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10 juillet 2011

Commentaires

Bo

Dans cet entretien avec la gentille et naïve Pascale Clark, on voit à quel point avec son charisme, sa voix chaude et douce, si rassurante et enrobante, son côté papa gâteau sympathique, il arrive à la mettre dans sa poche, car elle boit ses paroles. On voit aussi qu'elle reçoit ce monsieur sans avoir la moindre idée du dossier.

http://www.dailymotion.com/video/xik7bd_maitre-dupond-moretti_news

Car cet avocat, Eric nommons-le, risquerait la radiation du barreau si Outreau et peut-être d'autres affaires s'ouvraient à nouveau, c'est-à-dire que l'épée de Damoclès qu'est la possibilité en appel pour une victime d'assises, tomberait sur sa tête (ce qui a l'air de le faire sacrément flipper).

Donc Eric, on le prend en flagrant délit de manipulation des médias. Car il se garde bien de raconter à cette dame que cette jeune fille qui soi-disant veut faire un procès à Chérif pour diffamation, a tout d'abord confié des viols à plusieurs experts pendant des années, que sa soeur n'a jamais démentis, toujours accusé et toujours refusé de retourner chez ses parents, il se garde bien de montrer le rapport Igas 2006 http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2007-04-19/le-rapport-qui-embarrasse/920/0/179461, il se garde bien de citer son témoignage poignant sur le procès.

Il se garde bien de faire lire à Pascale ses témoignages d'elle enfant.

Déclarations faites à Charlotte T., rapportées par celle-ci dans son expertise psychologique datée du 16 juin 2004 : « Pour moi, je pense qu'ils croient davantage les coupables que nous, les innocents. J'ai pas eu assez de courage, pas assez de force pour dire ça, si j'avais été en petit comité avec le Président, les avocats, si j'avais pas eu le regard des accusés qui m'ont fait peur, j'aurais pu parler... »

PV d'audition de mademoiselle Emilie A., 1er juillet 2002, Cote D 2199 :

« La petite A. qui devait avoir 3 ans à l'époque s'est réveillée et est venue à la porte de sa chambre en pleurant. Franck L. s'est approché d'elle en me tournant le dos, il a abaissé son pantalon à environ un mètre de la petite et lui a dit " A. s...-moi la b..." J'ai dit à Sandrine qui était en train de rigoler, "Je m'en vais si c'est pour voir cela" et je suis partie. »

M. le Rapporteur : Est-il exact que ces deux fillettes refusent de rentrer chez elles ?

Mme Claire B. : Jusqu’à présent, il y avait un refus très marqué de leur part. L’une, qui a neuf ou dix ans, refuse d’être confrontée à son beau-père Franck L., dont elle continue à dire très clairement qu’elle en a été victime.
Je précise également que les deux fillettes ne voulaient plus avoir de contact, même avec leur maman. À l’issue du procès, elles ont exprimé le même refus devant le juge des enfants, qui a donc été conduit à prolonger leur placement, tout en ordonnant une mesure d’investigation et d’orientation éducative.

Il se garde bien d'expliquer à cette honnête journaliste que les parents de ces demi-soeurs viennent d'être condamnés pour maltraitance depuis 6 ans, il se garde bien d'expliquer à Pascale Clark que des vidéos récentes et un peu bizarres viennent d'être retrouvées la montrant en scène avec ses parents.

"Des photos insupportables ont été montrées lors du procès des L., présumés parents maltraitants (« Mais non » a déclaré Me L., « pas maltraitant ! Seulement dépassés ! ») : le bout des doigts noirs de Cass*** , deux grosses bosses rouges et jaunes suintantes sur chaque genou de Cass*** et Lu**** confirmant les déclarations des enfants, corroborées par des examens médicaux. Puis les photos de leurs chambres : lit démonté, armoire défoncée, matelas trempé d’urine, aucun jouet, des caméras de surveillance... On est loin des reportages de K.Duchochois et de 7 à 8 où manifestement les L. mentent (une fois de plus) en affichant un decorum qui n'a rien à voir avec la réalité du lieu de vie dans lequel les enfants étaient contraints de vivre !"

Le procureur de la République, Jean-Philippe Joubert, a aussi dénoncé des « violences répétées et cruelles d'ordre physique mais aussi psychologiques à l'encontre des enfants ».

Selon ses propres paroles : « Les chambres de ces deux enfants qui se sont enfuis étaient vraiment des mouroirs : il n'y avait même pas de lumière, il n'y avait pas de poignée pour sortir, et il y avait des caméras partout pour filmer des enfants qui arrivent presque à l'âge de la puberté. On peut se poser des questions sur des parents qui mettent des caméras partout... »

J'ai contacté Pascale Clark mais vu qu'elle travaille à France Inter aucune chance pour qu'elle change de position. Même si elle le voulait, elle ne le pourrait pas, on l'a vu avec le Nouvel Obs et Sophie des Déserts qui a dû réviser sa copie. Triste.

Il s'est bien gardé aussi Eric, de montrer à Pascale ce genre de déclaration du beau-père de cette jeune fille dont il dit si fièrement qu'elle veut faire un procès à Chérif.

Il déclara dans son audition du 17 août 2001 (Cote D 538) : « Tout ce qui est possible d'imaginer a été fait. Du style, avec des petits jouets des enfants. Je l'ai vu [Thierry Delay] sodomiser les enfants avec un camion de pompiers, avec la grande échelle. Son enfant saignait... »

Ce beau-père ayant reçu 560 000 euros de l'Etat après avoir avoué assister à des viols sur enfant et n'avoir pas averti les services sociaux...

Et après, on s'étonne que certains puissent se demander si L. avait des noms de personnes haut placées à balancer puisqu'il prostituait des enfants notamment en Belgique (selon son propre aveu au téléphone enregistré à la prison) et que l'on n'a jamais retrouvé aucun client.

J'aimerais que les victimes d'Outreau organisent des manifestations devant le bureau de Dupond-Moretti, devant France Inter et devant le Nouvel Obs.

Mais ces enfants en ont tellement marre du monde adulte qui les a tant trahis. Ils n'y croient tellement plus.

Bo

100 acquittements en combien de temps ? Sur dix ans, cela fait un acquittement par mois.
Souhaitons que sur les 100 acquittés aucun ne soit coupable sinon pas de quoi fêter en effet. Comme un goût de sang dans la bouche, d'une langue mordue rougissant le champagne.

J'ai parfois la sensation que les avocats admirent d'autant plus un confrère s'il réussit à faire innocenter un coupable. Comme une confrérie de joueurs de poker.

"Je jure comme Avocat d’exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité"

"La Déontologie caractérise l’esprit de service et de liberté qui anime le Barreau. Elle est une garantie fondamentale. Parce qu’il n’y a pas de démocratie sans justice, pas de justice sans défense et pas de défense sans avocat, l’avocat est une pièce maîtresse de l’Etat de droit dans lequel nous vivons."

L'avocat est un auxiliaire de justice.

Si vous appreniez que votre ami a fait acquitter un coupable en sachant qu'il l'était, pensez-vous qu'il mériterait d'être radié du barreau, ou au contraire seriez-vous épaté et admiratif ?

La justice est un principe philosophique, juridique et moral fondamental signifiant que les actions humaines doivent être sanctionnées ou récompensées en fonction de leur mérite au regard du droit, de la morale et autres sources prescriptives de comportements.

Aurélien Vitrac

Pourrait-on savoir si lors d'une audience aux assises vous avez déjà débattu face à Eric Dupond-Moretti ?

sophie D

Votre billet est fort intéressant, notamment concernant la célébration de tels événements. Cependant, je connais des parquetiers qui se vantent "d'avoir mis au trou" quelques malfrats en utilisant leur profil facebook, histoire de se faire valoir auprès de leur amis, profanes de la justice. J'y ai même aperçu quelquefois des injures... alors !!!
Avocats, parquetiers... la vantardise n'est pas un métier !!!!

Valerie

Rédigé par Madame Véronique Raffeneau le 12 juillet 2011 à 13:40

Je note au passage que dans "ce monde-la", il est preferable de ne pas se contenter de s'appeler Dupond ou Durand ; c'est d'un commun !!!

En Angleterre, une difference notable existe entre le double nom avec un trait d'union et celui sans trait d'union ; a savoir un se transmet d'une generation a la suivante et l'autre n'est que la manifestation evidente d'un certain snobisme !

http://en.wikipedia.org/wiki/Double-barrelled_name

Véronique Raffeneau

@ Valérie

"Complètement en accord avec ce billet, je trouve très vulgaire ce genre de célébration."

En même temps, Valérie, si vous avez la curiosité de lire, par exemple, l'ouvrage de Stéphane Durand-Souffland consacré aux deux procès Viguier, vous vous rendrez compte que la vulgarité fustigée par Philippe à l'encontre de son ami suinte en premier et de partout chez l'ensemble des acteurs judiciaires et journalistiques au moment même du procès, c'est-à-dire en simultané avec le drame qui est en train de se jouer dans une cour d’assises.

Il faut avoir en tête l'ambiance carrément festivalière qui s'est emparée d'Albi avec ses stars du barreau, leurs bons mots, ses écrivains et un procureur transformé pour l'occasion en ordonnateur et chef du protocole de festivités programmées en direction des carrés du genre VIP.

"Rien de ce qui relève de la justice pénale, quelle que soit la péripétie ou l'issue, n'a à se dégrader en festif."

Je dois dire qu'au coeur même du temps du procès, quand il est médiatique, ce qui relève de la justice pénale est d'emblée transformé en festif.

La vraie vulgarité festive se trouve d'abord et en amont dans ces ambiances-là.

Valerie

"Par ailleurs, l'acquittement ou la condamnation sont des conclusions judiciaires qui laissent intacte la tragédie en amont. Le décret n'abolit pas la souffrance et le crime. On ne rit pas dans les cours d'assises ni juste après. Il n'y a pas de vainqueurs puisque ce qui a été demeure."

Tout est dit en ce paragraphe.


Sinon, j'ai consulte le palmares de ce brillant "joueur de bonneteau" des temps modernes ; un don exceptionnel, sans nul doute, pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Cela fonctionne-t-il ainsi en Angleterre ?! Je n'en ai aucune idee ; je devrais me renseigner...

Completement en accord avec ce billet, je trouve tres vulgaire ce genre de celebration. Comme dirait Monsieur Zemmour "vive l'hypocrisie" ; quitte a "boire un coup"... quel besoin de nous en faire part !

Un conseil pour finir ; il devrait "y aller mollo sur la bibine"... desolee d'enfreindre un tel tabou (le dernier de nos jours !), mais je lui donnais 10 ans de plus !

Véronique Raffeneau

A propos du commentaire de Kris.

Si j'en crois le livre que Stéphane Durand-Souffland, amoureux de l'homme EDM, a consacré à l'affaire Viguier où nous trouvons une description de la façon de travailler de l'avocat Dupond-Moretti, j'ai envie de dire que la question de la culpabilité et de l'innocence, sur un plan très général, en réalité, dans une cour d'assises, ce n'est pas le problème de l'avocat de la défense.

Mais bien plutôt celui de mettre à jour au moment des débats, comme je l'ai dit dans mon premier post, les suffisances et les insuffisances des différents acteurs clés d'une procédure, qui ne sont parfois que des compétiteurs, brillants, habiles ou carrément nuls, jusqu'au boutistes d'un "concours Lépine des hypothèses" et qui, à la faveur des paresses et des dogmes judiciaires du moment ont pris toute la place dans le dossier au point de constituer à eux seuls la ligne de force de l'accusation.

Je pense que Me Dupond-Moretti est simplement très, profondément excédé du fait que des dossiers ne tiennent et ne vont au procès qu'à la faveur d'une prolifération d'impressions psychologisantes chez des acteurs clés d'une procédure.

Par exemple des témoins transformés pour les besoins de la cause de la culpabilité en véritables auxiliaires et assistants de police et de justice : les assistantes maternelles à Outreau, l'amant omniprésent dans l'enquête pour l'affaire Viguier, les professeurs relayant le dogme de la véracité obligatoire de la parole de la victime dans l'affaire Loïc Sécher.

C'est évidemment le rôle d'un avocat que d'exiger pour son client - et en tout premier lieu pour l'idée même de la Justice - des enquêteurs authentiques et professionnels et des enquêtes fiables, où les analyses psychologisantes sommaires et rudimentaires sont replacées à leur exact niveau.

Je pense que cette colère intellectuelle constitue un des grands combats judiciaires d’EDM.

kris

Vous avez une fois de plus entièrement raison Philippe Bilger.

Certes Dupond-Moretti est un brillant pénaliste contemporain mais personnellement je me pose des questions sur le mot "justice" lorsqu'on sait que Me Dupond-Moretti a déjà déclaré publiquement dans une émission télévisée l'intime conviction d'avoir réussi à faire acquitter des personnes dont il savait la culpabilité.

Certains appelleront cela la justice des hommes, ou la justice tout court.

Je ne vois pas où est la justice lorsqu'on met ses talents à faire acquitter des personnes dont on a l'intime conviction de la culpabilité.

Dommage, et le mot est faible. Car cela n'est pas prêt à faire que la population ait confiance en la justice.

Marc Cécillon vient d'être libéré. Il a été condamné à 14 ans de prison en 2008 pour avoir tué son épouse avec une arme à feu. Condamné en appel à 14 ans en 2008, libéré en 2011. C'est sans doute aussi une valeur du mot justice que Me Dupond-Moretti approuverait, à n'en pas douter.

Le jour ou certains se réveilleront, la justice se fera comme au Far West.

Citation d'un internaute que j'aime bien : "Il faut que la justice soit d'une extrême sévérité avec les criminels si on ne veut pas que le peuple le soit".

Très cordialement Philippe

Alex paulista

Il y a un grand principe: on peut être c.. autant qu'on est bon.

Surcouf à la cambuse pour l'apéro

La seule chose qui me choque, si je puis dire, c'est que cela ait été médiatisé. Le reste n'est que vanité mais n'est-ce pas là un sentiment très humain ?
Il y a quand même plus grave en ce bas monde qu'un avocat "qui se la pète", fût-il un avocat renommé.

On ne va pas faire monter la mayonnaise pour autant même si, avec quelques crevettes, c'est assez sympathique.

Cependant je conçois que cela vous agace.

Allez, je pars dans mon jardin préparer le barbecue.

oursivi

Ainsi donc, il y a un après 3 octobre et le mystère plane...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 10 juillet 2011 à 23:17

Je propose "ouvreuse à l'Alcazar", ce côté efféminé qu'une folle révéla ici, les trop longues années du port de la robe, j'imagine...?

Trêve de baliverne, il s'agit maintenant d'acquitter Treiber, le plus beau combat de Dumachin-Mord-t-y, une espèce de revanche de la revanche avortée du Cerdan-Jake LaMotta qui ne vint jamais, lui non plus, sans Super Constellation, mais avec une super contestation de la morale humaine la plus élémentaire ; puisque je lis

"je ne me choque pas de ce qu'un avocat trinque à ses succès techniques personnels"
JDR
qui s'entend comme "quel que soit l'accusé"... ou une sorte de 'faites sortir l'accusé', on a trouvé les trucs qui vont bien pour bloquer les synapses du jury !

Le boulot de EDM - ou, éléments défensifs merdeux - visant à satisfaire un ego patibulaire qu'une absence complète ou largement assumée de décence, galvanise.

-This man's case moves me deeply...
Look at Chicolini, he seats there alone,
and abject

- I object

-I Said, look at...*

Non, ça c'est Groucho, c'est patibulaire aussi, mais ça c'est drôle. I rest my case, this one at least, revenons à la plaidoirie visant à prouver l'innocence de Treiber, ce Dreyfus des temps modernes, celle qu'allait entreprendre EDM, Éthique Défensivement Modifiée, avant que son client ne doute des irréprochables qualités de maquilleurs de son Acquitte à tort d'avocat.

Cela eût pu être ceci, à une ou deux virgules près.

- Mesdames, Messieurs, vous avez devant vous la plus belle illustration de l'erreur judiciaire, son résumé pourrais-je dire si n'était ce regrettable double suicide que cet homme-là, là à vos yeux livré, cet homme devant vous, a voulu couvrir, n'écoutant que son bon coeur et son désir d'épargner aux parents la triste constatation de ces deux peines accumulées qui ont conduit ces deux âmes égarées à l'acte d'autodestruction ultime, celui où même le plus talentueux de mes quarts d'heure n'a nulle emprise, nul coin où glisser mes arguties afin que la peine ne les touche point.

Cet homme-là que voudriez accabler là où n'est que victime des apparences les plus fâcheuses et les plus coupablement maladroites que de s'être pourtant voulu utile, oui, utile, et j'ose même le mot, indispensable, oui, entendez-moi attentivement, car là est la vérité, je vous le dis, indispensable il le fut, et même apaisant, oui, apaisant, que de parvenir à faire croire en la fugue de ces deux désespérées, oui, désespérées, en poussant la probité jusqu'à tirer de petites sommes raisonnables hors leurs comptes bancaires, afin de faire durer le plus possible la douce illusion au coeur de leurs proches, douce et si chère illusion, celle qui les entretint dans ce bel espoir de possible retour, celle leur intimant l'ordre d'espérer et d'espérer toujours.

Cette probité, cet héroïsme devrais-je consentir, de laisser comprendre que, lui vivant, rien ne serait dit qui viendrait assombrir les limbiques pensées de ceux auxquels les deux désespérées ne donnaient plus signe de vie, que d'être mortes au fond d'un puits, cet ultime altruisme, vous ne voudriez le saluer, le célébrer ?

Et cet homme, cette vigie parant l'approche des récifs d'infinie tristesse qui sans lui furent venu lacérer les âmes si délicates de leurs proches, cet homme-là qui fit de ses silences et aberrations les plus mensongères, le plus beau des bouclier humain, oui, oui, certes, humain, osons le mot ; cet homme-là, vous voudriez le livrer aux sombres geôles les plus sinistres quand le grand air est son pays, la nature sa vraie patrie, les oiseaux les lièvres et les faons ses seuls amis...?

Est-ce ainsi que vous entendriez faire dire la belle justice, celle du coeur, celle faisant fête de toute bonne action..?

Saisiriez-vous, vous qui êtes femmes et hommes du peuple, du terroir, oserais-je même si n'étions à Paris, ce terrible et inique manche de sanction en lieu et place du couffin où trône la seule médaille qui sied au salut de semblables vertus ?

Vous... citoyens pourtant fermement scrupuleux,
Ne salueriez point cette grande patience
Qui fit cet homme bon pourvu de malchance
Attendre des semaines le moment heureux

Faisant disparition une fugue crédible
Désirant aider leurs proches
Sachant leurs journées pénibles
Que d'en bien remplir ses poches

A s'en colleter des corvées
Aller d'un supermarché une banque
Consentir d'y passer pour un branque
Alléger ces pauvres filles de leur monnaie
D'elles savamment utiliser cet argent
Aller jusqu'à prêter son joli jardinet
Qu'un pauvre promeneur ailleurs ne s'égarant
Ne découvre au hasard d'un chemin malfaisant
D'une clairière en sa terre retournée
Ou en étang incertain, asséché soudain
Ne fasse gâchis cette immense bonté
Laissant les proches en indicibles chagrins
Dévoilant ces deux corps sans vie
Rende vaines ces cartes de crédits

Cet homme donc, cet homme-là
Cet homme au regard si doux
Pourtant si las
Vous ne sauriez le remercier
Qu'en lui rendant sa dignité

Beau repaire caves seriez
Si là ne saviez m'écouter
Ouïr enfin ici mes cris
Que voisin n'entend qu'à demi

Car enfin je vous le redis
De tels hommes sont nos amis

Ils asseyent nos réputations
Mieux que vos coupables sanctions

Alors enfin, sachez-le bien
Libérez-moi ce saint rouquin

...Et...

Goûtez ces octosyllabes
Ou je brame sur la table !

...

Sur ce il s'en alla s'asseoir
Sûr d'avoir fait là son devoir

(Je vous la corde, il n'a pas eu l'occasion de lâcher cela - sa robe s'en fût emplie d'aise - mais, il aurait pu, eh oui)

AO

*http://www.youtube.com/watch?v=DEabC9WzHck

JJJ

Cette petite fête est au contraire une respectueuse célébration de la Justice. Car tout avocat partage cette saillie de Samuel Johnson : « La Justice, c’est quand on gagne le procès ».

Cactus@Cactus

J'ai d'abord cru que vous alliez nous parler de Cantona ! ("suis-je si bête ?") ; sinon juste pour vous dire qu'une fois retraité on n'a jamais le temps de faire tout ce que l'on n'a pas envie de faire, le temps passant si vite alors ; sissi !

Véronique Raffeneau

"Alors que l'évolution démontre - aussi bien sur le plan procédural que pour ses résultats - que la cour d'assises, en tout cas à Paris et dans la région parisienne, se partage entre mansuétude et sévérité, que l'appel ne vient pas au secours de la rigueur et qu'en définitive l'exercice des droits de la défense devient une obsession qui laisse l'accusation nostalgique."

En même temps, Philippe, je ne pense pas que E Dupond-Moretti ait obtenu des acquittements en raison d'un parti pris obsessionnel, "jusqu’au boutiste " et théorique de l’exercice des droits de la défense.

Mais bien - si je m'appuie sur un dossier devenu emblématique (l'acquittement de Mme Godard - Outreau) - en raison d’une implication remarquable et professionnelle de la défense : par exemple, à Douai, EDM a explosé d’un coup d’un seul une accusation essentiellement structurée sur des rapports d'experts victimologues, dont l'avocat a démontré à l'audience les insignes insuffisance et suffisance.

Cette défense a ainsi révélé non pas seulement les imperfections de l'enquête et de l’instruction, mais leurs absences.

Je comprends votre reproche adressé à EDM.

Cependant, j'imagine la stupéfaction et la colère intellectuelle de Me Dupond-Moretti au moment où il a exercé, lui, un professionnalisme qui relève du minimum, celui très basique de lire, d'analyser et d'évaluer sérieusement les bases d'une accusation.

Car enfin, qu'est-ce qu'a révélé au grand public une défense comme celle d'EDP ?

Eh bien, l'idée toute simple que le dossier d'une affaire criminelle pouvait ne pas être travaillé, ni lu, ni analysé, ni discuté par plus de 80 magistrats se contentant de se dupliquer les uns les autres.

"Alors que l'évolution démontre..."

Sans le scandale d’Outreau, je ne suis pas certaine que les débats en cour d’assises auraient ainsi évolué en direction d’une plus grande défiance en ce qui concerne le seul dossier papier d’une affaire criminelle.

D'accord, fêter le centième d'acquittement a quelque chose qui dérange.

Mais l'affection respectueuse, en tous cas la mienne, pour Eric Dupond-Moretti, ouvre en réalité sur des précipices et la prise de conscience dans l’esprit du grand public d’une médiocrité judiciaire qui n'a pas fini d’interroger et d’effrayer ceux qui, par exemple, ont pris la peine de lire en détail le rapport d'enquête de la commission parlementaire.

Cela, à mon avis, autorise EDM à se permettre beaucoup, y compris le mauvais goût.


STIPA

Encore une fois Monsieur Bilger vous tapez juste, je croyais que l'avocat était fait pour défendre ou accuser, suivant sa position dans un procès, mais jamais pour se glorifier d'avoir ou ne pas avoir gagné ; je croyais que celui-ci devait rester d'une neutralité exemplaire. Mais le constat fait que cette position est difficilement tenable face aux sommes considérables demandées et qui souvent mettent en difficulté aussi bien les victimes que les accusés, encore une fois l'humilité ne doit pas être un mot de leur langage. Bon courage M. Bilger.

zorana

Philippe, ça ne se fait pas !

Vous êtes choqué qu'EDM fête son énième acquittement en éclusant un verre de champagne ou de vin, ou d'autre chose.

Je me souviens, vous aviez dit un jour que la cour d'assises était pour vous comme une drogue...

Lui au moins, c'est après, pas pendant !

Jean-Dominique Reffait

Certes, lorsque Dupond-Moretti est annoncé en défense, ça tremble du côté de l'accusation. Mais quand il arrive, il est lui-même plombé par un dossier, bien ou mal ficelé mais toujours accablant. Il est plombé par tout un appareil judiciaire, depuis la première garde-à-vue en passant par toutes les expertises et enquêtes, par la chambre d'accusation enfin. D'homme à homme le combat est peut-être à l'avantage de Dupond-Moretti, mais dans le combat judiciaire avec un dossier bien lesté, il débarque avec les deux pieds dans le béton, tout Dupond-Moretti qu'il soit.
Un procès d'assises, vous le savez sans le dire, démarre toujours avec une défense penaude martelée par un acte d'accusation accablant et le premier rôle de l'avocat est de remonter une pente raide et bien savonnée. Quand il y parvient, cela tient déjà du miracle. Quand il prend l'avantage, c'est inespéré. Et même avec 100 acquittements, un avocat d'assises perd toujours plus de procès qu'il n'en gagne, proportion inverse du parquet. Je ne conteste pas le bien-fondé de ce rapport, étant entendu qu'une majorité de prévenus est bel et bien coupable de ce dont on l'accuse. Mais pour l'avocat, l'homme et le professionnel, ce n'est pas une mince satisfaction que d'avoir déplacé les lignes un peu plus loin qu'à l'ordinaire. Humble victoire en somme, mais victoire tout de même.
Si l'on veut bien considérer que le travail judiciaire est aussi affaire de technique, je ne me choque pas de ce qu'un avocat trinque à ses succès techniques personnels, en dehors des contextes nécessairement douloureux des causes défendues. C'est un professionnel content d'un joli travail.
Je ne me choquerais pas davantage qu'un avocat général trinque à ses succès, les véritables succès, non pas l'entérinement d'un acte d'accusation qui n'est qu'une formalité, mais sa propre capacité à faire émerger la vérité au cours d'une audience. Vous n'étiez pas mécontent d'avoir convaincu lors du premier procès Fofana, et vous aviez raison. Vous n'êtes pas mécontent d'avoir convaincu pour F. Besse, et vous avez raison. Pour le coup, c'est vous qui partiez plombé et il vous a fallu remonter la pente ordinairement réservée à la défense. Un avocat général qui fait condamner, c'est fort commun. Un avocat général qui fait condamner justement, c'est infiniment plus rare et plus précieux. Un avocat général qui fait acquitter est digne de vénération.

Ainsi donc, il y a un après 3 octobre et le mystère plane...

FAGUER

Malgré la retraite qui sonne en octobre (pour le judiciaire seulement), nous espérons vous lire, VOUS, dont la qualité de l'écrit.... pourrait faire rougir plus d'un journaliste. Merci monsieur Bilger !

marie anne

Le talent, et nous savons tous à quel point il en a, ne met pas à l'abri d'un certain mauvais goût et cela me semble normal. Réjouissons-nous qu'Eric Dupond-Moretti ne soit pas parfait, cela le rendrait totalement surnaturel.

Mon éminent confrère s'est peut-être laissé aller à fêter un centième acquittement mais ce centième et funeste anniversaire devrait nous pousser à réfléchir aux 100 personnes qui ont échappé à une condamnation, après combien de jours ou de mois de prison, après quels renoncements et quelles irrémédiables pertes ?

Statistiquement il ne doit pas y avoir 100 innocents parmi eux mais je parie pour au moins 80 à 90 innocents qui sans lui seraient aujourd'hui derrière les barreaux... Il est peut-être malvenu de fêter le centième acquittement sauf si l'on songe à ces victoires comme à autant d'hommes libérés et là je veux bien lever mon verre avec lui. Merci Eric pour ces hommes qui sans vous, ou avec un moins valeureux confrère, auraient été condamnés, et continuez longtemps à faire ainsi oeuvre de justice.

jean-jacques schlaudecker

UN CARACTERE !

La considération de la réussite de Me. Eric Dupond-Moretti à pratiquer son « art », c’est la dimension du succès personnel, la capacité, quel que soit le support de cette réussite. Il me semble que la justice pénale n’en soit que le véhicule.

Le débat n’est-il pas celui de la vanité face à la retenue ?

La vanité ne souffre que la célébration affichée, même s’il s’agit de liens de cœur et d’esprit authentiques qui résistent au heurt des idées. <>

Ce texte, qui est en fait un éloge, laisse poindre une crainte : la fragilité du surdoué devenu trop confiant en sa capacité de succès.

Nous ressentons tous le besoin d’être reconnus, même si plus humblement nous considérons que << Ce qui compte dans l'existence ce n'est pas de réussir, qui ne dure pas, mais d'avoir été là, qui ne s'efface pas. >>


lambertine

Des innocences proclamées qui tout au plus renvoient à des doutes plus ou moins éclatants, des interrogations qui parfois masquent mal l'ombre de la culpabilité.

Oui, Monsieur l'Avocat Général.
Mais aussi, simplement, des innocences "tout court".
Des innocences sur lesquelles, une fois les parties sorties du prétoire, pèsera toujours l'ombre de la culpabilité.
Le doute profite à l'accusé, dit-on. C'est vrai en justice et, selon moi, c'est normal.
Mais le doute ne profite pas à l'acquitté rendu à la vie civile. Il ne sera pas jeté (ou, trop souvent, maintenu) en prison, mais il restera toujours celui dont chacun se demandera s'il a tué sa femme, violé sa fille, escroqué ses voisins. Celui à qui on hésitera toujours à confier ses enfants, à donner un emploi à responsabilité, à recevoir à sa table. Parce que le doute ne s'envole pas avec l'acquittement. Je dirais même "au contraire".

Valerie

Dedicace pour les zerics de France et de Navarre : cette chanson des eighties dont les plus anciens connaissent le refrain par coeur !

http://www.bide-et-musique.com/song/480.html

Effet garanti ; vous ne pourrez plus vous sortir cette musique de la tete pour au minimum une semaine !

bruno

Que vous a répondu Eric ?
(Si ce n'est pas indiscret, of course !!)

Pierre-Antoine

Et si après tout il n'avait fêté en une journée et de manière confidentielle entre collègues que la joie des cent acquittés ?

Mais, à défaut de le partager (je suis justiciable), je compatis (par respect) à votre "agacement".
C'est vrai que, surtout aidé d'un conseil de l'envergure d'un EDM, un coupable protestant de son innocence... Ce n'est pas très catholique pour l'avocat général que vous êtes... :-D

Cordialement

Pierre-Antoine

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

Avec son look à la Orson Welles, sa voix de stentor, il est clair de Me Dupond-Moretti impressionne. Et je suppose qu’il doit être redouté par bien des avocats généraux.

Le barreau a ses vedettes, ses ténors plus exactement, et cet avocat assurément en fait partie.

Personnellement je ne pourrai jamais me payer ses services destinés à une certaine clientèle appartenant à l'"élite" à moins, bien sûr, de me retrouver dans une affaire retentissante telle que celles qui attirent les grands avocats du barreau de Paris.

Mais finalement je me dis que c’est très bien comme ça.

Henri Gibaud avec Ordinarior

1/ il ne faut pas confondre éloquence et élucubration bavarde feignant la "subtilité"
2/ le bandeau sur les yeux de Thémis est transparent et elle chevauche les roues de la fortune médiatique
3/ pour satisfaire les avidités en espèces et/ou en glorioles d'ex étudiants en droit, le processus de justice persiste à théâtraliser comme dans des époques de communication antique, médiévale, etc...
4/ en conséquence si on clone le même dossier en un échantillon de 1000 univers parallèles avec des lots de juristes tirés au hasard (randomisation) pour occuper les divers personnages de la pièce, les 1000 résultats vont se disperser avec parfois des hétérogénéités révoltantes
5/ persister à tolérer ces méthodologies passéistes qu'aucune entreprise moderne productive (y compris forces armées) ne peut plus accepter, c'est reconnaître implicitement qu'on se moque éperdument du principe d'égalité devant l'application de la loi ou du moins qu'on le laisse à la merci des acteurs qui se servent de la tribune plutôt qu'ils ne la servent
6/ la situation résiste à toute réforme parce qu'il y a mimétisme instinctif entre les 4 "métiers de paroles" que sont politicien professionnel, journaliste, avocat, juge professionnel
7/ "la vérité finit par l'emporter grâce à la disparition de ses ennemis" (Albert E.) et il faut espérer que les NTIC vont rendre inutiles et illégitimes ces 4 "métiers", de même que le glacis soviétique s'est effondré de l'intérieur grâce aux magnétoscopes qui ont "confondu" les mensonges collectifs officiels... Le printemps arabe avec jeune génération illustre aussi ce type d'effet.

calamity jane

Votre manière de participer à la fête
Monsieur Bilger ?
"l'acquittement ou la condamnation sont
des conclusions qui laissent intacte la
tragédie en amont"...

"devant les aléas d'une audience qu'un jury
a fait tourner en votre faveur, si on se
réjouit, on ne peut que demeurer modestes
devant un destin qui vous a servis, votre
client et vous, son avocat".

"l'acquittement ou la condamnation sont des
conclusions qui laissent intacte la tragédie
en amont".

Maintenant, quelle intention personnelle de
la part d'Eric ? Compter ses succès ? Arriver à la centième comme pour fêter une émission de télé pour en souligner le bien-fondé séant ?

"derrière l'apparence délibérément rude, la
dentelle et la puissance d'une personnalité
singulière"...
La dentellière a dû se prendre l'esprit dans
une de ces questions existentielles qu'elle
ne pouvait résoudre dans la dentelle.
Va pour la 100ème donc !
Gaffe à la 101ème Eric.


Catherine JACOB

« Pourquoi donc mes collègues et moi ne nous mettrions-nous pas aussi à vanter nos condamnations comme Éric ses acquittements !  »

Pour une seule et bonne raison qui à mon sens serait celle-ci : votre tâche me semble en effet devoir être de requérir la plus juste peine, or dans le cas d'un accusé dont le dossier sérieusement étudié par les soins d'un avocat général conscient de sa véritable mission ferait apparaître qu'il a été injustement ou trop légèrement accusé, la plus juste peine ne pourrait être autre que l'acquittement pur et simple. Par conséquent, condamnation ou acquittement, la victoire de l'avocat général me paraît résider en premier lieu dans la reconnaissance de la justesse de ses vues et de la sagesse des réquisitions qui en découlent. Personnellement, je ne vois pas pourquoi cela ne pourrait jamais faire l'objet de la moindre félicitation. Vu qu'il serait d'une grande naïveté que d'en attendre tant de l’État que du public qui considéreront toujours que l'avocat général a simplement fait son travail si tant en est que selon les circonstances ils ne s'attacheront pas à chercher la petite bête via leur média de prédilection, et vu qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, je ne vois pas non plus pourquoi un parquet qui serait souvent reconnu pour sa sagesse, ne pourrait pas, au même titre que n'importe quel citoyen lambda, s'autoriser une discrète petite coupe derrière l'hermine. Ça ne ferait aucun mal à personne et beaucoup de bien à l'ego. Rien de plus humain.

Maintenant vous posez un certain nombre de questions qui méritent davantage de réflexion. Je m'en vais faire un peu de repassage, tâche que je n'aime pas s'il en est. Surtout quand il fait chaud. Mais qui permet à l'esprit de s'en évader pour vagabonder librement et réfléchir à loisir à tout sujet de préoccupation qui se présente à lui.

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