Le médecin urgentiste Nicolas Bonnemaison est sans doute un parfait honnête homme et un professionnel respecté.
Il a été mis en examen du chef d'empoisonnement sur au moins quatre personnes particulièrement vulnérables - personnes âgées en fin de vie. Il a été placé sous contrôle judiciaire avec une interdiction d'exercer. Il affirme avoir agi seul et que l'injection de produits létaux, à laquelle il a procédé à plusieurs reprises, lui a été dictée par sa conscience et la compassion qu'il éprouvait. Son avocat, Me Arnaud Dupin, qui parle trop, cherche manifestement à faire de cette cause un combat de plus en faveur de l'euthanasie (Le Figaro).
Comme il était prévisible, plus de 8000 messages de soutien sur Facebook ont été adressés à ce médecin et une pétition en ligne destinée au ministère de la Santé a recueilli plus de 11000 signatures. Ces encouragements vont se multiplier car, contrairement à ce qu'on pourrait attendre d'une réflexion collective sur un sujet aussi sensible, le plus terrible qui soit puisqu'il concerne la vie ou la mort d'autrui et laisse les praticiens désemparés, les opinions les plus extrêmes sont formulées sans l'ombre d'une hésitation, on tranche, si j'ose dire, dans le vif pour décréter que donner la mort pour faire cesser la souffrance est un acte qui mérite tous les éloges. On pourrait espérer une réserve, une retenue, une interrogation mais les péremptoires de l'euthanasie se greffent sur les tragédies, avec une sorte de volupté malsaine, pour prétendre en tirer des leçons. A les entendre, à les lire, on devine qu'ils ne sont pas loin de rêver d'une société où, sans règles ni limites, dans le cadre d'un dialogue singulier et compassionnel, l'un déciderait par humanité de supprimer l'autre. Je force le trait évidemment mais je suis bien obligé de constater que rien n'arrête les revendications de ces militants d'une liberté infiniment dangereuse.
L'excellente loi Leonetti de 2005 avait pourtant posé des bases raisonnables, sachant concilier coeur et intelligence, sensibilité et pragmatisme, pour organiser la prise en charge de la fin de vie. Plus d'obstination déraisonnable, mais une sorte de laisser-mourir accepté, légitimé et validé par une concertation et un pluralisme d'avis. Ce qui est complexe et appelle un choix fondamental ne peut être traité autrement que par un débat approfondi garantissant contre les débordements ou bien contre la continuation d'intolérables et inutiles souffrances. Cette loi de 2005 est trop peu connue mais son socle capital est d'exiger pour sa mise en oeuvre, d'abord la volonté de mourir lucidement exprimée par le malade ou par sa famille s'il est dans l'incapacité de pouvoir le faire.
Le docteur Bonnemaison, avec beaucoup de sincérité, a admis qu'aucune des personnes âgées disparues à cause de lui ne l'avait sollicité à cette fin. Dans la solitude sans doute angoissée de son être, il a cru pouvoir s'affranchir du dispositif enserrant la fin de vie en se posant comme unique dispensateur d'encore un peu de vie, même amoindrie, ou de mort. Empli de convictions, pétri de certitudes - un médecin qui confond ses convictions avec des certitudes, c'est dangereux, a déclaré Régis Aubry, président de l'Observatoire national de la fin de vie -, Nicolas Bonnemaison a cherché à affronter dans une lutte singulière mais inégale, les terribles conflits que son métier l'obligeait à dénouer. Les honnêtes gens, persuadés de voir juste et d'agir comme il convient, sont les plus totalitaires qui soient et, aussi, les plus dangereux (Le Monde).
Mis en examen, Nicolas Bonnemaison bénéficie de la présomption d'innocence. En dépit de sa reconnaissance des faits - apparemment, il ne les a pas contestés -, on ne saurait le qualifier de coupable avant l'heure judiciaire. C'est un principe démocratique que magistrats et journalistes doivent s'efforcer de respecter. Il n'empêche pas à mon sens la liberté de l'analyse psychologique dès lors que la responsabilité est admise.
Aussi ai-je le droit de penser que cette protection due au médecin urgentiste me semble vaguement contradictoire avec le pouvoir qu'il s'est arrogé, la solitude orgueilleuse et sans partage qui a été la sienne, les décrets de mort inspirés, selon lui, à la fois par sa compétence et son humanité.
J'avais aussi le droit de qualifier les manifestants anti-JMJ de Madrid de sectaires puisque c'était le propos qui a fait réagir oursivi à tort (relire mon post initial). Croyant ou non, il faut être tolérant et à cet égard il me semble que je n'ai pas de leçons à recevoir. Ne renversez pas les rôles.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 27 août 2011 à 00:35
Je viens de lire une aberration :
"Elle a le droit de donner son avis, mais guère plus, dans un état laïc avec peu de croyants et encore moins de pratiquants"
---
Ce "guère plus" est vraiment de trop. Et la tolérance ?
L'état laïc aurait-il un droit de regard et de censure sur les blogs en général et celui de Philippe Bilger en particulier, sachant que n'importe qui peut intervenir (et pas seulement en France) dès lors qu'il (ou elle) respecte la charte du forum et que l'hôte du blog ne trouve rien à redire.
On aura tout lu !
Il est temps que je retourne dans mon pays.
Adios.
C'était Mary
Rédigé par : Mary Preud'homme | 27 août 2011 à 00:24
La religion catholique, en particulier, a trop d'influence sur ce sujet (et sur d'autres !). Elle a le droit de donner son avis, mais guère plus, dans un état laïc avec peu de croyants et encore moins de pratiquants ! L'affluence des JMJ ne doit pas masquer la réalité ! Tous les intégrismes sont à combattre, y compris catho ! Religion doit être égal à respect et amour de l'autre, acceptez les différences !
Rédigé par : de CHRISOLAS | 26 août 2011 à 21:09
"comme 2 et 2 font 4."
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 21 août 2011 à 17:25
Jean-Dominique, vous vous trompez, avec Mary, c'est plutôt Dieu et Dieu font 4.
Comme nous, pliés en.
AO
Rédigé par : oursivi@JDR | 26 août 2011 à 19:38
Je comprends que cela fasse grincer bien des dents de petits sectaires refoulés et j'estime simplement que ces derniers sont bien à plaindre d'être aussi haineux et intolérants, jusqu'à en venir aux mains comme à Madrid.
Rédigé par : Mary Preud'homme @ Oursivi | 21 août 2011 à 23:22
Oui, je vous suivrais assez - à distance à distance, n'ayez crainte - d'autant que les andouilles athées de Madrid me navrent un (gros) poil plus que les béats touchés par la grâce de la foule en phase (et en latin, cela donne quoi ?).
En 97, de mémoire, j'en ai croisé plein près de chez moi, des tout mignons, même de fort jolies, j'ai récupéré deux numéros de téléphone, mais j'ai laissé tomber, elles habitaient trop loin...
Pas thaumaturge le pauvre ours, il n'abolit l'espace pas plus que le temps.
Dans le genre sectaires-haineux, faudra repasser, suis pas dans le registre.
Moi, c'est plutôt l'ironie, la salvatrice, la partageuse, pas la "damnatrice".
Il n'est jamais trop tard.
Pour personne.
AO
Rédigé par : oursivi@Mary | 26 août 2011 à 19:15
"Frank Thomas m’aurait-il bien compris ?
Un mythe est une construction immémoriale fondant la psychologie, et cela n’a pas grand-chose à voir avec l’origine du Christianisme", me répond Xavier Nebout.
J'exprimais une concordance de vue avec vous sur un plan général.
Ces subtilités artificielles qui permettraient de tracer une frontière infranchissable entre religion et mythe me sont étrangères.
Un mythe n'est à tout prendre qu'une religion à laquelle on ne croit pas ou plus.
Ainsi, pour moi, le christianisme est un ensemble de mythes assez proche de ceux du Phoenix, d'Osiris ou de Mythra.
Rédigé par : Frank THOMAS | 23 août 2011 à 18:51
@hameau dans les nuages
En principe, en mécanique on devrait aller plus vite habillés en vêtements liturgiques puisque sacerdotaux... qu'à pieds, même dépouillés de tout symbole... :-D
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 23 août 2011 à 18:39
Frank Thomas m’aurait-il bien compris ?
Un mythe est une construction immémoriale fondant la psychologie, et cela n’a pas grand-chose à voir avec l’origine du Christianisme..
La tri-unité de Dieu – la trimurti de l’Inde – elle est aussi vieille que Dieu.
Quant à la croix - instrument de supplice -, elle est devenue un symbole.
Et puis, comme je vois que beaucoup se posent beaucoup de questions sans en avoir l'air, je leur donnerai une clef :
L’homme trouve son origine immémoriale dans l’association de l’amour filial à une transcendance lui permettant d’échapper au temps et à l’espace.
Au cours de sa préhistoire, il a construit des symboles pour imager en les appelant « dieux », les principes qui fondent sa raison. Au premier d’entre eux qui est celui d’être, il a associé celui de cet amour filial, et l’a appelé Dieu le Père.
Cependant, sa capacité à raisonner l’incite à dissocier l’Être du Père, et par là même à perdre ce qui a fait de lui un homme. Ce qui anime ce dévoiement s’appellera plus tard Satan.
Pour y faire face, l’homme par excellence - l’Homme - a sacrifié son existence pour créer dans le cœur de chacun l’image indélébile de Dieu le Père, et lui permettre ainsi d’exercer sa raison sans perdre son âme.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 23 août 2011 à 14:22
Je crains cependant que "a" ou "anti" ne change rien à ce que je dis et que vous n'avez pas compris, à l'évidence.
Votre ton gagnerait généralement à descendre de son estrade, Frank Thomas.
Sur le fond, votre "argument" ci-dessus s'avère disons plus prudent que vos contresens et amalgames bille en tête.
Rédigé par : MS | 23 août 2011 à 11:01
@ Frank Thomas :
"J'habite, moi, sur terre"
Oh alors je vous en prie (oh pardon !) faites-le ce chemin !
Il relie la terre au ciel pour les croyants, la terre et l'esprit pour les autres. 1000 kms à pied au bas mot, un sac qu'on allège d'objets que l'on croyait indispensables au fur à mesure du chemin parcouru, le bonheur dans un verre d'eau fraîche, un quignon de pain, un regard ou une communion des esprits font partie de la foi que tout n'est pas perdu en l'homme...
Par contre là où je vous rejoins, c'est sur le tralala, les fioritures de toute religion. Ceux qui sont persuadés qu'on va plus vite au Paradis parce que les vêtements sacerdotaux, sont à mon avis dans l'erreur. A pied est le meilleur des raccourcis.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 23 août 2011 à 11:00
"Vous avez raison, Frank Thomas, vous n'êtes manifestement pas athée, mais antithée."
Merci MS ! Vous rendez-vous compte que sans vous j'allais mourir en état de confusion !
"Antithée", voilà qui est seyant !
Je crains cependant que "a" ou "anti" ne change rien à ce que je dis et que vous n'avez pas compris, à l'évidence.
Rédigé par : Frank THOMAS | 23 août 2011 à 09:32
"Vous êtes mûr pour aller sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle... On y rencontre plein de gens de tous horizons qui étaient remplis de certitudes, et puis les aléas et les épreuves de la vie font que..." déclare à mon propos " le hameau dans les nuages "
J'habite, moi, sur terre.
Au risque de lui faire de la peine, j'annonce au "hameau " que je n'irai pas à Compostelle (à pied), ni à Fatima (l'horreur !) ni à Lourdes (lire Zola de toute urgence...).
Argument d'autorité suprême, rouerie rhétorique classique de tous les vendeurs d'illusions et de farces et attrapes métaphysiques : "à l'ultime moment, vous aurez recours au soutien de l'Eglise !"
Rien à répondre à cela, puisque nul d'entre nous n'est assuré de franchir cette épreuve en possession de tous ses moyens.
Mais quelle vilaine petite idée que cette menace charitable !
Quelle belle raison supplémentaire de jeter toute cette crapoterie aux équevilles, comme on dit à Lyon !
Rédigé par : Frank THOMAS | 23 août 2011 à 09:24
@ Frank Thomas
Vous êtes mûr pour aller sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle... On y rencontre plein de gens de tous horizons qui étaient remplis de certitudes, et puis les aléas et les épreuves de la vie font que...
Je vous rassure, le port du crucifix n'est pas obligatoire et je vous donnerai l'hospitalité malgré vos blasphèmes :=) (voie du Piémont)
Rédigé par : hameau dans les nuages | 22 août 2011 à 23:20
Le mot "athée" lui-même est une rouerie de vocabulaire qui affirme, par le "a" privatif, l'existence d'un dieu et la cécité de ceux qui ne le voient pas, pauvres "a-veugles" !
Vous avez raison, Frank Thomas, vous n'êtes manifestement pas athée, mais antithée. Dieu se manifesterait que d'une liberté portes closes vous le renverriez trouver asile ailleurs. "Le fou n'est pas celui qui a perdu la raison, mais celui qui a tout perdu, sauf la raison." Chesterton.
Rédigé par : MS | 22 août 2011 à 22:46
Xavier Nebout
Que me vaut ce post qui m'est nommément adressé ? Il me semble que vous faites erreur sur la personne, à moins qu'il s'agisse d'une autre Mary !
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Quant à Pierre-Antoine il ne m'a rien appris que je ne sache déjà...
Il est donc aumônier laïc protestant sans appartenir à la religion protestante, néanmoins avec des convictions religieuses "protestantes". Il a de ce fait un fil direct avec Dieu (père ou fils ?), ce qui est pratique quand il veut protester ou contester ! En outre, il ne veut pas entendre parler de la Vulgate, qui est pourtant la bible de référence des protestants.
Pourtant, je ne crois pas que le Seigneur ait recommandé de faire les choses tout seul dans son coin, l'amour par exemple !
C'est triste comme une porte de prison son témoignage !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 22 août 2011 à 22:42
"...Dieu, encore faut-il en effet que des hommes aient créé le mot, et pour croire en la divinité de Jésus-Christ ou seulement à son existence, encore faut-il que des hommes nous en aient parlé " écrit Xavier Nebout.
Il m'ôte les mots de la bouche.
La posture (sans doute parfaitement sincère) de PA est à tout prendre plus supportable que les anathèmes d'une certaine dame, mais pas plus convaincante.
Je ne suis pas certain qu'un enfant qui serait tenu dans l'ignorance absolue de tous ces mythes en inventerait le dixième, ni même qu'il en sentirait le besoin.
La sinistre croix, instrument infamant de torture et de mise à mort (oui, JDR), la trinité, les miracles et tout ce bric à brac ne sont parvenus jusqu'à nous - tout comme le Minotaure, Icare ou Daphné - que par les textes et, dans le cas de la mythologie chrétienne, par 20 siècles de transmission par l'Eglise, qu'elle soit catholique ou orthodoxe. Que les réformés aient simplifié ce fatras est un fait. Mais cela ne les exonère pas de la dette qu'ils ont envers ceux qui qui de génération en génération ont fait passer ces mythes jusqu'à eux.
Personne ne peut sérieusement revendiquer une foi pure, sans référence au corpus de textes et de rites qui en font une religion.
Assurément les petites bergères qui voient la vierge ont bien observé les statues de plâtre peintes de leur église de campagne.
La réflexion de XN sur le mot "dieu" m'intéresse.
Le mot "athée" lui-même est une rouerie de vocabulaire qui affirme, par le "a" privatif, l'existence d'un dieu et la cécité de ceux qui ne le voient pas, pauvres "a-veugles" !
Rédigé par : Frank THOMAS | 22 août 2011 à 19:31
@ Pierre-Antoine et Mary
Une foi sans religion, la relation directe avec Dieu, c’est une vue de l’esprit. Pour croire en Dieu, encore faut-il en effet que des hommes aient créé le mot, et pour croire en la divinité de Jésus-Christ ou seulement à son existence, encore faut-il que des hommes nous en aient parlé.
Penser le mot Dieu, la vie de Jésus, et la relation d’amour filial entre les deux, constituent une forme de relation avec l’indéfinissable, c’est-à-dire une religion. Religion qui est transmise qu’on le veuille ou non, par un corps mystique qui est l’Eglise.
Mais en outre, prétendre aimer Dieu sans religion, c’est sortir des symboles pour donner une définition et une réalité à Dieu. Le protestantisme, puis l’anticléricalisme, et finalement l’athéisme sont nés de la difficulté à comprendre tout cela. Il plus difficile de comprendre que Dieu n’est personne que de croire au père noël, et ensuite, on ne croit plus au père noël parce qu’on est intelligent.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 22 août 2011 à 12:03
"je comprends que cela fasse grincer bien des dents de petits sectaires" écrit avec amour et finesse MPH.
" Bien des dents" !
32, chère Madame, chez la plupart de nos congénères ayant 7 ans et plus.
Ceux qui en ont moins peuvent toujours essayer le bain de bouche à l'eau de Lourdes.
Rédigé par : Frank THOMAS | 22 août 2011 à 08:41
Si vous relisez le fil, vous finirez par comprendre que votre copain JDR ne parlait nullement de "faits ni d'Histoire" mais de symbole (la croix symbole macabre disait-il en substance...) et qu'à cet égard il s'est trompé, ce que j'ai relevé à son grand désespoir.
Est-ce si dur à reconnaître et n'est-ce pas plutôt à vous (et lui) de reconsidérer le sens du mot symbole, c'est-à-dire signe ?
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Quant à vos remarques sur les JMJ qui continuent à rassembler tous les deux ou trois ans des millions de jeunes enthousiastes et bien dans leur peau venus du monde entier, je comprends que cela fasse grincer bien des dents de petits sectaires refoulés et j'estime simplement que ces derniers sont bien à plaindre d'être aussi haineux et intolérants, jusqu'à en venir aux mains comme à Madrid.
Rédigé par : Mary Preud'homme @ Oursivi | 21 août 2011 à 23:22
Rédigé par : Mary Preud'homme @ JD Reffait | 21 août 2011 à 01:33
En l'occurrence ce qu'a dit Jean-Dominique - notre JDR, vous avez vos JMJ, nous avons notre JDR, et nous n'échangerons pas un baril de JDR contre... fussent des centaines de JMJ même pleins d'excellent vin de messe - est fort pertinent quant à la symbolique initiale de la croix.
N'opposez jamais foi et espérance à l'Histoire et aux faits, vous les tueriez.
AO
Rédigé par : oursivi@MP | 21 août 2011 à 22:09
@Mary Preud'homme
Permettez que je corrige vos propos à mon encontre :
1- Je ne cite jamais la vulgate, mais la bible traduction segond 1910.
2- Moralisateur ? Nullement, simplement je cite mes sources et expose mes convictions, comme vous exposez les vôtres et que d'autres commentateurs exposent les leurs... Qu'elles vous apparaissent moralisatrices est de votre seule perception, nullement de mon intention. Qui suis-je pour obliger d'autres que moi à changer leurs pensées, paroles et actes.
3- Le prosélytisme n'est pas dans ma démarche qui n'est qu'expositive, et bien moins prosélyte que certains propos areligieux et athéistes.
4- Etre aumônier protestant est une charge accordée par l'état laïc (Article 2 et 3 de la Loi de 1905 et Articles D432 à D439 du Code de procédure pénale).
De plus l'aumônier est tenu de par sa charge d'être disponible pour quiconque le lui demande (sauf pour une pratique illégale ce qui va sans dire bien sûr).
Et pour terminer ma défense, la parole étant accordée à l'accusé en dernier :-D je dirai que lorsque dans mes commentaires j'aborde le sujet de la foi (et non de la religion) ce n'est que le reflet de mes convictions enracinées dans mon vécu et mes expériences pratiques et non issues d'une théologie théorique ou d'une pratique religieuse que j'ose définir comme l'opium du peuple qui cantonne l'espérance au seul au-delà et conduit dans la résignation et l'acceptation de "l'humanitude".
Je proclame (protestare) en bon protestant évangélique que la religion qui doit relier à Dieu ne procède pas d'une pratique religieuse et liturgique, mais d'une relation personnelle et intime à Dieu : "Solu Christi, sola fide, scriptura sola, sola gratia et soli deo gloria", sans oublier "Ecclesi semper reformanda" ce qu'hélas la religion oublie de mettre en pratique :-D
Comme vous le voyez, je ne me réclame pas du protestantisme comme religion, mais comme conviction.
Et cela doit avoir des conséquences dans mes "aujourd'hui" et non seulement dans le "au-delà".
Merci de votre patience à mon égard...
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 21 août 2011 à 19:57
Mary Preud'homme, lâchez-moi bon sang ! Vous ne comprenez pas ce que j'écris, je l'admets, admettez-le. Ce que j'écris est idiot, crétin, formulé dans une langue perfide et fourchue, produit par un cerveau défait qu'une sénilité précoce ravage, je suis un imbécile enfin, un parfait demeuré, étroit et sectaire, ignorant, c'est moi qui vous l'affirme, croyez-moi et faites-moi la grâce de ne pas m'humilier en commentant mes borborygmes ineptes !
2000 ans plus tard, le pape accorde à la croix une signification dont les contemporains du Golgotha n'avaient aucunement conscience, cela s'appelle une interpolation, c'est parfaitement légitime mais prétendre que de toute éternité la croix du Christ fut un symbole d'amour ne reflète pas la réalité, c'est tout ce que je dis, je pense que je vais persister dans mon erreur comme d'imaginer bêtement que 2 et 2 font 4.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 21 août 2011 à 17:25
Dans un état laïque les préjugés religieux peuvent avoir la prétention d'être les seules règles morales, mais la grandeur de la république est de les tenir à égale distance d'elle comme les autres conceptions philosophiques et morales.
L'édifice des lois représente une conception morale de la société qui se dessine au fur et à mesure que cette société évolue.
A chacun ses conceptions, mais de grâce, cessez vos jugements de valeur sur ceux qui ne partagent pas votre avis, Mesdames et Messieurs qui n'opinez pas pour que l'on puisse avoir le droit de décider de sa fin de vie (ce qui était mon cas, il y a quelques années).
Rédigé par : M'enfin | 21 août 2011 à 16:04
@ JP Ledun
"Que la lumière soit". Et la lumière fut.
(à méditer à pied, à cheval ou en voiture, ici ou ailleurs, qu'importe !)
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@ Pierre-Antoine
Vous avez écrit :
« Nous avons un point commun, moi non plus je n'aime et d'ailleurs ne pratique aucune religion. »
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Bien que vous prétendant aumônier protestant et citant la Vulgate à tout bout de champ pour illustrer vos propos moralisateurs et teintés de prosélytisme... Difficile de vous suivre, sinon de vous croire ?
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Rédigé par : Mary Preud'homme | 21 août 2011 à 16:04
Mary,
Je signe des deux mains (non, dés tout de suite !) votre ébauche du portrait de M. Reffait. Amen.
" Fiat lux " ? Vous roulez italien ?
Moi je roule français : Renault lux.
Bonne journée.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@Mary | 21 août 2011 à 12:10
Croix des JMJ (rappel)
« Je vous confie la croix du Christ ! Portez-là dans le monde comme signe de l’amour du Seigneur pour l’humanité, et annoncez à tous que ce n’est que dans le Christ mort et ressuscité que se trouvent le salut et la rédemption ».
(Jean Paul II s’adressant aux jeunes à l’issue de la célébration jubilaire du 1950ème anniversaire de la passion)
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Le pape lui-même a désigné la croix comme signe de l’amour pour l’humanité lors de l’envoi des premières journées mondiales de la jeunesse à Rome en 1984. Il me semble donc que Jean Paul II savait mieux que quiconque de quoi il parlait.
En apprenant la nouvelle, j’espère que vous n’allez pas être trop « désespéré » et ne persisterez pas dans votre mauvaise foi habituelle qui consiste à faire passer votre contradicteur ou votre informateur pour un incohérent ou un imbécile incapable de raisonner, voire de lire correctement ! Tous procédés intellectuellement malhonnêtes et réducteurs, notamment quand vous me prêtez des propos inventés de toutes pièces au sujet de mon prétendu amour pour les religions, tous procédés qui ne font que démontrer votre manque d'ouverture d'esprit et votre hargne maladive dès que l’on pointe si peu que ce soit vos erreurs ou vos préjugés.
Fiat lux !
Rédigé par : Mary Preud'homme @ JD Reffait | 21 août 2011 à 01:33
@JDR
Nous avons un point commun, moi non plus je n'aime et d'ailleurs ne pratique aucune religion.
Quant à dire que la croix est associée à la mort est terriblement réducteur et extrêmement dangereux... par mon expérience personnelle pratique et concrète, la croix est surtout le lieu de rendez-vous que Dieu donne pour passer de la mort (vous avez raison) à la vie et là vous semblez l'ignorer...
Par contre vous ne pouvez nier que des centaines de millions d'hommes et de femmes de tous âges, de toutes cultures et de tous continents, et ce à travers les siècles ont accepté ce rendez-vous, parfois encore comme aujourd'hui au péril de leur vie.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pers%C3%A9cutions_des_chr%C3%A9tiens
Vous pouvez dire que la croix est une folie, un scandale... c'est exactement ce qu'en disait l'apôtre Paul dans ses épîtres et c'est exactement ce que je dis aussi, à mon faible niveau et ce sans prétention aucune, si ce n'est celle de dire que c'est mon vécu par la foi et non ma croyance par une pratique religieuse et liturgique !
Reste à savoir "folie et scandale" pour quoi et pour qui ?
On peut admettre se battre et tuer pour défendre sa foi, de nombreuses religions s'y sont adonnées (catholiques et protestants n'en sont pas exclus) et s'y adonnent. Mais accepter de mourir surtout quand on est jeune "converti", au nom de sa foi naissante sans réagir autrement que par l'amour, là ça dépasse l'entendement. Sauf si l'on envisage la croix comme un lieu de rendez-vous !
Et ça les tenants de l'euthanasie active semblent l'ignorer dans leur grande majorité.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 20 août 2011 à 19:26
Dans son excellente intervention, Frank Boizard aura frôlé ce qui aurait été le souci principal il y encore bien peu de temps au regard de l'histoire: le salut de l'âme. Il fut en effet une époque où la souffrance était dite salutaire pour permettre le repentir et l'expiation des péchés, et on imagine aujourd'hui l'hilarité qu'un tel propos inspire à ceux qui ne savent rien du sujet, et surtout qui ne veulent rien en savoir.
Cependant, c'est aujourd'hui du corps médical que viennent les témoignages de sortie du corps sur les tables d'opération, attestant par là-même l'existence de l'âme.
Or, s'il y a âme, il y a survivance de l'âme, et décider de cette survivance même si on n'en sait pas plus, c'est commettre une faute contre l'Esprit - faute impardonnable puisqu'on ne peut en connaître les conséquences.
Dès lors, la vie de ce malheureux médecin sera tôt ou tard hantée par sa bévue, et la question se posera pour lui, faute de l'être pour les autres, de savoir si elle vaut la peine d'être vécue.
Que dire du jugement que rendront sur cette triste victime du siècle, des magistrats portant la robe de deuil de l'ancienne justice ecclésiastique, au nom d'un Etat laïque pour ne pas dire athée ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 20 août 2011 à 10:12
@Henri Gibaud 20-08-2011 9:13
"Presque en même temps la même nébuleuse passionnelle s'excite en Espagne en meuglant l'insulte "pédérastes !" alors qu'il y a eu bien plus de pasteurs protestants aux USA et d'instits-profs laïcs en France condamnés pour pédophilie que de prêtres de rite latin ... "
...peut-être parce qu'il y a eu moins de poursuites engagées lorsqu'il s'agissait de prêtres (ne serait-ce qu'en raison de la protection complice de l'Eglise) ?
Rédigé par : Clafoutis | 20 août 2011 à 10:00
La question de la "spontanéité" de ce fait faussement "divers" doit être posée :
- émergence assurée en plein creux d'infos
- le "héros" porte un nom à résonance subliminale : BONNEMAISON...
- le curieux silence de ladite ADMD révèle qu'elle ne souhaitait pas se voir attribuer une suspicion d'orchestration
- de vagues infirmières sont censées avoir "dénoncé" et on les retrouve ensuite manifestant leur soutien...
- la personnalité du zident de ADMD, Romero, ex-adhérent UMP pour y inoculer de l'homophilie obligatoire ("gay lib") permet de conjecturer que ADMD sera prête à toutes les manipulations.
Presque en même temps la même nébuleuse passionnelle s'excite en Espagne en meuglant l'insulte "pédérastes !" alors qu'il y a eu bien plus de pasteurs protestants aux USA et d'instits-profs laïcs en France condamnés pour pédophilie que de prêtres de rite latin ... d'ailleurs un des commentateurs qui a posté ici un texte non ambivalent en le signant explicitement confirme que leur "conception" de la "dignité" dans la mort fait partie d'un esprit de système. A ce titre il faut les accuser de judéophobie car c'est bien le commandement de ne-pas-tuer dans le Décalogue Juif qui excite leur colère adolescente néo-barbare. Dans le même "bouquet" il y a aussi l'interdiction de l'esclavage et du trafic humain qui est sans doute leur déterminant ultime : ne pouvant ou ne voulant faire des enfants via LA sexualité des 2 bio-genres, ils piaffent d'impatience à pouvoir acheter des enfants-des-autres, la grâce honteuse accordée racistement contre une justice africaine (affaire Zoé) attestant de leur inquiétant pouvoir d'extorsion publique, probablement parce que ces gens-là disposent de "fiches" compromet-"tantes" qui leur donnent une capacité de chantage subreptice...
Sur la question douloureuse de l'agonie consentie non criminelle en intention, je pense qu'il faut réhabiliter en l'espèce l'échappatoire qu'est l' HYPOCRISIE ... "hommage que le vice (arrêt du serment d'Hippocrate) rend à la vertu (primauté sauvegardée du principe d'interdiction de l'homicide)" : or cette attitude requiert un partage de discrétion entre famille et soignants ... eh bien c'est précisément ce que ADMD ne veut surtout pas !
Il y a à ADMD des personnes sincères mais instrumentées par des manipulateurs obsessionnels qui fantasment sur une "Death Pride" comme ils ont leur "Sad Pride"... et ils ne s'arrêteront jamais... loi Leonetti ? ça va pas ! le Pacs ? ça va pas ! abaissement de la majorité homo-érotomane à 18 ans en 74 ? ça va pas ! abaissement à 15 ans en 81 ? ça va pas, Foucault secondé d'un avocat provincial toujours vivant mettait en cause la notion de consentement pour faire supprimer ce critère d'âge... (France-Culture... une archive CRUCIALE...)
Rédigé par : Henri Gibaud | 20 août 2011 à 09:13
@ M. Pedrinha
"Je ne vois pas en quoi les faits ou supposés faits que la presse a communiqués "traduisent" un éventuel climat délétère"
Extrait : "Les mystères du docteur Bonnemaison, médecin confirmé, homme fragile" - Le monde.fr 13-08-11
"Depuis des mois, cependant, plusieurs des infirmières et aides-soignantes de son service l'observent. Lorsque, le 3 août, l'une d'elles affirme l'avoir vu entrer muni d'une seringue dans la chambre de Catherine-Elisabeth Delau, une vieille dame de 92 ans arrivée la veille dans le coma, et annoncer quelques instants après son décès, elles décident de se manifester.
Le 9 août, trois d'entre elles témoignent devant la direction de l'hôpital et dénoncent quatre cas suspects depuis le mois d'avril. Après une rapide enquête, l'hôpital saisit, jeudi 11, le procureur de la République. Ce même jour, en fin de matinée, le docteur Bonnemaison est interpellé dans son service."
Voilà donc une équipe hospitalière qui "observe depuis des mois" - synonyme : qui flique - un médecin rétrogradé après des ennuis de santé, et qui se décide au bout de quatre mois à signaler le résultat de leur observation-flicage, après, pas un, pas deux mais quatre cas suspects.
Excusez-moi, Alberto, mais je ne pense pas que le climat de travail devait être au top dans ce service...
Cependant, vous avez raison, c'est évidemment à l'enquête et à la justice d'établir la place de l'environnement de travail de ce médecin dans cette affaire.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 19 août 2011 à 20:08
Mary Preud'homme, vous êtes désespérante. Je n'ai rien contre la croix, je dis simplement que l'interprétation symbolique que vous en faites, même si elle vous satisfait, est anachronique. Je ne porte aucun jugement. Je n'aime pas les religions et je ne me priverai pas de le dire comme vous ne vous privez pas de dire le contraire.
Si l'occasion s'en présente, je vous raconterai l'éclat de rire intérieur qui fut le mien quand j'ai découvert pour la première fois les décors maçonniques. Une conviction n'exclut pas la lucidité.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 19 août 2011 à 13:36
Véronique, vous écrivez:
"Maintenant, il me semble que cette affaire, au-delà des actes que le Dr Bonnemaison reconnaît avoir effectués, traduit un climat particulièrement délétère au sein du service dans lequel exerçait ce médecin."
Je ne vois pas en quoi les faits ou supposés faits que la presse a communiqués "traduisent" un éventuel climat délétère.
C'est une interprétation, une opinion, selon laquelle l'euthanasie qui aurait été pratiquée serait la conséquence du climat en question.
Pour s'en tenir à ce que l'on sait, ou croit savoir, ces actes supposés et le climat délétère éventuels peuvent ne pas avoir de relation du tout ou le climat délétère être la conséquence des actes supposés, plutôt que la cause.
"est-il acceptable que le sort de certains patients soit en quelque sorte lié aux poids des dissensions, griefs, tensions ou animosités présents au sein d'un service hospitalier ? "
Non certes mais encore rien ne permet de dire que ce climat serait à l'origine ces actes.
Rédigé par : Alberto Pedrinha à Véronique Raffeneau | 19 août 2011 à 13:03
Franck Boizard, vous ne m'avez pas compris : j'ai juste voulu montrer que celui qui voudrait voir dans le christianisme une culture de mort n'aurait que l'embarras du choix. Cela ne correspond ni à la réalité ni à ce que j'en pense. Cela serait évidemment réducteur et, par ce contre-exemple où, je vous le concède, la mauvaise foi domine, je vous invite à aller au-delà des apparences et des slogans dans lesquels ont peut enfermer qui on veut quand on veut et avec qui on veut.
Rédigé par : Jean-Dominique @ F. Boizard | 19 août 2011 à 11:34
Commencez donc par lire attentivement les réactions avant de réagir hors sujet JD Reffait.
Je vous ai simplement rappelé ce que la croix (romaine) symbolisait pour les chrétiens dans leur ensemble, ceci pour réagir au post où vous la désigniez à tort comme symbole de mort.
Ce n'est donc pas mon seul point de vue que je rapportais ici, ni à moi d'en juger d'ailleurs, et encore moins à vous qui manifestement faites une grossière erreur par ignorance de la question. Et même si la croix chrétienne (remise par le parrain au nouveau baptisé qui entre dans la vie et non dans la mort) ne vous agrée pas, elle n'est certes pas plus bête qu'un tablier bigarré de maçon ou un quelconque grigri africain !
Et cessez votre lapidation par le verbe dès qu'il est question de religion (chrétienne notamment), cela ne vous grandit pas bien au contraire.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 19 août 2011 à 11:00
Les cons osent tout... Et ils sont incurables !
Rédigé par : regina | 19 août 2011 à 10:24
Temoignagefiscal | 18 août 2011 à 20:03
" Le devoir, face à la souffrance, peut-il être de donner la mort? Dans le fond c'est la question. La réponse négative, sous couvert de charité, n'est qu'un confort personnel pour dissimuler un échec. Toujours la même hypocrisie, la même lâcheté des bien-pensants. C'est lassant. Cordialement. "
Formulé comme ça, ce commentaire vaut bien le vôtre...
Rédigé par : Clafoutis | 19 août 2011 à 09:14
@ JDR
Visiblement, vous faites une erreur d'analyse sur les rapports de la religion chrétienne à la mort.
La mort n'est qu'un passage, fort désagréable.
Ensuite, on peut entrer dans les nuances, il est vrai que certaines tendances ou certains saints ont été plus attirés par la mort que d'autres.
Le rapport du christianisme à la mort ne tient pas plus de la fascination que le rapport de l'islam à la mort, par exemple. Vous auriez vécu dans la Rome antique, vous auriez aussi, suivant vos critères, vu une fascination pour la mort.
Mais ce que vous prenez pour une fascination de la mort ne l'est que par contraste avec notre comportement actuel qui est un escamotage de la vraie mort (avec, pour compenser, une sur-représentation de la fausse mort cinématographique).
Rédigé par : Franck Boizard | 19 août 2011 à 08:55
@ Stenaisien
Je ne pense pas que le billet accable injustement le Dr Bonnemaison.
Chacun est bien conscient du fait que le sujet du billet est terriblement difficile à commenter.
Maintenant, il me semble que cette affaire, au-delà des actes que le Dr Bonnemaison reconnaît avoir effectués, traduit un climat particulièrement délétère au sein du service dans lequel exerçait ce médecin.
Pardon de l'exprimer ainsi, mais une question me traverse l'esprit :
est-il acceptable que le sort de certains patients soit en quelque sorte lié aux poids des dissensions, griefs, tensions ou animosités présentes au sein d'un service hospitalier ?
Et vraiment, je ne vois pas du tout au nom de quoi un acte d'euthanasie active serait plus acceptable au prétexte qu'une décision de cet ordre serait prise en collégialité par l'équipe soignante.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 19 août 2011 à 07:50
Les agissements de ce médecin s'ils s'avéraient confirmés seraient manifestement en contradiction avec la loi. Quant aux circonstances qui auraient conduit ce médecin à penser qu'il pouvait prendre cette décision de mettre un terme à la vie d'une personne, c'est à la fin d'une enquête (que l'on souhaitera plus rigoureuse que le prototype "Burgaud modèle 2001") que l'on saura si aucune concertation avec les familles n'a eu lieu, si ce médecin est dépressif (encore que en l'absence d'un suivi médical par un de ses confrères ...), si ces patients étaient réellement en fin de vie ou en simple épisode d'affaiblissement, etc.
Pour autant si les faits sont vrais, et en dehors des circonstances qui nous permettraient de comprendre les raisons de ce geste, il est normal que ce médecin soit poursuivi.
De là à dire que la loi Leonetti est excellente, voire simplement bonne... alors qu'elle n'a rien changé à rien sauf dans les cas limites d'un patient inconscient et sans famille, n'est-ce pas s'avancer un peu ?
Avant la loi Leonetti, vous pouviez déjà et absolument refuser tout traitement à l'exception des antalgiques. Quand la maladie devenait impossible à canaliser à domicile, la recherche d'une hospitalisation devenait cruciale. On ne manquait pas de vous faire observer que l'on occupait inutilement et indûment un lit de médecine puisqu'à défaut de traitement, il n'y a pas de patient. Vous étiez un jour relégué dans le service de la maison de retraite accroché d'abord aux bras de votre fauteuil entre deux piqûres puis à votre pompe à morphine recroquevillé dans un lit. Il y a le corps qui se déforme, se raidit, se tétanise. Un jour vous ne déglutissez plus et vous mourez de soif. Ou plutôt vous avez une espèce de gelée hydratante que vous pouvez absorber pour autant que l'on vous la fasse prendre, mais il y a trop peu de personnel dans ce service, ou trop de malades. Alors, canicule ou pas, en dehors des visites que vous recevez, vous resterez altéré.
Et ce brave homme de médecin à qui vous disiez que ces longs mois d'agonie ont vu la famille s'épuiser, un de ses visiteurs mourir de fatigue, il vous répondait innocemment qu'il ne comprenait pas comment le coeur du patient pouvait tenir encore, ce qui est une réponse comme une autre.
Et le week-end passé le patient est mort. Et là il vous vient à l'esprit que les employés des pompes funèbres vont avoir bien du mal à mettre ce corps dans un cercueil en regardant ce qu'il reste de cette personne encore jeune, svelte et toujours élégante, tout au moins vingt-quatre mois plus tôt.
Monsieur Bilger, la loi Leonetti n'est pas mauvaise intrinsèquement, elle défend un point de vue moral qui n'est pas supérieur à un autre mais qui a le droit d'être défendu. Elle est mauvaise parce qu'elle feint de changer l'état des choses.
Quant aux familles, vous les laissez avec sagesse en dehors de toute responsabilité dans ce débat (contrairement aux politiques et autres moralisateurs bateleurs de 2003). Les familles n'ont pas à être exemplaires, elles font ce qu'elles peuvent, quand elles le peuvent. La question est ailleurs.
Rédigé par : M'enfin | 19 août 2011 à 02:43
Alex paulista, voilà où nous mènent les réductions : je tombe dans le piège de me définir comme partisan de l'euthanasie ! Niet ! Il ne m'apparaît pas bon en soi de tuer qui que ce soit ! Je ne me réjouis d'aucune euthanasie. Je l'estime utile pour qui la réclame et à qui on ne saurait proposer une solution meilleure. Je la souhaite fortement encadrée. De la même façon que la médecine permet la naissance dans des conditions rudement plus appréciables que ce que nos aïeules ont connu dans leurs fermes insalubres, il m'apparaît souhaitable que la même médecine permette de sortir de la vie plutôt que d'en rester, par obsession sacralisante, à l'agonie cruelle de Cro Magnon.
Mary Preud'homme, allons, vous pouvez tout à loisir débiter du symbolisme a posteriori sur la croix et y voir autre chose que ce qu'elle fut : cette croix est la croix du supplice romain, elle n'a pas été conçue pour exprimer votre symbolisme et tous les esclaves et voleurs qui ont eu à y séjourner depuis le 3ème siècle avant JC n'avaient certainement pas conscience de cette exégèse qui les aurait, à coup sûr, réconfortés. Et si Jésus avait été lapidé selon la loi juive (ce qui ne fut pas le cas pour des motifs juridiques romains), il vous aurait fallu trouver une autre interprétation de circonstance à propos de cailloux.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Alex paulista & Mary Preud'homme | 19 août 2011 à 02:33
La plupart des slogans sont la conclusion de réflexions poussées et essorées jusqu'à la dernière goutte et les théologiens savent mieux que personne qu'une formule lapidaire vaut mieux qu'un long traité.
Cette expression a été prononcée dans un contexte d'opposition ciblée tant à l'avortement qu'à l'euthanasie en passant par la contraception. Elle ne correspond à rien pour une foultitude de raisons. Parce que les partisans de l'euthanasie (dont je suis) ne se confondent pas forcément avec ceux de l'avortement (dont je ne suis pas) et qu'une culture, ça se partage un minimum.
Ensuite parce qu'en entrant dans une église de campagne, je traverse souvent un cimetière, St Sébastien y est peint transpercé, un chemin de croix me raconte une agonie, la Pieta me montre un cadavre descendu dans les bras de sa mère, ça et là des anges de l'au-delà décorent une chaire ou un autel, les martyrs locaux y figurent en statues de bois, des pierres tombales au sol me rappellent que je marche sur des cadavres d'antiques prélats, le cierge pascal est là dans un coin pour le baptisé qui plonge dans la mort et ressuscite dans le Christ, la mort, son mystère, sa cruauté et son angoisse sont partout autour de moi. Je passe sur les représentations terribles de diables et de gargouilles infernales qui ornent les chapiteaux et le contour de l'église.
Culture de mort ? Voyez-vous, je n'ai pas d'exclusive pour ma part, encore moins de mépris comme vous le suggérez à tort, je crois n'avoir aucun mépris pour aucune idée quelque repoussante qu'elle soit, je ne renvoie pas ceux qui ne pensent pas comme moi à un slogan réducteur. Je suis dans cette église parce que c'est beau, parce que cela inspire la méditation sur la finitude. Sans slogan.
Les questions que vous évoquez ne peuvent être rassemblées aisément dans un slogan ; ce n'est pas le signe d'une culture de mort ou de toute autre culture : notre société s'acculture, les vieilles références disparaissent, ce qui ne serait pas grave si elles étaient remplacées par d'autres références bien vives, et ce n'est pas le cas.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Franck Boizard | 19 août 2011 à 01:06
Au fond à la lecture de M. Bilger et à celle de nombreux commentateurs je m'aperçois que vous n'imaginez pas et ne connaissez pas la réalité des choses dans le monde réel.
Alors je ne dis pas car je n'en sais pas plus que vous, que les patients dont on parle à Bayonne étaient dans une situation aussi extrême que celle à laquelle je pense.
Je pense à ces patients, jeunes ou vieux, atteints d'une maladie certainement incurable et voués à mourir rapidement, que l'on voit brutalement aggravé, en situation d'agonie épouvantable notamment par étouffement, ou d'hémorragie, et qui se voient mourir ainsi. Ou encore des malades torturés de douleur extrême, ou encore ces patients dans un coma peu profond qui se noient dans leurs sécrétions pharyngées et respiratoires malgré les soins symptomatiques.
Parfois cette situation est aiguë et requiert des soins urgents. Les décisions doivent être très rapides, sous peine laisser le patient dans cette situation plus longtemps
encore.
Ce n'est pas une situation qui se prête à la réunion d'un comité, de tous les soignants impliqués et d'un médecin extérieur au service, et aux palabres, au bon sens du terme palabre.
J’espère que moi, dans cette situation, je ferai l'objet d'une décision rapide.
Quels sont les choix ?
- intubation, anesthésie générale "coma artificiel" ? Oui cela permet d'attendre et voir de prendre une décision collégiale etc.. Mais c'est aussi de l'acharnement thérapeutique et de toutes façons on risque fort de ne pas trouver de place en service de réanimation pour un tel "cas". De plus il faudra "débrancher"' le patient ou le soigner avec acharnement.
- laisser le malade souffrir, et prendre toutes les mesures avec le temps qui sied à ces procédures. No comment. Pas de risque pour le médecin.
- administrer des médicaments sédatifs dont on sait très bien non pas "qu'ils peuvent hâter la mort" comme les textes disent sans honte, mais qu'ils vont forcément hâter la mort si ce n'est la provoquer. Mais le malade est-il assez "sédaté" ou n'en a t-il que l'apparence ?
- administrer des médicaments plus "tueurs", avec la sédation. Le seul but que je vois à cette solution c'est une forme de sédation de l'entourage pour ne pas lui imposer une plus longue agonie même si grâce à la sédation, en principe le malade n'en souffre plus. Ça c'est illégal. Mais il est facile de théoriser sur ces malades et situations quand on ne les a pas vues de près. C'est moche.
Pas simple. Et en situation d'urgence encore moins.
Mais manifestement vous ne savez pas que de telles situations existent et pourtant vous jugez donc très sévèrement sans connaître la "vraie vie", ni encore tous les détails de l’enquête.
Rédigé par : Alberto Pedrinha | 19 août 2011 à 01:02
Curieusement l'on a des appréhensions à se faire soigner dans les hôpitaux. Il faut y aller accompagné d'un huissier désormais, qui peut attester qu'on est entré avec quatre membres et debout, ou des gardes du corps. Prendre garde de ne pas croiser une infirmière tueuse, un urgentiste se croyant frappé par "la grâce", un syndicaliste énervé, des internes entre deux fiestas. Vraiment la médecine fait suffisamment de vide... pas besoin de l'euthanasie !
Rédigé par : regina | 19 août 2011 à 00:24
à "Médecin Carcassonne"
Votre réaction me fait peur. Il est des choses que vous ignorez. Et pourtant vous vous prononcez sévèrement.
Je ne me prononce pas sur le fond de l'affaire dont nous public ignorons trop de choses.
"Une famille qui prend le soin de faire transporter sa ou son proche aux urgences d'un hôpital en souhaite-t-elle réellement le décès ? "
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Comment savez-vous que c'est la famille qui a conduit ces personnes aux urgences ? Ce peut être un voisin qui a appelé les secours, une maison de retraite...
Et sans en souhaiter le décès elle n'a que "les urgences" comme recours devant un proche en souffrance et parfois une souffrance horrible à vivre comme à voir.
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"Il n'y a pas eu de concertation médecin-famille. Pas plus de concertation médecin-équipe médicale."
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Ca c'est a voir. J'ai lu des indications contraires pour au moins un cas.
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"La vocation d'un médecin urgentiste est par définition de voir les patients en urgence"
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Voir ? Non pas seulement, c'est de les soigner, ce qui contient le soulagement des souffrances dans la mesure du possible.
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"En si peu de temps a-t-on le droit de prendre une décision non concertée d'euthanasie active ?"
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Vous échappe-t-il qu'il est des situations justement, où il faut agir très vite pendant que le patient souffre, pour que cela cesse, si possible ?
Le médecin urgentiste est là devant un patient dont il sait qu'il ne guérira pas et va mourir très prochainement.
Certains de ces patients se voient et sentent mourir dans des circonstances épouvantables, je pense notamment à ceux qui étouffent et se voient mourir d'étouffement. L'intubation et anesthésie n'est pas une option. Aucun médicament ne peut améliorer cela, réunissons donc un comité pour prendre la décision. Passons quelques heures à prendre une décision propre. La sédation "finale" est recommandée par la loi il me semble, qui reconnaît qu'elle peut hâter la mort, euphémisme effrayant. C'est d'ailleurs une sacrée escroquerie ou hypocrisie cette sédation qui n'est pas une euthanasie, pour certains patients. Il est vrai que l'administration de curares ne fait pas partie de ladite sédation.
Je ne prétends pas que les patients dont il est question étaient dans cette situation. je dis que l'on ne sait rien et que rien ne vous permet de juger aussi sévèrement quelqu'un dont manifestement vous ignorez les conditions d'exercice.
L'attitude sans risque légal dans ces situations d'agonie épouvantable suraiguës, je ne crois pas qu'elle soit bonne pour le patient. Mais elle est sans risque...
En fait le principal, c'est de ne pas juger sans connaître les faits, ou même la vie dans un environnement professionnel différent de celui où l'on évolue soi-même.
Rédigé par : Alberto Pedrinha | 19 août 2011 à 00:12
Une réflexion sur cette affaire que j'approuve à cent pour cent. Une prise de position courageuse face au marigot vaseux en mal de causes bidons. La loi de 2005 suffit à répondre à ces situations dramatiques. Légiférer serait une erreur. Ce présumé innocent explique les motivations de ses actes qu'il a immédiatement revendiqués ! Bientôt le coupable devra se battre pour convaincre qu'il est coupable ! Sale temps ! Voilà qui n'est pas flatteur pour cet urgentiste égocentrique et dépressif qui règle ses comptes de psychopathe. Je présume ! Cette nouvelle manière de se stariser sur le dos des plus faibles est écœurante. Il a eu son quart d’heure de gloire, j’espère qu’il aura son temps de peine. Ce genres de causes sont des anti causes. Il a mille occasions comme tous les soignants d’exprimer sa compassion auprès des personnes âgées seules, maltraitées et humiliées dans les mouroirs des hôpitaux. Il a des petits problèmes de surdité, et la vue basse. Il a mille occasion d’exercer sa grande générosité auprès des familles de malades ou mourants qui pourrissent dans les salles d’attente ou repartent avec la valise du défunt sans que l’on daigne leur appeler un taxi. Le bookage !
La compassion ne passe pas par là. Le détournement des valeurs est le plus grave des vices en action de nos jours.
Je n’ai jamais vu, personnellement, le corps médical lutter contre la misère humaine ou la souffrance et encore moins pour la dignité des personnes en fin de vie. Les signataires de pétition non plus !
Honnêtes gens ou pas, les activistes pour l’euthanasie ne sont que des arrivistes débulbés de la cause, persuadés que cette nouvelle tendance accrochée à leur boutonnière les propulse aux rangs de progressistes du meilleur effet ! De la nouveauté à débattre dans les salons de mauvais goût !
Tous présumés innocents !
La peine capitale pour les criminels en mal de succès est peut-être la négation de leur acte par la justice et la société ! Bien vu ! Condamné à être innocent ! Au point où l'on en est, pourquoi pas !
Magnifique !
Rédigé par : regina | 18 août 2011 à 23:56
@ Pierre-Antoine
Je suis bien d'accord avec vous: je ne faisais que citer dame Véronique pour lui exprimer mon désaccord.
@ JDR et FB
Cher JDR, vous ne vous souciez pas (encore) de vos derniers instants, et c'est votre droit, mais n'en faites pas une généralité.
D'autres feront tout, je crois, pour profiter des dernières étincelles avec les leurs.
On se propose de pouvoir tuer les fœtus tant qu'ils ne sont pas des enfants, les vieux quand ils ne sont plus capables de s'exprimer, bientôt les comateux qui ont peu de chances de se réveiller. On traite les animaux d'abattoir en dessous de tout, détruit la nature, mais le modèle de société tourne autour de l'acquisition d'objets.
C'est peut-être cela que veut dire FB avec sa "culture de mort". Un oubli du caractère sacré de la vie.
Rédigé par : Alex paulista | 18 août 2011 à 23:18
Aujourd'hui qui décide de la vie et de la mort de millions de Français ? L'Eglise catholique par l'intermédiaire des députés UMP qui jamais ne voteront la légalisation de l'euthanasie. Si les catholiques veulent agoniser pendant des années et dans d'atroces souffrances, c'est leur choix. Les athées en France de plus en plus majoritaires ne veulent pas que l'on décide à leur place. La religion n'a pas à décider de la vie et de la mort de citoyens dans un pays laïc. Toutes les religions sont totalitaires et veulent tout contrôler. Elles veulent contrôler la vie des êtres humains de la naissance à la mort.
Ce débat de monsieur Leonetti est un écran de fumée car il sait très bien que l'UMP ne votera pas la légalisation de l'euthanasie. De toute façon monsieur Leonetti s'il est concerné personnellement par la question trouvera un moyen pour soulager la souffrance d'une personne de son entourage. Encore une fois ceux qui sont riches et qui ont des relations ont une euthanasie en toute discrétion. Pour le peuple, c'est la souffrance jusqu'à la fin.
Rédigé par : Têtuniçois | 18 août 2011 à 23:05
D'accord avec Frank Boizard sur l'essentiel.
J'ajoute concernant une remarque faite par JD Reffait au sujet de la symbolique de la croix que ce dernier fait bien sûr une grossière erreur en décrivant la croix chrétienne comme un symbole de mort, ce qui atteste davantage de son ignorance sur le sujet que de son incompréhension.
En effet :
La croix est pour les chrétiens non pas signe de mort mais de vie et d'amour. Et si le Christ a subi la crucifixion, c’est par amour pour l’humanité et rendre témoignage que la vie d’ici bas n’était qu’un passage vers la vie éternelle. C’est ainsi que la croix enracinée dans la terre représente la foi assise sur des fondations humaines, la branche ascendante est signe de l’espérance chrétienne tendue ver le ciel (et la vie éternelle) et les deux montants transversaux symbolisent l'amour à l'oeuvre dans le genre humain. Ce que traduisent en actes les chrétiens lorsqu'ils prient les bras en croix, notamment le Notre Père et échangent ensuite un geste de paix avec leurs proches.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 18 août 2011 à 22:53
Merci de ce billet nuancé M. Bilger et que Dieu nous garde des "croisés de l'euthanasie". Ce sont surtout des illuminés ne sachant guère de quoi ils parlent lorsqu'ils me racontent, à moi cancérologue pendant 25 ans, comment il faut agir pour abréger les souffrances des patients cancéreux. Vous parlez de péremptoires, j'irai plus loin et parlerai de fanatiques. Il y en a toujours un pour vous raconter de la mort de sa grand-mère dans des souffrances atroces avec des soignants refusant tout médicament qui aurait pu soulager. Certains ont raison, hélas, car il est des équipes hospitalières qui ne le sont guère, hospitalières, et qui manquent du savoir-faire pour prendre en charge la douleur physique mais aussi morale de façon satisfaisante. C'est la raison pour laquelle il faut militer pour une application réelle de la loi Leonetti et une formation convenable des soignants, avant même de penser à euthanasier son prochain comme on piquerait son chien.
Beaucoup arguent du fait qu'ils veulent pouvoir partir dans la dignité disent-ils mais ne se posent jamais la question de l'infinité de nuances que ce terme de "dignité" peut recouvrir. J'ai le souvenir d'une amie me racontant l'évolution de sa belle-soeur, femme adorée de son frère, en train de mourir d'une tumeur cérébrale alors qu'elle avait à peine 40 ans. Ma réaction, à l'annonce du fait qu'elle n'avait que 5 minutes de lucidité par jour, a été de dire: pourquoi prolonger cette agonie ? La réponse m'a clouée sur ma chaise : "5 minutes c'est peu mais c'est toujours 5 minutes de partage et d'échanges avec la femme aimée ; c'est encore assez pour lui apporter des preuves d'amour, pour arracher un peu de temps à la mort et prolonger la vie".
Rédigé par : Zenobie | 18 août 2011 à 22:10