Rien n'est anodin dans un climat de morosité démocratique. Une hirondelle fait le printemps et la plus petite éclaircie a des allures d'arc-en-ciel. Trois bonnes nouvelles en France.
Nicolas Hulot, dont la rigueur écologique m'a toujours fait peur, a déclaré être candidat à l'élection présidentielle. Il va participer à des primaires à Europe Ecologie-Les Verts et j'espère qu'il gagnera. J'ose à peine le dire : il aura au moins l'utilité de faire mordre la poussière politique à Eva Joly dont je ne parviens décidément pas à apprécier la personnalité (Le Post).
Il faut d'ailleurs se méfier des mouvements profonds de la société, qui n'ont rien à voir avec les aspirations des appareils et des partis. Hulot nous privera de Joly et c'est tant mieux. Sur un autre plan, quand Jean-François Copé dénonce le risque de la pluralité de candidatures dans la majorité parce que Nicolas Sarkozy ne serait pas assuré dans cette configuration de se retrouver au second tour, qu'il n'oublie pas que la donne intellectuelle a changé. Que ce qui apparaissait hier comme une menace peut maintenant ressembler à une aubaine perverse. Comme si beaucoup éprouvaient une secrète satisfaction à voir se réduire les chances du futur candidat officiel.
Autre bonne nouvelle : un ministre ne peut plus décider n'importe quoi. Olivier Py qui avait parfaitement réussi de l'avis de tous au Théâtre de l'Odéon a subi le désaveu de Frédéric Mitterrand qui pour des raisons inconnues, sans doute plus intimes que liées aux difficultés européennes apparemment invoquées, a décrété qu'il devait être remplacé dans l'urgence par Luc Bondy (Le Monde). La fronde générale qui s'est manifestée a obligé le ministre à proposer à Olivier Py, qui a accepté, de prendre en charge le Festival d'Avignon à partir de 2014. Première fois depuis Jean Vilar qu'un metteur en scène aura cet honneur. Ainsi une aberration a été corrigée, l'arbitraire rejeté et ses effets négatifs quasiment annulés. Formidable exemple qui est de nature à encourager la société : l'absurde n'est pas irréversible. Encore un effort, et demain on n'octroyera plus une promotion abusive à ceux dont les échecs auront été patents !
Enfin, et c'est le plus important, il s'est passé quelque chose de capital dans la cité Gabriel Péri à Saint-Denis. Des policiers de la Brigade anticriminalité territoriale qui y étaient intervenus sont repartis sous les applaudissements des habitants. Ils venaient d'interpeller quatre jeunes gens, dont un mineur, soupçonnés de trafic de stupéfiants. Dans un appartement squatté, ils avaient saisi 70 doses d'héroïne, une dizaine de doses de cocaïne et 7000 euros (Le Parisien).
J'imagine la tête des fonctionnaires de police et c'est déjà un bonheur que de les sentir pour une fois approuvés, légitimés, fiers.
Cette réussite à la fois policière et républicaine révèle que les honnêtes gens, les citoyens tranquilles et respectables des cités n'attendent qu'une chose : l'arrivée, pour leur bénéfice et au soutien de la paix publique, d'une police efficace et irréprochable. Ils n'aspirent qu'à l'exclusion de cette infime minorité qui trop souvent fait la loi d'abord parce qu'elle fait preuve de violence et intimide, ensuite à cause de la passivité craintive de la majorité.
Ce qui s'est déroulé à Saint-Denis est une opération qui, multipliée, est de nature à modifier le climat entre les forces de l'ordre et les citoyens. La police doit pouvoir compter sur ceux-ci mais en retour elle a pour obligation de faire preuve d'urbanité et de politesse dans sa relation avec autrui et de professionnalisme dans sa reconquête de cités laissées aux mains de malfrats et de dealers trop longtemps persuadés de leur impunité.
Mais pour Saint-Denis comme pour d'autres réussites policières, il faut que la Justice suive.
J'espère comme vous que Nicolas Hulot pourra
s'imposer devant madame Joly...
A bientôt.
JA
Rédigé par : JA | 19 avril 2011 à 22:50
Monsieur Savonarole,
Pour répondre à votre question, non ce ne sont pas ces choses traumatisantes qui ont bouleversé ma vie. Par contre un mort par jour à la cité des 4000 suite à une overdose, oui un peu, surtout que je voyais cette personne vivante dans les caves puis morte quelques heures plus tard déjà attaquée par les rats ! Choses traumatisantes ou pas, je vous déconseille de porter un jugement là-dessus car j'ai bien peur que ne vous connaissiez rien au sujet !
Rédigé par : Josselin Guilloret | 17 avril 2011 à 13:50
JDR, afin de vous rafraîchir la mémoire et vous obliger à vous relire, je cite de nouveau un florilège de ce que vous avez écrit :
quote
« Ce sont les habitants qui pétitionnent avec l'appui de la mairie communiste pour demander les interventions policières…/…les médiateurs communaux et les services de la mairie ont choisi de réguler les interventions policières, de fixer le cadre. Ces interventions ont désormais lieu régulièrement avec une importance variable. Terminé les contrôles hasardeux et improductifs qui ne concluaient qu‘à la peur de tout un quartier…/…Les policiers ne sont plus habillés en commando de guerre…/…ils expliquent aux gens ce qu’ils font…/…voir quelques flics causer avec des jeunes pour leur préciser tranquillement qu'ils reviendraient le lendemain ».
unquote
Par conséquent, vous avez bel et bien écrit : "les médiateurs communaux et les services de la mairie ont choisi de réguler les interventions policières, de fixer le cadre, etc.", ce qui signifie bien évidemment qu’à Champigny, ce seraient les élus municipaux et les travailleurs sociaux qui cadreraient et superviseraient le travail de la police nationale, ce qui constituerait une aberration si c‘était le cas. Vous avez donc écrit n’importe quoi, à quoi bon le nier. A moins que vous n’ayez confondu tout simplement la police municipale avec la police nationale, ce qui ne m’étonnerait pas eu égard à votre inculture sur le sujet.
En outre, s'agissant de la sécurité publique, bien évidemment le commissaire a un rôle de conception et de direction et il n'appelle pas le préfet à chaque intervention, sinon la situation serait ingérable. Dans la majorité des cas, il se contente de l'informer ou il charge un officier de police (commandant, capitaine ou lieutenant) de le faire après coup. Ce n'est que dans certains cas, lors d'affaires importantes ou particulièrement sensibles, que le commissaire doit attendre les instructions du préfet pour agir ou du procureur (si c'est du ressort de la PJ).
Rédigé par : Mary Preud'homme | 17 avril 2011 à 13:50
Cher Monsieur,
Je lis vos chroniques régulièrement et je n'y trouve que de très rares points de désaccord avec mes opinions ou mes réflexions.
Acuité de l'observation, connaissance de l'âme humaine provenant de votre expérience professionnelle, mesure dans vos propos sans sacrifier au politiquement correct.
Paradoxalement le seul reproche que j'ai à vous faire est de trop vous voir et de trop vous entendre.
A titre beaucoup plus intime j'ai été très ému par les lignes consacrées à la mémoire de votre frère.
Je l'ai connu dans le cadre de ses fonctions.
Vous aviez le même sang : intégrité, compétence, humanité.
Je ne vous flagorne pas car j'ai un grand reproche à vous adresser mais il n'est pas utile d'en parler davantage.
Patrice Merville
Rédigé par : [email protected] | 17 avril 2011 à 01:54
Mary Preud'homme, vous ne savez pas lire. C'est là le moindre de vos défauts, constant cependant.
Et je n'ai pas écrit ce que vous avez compris de travers. Ne tentez donc pas d'extrapoler la "substance" de ce que j'exprime quand vous avez déjà tant de mal à vous tenir à la lettre.
Vos amis policiers n'interviennent que sur instruction du préfet ou du procureur de la République. La population et la mairie interpellent le préfet sur des situations précises. Bien évidemment, l'intervention massive est dépêchée à l'improviste mais elle a lieu dans un cadre de collaboration directe avec les habitants demandeurs et la mairie. Voilà ce qui a changé récemment.
Ma hargne envers la religion vous remercie et vous passe le bonjour.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 17 avril 2011 à 00:48
JD Reffait a écrit :
"A Champigny, dans la cité des Boullereaux, ce sont les habitants qui pétitionnent avec l'appui de la mairie communiste pour demander les interventions policières. Depuis les funestes descentes à grand renfort d'hélicoptères et de médias, qui avaient ulcéré les habitants témoins de défonçages de portes à l'aveugle, la population, les médiateurs communaux et les services de la mairie ont choisi de réguler les interventions policières, de fixer le cadre. Ces interventions ont désormais lieu régulièrement avec une importance variable, etc. etc."
----
Des policiers d’opérette passés à l’attendrisseur qui se font coacher par un élu municipal et vont jusqu’à prévenir les gens du quartier avant d’intervenir. Voilà ce que nous dit en substance JDR.
En tout cas, je connais nombre de fonctionnaires de la police nationale de tous grades, notamment ceux qui travaillent dans des BAC ou à la PJ qui se paieraient un moment de franche rigolade s’ils trouvaient le temps (après des journées bien remplies) de lire de telles sottises.
A quand des gendarmes postés au bord des routes pour nous faire gentiment signe de ralentir à proximité d’un radar, et des contractuelles sympas qui en lieu et place d’une contredanse nous glisseraient une jolie fleur coupée sur le pare-brise. Et des commissaires comme dans Navarro ou Julie Lescaut.
JDR, vous devriez éviter de réagir avec tant d’aplomb sur des sujets dont vous ignorez le b a ba et où vous laissez seulement libre cours (entre autres) à vos préjugés sur la police ou votre hargne sur la religion. C’est lassant !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 16 avril 2011 à 23:11
Bonjour,
Je n'ai rien contre une bonne police, ou encore une quelconque autre bonne autorité. Il faut un peu d'ordre, sans empiéter sur les libertés, il faut en fait… de l'intelligence en tout. C'est le problème. Alors, quel est à ce sujet l'apport d'internet, des blogs, des commentaires sur les blogs ? Il me semble que le temps est différent depuis les blogs. Le temps, spécificité humaine puisqu'il n'existe probablement pas dans l'univers, n'est que la division de notre espoir de vie en parcelles quantifiées en heures, minutes, secondes etc. Le blog touche à cette donnée. Moins rapide que le verbe, il est beaucoup plus rapide que l'écrit traditionnel. Il crée une nouvelle vitesse de communication. Il est probable que ce rythme va s'imposer. En tout cas il s'impose à celui qui tient un blog. D'un billet par semaine, voire par quinzaine au début, celui qui veut vraiment voir vivre son blog est entraîné à un billet tous les deux ou trois jours. Multipliés par la création exponentielle de nouveaux blogs, les rapports entre les hommes sont soudainement très différents à l'intérieur de l'espace temps. Quel sera le résultat ? Nous en voyons déjà une image au Moyen-Orient. Cet avenir sera-t-il libératoire ou est-ce la tour de Babel, une vie impossible qui nous attend, issue de cette nouvelle unité de temps qu'est la communication par les blogs ? Je crains d'être trop âgé pour connaître la réponse. Je le regrette, mais avec cette accélération, qui sait ? Cordialement. H. Dumas
Rédigé par : Temoignagefiscal | 16 avril 2011 à 20:17
Cher Monsieur Savonarole, si vous êtes fan du blog de Monsieur Bilger, vous savez aussi bien que moi que ce Monsieur revendique le droit d'expression, même si cela doit choquer certaines pensées. Il en va de même pour les commentaires. J'avoue que mon exemple de Châtelet-Les Halles est peut-être égoïste, tout autant il n'en est pourtant pas faux ! A vous entendre, c'est comme si c'était l'exception qui confirme la règle ! Un peu de réalisme SVP ! Monsieur Bilger, j'ai lu avec intérêt votre article sur les cités de banlieue. Ayant grandi à la cité des 4000 à La Courneuve (cité qui appartenait à la Ville de Paris !), j'aimerais vous faire part de l'expérience que je garde de celle-ci et comment Paris s'est débarrassée des "souches indésirables pour le tourisme" (sic).
Rédigé par : Josselin Guilloret | 16 avril 2011 à 20:08
"Champigny" pour l'un, "Châtelet-Les Halles", pour l'autre, mon Dieu que d'émotions !
C'est tout ce que vous avez vécu d'intense dans votre vie ? C'est votre "14-18" du RER ? Les Jean Moulin du RER ?
Les Résistants du politiquement correct...
Rédigé par : Savonarole | 16 avril 2011 à 18:11
Cher Monsieur,
J'avoue que le métier de policier en banlieue/Paris ne doit pas être drôle tous les jours. Pourtant, je pense sincèrement que ceux-ci, par le passé, ont abusé de leurs droits. Exemple ? Un matin (1986), changement à Châtelet-Les Halles pour aller à mon Lycée à Strasbourg-Saint-Denis. Il était 6h30. La police, sur le quai, m'interpelle avec, je cite : "Espèce de petit con, si tu es en fugue, tu vas te prendre ma main dans la gueule". J'ai trouvé, je pense que vous seriez pareil, ce comportement un peu cavalier. Certes à 17 ans je n'étais pas majeur, mais cela autorise-t-il une telle familiarité ? Comme mon nom l'indique, je suis "bon gaulois" et avec les yeux bleus. C'est dans ces cas-là que je me demande ce qui se serait passé si j'avais eu un nom à consonance arabe. Donc oui, les policiers/gendarmes ont le droit, pour ne pas dire le devoir, d'aller dans les cités, mais non, ils n'ont pas droit à ce genre de mépris vis-à-vis des personnes qu'ils contrôlent.
Rédigé par : Josselin Guilloret | 16 avril 2011 à 17:37
Monsieur Bilger,
Pour moi, une seule bonne nouvelle sur les trois : la même que celle retenue par Pierre-Antoine dont je partage les espérances en ce qui concerne les applaudissements sous influence des vents sud-méditerranéens.
J'ajouterai que l'élan d'optimisme que cette bonne nouvelle suscite en moi est hélas tempéré par son caractère d'exception et par le doute que vous semblez vouloir exprimer (?) dans la dernière phrase de votre note.
Rédigé par : Mirella | 16 avril 2011 à 16:07
"Encore un effort, et demain on n'octroyera plus une promotion abusive à ceux dont les échecs auront été patents !"
La route est encore très, très longue.
Pour un cas isolé et corrigé parce que médiatisé, combien de nominations "royales" au piston ?
Rédigé par : bob | 16 avril 2011 à 12:45
@PB
J'ai beau lire et relire votre billet, sans refuser d'apprécier la justesse de vos propos sur les deux premiers points, je ne vois qu'une seule bonne nouvelle dans votre billet :
"Des policiers de la Brigade anticriminalité territoriale qui y étaient intervenus sont repartis sous les applaudissements des habitants."
Les autres ne sont que des anecdotes. Un, d'une vie politique qui a déjà, hélas, montré son incompétence à s'attaquer aux vrais problèmes des Français. Deux, d'une culture qui n'a de culture que le nom. La vraie culture construit une société (sans jeu de mot), la nourrit. Les autres pseudo cultures l'appauvrissent (sans jeu de mot), l'affament...
Concernant ce que vous soulignez comme "le plus important (...) capital", je me pose une question : ces applaudissements ont-ils trouvé inspiration dans le vent qui souffle de l'autre côté de la Méditerranée ? Côté d'où viennent de nombreux habitants des cités.
Ce serait aussi une autre bonne nouvelle.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 16 avril 2011 à 11:16
La Fondation Nicolas Hulot est devenue, candidature à la présidentielle oblige, la Fondation pour la Nature et pour l'Homme ...
Le sigle reste donc le même : FNH.
Monsieur Hulot est donc, par la prédestination des initiales de son nom, l'incarnation de la Nature et de l'Humanité toutes entières. Vous avez tort, Philippe : ce n'est pas une bonne nouvelle, c'est La Bonne Nouvelle !
Alléluia !
Rédigé par : Frank THOMAS | 16 avril 2011 à 10:50
Réjouissant de voir que les autorités policières ne seront peut-être plus tentées de rejouer la Guerre d'Algérie - plus de 50 ans après - avec ces désastreux contrôles au faciès qui devraient faire se retourner Rosa Parks et ses amis dans leur tombe. J'admets que, lorsqu'on est policier, il est quelquefois ardu de faire preuve de tact. Avec l'agressivité contagieuse propre aux grandes zones urbaines et suburbaines, difficile pour certains de ne pas jouer au terminator de proximité, avec tutoiement d'usage. Eh, c'est que le fellagha ou assimilé a depuis longtemps investi nos bétons et bitumes, quand il ne les a pas construits lui-même. A bonne distance de nos centres historiques amidonnés. Quand même.
Un peu plus de lien social et, je risque le mot, de douceur, rendent possible le désamorçage de moult conflits. La violence officielle aveugle fait se percuter délinquants présumés et population locale; isole un peu plus cette dernière de ses représentants publics. Alors, les faits relatés par Le Parisien autorisent un espoir chez la non-douairière et l'opprimé. Dans les réserves indiennes américaines, l'alcool faisait des ravages terribles. Gageons que, dans ces sortes de réserves indiennes que constituent nos cités, les psychotropes divers et variés vont quelque peu refluer grâce à une force publique devenue équitable. Sacré chantier.
Rédigé par : scoubab00 | 16 avril 2011 à 09:55
Bonjour Monsieur l'Avocat Général,
L'avenir de notre pays est lié à votre dernière phrase.
Vu les délais de traitement des dossiers dans certains parquets, on ne peut que déplorer le manque de moyens des magistrats. Notre justice devrait être plus rapide.
Sans compter qu'il nous faudrait plus de places de prisons...
Malheureusement, combien de fois faut-il qu'un individu soit arrêté et jugé avant qu'il ne fasse un séjour en prison ? Trop de délits sont banalisés.
Quand on voit le nombre de prisonniers en France, cela fait bien peu !
Rédigé par : JP | 16 avril 2011 à 09:26
"Rien n'est anodin dans un climat de morosité démocratique." P. Bilger
Permettez-moi de ne retenir que cette introduction d'un article que j'approuve dans sa totalité - avec une mention spéciale pour N.Hulot l'inquisiteur - et d'y ajouter ceci.
Sans doute tout le monde se souvient-il du sketch de Coluche dans lequel il disait, raillant le catastrophisme de la télévision : "un avion tombe, c'est sur les pompes à Roger Gicquel !"
Cette "morosité démocratique" dont vous nous parlez, cher Philippe, les médias l'entretiennent, c'est leur carburant, ils en vivent.
Mais on a là, me semble-t-il, un paradoxe frappant.
Les médias, tous supports confondus, ont entre autres une fonction essentielle : stimuler l'envie de consommer et faire chauffer les moteurs de la production par le biais de la publicité.
On sait bien que cette envie de consommer repose d'une part sur des besoins artificiellement créés et entretenus et d'autre part sur une vision simpliste, édulcorée et optimisante d'un monde rassurant, heureux et coloré comme celui de la "ligne claire".
Or ces mêmes médias distillent à longueur de journée leurs nouvelles qui, chacun le sait, ne sauraient être des nouvelles si elles étaient bonnes.
Trains qui déraillent, accidents, chômage, politiques corrompus ou incompétents, inflation, catastrophes naturelles et industrielles, crimes odieux, guerres, massacres, épidémies déferlent au domicile de chacun d'entre nous en flots continus.
L'habitant du petit village tranquille, de la ville ordonnée, propre et paisible a confusément l'impression que toute la crasse du monde est entrée dans son salon, que les flots noirs du tsunami de Sendaï engloutissent sa famille et sa vie, que l'assassin d'enfants est tapi au bout de son couloir et que sa purée est empoisonnée.
Il ne se passe rien dans sa rue, dans son quartier, dans son canton, mais il vote extrémiste, parce qu'il a peur d'un monde détraqué.
Il est comme l'homme bien portant qui se sent envahi par toutes les maladies les plus cruelles à la lecture d'un dictionnaire de pathologie.
Les journalistes et les chroniqueurs d'une foule d'émissions coulées dans à peu près les mêmes moules, sont prompts à donner des leçons de cohérence aux politiques.
Mais sont-ils bien conscients eux-mêmes du trouble que suscite cette incohérence entre la joie factice de la pub (sans parler des jeux de midi ou du soir, du mélange entre rire et sérieux dans les talk-shows, etc.) et la morosité dont ils ont pour mission de nous abreuver pour conserver leur crédibilité et maintenir leur part d'audience ?
Rire à 19h30, pleurer à 20h01 : qui est assez équilibré pour résister à un tel traitement ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 16 avril 2011 à 08:44
Et si L'AGITE LA BOCAL ne commentait plus rien du tout ? Ce serait triste, un blog sans une lumière, et ce que dit Achille c'est beau comme du Verlaine.
Rédigé par : Roche G | 16 avril 2011 à 08:13
Eloignons Olivier Py, sait-on jamais ?
même si Avignon en avait besoin !
Pour l'intervention des gardiens de la paix
(anciennement forces de l'ordre) comme
Achille : 10 ans de perdus !
Quant à une candidature telle ou telle autre
cela fera 10 années en 2012 que nous sommes
en campagne, alors un de plus ou de moins
ici ou là !.
Rédigé par : calamity jane | 16 avril 2011 à 07:46
M. Bilger,
Ça fait du bien de vous voir évoquer de "bonnes nouvelles".
M. LABOCA,
Au sujet de la police, je suis d'accord, on y trouvera des taches comme pour tout, mais reconnaissez :
La police qui finit une mission sous les applaudissements, ça en jette !
Rédigé par : je dois en trouver un autre | 16 avril 2011 à 03:53
Monsieur l'Avocat général Bilger,
Les citoyens des cités aiment les policiers. Ce qu'ils leur reprochent, ce sont notamment les contrôles au faciès.
S'il n'y a pas de policiers, c'est l'anarchie.
Mais l'honnêteté oblige à dire qu'une partie des policiers est malhonnête. Ainsi, récemment, des policiers du 93 se sont rendus coupables de faits interdits par la loi et leur déontologie. Pour cela, ils ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Bobigny. Bien que cette condamnation ait été légère, ces policiers, se croyant autorisés à faire n'importe quoi, ont osé faire appel devant la cour de Paris.
Il faut donc nuancer l'appréciation à porter sur la Police, même si l'on doit admettre que celle-ci est globalement acceptable.
Vous reconnaissez aujourd'hui que vous avez un contentieux privé avec Eva Joly, puisque vous écrivez : "(Hulot)aura au moins l'utilité de faire mordre la poussière politique à Eva Joly dont je ne parviens décidément pas à apprécier la personnalité."
Je ne commenterai donc plus aucune de vos déclarations sur Eva Joly, ne voulant pas prendre partie dans une affaire purement privée entre vous et une grande dame, belle, intelligente et honnête.
Rédigé par : LABOCA | 15 avril 2011 à 23:41
E. Joly a au moins l'avantage de poser le problème (et selon moi pas assez fort) de la corruption dans notre pays.
Mais il y a pire que les élus corrompus. Il y a ceux qui revotent pour eux après qu'ils aient purgé leur peine.
Nous avons les élus que nous méritons.
Combien d'entre nous sont prêts à ne pas voter pour le candidat le plus proche de nos idées parce qu'il a été condamné pour corruption, malversation (style l'ancien maire de Grenoble, cité il n'y a pas longtemps par P.B.) ?
Rédigé par : patrons-voyous | 15 avril 2011 à 21:40
Évidemment, tout le monde préfère avoir ses intérêts défendus par l'avocat de Bernard Tapie que par Nicolas Sarkozy !
Rédigé par : Alex paulista | 15 avril 2011 à 21:25
Bonjour Philippe Bilger
« Trois bonnes nouvelles en France. »
Première nouvelle : « la candidature de Nicolas Hulot ».
Personnellement les candidatures « exotiques » du genre de celle de Nicolas Hulot ou encore celle d’Eva Joly ne m’intéressent pas. L’un comme l’autre ne connaissent rien en politique, sans doute encore moins en économie et donc ils ne seront là que comme variable d’ajustement pour le second tour.
Je suppose que comme en 2007, les candidats susceptibles d’atteindre le second tour s’empresseront de promettre d’intégrer les mesures demandées par le candidat écolo et trouveront ensuite tout un tas de bonnes raisons pour ne pas respecter leur promesse.
Deuxième nouvelle : « un ministre ne peut plus décider n'importe quoi. »
Tout le monde sait bien que dans le gouvernement actuel, un ministre de décide pas, il exécute les consignes qui lui sont transmises par l’Elysée. Donc à mon avis il n’y aura rien de changé sous le soleil dans l’avenir.
Troisième nouvelle : « Des policiers de la Brigade anticriminalité territoriale qui y étaient intervenus sont repartis sous les applaudissements des habitants. »
En fait on en revient à la police de proximité dans les banlieues qui avait fait ses preuves en son temps en créant un climat de confiance et de sécurité chez les habitants des cités terrorisés par les « petites frappes » locales. On a perdu 10 ans pour rien.
Rédigé par : Achille | 15 avril 2011 à 19:12
A Champigny, dans la cité des Boullereaux, ce sont les habitants qui pétitionnent avec l'appui de la mairie communiste pour demander les interventions policières. Depuis les funestes descentes à grand renfort d'hélicoptères et de médias, qui avaient ulcéré les habitants témoins de défonçages de portes à l'aveugle, la population, les médiateurs communaux et les services de la mairie ont choisi de réguler les interventions policières, de fixer le cadre. Ces interventions ont désormais lieu régulièrement avec une importance variable. Terminé les contrôles hasardeux et improductifs qui ne concluaient qu'à la peur de tout un quartier. Sortant de la gare en face de ce quartier, j'ai observé comment les choses se passaient. Les policiers ne sont plus habillés en commando de guerre comme auparavant, ils ciblent des lieux précis, ils expliquent aux gens ce qu'ils font, quel étonnement fut le mien de voir pour la première fois dans cette cité quelques flics causer avec des jeunes pour leur préciser tranquillement qu'ils reviendraient le lendemain. J'ai par ailleurs constaté, depuis quelques mois, la fin complète des rodéos de la BAC toute sirènes hurlantes au cœur de la nuit. Le résultat est là : les policiers agissant dans un cadre précis et connu de la population ne sont plus agressés. A quoi doit-on attribuer cette évolution ? A la lente clairvoyance du pouvoir politique qui finit par comprendre que ces quartiers ne sont pas des djebels à pacifier ? A la régression des effectifs de police qui ne disposent plus de l'oisiveté propice à chahuter les bougnoules ? Ou à l'approche d'échéances électorales qui nécessitent d'être plus urbain avec les pauvres, tentés par des votes extrêmes ?
Il se trouve qu'un jour, une mère de famille m'a demandé de signer la pétition au préfet pour demander l'intervention policière. Le texte était clair, précis. Les citoyens disaient à la force publique ce qu'elle devait faire. J'ai signé. Oui !
J'ai bien lu ? La rigueur idéologique de N. Hulot vous a toujours fait peur ? Farceur ! Parce que voici un écolo qui n'a jamais craint de réchauffer le climat pour ses productions ! Ce type est une énorme arnaque ! Sa fondation est largement financée par TF1, EDF et L'Oréal, trois grands noms de l'orthodoxie environnementale, par le biais notamment des royalties que rapportent les produits Ushuaia pas du tout écolos ! Résultat, pas un mot sur le nucléaire lors de la déclaration de candidature.
Personnellement je m'en fiche, j'ai horreur de l'écologie politique, ces gens-là m'ennuient ou m'exaspèrent selon l'endroit de Paris où je tente de faufiler ma voiture. Ces gens qui prétendent me faire payer très cher un recyclage de mes déchets que je fais moi-même alors que je ne suis aucunement responsable des emballages stupides et si difficiles à ouvrir que l'on me vend, ces gens-là me sortent par les yeux.
C'est vrai que l'écologie est déjà sinistre. Mais avec Eva Joly, nous sombrons dans la dépression sévère. Elle va vraisemblablement disparaître de la course, essoufflée avant d'être partie.
J'attends avec impatience les prochains sondages sur la candidature Borloo. Parce qu'alors, il faudra bien du talent à l'UMP pour continuer d'affirmer que le meilleur candidat reste N. Sarkozy quand toutes les personnalités de droite lui seront passées devant. Même les guerres entreprises ne lui rapportent pas un kopeck, c'est rageant. Il est proche le temps où le candidat de la désunion, ce sera lui.
Frédéric Mitterrand a une excuse : il s’ennuie.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 15 avril 2011 à 18:18
Et j'espère que ces jeunes gens ont eu un avocat dès le début de leur garde à vue... sinon...
Rédigé par : Elisabeth Granger | 15 avril 2011 à 17:45