Il ne fait pas de doute que la continuation de l'intervention française en Libye va être approuvée à l'Assemblée nationale et au Sénat, par l'UMP évidemment mais aussi par les socialistes qui se trouvent dans un étau politique pour l'avoir admise dès l'origine à partir du moment où elle était validée par l'ONU (Le Figaro, Le Monde, nouvelobs.com, Marianne 2).
On entend et on lit de plus en plus, ici ou là, des considérations formulées notamment par des militaires à la retraite ou des universitaires passionnés par la matière. Ils mettent en cause les modalités des opérations menées en Libye, le caractère aujourd'hui ambigu de leur but et doutent de leur réussite si elles continuent à s'enliser avec un Kadhafi toujours là et négociant peut-être en douce grâce à l'entremise d'un fils (jdd.fr). Les opposants malgré l'aide exclusivement apportée par la France donnent l'impression de piétiner alors que, nous dit-on, ils avanceraient et menaceraient le Pouvoir de Kadhafi et donc lui-même.
Ce qui m'importe, c'est de faire valoir à quel point certains, qu'on juge pessimistes, trop peu cocardiers dans l'instant ou le coeur sec et insensible aux possibles malheurs du monde, apparaissent souvent, devant les développements de la réalité guerrière, comme les plus avisés et les plus lucides.
Je me souviens d'un dîner-débat organisé le 26 avril par un club de réflexion auquel j'envisageais de m'affilier. C'était ma première expérience. J'ai compris que ce genre de réunion n'était pas pour moi même si en l'occurrence cette soirée s'est déroulée sous l'égide bienveillante de Jean-Claude Guillebaud et qu'elle m'a permis d'entendre, notamment, Régis Debray et l'une des deux personnes invitées à débattre qui était Rony Brauman.
J'ai encore dans l'oreille toutes les réserves exprimées par ce dernier au sujet de l'intervention française en Libye. Même s'il tenait compte de l'aval de l'ONU, il dénonçait le manque de préparation, l'absence de données sur la structure de ce pays et au moins sur sa division profonde entre Tripoli et Benghazi, les finalités floues de l'expédition - s'agissait-il d'éviter un massacre et il affirmait que rien ne permettait de le croire certain ou de se débarrasser de Kadhafi ? - et le risque d'enlisement et de délitement de celle-ci. Il était moins convaincant à mon sens dans les propositions mais affirmait cependant qu'il existait mille autres moyens, mais de nature politique et avec une contrainte internationale excluant la force, pour aboutir à la sauvegarde des droits de l'homme et à terme à l'effacement de Kadhafi.
Même si la majorité des convives n'était pas éloignée de sa vision, je me rappelle que j'ai eu du mal à résister à un mouvement qui me conduisait immédiatement à dénoncer la frilosité, voire le trop peu de patriotisme de Rony Brauman ! Au fil de la soirée, sa réplique toujours mesurée et intelligente aux interrogations formulées a emporté la conviction de beaucoup, même parmi les rares rétifs de prime abord. Je ne me disais plus que Rony Brauman avait forcément tort mais qu'il y avait du courage à avoir raison, peut-être, comme lui.
La suite des événements a montré que son analyse était absolument pertinente. A nouveau j'ai perçu le danger de ces intellectuels, philosophes ou autres qui au nom des droits de l'homme, invoqués sans cesse comme un étendard magique qui dispenserait de toute réflexion , étaient prêts à jeter les autres sur les sentiers d'une guerre qu'ils décrétaient juste. Et il fallait se contenter, si j'ose dire, de cet imprimatur !
Bernard-Henri Lévy, vibrion guerrier et inspirateur de la politique française en Libye avant qu'Alain Juppé reprenne les choses en main, plaît par son enthousiasme naïf et sa conviction vite faite : en 24 heures, les troupes de Kadhafi, des mercenaires, se débanderaient ! On s'aperçoit vite que ces va-t-en guerre abstraits ont tort !
Après viennent les Rony Brauman.
Trop tard.
Alex paulista | 14 juillet 2011 à 21:43
Alex (a-lex = sans-loi ?), vous me rassurez : je ne serais que "relativement" malsain (sic), mais de quoi ? D'après vous : d'un "réflexe", bigre.
Il s'agirait d'un réflexe survenu bien tardivement, "réflexe" étrange après tout cela :
Henri Gibaud avec ou sans (?) DIVAGATOR 12 juillet 2011 à 15:16
Henri Gibaud en écho à Alex paulista | 12 juil 2011 23:09:08
Henri Gibaud sollicite des avis | 13 juillet 2011 à 11:11
Je ne vous ferai pas l'insulte d'imaginer que vous n'aviez pas lu donc je me prépare à conclure que vous avez sauté sur l'occasion d'investir un "beau rôle" en me faisant passer pour un sale ---------- ou pour un pauvre --- . Somme toute vous illustrez la raison pour laquelle régnait une auto-censure interdisant qu'on s'interroge candidement sur un point géopolitiquement transparent : quid du rapport entre les événements de Tripolitaine-Cyrénaïque et d'autre part les intérêts rationnels de l'Etat d'Israël. Il semble que le genre de tir de sniper dont vous m'avez atteint constituait la menace qui inhibait la liberté d'expression.
Regardez encore que d'autres ont pris moins de gants que moi :
oursivi | 13 juillet 2011 à 16:41
Jean-Dominique | 13 juillet 2011 à 18:21
Si vous ne leur avez pas infligé à eux des coups de férule, c'est que je m'exprime sans voile islamique ou autre. Je m'y attendais, je vais dire que je l'espérais au sens dual du verbe 'esperar' en castillan ... tôt ou tard et voici le moment les coups reçus auparavant appellent de nouvelles curées ... a-lex ...
Rédigé par : Henri Gibaud | 15 juillet 2011 à 11:29
@oursivi
Que voulez-vous, c’est juste une question d’éducation. Mais je suppose que vous ne pouvez pas comprendre.
A noter qu’en ce qui vous concerne, vous qui avez une grande propension à vouloir donner des leçons à tout le monde, je vous ferai remarquer que vos commentaires sont loin d’avoir la consistance « intellectuelle » que vous leur prêtez. Une syntaxe approximative, une pauvreté affligeante de vocabulaire et pour finir des propos plus destinés à vous donner l’impression d’exister qu’à vraiment apporter une valeur ajoutée au débat du jour.
En fait de phare de ce blog, vous n’êtes qu’une pâle lanterne. Mais heureusement il est d’autres contributeurs qui, même s’ils ont un peu tendance à s’éterniser dans leurs commentaires, sont autrement plus intéressants.
Allez, il est temps de revenir sur Terre mon bon monsieur.
Rédigé par : Achille | 15 juillet 2011 à 07:25
Bonjour Monsieur Lagrognegend
Malraux ne craignait pas le trépas, ni en Espagne, ni ailleurs. L’agnostique était entré en art comme on entre en religion. "Aucun de mes livres n'aurait d'importance d'un point de vue uniquement esthétique; ce n'est pas sur le domaine de l'art que mes livres ont de l'importance, c'est évidemment sur un terrain métaphysique, la mort au sens métaphysique." L'amour de l'art lui permet d'avoir cet agnosticisme qui en même temps a le sens du mystère. Pour Malraux, l'art se trouve, sans doute, à la frontière même de cet agnosticisme, comme pour réintroduire une part de sacré, cette région cruciale de l'âme, chère à Jung, dont il parle dans "Lazare". Sa vie est copie conforme de l’écriture : un homme au caractère trempé, authentique qui mérite respect et admiration.
Rédigé par : jean-jacques schlaudecker | 14 juillet 2011 à 22:32
@ Henri Gibaud
Je n'aime pas le personnage de BHL, le trouve souvent ridicule et fat. Je n'aime pas en général la politique d'Israël, et en particulier leurs agressions répétées au Liban.
Mais le réflexe de penser que BHL serait mandaté par Israël me parait relativement malsain, surtout que le "philosophe" est un pur produit français, n'existe médiatiquement (et c'est beaucoup pour lui) qu'en France, etc, etc.
Je crois de mémoire que BHL n'a pas toujours été un soutien à la politique étrangère d'Israël.
Et pourquoi ne serait-il pas en mission commandée du Mexique, tant qu'on y est ?
Bref, pour vous répondre, je ne sais si on peut appeler ça un tabou mais je trouve malsain d'imaginer Israël derrière BHL parce qu'il s'appelle Lévy.
Rédigé par : Alex paulista | 14 juillet 2011 à 21:43
Rédigé par : Achille | 14 juillet 2011 à 19:59
Le bon vieil argument de fond de poubelle et de fin de banquet, même pas foutu de créer une insulte bien à lui qu'il doive aller en repêcher une lue ici en général une fois par semaine, mon pauvre garçon...
Arf arf arf
AO
Rédigé par : [email protected]² | 14 juillet 2011 à 20:30
@ourvisi
Courteline connaissait un gars comme vous.
Il éprouvait « un plaisir de fin gourmet » à écouter les critiques de ce fat à son égard.
J'éprouve exactement la même chose en ce qui vous concerne.
Alors le mieux est que nous en restions là.
Rédigé par : Achille | 14 juillet 2011 à 19:59
Rédigé par : Achille | 14 juillet 2011 à 17:50
Pour tout vous dire, cher ami, il faut que je remarque que tentez de me railler pour prendre conscience de votre existence.
Serais bien incapable de vous situer de quelque manière que ce soit, politiquement moralement "intellectuellement", vous ai relu sur trois quatre bilger's posts quand ai trouvé quelques de vos maigrichonnes contributions, et j'en suis bien embarrassé, je ne saurais pas sur quel plan vous assaillir, on vous traverse comme un courant d'air.
Toutes mes excuses.
AO
Rédigé par : [email protected] | 14 juillet 2011 à 19:47
@oursivi
Entre nous vous devriez renoncer à essayer de faire de l’humour. C’est chaque fois un désastre.
Vous n'avez pas remarqué que vous êtes le seul qui arrivez à rire de vos « saillies ».
Rédigé par : Achille | 14 juillet 2011 à 17:50
Bonjour, bonne Fetnat,
et merci pour les avis sollicités sur le jeu actif ou passif de la politique actuelle de l'Etat d'Israël en regard du thème abordé. Il me semblait effarant de constater auparavant l'absence de références à cet égard ce qui ne pouvait que renforcer l'hypothèse d'un tabou subi ou délibéré. D'autant que la figure contestée qui semble avoir joué un rôle d'ange tutélaire intimant la "mission" ne peut guère être intellectuellement disjoint de ce qui se définit comme intérêt propre à Tel Aviv.
Beaucoup à juste titre partagent la crainte du phénomène d'importation aggravée d'une version intestine du conflit israélo-palestinien, sur des travées différentes des duels résistos-collabos puis FLN-OAS puis tiersmondistes-impérialistes.
Certains vont même jusqu'à affirmer non sans arguments plausibles qu'il y aurait une volonté de fabriquer de la tension ethnico-religieuse à l'intérieur des sociétés européennes aux fins d'affaiblissements dans le cadre de redistributions des éléments de puissance à échelle globale. Pour un Etat en butte à une crise militaire chronique sur ses frontières (dont la Constitution d'ailleurs ne les délimite pas ...) il peut être bon d'orchestrer des diversions, des dissensions, des foyers dispersants : c'est de l'art de la guerre millénaire ... un colonel français publia "De la discorde chez l'ennemi", peu lu, dans les années 30 ...
Voici un extrait de texte dû à un physicien francophone (qui avait co-signé une excellente charge sur des "impostures intellectuelles" notamment qui prétendaient usurper des terminologies dues aux concepts des sciences déterministes mathématiques physico-chimiques, etc par pur effet d' "abracadabra"... donc : une référence d'honnêteté intellectuelle), voici en date du 24 mars 2011 :
"Les révolutions arabes ont surpris les Occidentaux qui n’étaient pas assez bien informés sur ce qui se passait au Maghreb et au Moyen-Orient. Je ne conteste pas qu’il y a de bons spécialistes de la question mais souvent, ils ne sont pas assez écoutés à un certain niveau de pouvoir et s’en plaignent d’ailleurs. Donc maintenant, les nouveaux gouvernements égyptien et tunisien risquent de ne plus s’aligner sur les intérêts occidentaux et par conséquent, pourraient être hostiles à Israël.
Pour s’assurer le contrôle de la région et protéger Tel-Aviv, les Occidentaux veulent
probablement se débarrasser des gouvernements déjà hostiles à Israël et aux Occidentaux. Les trois principaux sont l’Iran, la Syrie et la Libye. Cette dernière étant la plus faible, on l’attaque."
Et on peut rajouter que le ballet aérien entre Tunisie et Egypte contribue à intimider "à toutes fins utiles".
Rédigé par : Henri Gibaud | 14 juillet 2011 à 13:07
Rédigé par : Achille | 14 juillet 2011 à 08:34
Jour de défilé national, il fallait bien que le chef d'escadrille se montre.
Ils viennent de passer au-dessus de chez moi, Achille était facile à identifier, c'était le seul avec des morceaux de pantalon de flanelle plein les crocs et le seul à traîner un bandeau couvert d'un "Oursivi, rends-toi".
Jamais !
Mordillez sans moi.
AO
Rédigé par : oursivi | 14 juillet 2011 à 10:52
Un alibi sur la Libye pour Valerie, loin de sa Patrie et sans penny, qui dit ici qu'elle lit gratuit mais qui s'instruit.
Et surtout encore Merci a ceux qui ne manquent pas d'esprit...
Et puis aussi : "j'aime pas les redede" comme Jean Yanne qui n'aimait pas les routes departementales !
http://www.youtube.com/watch?v=WoTNn1fMVAA
Quant a Micheline, tout est dit :
http://video.fr.msn.com/watch/video/elie-semoun-mikeline/2qxpw6sd
Rédigé par : Valerie | 14 juillet 2011 à 10:37
Bonjour
Deux siècles et demi après La Fontaine, les animaux sont toujours malades de la Peste.
Selon que vous êtes puissants ou misérables les jugements... des intellectuels de pacotilles (BHL) et des Etats (puissants) vous rendront blancs, exemples : Chine (Tibet ;1989), Russie (Tchétchénie), USA (Irak et autres) ; ou noirs : Irak, Palestine, beaucoup de pays africains... d'ailleurs les Africains sont déjà noirs, alors... normal, pour avoir un peu de cynisme comme les chefs d'Etats puissants et M. BHL.
Rony Brauman a tort d'avoir souvent raison, c'est pas du tout BCBG en ce monde médiocre !
Il aura son heure de gloire... posthume, pas avant !
Nous, nous aurons les guerres de notre vivant, nous les aurons méritées, puisque BHL est au pouvoir (bras... gauche) et Brauman caché au fond d'un blog... lumineux cependant, dans les ténèbres de l'abrutissement des masses.
Il est grand temps de saisir les points de lumière avant que la nuit apocalyptique arrive, car "il n'y a pas de hasard" !
Rédigé par : Lovyves | 14 juillet 2011 à 09:50
Lévy et Brauman, l'opposition entre la morale de conviction et la morale de responsabilité, selon la terminologie de Max Weber. C'est aussi, d'une autre manière, celle entre le système paix et le système droits de l'homme, selon Péguy.
La morale de conviction vise le plus grand bien de l'individu, elle relève d'un certain absolu.
La morale de responsabilité recherche davantage le moindre mal collectif, elle est en ce sens plus politique.
Tension oblige entre idéal et réalité, la ligne de partage n'est souvent pas claire, son point d'accord encore moins, qui n'est peut-être pas Munich.
En BHL, aux confins à la fois de la morale de conviction (dreyfusarde) et du système droits de l'homme (anti-munichois), un seul point surélevé de rencontre : le Panthéon.
Rédigé par : MS | 14 juillet 2011 à 09:47
Bonjour,
En effet, Monsieur,
il est difficile d'avoir raison avant les autres et la satisfaction d'en avoir confirmation est bien souvent amère.
Nous n'avons rien à faire en Libye, pas plus qu'en Syrie d'ailleurs. Il est un peu fini le temps de la Révolution où nos armées partaient la fleur au fusil apporter la liberté à l'Europe tout entière.
Il n'y a que peu de militaires dans ces va-t-en guerre, car eux savent de quoi ils parlent.
Ce n'est pas la faute de BHL si nous sommes allés en Libye, mais bien des gouvernants qui l'écoutent.
Les BHL et autres intellos ne pourront avoir le moindre crédit s'ils ne s'impliquent pas dans la lutte.
Il me semble que pendant la guerre d'Espagne en 1936, les donneurs de leçons partaient se battre aux côtés des Républicains ! Ceux-là méritaient le respect.
" Mourons pour des idées, mais de mort lente........."
https://sites.google.com/site/lagrognegend/1/mouronspourdesideesmaisdemortlente
Rédigé par : Lagrognegend.blogspot.com | 14 juillet 2011 à 09:34
@oursivi
« Ce que personne ne semble comprendre ici... »
Vous me rappelez un sketch de Coluche dans lequel il disait : « J’avais un prof qui nous donnait des leçons d’intelligence, mais il n’en avait jamais un échantillon sur lui ».
Si ça peut vous rassurer, vous n’êtes pas le seul dans ce cas sur ce blog.
Rédigé par : Achille | 14 juillet 2011 à 08:34
TROP TARD !
« Même s'il tenait compte de l'aval de l'ONU, il (Rony Brauman) dénonçait le manque de préparation »
La stratégie d’arriver avant qu’on ne nous attende, valait mieux que n’importe quelle préparation. C’est ainsi que le général Bonaparte remporta ses victoires militaires. C’est aussi pourquoi nous sommes contraints de rester encore en Libye, faute d’avoir bénéficié de l’effet de surprise pour cueillir Kadhafi.
Rédigé par : jean-jacques schlaudecker | 14 juillet 2011 à 07:29
@ Catoneo
L'Eurofighter est dix fois moins validé, n'a pas à son actif toutes les confrontations que le Rafale domine depuis dix ans dans tous les salons aéronautiques du monde, et se vend pourtant.
En conséquence je ne suis pas certain que les ventes de Rafales "décollent" après cette validation en opérations..
Je crois que c'est plus un problème de manque de validation officielle de la compatibilité avec les systèmes d'armes américains...
Rédigé par : Alex paulista | 14 juillet 2011 à 04:05
Ce que personne ne semble comprendre ici - ahhh la jolie cohorte bêlant toujours derrière PB en ordre et rang serrés - est la dose d'irrationalité que toute haine tenace charrie forcément avec elle.
Kadhafi est là d'une parfaite singularité quant à avoir cumulé assez de points pour gagner tous les tours de train fantôme dont il commence à prendre livraison.
Il a fait péter suffisamment d'avions de discothèques et de tous ces lieux où il sait que les morts seront nombreuses autant que choisies avec cet aveuglement qui les rend d'autant plus absurdes d'autant plus iniques.
Tous les chefs d'Etat occidentaux sont des hommes qui ont tous dans un coin de leur tête les faits d'histoire récente qui font de ce dictateur une figure à part de l'horreur.
Le traitement singulier qu'il en récolte parmi ses confrères dictateurs - qui hormis Assad sont ou étaient des tyrans d'opérette - éclaire d'autant la passivité dont eux bénéficièrent dans les jours ou semaines précédant leur chute.
La politique est faite par des hommes, avec des réflexes, des sentiments, des considérations d'homme, dans leurs frustrations et leurs haines rentrées le temps nécessaire, d'hommes peu oublieux et qui veulent toujours redresser ce qu'ils estiment avoir été le dévoiement imposé par d'autres de leur propre idée de justice.
Avec Kadhafi, on est au centre de ce qui paraît si hagard considéré sous le seul point de la géopolitique, oubliant que celle-là n'est souvent qu'une projection de l'humeur du jour de qui nous gouverne et de l'expression soudaine de ses agacements patiemment capitalisés.
Et puis arrêtez de tirailler le bas des pantalons très chics de BHL, vous êtes tous grotesques et allez finir par nous le rendre sympathique.
AO
Rédigé par : oursivi | 14 juillet 2011 à 01:03
Fin janvier, à Addis Abeba, lors du sommet de l'Union Africaine, la France, par la voix de son président, dit ceci : "la violence n'est jamais une solution" (citation complète sur elysee.fr). Moins de 2 mois plus tard, sur une décision de son président, la France intervint en Libye convaincue que la violence y était une solution.
La France se trompe-t-elle quand elle affirme que la violence n'est jamais une solution, ou se trompe-t-elle quand elle utilise la violence pour atteindre une solution ?
Poser la question est y répondre.
L'histoire comme l'actualité montrent sans ambiguïté, à celui qui a des yeux pour voir, que la France sut dire vrai à Addis Abeba, il y a tout lieu de s'en réjouir, mais que son action en Libye contredit ses propre paroles, et il y a là la source d'un profond découragement...
Une telle contradiction, aussi flagrante, aussi manifeste, aussi publique, de la part de la France, ne constitue-elle pas en effet une atteinte gravissime au bien commun ?...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 13 juillet 2011 à 23:49
Mais que sommes-nous allés faire dans cette galère ? Un bulletin sur France Info qui n'a jamais été repris faisait état du témoignage des infirmières bulgares qui disaient avoir reconnu leurs tortionnaires dans les chefs des gentils opposants à Kadhafi.
Rédigé par : Grain de poivre | 13 juillet 2011 à 22:54
L'alibi de la Libye.....ce n'est pas long... 3 minutes.......propos du général US Wesley Clark
http://www.youtube.com/watch?v=d2169sRHNAs
Rédigé par : hameau dans les nuages | 13 juillet 2011 à 22:35
Grand monsieur, Rony Brauman.
Mais il ne sera jamais ministre de quoi que ce soit.
Rédigé par : pmb | 13 juillet 2011 à 20:36
Mêmes réflexions, le son en plus :
http://www.franceculture.com/emission-les-retours-du-dimanche-libye-syrie-s-en-meler-a-tout-prix-2011-07-10.html
Rédigé par : bonux | 13 juillet 2011 à 19:59
J'appuie pleinement cet article et l'avis de Rony Brauman sur l'attitude de va-t-en guerre de BHL.
Je ne suis jamais revenue des quelques 24 heures qui lui (BHL) ont été nécessaires et suffisantes pour déclencher un tel projet, à lui seul - quasiment.
Mais qu'il eut été juste d'avoir réagi à temps, en mars !
BHL n'a pas existé pendant plusieurs années, n'a plus rien produit de bon depuis des lustres. Il serait temps de se rendre compte que ses inspirations et ses élans ne sont que romantisme défraîchi.
Oublions-le et le monde s'en portera mieux.
Nous nous sommes précipités tels des moutons de Panurge dans le gouffre que nous supposions de la révolution libyenne, telles celles de la Tunisie et de l'Egypte.
Alors, réfléchissons à deux fois avant d'en faire autant avec la Syrie. La France n'est pas Zorro. A nous seuls, nous ne pouvons pas défendre toutes les 'causes justes'.
Arrêtons là, de toute urgence !
Rédigé par : Cosima | 13 juillet 2011 à 19:08
Henri Gibaud, Israël n'a aucun intérêt positif dans la crise libyenne. Son intérêt est négatif : ne pas avoir un nouveau foyer d'islamisme radical à proximité. En ce sens, BHL, parfait ambassadeur d'Israël et des névropathes qui gouvernent ce pays, s'est donné une mission : faire échec à "l'islamofascisme", selon sa propre expression. C'est pourquoi, pour BHL, il est urgent de faire basculer les révolutions arabes non pas tant dans la démocratie que dans le camp occidental. La démocratie arabe, BHL s'en méfie. En revanche, il est prioritaire que les nouveaux maîtres doivent leur pouvoir aux occidentaux. C'est l'exemple égyptien qui tient lieu de norme : en passant du camp soviétique au camp américain, Sadate a fait passer l'Egypte dans la modération à l'égard d'Israël. L'Egypte de Sadate, c'est le rêve de BHL pour tous les pays arabes. La démocratie est très secondaire.
Rédigé par : Jean-Dominique | 13 juillet 2011 à 18:21
Il fallait un dîner en ville pour admettre que l'intervention en Libye était une grave erreur. Encore un dîner pour admettre que BHL est un bouffon dangereux et malveillant.
Rédigé par : SR | 13 juillet 2011 à 18:16
Voilà qui démontre que ce ne sont jamais les analyses les plus fines qui l'emportent mais le pouvoir de persuasion de celui qui les émet ! et un con qui marche...
Rédigé par : Ozaguets | 13 juillet 2011 à 17:26
Si, dès l'attaque sur Benghazi enrayée, on avait envoyé un drone armé pétarder Kadhafi pendant qu'il bouffonnait au balcon de sa "résidence", on aurait peut-être fait quelques dizaines de dommages collatéraux occupés à idolâtrer le bouffon en question mais parallèlement on aurait évité des milliers de morts (Misrata, Ajdabiyah, Zilten, Brega etc...), des destructions sans nombre et le spectre de la partition de la Libye. Oh mais pardon, on ne doit pas tuer les dictateurs sanguinaires, bien sûr !! Faudra que quelqu'un m'explique un jour les raisons profondes de cette ineptie qui veut qu'on en tue beaucoup pour en épargner un. Seconde Guerre mondiale : 1 dictateur, 50 millions de morts. Les maths sont implacables.
Rédigé par : Terminator26 | 13 juillet 2011 à 17:05
Bonjour,
je m'appelle Patrick Haimzadeh et suis content de lire cet article qui vient confirmer ce que je dis et j'écris depuis 4 mois sur cette guerre. Il se trouve que j'ai servi plus de 3 ans en Libye comme deuxième conseiller à l'ambassade de France à Tripoli et suis l'auteur d'un ouvrage paru cette année chez Lattès "Au coeur de la Libye de Kadhafi". Je suis aussi un ancien officier de l'armée de l'Air. J'ai publié de nombreux articles depuis lors dont deux sur Mediapart "Qui veut lâcher BHL ?" et "Les 10 erreurs de l'OTAN en Libye". J'étais aussi avec Rony Brauman sur le plateau de "Ce soir ou jamais" le 21 mars où j'exprimais et expliquais également toutes mes réserves sur cette guerre. L'impasse actuelle et l'aveuglement des classes politique et médiatique sont aujourd'hui éclatants.
Bien à vous
Patrick Haimzadeh
Rédigé par : Patrick Haimzadeh | 13 juillet 2011 à 17:04
"- le point de l'arrière-plan des intérêts de l'Etat d'Israël qui n'a eu AUCUNE REPONSE"
Rédigé par : Henri Gibaud sollicite des avis | 13 juillet 2011 à 11:11
Israël navigue à vue dans cette histoire.
Tout ce qui les intéresse - au moins la partie de sa population qui soutient l'actuelle gouvernance, soit environ 50-60 pour-cents d'icelle - est de bâtir et de s'étendre. On n'arrange pas ainsi la qualité des relations au bord, mais on bétonne le dedans en poussant discrètement les murs. C'était une option parmi d'autres... Gageons que ce pays dont il ne faut jamais désespérer saura compenser ses hérésies d'ici quelques années. Il en a les moyens, et ce dans tous les sens du terme, matériel, moral et bien sûr intellectuel.
L'évolution - souhaitable - des Arabes dégonflera peut-être la paranoïa de l'état hébreu, engageant alors un cercle vertueux.
AO
Rédigé par : oursivi | 13 juillet 2011 à 16:41
Bonjour Monsieur Bilger,
L’aventure guerrière en Libye, de son premier jour, au vote unanime d’hier à l’Assemblée Nationale sur la poursuite interventionniste de la France, ô combien humanitaire d'assistances aux populations civiles et pour le respect des droits humains, qui ne serait rien d’autre on nous le jure, ni à favoriser une ambition personnelle, ni à faire la guerre pour un quelconque intérêt mercantile. N’oublions pas que cette intervention militaire ne devait durer « que quelques jours, voire quelques semaines, mais certainement pas des mois » (Alain Juppé). Bref, j’ai entendu pourtant un magistrat dire un jour que deux négations valaient une affirmation. Oui Monsieur Bilger, vous avez bien vu. Les Rony Brauman arrivent trop tard pour avoir eux aussi vu juste. Emmanuel Levinas, disait : « Si tout le monde est trop vite d'accord pour condamner un prévenu, alors mieux vaut le libérer, car tout jugement unanime est suspect » Beaucoup n’auraient pas été en reste à méditer sur la pertinence et la sagesse de cette réflexion. On se serait vite aperçu que ces va-t-en guerre abstraits ont tort, pour reprendre votre expression, car là aussi, vous avez raison.
Bien à vous.
Rédigé par : konaté roger | 13 juillet 2011 à 15:42
Alex paulista, la première erreur provient de BHL : la reconnaissance du CNT. C'est une connerie. Depuis quand a-t-on besoin de reconnaître une instance auto-proclamée pour défendre une population civile ? Au Kosovo que vous citez, et dieu sait que j'ai été très hostile à la cause kosovar, l'on n'a pas reconnu l'UCK comme représentant du Kosovo pour intervenir. Du jour où la France a reconnu le CNT, toutes les autres erreurs suivaient.
Ensuite l'intervention n'aurait pas dû sortir du cadre de l'ONU et l'égide de l'OTAN, deuxième énorme bourde qui m'a fait sursauter. Avec un mandat ONU, des casques bleus étaient légitimes pour détruire les armes lourdes mais aussi pour s'interposer au sol. Avec l'OTAN, on a tous les inconvénients : le mandat de l'ONU explose et il est exclu de s'interposer au sol puisque nous sommes désormais belligérants.
Rony Brauman a défendu la thèse de la non-intervention : il n'avait pas complètement raison. Il fallait faire taire les armes lourdes et l'aviation pour qu'un mouvement populaire - si celui-ci existait ce dont on peut douter aujourd'hui - puisse faire la différence contre le pouvoir de Kadhafi. Mais c'était aux Libyens de se débrouiller ensuite. Visiblement, ils n'en sont pas capables, preuve que le mouvement populaire est moins massif ou moins uni qu'on ne l'a cru. Le fait que nous y soyons encore décrédibilise le mouvement populaire, moins massif que prévu. C'est un échec dont la conséquence politique sera l'instabilité de la Libye quelle que soit l'issue du conflit.
Rédigé par : Jean-Dominique | 13 juillet 2011 à 15:31
Je ne mange pas de stek !
Mon commandant veuillez me dire contre qui
est prévue une autre intervention ? Merci.
Rédigé par : calamity jane | 13 juillet 2011 à 15:10
La colonne de blindés et "tacticals" qui remontait sur Benghazi au déclenchement des opérations n'était pas le corso fleuri que M. Brauman n'a pas vu. Elle a été détectée et traitée "en catastrophe" par des avions français partis en reconnaissance, qui ont fait avec les moyens du bord. Demander aux Benghaziens ce qu'ils ont vu clôt la polémique.
Ces guerres (Afghanistan, Libye) ont des motifs que l'on peut discuter froidement : que valent ces tribus aux yeux des communistes et des écologistes qui ont voté non hier ?
Cependant, au-delà de l'humanité d'un choix, elles apportent des gains indiscutables à deux titres :
Primo. En termes de mise à niveau des matériels et procédures ; les armées de Chirac étaient inemployables car obsolètes et il ne les a pas engagées. Nous avons maintenant la validation OTAN après quelques chaleurs et nos états-majors ont assimilé les contraintes du combat en alliance et surmonté leur fatigue. Nous ne pouvons plus faire de guerre seuls ; autant apprendre à la faire autrement.
Deuxio. En termes de soutien de nos exportations : nos armes (aéronavales) sont "warproof" et le Rafale peut maintenant "décoller". C'est horrible ?
Pas plus que de manger du steak !
Plus sur Royal-Artillerie aujourd'hui.
Rédigé par : Catoneo | 13 juillet 2011 à 11:43
Bonjour, je sollicite encore être aidé à mieux comprendre grâce à des avis sur
- le point des causalités démographiques notamment en référence aux analyses de Todd (anthropologie), Bouthoul (polémologie), Sullerot et Sauvy (révolution contraceptive) qui n'a reçu que peu de réponses (merci Alex paulista)
- le point de l'arrière-plan des intérêts de l'Etat d'Israël qui n'a eu AUCUNE REPONSE
Rédigé par : Henri Gibaud sollicite des avis | 13 juillet 2011 à 11:11
"Aujourd'hui, Tunis et Le Caire sont en train de regarder dans la même direction"
Rédigé par : Alex paulista | 13 juillet 2011 à 01:03
Sauf qu'en Tunisie le parti islamiste pèse une quinzaine de pour-cents là où doit peser le double voire le triple en Égypte, ce qui se traduira par une forte divergence même à court terme.
La proximité de la bande de Gaza jouera aussi de sales tours à l'apaisement souhaité au pays du Sinaï.
"même si je trouve inquiétant que la France peine autant à éteindre les troupes de Kadhafi et doive distribuer des armes"
AP
La France et ses alliés n'ont aucune chance de voir la tribu Kadhafi quitter le pouvoir en envoyant des éventails ; ceux qu'ils soutiennent ont ce besoin naturel lors d'une guerre, Kadhafi en a assez fomenté en Afrique pour savoir comment nous allons nous y prendre, cela fait presque parti du gentlemen's agreement*.
Sur le reste, tout à fait d'accord avec vous, cela eût été pire sans cette intervention, et Juppé nous fait bien rire de sa contenance si joliment droitière nous assurant chaque semaine que "c'est l'affaire de quelques jours".
Faire l'ENS ULM pour finir marchand de tapis...
Mais Philippe l'aime beaucoup alors, chuuuut...
Nous avons peut-être la chance de nous exprimer sur le blog d'un futur garde des Sceaux (de sable).
AO
* quoi qu'il m'en coûte d'y mêler "l'autre horreur"
Rédigé par : oursivi | 13 juillet 2011 à 11:00
"Bénissez la fée de ce blog qui nous permet de passer pour de fins lettrés alors que nous peinons à aligner un sujet-verbe-complément sans une bourde. "
"jeu suie dakkor ! Merssi Hala Fait "
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 13 juillet 2011 à 10:41
C'EST A CROIRE QU'ON A TOUJOURS TORT D'AVOIR RAISON !
Trop tard. Kadhafi était pourtant mûr pour être cueilli. Sous son parapluie, dans une carcasse de véhicule, hagard ! Le président Sarkozy l’avait compris. Mais Angela Merkel n’a pas suivi ! Et le feu vert vint trop tard du Conseil de Sécurité. « Périclès » restera marqué par l’ambigüité d’un pouvoir personnel en politique intérieure et d’un pouvoir démocratique dilué et paralysant sur le plan européen. Trop tard !
Je maintiens mon opinion sur les homme-orchestre et femme-spectacle qui s’agitent dans l’arène du cirque, sur les faux-semblants de leur vanité orgueilleuse. Ne vous en déplaise, je n'oublie pas les frasques qui s'opposent à leur candidature aux présidentielles à venir ! De Gaulle l’avait prédit : « Après moi, ça ne sera pas le vide mais le trop-plein ! »
Sarko est sur le terrain, il se bat seul contre tous : contre une jeunesse, sensible aux sirènes de gauche qui flattent dans le sens du poil (les pauvres naïfs !), contre l'opposition qui rame dans ses propres turpitudes; contre l'Education nationale qui n'arrête pas de jouer la courroie de transmission de la gauche; contre l'extrême droite qu'il veut ramener à son plus juste score. Il se bat pour ses idées avec force et conviction, même dans son propre camp. Il se bat, contre la rumeur maligne à l’affût du moindre mot à exploiter ou à amplifier sous « l’investigation fumigène » de media, toujours les mêmes, toujours « innocents », et à se colleter avec des intellectuels en chaise longue, dont les idées ne collent que rarement à la réalité : sans parler de leur ancêtre, J.Paul Sartre qui a passé son temps à se tromper, il y a toujours Jean Lacouture et sa défense des Khmers rouges, purs et durs, Alain Minc, cœur à gauche et porte-monnaie à droite, ou BHL dont la pensée se perd dans un vrai BHV.
Si c'est ce qu’on appelle être partial, alors oui, je continuerai à réagir aux attaques qui heurtent mes idées, dans la recherche de ce consensus qui nous manque si cruellement (sauf exception…).
Rédigé par : jean-jacques schlaudecker | 13 juillet 2011 à 09:20
Bonjour, bonjour !
c'est "chantons sous la pluie ce matin" !
mais il est des résistants qui me charment
les oreilles, je me demande où ils sont planqués !
l'angloforme de "forums" ?
L'Histoire a souventes fois montré que la Libye
était un mauvais calcul pour des intentions
hors sauvegarde de ses propres intérêts.
Il faut sans doute remonter à l'état d'ignorance
du Moyen Age pour accepter une "intervention
aérienne pour exiger un couloir sanitaire"...
Le temps des couleuvres a encore de beaux jours
devant lui dans les feuilles de chou.
Et mon étonnement va plus du côté du dégoût
à l'égard des pays qui se sont pris les pieds
dans le tapis qu'ils avaient eux-mêmes déroulé.
Rédigé par : calamity jane | 13 juillet 2011 à 07:29
@ Henri Gibaud avec BOUTHOULATOR
Chaque fois que vous faites référence à Bouthoul, je pense à Botul.
Sur la démographie comme argument dans les équilibres politiques entre communautés: sans aller jusqu'à dire que la natalité est encouragée, disons qu'au moins au Liban elle est accompagnée favorablement. Cela pousse les chrétiens à être anti-démocrates, ce qui n'est pas une position facilement tenable avec leur culture de proximité avec l'Occident.
@ JDR
1. A Tripoli, on regarde vers Tunis, à Benghazi, on regarde vers Le Caire.
Aujourd'hui, Tunis et Le Caire sont en train de regarder dans la même direction, et pas vers un régime à la Kadhafi.
3. Nous avons choisi surtout la partition de la Libye entre l'Est pétrolier et l'Ouest agricole. C'est inadmissible pour un tripolitain.
Comme le Kosovo est inadmissible pour un Serbe. Pour autant, on ne peut pas laisser les gens se faire massacrer au nom de la seule unité d'un pays.
4. Ce fut l'affaire des 15 premiers jours et cela aurait dû être la seule intervention (...) nous avons même franchi un cap d'irresponsabilité en livrant des armes (sous la gouverne d'Alain Juppé, cher Philippe, ne l'absolvez pas trop vite) et nous sommes donc engagés dans un conflit partisan.
Vous semblez dire que BHL a peut-être eu raison d'intervenir et que Juppé à probablement tort de s'enliser. Je ne suis pas loin de partager votre avis, même si je trouve inquiétant que la France peine autant à éteindre les troupes de Kadhafi et doive distribuer des armes. Quant à s'engager dans un conflit partisan... c'est un peu inéluctable. C'est une guerre, tout n'est pas blanc, tout n'est pas noir, une fois dedans il faut prendre parti. Je sais, Barbara, "quelle connerie la guerre" etc... La situation dans laquelle on prône de ne rien faire est souvent la plus confortable, surtout quand d'autres entreprennent d'agir.
C'est foutu pour des années, avec ou sans Kadhafi.
Mais non, ne soyez pas si pessimiste. Laisser Benghazi se faire mater dans le sang aurait possiblement dégradé la situation de manière bien plus définitive.
C'est la folie de Kadhafi la première responsable du chaos libyen, n'inversez pas les rôles.
Rédigé par : Alex paulista | 13 juillet 2011 à 01:03
Henri Gibaud, plaignez-vous ! On lit vos textes et on les corrige le cas échéant, rarement à mauvais escient il me semble. Bénissez la fée de ce blog qui nous permet de passer pour de fins lettrés alors que nous peinons à aligner un sujet-verbe-complément sans une bourde. Voyez-vous, mon précédent commentaire est agrémenté d'une belle répétition qui n'a pas été corrigée : je soupçonne que ma contribution n'a donc pas été lue par la fée précitée, eh bien, j'en suis fort marri. Je vous conseille de laisser, comme moi parfois, une faute intentionnelle : je suis très content de voir la correction parce que je sais du coup que j'ai été lu (par exemple, ici, j'AVAIS glissé une faute, on va bien voir ce qu'il en advient).
Corrigez, aimable fée, corrigez, et si ce n'est, passez, sortez le fouet !
Rédigé par : Jean-Dominique [email protected] Gibaud | 13 juillet 2011 à 00:45
C'est fou ce que les démocraties occidentales possèdent comme talent pour manier la litote. Chacune des agressions commises soit par les USA en Irak, soit plus petitement par la France et la GB en Libye est baptisée "intervention", terme parfaitement neutre en apparence, qui prétend s'accommoder d'une morale qui n'en est pas une. L'hypocrisie des démocraties occidentales qui ne sont rien d'autres que des oligarchies, est proprement insupportable, elle est le masque que "les bons et les justes" selon la formule de Nietzsche, empruntent pour légitimer leurs basses oeuvres au nom de la bonne conscience.
Rédigé par : heraclite | 13 juillet 2011 à 00:44
A M. Bilger, maître de céans, sur la question de la CORRECTION orthographique...
Certes je ne puis exciper d'un diplôme de littéraire, mais je suis le fils de ma mère qui émargea à Fontenay-aux-Roses à partir de la rentrée 39 et bénéficia par exemple d'un certain Pierre Clarac, elle fut passionnée de l'aventure orthographico-sociale de Bernard Pivot, me fit lire Rabelais et ce cher Marcel Aymé délicieux auteur de "La tête des autres" lequel eut la chance de ne point vivre en notre actuel pays de Procuration peuplé de Procultous et Chiquanous ... car sinon la censure l'opprobre et le cachot eussent été son lot "moderne" ...
A plusieurs reprises ce fut délibérément que je proposai sur votre tableau (noir ?) de menues licences dans des graphies, candides jeux sur les formes, bénignes facéties ; j'ai pu constater et vous en êtes témoin comme moi que vous avez voulu rectifier (droit, rectitude, inflexibilité contrairement à Cornu, etc)...
Alors ce jour qu'en est-il ?
Après réflexion je vous ai expédié sans majuscules mais au pluriel : des "saints-simons" manière de faire d'un duc un générique impérissable dans mon sentiment, or vous l'avez singularisé le privant de "s" mais sans alors lui restituer ses majuscules : "objection votre honneur" ...
dans un même groupement de mots "il" m'a pris de franciser comme les espagnols castillanisent, les allemands germanisent, les chinois sinisent, etc : pour taper "des blogues et foromes" et voici que votre encre rouge a sévèrement rétabli les angloformes : "des blogs et forums" ... pour autant votre attachement aux libertés d'expression n'est nullement en cause !
Toutefois si ces "points de détails" étaient de la responsabilité d'un Quelconque Automate Logiciel, installé à demeure pour la bonne cause académique, donnez-moi son adresse s'il vous plaît pour que je puisse porter plainte devant un excellent tribunal rabelaisien...
Rédigé par : Henri Gibaud sans CORRECTOR | 12 juillet 2011 à 23:45
Après lecture de Alex paulista, à lui et à la cantonade : sur
"une excellente clé pour comprendre la natalité ravageuse dans la bande de Gaza".
Merci d'avoir pris le temps, il semble que nous soyons d'accord malgré le caractère elliptique de la chute citée ; en effet l'enjeu de la confrontation de "masses combattantes potentielles" au Liban semble pertinent, encore au XXIème siècle comme vous l'évoquez ; cet aspect stratégique, longuement exploré par Gaston Bouthoul à partir de la fin des années 30 (même si lui a été décrié en procès malthusien indirect...), garde encore quelques espaces de pertinence géostratégique inquiétante notamment dans le et autour du sous continent indien (Pakistan, Afghanistan, talibanistan ...) ; cela étant, l'étude de la pensée de Bouthoul permet de rester indécis sur la question : est-ce que dans la bande de Gaza une natalité exubérante est délibérément (et avec preuve causale) organisée par un pouvoir islamiste-ethnique de type "totalitaire-expansionniste", ou bien est-ce qu'il y a un profond sentiment populaire gazéen découlant d'une peur d'être collectivement menacés d'extermination et qui provoque une frénésie nataliste vécue comme assurance psychologique contre leur précarité vitale d'assiégés ? en tout cas à Gaza il y a une motivation bouthoulienne au peuplement qui annihile complètement un autre facteur bouthoulien antagoniste, celui du sentiment "d'encombrement" lequel selon ses analyses a si longtemps prétexté aux systèmes infanticides directs et indirects (par exemple l'infanticide culturel au Japon, la pratique des coolies enfants et adolescents en Chine, etc); après tout le sionisme réactionnel de 47-48 (pour faire simple) s'explique parfaitement par l'épreuve vécue sur la démographie européenne de la diaspora et, selon un schéma bouthoulien, a conduit à implanter cet Etat absolument légitime d'un côté et simultanément tragiquement facteur de continuation géostratégique d'une crise bouthoulienne alors que par ailleurs le dépérissement des fatalités "à la Bouthoul" ne cesse de se confirmer ; malgré mon effort je crains d'avoir été "fatigué du clavier" mais j'essaierai d'améliorer ma copie si quiconque m'en prie.
Rédigé par : Henri Gibaud en écho à Alex paulista | 12 juillet 2011 à 23:09
@Valerie | 12 juillet 2011 à 17:31
"Je lis gratuit"
Si vous avez l'occasion d'emprunter l'ouvrage n'hésitez pas. La "redede" est une très fine politologue, quelques coudées même au-dessus de Géraldine Muhlman. Pourtant, il est très très rare de la voir invitée à une émission télé. De plus, elle évite d'en rajouter puisque s'appelant en réalité Micheline-Myriam, elle n'utilise que la seconde partie de son prénom. Enfin, tout travail méritant salaire, même les "redede" ont droit aux droits d'auteurs, et ce même s'ils sont salariés de l'EPHE. Je ne vous aurais pas crue aussi sectaire. Vous m'auriez dit, elle trouve à expliquer Mme Royal d'une façon qui tient debout, bon, mais c'est une "redede", non désolée.
Rédigé par : Catherine [email protected] | 12 juillet 2011 à 20:27
Les erreurs d'appréciations se sont succédées dans cette affaire, sous-tendues par des arrière-pensées pétrolifères évidentes.
1. Rommel l'a appris à ses dépens : la limite culturelle entre Maghreb et Machrek passe au milieu de la Libye. A Tripoli, on regarde vers Tunis, à Benghazi, on regarde vers Le Caire. La langue n'est pas la même, l'accent n'est pas le même. Tripoli ne peut pas s'imposer à Benghazi mais Benghazi, et c'est la première erreur, ne peut pas s'imposer à Tripoli. C'est une donnée historique curieusement ignorée et qui nous donne cet élégant mouvement de balancier entre villes prises puis perdues selon que l'on se situe plus à l'Ouest ou plus à l'Est. L'Allemagne a été farouchement opposée à cette intervention, ce n'est pas un hasard.
2. J'ai été très étonné que l'on reconnaisse, compte tenu de ce qui précède, le CNT à la première seconde. C'était une grosse bêtise : le CNT représente Benghazi et ne peut avoir de légitimité à Tripoli, quel que soit le sentiment anti-Kadhafi d'un tripolitain.
3. En reconnaissant le CNT, nous avons choisi apparemment choisi le camp des démocrates contre la dictature de Kadhafi. Rien n'est moins sûr. Nous avons choisi surtout la partition de la Libye entre l'Est pétrolier et l'Ouest agricole. C'est inadmissible pour un tripolitain.
4. Si l'opposition populaire au régime de Kadhafi est massive, il n'y avait qu'une chose à faire : réduire la force de frappe du régime pour qu'il tombe. Ce fut l'affaire des 15 premiers jours et cela aurait dû être la seule intervention : c'était d'ailleurs la seule intervention autorisée par l'ONU. Mais il ressort que, même face à une force loyaliste très réduite, les rebelles ne parviennent pas à déloger le régime. Il y a donc quelque chose qui cloche dans le rapport des forces politiques.
Ces erreurs sont impardonnables car elles étaient parfaitement évitables en disposant d'une connaissance moyenne de cette région et de son histoire. Mais il y avait un autre calcul, stupide celui-là, sur le gaz et le pétrole libyens. Avec une Egypte révolutionnaire qui pousse au crime (l'Est libyen est une vieille revendication territoriale égyptienne), nous avons fait le pari d'un protectorat pétrolier sur l'Est. Nous sommes donc sortis de la résolution de l'ONU, nous avons même franchi un cap d'irresponsabilité en livrant des armes (sous la gouverne d'Alain Juppé, cher Philippe, ne l'absolvez pas trop vite) et nous sommes donc engagés dans un conflit partisan.
La chute de Kadhafi ne réglera rien, ce serait une erreur de le croire. Le développement du conflit a montré qu'il n'y avait pas, en Libye même, une communauté d'intérêt avec le CNT et les objectifs de la rébellion. C'est foutu pour des années, avec ou sans Kadhafi.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 12 juillet 2011 à 20:08
La quasi-unanimité qui a entouré l'initiative de l'expédition libyenne contre la "dictature sanguinaire" de Kadhafi a été d'autant plus étonnante que, pendant dix ans, la même unanimité, en France, avait célébré le "refus héroïque" de Chirac et Villepin d'aller mettre un terme à la "dictature sanguinaire" de Saddam Hussein...! On est obligé de reconnaître que, dans ces affaires, le seul à avoir été cohérent a été Kouchner...
Rédigé par : Guzet | 12 juillet 2011 à 19:00
@ Henri Gibaud
"une excellente clé pour comprendre la natalité ravageuse dans la bande de Gaza"
Il me semble que la problématique de la natalité à Gaza est plus similaire de celle au Liban: la croissance démographique change de fait le poids relatif des communautés, devient une arme politique au même titre que l'expansion territoriale menée par Israël.
Le Maghreb et la Libye, sur ce point, sont assez différents.
Sur la guerre en Libye, je pense que BHL a eu raison (ça me coûte de dire ça !). On peut émettre des réserves a posteriori, mais je crois que la France doit se doter de moyens militaires pour pouvoir intervenir en Libye de manière satisfaisante.
Si cette guerre permet de réaliser la faiblesse de notre potentiel militaire, rien que pour cela elle n'aura pas été menée en vain.
Rédigé par : Alex paulista | 12 juillet 2011 à 17:32
Rédigé par Madame Catherine JACOB le 12 juillet 2011 à 13:28
Ah, mais c'est bien gentil tout ca !
Mais bon ; je n'achete pas plus les livres ecrits par des "redede" que par des Messieurs Truc-Machin-Chose...
J'imagine qu'ils n'ont pas besoin de mes sous pour vivre ! Je lis gratuit et de la qualite s'il vous plait... et ici-meme !
Rédigé par : Valerie | 12 juillet 2011 à 17:31
Merci pour ces aperçus sur la sociopsychologie des salons où se cooptent des maîtres-à-penser parmi lesquels de vrais analystes éprouvés et quelques auteurs considérables. Les commentaires sur les comportements d'acteurs politiques, leurs postures, leurs psychologies sont un genre littéraire comme un autre, en témoignent tant de saint-simon.
Or la vraie légitimité des débatteurs est celle de la pertinence des enjeux examinés non la persistance de leurs places tribuniciennes ; de même que la cause du comédien est le service rendu à la trame proposée par l'auteur, bien plus que l'attachement affectif d'un public infantilisé à des figures idoles.
La faiblesse de la précédente comparaison avec l'exercice de l'art dramatique scénarisé, c'est que le théâtre libyen s'apparenterait plus au free jazz qu'aux mélodies d'Oum Kalsoum. En d'autres termes la prévisibilité de sa météo du désert doit susciter circonspection et sobriété : à cet égard l'empressement de l'intervention militaire après retard à l'allumage ne peut que troubler les esprits. Or que sait-on ? 1 / A-t-on accédé à l'intégralité des renseignements rassemblés par les services de documentation militaire ? Et si demain, la semaine prochaine, ... par tractation ou usure militaire, le départ de Kadhafi débouchait sur une solution "à la tunisienne" ou au contraire un maquis islamiste dévoilant (!) une partie des enjeux curieusement tus ? Braumann aura-t-il eu tort ?
2 / Curieusement encore pour les 3 dossiers de Carthage au Nil, l'évocation dans le panier des enjeux de la part sous-jacente voire sur-déterminante qui ressortit des intérêts de l'Etat d'Israël est presque toujours absente des écrits et paroles afférent(e)s ... pourtant si on consulte des blogs et forums français ou européens ou israéliens (privés) en langue française et attachés au destin d'Israël, on mesure la présence d'expressions inquiètes ET ON LE SERAIT A MOINS ... récemment en Tunisie une dérive explicitement anti-juive due au nouveau pouvoir ...
Faire un peu de cyber-surfing sur ces échanges communautaires 'J' est également instructif à propos du dossier dit DSK : beaucoup (une majorité ?) analysent (et dès avant le 15 mai) la perspective d'un président français Juif comme risquant de déclencher bien plus de déboires que d'avantages de leurs points de vue. Les mêmes n'ont d'ailleurs pas de pudeur à s'interroger sur le rôle du MOSSAD à propos de curieux accidents mortels survenus en Russie touchant des ingénieurs militaires impliqués dans les programmes nucléaires iranien ...
Alors si on trouve si peu de commentaires sur ces deux grandes ombres qui planent autour du brelan Tunisie-Egypte-Libye : a) la menace islamique et b) l'atout occidental Israël , c'est de toute évidence par crainte d'importer le conflit israélo-arabe en France et plus généralement en Europe.
Il apparaîtra de plus en plus plausible que l'élection de DSK allait se transformer en catalyseur fédérateur et violemment contre-productif ... en dépit de ses contacts en Algérie et ailleurs ...
3 / S'agissant d'une dimension moins événementielle "urgentique" mais ô combien féconde pour expliquer les déterminismes les plus profonds, on peut profiter par exemple sur 'oumma.fr' des observations d'Emmanuel Todd (qualifié de "prophète", sic, en allusion à son génial "La chute finale") sur l'évolution démo-anthropologique des populations en Islam.
Une des plus rassurantes, excellente nouvelle pour l'Europe c'est la transition démographique par révolution contraceptive au Maghreb-Machrek ce qui effondre le risque militaire-exterminatoire "par infanticide différé à la Gaston Bouthoul", or c'est insensé : on n'a pratiquement pas annoncé cela à l'opinion publique ! Et ce même plan analytique fournit une excellente clé pour comprendre la natalité ravageuse dans la bande de Gaza ...
Rédigé par : Henri Gibaud avec ou sans (?) DIVAGATOR | 12 juillet 2011 à 15:16