Ne leur pardonnons pas car ils savent ce qu'ils font.
Robert Ménard, il y a quelques jours, m'apprend qu'après avoir invité Pascal Boniface sur i>TELE, il a convié Caroline Fourest dans son émission. Elle a refusé d'y venir parce que Ménard avait eu l'outrecuidance de solliciter le premier, qui ne s'était pas fait prier pour répondre aux questions. De cette anecdote, je tire une double conséquence. Il y a des êtres dont l'image publique est un leurre, leur tolérance du vent et leur passion du débat démocratique très limitée. Le pluralisme n'est pas une exigence naturellement inscrite dans les intelligences, les sensibilités et les comportements.
Depuis deux jours, je suis orphelin de la presse écrite, de cette richesse qui naît de sa lecture régulière au travers des quotidiens qui la composent, Le Figaro, Le Parisien, Le Monde toujours, parfois Libération et La Croix, L'Equipe rarement. Qu'on ait pu décider pour des motifs syndicaux, financiers ou autres d'étrangler cette part irremplaçable de démocratie, sans se soucier une seconde de ceux qu'on allait priver de leur nourriture, de leur substance, alors même que la presse écrite est en crise et que les kiosquiers crient de plus en plus misère, est une honte, un scandale. Qu'on ait tranché, avec un sadisme qui doit se réjouir des dégâts qu'il cause, en faveur du silence et du désert au lieu de favoriser coûte que coûte la parole et l'information est indécent. Que cette grève nous ait privés de l'infini bonheur de toucher des pages, d'admirer ou de dénoncer, de feuilleter, de s'attacher ici, de se détacher là est la manifestation d'une triste et pitoyable liberté, d'un pouvoir qui ne fonctionne que pour soi sans comprendre qu'il n'a de sens que validé par les citoyens qui en sont les bénéficiaires.
Cette presse écrite qui m'a toujours donné l'impression que je l'attendais pour me persuader que la réalité existe ! Comme si un événement ne prenait consistance et forme qu'après être passé par le tamis de l'analyse et de l'écriture. Quel que soit le registre adopté. Faute de L'Equipe du lundi, véritablement il me manquera de connaître l'essentiel sur le match Nadal-Djokovic et le double triomphe du second. Faute du Monde, je serai privé de ces mille facettes qui viendront nous incliner favorablement ou non vers ce prestigieux quotidien, avec beaucoup d'estime pour ses pages politiques et une exaspération difficilement maîtrisée pour ses pages culturelles.
Bien sûr, il y a Internet dont je raffole et qui nous donne une infinité de nouvelles qu'il nous revient de hiérarchiser dans notre tête. Mais je ne supporterais pas demain de ne disposer que de la Toile. Le tissu, le terreau, le fondement de l'information, c'est la diversité chatoyante, profonde ou superficielle de la presse écrite. Internet orne, ajoute des détails, comble des lacunes, précipite le mouvement et en définitive se retrouve merveilleux et efficient complément de quotidiens sans lesquels la République perdrait de sa saveur.
J'espère que je n'aurai pas à porter le deuil trop longtemps.
Le charmant Poulet-Malassis, qui manqua de faire faillite pour avoir osé publier Charles Baudelaire, avait fait 7 mois de prison pour avoir édité son propre journal, dont le titre reste à ce jour évocateur :
"l’Aimable Faubourien, journal de la canaille : vendu par la crapule et acheté par les honnêtes gens"...
Edwy Plenel ne fera jamais 7 mois de prison...
Rédigé par : Savonarole | 05 août 2011 à 10:40
Herr Man.
Laissez tomber vos insinuations stériles.
En bon franco-autrichien, je composte, je trie, je ne cuisine pour quatre personnes par jour pratiquement qu'avec des produits frais, pour moins que rien.
Ah si, quand même cela prend du temps.
Pour le coup de la vie chère, vous repasserez (vos guenilles de pauvre ?).
J'ai horreur des sondages et ne les accepte pas. Quels qu'ils soient.
21% ce n'est pas un sondage.
C'est une étude.
C’est bien Herr Man (je ne peux pas m’en empêcher), vous ne faites pas partie de ce troupeau de gaspilleurs. Enfin un point où vous m’êtes sympathique !
Ne vous sentez pas visé dès que j'écris quelque chose.
Vous avez mieux á faire dans votre potager. Les tomates vont être super cette année.
Mon niveau d'étude n’est effectivement pas brillant.
Je viens ici pour apprendre de vos lumières.
Tout humblement... tout simplement (les violons entament).
Je ne suis qu'un pov être (certaines dames dans le public ont les yeux qui brillent).
Chu au chômage et mon gosse ne peut plus aller á la cantine (le chef d'orchestre se mouche discrètement), dans ce pays on ne peut même pas récupérer un melon pourri sans passer á la télé (une banderole brandie par les membres de l'association "Droit de voler pour tous" se déroule au fond de la salle).
T'as pas une pièce pour que je puisse m'acheter un journal (les doux yeux de Herr Man laissent perler une grosse larme. Emile (Zola) se lève et applaudit).
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@Herr Man | 10 juillet 2011 à 12:42
Eh oui JPledun, 21% de nourriture jetée... mais vous le dites vous-même, il s'agit d'une moyenne. Croyez-le ou non, mais je connais beaucoup de gens qui ne jettent rien (moi-même je composte même mes déchets pour mon potager...), dont certains achètent même le journal tous les jours...
Certains prennent les sondages au pied de la lettre, mais vous, c'est encore plus grave, vous collez le résultat d'une moyenne nationale sur chaque individu qui compose la nation, bravo ! Dans le même ordre d'idée, on peut dire que dans une classe où la moyenne est 10 on donne le bac à tout le monde, puisque tous ont eu 10 !
De l'art de dire des bêtises qu'un cancre de sixième aurait évité, en se croyant futé...
Rédigé par : Herman | 09 juillet 2011 à 14:39
"Le bac 2011 est bien meilleur que celui de l'an dernier, à ce qu'il paraît !", écrit Marie.
Je confirme qu'au niveau où je me trouve, qui ne me permet que de juger des résultats de mon académie, celle de Dijon, deux bacs classiques ont donné de très bons résultats, meilleurs que ceux de l'an passé.
Il s'agit des séries S et ES.
Je participais hier à la dernière réunion, celle où les correcteurs remettent les copies et confrontent les résultats. L'avis des professeurs présents, quel que soit leur âge ou l'établissement dont étaient issues les copies qu'ils avaient corrigées, est unanime : cette année le niveau moyen a véritablement augmenté dans deux domaines : l'expression, l'orthographe notamment et la compréhension des exercices, singulièrement le commentaire de texte et la dissertation.
Pour la série L, les choses sont plus contrastées.
Rédigé par : Frank THOMAS | 09 juillet 2011 à 07:15
"les Français jettent en moyenne 21% de la nourriture qu'ils achètent."
Par contre, certains n'ont pas les moyens de se payer un journal...
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 08 juillet 2011 à 12:06
Merci Monsieur l'avocat général,
Mais êtes-vous bien certain que la presse est plurielle ?
J'ai la faiblesse de penser que nos journaux nationaux fonctionnent tous dans le même cadre, avec les mêmes défauts et les mêmes qualités. J'ai le sentiment que seulement certaines choses peuvent être dites et que notre presse sélectionne l'information à notre destination.
Je ne comprends sûrement rien à leur métier, et je me figure encore qu'ils doivent nous laisser juge d’interpréter l'information mais sûrement pas imposer leur point de vue.
Rédigé par : jmestries | 08 juillet 2011 à 08:48
Alex paulista,
Tout de suite les grands mots - l'Indépendant - pour la presse régionale !
Eh ben, non ! Elle nous arrive fraîche
en distribution matinale sentant encore
bon l'encre ! et ne se prétend pas indépendante. Elle prend soin de prévenir ses
abonnés pour tout risque de grève ou de
conditions de distribution impossible
au pied des montagnes... Un peu le
dernier bastion républicain de respect.
Certaines fois lorsqu'ayant lu les "nationales" je me permets une petite comparaison, je n'ai aucune critique à formuler pour la
régionale.
Les billets d'humeur et chroniques sont
pertinents et le mieux serait de comparer
ce qui est comparable.
(C'est vrai aussi que le nombre de perles
qu'on y découvre à une saveur poétique
et, je l'avoue, éclats de rire garantis).
Rédigé par : calamity jane | 08 juillet 2011 à 08:35
@ Herman
Normalement, la totalité des bibliothèques de lecture publique mettent à votre disposition gratuitement et sans rien vous demander les quotidiens de la presse nationale, régionale et même étrangère.
Après, la diversité des titres version papier et numérique c'est suivant l'importance des villes et des communes et de leur budget. Cependant, l'équilibre est la règle.
Très basiquement, cette mise à disposition constitue un des fondamentaux indiscutables quant à la mission du service public des bibliothèques et des médiathèques.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 08 juillet 2011 à 07:35
Vous avancez la grève monsieur Bilger, mais vous la fîtes également ! Pas même une petite correction dans le commentaire envoyé ! :)
Pour vous consterner !
Le bac 2011 est bien meilleur que celui de l'an dernier, à ce qu'il paraît !
http://margarida.over-blog.com.over-blog.com/article-a-vos-sygomatiques-les-perles-du-bac-viennent-de-tomber-78311375.html
Rédigé par : Marie | 07 juillet 2011 à 22:41
@ calamity jane, didier specq
Quand on parle de presse régionale, je pense à l'Indépendant, "quatre pages et rien dedans", a.k.a "le t...-c... catalan".
Désolé, c'est plus fort que moi.
Rédigé par : Alex paulista | 07 juillet 2011 à 22:02
@didier specq
Je choisis le café au bistrot, où je peux gratuitement (enfin, le prix d'un café...) lire le journal que le tenancier a gentiment mis à disposition de sa clientèle...
Rédigé par : Herman | 07 juillet 2011 à 21:06
@didier specq
Je ne vous mets pas en cause dans ce qui suit, mais comme je suis assez souvent critique dans mes commentaires sur ce blog envers non seulement les journalistes, mais surtout les médias français qui nous abreuvent d'informations partisanes (il suffit pour cela de lire le même sujet dans plusieurs médias), je veux vous dire que cela n'a rien à voir avec le prix d'achat.
Quand vous comparez le prix d'un journal au prix d'un café, vous avez tout faux.
Le prix à payer pour une information qui ne tient aucun compte de l'être humain sacrifié sur l'autel du scoop est encore trop élevé.
A combien de cafés estimeriez-vous un article faisant mention de soupçons touchant à votre intégrité morale ?
D'ailleurs serait-ce une information que "didier specq" fasse l'objet d'une plainte par une personne qui aurait, paraît-il, semblerait (admirez au passage le conditionnel rare chez vos confrères) avoir à se plaindre de lui. Il a même été entendu par la police... ce doit être vrai les journaux en parlent.
A combien de café estimeriez-vous les dégâts dans votre entourage familial et professionnel ?
C'est cela que je déplore, à la seule lecture des articles, ce manque de rigueur morale et intellectuelle. Et je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières en abordant le volet "pudeur".
Et surtout ce que je déplore c'est le clientélisme associé au manque de respect des personnes, qui sont réduites au rang de simple critère de vente et augmentation d'audimat.
Combien de vies brisées sont à mettre à l'actif des articles de journaux ?
En ce qui me concerne je préfère les brèves et les articles de fond. Tout ce qui est entre est suspect à mes yeux.
Informez-moi, écrivez pour mes neurones mais pas pour ces ressorts cachés en chacun de nous qui certes font vendre, mais désinforment à long terme et décrédibilise votre profession.
Pour terminer je voudrais vous communiquer une information (vous pouvez citer vos sources) :
vos deux collègues HG & ST retenus en otage ont profité de la forêt de micros pour affirmer haut et fort "personne ne nous a rien dit. Que ce soit clair"!
Soit ! Mais :
Il existe des traces écrites et téléphoniques des avertissements qui leur ont été donnés le 30 décembre 2009 par l'Armée Française.
Faites donc votre travail de journaliste et publiez cette info... après l'avoir vérifiée bien sûr !
Vous pouvez même nous faire part sur ce blog des directives que votre rédaction vous donnera, je vous paierai volontiers un café pour ça :-)
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 07 juillet 2011 à 17:11
Robert Ménard en guerre contre... Pompidou !
Stupéfiant rétro pédalage de Robert Ménard.
Sur RTL, devant Alain Duhamel et Claude Cabanes (ancien de L'Humanité), Robert Ménard se livre à une féroce exécution de la vie et l"oeuvre de... Georges Pompidou !...
Consternation de Duhamel et Cabanes (qui curieusement pense beaucoup de bien de Pompidou...).
Robert semble avoir vécu un véritable calvaire sous Pompidou. Il a beaucoup souffert Robert.
A tel point que Duhamel, excédé, lui demande : "Mais enfin, quel âge aviez-vous à cette époque ??"...
Notre Bibi Fricotin s'aperçoit que sa carrière dans les "médias" est compromise avec ses gesticulations de pétomane de foire.
Son livre "Vive Le Pen !" lui colle aux basques et toute la presse de gauche française (95%) le cloue au pilori.
Dès lors, s'en prendre à Pompidou, de manière si grotesque, ressemblait à un appel désespéré "Hé les gars, j'ai été trotskiste !, Ne l'oubliez pas !", histoire de se "recentrer à gauche"... dans les médias de gauche.
Retour au bercail, pour Ménard.
Rédigé par : Savonarole | 07 juillet 2011 à 10:12
@didier specq
En effet, il existe de belles perles dans
la presse régionale, je veux dire de
journalistes, chroniqueurs et aussi des
permanents qui font leur travail dans des
villages (bourgs) en essayant de faire
bouger certaines lignes notamment
culturelles. Les quelques chaînes de "télé
régionale", je devrais dire "locale"
pèchent, c'est vrai, un peu pour présenter
des journalistes régionaux-locaux !
Rédigé par : calamity jane | 07 juillet 2011 à 09:32
Aujourd'hui, la presse je m'en passe. A la seule lecture de trois lettres, c'est le coma dépassé : D S K !
Warum ? écrirait JP Ledun !
Alors, puisque nous parlons de cirque, après le porc, le gorille, la grenouille... il serait rafraîchissant que vous écrivissiez sur votre poisson rouge, ou votre boa constrictor... ! un crocodile ??
Je vous raconterai alors comment mon matou SDF à force de courir la belle s'est fait "serrer" et couic ! Le voilà castré ! Quel couac !
Apprendre sur BFM de si bon matin qu'une responsable de l'équipe du procureur Vance serait mariée avec un des avocats de DSK !
Rêve ou cauchemar ?
La justice américaine est comme le réseau d'eau français, elle suinte !
Rédigé par : Marie | 07 juillet 2011 à 08:49
A signaler : un avantage non négligeable de la presse écrite, en particulier provinciale, c'est ses possibilités de recyclage, notamment dans le nettoyage :
et des glaces
, avec un peu d'eau claire et zéro détergent, recyclage pour lequel elle est donc sans égale.
des carreaux
NB: Avec un peu d'huile de coude, c'est bien le seul domaine dans lequel les élucubrations de certains ne laissent aucune trace !
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 juillet 2011 à 08:38
En tant que journaliste de base (dans un quotidien régional), je lis toujours avec un sourire un peu coincé les commentaires sur "les journalistes". Généralement, il s'agit en réalité d'une poignée de journalistes vedettes toujours cités et bien éloignés des réalités de terrain.
Et, tout aussi régulièrement, on oublie qu'une information quotidienne de qualité se paye parce qu'elle a un coût, surtout si c'est une information nouvelle, qui n'a pas été reprise ailleurs.
Et c'est alors que la triste réalité surgit: peu nombreux sont les gens prêts à payer chaque jour un quotidien qui coûte pourtant moins cher qu'un café pris dans un bistrot. Alors les grands discours sur la liberté de la presse, le conformisme des journalistes vedettes, la CGT du livre et toutes ces sortes de choses...
Didier Specq
Rédigé par : didier specq | 07 juillet 2011 à 07:55
Hélas, comme vous dites!
Mais vous avez un blog, qui renseigne depuis lui-même!
Où est le renoncement?
Les journalistes paresseraient-ils?
Au statut de la vérité, car ils leur faut s'attaquer à celui de la réalité, dur labeur...
Ou plutôt, comme la plupart du temps,attendraient-ils, ce qui, par trouble effet de nature, s'attendrait?
Malheureusement, les journalistes ne paraissent pas:
Ils courent, et suent, derrière ce qui bouge ostensiblement, véritablement, mais bien peu réellement...
Rédigé par : zenblabla | 07 juillet 2011 à 01:05
@JP Ledun,
Et vous pouvez aussi déguster une curry-krakauer !
Rédigé par : Marie@JP Ledun | 07 juillet 2011 à 00:36
"Contentez-vous des droits que vous donnent le pays dans lequel vous vivez." Herr Man.
Bien chef !
Mes droits dans mon pays d'accueil sont bien moindres que ceux de votre grande nation, mais ça va.
Pas d'allocations « intermittents » du spectacle par exemple.
Par contre j'ai le droit de manger á volonté du "strudel" et quand je suis un peu triste je peux danser une valse viennoise avec mon épouse.
Cela compense.
Je vous conseille á mon tour la lecture du "Journal impoli" (merci encore Philippe), il y a quelques jolies lignes sur l'Autriche.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 06 juillet 2011 à 22:45
@Herman
"Mais Philippe, là où vous m'épatez, c'est sur le nombre de journaux que vous lisez... Moi qui n'ai même pas assez d'argent pour m'abonner à un quotidien...
Rédigé par : Herman | 06 juillet 2011 à 13:56"
A quoi reconnaît-on monsieur Bilger ?
Au nombre de journaux qu'il tient dans les mains !
Vous comprenez maintenant pourquoi il est en manque ! Certains sont en overdose de rosé, de fruits exotiques, de tabac, de chocolat... monsieur Bilger se grise à l'encre de la presse.
Rédigé par : Marie@Herman | 06 juillet 2011 à 21:07
@oursivi,
"Cet homme est capable de tout, il marcherait sur l'eau que cela ne m'étonnerait point."
Sur la mer Morte, peut-être ?
Aurait-il quelque chose à voir avec le nuage de poussière ????
Sans doute vont-ils vouloir le garder ???
A Las Bocas !
Rédigé par : Marie@oursivi | 06 juillet 2011 à 20:57
Il faut tout de même considérer que ce n'est pas la CGT du Livre qui a mis la presse écrite dans cet état. La CGT du Livre est elle-même infiniment moins puissante qu'elle ne le fut, en raison notamment de la disparition massive des imprimeurs français au profit des belges ou des italiens, ainsi que de l'apparition des technologies numériques. Les salaires ont constamment baissé depuis 30 ans - ils étaient il est vrai à un très haut niveau - pour un métier très hautement qualifié et contraignant.
Est-ce que la grève est le meilleur moyen de défendre une profession menacée ? Sans doute pas mais les groupes de presse eux-mêmes ne sont pas d'une loyauté parfaite : la publicité en ligne fait l'objet d'investissements humains et commerciaux qui laissent entrevoir la stratégie d'abandonner le papier à terme dès que les équilibres le permettront. Ce qui sauve encore le papier, c'est la subvention de l'Etat sur le papier justement et les groupes de presse, en réduisant les coûts de fabrication (destruction des métiers de la composition, de la photogravure), augmentent la part de la subvention dans le coût total de la fabrication. C'est tout bénéfice et cela a permis, sur les économies réalisées, le développement de services particuliers comme le portage.
Il demeurera donc une presse papier, soutenue par la subvention, mais elle se réduira à une stratégie de prestige marketing plus qu'à un segment de profit. Le journal se lira sur tablettes numériques et il restera le papier pour conférer au journal sa visibilité noble. Dans ce contexte dont ils ne sont nullement responsables, les ouvriers du livre ont beaucoup de souci à se faire. Le maintien pour Le Monde d'une imprimerie maison ne se justifie déjà plus, quand bien même cette imprimerie produit aujourd'hui d'autres titres. Une seule imprimerie moyenne pour la presse nationale sera suffisante. Faire pression pendant qu'il est encore temps, baroud d'honneur ? Difficile de les blâmer, ces ouvriers qui sentent que le boulot disparaît. On leur rallonge la durée de cotisation retraite alors qu'ils ne sont pas certains de pouvoir travailler jusqu'à la retraite.
Pour info, j'ai récemment réalisé une opération spéciale sur tous les sites de la PQR pour un fabricant connu d'élévateurs (habillage de pages, chariots qui se baladent dans la page, le truc qui enquiquine le lecteur !). Le résultat, pour un coût comparable, est incroyablement plus élevé qu'avec un support papier, il est immédiatement mesurable (taux de clics en direct, etc.). Les annonceurs ne se posent pas de questions, la presse papier est condamnée à la portion congrue.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 06 juillet 2011 à 16:50
Pas de deuil et la patrie saura être reconnaissante à ceux qui sauvent presse écrite et presse en ligne
http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2011/06/30/claude-perdriel-entre-au-capital-du-site-internet-rue-89_1543149_3236.html
Rédigé par : Choubidou | 06 juillet 2011 à 15:52
Au pays des cigales, en Provence, on dit la "Provinsse", avé l'assent.
Jeanne, la Revue des deux Mondes, c'est une institution que je n'approche que les épaules inclinées, les yeux baissés, comme le Saint Sacrement ou les post de notre hôte sur la sexualité...
Rédigé par : sbriglia@Jeanne et adamastor | 06 juillet 2011 à 15:15
Rédigé par : Marie@oursivi | 06 juillet 2011 à 08:52
Qui sait...?
Cet homme est capable de tout, il marcherait sur l'eau que cela ne m'étonnerait point.
En tout cas, en cette saison, il est con, elle est bonne (sans rapport avec l'affaire DSK).
AO
Rédigé par : oursivi@Marie | 06 juillet 2011 à 15:00
JPLedun,
Contentez-vous des droits que vous donnent le pays dans lequel vous vivez.
Rédigé par : Herman | 06 juillet 2011 à 13:58
Ah! Philippe... vous vous êtes fait avoir... voilà où mène la dépendance!
Doublement avoir... puisque votre drogue vous a accoutumé, malgré sa mauvaise qualité...
Profitez de l'absence du fait divers pour prendre le recul nécessaire au bon déroulé de votre cure... Respirez un grand coup !... et hop ! allez vous balader en forêt, juger par vous-même la validité des propos de Frank Thomas et de Jean-Dominique, et vous conclurez comme eux qu'en France, le sentiment d'insécurité est inversement proportionnel à la quantité de papier utilisé pour l'intellectualiser dans le cerveau d'un homme de droite, jamais assez rasséréné quant à ce fait.
Un sujet, par contre, qui n'intéresse plus les journalistes, c'est le social... Pas vendeur. Sauf quand une crise économique déboule... mais sitôt celle-ci installée, le tour de France ou Roland-Garros prennent le relais ! et l'on se prend à vivre dans le réel qu'on nous donne...
Mais Philippe, là où vous m'épatez, c'est sur le nombre de journaux que vous lisez... Moi qui n'ai même pas assez d'argent pour m'abonner à un quotidien...
Rédigé par : Herman | 06 juillet 2011 à 13:56
Cher Philippe,
Heureusement cette grève a cessé aujourd'hui mercredi et j'ai ainsi pu me procurer mon Canard hebdomadaire... quasiment la seule raison qui me fait encore aller dans un kiosque !
Rédigé par : nicolas | 06 juillet 2011 à 12:14
@ Pierre-Antoine...
- Etienne Mougeotte (Le Figaro)
- Nicolas de Tavernost (M6)
- Dominique de Montvalon (Le Parisien)
- Alain Weil, patron de RMC-BFM TV
seraient partis à Tunis avec leurs épouses.
- Michel Schifres et Marie-Ange Horlaville (journaliste du Figaro spécialiste du luxe)
- Gérard Gachet, ancien de « Valeurs actuelles »
- Françoise Laborde, présentatrice du JT de France 2
______________________________________
Ah, ces dangereux gauchistes !
Rédigé par : Savonarole | 06 juillet 2011 à 11:01
Compte tenu de ce que
les ouvriers du Livre et de la presse écrite
arrivent toujours en bout de course pour
faire valoir leurs droits, je ne suis pas
fâchée qu'ils nous épargnent le scénario
FMI/Melle Diallo et les vautours y afférant.
Wimbledon a vu la victoire de Djokovic sur
R. Nadal dans une presque parfaite gestion
du stress propre à ces tournois de G.C..
Djokovic a enfin réussi à faire la paix avec
lui-même, c'est-à-dire ne pas scénariser ses échecs
ou ratages. J'espère qu'il restera sur les
courts sans s'envoler à l'aide de ses chevilles gonflées à l'hélium.
Rédigé par : calamity jane | 06 juillet 2011 à 10:48
@oursivi,
"Vous savez qu'il est en audience à la White House, notre égoutteur de salade niçoise ?"
Lui doit-on aussi le revirement dans l'affaire DSK ? Il est fort !!
Rédigé par : Marie@oursivi | 06 juillet 2011 à 08:52
@sbriglia | 05 juillet 2011 à 16:02
"(NB : je suis en province et ne trouve Le Monde que le lendemain"
Dites-moi, vous êtes au moins dans les 'Provinces Unies', pour sûr, monsieur l'avocat francophone...
Rédigé par : Catherine JACOB@sbriglia | 06 juillet 2011 à 08:37
Les méfaits du syndicat du livre sont gravissimes. Mettre en péril la presse écrite déjà très malmenée est effectivement parfaitement irresponsable.
La presse comme le Livre sont les poumons de la démocratie. Sans renier les bienfaits des technologies modernes, il faut sauver à tout prix la presse écrite et le Livre papier que ne remplaceront jamais la lecture numérique.
Il convient de lire à ce sujet le beau texte de ce grand libraire qu'est Emmanuel Delhomme : "Un libraire en colère" paru chez l'Editeur en juin 2011.
Rédigé par : christian dulcy | 06 juillet 2011 à 08:07
Bonjour Philippe Bilger,
« Que cette grève nous ait privés de l'infini bonheur de toucher des pages, d'admirer ou de dénoncer, de feuilleter, de s'attacher ici, de se détacher là est la manifestation d'une triste et pitoyable liberté, d'un pouvoir qui ne fonctionne que pour soi sans comprendre qu'il n'a de sens que validé par les citoyens qui en sont les bénéficiaires. »
J’ai personnellement toujours quelques scrupules à critiquer une grève car il s’agit d’un droit imprescriptible des travailleurs, inscrit dans la Constitution et qu’ils ont obtenu de haute lutte à une période où le patronat les traitait comme des esclaves.
Certes aujourd’hui les temps ont bien changé, encore que lorsque l’on voit les délocalisations de pans complets de l’activité de production vers des pays qui ne disposent pas eux, de législation de travail et où le coût du travail est dix fois moins cher que chez nous (si ce n’est plus)...
Quand j’observe le travail non déclaré qui se développe sur les chantiers, les arrière-cuisines des restaurants, profitant de l’arrivée massive des sans papiers sur notre territoire qui sont près à accepter n’importe quelles conditions pour avoir un travail, avec pour conséquence directe l’augmentation du taux de chômage, en particulier des jeunes, mais aussi des seniors.
Quand je vois, en outre, que ceux que nous appellerons la classe aisée, ou plus prosaïquement les riches ont vu leur niveau de vie augmenter en 2010 (en pleine crise économique et financière) de plus de 9%, quand les classes modestes, elles, ont péniblement réussi à maintenir leur pouvoir d’achat, je me demande si nous ne revenons pas au temps du capitalisme triomphant.
Certes, on ne peut nier que la CGT ait conservé dans certains secteurs des méthodes qui relèvent plus du comportement irresponsable que de l’esprit syndical, et c’est le cas pour l’imprimerie comme pour le port de Marseille. Mais ne faisons pas d’un cas particulier une généralité.
Alors si je ne lis pas mon petit journal le matin en buvant ma tasse de thé Darjeeling, je me fais une raison.
Rédigé par : Achille | 06 juillet 2011 à 07:18
Pourtant, la presse écrite, quel massacre pour la nature !
Je suis abonné à l'Estado de S. Paulo et régulièrement il me faut un caddie pour me débarrasser des exemplaires de la semaine.
Il y a bien quelques articles intéressants sur l'ancien président Itamar Franco qui vient de décéder, et une bonne interview du prédécesseur de Lula au Panalto.
Mais tout ce gâchis de papier est scandaleux.
Rédigé par : Alex paulista | 06 juillet 2011 à 06:27
@PB
Que vous êtes naïf parfois :-D
Vous aviez quelques illusions sur les journalistes ? Vos yeux s'ouvrent seulement ?
Mieux vaut tard que jamais, "Le Canard enchaîné" lui, vous a précédé de quelques jours, il a diffusé le 28 juin la liste des journalistes ayant bénéficié des invitations de Ben Ali :
Etienne Mougeotte (Le Figaro)
Nicolas de Tavernost (M6)
Dominique de Montvalon (Le Parisien)
Alain Weil, patron de RMC-BFM TV
seraient partis à Tunis avec leurs épouses.
Michel Schifres et Marie-Ange Horlaville (journaliste du Figaro spécialiste du luxe)
Gérard Gachet, ancien de « Valeurs actuelles »
Françoise Laborde, présentatrice du JT de France 2
source : http://www.tuniscope.com/index.php/article/8069/actualites/international/ben-ali-283622
La presse française si prompte à reprendre les info du Canard reste bien silencieuse. Seul le site "Arrêt sur images" le souligne, mais sans diffuser la liste :
http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?3,1163654,1163654
Si vous recherchez sur google "liste journalistes canard enchaîné" ne sortiront que les médias nord-méditerranéens.
Les loups ne se mangent pas entre eux, ni les chiens, aurait pu dire Tonton !
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 06 juillet 2011 à 00:04
Socialiste honnête est un oxymore dont nous pouvons trouver deux archétypes : Mitterrand pour avoir l'air de ce qu'il était à trois kilomètres, et Caroline Fourest pour ne pas en avoir l'air. Dans la turpitude, c'est ce qui différencie l'homme de la femme.
Rédigé par : Xavier Nebout | 06 juillet 2011 à 00:02
Sbriglia comment osez-vous ? Vous allez vous faire incendier ! Dire que vous êtes en PROVINCE ! Dites en REGION, sinon vous allez être, au moins, écartelé en place de Grève !
Rédigé par : adamastor | 05 juillet 2011 à 22:29
@sbriglia
Dans ma "province", Le Monde, grâce à Air France, nous parvient à 17 heures... Sinon, plus âgée (messieurs) que vous, j'ai tout de même fait un parcours similaire en me recentrant sur les revues ("...des deux mondes", "Etvdes" et la nouvelle que je recommande, "XXI").
Ces dernières, à l'heure du web, sont à mon sens l'avenir de la presse même si la première est la doyenne des publications périodiques et la seconde date de 1856... La dernière n'a que trois ans et demi d'existence mais mérite lecture.
Rédigé par : Jeanne | 05 juillet 2011 à 22:25
Il y a quelque chose à laquelle la presse quotidienne française, il est vrai fort médiocre, a provisoirement échappé. C’est l’obscénité inouïe des torchons de l’empire de presse de Rupert Murdoch.
L’autre jour, le NY Post titrait ainsi, suite à la libération de DSK :
The filthy froggy is still a wart hog.
Que l’on peut traduire comme suit : la grenouille visqueuse reste néanmoins un gros porc pustuleux. Frog est le surnom affectueux donné habituellement aux Français.
Et maintenant, on apprend qu’en Grande-Bretagne, le groupe de presse de Murdoch possédant notamment le tabloïd Sun, se serait payé des détectives pour mettre sur écoute les répondeurs des victimes de tueurs en série afin d’obtenir des scoops bien juteux. Pire : les hackers commandités par le groupe de presse auraient effacé à distance des messages sur le répondeur d’une jeune fille assassinée, donnant ainsi de faux espoirs aux parents et mettant des bâtons dans les roues de l’enquête policière.
La patronne du groupe, une ancienne secrétaire parvenue au sommet de la pyramide grâce à des mâchoires qui rayent le parquet se défend de toute malversation et joue les innocentes.
Rédigé par : Rascar Capac | 05 juillet 2011 à 21:39
Abonné depuis 45 ans au même quotidien, j'approuve totalement.
Quant à la CGT, bien sûr, j'enrage........ mais que dire quand des sénateurs se versent une prime de 3500€. Le mauvais exemple vient d'en haut.
Rédigé par : Polochon | 05 juillet 2011 à 21:09
"Une âme distinguée, loin d'être celle qui
est capable des plus hautes envolées, est
celle qui s'élève peu et retombe peu, mais
se tient toujours à une altitude où l'air
est assez libre et lumineux." in Humain
trop humain II -F. Nietzsche-.
Une ode à l'imprimerie et à ce qu'elle
apportait d'information et d'échange aux
autres ; à ce besoin indéfectible de la
nature humaine de communiquer. Avec en prime
la transmission d'une espèce de sensualité
qui faisait se froisser le papier tout comme
les robes...
Personne n'aime plus les coquelicots fanés
parce que les blés n'en rappellent l'odeur
sauvage des escapades mais le couperet de
la finance.
Elle se ronge de l'intérieur : la nature
humaine.
Rédigé par : calamity jane | 05 juillet 2011 à 20:50
Donnons aux grévistes « l’ordre » d'imprimer "La ferme des animaux" de George Orwell, avec le droit de lire ce qu'ils impriment.
Cela leur remettra peut-être les idées en place.
"Le Monde" je le reçois avec deux jours de retard...
Mon kiosque á la gare est rempli de journaux turcs, italiens, espagnols… parfois émerge un "Monde diplomatique" ou un "Figaro".
Bravo le marketing á la française.
Motard en colère, imprimeur fâché, enseignant vindicatif…
Et nous ? qu’avons-nous droit d’être ?
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 05 juillet 2011 à 19:50
Je donnais 300 euros par an à mon journal régional (PQR) jusqu'au jour où j'en ai eu plus qu'assez de lire quotidiennement la promotion de la Nomenklatura socialiste à presque toutes les pages.
Alors j'ai laissé tomber, j'ai vu que je pouvais vivre sans.Tant pis pour eux !
Il faut dire en outre que la TV FR3 régionale le soir est le bulletin quotidien de la CGT, du Sniupp, etc. etc., des socialistes encore. Banderoles et slogans.
Alors je regarde autre chose aussi. Je peux vivre sans.
Je regarde d'autres chaînes, je lis Internet, j'écoute parfois quelques radios. Pas de journaux papier. Je cherche le contradictoire et la diversité des sujets d'information.
Les catéchiseurs peuvent crever, ça ne me fait ni chaud ni froid. La CGT creuse leur tombe, tant pis... ou tant mieux.
Rédigé par : bernard | 05 juillet 2011 à 18:40
Et voilà ! Encore un addict privé de sa drogue et de ses dealers qui s'en prend à la loi, que dis-je, à la Constitution ! Un scandale que ce droit de grève constitutionnel, proclame sans honte le papivore en manque, un mortier, mon Figaro de la veille pour un mortier !
Suit derrière cette rébellion ouverte contre l'ordre légal un delirium caractéristique : la finale de Wimbledon n'a pas existée, DSK est un mythe, Michelle Obama un rêve puisqu'on ne peut en caresser la photo sur Le Parisien ! Le toxicomane regarde ses doigts, ils ne sont pas noirs, tragédie : son corps supportera-t-il encore 24 heures de n'être pas infiltré de ces particules d'encre toxique ? Comment ? Toxique, l'encre des quotidiens ? Mais je me pourlèche les doigts en lisant Paris Match ! Foin des biscottes, mon petit-déjeuner, c'est la photo couleur de L'Equipe que je lape d'un trait !
Voilà comme on se retrouve, poursuivi par un dragon rose qui aurait le visage de Caroline Fourest, à caillasser le commissariat de Champigny !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 05 juillet 2011 à 18:24
(NB : je suis en province et ne trouve Le Monde que le lendemain)
sbrig
Quel ringard, notre sbriglia, "en province"... bouseux, va !
Allez, montrez-les nous, vos bottes en caoutchouc !
Je suggère de lancer ici une pétition-cotisation pour l'abonner à Libé - ou autre daube tendance - histoire de lui faire arrêter de prendre LABOCA pour son jouet, là où tous savons, même à Marseille, que c'est le MIEN !
Vous savez qu'il est en audience à la White House, notre égoutteur de salade niçoise ? Si, si !
Obama doit l'entendre... même à 300m, il crie tellement fort.
"Mister Obama, my fliend*, have you read my letter ?"
AO
* et un accent avec ça...
Rédigé par : oursivi@sbrig's fans | 05 juillet 2011 à 18:19
Je ne sais pas très bien pourquoi je ne pourrais pas me passer de livre là où les journaux qu'aimais pourtant caresser ne me manquent pas.
En fait, je m'en doute. Les livres sont cette porte vers la transcendance de ce qui dure en ce que se moque bien de l'actualité, elle, aussi bien dite par la télé et surtout la radio qu'en les journaux...
Mais ceux-là généraient un besoin énorme de papier, une masse des plus matérielles - même si la sensualité du papier est irremplaçable - que cela requérait un vilain volume de transports... toutes choses dont la numérisation fait l'économie. Juste un peu de courant et tout passe et se transmet où le doit. On faisait aussi (à quelques compagnons de train ou de métro près, lisant de côté sans en rien laisser paraître ou par dessus notre épaule, tel le prophète bien cartésien des étranges prolégomènes des "sept boules de cristal") une lecture des plus solitaires de ceux-là, comparable à celle désormais faite sur le Net...
Tandis que, sacrée différence, on peut craindre l'éventuelle disparition des cinémas, lieux de grande cotisation syncrétique, comme celle, moins probable, des salles de concert où la musique "live" n'est jamais la même...
Toutefois, s'installer à une terrasse au soleil le matin en dépliant un journal était, il est vrai, un bonheur.
Quant à Djoke-Nadal, que dire qui ne relève de l'évidence ?
Qu'il serait intéressant de regarder en parallèle les finales de l'US Open de 2010 et du dernier Wimbledon avec un crayon à la main et le courage de quantifier plein de choses pour bien saisir les subtilités statistiques qui font que l'on passe d'une quasi certitude une autre, malgré des scores pourtant assez serrés.
Dire aussi que Nadal a eu de la chance que Fed sorte une de ses dernières flamboyances lors de cette demi-finale qui restera comme l'un des meilleurs matchs de ces 30 dernières années (ajoutez-y l'Agassi-Sampras de l'USopen de 2001 - 4TBreaks, aussi le Mac-Connors de l'USOpen de 84 et quelques autres) car sans ce cadeau, peu de chance que l'Espagnol ait gardé son titre à Paris et Joko serait en route pour un grand chelem avec juste une levée à prendre sur une surface à lui bien favorable, et ce dès septembre...
GS qu'il mériterait pourtant moins que Rafa et surtout Fed, qui ont avec Agassi le très rare privilège d'avoir gagné les 4 tournois (mais pas en une seule année, Laver reste au-dessus) du Grand Chelem.
Quant à la finale, rien de bien excitant à narrer, tennistiquement parlant, je veux dire.
Joko nous a quand même gratifié de quelques montées, chose dont Nadal se dispense toujours sur cette "herbe battue" qu'on nous sert depuis des années au grand dam des puristes dotés de quelque mémoire. Le Serbe ne s'est pas contenté d'user de moyens physiques - énormes - pour prendre Nadal à son propre jeu. C'est en quoi sa victoire était réjouissante.
Quant à ceux qui voient "une patte" chez Nadal - je connais de vrais amateurs (pour le coup dans les deux sens du terme, le flatteur et le moqueur) qui en défendent la thèse - j'en ai ri - ce n'est pas bien, je sais - à n'en plus finir quand, dimanche dernier, lobé, Rafa a tenté ce coup "entre les jambes" que V. Pecci avait commencé à populariser en 79 (à Paris, face à Connors) mais Rafa envoya directement la balle... sur la chaise d'arbitre !
Joko n'a rien de génial, face à un vrai génie de la balle tel Fed, il a montré ses limites. Mais il est solide et à part DelPotro, on ne voit rien de bien nouveau pouvant venir le menacer "de l'arrière", au moins sur deux années. Pour reprendre la place de Num 1, Nadal tentera de faire ce qu'a fait Joko, s'entraîner pour taper encore plus fort, courir encore plus vite, ce qui lui suffira pour gagner encore au moins un ou deux grand chelem, mais probablement pas beaucoup plus.
Quant au nouveau numéro Un, "long live the king", que dire du rôle de l'enthousiasme d'un pays effrayé puis rasséréné que d'être revenu de son statut de moderne paria moral de l'Europe, quant à la nouvelle psyché de Joko, celle qu'il arbore depuis leur premier triomphe en coupe Davis...?
Que dire là qui ne soit un vilain truisme ?...
AO
Rédigé par : oursivi | 05 juillet 2011 à 17:59
Osons dire que la CGT poursuit son travail de sape commencé en 46.
Après la Navale, les ports,... la presse et j'en passe.
Mais, apparemment, les Français approuvent !
Et les gouvernements ont tout toléré !
Rédigé par : mike | 05 juillet 2011 à 17:21
Qui osera envoyer des sicaires chez les nervis qui composent le syndicat CGT du livre ?
Rédigé par : bruno | 05 juillet 2011 à 16:02