Au fil de notre vie publique, on en a connu une multitude et de toutes sortes : des Centres mous, des Centre ambigus ou filandreux, des Centres durs en façade mais faibles au fond, des Centres opportunistes allant à la pêche à gauche ou à droite, des Centres inféodés, des Centres verbeux, des Centres trop européens pour que le sentiment national s'y retrouve, des Centres de gravité mais aussi d'infinie légèreté, des Centres de talent et de dents blanches, des Centres toujours aimés mais souvent perdants, des Centres coincés entre l'airain politique et la richesse intellectuelle, des Centres moribonds à force de ne plus croire en eux, des Centres avec des idées mais trop peu d'hommes...
Puis François Bayrou a fait le score qu'on connaît à la dernière élection présidentielle. Il s'en est fallu de peu que sa voix ne convainque pas davantage. Les Français ont découvert à cette occasion ce que pouvait être un Centre moderne dégagé des vieilles lunes et de ses gloires anciennes saluées avec une révérence lassée. Qu'on l'apprécie ou non, François Bayrou ne semblait plus sorti de la naphtaline historique et il imposait une présence, son existence, précisément parce qu'en s'opposant à l'une comme à l'autre on risquait de se faire mal. Nous avions quitté le temps des ectoplasmes pour rejoindre celui de l'affirmation de soi, d'un patriotisme capable enfin de rêver d'Europe sans en faire un paradis artificiel mais un horizon souhaitable, celui surtout de la morale publique, sans laquelle toute pédagogie du haut vers le bas est ruinée d'emblée (Le Figaro, Le Monde, Marianne 2, nouvelobs.com, Journal du Dimanche).
En 2007, après une telle déconvenue succcédant à un tel espoir, qui aurait parié le moindre enjeu sur le destin futur de François Bayrou ? Fourbu, attaqué, délaissé, trahi par certains de ses plus proches guère honteux de leurs reniements, campant avec fierté sur son pré carré, ses convictions, ses quelques certitudes fondamentales, libéré des conventions interdisant la vérité et parfois la brutalité médiatiques, persuadé qu'il faudra toujours compter avec lui, ce que les imbéciles nomment vanité et lui conscience et lucidité, il demeure aujourd'hui dans notre espace politique comme une étrangeté tenace, vigilante, remarquable. On peut moquer le rétrécissement du MODEM, il n'en a cure puisqu'il porte en lui, grâce aux humanités et à l'Histoire, le culte des destinées construites non pas contre mais grâce à l'adversité. Et de la sienne, donc.
Il n'empêche que le Centre authentique suscite plus d'interrogations qu'il ne fournit de réponses. Je n'évoque même pas les difficultés qu'il y a toujours eu pour lui donner sa place méritée avec un scrutin majoritaire favorisant les affrontements et les clivages, tuant les nuances, les complexités et le pluralisme. A dire vrai, je me demande si certains n'ont pas induit de ces entraves électorales constantes qui facilitent le gouvernement mais préjudicient à la qualité parlementaire, une sorte d'infirmité congénitale du Centre qui serait ainsi nié tout simplement parce que politiquement il serait nécessairement de trop.
Au-delà de ces mécanismes qui sont de nature à intéresser les seuls constitutionnalistes, la pensée sur le Centre ne cesse de susciter débat et controverse. J'ai mesuré l'intensité de celui-là et de celle-ci quand il y a quelques semaines François Bayrou a été invité par Frédéric Taddéï et qu'il a disposé de temps, d'une écoute et d'une attention courtoises pour s'expliquer. Cela n'a pas été une mince affaire. Pourtant, on sentait François Bayrou acharné à sortir le centrisme de la fausse image qui le défigure. Mais des objections venaient qui n'étaient pas toutes dérisoires.
Pour ma part, ma gêne principale provenait du fait que le Centre, même structuré et vertébré selon la conception de François Bayrou, me semble relever plus d'un Discours de la méthode en politique que de ce qu'appelle la technique d'un projet, l'argumentaire d'un programme. Comme si le centrisme était davantage un état d'esprit, une invitation à être un bon démocrate, une incitation à une noble tolérance qu'un outil pour réformer, une machine pour le pouvoir et la victoire. Plus, au fond, un savoir vivre qu'un savoir agir ! A tort ou à raison, il m'est toujours apparu que la force du Centre était en même temps sa faiblesse : le dialogue, mais dans quel but ? L'éthique républicaine, mais à quelles fins ? La forme de la démocratie, dont le centrisme avec ses vertus est si soucieux, peut être à vie incompatible avec le fond d'une politique. Le Centre sait donner des leçons mais on doute - même s'il s'est incarné parfois brillamment en des temps anciens dans des pratiques de gouvernement - qu'il ait les mains capables de brasser un réel qui risquerait de les salir. C'est sans doute cette hésitation entre la beauté du concept et le réalisme de l'action, toujours au bénéfice de la première, qui a conduit François Mitterrand à vouer une détestation chronique à cette famille intellectuelle, à cette virtualité politique.
Le Centre est généralement perçu comme un point d'équilibre entre la gauche et la droite, comme le lieu évident, équidistant entre deux visions claires et nettes de la société, la synthèse, la passerelle bénie reliant d'un côté l'autorité avec la liberté et de l'autre l'égalité avec la fraternité. De sorte qu'on s'est accoutumé à célébrer, dans le juste milieu, non pas le "juste" mais le milieu. On a privilégié une notion topographique au détriment d'une valeur de vérité et d'équité.
Cet approfondissement aurait pour effet de ne plus placer le Centre seulement comme une vigie parasite susceptible d'aller picorer sa nourriture ici ou là, chez l'adversaire de droite ou de gauche, et faisant passer son inaptitude à élaborer d'initiative un programme pour un hommage démocratique à ceux qui ne pensent pas comme lui et qu'il accueille par fragments en son sein. Ce centrisme ne partagerait pas seulement la droite et la gauche mais la droite avec la droite et la gauche en face de la gauche. Dès lors que le "juste" l'emporte, il peut y avoir une manière passionnée et extrême d'être centriste au sein de n'importe quelle structure politique. Le centrisme deviendrait une manière pertinente de penser où que ce soit. Parce que naturellement, on a tendance à considérer que sur le plan intellectuel, contre le péremptoire des affichages extrêmes, le raisonnable et le plausible se situent dans cette zone qui prend le meilleur et délaisse le pire. A entendre beaucoup se revendiquer centristes, comme, par exemple, récemment le Premier Ministre pour battre en brèche la démarche de Jean-Louis Borloo, on perçoit que la généralité de l'esprit centriste, sa victoire en quelque sorte, est aussi sa défaite. Partout, il n'est plus nulle part.
A l'exception, depuis 2007, des discours forts et convaincants de François Bayrou sur la dénonciation des scandales et des abus ainsi que sur l'absolue nécessité de restaurer l'éthique publique, je n'ai pas eu l'impression que sa parole ait su encore emplir avec un vrai contenu, une réelle substance la structure républicaine dont il est un farouche et inlassable défenseur.
Ce qui est sûr, c'est que François Bayrou n'est pas habité par la passion mais bien plus par l'orgueil du Centre. A l'évidence, il n'a pas supporté et il ne supporte pas davantage aujourd'hui de voir cette superbe idée, cette exigence salubre être gangrenées par de petits appétits et des communautés qui, guettant sa solitude, s'imaginent pouvoir s'approprier, mais contre lui, ce qui lui appartient et qui est unique. Il lui reste l'essentiel à accomplir : il a déja fait de la morale une politique, maintenant il faut qu'il s'attelle à l'élaboration d'une politique qui n'oublie pas la morale.
L'orgueil, en politique, ne fait pas forcément gagner. Mais au moins il fait tenir debout et ce n'est pas rien quand les courtisans pullulent.
Il faudrait se poser la question du langage politique. On parle de gauche, droite et centre. Vu comme cela il y a peu d'espace pour autre chose.
Tant qu'on n'imagine pas qu'il peut y avoir une infinité de nuances entre gauche et droite et que parfois même les deux extrêmes se rejoignent, on reste myopes.
Cette vision étriquée du champ politique nous amène à considérer que la normalité c'est un combat PS/UMP. C'est ce qu'a toujours combattu F. Bayrou en clamant qu'il pouvait (et devait) y avoir autre chose qu'uniquement deux camps politiques.
Rédigé par : lo | 22 juin 2011 à 06:39
@Alex paulista | 20 juin 2011 à 02:56
« À l'Élysée, il y a un fils d'immigré hongrois marié à une Italienne. Comme quoi... »
Cet état de choses renoue avec la coutume qui s'observe également avec Œdipe Roi de donner le pouvoir préférentiellement à un étranger, ou qui paraît tel, et sur laquelle repose également le vieil adage qui remonte sous cette forme au XVIIe, « Nul n'est prophète en son pays. »
Le revers de la médaille dans les temps anciens et qui s'observe également avec le même Œdipe Roi, c'est le côté « pharmakon » du pouvoir qui veut que la meilleure des victimes émissaires, autrement dit la plus agréable aux dieux lorsque cela va mal et qu'on souhaite les voir recouvrer une attitude bienveillante, soit précisément ledit détenteur du pouvoir...
Rédigé par : Catherine [email protected] paulista | 20 juin 2011 à 16:08
@ Achille
Eh oui, avec Bayrou on finit sans voix.
C'est un peu le centre du problème.
Rédigé par : Alex paulista | 20 juin 2011 à 03:04
@Dirk
Ne vous fiez pas à la couleur de peau, l'Assemblée est remplie de fils et petits-fils d'immigrés, et les noirs d'Outremer sont souvent moins immigrés que les blancs de métropole...
À l'Élysée, il y a un fils d'immigré hongrois marié à une Italienne. Comme quoi...
Rédigé par : Alex paulista | 20 juin 2011 à 02:56
Il va falloir revenir aux fondamentaux :
liberté, égalité, fraternité.
Arrière²-petite-fille de x, vivant en
France parce que née en France, où, quand
et comment suis-je responsable de l'émigration de mes ancêtres ?
@ Dirk ?
J'en subis les conséquences mais jusqu'à
présent, je ne m'étais jamais sentie étrangère ! par votre commentaire vous m'indiquez
que je devrais m'en inquiéter ?
Ce jour, chez des connaissances, j'ai droit
à un reportage sur la ville de Nantes,
berceau de la traite négrière française!
Je serais, d'après vous, aussi responsable
de ça ? Mais quand pourra-t-on poser les
valises et penser à l'avenir sans haine ?
En République, le peuple est (et a) des
représentants correspondant à sa sensibilité
politique... tout concevoir ne signifie pas
tout mélanger !
Rédigé par : calamity jane | 19 juin 2011 à 14:32
Merci Dirk van de Graaf pour votre exposé qui tend à redonner confiance en l'existence de bonnes volontés ; rassurez-vous : tout le monde ou presque avait bien compris votre parenthèse "femmes ou Français, etc" sans y voir malice ; l'essentiel est d'identifier les discours vains qui ne servent que d'auto-thérapie aux claviers pédants qui les profèrent...
Rédigé par : Henri Gibaud | 19 juin 2011 à 10:51
@Dirk van de Graaf | 18 juin 2011 à 18:01
« la Nation Française (femmes et Français dont les parents ou grands-parents sont issus de l’immigration). »
Tout d'abord quelle différence faites-vous entre « les femmes » et « les Français » ?
Ensuite, par « Français dont les parents ou grands-parents sont issus de l'immigration et composent la Nation Française », faites-vous allusion au fait que « les débuts de l'époque gauloise soient difficiles à dater et varient selon les régions considérées.
Car, pour l'archéologue et sociologue spécialiste des religions comparées Henri Hubert, directeur de recherches à l'École pratique des hautes études (Section Sciences religieuses, religions primitives de l'Europe), ami de Marcel Mauss et de Durkheim, le processus d'expansion celtique aurait duré plusieurs siècles pendant lesquels plusieurs peuples auraient coexisté. Il ne se serait fait ni soudainement par une sorte de guerre d'invasion générale, ni en masse par la migration d'une multitude d'individus isolés, mais par l'arrivée de groupes organisés en clans, numériquement plus ou moins importants (voir la Civilisation de Vix ), au milieu des autres peuples qui leur auraient accordé l'hospitalité, des droits définis par des traités et un territoire. » En somme, fait une petite place organisée de façon conventuelle, par opposition aux phénomènes invasifs ultérieurs ou encore aux trajectoires individuelles.
«Il est communément admis encore que la civilisation celtique s'épanouit en Gaule avec La Tène, c'est-à-dire au deuxième âge du fer, à partir du Ve siècle av. J.-C.. La ville de Marseille, notamment, colonie de la cité grecque de Phocée», l'une des cités de la Confédération ionienne dont le nom subsiste dans la dénomination de « club phocéen », notamment, est fondée vers 600 av. J.-C. sur le territoire des Ségobriges, peuple au nom bien celtique. - Peuple étranger toutefois à Mme Royal et sa forteresse du Poitou-Charentes... -
« Dans les sources grecques, en particulier de l'époque macédonienne, de nombreuses mentions de Celtes — appelés alors « Galates » et formant des contingents mercenaires — apparaissent : il est surtout fait référence à leur courage et à leur valeur guerrière. Cela correspond à la période de la plus grande expansion celtique (IVe siècle av. J.-C. et IIIe siècle av. J.-C.).
Dans les sources latines postérieures, les Gaulois des IIe siècle av. J.-C. et Ier siècle av. J.-C. sont clairement distingués des Cimbres - à propos desquels fut forgée la célèbre et significative contrepèterie de Clovis à Saint-Rémy: « Courbe-toi fier Sicambre ! » aurait dit l'évêque, «Cambre-toi, vieux si courbe.» aurait répondu le roi fraîchement baptisé et l'époux de la princesse Burgonde Clotilde, des Teutons dont les les femmes prisonnières se suicidèrent en masse après la victoire du général romain Marius au 1er siècle av.J.-C. et dont le nom désigne de nos jours les allemands dans une connotation très péjorative, des Bretons et des Helvètes. », par opposition aux populations qui se sont progressivement sédentarisées sur le sol de notre pays entre la fin de la dernière ère glaciaire ( - 10 000) et le IIIème siècle av. J.-C. ??? Ou incluez-vous ces dernières par opposition aux populations auxquelles on doit notamment l'ornementation de la Grotte de Lascaux, chapelle sixtine du paléolithique (18 000 et 17 000 ans), ou encore la Grotte Chauvet (31 000 ans BP) et et tout un certain nombre d'autres superbes sites???
Rédigé par : Catherine [email protected] van de Graaf | 19 juin 2011 à 09:19
"Zéro occurrence de "ganteletz ferrez" dans Rabelais" soit, il m'a pu (prosopopée) échapper une approximation... Que voulez-vous, je n'ai pas la chance d'être une littéro-juriste comme vous ! Mais je ne reconnais pas que vous m'auriez contraint sur le fond de l'intention rabelaisienne, id est, de fustiger la misérable et pitoyable prétention des gens dits "DE ROBE"... et au demeurant sans efficience autre que la pérennisation de leurs chers "postes"...
Rédigé par : Henri Gibaud | 18 juin 2011 à 20:35
Il n'est pas interdit de rêver, mais ça ne fait pas avancer le schmilblick.
Il n'existe pas de majorité de centre en France. Dès lors volens nolens le centrisme est condamné à servir de supplétif soit à la Droite soit à la Gauche, soit explicitement soit implicitement (ce que fit Bayrou en 2007, facilitant l'élection de Sarkozy).
Comme l'électorat centriste est essentiellement conservateur, plus même qu'une majorité d'électeurs de l'UMP, le Centre sert obligatoirement de béquille à la Droite. CQFD.
Rédigé par : rowali | 18 juin 2011 à 18:55
Démocratie et pouvoir présidentiel : M. Sarkozy, fin de règne ou fin de système.
Introduction
1 Démocratie, le mot est d’origine grecque
Du grec dèmokratia, « gouvernement du peuple » (de dèmos, « peuple » et kratos, « puissance », « souveraineté »).
Ce qui implique que le peuple fait la loi, au sens propre et au sens figuré.
D’où le terme « pouvoir législatif » tel que développé par Montesquieu dans le livre « l’Esprit des lois »
Le pouvoir législatif est confié au Parlement (Assemblée Nationale et Sénat) qui sont de ce fait l’unique représentant direct du peuple.
Le fait que le Président de la République soit élu au suffrage universel n’est pas du tout une légitimation démocratique : ce n’est que l’élection du pouvoir exécutif et n’enlève en rien l’autorité du Parlement (le pouvoir législatif).
Le Président de la République ne peut qu’exercer le pouvoir exécutif dans le cadre des lois votées par le Parlement. Une preuve supplémentaire est le fait que la Constitution ne peut qu’être modifiée par le Parlement (Assemblée Nationale et Sénat)
Ce point de vue est inspiré par le livre «L’Esprit des Lois » de Montesquieu.
2 Le mot clé pour l’élection présidentielle de 2012 et pour les années à venir est CREDIBILITE.
Donc une Assemblée Nationale est crédible comme représentation démocratique du peuple quand tous les courants substantiels de la vie politique sont représentés.
Quand M. Bayrou obtient 20 % des voix lors de l’élection présidentielle de 2007 et qu'il a eu 4 députés à l’Assemblée Nationale il y a clairement un dysfonctionnement du point de vue démocratique.
De même pour la représentation des femmes à l’Assemblée Nationale car avec plus de 50 % des votants les femmes sont largement sous-représentées : 107 sur 577, c’est moins de 20 %.
De même pour la représentation des Français dont les parents ou grands-parents sont issus de l’immigration. Il n’y a qu’une représentante à l’Assemblée Nationale.
Précision : eux sont bien Français, car ils sont nés en France.
Cette entité n’a qu’une seule représentante à l’Assemblée Nationale.
3 Les élections régionales et municipales sont des élections par liste en 2 tours :
La représentation des femmes dans les conseils régionaux et conseils municipaux, entre 33 et 50 % des ELUS, est le double voire le triple par rapport à l’Assemblée Nationale.
4 Les Français souhaitent fortement une relation de proximité avec les Députés.
Avec les moyens de communication modernes (internet, déplacements par autoroute ou voie rapide) il est possible d’assurer une relation de proximité au niveau du département.
Cette relation de proximité est d’autant plus facile à réaliser quand il y a plusieurs députés du même bord politique dans le département.
5 En 1958, et François Mitterrand et Pierre Mendès-France ont fait campagne contre le pouvoir étendu du Président de la République accordé par la Constitution de la Ve République et pendant 23 ans (jusqu’en 1981) François Mitterrand s’est opposé au pouvoir étendu du Président de la République.
6 Tous les candidats socialistes qui ont brigué le mandat de Président de la République depuis 1995, sans critiquer le pouvoir étendu du Président de la République, ont été battus.
7 Dans un pays, comme la France, où il y a 70.000 cadres supérieurs et 7.000.000 cadres et assimilés prétendre qu’une seule personne va sauver la situation est ridicule et une véritable anachronisme.
PROPOSITION 1
Organiser des élections législatives par départements et par liste sur deux tours en changeant les lois électorales et, si nécessaire, la Constitution au début de la quatorzième législature (2012/2017).
Nombre des personnes présentes sur les listes égal au nombre de circonscriptions du département.
Première élection législative sous cette forme dès 2013.
Crédibilité : une Assemblée Nationale est crédible démocratiquement quand elle représente les courants substantiels de la vie politique et quand elle reflète la composition de la Nation Française (femmes et Français dont les parents ou grands-parents sont issus de l’immigration).
La majorité à l’Assemblée Nationale est assurée par le fait qu’il y a en France des dizaines de départements avec 3 ou même moins de députés, donc des listes de 3 ou même moins de personnes, ce qui favorise les courants majeurs de la vie politique en France.
PROPOSITION 2
Une Assemblée Nationale crédibilisée démocratiquement aura à juste titre, des exigences de contrôle permanent sur le pouvoir exécutif.
Il y a deux solutions :
1 Le transfert de l’ensemble des compétences et prérogatives du Président de la République (y compris les nominations) vers le Premier ministre qui rend compte au Parlement.
Le rôle du Président de la République ressemble dans ce cas au rôle de la Reine Béatrix des Pays-Bas : la nomination d’un formateur ou d’une formatrice après les élections législatives à fin de former un gouvernement. Et joue un rôle indirect dans la vie politique.
2 Le Président de la République rend compte directement à l’Assemblée Nationale, le poste de Premier Ministre est supprimé.
Le rôle du Président de la République ressemble à celui de Barack Obama aux Etats-Unis.
Ces propositions sont immédiatement applicables dans la nouvelle législature de 2012-2017, en changeant les lois électorales et la Constitution dès le début du mandat et en organisant en mars/avril/mai 2013 des nouvelles élections législatives, qui augurent également le changement de statut du Président de la République.
Réflexion à toutes fins utiles.
Rédigé par : Dirk van de Graaf | 18 juin 2011 à 18:01
Pauvre François Bayrou. Il n'aura pas rassemblé beaucoup de commentaires.
Ça a toujours été son problème de rassembler.
Rédigé par : Achille | 18 juin 2011 à 09:52
L'appel au sursaut démocratique
J'eusse souhaité pour Bayrou qu'il possédât un brin d'inspiration lumineuse, telle la bonne copie philosophique du jour de Catherine JACOB et de ce billet de Philippe Bilger empli d'une analyse fine où parfois sa plume l'emporte vers le verbiage. Hélas ce ne fût pas le cas et ma déception à la hauteur de son score présidentiel très honorable. Averti des dérives de notre système de scrutin majoritaire, dont la droite s'appuie traditionnellement sur le centre de tout temps; conforte une majorité droitière dans les décisions parlementaires entérinant un exécutif farfelu. François Bayrou, ce centriste, dans un sursaut visionnaire aurait dû fédérer, rénover autour de lui sa famille UDF, accepter le poste gouvernemental que Notre Seigneurie lui proposait afin de se battre au sein de l'exécutif sur le terrain des dérives politiques scandaleuses, amorales, financières, antirépublicaines mais surtout antidémocratiques. Nous n'en serions sans doute pas à ce niveau autocratique détestable aujourd'hui !
Je me pose encore la question de l'intérêt de la fondation d'un nouveau micro-parti centriste, de son orgueil mal placé, sa famille politique, traditionnellement très conservatrice, et ses appuis lui ont tourné le dos en récrivant le Nouveau Centre s'apparentant à l'Union des Moutons de Panurge, profitant ainsi des postes ministériels offerts en récompense par Notre Seigneurie au contrat du silence de l'expression démocratique ! Tous ceux qui sortent du gouvernement vous diront : "j'ai retrouvé ma parole". Ils sont pathétiquement désastreux que d'avoir mené le destin de la France à la ruine. A nous de payer ce catastrophisme engendré par ces incompétents irresponsables.
Ce Centre politique est une hérésie française contre son peuple, tantôt fustigeant la gauche, tantôt donneur de leçons pour la droite, s'octroyant ce degré d'une liberté d'expression masquée toute relative et mensongère ne fait plus recette dans son libéralisme exacerbé au travers de son microcosme imposé par ses acteurs, Morin, le valoisien Borloo d'un autre siècle avec son programme de Belleville et maintenant Bayrou avec son Modem "humaniste" mais libéral outrancier sans doute techniquement compétent pour les plus riches mais d'une chimère totalement incompatible à résoudre la pauvreté des 8 millions de nos concitoyens dont les seniors.
Comment-pourrais-je faire confiance à ce compatriote paysan normalement héritier d'un bon sens, député féru de nouvelles technologies qui n'a par ailleurs jamais daigné me répondre et qui a trahi ses concitoyens en votant le mini traité européen de Lisbonne passant outre le référendum négatif du peuple ? Cela a un nom : "c'est un grave déni de démocratie puni en son temps par la guillotine". Si bien qu'Artuis veut fédérer son petit monde à travers l'Alliance Centriste qui se réunira le 2 juillet prochain pour désigner son candidat. Ravivant la lutte entre l'Orléaniste, la Plaine et la Montagne pour se noyer dans le Marais !
Il semblerait donc que l'orgueil du présidentiable Bayrou de 2007 ait perdu tout espoir de réitérer sa performance en 2012. On peut avoir des idées intéressantes encore eût-il fallu en choisir le moment opportun de l'exécutif offert pour les exprimées en se battant, légiférant et freinant l'allant bonapartiste de Notre Seigneurie. Il me semble qu'après la révolution orange les citoyens ukrainiens ne se portent guère mieux.
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 18 juin 2011 à 09:06
@Henri Gibaud | 17 juin 2011 à 21:02
0 occurrences de "ganteletz ferrez" dans Rabelais, François : Tiers livre des faictz et dictz Heroïques du noble Pantagruel, Paris, 1546 - Site des Bibliothèques virtuelles humanistes, les BVH, qui comportent un mode 'recherche' : Voir au besoin ICI
Rédigé par : Catherine [email protected] Gibaud | 18 juin 2011 à 08:00
@Alex paulista
Très jolie la "garantía soy yo"...
La formule me fait penser à la manière de résumer un personnage vantard, plein d'assurance, sonore, ramenant tout à lui.
Au Pays basque, on disait que c'était un "Yo soy".
Ma remarque est gratuite puisque aucune personne célèbre ne ressemble au portrait.
Rédigé par : Yves | 18 juin 2011 à 00:39
Magnifique spectacle de BLOGorrhées JUROpositives... Grand dommage que notre bon docteur en médecine François Rabelais n'ait pu "en connaître"... Il n'eût pas manqué de renvoyer ces claviers éruptifs aux soins des "ganteletz ferrez" pour... attendrir la viande juridique... (sic) (son tiers-livre)
Rédigé par : Henri Gibaud | 17 juin 2011 à 21:02
Au Brésil on se moque des produits peu fiables achetés au Paraguay et du vendeur qui, à la question sur la garantie, répond avec un air faussement offusqué le célèbre
"la garantía soy yo".
Bayrou, c'est un peu "el Centro soy yo".
Pourtant, à voir les concurrents, ça peut le faire.
Rédigé par : Alex paulista | 17 juin 2011 à 19:13
@calamity jane | 16 juin 2011 à 14:16
Pourquoi ai-je comme l’impression qu'il y a là un appel du pied aux commentateurs se piquant de philosophie afin qu'ils jettent autant que faire se peut en quelques mots, un mince rai de lumière sur l'intérêt intrinsèque que peuvent avoir ces questionnements, hors d'une feuille d'examen ?
Or donc, et indépendamment du fait qu'il existe de ces sujets sur le web, des corrigés que je n'ai pas consultés, ainsi que les interviews pratiquées semble-t-il au débotté, du normalien agrégé de Philo de Ciné Philo, Ollivier Pourriol, qui a enseigné trois années en lycée, ainsi que celle de ABD AL MALIK, LE RAPPEUR PHILOSOPHE que j'ai en revanche écoutées. Les deux personnalités auraient eu la même note à l'épreuve de philosophie du Baccalauréat, 17/20. Est-ce dire là que le rappeur aurait pu être normalien, et le normalien, rappeur ? Je ne saurais me prononcer.
Un sujet tout d'abord qui ne devrait pas manquer d'interpeller les juristes :
« Peut-on avoir raison contre les faits ? »
Le philosophe cinéphile a évoqué sans la citer expressément ni son auteur, la problématique nietzschéenne : « Il n’y a pas de faits en soi. Ce qui arrive est un groupe de phénomènes choisis et groupés par un être qui les interprète ». De cette même problématique se réclame elle aussi, l' activité structuraliste, qu’elle soit réflexive ou poétique, en ce qu'elle a pour but de «reconstituer un ‘objet’, de façon à manifester dans cette constitution les règles de fonctionnement (les ‘fonctions’) de cet objet. »
De cette façon et c'est cela qui me paraît très intéressant aussi du point de vue de la procédure inquisitoire, « La structure se pose alors en simulacre de l’objet, mais un simulacre dirigé, intéressé, puisque l’objet imité fait apparaître quelque chose qui restait invisible, ou si l’on préfère inintelligible dans l’objet naturel ». Cf. Barthes, in « Essais Critiques » - 1964-.
Peut-on alors malgré tout avoir raison contre cela qui, devenu « le fait », finit par apparaître merveilleusement intelligible et à même de pouvoir être jugé. Je vous laisse répondre.
Autre sujet qui me paraît interpeller également la Justice :
« Ressentir l'injustice m'apprend-t-il ce qui est juste ? »
On pourrait penser que dans le ressenti d'une injustice se révèlerait en somme pour le sujet qui pâtit, la nature de l'injuste. Or, a contrario, faisant l'expérience de l'injuste, présenté par le sujet comme un ressenti, autrement dit un sentiment, c'est de ce qui n'a pas été, le juste, que nous retirons une connaissance.
Avec le Juste et l'Injuste, nous avons affaire à un couple de concepts qui fonctionne nécessairement en duo.
Nous inspirant des fragments B1 à B8 de Parménide et notamment le fragment B3 rapporté par Clément d’Alexandrie, Stromates, VI, 23, « même chose sont et le penser et l’être ». « L'être est et le non-être n'est pas », ainsi que le fragment B6, reconstitué à partir de Simplicius, Commentaire sur la physique d’Aristote : « l’être est en effet mais le néant n’est pas », pouvons-nous dire : « Si le Juste est alors l'Injuste n'est pas et si l'Injuste est alors le Juste n'est pas. » ?
Cet « il est » étant compris comme un «il existe », de cette existence de l'Injuste, comment pouvons-nous apprendre quelque chose non pas seulement de l'existence, mais de l'essence même du Juste ?
En va-t-il de même que lorsque plongés dans l'obscurité nous aspirons à la lumière et que, sur le modèle cartésien du Cogito qui expose ceci : « pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. » nous connaissons dès lors la lumière comme l'objet de notre désir ? Et pouvons-nous dire que pâtissant de l'injustice nous connaissons dès lors la justice comme notre désir ?
Hein, c'est-y-pas biau ça pour des juristes que cette en somme, ontologie du Juste ?
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Bref,
- « L'art est-il moins nécessaire que la science? » (Pour traiter le sujet: Avoir notamment lu Bachelard) :
Si la connaissance « est une lumière qui projette toujours ses propres ombres », le savoir peut apparaître comme sa propre mort. Dès lors « les progrès de la science apparaissent selon un processus de rectification indéfinie » qui permet de passer de l'ombre de l'erreur d'hier à la clarté de la connaissance d’aujourd’hui.
Exemple: La fameuse théorie du "Out of Africa" qui a révélé en Lucy l'ombre qu'elle n'a jamais cessé d'être.
Mais la grande Ombre parmi les ombres invoquées par le chercheur en quête de l'Ombre de l'Origine, n'est plus que l'ombre d'elle-même depuis 2007, année de la découverte du fameux crâne au menton de « sapiens sapiens » à la frontière de la Chine et du Vietnam dans des couches géologiques beaucoup plus anciennes ; Lucy n'est donc plus. Du moins n'est plus que, effectivement « Lucy in the Sky with Diamonds », petite étoile d'une constellationlointaine et mélodie qui, le soir sous la tente, portait la joie du recensement de ses cinquante deux petits os dont une belle mandibule.
On la catalogue désormais en effet comme une simple cousine éloignée du genre homo !
Dans ce processus, l'art était-il moins nécessaire que la science? S'il s'agit de l'art de la musique qui porte l'enthousiasme du chercheur vers les sommets de la reconstitution, sans doute était-elle tout aussi nécessaire que le sens des proportions et l’intuition de la forme qui fut.
On oppose souvent l'intelligence artistique et l'intelligence scientifique pourtant toutes deux font appel à la même faculté, l'imagination. Quelle nécessité de l'imagination? Est-elle moins nécessaire en art qu'en science ?
« Il y a imagination lorsqu'une image occasionnelle détermine une prodigalité d'autres images mais lorsqu'une image créée par l'imagination devient fixe et prend une forme définitive et familière, habituelle, elle cesse d'être imaginaire. » Cessant d'être imaginaire, elle devient une forme de savoir, de ce savoir qui est sa propre mort à moins que ne le revivifie, l'imagination créatrice.
Alors, hum ?! « Les trois (ou quatre) premiers pour Monsieur Bayrou. » ? Ceci dit on est assez loin de l'art comme tchnê grecque développé par Ollivier Pourriol, mais ce petit rappel de l'imaginaire fondamental m'a paru... nécessaire.
Imaginer en un temps très limité et plus ou moins au débotté également des options de traitement de 3/6 sujets proposés m'a un peu épuisée. On verra ultérieurement pour les trois autres si cela devait effectivement intéresser quelqu'un car il doit y avoir moyen d'y caser le centre.
Rédigé par : Catherine [email protected] jane | 17 juin 2011 à 18:18
Je dois faire partie des gens amers car je partage votre sentiment. Le Centre, on y a cru un moment avec Bayrou, dopé par son score électoral de 2007 et les premières catastrophes du mandat Sarkozy. Je pensais d'ailleurs que face au volontarisme sarkozien et vu la nullité molle du PS, la meilleur alternative qu'était le Centre allait créer une dynamique profitable au pays.
"Les discours forts et convaincants de François Bayrou sur la dénonciation des scandales et des abus ainsi que sur l'absolue nécessité de restaurer l'éthique publique"
Tout ce qu'aura produit Bayrou du temps de son statut de "meilleur opposant à Sarkozy" c'est à jouer le professeur de philo. Je me souviens de ses interventions radio/télé interminables ! consternantes ! pour un homme qui avait alors un boulevard devant lui pour rassembler les citoyens mais ne semblait pas savoir comment ni pourquoi, incapable de répondre à des questions avec des réponses claire et argumentées. Pas d'opinion exprimée en moins de 20 phrases !
Votre expression me paraît bien résumer les choses :
"le Centre, même structuré et vertébré selon la conception de François Bayrou, me semble relever plus d'un Discours de la méthode en politique"
Derrière le discours vague et condescendant, il y a eu de surcroît la stratégie politique incohérente du MoDem, centrée d'ailleurs sur le chef, ce qui était ni plus ni moins qu'une version moins crédible de ce que Sarkozy avait organisé pour lui à l'UMP. Aujourd'hui on peut dire que ses militants ont été floués. Quel gâchis !
Surtout quand on voit ces énergumènes compromis dans les basses manoeuvres de Sarkozy, squatter les médias : Morin, Borloo. Des hommes sans éthique, sans conviction, sans message, sans idées. Le Centre aujourd'hui, c'est à la fois des illusions ruinées et vide abyssal.
Rédigé par : Etienne D. | 17 juin 2011 à 13:50
Bien des circonlocutions me semble-t-il pour parvenir à la conclusion que le Centre, ce n'est pas grand-chose de précis, sinon une sorte de nihilisme appuyé sur un vain rassemblement des contraires, et fondé sur un orgueil faramineux : l'egocentrisme en quelque sorte...
Rédigé par : phthoreux | 17 juin 2011 à 13:36
Le Centre est-il nécessaire?
À mon avis, non.
Tout fait centre.
Regardez la nouvelle du jour et les commentaires qu'elle suscite.
Luc Oursel possède, d'après les commentateurs ennemis des ennemis de l'Elysée, trois atouts pour avoir été désigné président d'Areva :
- Diplômé de l'Ecole des Mines ? d'expérience, j'ai davantage été impressionné par les Polytechniciens du Corps des Mines. Aucun de ces derniers n'est peut-être disponible, aujourd'hui. Alors,je comprends.
- 4 ans d'expérience au sommet du Groupe ? un peu court mais je comprends.
- a été membre d'un cabinet ministériel de gauche, donc on écarte le reproche de choix partial ? Je comprends mal puisque c'est.......un choix partial.
Ainsi, on aurait peur du reproche inoffensif de ceux qui, en aucun cas, ne vous soutiendront ?
Quitte à pousser un pan supplémentaire de vos fidèles loin des marais centristes vers des rives plus fermes ?
Rédigé par : Yves | 17 juin 2011 à 13:11
Il faut un centre fort (à la fois indépendant et intègre) qui attire les sympathies. Un centre qui soutienne le dynamisme économique et culturel, qui équilibre les contraintes sociales et environnementales, un centre qui absorbe le vieux radicalisme républicain et qui soit capable de discuter avec le courant microlibéral. Pour cela, un peu moins d’orgueil et un peu plus de sollicitude envers la "base" ne serait pas de trop.
Rédigé par : Roulleaux Dugage | 17 juin 2011 à 13:02
Belle analyse je que je viens de relever sur Marianne2.
Mais dans les faits, il existe bien un projet humaniste comportant de véritables dispositions programmatiques. Ce projet approuvé lors d'un congrès extraordinaire le 6 décembre 2009 à Arras, est constamment mis à jour, diverses commissions, dont celle de l'Economie à laquelle j'appartiens, étant chargées d'émettre des propositions qui seront proposées aux militants dans un avenir relativement proche pour approbation. Vous pouvez télécharger ce projet à partir du lien http://www.mouvementdemocrate.fr/vie-du-modem/projet-humaniste-le-livre-orange.html/
Bien à vous
Rédigé par : Bruno Lardoux | 17 juin 2011 à 10:45
@ Imhotep
On sent une grande pointe d’amertume dans vos propos. Ce sentiment d’être sûr d’avoir raison et d’être entouré par une bande d’imbéciles qui ne comprennent rien est particulièrement difficile à vivre.
Si cela peut vous rassurer, il m’est arrivé parfois de ressentir la même chose. Les causes perdues sont souvent les plus nobles. Surtout ne vous laissez pas abattre !
Rédigé par : Achille | 17 juin 2011 à 06:59
L'éthique de Bayrou est respectable, mais le réel, ce sont des électeurs qui attendent des débats sur le fond :
- le retour des Etats et la maîtrise monétaire.
- la fin du tout libre-échange.
- la régulation financière et le contrôle des banques par les Etats.
Les questions de société sont sympathiques, elles méritent attention, mais ont juste pour utilité de faire un "rideau de fumée" sur les questions fondamentales du moment.
Rédigé par : MAX Claire | 17 juin 2011 à 06:41
Article très pertinent. En n'étant que sympathisant je crois fidèle du MODEM, une telle argumentation, honnête et précise, constitue un bon support face à l'endormissement actuel qui pourrait guetter chaque citoyen.
A relire et à partager.
Rédigé par : psauvajo | 17 juin 2011 à 02:02
Au-delà du cas politique Bayrou, ce qui ne cesse de m'étonner chez tous, c'est cette capacité qu'ils(elles) ont d'avoir la réponse à tout … Tenez, prenez n'importe lequel ou laquelle et posez-lui n'importe quelle question, vous constaterez qu'il(elle) a la réponse. C'est impressionnant, il faut l'avouer … Si j'interpelle Martine Aubry sur les origines de l'humanité, nul doute qu'elle va me répondre et m'informer qu'on vient tous de «là», démonstration et preuves à l'appui. Sarko évidemment lui va me donner sans coup férir les cinq numéros et les deux étoiles de l'euromillions de demain et ceux des dix prochains tirages, si je lui pose la question ce soir bien entendu. Hollande, lui va m'expliquer, toujours preuves et démonstration à l'appui, les causes, raisons et conséquences, leur nature réelle en fait, des trous noirs galactiques. Marine Le Pen, elle répondra, démonstration et preuves à l'appui (j'oubliais: démonstration et preuves rhétoriques) qu'Einstein avait raison, certes, mais qu'il y manque quelque chose qu'elle complètera sous vos yeux ça va de soi … Bayrou, lui donnera, si on le lui demande, toutes les recettes de toutes les cuisines du monde, toutes sans en omettre une seule, il vous bluffera, allez-y essayez de le coller par exemple sur la tarte à la crème que seule votre grand'mère faisait il y a cinquante ans au fond de la Lozère ou en Patagonie, il vous expliquera par le menu comment la faire … Le chômage, pipi de sansonnet, ils et elles en ont tous la réponse, le remède, indubitable, prouvé, démontré. La criminalité, allons, voyons, j'ai la réponse naturellement, tenez, écoutez «il faut, il faut que ...» … Au besoin, ils ont des antisèches qu'on nomme des conseillers tel Luc Ferry entre autres, au Comité d'Analyse de la Société, lui, ça en jette, ce comité, wouarf!... (Comme j'aimerais moi aussi l'analyser la société, comme ...) Ils et elles en ont plein de ces antisèches; quoi qu'il en soit et sera, elles et ils répondront à toutes vos interrogations, tous vos doutes, vos inquiétudes, vos attentes, sur tous les sujets qui vous viendront à l'esprit, qu'il vous plaira, même la manière pour chacun d'entre nous d'aller sur Proxima du Centaure et d'y revenir dans la journée … Pas un, pas une, jamais, ne vous dira «je ne sais pas»; de ça, vous pouvez être sûrs, pas un, pas une, ne vous laissera sans réponse. De la même manière, précédant leur élection, vous pouvez tout leur demander, ils vous l'offriront maintenant au mieux, vous promettront de le faire au pire … Demandez un million euros au prétendant politique, il ne vous dira pas «désolé, ça je ne peux pas», il vous répondra «je verrai ce que je peux faire», vous tapotant l'épaule et clin d'oeil complice, prometteur et rassurant … La lune, demandez la lune, la vraie à Dominique de Villepin par exemple, il vous répondra aussitôt «il faut que, il faut que … et là alors vous aurez la lune, je le jure» … C'est époustouflant, n'est-ce pas? Prenons le chômage en France par exemple; cela fait plus de trente ans maintenant qu'il oscille entre 2 et 4 millions de chômeurs (officiels ceux-là, recensés …); eh bien, cela fait trente ans qu'ils et elles ont tous la réponse pour l'éradiquer en quelques mois, il n'est que d'écouter … «il faut que … il faut que … il faut que ...» suivi des démonstrations et des preuves que j'évoquais tantôt. J'ai souvenir par la littérature évidemment de Churchill ce sacré bonhomme qui à son peuple en une période des plus critiques osa dire la vérité, enfin un qui le fit, osa dire qu'il ne savait pas, qu'il ne savait rien, sauf qu'ils allaient tous en baver et que l'issue, ma foi, "à la grâce et notre courage" … Les autres ne sont pas indemnes de cette omniscience, évidemment. J'écoute souvent Godet l'économiste et bon sang! il sait tout, il a la réponse à tout, encore plus de réponse à tout que tous les politiques et leurs réponses à tout, c'est fascinant, on est hypnotisé, que ne le nomme-t-on pas immédiatement Premier ministre avec les pleins pouvoirs, tous nos problèmes socio-économiques seront réglés dans les mois qui suivront ses «il faut que, il faut que, il faut que ...» … La justice, c'est plus délicat, plus stupide en somme puisqu'à cet endroit de notre espace constitutionnel, personne ou très peu savent et ils l'avouent assez souvent. Même ce cher PB qui en tous sujets en bluffe plus d'un et une ici n'en sait rien en vérité … Il questionne et tous croient qu'il répond, c'est génial! Presqu'aussi bon que la Martine que j'écoutais ce soir sur TF1 … En justice donc, ils ne savent rien, les magistrats et ça c'est bien, c'est honnête et c'est très bien même. Colonna coupable ou non coupable? Nul des juges ne le sait; ce sont les jurés populaires, le peuple donc, celui qui ne sait rien du tout, absolument rien, autrement il serait politique, conseiller ou économiste, ce peuple qui saurait, qui le dira et encore ce ne sera toujours que douteux car étant subjective, une décision de cour d'assises est par essence même douteuse. Zut cependant! j'oubliais, pour Colonna, pas de jurés populaires, pas de peuple pour décider, pour décider de son sort, on exclut la populace du procès, de la cour, c'est décidé par ceux qui savent tout, eux, par les politiques qui savent tout naturellement …, donc pas de populace ignorante aux procès sérieux et importants ... La Martine Aubry, elle qui est connue pour traiter de «couilles molles» tous ceux-là (les hommes évidemment) qui l'emmerdent au sein de son parti et ailleurs, je ne voterai pas pour elle car elle a volé la victoire à Ségolène Royal au congrès de Reims (Manuel Valls s'en était même violemment révolté et indigné; depuis, elle l'a remis au pas, dressé le Manu, remis dans le rang, raclée et tout, je ne vous dis pas de quoi elle l'a traité pour finir ...». François Bayrou, oui, je voterai pour lui mais à la seule condition qu'une fois, une seule dans sa longue vie politique, il dise «je ne sais pas» …Ce qui serait surprenant tant il est imprégné, intègre et éduqué. S'il le dit plusieurs fois, j'adhère à son parti. Sera-ce une utopie? Hum ... Hélas, trois fois hélas, je crains que nous soyons pris au piège -piège heureux à moyen et long terme, espérons-le pour notre salut, saint Nicolas, priez pour nous-; le seul qui dise parfois, parfois mais c'est déjà ça «je ne sais pas» malgré toutes ses antisèches conseillères, tous les Godet du coin, tous les Ferry du monde qui conseillent et eux courtisent, malgré qu'il sait tout sur infiniment de sujets et de choses, c'est celui-là, c'est Sarkozy … C'est ça qui le fera gagner l'an prochain; il lui arrive de dire, c'est rare mais on l'entend quand on tend l'ouïe, c'est audible, c'est tout bas car il a honte un peu d'avouer ça mais c'est audible, il s'en veut peut-être je ne sais, «je ne sais pas» …
Triste pour David Servan-Schreiber … Ce qu'il dit est si juste et vrai pourtant, c'est ce qu'on bouffe chaque jour qui nous tue souvent plus tôt et plus mal qu'il se devrait. J'espère qu'il s'en sortira, que ça le fera …
Lol pretty Calamity!...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa lacheb-Boukachache | 16 juin 2011 à 23:20
Très beau billet, merci à l'auteur et à Marianne 2... Un petit commentaire sur son point d'articulation :
"le dialogue, mais dans quel but ? L'éthique républicaine, mais à quelles fins ? La forme de la démocratie, dont le centrisme avec ses vertus est si soucieux, peut être à vie incompatible avec le fond d'une politique. Le Centre sait donner des leçons mais on doute - même s'il s'est incarné parfois brillamment en des temps anciens dans des pratiques de gouvernement - qu'il ait les mains capables de brasser un réel qui risquerait de les salir."
Il me semble y avoir là un sophisme avoué (c'est bien !) et une petite forme de myopie (désolé !).
Le sophisme est à la fin : "on doute - même s'il s'est incarné parfois brillamment en des temps anciens dans des pratiques de gouvernement - qu'il ait les mains capables de brasser un réel qui risquerait de les salir."
Eh bien, justement : qu'avons-nous connu comme bons gouvernements depuis 30 ou 40 ans ? La liste est (hélas) vite faite : Barre, le dernier Premier ministre du Centre ; Rocard, social-démocrate qui voulait gouverner avec le centre ; Chaban, gaulliste social qui voulait gouverner avec le centre. Si, expérience en main, on se pose la question de QUI a a été capable de brasser le réel, de pratiquer le gouvernement, avec quelque efficacité et quelque effet positif, on trouve le centre. Et pas la droite, ni la gauche. Alors, sur qui devrait s'exercer ce "doute" ?
La myopie est au début. Le Centre est souvent considéré, en effet, comme défendant des valeurs en politique - le dialogue, l'éthique, le respect de l'autre, le civisme, la responsabilité, l'attention au long terme, et toute cette sorte de choses.
Mais qu'est-ce qu'une politique doit être d'autre ? Si elle n'est pas guidée par des valeurs, elle n'est rien d'autre qu'une captation du pouvoir à des fins privées. Nos concurrents de droite ou de gauche, quel "fond de politique" proposent-ils donc ? Faute de valeurs, aucun, à mon humble avis.
Je mets bien sûr à part le Front National dont les valeurs, nationalistes, sont parfaitement claires : les Français d'abord. Et il en déduit facilement un programme d'action.
De même des écologistes, malgré leurs éternelles bisbilles. Leur perspective… écologique est claire pour tout le monde. Et on a idée de la façon dont elle s'appliquerait.
Il y a certes à l'UMP comme au PS des "grands fauves" de la politique, des gens qui savent inspirer le respect ou la peur, et donner l'impression qu'ils seraient à l'aide au gouvernail. Des gens capables de faire des promesses le jour de l'élection, de les tenir (par exemple, le ministère de l'Identité Nationale et le paquet fiscal), de proclamer bien fort qu'ils les ont tenues et qu'ils sont quittes, et bien sûr de les défaire, puisque ces sottises n'avaient pour signification que de leur permettre de proclamer bien fort "promesses tenues".
Tant que la majorité des Français confiera les clés aux irresponsables de ces deux partis, ça continuera à vau l'eau, comme depuis 1981.
Seule une politique fondée sur des valeurs comme le dialogue, l'éthique, le respect de l'autre, le civisme, la responsabilité, l'attention au long terme… peut sortir notre pays de sa crise et le relancer dans le XXIème siècle.
Rédigé par : FredericLN | 16 juin 2011 à 21:18
Tant le texte de l'auteur que les commentaires sont des volutes de mots sans aucun fond réel et ne sont que les échos des blablas journalistiques. Tous veulent opposer un esprit à une pratique. En fait ce ne sont que des ritournelles sans aucune analyse personnelle, juste des répétitions de ce que tous entendent leur voisin dire et répéter.
Oser dire que Bayrou n'est qu'une position, pour ne pas dire une posture, est, en plus d'un mépris sans nom, à la fois faux et d'une bêtise infinie. Non seulement il n'est pas seul mais il a un shadow cabinet, même si cela fait rire comme les hyènes rient c'est-à-dire sans les yeux et avec les dents, mais surtout il y a eu des programmes emplis jusqu'au bord d'idées et de solutions tant pour 2007 que pour les Européennes, Cantonales, Régionales et autres Municipales. C'est aussi d'un autre mépris sans nom pour les quelques milliers de personnes qui ont travaillé et pour les centaines de propositions qui ont été faites.
Cet auteur autant que ces commentateurs s'écoutent penser, en fait croient avoir de l'originalité dans leurs élucubrations qui ne sont en rien des pensées personnelles, et tout en parlant d'un Bayrou déconnecté sont aussi paresseux qu'ils ont tort. Ils sont incapables de juste aller vérifier qu'ils racontent des inepties, des raccourcis intellectuels, des bêtises tout simplement, uniquement se fiant à l'idée qu'ils veulent se faire de Bayrou car ils sont liés à une image et sont incapables de recul et de réflexion. Ce ne sont que des perroquets qui font les savants et confondent leur ressentiment et leur ressenti avec une analyse juste et fondée de ce que représente Bayrou. Ils confondent ne pas aimer ni Bayrou ni le Centre avec la confrontation des faits et la vérité. Heureusement quand on interroge les seuls électeurs du centre, eux savent être plus simples et plus justes, ils donnent à une écrasante majorité Bayrou devant les Borloo, Morin, le prototype du pleutre et traître arrogant, et d'un Villepin dont on se demande pourquoi les sondeurs le placent au centre.
Prenons les paris et revenons dans six mois.
Tous ces discours sont d'une vacuité affolante et d'un mimétisme encore plus confondant. C'est du verbiage qui croit que les circonlocutions stylistiques remplacent le fond et la réalité.
C'est d'autant plus dégradant pour ces auteur- au singulier - et commentateurs car cela démontre leur ignorance de ce que représente le MoDem sans pour autant s'abstenir de l'attaquer avec des a priori sans aucune vérification. On peut combattre un parti et son leader, ne pas être d'accord avec ses idées ou ses propositions, mais faire croire qu'il n'a ni les unes ni les autres et qu'il n'est qu'un ectoplasme est méprisable non pour celui qui est attaqué mais pour ceux qui l'attaquent. Ils abaissent le débat qu'eux-mêmes trouvent trop bas pour l'estime assez élevée qu'ils ont de leur personne.
Rédigé par : Imhotep | 16 juin 2011 à 18:52
Je trouve l'article de Philippe Bilger lucide, profond, très bien écrit (comme d'habitude). Et certains commentaires sont aussi très éclairants sur l'impression que donne François Bayrou, ses difficultés à rassembler, un côté "bisounours" sur les valeurs, peut-être trop humain, trop gentil, face à un monde féroce où les gens recherchent un tueur, un protecteur viril et carnassier qui va les sortir de la crise. En effet ce qui ressort des interventions de F.Bayrou sur les médias est plus une éthique et une posture, une façon de faire la politique, qu'un projet, ce qui donne l'impression qu'il n'a pas de projet. Or il y en a un, qui mérite d'être lu (aller sur le site officiel du Mouvement Démocrate) et des positions de F. Bayrou comme de ses cadres du "shadow-cabinet" sur les thèmes économiques, sociaux, écologiques, d'éducation, d'Europe et de crise de la dette, etc. (suivre les conférences de presse de Yann Wehrling, porte-parole). Il sera bien entendu complété et mis à jour pour la présidentielle. Ce projet comporte des points communs avec celui de l'UMP et du PS (renforcement de l'Europe par exemple, volonté de rigueur financière concernant la dette publique) et aussi des points différents, certains communs avec le projet du PS (sur les institutions) et différents du PS (relocalisation des emplois par la création avec des pistes concrètes plutôt que par des emplois subventionnés non créateurs de valeur, expérimentation de nouvelles solutions pour le développement de l'économie des PME, l'aménagement du territoire et l'éducation, priorité écologique (mais sans oublier l'homme),...)
Rédigé par : Marie-Anne Kraft | 16 juin 2011 à 18:36
La bêtise de notre personnel politique vient de prendre un éclat tout particulier, à la faveur du vote sur l'amendement surprise visant à autoriser le mariage entre personnes du même sexe.
Cette bêtise saute aux yeux à la lecture de la répartition politique des votes : à l'exception de quelques électrons libres (Jean-Louis Borloo), la droite est contre, sans débat, et la gauche pour, sans davantage de débat.
On peut quand même sérieusement se demander si une question qui relève aussi profondément de l'intime peut correspondre à un clivage politique fondé pour l'essentiel sur l'appréhension de la relation sociale et non sur celle de la relation familiale.
On peut comparer cela au débat sur la peine de mort qui, en son temps, transcendait le clivage traditionnel.
Mais pire que la simple bêtise, il y a aussi l'insupportable mépris dont a fait preuve la classe politique vis-à-vis de la population.
Ce vote intervient parce quelques députés de gauche se sont amusés à déposer un amendement en forme de chiffon rouge pour distraire l'opinion.
Voilà une proposition de réforme qui engagerait fondamentalement notre conception de la vie familiale dans son symbole le plus fort, qui est balancée sans crier gare, sans aucun débat de fond, sans aucune consultation des intéressés, sans aucun respect ni considération pour ceux qui estiment, à tort ou à raison, que c'est le combat de leur vie.
La sottise méconnaissant le clivage droite/gauche, les consternants pétitionnaires de l'amendement rejeté, ont eu la chance de trouver un écho chez quelques hystériques qui hurlent à la démission de Roselyne Bachelot, coupable d'avoir une opinion personnelle.
Le sabordage d'une question sérieuse, humaine, douloureuse, difficile, par quelques politicards en mal de sujet.
Dans la foulée, un petit amendement cannabis ! Et pourquoi pas, la semaine prochaine, un amendement sur l'euthanasie...
Rédigé par : Edouard d'erf | 16 juin 2011 à 17:57
L'admirable monsieur Bayrou aime les sujets plus que les citoyens : il a raison en tout et vous persuade de vos torts. Sa pensée est si pure et si parfaite qu'elle n'est pas faite pour les humains. En vrai catholique il est déjà dans le monde céleste, pourtant l'orgueil y est dit-on le péché par excellence, y trouvera-t-il sa place ?
Rédigé par : Jean-Marie | 16 juin 2011 à 17:46
A l'occasion de telle campagne électorale, F. Bayrou avait déclaré, à peu près en ces termes, qu'il y avait des mesures énergiques à prendre, et que si ce n'était pas "nous" (les républicains) qui le faisions, alors d'autres auraient à la faire, et ce ne serait pas la même musique.
On ne peut pas dire qu'on ait beaucoup progressé.
L'ambiance de fébrilité qui prévaut laisse craindre de profonds troubles ; j'aimerais qu'en 2012, quelqu'un puisse nous donner une impulsion salutaire : suffisamment d'envie et d'énergie, de symbole et d'engouement collectif pour que chacun accepte de dépasser son fonctionnement hédoniste à très court terme. Remplacer la clique des MAM, Bachelot et Juppé par celle des Fabius, Lang et Vaillant ne résoudra rien.
On rêve d'un leader, d'idées novatrices et humanistes à la fois, et de tout le personnel d'encadrement nécessaire pour aider l'un à mettre les autres en œuvre.
Soyons réaliste : 2012 sera un vote de pis aller. Un de plus.
On peut aussi en prendre son parti, et considérer, comme nos voisins belges, qu'on peut vivre sans gouvernement, ou, comme nos amis italiens, se laisser diriger par un mégalomane enthousiaste, finalement assez inoffensif.
Convenons que ce n'est pas plus sot que de placer des illusions sur l'un quelconque des candidats connus à ce jour.
Rédigé par : Edouard d'erf | 16 juin 2011 à 17:23
Pour qui l'a déjà vu marcher, il y a du Harpo Marx, chez Bayrou.
En beaucoup moins drôle, mais parfois en aussi émouvant de cette obstination, enfantine plus que puérile, à vouloir s'incarner en celui qu'il n'était pas fait pour être ; comme un enfant qui briquerait son costume de cosmonaute jour après jour et que, nuitamment, l'on retrouverait endormi sur la terrasse que d'avoir trop longtemps attendu qu'une fusée vienne l'embarquer.
AO
Rédigé par : oursivi | 16 juin 2011 à 16:16
@ Aïssa Lacheb-Boukachache
J’ai écouté également Manuel Valls ce matin et je suis en tout point d’accord avec lui et pourtant on ne saurait me taxer d’une quelconque sympathie pour Hortefeux et Guéant.
Je pense comme lui que le gros problème des banlieues, à savoir la délinquance et le trafic de drogue provient essentiellement de la misère et du taux de chômage qui y règnent.
Diogène qui cherchait un homme avec sa lanterne a toutefois laissé derrière lui quelques émules qui ont un peu trop tendance à prendre leur vessie pour une lanterne.
Rédigé par : Achille | 16 juin 2011 à 16:06
-La liberté est-elle menacée par l'égalité ?
-Ressentir l'injustice m'apprend-t-il ce qui est juste ?
-Peut-on avoir raison contre les faits ?
-L'art est-il moins nécessaire que la
science ?
-Peut-on prouver une hypothèse scientifique ?
-L'homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ?
Sujets du bac philo 2011 !
Les trois premiers pour Monsieur Bayrou.
(Aïssa, être près de trouver quelque chose
et non -être prêt de trouver- car vous devez
"être prêt à" pour être près de trouver;
et pour une fois le féminin m'éclaire : on
ne peut pas écrire "je suis prête de trouver"! mdr Aïssa).
Rédigé par : calamity jane | 16 juin 2011 à 14:16
Quand je vous lis en ces choses politiques, comme en toute chose d'ailleurs, judiciaires souvent, je ne peux m'empêcher de songer que tel Diogène se promenant en plein jour dans les rues de sa ville avec une lampe allumée et que l'on questionnait sur cette attitude étrange, vous répondez quand on vous questionne: je cherche l'homme.
Cherchez longtemps, mon cher PB, en cette chose politique, vous n'êtes pas prêt de le trouver, ce fameux homme … pas davantage que la femme d'ailleurs mais il est vrai qu'au temps du philosophe, la femme n'avait pas l'ambition et l'inutilité politique d'une Rama Yade par exemple, c'est pourquoi il ne cherchait, sic, que les hommes … A droite, misère; à gauche, misèrere; au centre, misèrerere … Même en plein jour, votre lampe ne vous fait trouver rien, pauvre de vous …
Ce matin sur Inter me brossant les dents et le reste, j'écoutais Manuel Valls le socialiste … J'en avalais mon dentifrice de travers tant je riais … J'avais l'impression d'écouter Guéant ou Hortefeux il n'y a pas longtemps. Contrairement à vous cependant, moi qui cherchais le socialiste, je l'ai trouvé; il était planqué à droite et ce matin je l'écoutais … Quel bavard, mes aïeux! ...
Pauvre Bayrou!... Après s'être durant si longtemps fourvoyé dans tous les gouvernements de droite qu'il honnit et fustige aujourd'hui puisqu'enfin, lui, a trouvé l'homme qu'il cherchait; c'était si facile, c'était lui cet homme, le voici à présent errant de plateau de télévision en plateau de radio, cherchant si d'autres hommes il y a, s'il se peut y en avoir d'autres en ce bas monde … Sa lampe éclaire le jour, il fouille, cherche, demande, questionne, il croit trouver, il se trompe, ce n'était qu'une illusion telle ces cruels mirages du désert brûlant, Borloo passant rapidement pareil à une ombre sous sa cape sombre, Rama Yade à ses basques glissant sournoisement le long des murs; un temps, il posa sa lampe sous le nez de Fadela Amara, il recula effrayé; Morin, oui, Hervé Morin peut-être, Morin, mon petit Morin, est-ce toi, réponds, dis, tu n'as pas changé, tu t'es trouvé toi aussi tel moi, tiens prends ma lampe, regarde-toi, regarde-moi, regarde-nous … mais l'Hervé galope sur son destrier (il est propriétaire de superbes chevaux de courses et m'a déjà fait gagner des sous PMU …) et ne répond pas si ce n'est quand il lui crie de loin en cabrant son Pur Sang «va-t-en, toi le fou avec ta lampe, tu ne vois donc pas qu'il fait jour!» … Pauvre François, pauvre François Diogène Bayrou, François le centriste … Il ne lui restera plus que le tonneau et y méditer quant au monde, quant aux hommes, le vieux tonneau …
Gare qu'à force, on vous y trouve également dans ce tonneau!... Jetez cette lampe maléfique, mon cher, vite, ou plutôt non, prêtez-la moi un instant ...
A propos, la Cour de cassation ne dépayse pas de Nanterre à Paris l'affaire du Médiator … Je gage qu'elle a lu mon dernier commentaire et que cela a influé positivement sur sa décision. Elle est quand même bizarre, cette Cour; un jour, elle est injuste et odieuse en classant scandaleusement l'affaire de la tuerie de Thorigné-sur-Dué; le lendemain, elle oppose un juste et noble refus à ces faux hommes du gouvernement qui voulaient voir le Médiator traîner en longueur à Paris jusqu'à ce que toutes les victimes soient mortes de vieillesse et ne soient plus en mesure de réclamer quoi que ce soit à qui que ce soit … Bizarre, oui; prêtez-moi donc s'il vous plaît cette fameuse lampe, que j'aille y voir, allez, montrez-moi comment elle fonctionne …
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 16 juin 2011 à 13:06
Vous l'avez très justement développé, la probité, la morale, c'est flatteur au teint et au tain.
Cependant si ce n'est pas appuyé d'un programme gouvernemental clair cela peut vite devenir stérile voire hautain.
Comme le orange, difficile à porter en temps de grisaille.
Bayrou s'est condamné à n'être qu'un aiguillon de premier tour ! Instrument très utile sur ses terres agricoles, vite agaçant ailleurs... Faute de fourrage et de grain à moudre ensuite.
Rédigé par : une Fan | 16 juin 2011 à 11:26
« Le Centre sait donner des leçons mais on doute - même s'il s'est incarné parfois brillamment en des temps anciens dans des pratiques de gouvernement - qu'il ait les mains capables de brasser un réel qui risquerait de les salir. C'est sans doute cette hésitation entre la beauté du concept et le réalisme de l'action, toujours au bénéfice de la première, qui a conduit François Mitterrand à vouer une détestation chronique à cette famille intellectuelle, à cette virtualité politique. »
Le Centre, à quelques exceptions près, a toujours été une variable d’ajustement pour le parti au pouvoir, que celui-ci soit de gauche ou bien de droite. Edgar Faure ne disait-il pas : « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ». Je pense que cela résume bien la pensée centriste.
Ses sympathisants, ses militants appartiennent essentiellement au monde des intellectuels, complètement déconnectés de la réalité et donc incapables de prendre une décision dès lors que la situation échappe à leurs concepts sociétal, économique et social.
Autant que je m’en souvienne il n’est guère que Raymond Barre qui ait su faire preuve d’un certain pragmatisme face à la crise pétrolière, mais c’est bien le seul exemple qui me vienne à l’esprit.
L'exception qui confirme la règle en quelque sorte...
Rédigé par : Achille | 16 juin 2011 à 11:23
Bonjour Philippe Bilger,
« Il lui reste l'essentiel à accomplir : il a déjà fait de la morale une politique, maintenant il faut qu'il s'attelle à l'élaboration d'une politique qui n'oublie pas la morale.
L'orgueil, en politique, ne fait pas forcément gagner. Mais au moins il fait tenir debout et ce n'est pas rien quand les courtisans pullulent. »
François Bayrou veut incarner la morale en politique, une morale chrétienne, genre « tu aimeras ton prochain comme toi-même », ou encore « que celui qui n’a pas péché lance la première pierre », enfin tous ces trucs qu’on a pu apprendre lors de nos leçons de catéchisme, enfin pour ceux qui en ont reçues (et c’est mon cas).
Cela suffit à affirmer qu’il ne sera jamais président de la République (Daniel Cohn-Bendit avait raison). Depuis 1974, les faits sont là pour démontrer que pour être président il faut être un « tueur » et ne pas s’embarrasser de scrupules en donc encore moins de morale.
On peut certes le regretter, mais la société des bisounours c’est terminé et cela fait belle lurette que l’éducation « rousseauiste » a montré ses limites.
Il veut mieux avoir à la tête de l’Etat un président qui certes possède quelques défauts sur le plan de la moralité, mais qui soit capable de sortir le pays de la crise. A noter qu’en disant cela je ne pense pas à Nicolas Sarkozy. Mais je pense que vous l'aviez compris.
Rédigé par : Achille | 16 juin 2011 à 10:58
Mouais, beau billet plein de belles analyses ondoyantes pour dire l'indicible des subtilités plus rhétoriques qu'incarnées sur lesquelles tente de surfer celui qui veut surtout trouver un espace, un sien propre où il serait libre et seul orateur de son poids, ce dont la droite qui est sa famille naturelle l'a privé.
Pas facile d'être le mâle alpha quand on est entouré de Sarko Juppé, voire même du drolatique Borloo ou du sinistre Fillon.
Il faut se trouver un promontoire - si j'étais plus cruel je me contenterais du mot "piédestal" - capable de donner la visibilité et surtout le dégagement nécessaire.
Le problème, et l'avez bien dit, c'est que la nature même de celui-ci autorise tous ceux dont on a voulu se défaire à y faire visite et même installation durable avec bagage et nom mis sur la porte, au moins le temps médiatique nécessaire, ce que signalez de Fillon l'illustre bien.
C'est certes un territoire, mais un territoire d'entre lieu dont tous peuvent revendiquer la possession comme la position d'autant mieux que celui qui s'en prétend le récent réinventeur l'en a paré oralement de toutes les vertus d'ouverture et d'accessibilité à tous, au risque, non de se retrouver général d'une armée morte, mais plutôt entourés de tant de semblables que chacun n'y dirigerait plus qu'une poignée de soldats.
31 Sarkozy, 26 Royal, 18 Bayrou... la marge paraît quand même trop vaste pour qu'il fasse un jour partie du second tour, et, se refusant à occuper autre chose que la première place, son rôle restera très probablement celui d'un amusant Don Quichotte béarnais plutôt talentueux mais pas au point de remanier l'espace politique hérité de la révolution, pas au point de déplacer cette succession des positions du centre de gravité, d'interrompre ce roulis universel et somme toute naturel, devant se contenter du rôle de charnière que les deux bords pourront toujours écarteler à loisir.
Sorte de Donald toujours spolié de l'espace qu'il croit conquérir là où n'a au mieux qu'écarté un peu de ses adversaires qui eux s'autorisent un large spectre d'ambiguïté, Bayrou n'a pas fini de faire sourire, mais sans trop de méchanceté.
La politique n'est qu'un jeu de séduction où le meilleur bonimenteur part avec la belle. A ce jeu-là, il lui manque quelque chose. Non de savoir mentir, il ondoie bien, lui aussi. Mais plutôt... un musc, un timbre, l'étincelle qui fait rougeoyer ce qui ne se voit pas, quelque part loin derrière l'œil et qui décide souvent pour nous.
AO
Rédigé par : oursivi | 16 juin 2011 à 10:36
Bayrou a une légitimité indéniable : celle de la persévérance quand il était plus simple de s'inféoder et celle d'avoir le premier insisté sur le problème de la dette. Ni Morin ni Borloo ne peuvent sérieusement le concurrencer sur ce plan. Cependant, le positionnement de Bayrou souffre d'un système proportionnel qui handicape structurellement le centre. Il peine aussi à sortir d'un discours incantatoire sur les valeurs. Enfin, et c'est le plus grave, il n'a pas réussi à rassembler, ce qui est normalement la vocation du centre. Sa démarche dont on ne peut nier le courage a eu pour conséquence que le centre droit s'est atomisé tandis que les sociaux-démocrates du Parti socialiste ont continué de le bouder. Sa stratégie d'alliance - à la fois logique par rapport à son projet et difficilement lisible - explique pour une part cet échec.
Rédigé par : At the mercy | 16 juin 2011 à 10:01
Il m'est arrivé de voter pour lui au premier tour d'une présidentielle.
Justement pour cette idée qui me séduit depuis toujours : rapprocher et travailler ensemble (gauche-droite).
Cela n'a pas fonctionné.
Depuis, notre homme donne dans des leçons de morale et est un aigri permanent.
Je ne le supporte plus.
Même si ce qu'il dit n'est pas idiot.
En 2007 Sarko a pratiqué l'ouverture. Personne ne lui en a su gré.
Je ne parle pas des ministres mais des responsabilités octroyées á l’opposition…
Moralité : chacun joue perso et le système médiatico-politique est content.
Sauf les Français.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 16 juin 2011 à 09:57
Le Centre ressemble le plus souvent à un « comité » selon la définition de John le Carré : « un animal avec quatre pattes de derrière »…
Rédigé par : JJJ | 16 juin 2011 à 08:30