à s’acheter une conscience.
Je vous rappelle que, historiquement, ce qui a servi de socle à la théorisation du fascisme, c’est le constat que le vecteur révolutionnaire n’était plus la lutte des classes, mais le nationalisme.
En ce sens, Besancenot, malgré la pertinence de son combat, n’a aucun avenir politique, mais Marine Le Pen s’appuyant, elle, sur ce courant nationaliste qui n’a rien perdu de sa vigueur, et entraînant sur son terrain d’autres politiciens mal avisés, a une capacité de séduction que mesurent les sondages actuels.
Dénoncer l’immigration, ostraciser des minorités dans une société déjà fracturée, peut faire des dégâts considérables, et permet d’éviter de regarder en face le seul réel problème de notre temps, ce « capitalisme à l’agonie » dont parle Paul Jorion dans le livre qui sort cette semaine en librairie.
Ce capitalisme qui permet aux entreprises du CAC 40, trois fois moins taxées que nos PME, de faire 85 milliards de bénéfices en 2010, pour l’unique profit des actionnaires, pendant que les Etats s’enfoncent inexorablement dans des dettes abyssales.
Ce capitalisme qui laisse la France en sous-investissement chronique mais spécule massivement sur les matières premières et les denrées alimentaires, au risque d’affamer la planète.
Il est tout de même consternant de constater que si nous sommes les derniers de la classe pour la justice ou l’éducation, il y a un domaine où nous sommes les premiers, c’est celui du salaire de nos grands patrons, pendant que la pauvreté et la précarité creusent dangereusement la fracture sociale. Expression terrible, et annonciatrice de tous nos maux.
Vous avez dit démocratie tranquille ?
La lecture des interventions précédentes m’incite à préciser qu’à l’origine, "res publica" désignait la chose publique et donc l’intérêt général. Même si cette notion a beaucoup varié depuis la République romaine, c’est cette notion qui a été reprise à la révolution, et le fondement de notre République, c’est, au-delà du principe démocratique, la priorité absolue donnée à l’intérêt général sur les intérêts particuliers.
Rédigé par : Claude L | 13 mars 2011 à 17:16
Le FN est-il républicain ?
Bonne question mais alors il faut se poser la même question pour les partis dits extrémistes comme le NPA ou, plus maintenant, mais comme a pu l'être le PCF en défendant l'Union soviétique.
Pour moi ce sont des partis politiques qui utilisent le fait républicain pour faire avancer des idées qui ne le sont pas.
Cependant ils sont autorisés par notre loi et par notre justice qui dit la loi écrite par nos législateurs. Alors ils sont donc légaux et de ce fait doivent avoir accès aux mêmes avantages et inconvénients que tous les partis politiques.
Si l'on désire combattre ce genre de partis, ainsi que les idéaux qu'ils véhiculent, bien les connaître, en les obligeant à se dévoiler, est pour moi la meilleure manière de procéder.
Rouge ou brune c'est toujours une chemise et je préfère les T-shirts ;)
Rédigé par : Surcouf dans le nid de pie | 13 mars 2011 à 14:19
1) Tout d'abord les sincères condoléances d'un de vos lecteurs... 2) Cette remarque pertinente de Goldnadel chez Taddéï : "La xenphilie, qui consiste à aimer systématiquement l'autre parce qu'il est autre est aussi stupide que la xénophobie, qui consiste à détester l"autre parce qu'il est autre". Le problème étant que la première attitude est celle de l'establishment politico-médiatique avec les conséquences que l'on sait..3) Comme le constate un correspondant de La Tribune de Genève, le tsunami de dimanche denier a fait des ravages, dans une majorité qui ne sait plus où elle est et qui dit n'importe quoi et une gauche qui ne sait plus où elle est et qui se tait en attendant le Messie...
Rédigé par : Guzet | 13 mars 2011 à 13:16
Le débat oui !
C'est le seul moyen de mettre les idées du FN en porte-á-faux.
Le reste c'est de la vraie paresse.
Les arguments feignants style : "Le FN est xénophobe, Le FN est antisémite" déversés en tombereau par le PS, (grand manipulateur de la question) depuis toujours, ont interdit le débat.
Oui maintenant c'est fini. Madame promène son c.. sur les remparts de France... Il est plus que temps de la rencontrer et de discuter des problèmes qu'elle met, á juste titre, sur la table.
UMP-PS est autre organisation carnavalesque, apportez-nous des solutions !
Débattons de tout et avec tout le monde.
Rédigé par : jpledun | 13 mars 2011 à 12:34
Je veux bien croire à la liberté de penser, j’admets volontiers les principes souverains de la République. Permettez-moi juste de rappeler un proverbe : tel père tel fils.
Pourquoi pas tel père telle fille ? A bon entendeur salut.
Rédigé par : Nour | 13 mars 2011 à 12:09
Il me semble que la mise en avant du mot "républicain" par N. Kosciusko-Morizet n'est pas ou n'est plus du tout appropriée pour éventuellement dissuader des électeurs de voter FN ou le diaboliser comme il y a quelques années.
Ce mot - si chargé d'histoire et de culture politiques au sens haut des termes - est simplement devenu un élément de langage militant fourre-tout, ordinaire et banal qui, en réalité, j'en suis la première désolée, ne parle réellement qu'à quelques-uns. Et encore pour les plus sincères.
J'ai le sentiment qu'on assiste à la même cécité qu'en 2002. Ce que les politiques, à mon humble avis, n'ont pas compris, - mais peuvent-ils le comprendre ? - est l'idée que le contrat social est rompu, et qu'il y a chez beaucoup le constat d'une absence de loyauté chez les élites engluées dans mille et une postures.
A cet égard le reproche, le ressentiment grandissant lié au soupçon d'une oligarchie surpuissante et opérant en vase clos est le terrain de prédilection sur lequel prospère le FN.
Vous pouvez bien entendu vous interroger sur le slogan "antirépublicain" adressé au FN.
Mais très honnêtement je pense que l’interrogation au sujet de ce reproche récurrent, si elle est évidemment pertinente, est à côté.
Je ne sais pas comment l'exprimer avec justesse et clarté, mais je pense que le mot républicain n'est simplement plus opérant, si ce n'est effectivement dans la bouche des professionnels de la politique et des commentateurs politiques habituellement sollicités dans les médias traditionnels.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 13 mars 2011 à 12:02
Il me semble qu'il est nécessaire de contrebattre les références pseudo-républicaines servant à ostraciser un unique parti parce que prétendument non républicain.
La République française garantit la liberté de conscience et de pensée et aucun citoyen ne saurait être inquiété pour ce qu'il pense mais exclusivement dans son expression publique dès lors qu'elle contrevient aux dispositions de la loi républicaine.
En l'espèce rien n'interdit à un parti non républicain d'intervenir dans le champ politique. A supposer qu'un parti royaliste veuille se constituer, qu'est-ce qui, au plan constitutionnel, lui interdirait de se constituer et de s'exprimer publiquement et à faire campagne dans la mesure où ses statuts répondraient aux normes fixées par la loi ? Que je sache, nombre de groupuscules "gauchistes" ou "ultra-gauchistes" se sont constitués qui n'étaient pas républicains d'inspiration ni d'objectifs !
Ce n'est donc pas le républicanisme ou l'absence de républicanisme du FN qui servira à le condamner. Ou alors, il aurait convenu de l'interdire depuis longtemps, ce qu'aucun gouvernement n'a tenté parce que rien dans ce qu'il prône officiellement ni dans son action ne pouvait être juridiquement retenu pour lancer une telle procédure d'interdiction. Son éventuel anti-républicanisme ne peut servir qu'à le caractériser dans le champ des idées politiques !
Et il reste surprenant de constater que les partis dits de gouvernement qui allèguent de leur républicanisme ont depuis longtemps cessé de l'être dans la réalité de leurs politiques. Ils sont devenus des "démocrates" au sens anglo-saxon, pour ne pas dire américain, du terme.
Dans ce contexte, le FN reste la muleta qui permet de pousser le taureau-opinion publique à s'en écarter pour voter utile, à savoir pour l'un ou l'autre des deux partis majoritaires ! Le PS en a usé et abusé dans les années 80. L'UMP tente d'en faire autant pour capter ses électeurs à son profit, comme elle l'a déjà fait en 2007. Ce n'est donc là que manipulation d'opinion et procédés de communication...
Par voie de conséquence, s'il convient de lutter contre le FN, c'est bien sur le fond de ses idées et de son programme qu'il faut le contrer et non pas en le transformant en simple "chiffon rouge" à agiter périodiquement pour tirer l'opinion publique dans tel ou tel sens au gré des fluctuations politiques...
Rédigé par : Robert | 13 mars 2011 à 12:00
« Le FN qui n'est pas républicain ? Une vérité ou une paresse ? Nommer le diable ou faire de la politique ? »
La République est avant tout une forme de gouvernement qui ne présage pas nécessairement de son caractère démocratique même si, sous nos latitudes, on a un peu tendance à une assimilation hâtive. Nous comptons en effet parmi les démocraties quelques royaumes et autres principautés, ainsi que parmi les républiques quelques sanglantes tyrannies.
Un peu de précision ne nuit donc pas en ces matières.
Tout d'abord, quel sens donnons-nous à ce qualificatif de « républicain » qui autoriserait à le refuser au parti politique désormais dirigé par Mme Marine Le Pen ?
Autrement dit, que voulons-nous dire lorsque nous disons que le FN n'est pas un « parti républicain » et qu'est-ce donc qu' « un parti républicain » ?
Voulons-nous parler de son appareil interne ou voulons-nous parler du caractère de la forme de gouvernement qu'il se propose d'instaurer si les urnes démocratiques lui étaient favorables et qui puiserait peut-être bien son inspiration dans la façon dont le Consulat issu du coup d'État du 18 Brumaire de l'an VIII (9 novembre 1799) auquel, soit dit en passant, les jacobins n'étaient pas favorables, qui s'est rapidement transformé en « Consulat à vie », lequel s'est achevé en 1804 par la proclamation de l’Empire après avoir muselé toutes les oppositions grâce à politique sécuritaire prônant le principe de précaution sous les espèces d'une pratique d'arrestation préventive (que par ailleurs ne serait pas sans pouvoir permettre certains articles de la législation actuellement en vigueur via leur interprétation un peu trop zélée), et limitant tant la liberté d'expression et de réunion que la liberté de circulation ? Autrement dit, après « Le Père la Violette », « Le petit caporal » et « Le petit tondu », « Marine Impératrice » qui fait un peu Bibliothèque rose, ou encore « La Louve » qui serait susceptible de diverses connotations ?
Et donc, d'une certaine façon, à l'image de Gribouille qui se jette à l'eau pour ne pas être mouillé, nous souhaitons restreindre dans son cas, les libertés publiques en vigueur dans notre actuelle forme de gouvernement, de peur qu'après avoir accédé à la magistrature suprême par les voies légitimes, elle n'instaure ou n'accentue les privilèges des Apparatchik et menace l'égalité républicaine à laquelle peuvent actuellement prétendre les enfants de la République sauf... elle et ses militants.
Personnellement, n'étant pas membre de ce parti, je ne saurais préjuger du fonctionnement de son appareil interne. J'invite toutefois qui le pourrait légitimement, à nous éclairer sur ce point.
S'agissant de « se cacher dans un ruisseau pour mettre à l'abri de la pluie un habit neuf », je pense que ce n'est pas une bonne idée à moins qu'il ne s'agisse du « Costume neuf de l'empereur » bien sûr.. !
S'agissant d'exercer des pressions en vue de faire retirer une invitation que, jusqu'à plus ample informé, on peut présumer spontanément adressée, je pense que c'est méconnaître cette vérité psychologique primaire qu'est celle du comportement en miroir.
Dans ce cas précis en effet, nous nous comportons comme nous présumons que la compagne de Monsieur Aliot, Marine, ( par ailleurs solidairement condamnée dans une affaire de diffamation calomnieuse mais interne au FN », devrait se comporter à grande échelle à notre égard si elle le pouvait, et ne faisons dès lors rien d'autre qu'appeler un tel comportement de sa part lorsqu'elle le pourra.
Je propose donc que l'on grandisse un peu et que l'on combatte pour nos idées avec nos idées et non pas avec un bâillon, prenant conscience du risque de l'effet Pygmalion, cette tendance qu'à le sujet à se comporter comme on l'attend de lui, dans les cas où nous nous attendons à ce qu'il se comporte mal en lui déniant la chance et le droit de circuler "dans les clous" républicains.
Rédigé par : Catherine JACOB | 13 mars 2011 à 11:51
Au fait que signifie le mot «républicain» dans la bouche de ceux qui l'emploient ?
Je pense qu'il veut dire «d'entre nous, dans le microcosme politico-médiatique».
Une valeur républicaine ? Une valeur d'entre nous, dans le microcosme politico-médiatique.
Un parti républicain ? Un parti d'entre nous, dans le microcosme politico-médiatique.
Quand on voit le discrédit qui frappe le microcosme, on peut être sûr d'une chose : républicain, dans son sens frelaté actuel, ne signifie certainement pas populaire.
Rédigé par : Franck Boizard | 13 mars 2011 à 11:27
Utiliser à tout bout de champ la notion de «républicain» est une position politique terroriste.
Je n'en ai rien à fiche, de la République. Je vivrais sans difficulté sous une monarchie.
On essaie de nous faire croire que la France a commencé en 1789. C'est une foutaise gauchiste.
D'ailleurs, la fausse droite, en faisant sans cesse référence à cette notion, prouve son allégeance à la gauche.
Les très surfaites «valeurs républicaines» consistent à faire disparaître la France en la fondant dans l'Humanité (qui n'existe pas). Très peu pour moi.
On rappellera le texte de Jean Raspail au titre explicite, La patrie trahie par la république :
http://jeanraspail.free.fr/divers18.htm
Alors, le FN, républicain ? Aucune importance. Mais, à choisir, je préférerais qu'il ne le soit pas.
Rédigé par : Franck Boizard | 13 mars 2011 à 11:11