Les rapports de Jean-Marie Le Pen (JMLP) avec sa fille Marine sont passionnants à observer.
Sur le site web du Front National (FN), JMLP, à la suite de l'ignoble tuerie norvégienne, a estimé que "la naïveté" du gouvernement et de la société norvégienne était "plus grave" que le massacre perpétré par Anders Behring Breivik qu'il a qualifié "d'accident" (Le Monde, le JDD, nouvelobs.com, Marianne 2, Le Figaro, Mediapart).
Marine Le Pen (MLP) avait pourtant, le 24 juillet, déclaré ce qui, toutes tendances politiques confondues, tombait sous le sens et était imposé par la morale : "Le FN condamne ces actes barbares et lâches et exprime sa totale solidarité avec le peuple norvégien".
La présidente du FN avait déjà fait exclure un militant dont les propos au sujet de la même tragédie avaient choqué.
L'intervention du président d'honneur n'a pas manqué de produire ses effets. Des accusations d'indécence et d'irresponsabilité ont été formulées à l'encontre de lui-même, de sa fille et du FN. L'UMP et le PS ont pressé MLP de se justifier. C'était inévitable et, j'en suis persuadé, désiré. Les grands partis officiels incapables de faire le ménage en leur sein - sauf quand il s'agit de réprimer les candidatures dissidentes lors des prochaines élections sénatoriales où on nous annonce que le président de la République sera "sans pitié" - ont ainsi pu s'en donner à coeur joie en apparaissant comme des parangons de vertu démocratique en face de ces honteuses absurdités proférées par JMLP.
MLP, dans une attitude évidemment défensive, ne pouvait que tactiquement mettre en cause ceux qui la pressaient de toutes parts et prétendaient lui faire payer ce dont elle n'était pas responsable. Le mal en tout cas était fait qui ruinait la portée de sa condamnation initiale et d'une démarche qui avait pour but de ne pas tristement singulariser le FN.
MLP pourrait faire valoir que sont peu fondés à lui demander des comptes ceux pour lesquels son père et elle, sur le plan historique et politique, constituent un couple indivisible et qui devraient donc se réjouir de voir ainsi validés leurs pires griefs. JMLP se laisse aller à une ignominie et sa fille en est évidemment solidaire !
Mais si cette identité n'existe pas ou plus, si la confusion ne peut plus être faite entre la stratégie suicidaire de l'un et celle plus réfléchie et maîtrisée de l'autre, il convient de s'interroger alors - on peut être aux antipodes du FN et mû par une curiosité en quelque sorte citoyenne - sur l'étrange comportement de JMLP.
Il était facile de prévoir que la distinction - ce hochet - de président d'honneur ne lui suffirait pas. Le pouvoir totalitaire, l'emprise absolue sont incapables de s'accepter limités, relatifs. C'est tout ou rien. Faute de supporter le rien qui exigerait une abstention et un exil entiers, JMLP, à sa manière, continue à revendiquer le tout et sa seule obsession consiste à saboter les initiatives de celle qui l'a remplacé et à l'égard de laquelle il se situe dans un lien d'amour et de dépit à la fois.
Je ne crois pas non plus que les foucades bénignes ou graves de JMLP soient destinées seulement à satisfaire la part des "durs" du FN, qui ne supporteraient pas l'ouverture et la volonté d'assainissement mises en oeuvre par MLP, et à les retenir. Il me semble qu'avec le personnage de ce père de moins en moins noble, de plus en plus aigre et envahissant, nous sommes confrontés plus à une histoire intime déréglée qu'à une conduite politique cohérente.
Il s'agit à l'évidence, d'abord, de se poser en face de sa fille comme un opposant, mais non dans tous les secteurs de la vie du parti. Ce qui agite JMLP, c'est tout ce qui relève de l'éthique, du regard sur l'Histoire d'hier, de l'acceptation ou non des "grandes gueules" et des jusqu'aux boutistes de l'extrême. Il viendra toujours à leur soutien sans se préoccuper de la "ligne", heureux au contraire de la briser, de mettre du sulfureux, de maintenir la provocation, la pensée et la parole comme scandales au sein de "son" FN.
Derrière ces postures qui sont à la fois infantiles - je choque donc je suis - et destructrices, comment ne pas voir que l'ennemie principale, peut-être la seule, est la normalité, un rythme de croisière qui ne mépriserait pas le juste milieu, n'irait pas systématiquement vers le devoir d'inquiéter, l'obligation d'indigner et l'exigence de dissidence ? La normalité, cette aspiration des âmes tièdes et des intelligences paisibles, ce souci d'autrui plus que le culte de soi. Le refus de la normalité l'a conduit vers l'extrême droite plutôt que l'inverse. La normalité : ce qui ordonne un monde alors que JMLP, en même temps qu'il saccage, avec l'affection paternelle à la bouche, les plans de sa fille, n'a pour désir constant que de le perturber. La normalité vous engloutit dans la masse quand JMLP ne s'estime que parce qu'il en sort sans cesse. Au risque de l'échec de sa fille, par contagion, mais qu'importe puisqu'il continue ainsi à dominer en empêchant dorénavant ce qui devrait être. Il n'est plus l'homme de l'action mais celui de la réaction.
Marine, il faut exclure papa !
Lecteur occasionnel de ce blog, je l'apprécie car Monsieur Bilger y rappelle fréquemment par ses commentaires que la Justice - la française comme les autres - est et reste une justice de caste.
Certes M. Bilger ne le revendique pas frontalement. Il ne clame pas qu'il est le [ex] représentant d'un système de copinage et de collusion, mais souvent, entre les lignes il en fait la démonstration et dans ses billets d'humeur, même s'il tape un coup sur la Droite, un coup sur la Gauche (plus rarement au Centre), ce qu'il défend c'est d'abord le droit que s'arroge un clan de fonctionnaires statutairement décideurs de qui a raison et qui a tort. Des serviteur(e)s de l'Etat qui se proclament "urbi et orbi" au-delà de tout soupçon.
Dans le billet titré "Quelle tête a donc Christine Lagarde ?", il démontre avec force arguments que le système judiciaire est d'abord un système composé de personnages prêts à s'aligner sur les injonctions du Pouvoir politique. Le fait qu'il s'agissait d'une procédure arbitrale ne change rien à l'affaire, car les trois arbitres étaient des professionnels du droit reconnus et, pour deux d'entre eux emblématiques de ce pouvoir.
En effet, qui composaient le Tribunal Arbitral dont les conclusions sont à l'origine des débats actuels ?
— 2 magistrats, Pierre Mazeaud (ancien président du CC) et Pierre Estoup
— 1 avocat (et académicien français) Jean-Denis Bredin, père d'une ancienne conseillère du Président Mitterrand, secrétaire nationale du PS et actuelle soutien d'Arnaud Montebourg.
2 arbitres de sensibilité Centre Droite, 1 de sensibilité Gauche.
A priori, un triumvirat pouvant mener un débat contradictoire.
On aurait pu imaginer que si l'arbitrage rendu en faveur de B. Tapie était particulièrement déséquilibré, J-D Bredin aurait refusé de le cautionner. Non il l'a accepté.
On aurait pu également imaginer que dès la désignation de M. Estoup - qui aurait été en affaires avec des proches de B. Tapie - son cabinet ayant forcément fait les investigations préventives, il aurait récusé sa qualité d'arbitre, ou il aurait démissionné. Non, il est resté membre de la composition arbitrale.
La participation de J-D Bredin à cette commission et son accord sur les conclusions, démontrent que lorsque le politique décide, les professionnels du Droit ne font que mettre en forme ; ceci quelle que soit l'appartenance politique.
La différence entre l'Arbitrage et une procédure habituelle, est que dans le second cas on aurait eu de beaux effets de manches, des avocats qui se seraient précipités vers les micros et les caméras… Quelques magistrats, quelques avocats auraient tenté d'acquérir un peu de notoriété. Le bon peuple y a perdu en spectacle et les médias en contenu d'antenne.
Madame Lagarde, n'est pas quelqu'un avec qui j'aurais envie d'être copain. D'ailleurs je n'ai pas la tête à ce qu'elle soit ma copine et son argument vis-à-vis de notre "Nanard national" était pour le moins méprisant pour tous ceux qui sont nés sans avoir une cuillère d'argent pour leur Blédine.
Mais l'analyse que M. Bilger fait du comportement de Mme Lagarde est elle-même sujette à interrogations. Rappelons-nous qu'il y a quelques mois (au moment de sa candidature au FMI), dans ce même blog, M Bilger nous a fourni la clé de son antipathie pour cette dame : ne le connaissant pas, elle ne l'a pas salué, alors qu'elle saluait les personnes avec qui il était en discussion. Un crime de lèse-Bilger !
Se drapant dans la toge du Droit (donc supposément de la Morale), M. Bilger rappelle régulièrement que ceux qui, théoriquement, disent le droit, ne font que défendre leur pré carré - soit au niveau corporatiste, soit au niveau individuel.
Rédigé par : Janus Ambidextre | 20 août 2011 à 17:28
Dans cet espace de liberté intellectuelle, peut-on espérer être a l'abri des pluies de langue de bois ?
Le tort de JMLP n'est pas de ne pas dire la vérité, mais de choquer en la disant crûment. Nous sommes ici dans un propos de la même nature que celui du "détail" ; vrai au regard de l'histoire, insulte pour la mémoire des victimes et leurs enfants.
Or, ici, JMLP n'insulte pas les victimes mais l'intellect du politiquement correct.
Que nous dit-il en effet, sinon que le drame qui accable la Norvege est un accident au regard de l'invasion africaine que subit l'Europe à très grande vitesse, et dont il est à craindre que le politiquement correct qui lui interdit de réagir ne la fasse aboutir à un bain de sang? En quoi ses propos constituent-ils une légitimation du crime ?
Rédigé par : xavier NEBOUT | 07 août 2011 à 09:53
La froide causalité qu’égrène monsieur Ozon dans la suite de tweets rendue publique au sujet de la tuerie de Norvège sonne étrangement comme un « on vous l’avait bien dit » ou un « ça ne pouvait qu’arriver ». Chercher à expliquer le drame par l’immigration revient à dire que c’était fatal, et que somme toute, c’est le peuple norvégien, par son laxisme et/ou son angélisme, qui est in fine responsable de ce qui lui est arrivé. La responsabilité du tueur est complètement escamotée, la condamnation inexistante. S’il n’y a pas là matière à se sentir mal à l’aise…
Le fond de commerce du Front National n’a effectivement jamais varié, c’est probablement la seule constante de ce parti jusqu’ici. Pour le reste, cette boutique à slogans qu’il a été trop longtemps les aura enchaînés à un rythme surprenant.
Un de mes préférés était « mains propres, tête haute ». Tombé dans l’oubli on ne sait trop pourquoi… la trop grande publicité des soucis judiciaires qu’ont rencontrés les municipalités frontistes de PACA, peut-être ?
Il en va de même pour ses chevaux de bataille : le Front National a fait sien tous les sujets que les autres partis ont laissés en déshérence, c’est là qu’apparaît son aspect « thermomètre ». On papillonne, on butine de-ci, de-là, on fait son miel aujourd’hui avec telle thématique, qui sera demain jetée aux orties pour telle autre, plus porteuse, plus en phase avec l’actualité. On donne ainsi le change à tous les laissés pour compte, tout en restant ferme sur ses fondamentaux.
Du moins, est-ce ainsi que de nombreuses personnes continuent de percevoir le Front National. C’est pourquoi il est impératif de faire participer sa présidente pleinement et entièrement au débat démocratique, dans tous les espaces existants, afin qu’il soit possible de déterminer si oui ou non une mue du type de celle qu’a suivie le M.S.I. italien est à l’œuvre.
Rédigé par : Epaminondas | 05 août 2011 à 16:33
Epaminondas:
"ça sonne comme légitimation de tout acte similaire à venir sur notre sol.."
Je ne suis ni militant ni sympathisant du Front National (ni ailleurs non plus) mais il est incroyable de constater perpétuellement cette manie de vouloir péter à coup de marteau le baromètre qui n'indiquerait pas le temps à venir que l'on souhaiterait.
On ne peut pas reprocher au Front National d'avoir varié dans ses discours alarmistes. On le brocardait même en se gaussant pour ses propos lorsqu'il faisait 1,5% aux élections.
Un fou furieux sort dans l'arène norvégienne et hop on accuse le Front National de s'en servir pour légitimer d'autres actes à venir !
C'est d'une mauvaise foi étincelante !
Même chose au Parlement européen : Nigel Farage qu'on ne peut accuser d'extrémisme n'arrête pas d'intervenir pour prévenir des désordres à venir devant le comportement totalement borné de ceux qui veulent toujours plus d'Europe : qui est responsable, celui qui prévient ou ceux qui s'obstinent à ne pas vouloir voir ?
C'était il y a un an : à écouter jusqu'au bout
http://www.dailymotion.com/video/xftdfv_nigel-farage-mais-pour-qui-vous-prenez-vous_news
Rédigé par : hameau dans les nuages | 04 août 2011 à 23:58
D'où vient ce nouveau besoin
irrépressible de chercher et trouver une
tête pour lui taper dessus ?
Quel travail un blog bien tenu ! parce que
suivi, où il est possible d'écrire ce que
l'on pense quand on ne se sent pas autrement que commentateur -trice- ou -teure- ?
Rédigé par : calamity jane | 04 août 2011 à 23:47
Bonjour monsieur Bilger.
Il est évident qu’une exclusion du président d’honneur du Front National s’impose : c’est un dinosaure voué à disparaître, et le plus tôt sera le mieux. La vieillesse est un naufrage, il en est la parfaite illustration.
Mais gardons-nous de nous focaliser sur le seul Jean-Marie Le Pen. Il ne cristallise pas à lui seul un discours dépassé, inadmissible. Cette insupportable sortie ne doit pas détourner les regards de ce que disent certains au sein du FN.
Un des proches conseillers de Marine Le Pen, monsieur Laurent Ozon, a lui aussi estimé que le drame norvégien était à imputer au peuple norvégien lui-même, à sa mauvaise gestion de l’immigration, et que, somme toute, ce qui était arrivé ne pouvait qu’arriver. Il suffit de se reporter aux tweets de l’intéressé sur le sujet pour frémir : ça sonne comme légitimation de tout acte similaire à venir sur notre sol. Après pareil adoubement, il ne reste plus en somme qu’à trouver un nouveau croisé des temps modernes, bien de chez nous, prêt à valider par les actes ces explications puantes. C’est insupportable !
Plutôt que de diaboliser à qui mieux-mieux le Front National à chaque dérapage odieux, il serait à mon sens plus judicieux d’inviter plus souvent sa présidente dans les différentes émissions politiques.
On attend encore le, la ou les journalistes suffisamment courageux pour le faire de façon posée et dépassionnée. Ceci nous permettrait de voir si ce fameux « nouveau » Front National relève d’une vraie volonté de refonte, ou s’il s’agit seulement d’un ravalement de façade… hypothèse que les propos de monsieur Ozon tendent à valider.
Rédigé par : Epaminondas | 04 août 2011 à 08:41
@ Ludovic
"J'imagine à quel point vous devez être blessé et j'aimerais que vos commentateurs habituels vous assurent davantage de leur soutien."
Philippe sait très bien qu'il a le soutien de ses commentateurs habituels quand il est injurié.
Maintenant, il y a un moment où le commentateur habituel se dit qu'il y en marre, totalement marre de répondre aux injures.
Rien n'oblige Philippe à publier des commentaires faits pour cogner, et dont les auteurs vont jusqu'à falsifier leur adresse mail.
Qui plus est, publier ces injures sans aucune signature fiable pour que l'intéressé puisse au minimum y répondre même en privé, revient à tolérer ce type d'agressions.
Ce n'est pas aux commentateurs de garantir à un espace public un minimum de civilité.
Ce que je vous écris, je l'ai dit à Philippe Bilger.
En tolérant ce genre de comportements il banalise son blog en plaçant sur un même niveau, de façon indifférenciée, ceux qui font de leur moins mal pour commenter ou critiquer, même de façon virulente, ses billets, et des agresseurs par les mots.
@ Philippe
Sur le billet en général, je n'ai pas envie de disserter sur la réaction de Jean-Marie Le Pen et sur le silence de sa fille.
Des jeunes gens ont été terrifiés, terrorisés et massacrés comme il n'est pas imaginable, d'autres ont été déchiquetés par une bombe, franchement, la récupération que je trouve odieuse et cynique de la part de JMLP quand il parle d'accident pour définir cette tragédie, ne mérite pas qu'on s'y attarde.
Quant aux dissensions entre le père et la fille que le commentaire du père ne doit pas manquer de créer, j'estime au regard du cauchemar norvégien, que le mieux est de traiter cet épisode politicien et les réactions politiciennes qu'il suscite à droite et à gauche par l'indifférence et le mépris.
Je veux bien qu'on soit passionné par les relations entre Jean-Marie Le Pen et sa fille, mais je donne raison au commentateur qui parle d'agitation dans le seul microcosme politico-médiatico-parisien.
Aujourd'hui les réactions aux réactions constituent à elles seules le fondement des débats et des actions politiques et publics.
Là aussi, plus que marre.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 04 août 2011 à 08:21
M. Bilger,
Laurent Joffrin, qui a le pied marin, ne serait pas d'accord avec vous : lui veut garder les deux. Le papa et la fifille. Il n'arrive pas à les dissocier.
Sans doute la nostalgie d'une belle croisière sur le yacht de JMLP, alors que Laurent n'avait que 25 ans. Avoir été moussaillon de JMLP ça vous marque pour la vie. C'est depuis cette époque que Laurent sait passer de babord à tribord sans se prendre les pieds dans les cordages.
Rédigé par : Savonarole | 04 août 2011 à 06:32
"Sacrée famille !
Autant en rire."
Alex paulista
Avec votre chanson, c'est pas gagné !
Rédigé par : Jean-paul Ledun | 04 août 2011 à 01:42
J'imagine Marine chantant sous la douche (j'ai des souvenirs émus des photos de sa maman dans Playboy, qui ont émoustillé mon adolescence):
C'est comme une gaieté
Comme un sourire
Quelque chose dans la voix
Qui paraît nous dire "viens"
Qui nous fait sentir étrangement bien
C'est comme toute l'histoire
Du peuple noir
Qui se balance
Entre l'amour et le désespoir
Quelque chose qui danse en toi
Si tu l'as, tu l'as
Papa, il l'a
Ce je n'sais quoi
Que d'autres n'ont pas
Qui nous met dans un drôle d'état
...
Sacrée famille !
Autant en rire.
Rédigé par : Alex paulista | 03 août 2011 à 23:15
Mercredi 27 juillet dernier.
Alors que Marine Le Pen se repose à La Trinité-sur-Mer, son père passe la matinée à Nanterre (Hauts-de-Seine), au siège du Front national. Il a fondé le FN en 1972 et, quatre décennies plus tard, il peine à « décrocher ».
Pour lui, il n’y a pas de vacances.
Déplacements en province, interventions médiatiques, présence dans toutes les instances décisionnaires du FN : Jean-Marie Le Pen est loin d’avoir quitté le navire.
Si sa fille s’interdit de le critiquer,de nombreux membres de son entourage aimeraient, eux, voir le tribun plus discret.
Un ancien dirigeant d’extrême droite est formel : « Le grand projet de Le Pen, ce n’est pas d’installer un grand parti qui lui survive. C’est de réussir sa saga personnelle. Donc, le succès de sa fille ne peut pas lui faire plaisir. »
Quand on a oeuvré toute sa vie à développer et incarner un parti, contre vent et marée, et qu'on voit que seul son enfant, qui n'a fait qu'en hériter, en retire une réelle reconnaissance, j'imagine que ça peut rendre aigri. Qu'on s'appelle Le Pen ou pas !
Mais, il est vrai que JMLP doit prendre une retraite bien méritée, quant à Marine Le Pen c'est tout à son honneur de ne pas cracher sur son père.
Rédigé par : Marino | 03 août 2011 à 21:59
Bonsoir M. Bilger,
Je suis stupéfait par le nombre de commentateurs qui vous associent au Front National ou qui pour vous avoir bien mal lu et bien mal compris cherchent à vous présenter comme un soutien de Marine Le Pen.
Plus graves encore sont les abjectes allusions à votre père, qui se sont multipliées depuis la fin de l'affaire Fofana. J'imagine à quel point vous devez être blessé et j'aimerais que vos commentateurs habituels vous assurent davantage de leur soutien.
Pourtant je ne crois pas que le Front National ait changé depuis que MLP en assure la présidence, les militants eux n'ont pas changé, le verbe a été édulcoré pour conférer au parti un vernis de respectabilité. Le programme et les valeurs de ce parti sont restés les mêmes et JMLP demeure là pour rassurer les vieux frontistes.
Marine Le Pen ne peut exclure son père, c'est impensable et comme le souligne Alex paulista, pareille décision équivaudrait à un suicide politique, elle est donc réduite au silence car elle ne peut ni condamner ni approuver les propos de son père.
Le drame norvégien aura mis dans l'embarras notre extrême droite. Que Marine Le Pen se rassure, ses homologues européens sont dans la même situation.
Rédigé par : Ludovic | 03 août 2011 à 19:59
Nous ne sommes pas encore au Qatar, mais on ne sait jamais.
Pars en vacances Jean-Marie.
Rédigé par : JLM | 03 août 2011 à 16:16
Il faut exclure Papa, Marine et Bilger !
Rédigé par : Jacques Chesnel | 03 août 2011 à 14:20
Une fausse polémique dont se gargarise le microcosme parisien et dont se contrefichent la plupart des électeurs, vous savez, ceux qui vont voter et dont la voix pèse autant que celle "inspirée" de BHL.
A part cela, un constat triste s'impose tout de même à la lecture de la chronologie des événements : le fou a disposé d'une heure et demie pour faire un carton sur l’île. Ile sur laquelle un rassemblement politique se déroule sans apparemment aucun dispositif de sécurité. Alors oui, la réflexion de JMLP est très malvenue en terme de comparaison ("plus grave") face à l'horreur et la douleur, mais elle comporte un fond de vérité : on a un peu l'impression d'une séquence serial killer au pays des bisounours...
Rédigé par : COOLMAN | 03 août 2011 à 12:04
D’aucuns disent, mais sans doute sont-ce de mauvaises langues dont je ne fais évidemment pas partie, que Marine et son père jouent au jeu de la gentille et du méchant, un peu comme le faisaient Starsky et Hutch, dans une série américaine des années 70.
Le père a bien sûr pris le rôle du méchant, défendant les thèses sulfureuses sur base de xénophobie et de nationalisme « fondamental », tandis que la fille joue la gentille et s’apitoie à loisir sur les malheurs de la classe ouvrière.
L’objectif étant bien sûr de rassembler l’électorat de la gauche radicale et de la droite souverainiste et tout aussi radicale.
Parfois la politique utilise de curieux stratagèmes...
Rédigé par : Achille | 03 août 2011 à 10:41
Monsieur Bilger,
Soit votre papier est à prendre au 15ème degré, soit vous laissez clairement entendre que le FN, modulo quelques purges internes de façade et le bâillonnage de Papa, a bien le droit de faire sa mue pour avoir sa part de respectabilité, comme tous les autres partis.
Soit, pourquoi pas, on est en démocratie.
Mais alors, un conseil, votre article a plus sa place dans les colonnes de Minute que dans celles de Marianne, ou j'ai eu la stupéfaction de le découvrir.
Par ailleurs, votre brillante analyse selon laquelle le père voudrait se réapproprier sa création en la détruisant plutôt qu'en la cédant à sa fille, dans une sorte d'oedipe inversé, une déclaration à la fois d'amour filial et de haine générationnelle, enterre littéralement Freud et Lacan réunis.
J'ai dit Minute, mais, finalement non, vous devriez plutôt essayer Jeune et Jolie, "les bons trucs pour que papa soit cool et arrête de me pourrir la life".
Rédigé par : JP | 03 août 2011 à 02:02
Contrairement à ce qui semble de beaucoup
entendu, il m'apparaît évident que le
père de sa fille sait parfaitement ce qu'il
fait non dans une tactique politicienne
ou égotiste mais pour mettre sa fille à
l'épreuve dans ses responsabilités...
Rédigé par : calamity jane. | 03 août 2011 à 00:33
La présomption de "naïveté" attribuée
aux responsables de Norvège a été émise
par une correspondante lors de l'émission
C dans l'air, le lendemain des faits.
S'il était avéré que l'explosion dans
le centre ville d'Oslo est le fait du
même bonhomme et qu'il s'agissait de
distraire les (?) disons forces de police,
comment peut-on encore disserter sur une
possible "naïveté" ?
Il faut regarder les (choses) événements
en face et ne pas distraire de la réalité
les conséquences.
Je n'ai entendu personne, mis à part quelques personnalités ayant des liens étroits avec le peuple de Norvège, présenter
des arguments pouvant humainement rassurer
des esprits jeunes et échauffés -de jeunesse- leur permettant de mesurer l'absurde de ce fait.
J'en suis marrie.
Rédigé par : calamity jane. | 03 août 2011 à 00:23
Billet faiblissime, du pur verbiage spéculatif par-dessus des manoeuvres verbales éculées parce que tant prévisibles : pas de catégorisations recevables universellement, rien que des esbroufes rhétoriques... Le complexe d'Electre de "MLP" relativement à "papa" : pertinence nullissime si ce n'est cette abjecte compulsion paternophobe d'une pitoyable casticule dont un exemplaire héroïque est Jean-Claude K. lequel accepta de se coucher en tant qu'agent honteux de la magistrature parce qu'un exemplaire père français ancien soldat de services spéciaux avait été obligé de dépayser provisoirement sa fille aux Philippines pour simplement se faire respecter ... puis quand lequel larmoyant K. perdit un enfant, il tenta de faire pleurer publiquement à l'occasion de son imbécile démission de la fonction de JAF : ce champion de l'idiotie fit ainsi par là même l'aveu que sa pratique JAFfesque ordinaire consistait à TUER AU CIVIL et que cette conscience du fait du deuil réel de son enfant risquait de le rendre visiblement malade... clause de conscience du BOURREAU... !
Rédigé par : Henri Gibaud navré de ne plus pouvoir pardonner... | 03 août 2011 à 00:06
Cogner sur Borgia pour sauver Lucrèce ?...
Rédigé par : Savonarole | 02 août 2011 à 23:06
Il est vrai qu'affirmer que le gouvernement norvégien ainsi que la société norvégienne ont été ou sont naïves, face à l'islamisme, est d'une grande fausseté.
Je suis par ailleurs entièrement d'accord avec Jean-Marie Le Pen sur l'emploi du mot "accident", il s'agit de toute évidence d'un accident.
Il s'agit de l'action d'un être psychologiquement déstabilisé qui tient des propos totalement incohérents, qui revendique son action, qui la justifie, qui la légitime, ladite action ayant été préparée depuis neuf ans.
Cette tuerie est donc un acte totalement assumé par Anders Behring Breivik.
C'est un acte isolé d'un fou, son propre avocat parlant même de démence !
Les propos de l'ancien président du Front National ont pu choquer, j'en conviens, mais il faut tout de même rappeler que cet homme n'en est pas à son premier dérapage verbal.
Toute sa carrière politique est entachée de dérapages ayant fortement marqué la France et les Français.
Souvenez-vous du "point de détail de l'histoire de la Shoah" propos qu'il a tenus à La Grande Motte (Hérault) en 1987, et qui ont été réitérés dix ans plus tard en Allemagne avec, à sa gauche, Franz Schonhüber, un ancien membre de la Hitlerjügend (jeunesse hitlérienne) engagé par la suite dans les "Waffen SS".
Autre propos tout aussi consternant qu'il a tenu, je le cite "oui, je crois à l'inégalité des races".
Sa verve parolière démontre son racisme, tant et si bien que cette affirmation est d'une totale incohérence, tant sur le plan anthropologique que scientifique.
Il s'agit d'une falsification de la science !
Jean-Yves Camus, politologue, spécialiste de l'extrême droite, a affirmé un jour dans une émission entièrement consacrée à l'extrême droite, que ses dérapages verbaux étaient par Jean-Marie Le Pen complètement assumés, expliquant même que ces dérapages se produisaient généralement en période de rentrée politique, c'est-à-dire en début septembre.
Je pense que pour cette affaire qui agite actuellement la classe politique, il faut banaliser ces propos car après tout, nous savons de qui ils viennent.
Eu égard au carnage qui a endeuillé la Norvège, pays que j'affectionne particulièrement, comme tous les pays scandinaves d'ailleurs, et ce, depuis plusieurs années pour de multiples raisons, je voudrais rappeler que dans les pays nordiques, l'extrême droite est assez forte dans le paysage politique.
Les mouvements néo-nazis sont assez agités, je me souviens de Christiane Taubira s'offusquant un jour de ce qui se passe au Danemark où une radio ouvertement xénophobe et violemment raciste fonctionne quotidiennement !
Ces pays me fascinent eu égard à leur stabilité sociale, malgré la tragédie d'Oslo, leur stabilité politique, leur prospérité économique, leur patriotisme, leur attachement à leurs us et coutumes sensiblement entretenu.
Un fait m'a particulièrement touché, c'est la minute de silence observée en Suède, magnifique exemple de solidarité !
Rédigé par : Cyril | 02 août 2011 à 21:29
La gauche assigne et este contre le peuple.
Pauvre Martine
La droite dure assassine et se débarrasse du père. "Tu quoque, mea filia".
Pauvre Marine
La gauche "désir" allume et se jeunise
Pauvre Ségolène
Pauvres femmes, pauvres misères
creusent l'écart, minent l'espoir.
Cher Monsieur Bilger le goût amer
en vous lisant.
Rédigé par : une fan | 02 août 2011 à 20:44
Quand on voit qu'une des premières mesures prises en Norvège... a été de retirer certains jeux vidéos de la vente, ceux-ci ayant été utilisés par le tueur, on pourrait se dire que les commentaires ("c'est du brutal" comme auraient dit les tontons flingueurs (un film à interdire vu le titre)) de JMLP ne sont pas si ineptes que ça.
On peut même se dire que bientôt on aura un GTA5, avec le synopsis suivant :
600 jeunes crétins de gauche sont sur une île, tu es un vilain extrémiste de droite, t'as deux heures pour en dégommer le plus.
Rédigé par : pinpon | 02 août 2011 à 18:29
C'est marrant, cette propension à vouloir lui faire renier son père...
Rédigé par : Franck Boizard | 02 août 2011 à 17:29
"Marine, il faut exclure papa !"
Impensable.
Ce serait suicidaire pour Marine: comment peut-on voter pour une fille qui exclurait un père à qui elle doit tout, et en plus du parti qu'il a fondé. Humainement, ce serait une trahison, une tache, la perte du peu de chose que même les opposants reconnaissent chez les Le Pen: l'humanité d'une famille, l'oeil du père qui brille quand la fille s'affirme.
En plus, même si le timing et les termes de la phrase de JMLP sont totalement irrespectueux, le fond est plus justifiable que dans le "détail". On peut s'interroger sur le fait que la Norvège n'arme pas ses policiers, et y voir une certaine naïveté.
Il a tort, et les statistiques de crimes le prouvent, mais on ne peut pas dire que cet événement ne finira pas, à terme, par relancer le débat en Norvège.
En conclusion, comme toute provoc, le mieux est de ne pas y réagir, et MLP le sait très bien. Mieux, en se taisant sur ce débat encore trop chaud pour être serein, elle renvoie la balle à la gauche et peut l'accuser d'instrumentaliser l'événement.
D'ailleurs, la gauche avec Le Pen père, c'est un vieux couple qui marche !
Rédigé par : Alex paulista | 02 août 2011 à 17:23
"Il n'est plus l'homme de l'action mais celui de la réaction."
PB
Ce n'est plus le leader de la meute, c'est le dealer d'adrénaline des ramollis de celle-là. La voiture balai du FN, le diablotin gothique dont l'âge va donner crescendo aux propos l'aspect du plastoc dans le decrescendo de leur écho.
Délire à élire, il y a pas qu'une lettre, il a toutes les consciences éveillées, et cela fait quand même une belle épaisseur.
Lui se sera bien marré dans le premier, ne désirant même pas vraiment le second.
Avec des amis comme cela, la pauvre Marine à voile et à faire peur n'a vraiment pas besoin d'ennemi.
Par contre, Philippe, à lui donner des conseils avisés, parce qu'avisés, vous n'avez pas fini de vous en faire des ennemis...
Mais chacun est libre de tenter ses propres provocations, petites ou grandes.
Après tout, on n'a qu'une vie, autant s'y amuser un peu.
http://www.youtube.com/watch?v=gBLeVcP_JQg
AO
Rédigé par : oursivi | 02 août 2011 à 14:33
Je note que cela fait deux fois que vous faites allusion aux candidatures dissidentes de l'UMP aux sénatoriales. Y aurait-il un ami malmené dans cette préoccupation ? A moins qu'il ne s'agisse d'une détestation honteusement favorisée ?
Ce qui choque chez JMLP, c'est son manque de coeur évident. Il ne semble pas percevoir la nature des drames et n'y comprend que des concepts, des signes historiques dépourvus des émotions humaines. Oui, incontestablement, la tuerie norvégienne est un accident, un épiphénomène au regard de l'histoire mais c'est faire peu de cas, dans l'immédiat, de l'horreur vécue, de la jeunesse des victimes, du désespoir des familles. Cet homme est sec.
Son analyse est de surcroît fausse. En étant cynique comme il se plait à l'être, l'acte de ce barbare n'a aucun sens : combattre l'islamisation en massacrant des jeunes gens de sa propre race est politiquement imbécile. La Norvège est désormais durablement derrière ses enfants morts et personne n'osera plus jamais dire dans ce pays que ces adolescents défendaient des idéaux indignes. Au regard de ses propres motivations, ce crime est parfaitement contre-productif.
Par delà les stratégies éventuelles de JMLP que vous évoquez avec justesse, il y aussi, plus simplement, la rage de voir sa fille réussir là où il aurait échoué. Jalousie aigre d'un vieillard qui se concevait comme un homme providentiel et qui découvre avec amertume qu'il est très vite et mieux remplacé. Tu quoque filia !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 02 août 2011 à 12:58
Mais qu'a-t-il donc dit de si grave ???
Rédigé par : thomas | 02 août 2011 à 12:54
Monsieur l'Avocat général Bilger,
Jean-Marie Le Pen, alias Jimé pour certains sympathisants du FN, a été vu lors de la dernière cérémonie organisée aux Invalides en forme d'hommage aux 7 militaires récemment tombés en Afghanistan.
Jimé n'est donc pas une personne ordinaire, sans valeur, sans intérêt. C'est un type important.
En attaquant Jimé, vous faites la guerre à un homme pourtant présentable selon les critères de la République, qui a parfaitement légalisé son parti politique.
Jimé doit toujours parler, donc empêcher les gens de tourner en rond. C'est ce que beaucoup de personnes attendent de lui, sachant qu'aux yeux de nombreux Français il est dans une certaine mesure le patriarche de nos politiciens.
En effet, pour pas mal de Français, la présence de Jimé sur l'échiquier politique est importante, car elle met de la pression sur tous les autres politiciens, lesquels ont tendance à s'endormir.
Monsieur l'Avocat général Bilger,
Comment osez-vous égratigner Jean-Marie Le Pen, alias Jimé pour certains sympathisants, alors qu'un document de France Télévisions, dans le cadre de l'émission "Pièces à conviction", a montré son rôle dans la réalisation de certaines missions à l'étranger.
Vous savez très bien que la journaliste Elise Lucet et son ancienne équipe de l'émission "Pièces à conviction" ont montré que le fameux DPS (Département Protection Sécurité), organe du FN, a été associé à des missions à l'étranger, en particulier en Afrique centrale.
Or qui dit DPS, dit Jimé, puisque Jimé incarne le FN, parti dont relève le DPS.
Vous êtes libre de ne pas aimer Jimé. Mais si vous vous livrez à une attaque contre Jimé, vous ne pouvez pas passer sous silence le fait que Jimé rend aussi des services.
Surtout, n'oubliez jamais que Jean-Marie Le Pen, alias Jimé pour certains sympathisants, est un républicain, puisqu'il longtemps dirigé un parti politique reconnu par la République, ce qui a pu légalement justifier que ce dernier participe à la compétition politique organisée en France.
Rédigé par : LABOCA | 02 août 2011 à 12:53
L’angélisme et son corollaire le laxisme au sein de toute société ne constituent-ils pas un terreau propice au développement des pires violences, dont les plus faibles vont faire les frais, ainsi qu’on le voit bien dans certaines zones de non droit en France ? Une quasi évidence dans ce monde où rôdent des criminels et des déments en quête de mauvais coups. Triste réalité que la Norvège, par crainte de perdre sa réputation flatteuse et son rang parmi les nations les plus respectueuses des droits de l'homme, aurait fini par perdre de vue, sinon par occulter (par ignorance ou calcul politique...). Oslo n’est-elle pas la capitale de la paix ? Un honneur qui se mérite mais pas à n’importe quel prix (Nobel y compris !). Or, comment préserver et sauvegarder la paix avec des soldats et des policiers à mains nues, de belles paroles ou de brillants discours ? N’est-ce pas pratiquer la politique de l’autruche contre des violents sanguinaires ? Et le rôle des gouvernants n’est-il pas en premier lieu d’anticiper et/ou de neutraliser cette violence insidieuse par tous les moyens ?
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Ceci étant rappelé, il serait vain d’exclure JMLP du Front National, parti qu’il a fondé, lequel parti demeure solidement arrimé à l'extrême droite. D’autant que le seul tort du patriarche frontiste (cette fois-ci) est d'avoir émis une opinion brute, sans langue de bois, et en maniant la provocation comme s’il plaidait dans une cour d’assises, ce qui ne signifie en rien qu'il exonère l'assassin de sa responsabilité. Pour s'en convaincre, il suffit de relire l'intégralité de ses propos et du communiqué publié par lui le lendemain sur le sujet. Quant le faire taire ou à lui apprendre à édulcorer ses propos, c’est mission impossible, ce que MLP (beaucoup plus fine politique que lui) a sans doute compris depuis fort longtemps.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 02 août 2011 à 12:43
Honnêtement, Marine Le Pen n'est pas responsable de chaque pet de son père.
Essayer d’enfoncer la fille, qui apparemment dérange, en chargeant la barque á travers le père, je ne suis pas sûr que les électeurs potentiels du FN (pas les adhérents) apprécient la manœuvre.
Cela ressemble de loin á « l'humoriste » qui traite les électeurs du FN de "gros c..."
Succès garanti POUR le FN.
Papa a tout compris et depuis longtemps.
Qu'importe le sujet, les gens veulent de l'interdit.
Rédigé par : Jean-paul Ledun | 02 août 2011 à 12:06
Le FN a toujours gardé deux fers au feu. Un discours simpliste et rugueux à vernis démocratique pour attirer les électeurs hésitants, et de temps à autre une saillie antisémite, anti-immigrés, anti moderne, anti tout et n'importe quoi pour rassurer les militants, le coeur de l'électorat (OAS, crânes rasés, cathos ultra et autres variations autour du "c'était mieux avant, tuez-les tous"). Nous avons droit,cette fois, à un partage des rôles qui n'a pour seule originalité que d'être familial : la peste souriante avec la fille, la répugnante avec le père.
Rédigé par : Serge | 02 août 2011 à 11:46
Monsieur l’avocat général,
vous semblez conclure que l’exclusion de papa ferait du FN un parti républicain respectable, comme si les saillies de Jean-Marie étaient les seules à faire tache au milieu du si joli tableau.
Au fil des lectures de vos billets successifs, le voile qui couvrait votre inclination s’est peu à peu déchiré.
La négation du pacte républicain, la préférence nationale, le repli de notre pays sur lui-même, qui sont au cœur du programme du FN, ne semblent pas provoquer en vous la moindre répulsion, le plus petit rejet. Pas plus que la stigmatisation de l’Islam en responsable de toutes les vicissitudes de la société occidentale.
Je n’ai jamais imaginé que sous l’avocat général Bilger pût se dissimuler un gauchiste repenti, ni même une « âme tiède ».
Mais, si vous me permettez cette trivialité passagère, là, je suis sur le cul.
Rédigé par : Christian C | 02 août 2011 à 11:27
Président d'honneur au FN. Il s'agit d'une impossibilité tant les idées du FN sont le déshonneur de la France.
Rédigé par : Patrick Handicap expatrié | 02 août 2011 à 11:22
Bonjour Philippe Bilger,
« Marine, il faut exclure papa ! »
On a bien vu le comportement du « patriarche » dès qu’un courant de pensée au sein de son parti ne correspondait pas à ses idées. Aussitôt il jouait les outragés, traitant de félons tous ceux qui avait l’outrecuidance de déroger, ne serait-ce que d'un fil, à la ligne qu’il avait lui-même tracée.
Mais là la situation n’est plus la même. Il n’est plus « le Chef », il n’est plus que président honoraire » et donc son rôle n’est plus de haranguer les foules, mais uniquement de procéder à quelques inaugurations qui figureront dans la rubrique des faits divers en dernière page des journaux.
C’est dur quand on a été le leader « charismatique » d’un parti pendant plus de 40 ans, de retourner dans l’ombre.
Mais il ne faudrait pas non plus rentrer dans son jeu. Je trouve qu’on accorde beaucoup trop d’importance à ses délires. Il a passé la main, maintenant il faut s’intéresser à ce que dit sa fille. « Le roi est mort, vive la reine » dirait-on dans un régime monarchique dont le FN semble avoir adopté les coutumes.
Une fille qui se trouve dans une situation cornélienne, partagée entre l’amour de son père et le devoir de conduire son parti à la victoire.
Alors, que les partis adverses profitent de ce conflit interne du FN, voire même de ce différend familial, ce n’est certes pas très glorieux, mais ne dit-on pas que seule la victoire est belle ?
Rédigé par : Achille | 02 août 2011 à 09:04