Robert Badinter vient de publier un livre où il évoque "les épines et les roses" qu'il a connues en sa qualité de garde des Sceaux. Il bénéficie, comme il se doit, d'un accueil et d'une révérence médiatiques dépassant l'imaginable. Sans doute cet excès dans l'hommage est-il l'une des raisons de mon agacement devant cette statue jamais discutée. Une autre vient du fait que Robert Badinter, loin de se trouver gêné par ces éloges à répétition, les reçoit avec impavidité, sans l'ombre d'une incertitude sur leur pertinence. Pourtant, à bien considérer la politique qu'il a mise en oeuvre comme ministre de la Justice, elle a surtout été faite d'abolitions. Il a défait plus qu'il n'a fait. Il a appliqué à la lettre le catéchisme socialiste sur le plan des droits et libertés, avec la vision idéologique qui les inspirait. Certes, il y a eu l'abolition de la peine de mort dont François Mitterrand a été l'incomparable artisan et Robert Badinter le brillant soutien parlementaire. Tout de même, on aurait rêvé qu'au lieu de l'encens - des roses mais pas d'épines - dans Le Monde par Josyane Savigneau ou le Journal du Dimanche avec Marie-Laure Delorme, par exemple, il fût questionné avec rigueur et vigueur, que la "grande conscience de gauche" soit accrochée sur ses oeuvres et ses positions politiques. Cela n'a jamais été le cas.
La politique et la définition qu'on peut en donner me semblent d'autant plus importantes qu'on a entendu DSK, lors du reportage qui lui a été consacré sur Canal Plus, éclairer notre lanterne à ce sujet par une formule très fine. Je ne suis pas persuadé qu'on ait pris la mesure de ce propos dont l'originalité m'a frappé (nouvelobs.com, Marianne 2). Ce portrait-tourbillon résumait en effet trop succintement une année, en des séquences qui n'étaient pas toutes fondamentales même si elles révélaient la force, la maîtrise et l'intelligence du personnage.
DSK a glissé qu'être un homme de gauche, ce n'était pas nier la réalité, ajoutant qu'il "faut dépasser le possible mais pas promettre l'impossible".
Cette appréciation n'a rien à voir avec une quelconque idéologie. Ce n'est pas l'homme de gauche qui est concerné ni l'homme de droite à rebours, c'est tout simplement la nature même de la politique, de toute politique opérationnelle digne de ce nom. La gauche n'a rien à récupérer dans cette analyse rapide et lucide, qui devrait inspirer les esprits et les volontés aux responsabilités ou aspirant à servir la chose publique. "Ne pas promettre l'impossible", certes n'est pas l'idée la plus originale de la perception de DSK mais "dépasser le possible" me paraît en revanche riche de sens dans la mesure où ce n'est pas seulement le possible, l'immédiat, le nécessaire qu'il convient de transformer mais au-delà d'eux. La politique se situerait entre plus que le possible - dans une zone où l'inventivité aurait sa place, une fois opérée l'appréhension du réel - et moins que l'utopique. La définition de DSK, à la lettre, battrait en brèche la tentation de la droite de se laisser emprisonner par la réalité et les illusions de la gauche, persuadée qu'elle est destinée à incarner l'idéal dans le quotidien. La droite risque de rapetisser et la gauche de se briser.
Cela ne nous apprend rien sur le projet présidentiel ou non de DSK mais signifie beaucoup sur sa vision. Exprimée ainsi, elle est singulière.
La politique pourrait être une belle chose.
Eric Dupond-Moretti enrage lorsqu'on parle de double nationalité. Pourquoi ? On doit avoir une seule nationalité ; sinon pourquoi pas une pour chaque pays ? Vous parlez d'un avocat !
Rédigé par : Marie DUHOUX | 20 mai 2012 à 02:56
La formule de DSK reformulée ainsi: "dépasser le possible sans promettre l'impossible", me semble la version électorale de celle-ci: "la politique est l'art de rendre possible ce qui est souhaitable"...
Rédigé par : francis | 02 avril 2011 à 09:15
"Votre idole a fait des progrès sur ce plan."
Je n'avais qu'une idole et c'était mon père.
JPL
Eh bin dites donc.... qu'est ce que cela devait être, on ne devait même avoir le droit de le regarder en votre présence, cet homme-là.
Le moindre regard qui n'eût été trempé d'égard nous eut valu une mise au rencard.
Éternelle !
En tout cas il aura fait de son fils un garçon opiniâtre et pugnace, à mes yeux, des qualités.
C'est déjà pas rien.
Même si... sous d'autres aspects ; mais bon, en sommes tous là, avec nos défauts et nos qualités.
AO
Rédigé par : oursivi@JPL | 29 mars 2011 à 16:29
Mon cher Philippe, je crois percevoir dans votre billet l'agacement que provoque chez vous le personnage de M. Badinter.
Si cela peut vous être d'un quelconque soutien, sachez que vous n'êtes pas le seul à le ressentir.
Il y a chez ce Monsieur une certaine façon de se pavaner, de savourer chaque mot qui tombe de sa bouche, une certitude si évidente de sa haute valeur morale, du caractère bibliquement vrai de ses arrêts, qu'il confine au personnage de comédie, nonobstant son masque romain.
Je partage tout à fait votre point de vue sur la modestie de ses apports personnels à la Justice française.
Sa gloire ineffable et éternelle - il en est apparemment convaincu -, sera de s'être trouvé au bon moment au bon endroit pour porter le projet d'abolition de la peine capitale devant un parlement qui ne pouvait pas ne pas le faire.
Car pour le reste mieux vaut ne pas insister sur le résultat plutôt calamiteux de son idéologie droidelhommiste en matière de politique carcérale, que Mme Guigou portera plus tard jusqu'à l'absurde.
Rédigé par : Frank THOMAS | 26 mars 2011 à 08:29
"Votre idole a fait des progrès sur ce plan."
Je n'avais qu'une idole et c'était mon père.
"Je crains pour vous que cela ne soit déjà joué."
Pour moi rien n'est joué. Je ne me présente á aucune élection.
Rédigé par : jpledun@oursivi | 25 mars 2011 à 23:25
oursivi,
Vous vous trompez, quand l'économie va, surtout ne rien relâcher des contraintes puisque celles-ci n'ont, dans ce cas, en rien freiné la prospérité de ladite économie. Et relâcher, quand le bât blesse, afin d'éviter la déroute que nous connaissons actuellement...
Bref, depuis l'an 2000, nous faisons n'importe quoi (gauche comprise, donc...) !
Rédigé par : Herman | 25 mars 2011 à 19:17
"Maintenant où sont donc partis ces presque 4 % de croissance ?
Ben, c'est là que le bât blesse."
JPL
La croissance ne se capitalise pas, elle s'encourage, avec ou sans les dents, comme dirait Nicolas.
"Pour baisser les chiffres du chômage pendant 5 ans, rien de tel que les « emplois jeunes » financés… 5 ans."
JPL
Ces derniers ont représenté le quart ou le cinquième des emplois créés dans cette période. Ce n'était pas aussi grossier que le dites, bien entendu.
La belle période de Jospin fut liée à deux choses. Une politique volontariste qui donna confiance, l'économie n'est que cela, confiance, optimisme, entrain, et une conjecture globale très favorable, notamment due aux envols des activités dans les pays émergents.
Un aspect local, un global.
La réforme des 35h, quelques défauts réels qu'elle eût dans le public, a montré par le concret des résultats observés en son application, qu'elle n'était pas incompatible avec une marche saine de l'économie.
Elle n'est pas un remède absolu, tout comme le "travailler plus pour gagner plus" ne l'est.
La bonne marche de l'économie est de la laisser respirer quand elle fonctionne bien seule, et de la contraindre quand elle part à vau-l'eau.
Quand il n'y a pas beaucoup de demande, il vaut mieux répartir l'offre sur un maximum de têtes, socialement déjà, et économiquement aussi, à en croire les résultats observés , quitte à desserrer les exigences régulatrices quand "cela" repart, cette mesure bien dosée aide au redémarrage, en sus.
En 30-32, ils ne s'en sont pas tirés sans organiser les travaux étatiques que l'on sait.
Pas de dogmatisme, du pragmatisme.
Votre idole a fait des progrès sur ce plan.
Il n'est plus le chantre d'un libéralisme musclé qu'il se cachait bien d'être, faute de créneau électoral suffisant, voir ses déclarations de la seconde moitié des années 90, quand il souriait intérieurement de voir Madelin si obstiné à dire tout haut ce qu'eux deux pensaient tout bas et en prendre seul la part d'impopularité, d'inéligibilité presque, qu'il n'avait en rien, incorrigible arriviste qu'il est, envie de partager.
Au moins apprend-il de l'exercice du pouvoir, c'est pas si mal.
Qu'il gomme ses aspérités people d'ici à 2017, et il y fera un candidat très présentable.
Pour l'année prochaine, hors tout événement majeur sur la scène internationale, je crains pour vous que cela ne soit déjà joué.
Vous allez voir, une cure d'opposition, cela vous requinque la plus usée des fois.
AO
Rédigé par : oursivi | 25 mars 2011 à 09:57
Je n'ai pas l'habitude de contester des faits.
Le bilan de Jospin en milieu de mandat était fantastique. C'est bien ce que je voulais exprimer.
Maintenant où sont donc partis ces presque 4 % de croissance ?
Ben, c'est là que le bât blesse.
C'était très gentil de la part de Lionel de faire des cadeaux á tous les porteurs de pancartes.
Moi j'aurais préféré qu'il réforme les structures du pays.
Mais cela ce n'est pas trop populaire. Retraite et compagnie, vaut mieux laisser cela á la droite comme le dit si bien JDR.
Pour baisser les chiffres du chômage pendant 5 ans, rien de tel que les « emplois jeunes » financés… 5 ans.
Après tu te d…..
Avant la crise financière ou juste après le début du quinquennat, la courbe de l’emploi était vraiment bonne.
Plus maintenant, malgré les quelques frémissements.
Si Sarko ne réussit pas sur l’emploi, il faudra le « jeter ». Malheureusement.
Rédigé par : jpledun | 24 mars 2011 à 19:17
JDR, ce n'est pas davantage le souci du dernier mot, juste un aparté.
J'ai souvenir de vous avoir dit que ce genre de référentiel identitaire, homme de droite, homme de gauche, me paraissait trop étriqué pour s'y sentir durablement à l'aise. Cette injonction binaire d'être ici ou là a quelque chose de surfait et de dérisoire. Vous en exprimez l'une des raisons :"La raison pour laquelle je sépare les hommes des idées, c'est que nous sommes toujours plus complexes que les catégories intellectuelles."
Rédigé par : MS | 24 mars 2011 à 17:53
MS, je ne tiens pas à avoir le dernier mot et l'occasion nous sera donnée sans doute d'y revenir. La raison pour laquelle je sépare les hommes des idées, c'est que nous sommes toujours plus complexes que les catégories intellectuelles. J'ai mes conservatismes, vous avez vos progressismes, j'en suis convaincu. En France la gaullisme a entretenu quelque temps une confusion : on pouvait être gaulliste et social ou de gauche. Le gaullisme n'était pas l'incarnation d'une idéologie mais d'une attitude volontaire face au destin. On trouvait donc des Chaban ou des Séguin, avec des sensibilités de gauche, dans un gaullisme historique qui prétendait dépasser le clivage idéologique. Mais c'est terminé et nous sommes revenus à un partage classique de la gauche et de la droite. Contrairement d'ailleurs à ce que vous laissez imaginer, le gaullisme s'est clairement identifié à droite avec l'élection du président au suffrage universel, retour au césarisme.
Pour précision, la décolonisation tranquille est le fruit de la loi-cadre Defferre qui a imaginé un modèle original de décolonisation (1957). La loi Neuwirth (pilule) fut votée en 67 par la gauche avec une minorité de voix de droite (De Gaulle s'est laissé convaincre par Neuwirth, lié à sa gauche au Mouvement pour le planning familial). Les débats furent houleux et parsemés d'injures extrêmes sur les bancs de droite. Dans les dix années précédentes, la gauche avait déposé 10 propositions de loi sur ce sujet, toutes retoquées.
Il n'y a pas d'exclusive, il y a des constantes qui admettent évidemment des exceptions. Bérégovoy a gouverné à droite. Chaban a tenté de gouverner à gauche avant de se faire virer. "Il y a aussi des poissons volants mais cela ne constitue pas la majorité du genre !"
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 24 mars 2011 à 14:26
"M.Jospin a bénéficié d'une période économique fantastique.
Il a malheureusement gaspillé toutes ses billes, vite fait bien fait."
JPL
L'Europe tournait à deux-trois pour-cents de croissance à la période Jospin quand notre pays caressa même le quatre...! La situation de l'emploi, de 90 à 93 comme de 93 à 96, n'avait cessé de se dégrader avec un chiffre plausible de bien plus de trois millions de chômeurs, qu'elle inversa bientôt sa tendance sous cette gouvernance, et qu'on descendit nettement sous les deux millions... avec même des surplus dans le financement de la sécu...
Quel gaspillage, en effet.
Rantanplan Jacques n'avait lui rien vu venir de l'amélioration de la conjoncture mondiale, qui dissout l'assemblée et la droite dans un même élan visionnaire...
Et pourtant il défit, par deux fois, Jospin - qui à part un réel mauvais bilan sur l'insécurité restera un des meilleurs Prems de la Vème - avançant de cette incise que ce n'est point lui qui le défit, mais les Français qui le furent trop bien.
Les Français sont-ils des veaux ? Plus guère dévots en tout cas, ce qui désolait si fort l'encore vibrante Mobylette, juste des JPL oublieux, comme tout peuple.
AO
Rédigé par : oursivi | 24 mars 2011 à 12:13
"Nous parlons de mouvements d'idées et de comportements politiques sans devoir y mêler l'affect."
Jean-Dominique Reffait, si l'affect n'était partie prenante de ces mouvements et comportements, donc aussi de leur analyse, si tout n'était que pur esprit, le monde serait sage comme un livre. Ce n'est pas le cas, puisqu'il faut des hommes pour les penser, les incarner, les mettre en oeuvre.
"Et nous pouvons partir de l'observation que [...] les avancées des sociétés se font par la gauche."
C'est votre idée fixe et c'est une idée reçue.
En France, de droite, en tout cas plus gaullien que mitterrandien, la Vème République, la décolonisation, l'élection du président au suffrage universel (Mendès-France y était opposé, pour des raisons assez audibles par ailleurs), la participation des salariés aux bénéfices des entreprises, le SMIC (après le SMIG dans les années 50 malgré l'opposition de la SFIO et du PCF), la pilule...
Rédigé par : MS | 24 mars 2011 à 10:36
@Rédigé par : Christian C | 24 mars 2011 à 07:58
Vous me demandez d'expliquer :
"Badinter a fait beaucoup de mal à la société mais comme il est de gauche, évidemment il est intouchable"
Je croyais avoir été clair.
Pour : "Badinter a fait beaucoup de mal à la société"
relire ce que j'ai écrit plus bas.
Pour : "mais comme il est de gauche, évidemment il est intouchable"
un homme de gauche quand il fait des salop...., c' est considéré comme une avancée sociale, des arguments de lutte sociale, si c'est trop grave, on va chercher quel est l'homme de droite qui en cachette lui a mis des bâtons dans les roues pour le discréditer. Car un homme de gauche est biologiquement et génétiquement intègre, c'est bien connu.
Si les mêmes salop... sont faites par un "de droite", ce sera considéré comme du mépris envers le peuple, un acte réactionnaire, fasciste, une attaque contre la démocratie, les pauvres, les exploités, ce sera un profiteur complice des riches, etc. Vous connaissez le refrain...
Dans le premier cas, le "de gauche" sera excusé, le "de droite" sera diabolisé, stigmatisé...
Refrain pourtant très connu mais comme dit Laspallès : "c'est mieux la deuxième fois !"
Rédigé par : sylvain | 24 mars 2011 à 10:01
Marc Servera, votre critique serait recevable si je réduisais des hommes à n'être que les stabilisateurs des autres. Nous parlons de mouvements d'idées et de comportements politiques sans devoir y mêler l'affect. J'ai également exclu de ce champ la démarche artistique. Et nous pouvons partir de l'observation que depuis que les notions de droite et de gauche existent, en se rattachant elles-même à des traditions plus anciennes, que les avancées des sociétés se font par la gauche. Mais une société ne peut avancer sans stabiliser et la force de la société occidentale aura été d'inventer un très grand concept de droite : la maintenance. Versailles en pisé aurait disparu à la première averse. Construire, imaginer, c'est bien, mais renforcer, réparer, maintenir, c'est vital. L'ingéniosité humaine a dépensé plus d'imagination dans l'art de conserver en bon état que dans l'art d'inventer. Parce que la conservation permet la capitalisation, aucun progrès n'aurait pu voir le jour si n'étaient des conservateurs, ceux qui entretiennent les réalisations antérieures. Les moines du Moyen Age ont copié Aristote mais aussi Lucrèce ou Démocrite (ils ne sont pas allés jusqu'à copier Epicure...) et c'est grâce à cette conservation que peuvent émerger des Galilée voire des Giordano Bruno, persécutés alors par ces mêmes moines.
D'autre part le mouvement existe aussi à droite : c'est la réaction. Et cette réaction peut être salutaire. Heureusement qu'il y eut des réactionnaires russes pour faire machine arrière et sortir de la dictature soviétique ! L'innovation politique et sociale de la gauche n'est pas toujours porteuse de bienfaits et je n'oublie pas que le fascisme est né à gauche.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 24 mars 2011 à 09:02
Sylvain,
vos compliments me vont droit au coeur, même s'ils sont à la limite de la flagornerie.
S'il vous plaît, répondez à la question que je vous posais: pourriez-vous expliciter votre analyse : « Badinter a fait beaucoup de mal à la société mais comme il est de gauche, évidemment il est intouchable » ?
Rédigé par : Christian C | 24 mars 2011 à 07:58
"L'établissement de la démocratie suppose des étapes d'apprentissage "
Très juste.
Sarko finit son apprentissage.
Pour le prochain et dernier quinquennat il va être au point. :-)
Merci M.Reffait de donner á la droite le rôle unique de redresseur de torts.
Clown banc et auguste.
Comme tous les gosses j’ai toujours préféré l'auguste.
Mais sans le clown blanc, celui-ci ne vaut rien (sauf une ou deux exceptions).
La gauche sans la droite ?
Nous serions sans arrêt dans l'expérimentation ruineuse, comme toujours. M.Jospin a bénéficié d'une période économique fantastique.
Il a malheureusement gaspillé toutes ses billes, vite fait bien fait.
--------------------------------------------
Je trouve la façon dont certains, ici, traitent DSK, assez malhonnête.
Le ton de la plaisanterie n'y change rien.
C'est tellement facile de ridiculiser .
N’y a-t-il pas d’autres arguments que la vie privée et intime des gens ?
Rédigé par : jpledun | 24 mars 2011 à 00:46
Ce propos de DSK semble exprimer davantage un point de vue mesquin...
De la politique de bas étage... au moins, il est sympa, il ne promet pas de faire de la bonne ou de la mauvaise politique de gauche. ^^
Il laisse entendre qu'il faut pas espérer autre chose que... se serrer la ceinture.
Rédigé par : Abd Salam | 23 mars 2011 à 23:41
"Pour ce qui est de l'avenir", écrivait Saint-Ex, "il ne s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible"...
Je pense que les électeurs sont las des formules creuses, "travailler plus pour gagner plus", "ensemble tout devient possible", "yes, we can", "don’t change horse in midstream", "quand l'Europe veut, l'Europe peut"...
En résumé, "bavardage est écume sur l'eau, action est goutte d'or."
Rédigé par : Jeanne | 23 mars 2011 à 22:38
Ne vous inquiétez pas, témoignagefiscal, la dette fait vivre beaucoup de gens... et des deux côtés du manche...!
Rédigé par : Herman | 23 mars 2011 à 21:34
CHRISTIAN C
....si c’est le « prix » à payer pour contribuer à faire avancer, si peu que ce soit, la civilisation....
.....................
LES FAMILLES DES VICTIMES VOUS REMERCIENT PAR ANTICIPATION POUR VOTRE PARTICIPATION A FAIRE AVANCER LA CIVILISATION VERS... LA BARBARIE CONSTITUTIONNELLE.
Rédigé par : sylvain | 23 mars 2011 à 19:58
"C'est l'abolition du clivage gauche-droite qui est obsolète : nous ne savons plus où se situe le mouvement ou la pause."
"Plus d'exclusion mais de la complémentarité implicite. J'ai moi-même évolué là-dessus : je crois aux bienfaits de l'alternance entre le mouvement et la stabilité, aucune raison de diaboliser l'autre, il faut des talents pour stabiliser une société, il en faut d'autres pour aller au-delà du possible."
JDR, il va peut-être falloir évoluer encore un peu, un effort, un mouvement supplémentaire.
Je me demande si vous vous rendez compte, au-delà de leur simili tempérance formelle, de l'implicite supériorité morale de vos propos.
Dans votre esprit, clairement, la gauche est le grand architecte de l'Histoire ; la droite, le bon petit maçon appelé à consolider l'édifice.
Mouvement de gauche, stabilisation de droite.
J'avance, tu me suis.
Une supériorité morale doublée d'un mépris.
Certes, vous ne diabolisez plus. L'adversaire n'est plus un réactionnaire, juste un larbin. La droite aurait de fait compris, toujours dans votre esprit, qu'elle n'a guère à se mêler de tirer les plans ou modifier le bâti, bonne uniquement à faire le ciment, tenir la truelle. Faire ou aller dans le mur.
Il y a deux siècles la vertu envoyait à l'échafaud, elle n'envoie plus qu'à l'échafaudage. Le Progrès camarade.
Rédigé par : MS | 23 mars 2011 à 19:32
"Vous expliquerez, sans faire rire vos petits camarades..."
Savo
Là, cela va être dur, mais le rire, sera, je l'espère, convoqué à dessein (du calme, DSK, du calme, Ooohda).
Donc, Mr Steelydonarole, vous voudriez opposer un maître de la guitare acoustique à un amateur de flûte traversin...
Et pourquoi cela, grand Dieu ?
On peut avoir otage et désert, le saviez-vous ?
AO
Rédigé par : oursivi | 23 mars 2011 à 18:59
Rédigé par : sylvain | 23 mars 2011 à 16:22
Je n’aurais pas utilisé le terme « aduler », que je réserverais à d’autres modes relationnels, quand il est question de celui qui incarne désormais -ne vous en déplaise- l’abolition de la peine de mort en France.
Si je chérissais, pour reprendre votre expression, l’ « opinion publique », je n’aurais pas été un abolitionniste convaincu lorsqu’on raccourcissait aux petites heures les condamnés à la peine capitale.
Mais je suis enchanté de représenter à vos yeux une « petite cervelle », même si je n’en revendique nullement l’exclusivité, si c’est le « prix » à payer pour contribuer à faire avancer, si peu que ce soit, la civilisation.
Pourriez-vous expliciter votre analyse : « Badinter a fait beaucoup de mal à la société mais comme il est de gauche, évidemment il est intouchable » ?
Rédigé par : Christian C | 23 mars 2011 à 18:18
Y en a ici qui adulent encore Badinter ??? lool... Cet avocaillon qui n'ayant pas réussi à sauver la tête de l'un de ses clients, s'était juré de rage que ça ne se reproduirait plus et a fait passer en force l'abolition de la peine de mort contre l'opinion publique que vous chérissez tant ici et ailleurs...
L'idéologie criminogène du pardon aux bourreaux et du mépris des victimes qu'il a ensuite insidieusement distillée dans les "petites cervelles" de la magistrature gauchiste a produit collatéralement bien plus de victimes que du temps de la peine de mort ; et toutes innocentes en plus : relaxes et remises en liberté de bourreaux, véritables bombes humaines récidivantes... Un véritable scandale impuni jamais dénoncé, les responsables arrogants n'éprouvant jamais aucun remord devraient être traduits devant un tribunal spécial pour crimes contre la société, mise en danger de la vie d'autrui et non assistance à personne en danger.
Oui ! Badinter a fait beaucoup de mal à la société mais comme il est de gauche, évidemment il est intouchable.
Rédigé par : sylvain | 23 mars 2011 à 16:22
"les trois années d'ennui de Rocard"
JDR
Primo, il a exercé la fonction de premier M (le maudit) de 89 à 91, ce qui fait deux ans, avant que Mme sans gêne ne vint rassurer le monarque vieillissant d'une contestation nulle de sa personne et que feu Bérégovoy ne se remette point du verdict populaire, à lui bien indécemment sévère.
D'autre part, dès l'été 90 et l'invasion du Koweit, la politique intérieure n'a été que de peu d'importance face à ce qui se préparait. Et Mitterrand, en chef des armées, a voulu lui rappeler ce que lui, deus ex machination, pensait du subalterne de son rôle.
C'était du domaine de l'épidermique, comme entre Giscard et Chirac.
Mitterrand a non seulement imité De Gaulle, mais là, Giscard aussi...
"lequel, en terme strictement conceptuel (je mets donc à l'écart l'expression artistique) reste assez pauvre."JDR
Êtes un peu sévère pour Aron et quelques autres... Sartre laisse une oeuvre bien plus touffue et riche, mais presque autant de conneries que de pages quand il s'est agi d'autre chose que "d'être" et de littérature.
D'une manière générale - je pense aussi à un écrivain que j'estime, Olivier Rolin, ex anti-Américain primaire qui ne fit montre d'aucune critique contre l'invasion de l'Irak de 2003, bien au contraire - beaucoup de beaux esprits rangés à gauche firent étalage de relative, voire absolue, manque de pertinence dans leur critique de la marche du monde.
Sinon, globalement d'accord avec ce qu'écrivez sur ce billet.
AO
Rédigé par : oursivi@JDR | 23 mars 2011 à 14:05
Bonjour,
Badinter sensible à la flatterie ? Probablement, qui ne l'est pas ? Par essence ceux-là, s'ils existaient, seraient évidemment inconnus. Ceux qui ont goûté à la notoriété, connaissent le divorce qui s'installe, dès sa venue, entre ce qu'ils sont et ce que les autres pensent qu'ils sont. Ce décalage n'est supportable, qu'atténué par le baume de la flatterie, de l'hypocrisie.
Ni de gauche, ni de droite, le souhait de DSK de voir la politique s'efforcer d'améliorer la société, sans promettre l'inaccessible, est irréaliste. Du moins dans nos démocraties basées sur le mensonge, la "communication", le partage de richesses inexistantes, la jalousie et la délation toujours plus vive de "l'autre", l'irresponsabilité.
Améliorer, sans promettre l'inaccessible, voudrait dire travailler sans certitude d'autres résultats que l'amélioration, alors que tous veulent le résultat immédiat pour eux et le moins de travail possible sans envisager aucunement la notion d'amélioration pour tous.
Il faudrait, de plus, accepter le fait que la seule amélioration aujourd'hui imaginable consisterait à réduire la dette de 2.000 milliards d'euros que nous avons sur le paletot. Qui le veut ? Personne. D'abord, qui en accepte la responsabilité ? Personne non plus. Entend-on l'Inspection Générale des Finances, notre commissaire aux comptes, avouer sa responsabilité dans ce drame ? Non.
Alors, améliorer quoi avec un tel boulet ? Il est probable que le verre devra être bu jusqu'à la lie, que la descente aux enfers qui commence sera longue et mortelle. Plus tard, nos petits-enfants, peut-être, assis sur un champ de ruines, pourrons retrouver une âme de pionnier. Cette âme qui fait que l'on travaille pour l'amélioration, pas toujours à son profit, mais avec la certitude qu'elle profitera aux générations à venir. Bien loin de l'attitude de pillage, au détriment des générations à venir, qu'a introduit la philosophie des années 68, injustement cataloguée à gauche alors qu'elle a emporté tout l'horizon politique, droite et gauche confondues. Cordialement. Henri DUMAS
Rédigé par : temoignagefiscal | 23 mars 2011 à 12:10
Excellente idée pour l'oral de philo au bac :
"Vous admirez Georges Brassens, et pourtant vous trouvez que DSK est un gars épatant. Vous expliquerez, sans faire rire vos petits camarades, comment vous arrivez à une telle diagonale du fou.
Illustrez votre démonstration à l'appui des oeuvres de Ferdinand Lop".
Rédigé par : Savonarole | 23 mars 2011 à 11:26
Bonjour M. Bilger,
Je ne partage pas votre avis sur l'action de Robert Badinter comme garde des Sceaux. Les réformes menées par lui et que vous présentez comme autant d'abolitions, ont à la fois permis une modernisation de la justice et de la société. Outre l'abolition de la peine de mort contre la volonté de l'opinion publique, on lui doit tout de même :
la suppression des juridictions d'exception comme la Cour de sûreté de l'État et les tribunaux des Forces Armées en temps de paix;
d'avoir permis à tout justiciable de porter un recours devant la Commission et la Cour européenne des droits de l'homme;
le renforcement des libertés individuelles par la suppression de dispositions légales pénalisant les relations homosexuelles avec un mineur de plus de 15 ans alors que les relations hétérosexuelles avec un mineur de même âge étaient légales;
l'amélioration du droit des victimes, à travers la loi du 5 juillet 1985 avec la création d'un régime spécial d'indemnisation des victimes d'accidents de la circulation;
le développement des peines non privatives de liberté par l'instauration des jours-amendes et des travaux d'intérêt général pour les délits mineurs.
Mais tout cela doit sans doute être tenu pour rien. Je serais curieux de savoir quel autre ministre de la Justice a fait mieux depuis, Pierre Arpaillange peut-être ?
Rédigé par : Ludovic | 23 mars 2011 à 11:12
"une licence de mathématiques, ce qui démontre que l'abolition peut augmenter le nombre de diplômés, ce que Monsieur l'avocat général Bilger oublie !"
LABOCAglia
Licence qui lui permit de calculer au mieux le trajet à même d'optimiser la brièveté de la remontée de l'Espagne sa voiture gavée de drogue achetée au Maroc...!
Merci Bobby !
LABOCAglia, quel remarquable exemple ne nous servez-vous pas là ?
Si vous voulez citer un homme sauvé par Badinter, choisissez Philippe Maurice, qui lui était un dévoyé, pas un pervers.
Un cas récupérable, ce qu'il est, pas un leurre qui complaît aux sots laissant la proie pour l'ombre...
AO
Rédigé par : oursivi@pffff... | 23 mars 2011 à 11:05
Alex paulista, c'est l'abolition du clivage gauche-droite qui est obsolète : nous ne savons plus où se situe le mouvement ou la pause.
L'établissement de la démocratie suppose des étapes d'apprentissage. Son instauration s'effectue dans une certaine violence idéologique, les camps s'affrontent sur le thème "j'ai raison, tu as tort". Cette étape a été renforcée chez nous avec la guerre froide. Puis vient le temps de l'alternance où la goulag annoncé n'advient pas. La gauche apprend la réalité et intègre une dose d'immobilisme à son corpus du mouvement. De son côté la droite renonce à une part de réaction pour accepter plus d'immobilisme : ne pas abroger notamment tout ce qui vient de la gauche. Vient alors la deuxième étape, dans laquelle nous sommes encore : un flou entretenu sur le fondement d'une démocratie apaisée. La démocratie serait d'autant plus tranquille qu'on ne parviendrait plus à discerner la droite de la gauche. Les politiques ont entretenu ce flou pour conserver le pouvoir : l'ambition personnelle s'est servie d'une confusion idéologique pour rester dans le fromage.
C'est gentil mais mortifère. Une société a besoin de choix clairs, de périodes de mouvement et de périodes de stabilisation. Le clivage gauche/droite redevient nécessaire pour nous éviter ce qui vient de se passer : une droite folle prônant la rupture et qui va direct dans le mur.
Il faut désormais une compréhension de la démocratie où la gauche et la droite sont nécessaires au bon gouvernement d'un pays. Plus d'exclusion mais de la complémentarité implicite. J'ai moi-même évolué là-dessus : je crois aux bienfaits de l'alternance entre le mouvement et la stabilité, aucune raison de diaboliser l'autre, il faut des talents pour stabiliser une société, il en faut d'autres pour aller au-delà du possible. Sans un bon entraînement, on ne fait pas un bon sprint. Mais on ne confond pas les deux, il s'agit de deux étapes de la gouvernance qu'on ne saurait mélanger.
S'agissant de Jospin, permettez-moi de vous préciser que les bons résultats économiques ne sont pas le fruit d'une politique de droite. Mais on ne dira jamais combien le gouvernement Jospin fut l'un des meilleurs de la V° République.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 23 mars 2011 à 10:53
"dépasser le possible mais pas promettre
l'impossible"...
Cette formule devrait être la formule de tout un chacun, dans tout ce qu'il fait ou entreprend.
Mon père disait : « Tout ce qui doit être fait, doit être bien fait »
Pas facile de s’y tenir.
Rédigé par : jpledun | 23 mars 2011 à 10:16
Quel est le rapport entre un homme âgé qui est resté dans son domaine toute sa vie: la justice et un businessman polyglotte chaud-lapin qui bénéficie des deniers et des réseaux de sa femme pour communiquer à outrance sur la nécessité de limiter les possibles des braves citoyens ?
Monsieur Bilger devrait faire un tour à Sarcelles dans le Val d'Oise pour saisir les rêves de DSK: un monde cloisonné où les quartiers sont identifiés par communautés avec un arrosage des synagogues et mosquées en périodes électorales.
Rédigé par : SR | 23 mars 2011 à 09:36
Cher Philippe,
Ne nous laissons pas abuser par un DSK qui fort de ses convictions balance encore entre Washington et Paris et use du silence comme d'une arme alors qu'il n'est qu'une valse hésitation. Cette attitude ne laisse au fond rien présager de bon et traduit une conduite politicienne ô combien dans la ligne des "autres". Par ailleurs n'oublions pas que derrière le paravent DSK il y a quand même une réalité humaine et je crains (il le craint aussi assurément) que les révélations qui émailleront assurément une annonce de candidature quant aux faiblesses de l'homme ne viennent écorner l'image de ce candidat et que la politique soit moins "la belle chose" que l'on pourrait espérer. A 6000 km de distance les gens sont beaux, parfaits et intelligents... Vus de plus près il n'en est pas toujours de même.
Rédigé par : nicolas | 23 mars 2011 à 09:24
"dépasser le possible mais pas promettre
l'impossible"... après Brassens voilà un
scoop qui ne veut rien dire mais que les
sensibilités politiquement informées comprennent parfaitement !
Il a donc commencé sa campagne et on va
encore pouvoir se régaler des sournoises
bêtises qui en sortiront.
Rédigé par : calamity jane | 23 mars 2011 à 08:11
"Dépasser le possible mais pas promettre l'impossible."
C'est aussi sa politique avec les femmes.
Rédigé par : Alex paulista | 23 mars 2011 à 04:23
@ Jean-Dominique Reffait
Je crois que votre division droite-gauche est obsolète.
Entre autres exemples, Giscard et l'avortement, la majorité à 18 ans, Mitterrand et Chirac qui ont été tous les deux de droite et de gauche suivant la saison, le gouvernement Jospin qui a enregistré les derniers succès économiques en date.
Jusque dans la tournure de vos phrases, on sent que ces grandes vérités sont écrites dans votre système normatif à la base.
Rédigé par : Alex paulista | 23 mars 2011 à 04:18
Trouvé par hasard, dans le procès Guy Georges.
"Violette K. est attaquée de la même manière par Guy Georges dans un parking souterrain du 16e arrondissement le 7 juin 1982 : il la viole, la poignarde et tente de l'étrangler. La jeune femme parvient à s'enfuir. Guy Georges est repris par la police quelques jours plus tard. Il est condamné à 18 mois de prison qu'il purge partiellement à Écrouves en Lorraine."
C'était ça la justice en 82 ? 18 mois ? Viol, tentative de meurtre et blessure par arme blanche ? partiellement purgés ?
82, 82... qui était donc garde des Sceaux ?
Rédigé par : jpledun | 23 mars 2011 à 00:59
21 millions étaient appelés aux urnes.
13 millions auraient dû voter si l'abstention avait été "normale" (il y a toujours de l'abstention à toute élection).
9 millions sont donc venus voter.
Qui sont les 4 millions d'abstentionnistes dimanche dernier (13-9)?
Vu la mobilisation permanente, acharnée, virulente, des gauchistes, des communistes, des socialistes, des verts et des lepénistes (radios RTL, RMC, blogs, forums, manifs diverses, courrier des lecteurs, etc.), il m'apparaît évident que ces citoyens-là sont presque tous allés voter. Les quatre millions manquants sont donc pour moi des gens de gauche très modérés, des centristes et des droites classiques.
Voilà pourquoi la VICTOIRE PS et lepéniste chantée par tous les médias et les spécialistes me semble toute relative.
Pas de quoi en faire un psychodrame !
En 2012 quand 85% des Français appelés "ozurnes" voteront, le tableau sera sans doute bien différent de la prédiction actuelle.
Démentez-moi !
Rédigé par : bernard | 22 mars 2011 à 23:24
Encore une fois monsieur l'avocat général Bilger nous démontre qu'il ne comprend rien à l'avocat particulier qu'est monsieur Badinter : grâce à lui, et comme me l'a confirmé ma petite-fille qui fait des études d'avocat, plus aucun avocat général ne réclame la peine de mort, celle-ci étant désormais réservée aux particuliers en raison de l'abolition de leur discernement. Grâce à monsieur Badinter, monsieur Patrick Henry a pu passer en prison une licence de mathématiques, ce qui démontre que l'abolition peut augmenter le nombre de diplômés, ce que Monsieur l'avocat général Bilger oublie!
On voit bien que monsieur l'avocat général Bilger est jaloux de la renommée universelle de monsieur Badinter qui a eu raison de reprendre un fauteuil de sénateur occupé par une inconnue qui ne passera pas, contrairement à lui, à la postérité...
Quant à monsieur SK, je souhaite qu'il demande à Marine le Pen,qui a toujours le sourire, de devenir son Premier ministre lorsqu'il sera élu Président ; c'est ainsi que le char de la France avancera comme il faut, et non pas à hue et à dia.
J'ajoute que je suis sûr que madame Sinclair, qui est charmante, se réconcilierait ainsi avec madame Le Pen.
Rédigé par : LABOCAglia | 22 mars 2011 à 23:18
Marc Servera, il est évidemment arrivé à la gauche de faire le job de la droite, moins bien qu'elle toutefois. Jamais la gauche ne saura accoucher d'une rente Pinay. De la même façon, lorsque la droite se hasarde sur le terrain de la gauche, cela donne des expériences intéressantes mais fugaces comme Giscard et la loi sur l'avortement.
Je ne vois pas, cependant, un domaine pour lequel la droite ait devancé la gauche : elle suit de plus ou moins loin mais il n'entre clairement pas dans la philosophie politique de la droite d'inventer un truc qui n'existerait pas. De même qu'il est évident que lorsqu'un gouvernement de gauche se met à vouloir gérer les affaires traditionnellement, c'est plutôt médiocre (les trois années d'ennui de Rocard ou le déclin avec Bérégovoy).
Une société avance par des mouvements contraires : la gauche fait avancer la société en oscillant entre immobilisme et mouvement tandis que la droite oscille entre immobilisme et réaction pour stabiliser ou corriger le mouvement. Ca ne me paraît aucunement déshonorant vu comme cela et, si n'avait été le primat intellectuel accordé au mouvement, et donc à la pensée novatrice de gauche, la droite n'aurait jamais conçu de complexe au point de vouloir se doter d'un corpus intellectuel de droite, lequel, en terme strictement conceptuel (je mets donc à l'écart l'expression artistique) reste assez pauvre.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 22 mars 2011 à 22:54
Le sentiment est très partagé entre les électeurs déserteurs:
La politique ne peut plus..., et l'Etat occupe les restes du pouvoir.
Paraît-il...
Le possible, c'est une catégorie du pouvoir.
DSK ne se trompe pas de slogan.
Les électeurs veulent-ils en dehors des pouvoirs?
Alors en élection, que va-t-il se passer dans la proposition du vouloir, où est la promesse?
Devoir le dire, en action politique, c'est faire savoir ce que cela va valoir.
Un euro= un franc.
On ne peut pas éviter la promesse, le FN le ferait-il croire.
Entre "karchériser" la banlieue et "kouchneriser" l'alibi, il y a toute la gamme de l'action politique en œuvre.
On ne peut pas éviter la promesse, la droite le ferait-elle croire.
Comment Jacques Chirac disait-il, en nécessaire trahison des utopies?
On ne peut pas éviter la promesse, la gauche le ferait-elle croire.
On va stopper l'énergie nucléaire.
On ne peut pas éviter la promesse, l'écologie politique le ferait-elle croire.
Et demain, ma promesse faite ce soir pour demain, pourrai-je ne pas la trahir..., quel bout de l'utopie laissera-t-elle en réalités, en quel emplacement pérenne?
Les meilleures promesses restent les non dites...
Jauger les hommes plutôt que les choses fut de droite, s'accompagnant d'une très forte propension à se savoir meilleur juge entre les hommes.
Jauger les choses plutôt que les hommes fut de gauche, s'accompagnant d'une très forte propension à se savoir meilleur juge entre les choses.
Enfin, c'était...
Mais déjà vous chosifiez DSK, Robert Badinter reste comme humain, à peine statufié s'il fallait qu'il fut chose!
Rédigé par : zenblabla | 22 mars 2011 à 22:09
@ JDR
Vous mélangez allègrement le socio-économique et le sociétal.
Sur le plan socio-économique, la gauche de gouvernement a rejoint, parfois dépassé, la doctrine de la droite.
Dans le domaine sociétal, la droite se range plus ou moins rapidement aux avancées (avec ou sans guillemets) de la gauche, parfois les devance.
Conséquemment, "le dépassement du possible" comme ligne de partage entre gauche et droite me semble aussi audacieux qu'incertain.
Ce que vous appelez "l'autorité intellectuelle" de la gauche est essentiellement morale et moins sujette à complexe qu'à caution. "Je ne me crois pas obligé de déraisonner pour montrer que j'ai du coeur", disait Raymond Aron.
Rédigé par : MS | 22 mars 2011 à 21:16
Cela dit un homme intelligent qui aime à ce point* les femmes - même leurs salades, les jours de bonne humeur - et est plutôt de gauche - comme moi en vieillissant - a toutes mes sympathies, en plus d'une très probable voix.
Sauf accident, il habitera rue du Fbg St Honoré, d'ici quelques mois.
C'est pas impossiblement possible.
AO
*autre Gruno B qu'il est
Rédigé par : oursivi | 22 mars 2011 à 19:43
Après avoir regardé le documentaire sur DSK, je me suis également arrêté sur cette phrase. Non parce que je la trouvais d’une intelligence extraordinaire, mais parce qu’un journaliste de Canal +, Yann Barthès s’en est moqué pendant cinq bonnes minutes. Les médias ont ce pouvoir exceptionnel de transformer l’or en métal. Bref, passons. Je n’avais pas envisagé votre interprétation, que j’approuve, sur le possible et l’impossible en politique. Mais plutôt sur les termes « dépasser » et « promettre. » En politique, il faut faire, défaire, construire, déconstruire, et surtout arrêter de promettre. Car aujourd’hui, le combat politique repose sur le jeu attitré : « à qui fera la plus belle promesse. » Et la préoccupation première n’est pas de savoir si elles seront réalisables, mais si elles seront crédibles aux yeux des électeurs. Des belles promesses pour se faire élire, c’est une pratique qui existe depuis l’Antiquité, me direz-vous. C’est vrai, cependant le summum a été atteint avec le gouvernement Sarkozy. Tout n’est qu’une façon édulcorée de sourires factices, de paroles bien tournées, de mensonges éclatants. Et à l’intérieur, pire que du vide, il y a une odeur nauséabonde de moisissure et de déchéance. Les 15,7% de participation aux cantonales attestent le partage de mon point de vue. Dépasser le possible, ce serait dépasser cet état qui, au fond, ne dessert pas grand monde, même ceux censés jouir de cette désorganisation générale. Atteindre cette zone dont vous parlez, cette zone « où l'inventivité aurait sa place » voilà qui relève de l’impossible, voilà ce qu’il y a à dépasser, et non à promettre. Mon analyse est différente de la vôtre mais la conclusion reste la même. Et si la presse est incapable de le comprendre, à part lui conseiller de se servir du morceau de viande qu’elle devrait avoir entre les deux oreilles, je ne peux rien pour elle.
C’est le deuxième commentaire où je vous soutiens en tout point, car la providence a apporté des sujets sur lesquels je suis d’accord avec vous. Mais ne vous inquiétez pas, les critiques ne vont pas tarder à tomber. Je vous dis cela car je ne souhaite pas passer pour un individu dépourvu de sens critique. D’un autre côté, les reproches et remarques se ressemblent un peu trop souvent à mon goût, sur votre blog comme partout ailleurs. Ou peut-être est-ce mon manque d’expérience qui me donne cette impression …
Et j’en ai marre d’entendre le monde entier parler des steaks de bœuf de DSK. Si on trouve ça ridicule, on se tait et on ne propage pas ce qu’on considère comme un abaissement intellectuel. Idem pour la salade.
Rédigé par : Morgane | 22 mars 2011 à 19:01
Cher Philippe Bilger,
Je vous trouve bien sévère à l’encontre de la carrière politique de Robert Badinter. Il est auréolé, je vous l’accorde volontiers, de la paternité de la loi abolissant la peine de mort en France, loi qui doit à François Mitterrand d’avoir été portée devant le parlement ; mais quel magnifique plaideur dans cette difficile construction, quel magnifique réquisitoire, porté avec humanité, intelligence et sensibilité. N’oublions pas non plus son rôle dans le renforcement des libertés des homosexuels, la suppression des juridictions d’exception, l’amélioration du droit des victimes.
Et puis, si j’osais, j’ajouterais bien que la rectitude de ses choix, l’exemplarité de son comportement le rendent singulier par opposition à ce qu’il nous est donné de voir si fréquemment aujourd’hui.
En revanche, votre indulgence à l’égard de D S-K me surprend. Le document présenté par Canal + me semble plus proche d’une opération d’auto-promotion, certes bien réalisée, mais dont les ficelles animées des blanches mains de ses « conseillers en communication » semblaient un peu épaisses pour passer inaperçues. Pour tout dire, je doute fort que sa petite phrase sur le dépassement du possible soit le fruit de sa seule réflexion ; peu importe, direz-vous, et vous aurez raison.
Mais, ainsi que vous le soulignez vous-même, la gauche n’est en rien légitime à prétendre à l’exclusivité de cette ambition.
Les propos du futur ex-médiateur de la république, Jean-Paul Delevoye, qui soulignait sur l’antenne de France Inter ce matin le détachement brutal des politiques menées du pacte républicain m’ont semblé pleins de vérité.
Dépasser le possible dans le respect du pacte républicain me semblerait une belle ambition pour un candidat au prochain mandat présidentiel. C'est encore un peu léger pour avoir valeur de programme, mais ce serait un bon début.
Rédigé par : Christian C | 22 mars 2011 à 18:09
Excusez-moi mais c'est bien la différence fondamentale entre la gauche et la droite, en matière d'exercice du pouvoir, que ce dépassement du possible ou, a contrario, cette réduction de tout au possible. Par essence une politique de droite se revendique du seul principe de réalité, puisant les solutions ou les améliorations dans ce qui existe. Et une politique de gauche sera toujours tentée d'expérimenter l'inexistant, avec le risque induit que ne veut pas courir une politique de droite.
Jaurès ne préconisait pas autre chose, Blum a bien tenté d'en imposer le principe. Gouverner à gauche, c'est accepter une prise de risque pour mordre sur les lignes, risque que la droite aura à corriger si l'expérience échoue.
C'est ainsi que je vois l'alternance politique démocratique : des sorties de route volontaires de la gauche, des redressements tempérés de la droite. La droite n'est pas intellectuellement construite pour avoir des idées neuves, ce n'est pas son job et elle ne sait pas le faire : sa mission politique prioritaire est de calmer le jeu, de consolider les expérimentations qui peuvent l'être, de remettre de l'ordre dans le laboratoire. Il faut beaucoup de talent pour y réussir.
Mais l'autorité intellectuelle de la gauche a donné des complexes : il a fallu à la droite une prétention intellectuelle à l'innovation et elle échoue immanquablement dans cette tentative. La droite, avec Giscard par exemple, a voulu sortir de la torpeur gestionnaire de Guizot ou de Pinay, elle a voulu vibrer elle aussi d'un idéal. Ce n'est pas ce qu'en démocratie, on attend de la droite. Surtout pas d'idées neuves mais de bonnes vieilles recettes dont on connaît le résultat. Puis, le temps venu, la société assagie et tranquillisée, on peut se permettre de lancer des fusées expérimentales : c'est la gauche qui le fait évidemment mieux et c'est ainsi que l'histoire politique européenne le comprend.
Vous parlez ici de l'exercice du pouvoir politique et non des idéologies ou philosophies qui lui servent d'humus. Or pour dépasser la ligne, pour mettre un pied dans l'inconnu, sans s'y risquer totalement, il faut une prescience de la direction où l'on veut aller, une utopie dont on n'ignore pas qu'elle est inatteignable et qu'il faut pas souhaiter atteignable. Ainsi ce dépassement du possible ne serait que la pose de jalons accessibles entre la réalité et l'utopie. Dans ce sens, la définition de DSK conviendra à beaucoup de gens de gauche, hors du contenu politique : toute la différence entre une gauche réformiste et une gauche plus soutenue se mesurera sur la distance que l'on s'autorise à franchir dans l'inconnu. Certains y mettront le petit doigt, d'autres la jambe entière. L'important, et c'est ce qui distingue une gauche de gouvernement d'une gauche radicale, c'est que l'on s'impose toujours de pouvoir revenir en arrière si nécessaire. Mais pour cette manœuvre de retour en cas d'échec, il est préférable de passer le manche à droite.
J'admets que la révérence à l'égard de ces autorités morales chenues est agaçante. Toutefois, si R. Badinter a beaucoup défait lorsqu'il fut ministre, c'est qu'il y avait aussi énormément à défaire ! Il y avait un sacré travail de dépoussiérage et d'éclaircissement à effectuer dans nos procédures, nos lois morales, nos juridictions d'exception.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 22 mars 2011 à 18:04
On raille souvent à raison l'embourgeoisement de DSK, ses escapades marocaines et son goût immodéré pour les femmes, quoique ce dernier point me paraisse moins pertinemment raillable.
A tout bien considérer, ne suis nullement sûr que Badinter ait sur ce premier point quoi que ce soit à lui envier.
Un homme capable de justifier la limitation des conforts accordés aux prisonniers par le fait de ne pas excéder la qualité de vie "des petites bonnes" (qu'on me corrige s'il ne l'a dit ainsi), dit pour moi le tranquille dédain qu'il a des conditions les plus humbles ; sans parler du retournement moral qu'à force de compassion pour les fautifs, il finit par devoir justifier, à savoir mettre à niveau les plus modestes et dévoués et les plus nocifs et les moins empathiques.
Pouahhh.
Quant à la suppression de la peine de mort, longtemps - 20 ans - abolitionniste, je suis, les années passant, davantage circonspect. Il est vrai qu'une erreur judiciaire même improbable est toujours possible. C'est ce qui équilibre la balance sur un fléau d'indécision.
Concernant les assassins avérés, ma foi... les avoir sauvés de ce qu'ils ont offert parfois généreusement à de parfaits innocents, n'a, à mes yeux, aucune espèce de vertu.
N'importe quel pompier - ou quidam - qui sauve un de ses contemporains de la noyade m'est plus sympathique.
Pourtant ceux-là ne passeront pas à la postérité. Ils m'en sont d'autant plus chers.
Badinter, d'autant plus indifférent.
AO
Rédigé par : oursivi | 22 mars 2011 à 18:04
Cher Philippe
J’ai regardé comme vous ce reportage. DSK est un personnage rassurant, compétent (en matière d’économie libérale mondialisée). Il sait griller un steak (un gros), et sa femme sait tourner la salade. Il sait même sortir la formule choc. Il est de gauche, et s’est même aperçu qu’il y a des gens qui souffrent.
Je n’ai pas compris si son programme, c’est filet de bœuf pour tous, ou c’est nous vendre sa salade. Je suis resté sur ma faim.
« Il faut dépasser le possible » S’accrocher à ce genre de formule pour nourrir son optimisme, moi, je n’y arrive pas. Même notre histrion pronoïaque peut en sortir des comme ça. Voyez le résultat.
Rédigé par : Claude L | 22 mars 2011 à 17:53
S'agissant de DSK, j'ai passé l'âge de croire aux hommes providentiels même talentueux et compétents. En général la déception n'a d'égale que la hauteur des espérances. J'ai déjà donné, merci. Attendons de connaître sa décision et surtout son programme.
Rédigé par : Jabiru | 22 mars 2011 à 17:51
Bonjour, M. Bilger.
Vous dites de Me Badinter : "Pourtant, à bien considérer la politique qu'il a mise en oeuvre comme ministre de la Justice, elle a surtout été faite d'abolitions. Il a défait plus qu'il n'a fait. "
Ah, je sens en vous comme un regret de ces grands bâtisseurs que furent Dati et MAM. Comme elles nous manquent.
Encore qu'elles aussi ont défait...
Tant pis : faire et défaire, n'est-ce pas...
La reconstruction désormais s'impose.
Espérons qu'elle ne commencera pas par la peine de mort.
Réflexion faite, il y a quelque chose d'insupportable chez certains hommes de droite : le mépris qui s'affiche, la morgue qui s'empare d'eux dès lors qu'un homme de gauche est salué par ses compatriotes : hier M. Hessel subissait les ricanements outrageants d'un Authueil sur son blog (qu'est-il donc pour ricaner d'un Hessel, quels éminents services a-t-il rendu à la nation ?). Et aujourd'hui vous vous agacez d'une "statue" trop révérée à votre goût.
Soyez beau joueur : ignorez-la. Vous n'êtes pas Don Juan, il n'est pas le Commandeur. Il ne vous a pas convoqué, ne le cherchez pas. Vous n'avez pas besoin de marcher sur Badinter pour vous hisser à commenter une "pensée" de DSK.
Un mot encore : je suis sûr que Brassens aurait préféré Badinter à DSK. Non ? Pas vous ?
Rédigé par : Clafoutis | 22 mars 2011 à 17:17