Il n'est point besoin d'être un économiste patenté, un expert certifié, un politique confirmé pour comprendre que le monde est en train de "tourner" erratique.
Les Bourses américaine et européennes sont chroniquement à la baisse et à peine est-on venu à nouveau au secours de la Grèce et les Etats Unis ont-ils validé en toute dernière extrémité un médiocre compromis sur le relèvement du plafond de la dette qu'à son tour l'Italie est gravement touchée et que le président de la République, toujours en vacances, usant du vélo comme du téléphone, craindrait même pour la note de la France...
On sent bien qu'il n'est plus absurde d'utiliser le terme de "krach" qui fait peur et laisse planer sur les sociétés évoluées et capitalistes une menace infinie et qu'on pensait d'un autre âge (Le Monde, nouvelobs.com, Marianne 2). Les mécanismes sont déréglés et les remèdes proposés semblent à tort ou à raison dérisoires. Redresser le gouvernail du bateau à la dérive est devenu apparemment un défi que personne ne peut plus relever. Cette terrible crise, c'est d'abord une crise de confiance à l'égard de ceux qui seraient pourtant les seuls en position d'y faire face, voire de la surmonter. Il y a comme une impuissance qui se manifeste en dépit des réunions, concertations, communications, injonctions, précautions, exhortations et impulsions. Les bonnes volontés tournent à vide et le citoyen éprouve l'impression désagréable que plus personne ne le protège du pire à venir, déjà presque là.
Les conseillers habituels et se croyant clairvoyants ne font plus le poids ou alors sont cantonnés dans leur domaine traditionnel. Alain Minc fait des prévisions que la réalité démentira et Bernard-Henri Lévy profère des élucubrations incantatoires sur la situation libyenne (Le Parisien). D'autres ratiocinent, radotant le même discours et les mêmes poncifs alors que plus rien n'est pareil. Cela n'a plus la moindre importance. On est passé à autre chose qui ressemble à de la fin, à du désastre, à un implacable mécanisme de destruction. La machine est prise de folie, l'argent porté aux nues devient l'instrument délirant de notre perte. Les outils anciens sont à remiser. On attend le sauveur. Mais la modernité et nos démocraties en sont tragiquement dépourvus.
Devant ce bouleversement du capitalisme mondial, je suis étonné - ou alors je n'ai pas assez lu, assez entendu - de constater qu'aucune voix marxiste n'ait tenté de prendre à son compte cette catastrophe pour l'exploiter idéologiquement. Pourtant, on aurait pu supposer que ce système financier qui depuis quelques mois fait des siennes et paraît de moins en moins maîtrisable donnerait l'occasion aux nostalgiques du marxisme, aux admirateurs de la pensée et des prophéties de Karl Marx sur l'effondrement du capitalisme et la future société sans classes de remettre au goût du jour cette philosophie et ce doctrinaire. Celui-ci, dont l'évolution historique aurait contredit les espérances et les analyses, ne serait-il pas en train de renaître en reconnaissant dans cette apocalypse sans remèdes certains, en dépit des optimismes affichés, son pessimisme lucide et sa vérité révolutionnaire ? Lui qu'on a enterré parce qu'il avait eu tort ne serait-il pas en cours de résurrection parce qu'il aurait eu raison ?
Pourtant, qui en parle, qui fait référence à Marx en l'invoquant dans ce maelstrom ? Personne. Il est bien mort à l'évidence. Il orne nos bibliothèques mais plus notre Histoire au quotidien.
Mais qui peut affirmer aujourd'hui qu'il ne se réjouit pas ?
Un économiste marxiste en vie
Frédéric Lordon, maître de recherche au CNRS est un économiste marxiste influencé par l'œuvre du philosophe Spinoza, doté d'un certain talent littéraire qui offre à ses écrits une esthétique admirable et surprenante, que j'apprécie par d'ailleurs quand bien même je n'en partage pas toujours le fond.
Son blog: LA POMPE A PHYNANCE
http://blog.mondediplo.net/2011-08-11-Le-commencement-de-la-fin
http://latelelibre.fr/libre-posts/les-banques-ne-nous-disent-pas-merci/
http://latelelibre.fr/archives/lordon/
erratum: fil du 17 août 2011 à 18:45
lire: pèsent deux mille milliards cinq cent millions de $ (de liquidités bien sûr !)
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 19 août 2011 à 03:46
LA NEF DES FOUS... ET LE VEAU D’OR ! jeudi 18 août 2011
Je lis et je relis ! Stupéfaction , ai-je bien lu ? … Réhabiliter les fossiles d’un scientisme économique failli, les auteurs de théories assassines et caduques, sans nulle part aucun succès de terrain ? RIRE EUX et DE QUOI ? DE LEUR FAILLITE ENTERINEE ?
Le pseudo-libéralisme du 19ème siècle qu'on nous présentait comme salvateur et dont on voit les dégâts actuels, catastrophiques, par la misère universelle qu'il entraîne, est au moins positif en ce qu’il y a création de richesse.
Le communisme n’a même pas su créer des richesses : on faisait la queue devant les magasins, le ventre creux ! L’homme dans ce système passe à la trappe : 100 MILLIONS DE MORTS ! On sait comment ! L’Etat en faillite après s’être refermé en autarcie mentale, politique et économique ! Seule la pirouette chinoise maintient provisoirement son blocus politique dictatorial associé au libéralisme économique : le mot communisme subsiste politiquement, mais totalement vidé de son sens : la théorie économique fondatrice ! C’est de cette supercherie qu’il faut rire jusqu’aux larmes, mais des larmes de désespoir face au génocide humain qu’il a engendré !
Le libéralisme sait créer des richesses. C'EST DANS LEUR REPARTITION QUE SE POSE LE PROBLEME et dans le besoin pour chacun d'être reconnu et considéré. Maurice Allais plaçait l'homme au centre de ses préoccupations, en utilisant cette capacité du libéralisme de créer des richesses, en la situant dans un contexte institutionnel adéquat, en privilégiant l'équité de rémunération du travail ! Les régulateurs inter-économies jouant le rôle de rééquilibrer la rémunération des échanges en préservant les emplois des pays socialement avancés.
La dérèglementation universelle ne profite même pas au consommateur, elle n'améliore pas non plus les sous-salaires des emplois créés par la délocalisation dans les pays pauvres. La manne profite exclusivement aux multinationales qui placent leurs pions sur l'échiquier politique ! En clair, elle profite au désir d'hégémonie des USA, elle n'enrichit que les plus riches. Ces investisseurs sans épiderme se comportent en vrais prédateurs : l’humain est quantité négligeable. On se souvient des expériences pratiquées en Inde par UNION CARBIDE à BOPAL ! …
Les « jeux sur la finance » remplacent peu à peu la rémunération du travail dans l’activité de l‘entreprise. Dans les holding, des traders encocaïnés vont jusqu’à jouer sur des valeurs virtuelles. LA BOURSE S’ENCANAILLE A SPECULER EN PLUS SUR LES DENREES ALIMENTAIRES DE BASE, créant famines et soulèvements, misère humaine à l’échelon de la planète : le meilleur des mondes possibles !
La fatalité, c’est de TOUJOURS devoir trouver la turpitude des hommes dans le contournement des règles qu’ils se sont fixées et d’accuser ces règles . Ce n’est sans doute pas encore la fin du monde, mais en tout cas l’amorce de la fin d’un monde : géographiquement ! De là à ressortir des momies de leur aqua-vivarium …! Lenine doit se retourner de rire dans son formol, le rimmel dégoulinant sur son crâne vidé et livide !
L’Histoire est une tragicomédie cyclique dont le moteur est la vanité (dixit Qohelet) …or et pouvoir !
…Out, out, brief candle !
Life’s but a walking shadow, a poor player,
That struts and frets his hour upon the stage,
And then is heard no more ; it is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury,
Signifting nothing. (MACBETH, act 5, sc V)
"L'instinct pousse l'homme à la recherche du bonheur. Mais il s'obstine à ne pas se laisser guider par la sagesse : il tâtonne, s'égare, trébuche et tombe dans la folie."
(Sébastien Brant, (1457-1521), "La nef des fous")
Rédigé par : jean-jacques schlaudecker | 18 août 2011 à 13:49
@Mary Preud'homme
Il y a un débat , à l'occasion des JMF, sur le NouvelObs, concernant Dieu et les athées dans lequel le post d'un compatriote HUYNH TRAN reflète bien ma pensée et pourrait servir de réponse à votre intervention.
Rédigé par : nguyen tuan | 18 août 2011 à 08:48
La crise durera, la dette s'amplifiera, les inégalités augmenteront-elles jusqu'à la guerre civile ?
Ce n'est pas la volonté de gesticulation politique franco-allemande de taxer les flux financiers qui techniquement m'apparaît utopique, voire impossible, quand les Hedge Funds fonctionnent en millisecondes, pèsent deux milliards cinq cent millions de $, sont possédés pour 75% d'entre eux d'anglo-saxons (20% par les banques, 28% Family Office et plus de 50% par les zinzins qui se réunissent annuellement au palais des Congrès au mois de mars). Ils sont tous sont immatriculés aux îles Caïmans, le paradis fiscal des multinationales !!!
Les Hedge Funds se frottent les mains depuis que les Etats ont injecté quelques milliards de liquidités en 2009 car depuis ils en ont récupéré 350 milliards de $ !!!
Si les Hedge Funds (Family Office) sont apparus avec l'ancien journaliste de Fortune Winslow-Jones ils ne sont découverts par le public que bien plus tard surtout à l'occasion de la dévaluation de la £ivre sterling.
La connivence de l'élite des journalistes, patrons de rédaction et de chaînes audiovisuelles offrent par une paresse volontaire sa soumission aux impératifs politiques de l'instant par rapport au travail d'enquête et d'analyse qui devrait primer.
Les journalistes français s'identifient au pouvoir, ils ne considèrent pas leur rôle premier comme un contre-pouvoir, de même que les magistrats ils se voient comme des intellectuels qui préfèrent influencer leurs lecteurs plutôt que de rapporter des faits.
Les médias publiques et privés sont donc principalement dominés par un petit nombre de conglomérats financiers très proches du pouvoir politique au château dont tous les médias français, à quelques exceptions près sont plus contrôlés et soumis à des pressions politiques, commerciales et économiques que leurs équivalents américains ou européens.
Si: «la politique de la France ne se fait pas à la corbeille» dixit CDG le 28 Octobre 1966; il n'en est plus de même aujourd'hui, l'économie est catastrophique et le simple fait d'une convocation au château la semaine dernière a suffi à faire croire que la Société Générale était en faillite !
Si: « On a pas supprimé la dictature du prolétariat pour celle de l'actionnariat» dixit Lionel Jospin en 2001 ; mais le CAC 40 était à 7400 points et le déficit à 3% du pib.
Il ni a pas de recette miracle, soit de renationaliser les banques, Notre Seigneurie l'avait envisagé mais n'a pas osé devant ses amis, soit de quitter l'euro ce qui posera plus de problèmes qu'il n'en résoudra, soit d'augmenter les taxes, TVA à 20,6%, les impôts et d'imposer la rigueur budgétaire ce que le peuple non responsable n'acceptera pas... Il est grand temps de changer de politique et de regarder avec lucidité notre avenir mais sont-ils prêts à dévaluer l'euro ? En attendant Karl Marx peut se réjouir.
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 17 août 2011 à 18:45
Encore un qui arrive bardé d'intolérance...
Ou quand un négationniste et un sectaire pur jus oublie de balayer devant sa porte, se pare des oripeaux de la vertu et prétend détenir, seul, les clés de la spiritualité, de l'absolu et de l'indéfinissable, cela devient cocasse et pathétique et m'évoque irrésistiblement l'air de la bêtise du grand Jacques Brel. "Salut à toi Dame Bêtise, toi dont le règne est méconnu..."
D'autant qu'il nous parle aussitôt sans crainte d'être incohérent de la "résurrection" vraisemblable de Marx !
Comme quoi une résurrection chasserait l'autre et rétablirait un marxisme pur sans dictature, fanatisme ni goulag...
C'est la lutte finale, l'Internationale sera le genre humain, etc.
Credo quia absurdum Nguyen Tuan !
Rédigé par : Mary Preud'homme @ Nguyen Tuan | 17 août 2011 à 12:01
@Xavier Nebout
Votre définition vous appartient, c'est votre droit. Elle n'est ni universelle ni nécessaire. Elle est partielle, partiale, idéologique. Bref elle est subjective. On ne peut discuter des goûts ni des couleurs. Ce serait peine perdue puisque chacun a raison.
En revanche, on peut contraindre un interlocuteur qui se respecte, du fait que "religion" dont l'étymologie dit "relier" DOIT NECESSAIREMENT, apodictiquement impliquer la dualité, c'est-à-dire deux termes séparés qu'elle est censée relier. C'est l'essence même de la religion, à moins de ne pas savoir ce qu'on dit, de se contredire sans le savoir, de détruire son énoncé comme une fusée qui explose en vol, sans s'en rendre compte. SI vous ne pouvez pas concevoir l'absence de dualité, il vous faudrait vous informer mais pas rejeter d'un revers de la main les arguments qui relativisent votre "science... subjective". Les religions sont connues, l'expérience est attestée par l'Histoire pour leur fanatisme, leur intolérance. Attention ! Nous sommes en pays laïc !
Rédigé par : nguyen tuan | 16 août 2011 à 21:57
@ nguyen tuan
Une religion est une relation entre soi et l'indéfinissable; cette relation ne peut exister que si l'indéfinissable porte un nom, et ce nom est le fruit d'une église dont c'est la définition même de donner un nom commun à l'indéfinissable.
Vos savants arguments sont hors sujet.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 16 août 2011 à 17:00
@ oursivi
"Quel rapport avec la soupe ?
Ai-je dit que les traders étaient les seuls parasites de la société ?
Cet argument rhétorique visant à dégonfler une critique par une critique qui ne concerne en rien la thèse de la partie averse est un peu pathétique."
Le rapport c'est que c'est toute notre société qui marche comme ça. Je crois que c'est plus qu'un argument rhétorique malheureusement. Xavier Nebout soulignait que notre société devait prendre acte que nous étions tous des parasites sur le dos des masses travailleuses étrangères. Sur ce point il n'avait pas tort.
Alain disait “Ce sont les passions et non les intérêts qui mènent le monde”, il avait raison aussi, car aujourd'hui les gens radinent sur ce qui est vital et paient cher le superflu.
Comprendre le marché à l'aide d'équations peut être passionnant pour certains, il faut l'admettre.
Mais personne n'a jamais prétendu que c'était l'utilité générale qui menait le monde.
Vous trouvez que celui qui met beaucoup d'astuce à me vendre des sacs d'aspirateurs ne gagne pas assez pour susciter votre colère, moi je trouve qu'il me pourrit la vie et que votre argument "ne gagne pas tellement" implique que votre ire est plus un problème de jalousie que d'utilité. Les traders touchent plus mais sont moins nombreux.
Enfin, posez-vous cette question: si tant d'ingénieurs formés en industrie partent à Londres faire de la finance, est-ce seulement parce qu'ils sont avides et sans scrupules, ou bien parce qu'en France les excellents ingénieurs commencent au même salaire ou presque que les ingénieurs de valeur médiocre, qu'il n'y a plus aucune ambition (ou si peu) ni dans le nucléaire, ni dans les composants optiques (fibres, diodes, optique intégrée) pour les télécoms, ni dans les voitures où la R&D est faible importée du Japon, qu'il n'y a plus de gestion de carrière. Dans les entreprises qui prennent encore des hauts profils (comme Airbus), la dépendance à l'entreprise est telle que les salaires sont écrasés.
Regardez le salaire d'un ingénieur il y a 30 ans et aujourd'hui. Le prix pour l'entreprise est à peu près le même, sauf que les charges ont augmenté de vingt points. Regardez les attributions de postes au CNRS, les évolutions: aujourd'hui, à un âge donné, on est en moyenne à un échelon inférieur qu'il y a 30 ans.
Seul le SMIC se porte bien, mais tout le monde est au SMIC. Celui qui gagne plus de 4000 euros est un riche à spolier de tout ce qui dépasse, selon Hollande. Sauf qu'il devra demander une caution parentale pour louer 40 mètres carrés à Paris, quand Hollande est à l'ISF, lui.
Aux USAs il y a Google, Intel, Microsoft, du génie génétique. Des choses d'avenir et intéressantes, qu'on soit pour ou contre elles existent. Bientôt la France sera comme l'Italie, le numéro un mondial des lunettes de soleil.
Avec le fromage et le tourisme.
Comme la Corse ?
Rédigé par : Alex paulista | 16 août 2011 à 02:17
@ Xavier Nebout
L'inférence que vous posez :
"Pour qu'il y ait religion individuelle, il faudrait qu'il y ait une entité interpellable individuellement, c'est-à-dire un "dieu père Noël, ou "dieu fantôme au-dessus des nuages"
ne me semble pas être une nécessité logique absolue, apodictique.
Elle concerne à la rigueur une théorie dualiste et ne me paraît pas applicable à une théorie non dualiste, à l'ADVAÏTA comme disent les hindouistes.
Rédigé par : nguyen tuan | 15 août 2011 à 19:57
"Et vous croyez que celui qui fait le marketing des sacs d'aspirateurs est utile ?"
AP
Quel rapport avec la soupe ?
Ai-je dit que les traders étaient les seuls parasites de la société ?
Cet argument rhétorique visant à dégonfler une critique par une critique qui ne concerne en rien la thèse de la partie averse est un peu pathétique.
En plus d'être hors opposition tentant de jeter l'attention ailleurs, il saborde sa propre tentative de la maladresse de son choix.
Celui qui fait le marketing des sacs d'aspirateur ne gagne pas ce que peut facilement espérer un trader... sinon à la place de se précipiter chez Nicole le tas, les X et autres Centraliens iraient vendre des riflards ou marketer des sacs (pour mettre le tas).
Sacrée nuance...
AO
Rédigé par : oursivi@AP | 15 août 2011 à 12:10
@ nguyen tuan
Dire être contre les religions "organisées, instituées, officielles et officieuses " signifie implicitement être pour une religion individuelle.
Or, pour qu’il y ait religion individuelle, il faudrait qu’il y ait une entité interpellable individuellement, c'est-à-dire un "dieu père noël" ou "dieu fantôme au dessus des nuages".
Mais pour qu'on puisse appeler cette entité « Dieu », encore a-t-il fallu que le mot existe, ait été créé, transmis, et suffisamment chargé de sens pour donner une charge à l’indéfinissable.
Tout cela est le produit d’un ensemble nommé "église" et donc sans laquelle une religion ne peut exister.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 15 août 2011 à 10:13
@ oursivi
Sur l'utilité:
Et vous croyez que celui qui fait le marketing des sacs d'aspirateurs est utile ? Le design de voitures qui rendent le même service et consomment autant qu'il y a vingt ans ? Et au même prix ?
Mais j'aimerais rebondir sur ce que dit Rascar Capac:
Ce qu'on appelle "comportement rationnel" n'est qu'une construction a posteriori. Les phénomènes boursiers montrent au contraire à quel point le comportement des investisseurs et spéculateurs est erratique et mimétique.
C'est qu'à l'échelon individuel il est rationnel d'être mimétique: tout comme dans une dictature d'opinion il est rationnel de suivre la masse pour ne pas avoir d'ennuis. C'est ce que Tocqueville dénonçait, rien de bien nouveau.
C'est pourquoi je pense qu'il s'agit moins de mathématiques du chaos que de théorie des jeux.
Rédigé par : Alex paulista | 15 août 2011 à 00:14
@ Frank Thomas
Bravo pour la désinvolture manifestée envers les religions organisées, instituées, officielles et officieuses.
J'irai en enfer vous tenir compagnie.
Rédigé par : nguyen tuan | 14 août 2011 à 22:33
Conscience : Rédigé par : conscience | 14 août 2011 à 08:53
Voilà qui fait plaisir à lire en ce dimanche, c'est mille fois plus percutant que les trois heures de Robert Hossein, hier sur France 3.
Rédigé par : Savonarole | 14 août 2011 à 18:00
Attention, Frank Thomas, votre "conscience" exige une conversion au christianisme sous peine le jour venu de vous retrouver en enfer !
Bon, on se demande quand même où ont alors trouvé le repos les amis de votre conscience que vous avez cités plus bas mais...
Rédigé par : attention | 14 août 2011 à 17:47
"Je n'ai pas étudié avec "Beurk", mais plutôt un peu avec Jacques Neveu"
AP
Ahhhh J. Neveu, que voilà un grand bonhomme, bien sûr pas pour son immense carrure peaufinant l'image de "bon géant" que son humanisme et sa simplicité posent immédiatement, aussi aisément perceptibles que son presque double mètre, mais pour la qualité de ses cours, de ses savoirs et des usages qu'il en fait auprès des étudiants.
Un homme qui connaît comme reconnaît les complexités et paradoxes de ses contemporains. Un jour lointain de 87, s'adressant sans forfanterie à une petite poignée d'étudiants, dont étais, autant soucieux de ses cours que de ses vues et expériences, il cita un collègue de l'X où cet homme avait forte influence (alors ministre du second gouvernement Chirac) du fait de son rang d'ex major, et nous dit tout à la fois, l'opposition politique - relative - qui les séparait et dans le même temps toute l'estime qu'il vouait aux rigueurs et aux compétences de ce même homme.
Pour illustrer mon sentiment à propos de l'usage des maths dans le domaine boursier, je citerais volontiers le cas d'un spécialiste des systèmes dynamiques avec lequel avais sympathisé il y a quelques années. Il était chercheur au CNRS, plutôt curieux et ouvert, je lui avais recommandé la lecture du "Maître de Ballantrae", il m'avait prodigué d'autres conseils, qui un jour s'est piqué d'aller faire fortune en Bourse. Brillant informaticien en plus de mathématicien, il s'est donc occupé de se connecter au flux des états et d'y quérir l'autorisation d'en devenir acteur, achetant ou vendant selon ce que ses algo d'ODE stochastiques prédisaient en temps réel tentant toujours de se glisser sur une vague montante et de fuir les descendantes ; cela sans dévoiler ses recettes, bien entendu...
Bilan, pour la société... nul.
Il ne produisait rien de concret, et dans l'abstrait où sa cervelle avait été reconnue d'une valeur suffisante pour que la société en aie assez estime et en paye correctement les productions, plus rien de mis au pot commun... un parasitisme parfait.
Cela résume mon opinion à ce sujet. Maintenant ne le prenez pas pour vous, je parle de lui, exemple parmi d'autres, heureusement pas trop nombreux à agir de la sorte, même si cela est fait sans méchanceté ni envie de nuire, juste en un égoïsme parfaitement inconscient de lui-même.
AO
Rédigé par : oursivi@Alex paulista | 14 août 2011 à 14:29
Sursum corda !
Rédigé par : Mary Preud'homme @ Conscience | 14 août 2011 à 10:51
Frank THOMAS
Voilà bien longtemps que je vous vois pérorer du haut d’une culture aussi bornée que prétentieuse. Seules, les idées valent de débattre, et je n’en vois toujours qu’une dans tous vos propos et qui ne vous quitte pas : l’athéisme et la haine de l’Eglise.
Alors, vous qui vous targuez d’avoir lu les plus grands textes religieux et la vie des saints, puissiez-vous un instant envisager qu’un Bossuet ou un Saint Denis l’aréopagite n’étaient pas assez idiots pour croire en un Dieu auquel vous ne croyez pas.
On peut certes admettre qu’un ignorant auquel on a raconté Dieu comme un père Noël ou un fantôme régnant sur les nuages se dise athée, mais vous, comment n’avez-vous pas vu que Dieu n’est qu’un mot pour désigner l’indéfinissable auquel on attache les mystères de l’amour, de la création et du destin ? Comme disait un esprit aussi simple que l’abbé Pierre, « Dieu, personne ne sait ce que c’est » , et pourtant, il portait toujours le deuil du Christ avec sa soutane, et se disait las de vivre tant il y a mieux à faire.
L’athée, c’est celui qui nie l’indéfinissable au nom de quelques définitions - un idiot prétentieux.
Quant à L’Eglise, mais c’est tout simplement ceux qui répondent à l’appel commun de Dieu dans un vocabulaire commun, et cela depuis que Vac a créé un monde qui ne peut être expliqué qu’avec des mots. Alors, après, il y a la hiérarchie ecclésiastique, mais n’en regardez donc que l’habit.
Alors, mon pauvre monsieur, allez vous asseoir dans une église, et écoutez le silence. « Osculta » est le maître mot des Bénédictins. Peut être comprendrez-vous, et en attendant, soyez plus prudent dans votre athéisme de peur de vous en repentir un jour - fût-ce le dernier.
Cette fois-ci, je serai anonyme pour vous laisser un peu plus seul face à vous-même.
Rédigé par : conscience | 14 août 2011 à 08:53
@ aurélien vitrac
« Si le système marxiste a mal tourné, ses idées fondatrices sont un idéal. Un idéal humaniste, mais que - paradoxe quand tu nous tiens - les hommes trop avides et cupides ne pouvaient que pervertir. Mais ce sont des idées qui ne méprisent personne, qui n'oublient personne, des idées humaines. »
Je ne résiste pas au plaisir de vous faire un petit cadeau :
« Nous considérons la tendance de l’industrie moderne à faire coopérer les enfants et les adolescents des deux sexes dans le grand mouvement de la production sociale comme un progrès, et une tendance légitime et raisonnable, quoique le règne du capital en fait [sic] une abomination. Dans une société rationnelle, n’importe quel enfant, dès l’âge de neuf ans, doit être un travailleur productif, de même qu’un adulte en possession de tous ses moyens ne peut s’exempter de cette loi de la nature. Si l’on veut manger, il faut travailler, et non seulement avec son cerveau, mais aussi avec ses mains. »
Karl Marx, Œuvres, Tome 1, Pléiade, p. 1466
Rédigé par : Libérus | 13 août 2011 à 23:57
@ Frank Thomas
Votre amalgame interprétatif de "Tous les piètres musiciens ne suffisent pas à démontrer la non-existence de Mozart" (dont je ne sais dire à la relecture s'il est intentionnel ou pas, d'où ce complément) met indûment sous le terme "piètre musicien" à la fois l'homme de foi et l'artiste. Il n'en est rien bien sûr, le seul Artiste ci-dessus signifié l'étant par l'allégorie du divin Mozart.
...c'est qu'elle est une spiritualité incarnée en un pouvoir. FT
Cet Artiste - spiritualité incarnée - démontre à chaque page d'évangile jusqu'à un certain vendredi sur une hauteur de Jérusalem de quelle sorte de pouvoir il ne se prévaut pas. Que vous soyez indifférent à sa partition est votre pleine liberté. Que des fausses notes de piètres interprètes vous heurtent ne peut que s’entendre. Que vous amalgamiez les deux et c’est vous qui jouez faux.
Rédigé par : MS | 13 août 2011 à 22:28
"Ce n'était qu'une allégorie..." dit MS.
Non, Monsieur.
En littérature l'allégorie est une métaphore, dans les arts plastiques, c'est la représentation d'une idée par un personnage. Votre comparaison n'était, elle, qu'un hors-sujet.
Mais vous bottez en touche et ne répondez rien aux arguments qu'on vous oppose.
C'est dommage pour le plaisir de la dispute.
Rédigé par : Frank THOMAS | 13 août 2011 à 20:21
Alex paulista
Je vous donne raison sur un point : mes commentaires sur ce blog n'ont que peu d'intérêt.
En conséquence, je m'engage à ne plus en déposer.
Rédigé par : Francois F. | 13 août 2011 à 12:32
@ Frank Thomas
Ce qui est "facile et commode", c'est de pratiquer l'amalgame tout à fait abusif entre religion et art.
Il ne m'étonne guère que vous voyiez partout des amalgames.
Ce n'était qu'une allégorie...
Rédigé par : MS | 13 août 2011 à 12:23
MS écrit : "ce dont ils (les hommes de foi) essayent tant bien que mal de témoigner est l'absolu de l'amour. Leur barre est haute et s'abriter derrière leurs inévitables manquements est autant une partie facile qu'une erreur commode. Tous les piètres musiciens du monde ne suffisent pas à démontrer la non-existence de Mozart."
Ce qui est "facile et commode", c'est de pratiquer l'amalgame tout à fait abusif entre religion et art.
Le second émancipe et n'est pas le soutien du pouvoir (sauf pour les écrivains et les musiciens stipendiés et dont les oeuvres sont généralement secondaires), la seconde a toujours été l'alliée privilégiée et le principal soutien de toutes les tyrannies antiques, anciennes et présentes, au nom, en effet, de l'"amour", ce qui, loin de les justifier, ne fait que rendre leurs dérives plus inexcusables.
Je ne fais évidemment pas grief aux "hommes de foi" d'être "moins beaux "que leur message car, et j'en suis d'accord avec vous, on pourrait en dire autant de Montaigne, de Vinci, de Racine, de Rousseau, de Mozart, de Debussy, de Wagner, de Picasso, de Céline, etc.
Mais la question n'est pas là et votre glissement ne suffit pas à le masquer.
Aucun de ceux que je viens de citer n'a prétendu - et encore moins eu les moyens - régler la vie de ses contemporains ni s'ériger en juge de leurs actions, investis, le cas échéant, du pouvoir de vie et de mort sur eux.
Ce qui fait de la religion et de ses soutiens - pères de l'Eglise ou prélats puissants - un phénomène très particulier et absolument irréductible à ceux avec lesquels vous vous efforcez en vain de la confondre, c'est qu'elle est une spiritualité incarnée en un pouvoir.
Pour un François d'Assise, que vous citez à juste titre et qui, sans doute, même aux yeux d'un incroyant est un des plus aimables saints, que d'esprits embrumés et sectaires, que d'obsédés du démon, que de tortionnaires, d'esprits obscurantistes et ennemis du progrès et des lumières, que d'assassins !
Où en voyez-vous chez les artistes ?
Vous finissez en me souhaitant aimablement et chrétiennement, au nom sans doute de "l'absolu de l'amour", que Dieu m'éclaire, puisqu'il prête, paraît-il, aux pauvres.
Vous comprendrez que ne croyant pas qu'il y ait un dieu quelconque, je n'attende pas son secours pour m'éclairer par d'autres truchements.
Je vous conseille d'en faire autant.
Rédigé par : Frank THOMAS | 13 août 2011 à 08:54
@ Francois F.
Vous êtes de mauvaise foi encore.
Je faisais allusion à la loi des grands nombres pour illustrer l'idée que sur un nombre de tirages indépendants les variances s'ajoutent et l'écart-type diminue, pour signaler que si cette indépendance cesse cela peut précipiter, par exemple, la volatilité d'un index de 5% à 25% brutalement, et donc faire flancher les modèles.
Pour l'expliquer avec les mains je prends un exemple basique de deux risques, comme j'aurais pu dire "on met ses oeufs dans deux paniers".
D'abord vous m'opposez le nombre deux dans mon explication, comme si je faisais des statistiques sur deux personnes. C'est à côté de la plaque, puisque je parle de "risques" donc d'une suite de tirages dans le temps. Enfin vous me reprochez que le théorème devrait seulement être utilisé à l'infini pour dire que la moyenne converge vers l'espérance.
Et comment le théorème se démontre pardi ?
En disant que pour tout n (et en particulier 2) l'écart-type de la variable aléatoire constituée par la moyenne de n variables aléatoires de même loi et indépendantes... est divisé par racine(n).
Exactement ce que je dis.
http://www.math-info.univ-paris5.fr/smel/cours/mp/node19.html
Pour fixer les idées avec des dés: si je lance n fois deux dés leur moyenne s'éloignera relativement racine(2) fois moins de la moyenne théorique que si j'en lance un seul (dés non-pipés: la loi de probabilité a un écart-type relatif de racine(5/42) avec deux dés contre racine(5/21) avec un seul). Dans ce cas particulier de tirages indépendants dans le temps on peut utiliser la loi faible des grands nombres pour faire converger un grand nombre de tirages de chaque risque vers sa probabilité (votre vision stricte du théorème), puis dire que le fait d'avoir deux risques divise par racine(2) l'écart-type de la loi de probabilité de la demi-somme (ce qui selon moi relève du même principe et que vous considérez "se vautrer" dans l'erreur).
Encore une fois c'est la même chose, c'est l'addition des variances qui réduit l'écart-type proportionnellement à la racine carrée du nombre d'éléments indépendants.
Pour être rigoureux on peut analyser chaque probabilité de défaut comme une chaîne de Markov, étudier la moyenne des deux qui l'est aussi si les phénomènes sont indépendants, étudier son ergodicité... cela nous emmènerait loin pour pas grand-chose.
Je crois que vous devriez donner un peu d'air à votre manière de voir les maths. Cessez de les voir comme un outil pour rabrouer les autres mais pour lier les choses entre elles.
Si vous voulez que l'on discute sans barber tout le monde, je vous réitère ma proposition. Notre hôte a mon mail, je l'autorise à le transmettre.
@ oursivi
Je n'ai pas étudié avec Nicole E. K., mais plutôt un peu avec Jacques Neveu, puis surtout en physique avec des spécialistes comme André Rougé ou feu Gilbert Grynberg, des personnes humainement remarquables.
Aujourd'hui je fais plus de l'informatique, pour contrôler les risques et faciliter les opérations.
Sur les mentalités du domaine, il y a de tout, comme partout. Au Brésil je ne peux pas me plaindre des traders de mes clients. Mais il est vrai que je participe à l'amélioration de leurs joujoux.
Rédigé par : Alex paulista | 13 août 2011 à 06:13
...comme cet illustre prédicateur et ses collègues n'ont cessé d'en proférer au long des siècles. Amen !
Frank Thomas,
Certes, et on pourrait faire un bêtisier analogue avec des hommes de tous bords.
Il ne vous a sans doute pas échappé, avec Soljenitsyne, que "la ligne de partage entre le bien et le mal ne sépare ni les Etats ni les classes ni les partis, mais qu'elle traverse le cœur humain". Il suit que tout le bien qu'un homme peut faire est plus grand que lui-même, non réductible à sa personne. C'est pourquoi les hommes, tous les hommes, de sciences, de lettres, de foi..., sont moins beaux que l'oeuvre ou le message dont ils sont porteurs.
Que vous en fassiez plus implacablement grief aux hommes de foi montre à tout le moins que vous avez compris ceci : ce dont ils essayent tant bien que mal de témoigner est l'absolu de l'amour. Leur barre est haute et s'abriter derrière leurs inévitables manquements est autant une partie facile qu'une erreur commode. Tous les piètres musiciens du monde ne suffisent pas à démontrer la non-existence de Mozart.
Il se trouve aussi quelques François d'Assise pour nous apprendre que c'est de la conscience aiguë de leur insuffisance et leur impuissance qu'a procédé leur capacité d'ouverture au divin.
Dieu prête aux riches (il n'en trouverait guère selon ses critères) moins qu'aux pauvres. Vous avez ainsi toutes vos chances.
Rédigé par : MS | 12 août 2011 à 22:24
@ Rascar Capac
« On se demande, en effet, comment des entités bureaucratiques soi-disant indépendantes en sont venues à dicter leur loi à des Etats autrefois souverains. »
Elles n’ont jamais rien dicté à qui que ce soit. Elles formulent une opinion, un point c’est tout.
Comme le dit Carol Siriou, de Standard and Poor’s, dans « Le Figaro d’aujourd’hui » :
« Nous considérons que la référence aux notations imposée par la règlementation du système financier donne aux agences un rôle disproportionné, en particulier dans le cadre de l’élaboration des politiques publiques (…) Ces prises de position placent les notations au cœur des prises de décision politiques, un terrain que les agences de notation n’ont jamais, au grand jamais, cherché à occuper. »
Il s’est produit un épisode burlesque quant Jean-Michel Six, également de S&P, est passé sur France Inter il y a quelques jours.
Le journaliste (un tantinet agressif) : « Qui vous finance ? »
JMS. – Les émetteurs.
Le journaliste. – Mais dans le cas de la Grèce, par exemple ?
JMS.- Je vous l’ai dit, c’est l’émetteur, en l’occurrence l’Etat grec.
Le journaliste en est resté sans voix.
Rédigé par : Libérus | 12 août 2011 à 22:10
Rédigé par : Alex paulista | 11 août 2011 à 00:28
Alex, vous savez, il y aura toujours un sournois pour venir ricaner de quelques imprécisions qui traînent toujours dans le sillage d'interventions complexes, qu'il voit surtout comme prétentieuses avant d'être riches.
Les gens sont les gens, pas de quoi effacer la moindre équation.
Cela dit, si j'ai vite saisi la réalité de vos compétences, j'aime moins son champ d'exercice. Je vous l'ai déjà écrit, pour faire des liquidités, nul besoin de passer par ces fatras d'équations différentielles stochastiques, en plus, Nicole E est une personne atroce bien digne de son sujet d'excellence - et mathématiquement, je ne la conteste pas - qui fait de tout ce contexte à mes yeux un égout, un égout savant, un égout lettré souvent, mais un égout quand même.
Anyway, bien à vous.
AO
Rédigé par : oursivi@AP | 12 août 2011 à 16:19
« Les bonnes volontés tournent à vide et le citoyen éprouve l'impression désagréable que plus personne ne le protège du pire à venir, déjà presque là. »
Depuis 1800, nous avons traversé 250 épisodes de défaut souverain extérieur et au moins 68 cas de défaut sur la dette publique intérieure (Reinhart et Rogoff). Nos grands-parents y ont survécu, nos parents aussi, puisque nous, nous sommes là. Nous survivrons à celle-ci qui n’est pas plus terrible que les précédentes. Je vous souhaite longue vie pour en voir beaucoup d’autres.
« Pourtant, qui en parle, qui fait référence à Marx en l'invoquant dans ce maelstrom ? Personne. Il est bien mort à l'évidence. Il orne nos bibliothèques mais plus notre Histoire au quotidien. Mais qui peut affirmer aujourd'hui qu'il ne se réjouit pas ? »
Il est toujours un peu imprudent de faire parler les morts. En ce qui concerne Marx, si on le faisait parler, il pourrait proposer d’établir une dictature du prolétariat. Et sous une dictature du prolétariat, il n’y aurait pas de place pour un homme comme vous, Monsieur Bilger.
Rédigé par : Libérus | 12 août 2011 à 14:35
Alex paulista
Vous êtes prévisible.
J'étais quasi sûr que vous réagiriez ainsi. Vous vautrer dans votre erreur plutôt que de la reconnaître.
Contrairement à votre phrase qui m'a fait sursauter, moi je prétends et je réaffirme que la loi des grands nombres ne nous dit RIEN sur la somme de DEUX risques ! Ce n'est pas son objet !!! Vous continuez à affirmer le contraire avec des justifications qui n'ont que peu à voir avec cette loi. Relisez 100 fois son énoncé et vous le comprendrez un jour...
Et puisque vous vous dites physicien et que vous me reprochez mon manque d'apport d'"idées" (contrairement à vous !), je vous laisse méditer sur cette phrase d'un collègue dont vous connaissez peut-être un peu l'oeuvre compte tenu de votre vaste culture : "Une idée, c'est si rare !" (Albert Einstein)
Rédigé par : Francois F. | 12 août 2011 à 12:17
Dans la rue, les pancartes d'Israël comme celles de l'Espagne, de la Grèce ou de l'Italie ont en commun ces mots : "ni de gauche, ni de droite, c'est le peuple". Sans doute l'échec de tout système finissant par "iste" conduit à l'idée que c'est un problème au-delà de la politique, que c'est déjà devenu un problème humain et qu'il nous faudra inventer un destin collectif à notre espèce sous peine de la voir sombrer.
Rédigé par : nicotine | 12 août 2011 à 11:07
Marx aurait-il prévu que le Sénégal serait en pleine croissance ?
Les chamboulements financiers sur lesquels il ne se trouve pas deux experts pour nous en donner la même explication ne sont que l'aboutissement de la fin de la domination impérialiste de l'Occident - tiens, j'ai parlé d'impérialisme ?.
Mes chers compatriotes, votre train de vie vingt fois supérieur à celui de la majorité des autres pays de la planète parce qu'on a eu un jour des canonnières, c'est fini.
Passer la moitié de sa vie à faire semblant de travailler avec des études inutiles, des congés maladie bidon, et la retraite en camping-car, c'est fini.
Il y en a d'autres qui bossent et qui ne sont pas plus bêtes que nous.
Les pays du nord s'en sortirons plus longtemps tout simplement parce qu'ils ne trichent pas - eux.
Tout le reste n'est que littérature pour amuser le bon peuple.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 12 août 2011 à 01:26
Si le système marxiste a mal tourné, ses idées fondatrices sont un idéal. Un idéal humaniste, mais que - paradoxe quand tu nous tiens - les hommes trop avides et cupides ne pouvaient que pervertir. Mais ce sont des idées qui ne méprisent personne, qui n'oublient personne, des idées humaines. Aujourd'hui le capitalisme aurait peut-être bien besoin d'un peu d'humanisme sous peine de voir s'effondrer dans un fracas qui nous serait fatal les édifices d'un entier système.
Rédigé par : Aurélien Vitrac | 11 août 2011 à 22:51
Devinette: d'où sont extraits les textes ci-dessous?
"Chaque emprunt prouve la faiblesse du gouvernement et son incapacité de comprendre ses propres droits. Tout emprunt, comme l’épée de Damoclès, est suspendu sur la tête des gouvernants, qui, au lieu de lever directement l’argent dont ils ont besoin en établissant des impôts spéciaux, s’en vont, chapeau bas, chez nos banquiers.
Les emprunts étrangers sont comme des sangsues : on ne peut les détacher du corps de l’État, il faut qu’elles tombent d’elles-mêmes, ou bien que le gouvernement réussisse à s’en débarrasser. Mais les gouvernements n’ont aucun désir de secouer ces sangsues ; bien au contraire, ils en accroissent le nombre, se condamnant ainsi à mort par la perte de sang qu’ils s’infligent. A tout prendre, un emprunt étranger est-il autre chose qu’une sangsue ? Un emprunt est une émission de valeurs d’État qui comporte l’obligation de payer les intérêts de la somme empruntée suivant un taux donné. Si l’emprunt est émis à 5 %, au bout de vingt ans l’État aura déboursé, sans aucune nécessité, une somme égale au montant de l’emprunt, et cela pour le simple paiement des intérêts. Au bout de quarante ans, cette somme aura été déboursée deux fois, et trois fois au bout de soixante ans, l’emprunt lui-même demeurant impayé.
D’après ce calcul, il est évident que de tels emprunts, sous le régime actuel des impôts, arrache ses derniers centimes au pauvre contribuable, et cela pour payer les intérêts aux capitalistes étrangers, auxquels l’État emprunte l’argent. L’État ferait bien mieux de recueillir les sommes nécessaires en levant un impôt qui ne le grèverait pas d’intérêt à payer.
En annonçant l’émission d’un emprunt national, le gouvernement ouvre une souscription. Pour que les valeurs émises soient à la portée de tous, elles sont à très bas prix. Les premiers souscripteurs peuvent acheter au-dessous du pair. Le second jour, le prix augmente, pour donner l’impression que tout le monde se les arrache.
Quelques jours plus tard, les coffres du Trésor sont pleins de l’argent souscrit surabondamment. (Pourquoi continue-t-on de prendre l’argent lorsque l’emprunt est couvert et au-delà ?) La souscription est, évidemment, bien supérieure à la somme inscrite pour l’emprunt ; c’est là qu’est tout le succès : le public a toute confiance dans le gouvernement !
Mais, quand la farce est jouée, il ne reste plus que le fait d’une énorme dette à payer. Et, pour en servir les intérêts, il faut que le gouvernement ait recours à un nouvel emprunt qui n’annule pas la dette de l’État mais qui l’augmente, tout au contraire. Lorsqu’il ne lui est plus possible d’emprunter, l’État lève de nouveaux impôts pour arriver à payer les intérêts de ses emprunts. Ces impôts ne sont pas autre chose que des dettes qui couvrent d’autres dettes.
Nous arrivons alors aux conversions d’emprunts, mais ces conversions ne font que diminuer la somme d’intérêts à payer, sans éteindre la dette. De plus, on ne peut les faire qu’avec le consentement des créanciers. Lorsqu’on annonce ces conversions, on laisse le droit aux créanciers de les accepter ou non, et, dans ce dernier cas, ils peuvent retirer leur argent. Si tout le monde retirait son argent, l’État se trouverait pris dans ses propres filets et ne pourrait satisfaire toutes les demandes "
Rédigé par : caton | 11 août 2011 à 18:19
Décidément Mme Preud'homme ne parvient pas à s'en tenir au sujet ni à considérer de façon bienveillante, ne serait-ce qu'un instant, le point de vue de son interlocuteur.
Je glisserai sur les "cessez de"... péremptoires ; il ne manque que le fouet pour compléter la panoplie de Mère Fouettard.
Je n'évoquais les séminaires que j'anime que pour montrer que loin de rejeter les penseurs chrétiens, j'y consacre du temps et de la passion. Pourquoi tenter d'y voir je ne sais quelle forfanterie ?
Mais je vais, moi, m'en tenir au sujet traité par cet "échange" : les âneries, voire les monstruosités articulées par certains penseurs de l'Eglise (dont Saint-Paul, sur les femmes et les esclaves en particulier).
Etant particulièrement proche de la Martinique et de son histoire - au moins partagé-je avec Mme Preud'homme une grande admiration pour Fanon, Césaire et Glissant - je voudrais citer quelques aphorismes de pères éminents de l'Eglise catholique à propos de l'esclavage qui seront ma démonstration qu'il ne suffit pas qu'un texte porte leur signature pour qu'on ait à l'approcher avec humilité et respect.
Je rappelle que c'était le sujet dont nous débattions...
S'appuyant sur les idées d'Aristote pour qui l'esclavage est fondé en droit dans la mesure où "par nature, il y a des gens qui sont libres et d'autres esclaves", la plupart des pères de l'Eglise (Saint Augustin, Saint Thomas, Saint Isidore, Saint Bonaventure, etc.) ont justifié religieusement l'esclavage, menaçant de l'enfer les esclaves qui tenteraient de se libérer.
- Saint Augustin, La Cité de Dieu, XIX, 15 : "verum et poenalis servitus lege ordinatur quae naturalem ordinem conservari jubet, pertubari vetat."
- Isidore de Sienne, Sentences III, 47 :
"Propter peccatum primi hominis divina poena est illata servituti" ".
- Saint Bonaventure, In 2 Sent.dist. 36, art. 1 : "Necessaria est servitus ad coercendos malos".
- Saint Thomas, Somme théologique, suppl, q 52, art. 1 : "Servitus est contra primam intentionem naturae, sed non est contra secundam."
Et ils ont eu des héritiers spirituels :
- Bossuet, Cinquième avertissement aux protestants sur les lettres de Monsieur de Jurieu : "L'esclave n'a ni voix en justice, ni action, ni force qu'autant que son maître le lui permet. De condamner cet état ce serait non seulement condamner le droit des gens, où la servitude est admise : ce serait condamner le Saint-Esprit qui ordonne aux esclaves, par la bouche de Saint-Paul, de demeurer en leur état et n'oblige point les maîtres à les affranchir."
Pères de l'Eglise les plus éminents, orateurs sacrés tous tenaient le même discours des siècles après que Cicéron et Sénèque avaient développé leur théorie de l'égalité naturelle entre tous les hommes.
Voilà tout ce que je voulais dire en affirmant que l'esprit critique doit toujours s'exercer sans se laisser impressionner par la prétendue majesté de la bouche ou de la main qui profère une sottise ou une monstruosité.
Une dernière petite citation pour le plaisir, si j'ose dire. C'est un extrait d'un prêche du père Fauque à un groupe d'esclaves fugitifs - des nègres marrons - :
"Quel malheur pour vous si, après avoir été esclaves des hommes en ce monde, vous deveniez les esclaves du démon pendant toute l'éternité. Ce malheur vous arrivera pourtant inévitablement si vous ne vous rangez pas immédiatement à votre devoir, puisque vous êtes aujourd'hui dans un état de damnation : car, sans parler du tort que vous faites à vos maîtres en les privant de votre travail, vous n'entendez pas la messe les jours saints, vous n'approchez plus des sacrements. Venez donc à moi, mes chers amis !"
Ce père Fauque, de Saint Domingue, comme le père Labat ou le père Rigord, de la Martinique, était un fidèle exégèse des écrits des pères de l'Eglise.
Tout ceci pour redire qu'il est légitime de considérer que la pensée de Saint-Paul sur l'argent citée par "Magnetic 2017" est bel et bien une monstrueuse ânerie, comme cet illustre prédicateur et ses collègues n'ont cessé d'en proférer au long des siècles. Amen !
Rédigé par : Frank THOMAS | 11 août 2011 à 17:29
@hippocrate
A que oui alors ! Je me demande ce que penserait Molière de ce genre d’échanges où l’étalage des connaissances le dispute à la vanité d’un savoir inaccessible au commun des mortels.
Sans doute nous ferait-il un remake du Malade imaginaire...
Rédigé par : Achille | 11 août 2011 à 16:37
Tout à fait d'accord avec Hippocrate. Ce qu'on appelle "comportement rationnel" n'est qu'une construction a posteriori. Les phénomènes boursiers montrent au contraire à quel point le comportement des investisseurs et spéculateurs est erratique et mimétique. Il faut arrêter de croire à la magie des modèles mathématiques et économétriques. Les produits titrisés comme les MBS étaient également basés sur des modèles mathématiques sophistiqués et on prétendait que les éléments qui les composaient étaient non corrélés et il a suffi d'une crise pour faire comprendre qu'ils l'étaient car lorsque la confiance n'est plus au rendez-vous, tout devient corrélé, toutes les boussoles indiquent le nord. Même les mesures du risque sont parfaitement contingentes et dépendent du contexte. Nous sommes dans un univers systémique donc largement imprévisible. ll faut redescendre du ciel des idéalités mathématiques et revenir sur terre.
A propos, Mélenchon a déclaré aujourd'hui : "Les agences de notation, à la niche !". C'est une réaction, il est vrai un peu populiste mais finalement assez saine. On se demande, en effet, comment des entités bureaucratiques soi-disant indépendantes en sont venues à dicter leur loi à des Etats autrefois souverains. L'autre jour, l'une d'entre elle s'est trompée de 2 trillions de dollars dans ses calculs, c'est dire à quel point nous sommes dans une situation ubuesque. Mais il faut ajouter que ce sont nos dirigeants qui nous ont mis dans ce pétrin, notamment en allant financer leur déficit sur le marché obligataire international. Lordon explique très bien que le Japon, bien plus endetté que nous (à concurrence de 200% du PIB) est moins soumis aux diktats des marchés et des agences de notation car les citoyens japonais eux-mêmes sont détenteurs de la dette, via une épargne massive. Pourquoi n'en a-t-on pas fait autant ?
Rédigé par : Rascar Capac | 11 août 2011 à 15:46
@ hippocrate
Tout le monde reconnaît que la modélisation est imparfaite voire mauvaise. On sait même le prouver mathématiquement, et on a des modèles à "sauts" qui rendent un peu mieux compte mais qu'on ne sait pas calibrer.
On en revient au problème comportemental: l'investisseur qui veut s'assurer contre les variations du marché a besoin de produits financiers. Le vendeur de ces produits doit acheter et vendre à chaque milliseconde pour rester couvert. Acheter quand ça monte et vendre quand ça descend, pour couvrir la vente d'une option d'achat, par exemple, est de nature à donner une inertie au marché qui va monter haut, puis réaliser qu'il est trop haut, descendre.
Pour résumer, le problème fondamental est que le comportement le plus rationnel à l'échelle individuelle est instable à l'échelle collective.
C'est un peu comme pour l'écologie et c'est, pour moi, plus un problème de théorie des jeux.
La solution serait de tuer le marché, mais qui en a le pouvoir et le remède ne serait-il pas pire que le mal ? On essaye de le limiter à l'intérieur de l'Europe, c'est la raison d'être de l'euro.
Sur François F., je regrette déjà d'avoir réagi à quelqu'un qui me reprend en confondant nombre de variables aléatoires et nombre de tirages, probabilités, statistiques... Le tout sans rien apporter comme idée bien sûr.
Rédigé par : Alex paulista | 11 août 2011 à 15:26
La disputatio "académique" entre Alex paulista et François F m'a déjà été donnée fréquemment à entendre.
Combat de théories statistiques, qui est devenue "l'art scientifique du mensonge" et surtout l'art de ne pas se fouler à observer les phénomènes et à en chercher de manière mécaniciste les relations de cause à effet, via, lorsque cela est possible, de solides équations intégrodifférentielles, déterministes, même si le prédictibilité en est rendue très difficile par les non linéarités causales et/ ou des boucles de régulation, faute de connaître avec une exactitude et une précision absolues les conditions initiales et aux limites
[qu'il s'agisse du problème à 3 corps, des équations de Navier Stokes ou de la planche de Galton, qui sont de solides systèmes réels déterministes et physiquement simples].
De plus, la tendance actuelle qui consiste à extrapoler des modèles (stochastiques et/ ou intégrodifférentiels) qui "marchent" éventuellement dans une certaine gamme des variables à l'ensemble du phénomène qu'ils prétendent décrire, relève de l'escroquerie (et ce n'est pas propre au domaine économique) et/ou de la paresse intellectuielle (il est assez facile de mathématiser élégamment, beaucoup plus difficile par contre de se livrer à de pénibles travaux de bénédictin que sont les observations détaillées...): statistiquement corrélé ne veut pas dire- et de très loin- causal;considérer les phénomènes économiques comme des gaz parfaits relève de l'imposture; méconnaître les non linéarités propulse dans un monde irréel;ne rechercher les extrema locaux de moindre action pour des lagrangiens on ne peut plus approximatifs... n'en parlons même pas.
Et pour finir, ignorer que "l'économie" est faite par des primates humains (en somme, seule existe la microéconomie, à la limite), soumis aux principes de plaisir et de déplaisir, au désir et à l'illusion, à l'érotisme et à l'égoïsme, revient à oublier que les motivations humaines sont loin de se réduire à des instincts purement matériels et facilement mathématisables... Ne pas s'étonner de certaines révoltes du termite humain.
Rédigé par : hippocrate | 11 août 2011 à 14:00
Difficile de s'affirmer marxiste, tant le marxisme-léninisme a détourné l'oeuvre visionnaire du Grand allemand, en important dans le pays "qu'il ne fallait surtout pas", la Russie, une révolution qui en a fait le "paradis prolétarien" qu'on sait.
Engels a participé de la récupération d'une pensée pour en faire un dogme. Lénine, mais surtout Staline en ont fait la "dictature" soi-disant du prolétariat.
Donc "marxiste" est lourd à porter, à assumer, trop lourd. Reste "marxien".
Mais si on s'affirme "marxien", on vous regarde comme un petit homme vert, pas rouge, vert, comme un "martien".
Donc ceux qui reconnaissent Marx comme le grand penseur qu'il a été, qui se reconnaissent dans ses analyses visionnaires, ceux-là ne s'empressent pas de citer son nom. Et c'est tant mieux pour lui, qu'il repose en paix.
Rédigé par : Myshl Mabelle | 11 août 2011 à 12:33
J'ai acheté des CD expliquant l'analyse marxiste, de même que j'en ai acheté de Kant, Nietzsche et d'autres afin d'aider ma fille à préparer l'épreuve de philo du bac (cela pour préciser que je ne suis pas du tout marxiste, Luc Ferry qui en est l'auteur ne l'est pas davantage). Ayant trouvé ces CD très pédagogiques, j'ai proposé de prêter ceux de Marx à un ami enseignant l'économie à l'université, puisqu'il y avait dedans beaucoup d'analyse économique des crises, cela aurait pu étayer ses préparations de cours (licence). Sa réponse fut édifiante : "Tu comprends, on n'enseigne plus Marx parce qu'il faut que nos étudiants trouvent du travail, donc dans les banques, et il ne faut pas leur donner un mauvais esprit qui risquerait de compromettre leur intégration professionnelle". Si donc on ne l'enseigne plus, il n'y a pas à s'étonner qu'on ne le connaisse plus... Peu importe d'ailleurs, les économistes de droite comme de gauche se sont toujours trompés, car l'économie réelle est loin des modèles théoriques.
Rédigé par : azerty | 11 août 2011 à 09:03
@ Francois F.
J'avais des doutes mais maintenant je suis persuadé que vous êtes de mauvaise foi. Vous pinaillez sur des détails sans rendre justice à l'idée derrière, quand j'essaie d'expliquer les concepts avec un vocabulaire simple.
Eh oui, l'effet commence avec deux variables aléatoires indépendantes, car ce sont les variances qui s'ajoutent donc la moyenne de la somme de deux variables indépendantes identiques aura un écart-type divisé par racine carrée de 2. C'est ce même principe qui fait tendre la loi binomiale ou toute somme d’événements indépendants vers une gaussienne, et qui est la base de la loi faible, qui fait que les diffusions ou marches aléatoires évoluent en racine(t) en physique etc etc.
Ça marche déjà avec 2 hauts risques car c'est une moyenne sur les événements possibles des deux variables indépendantes: si vous jetez deux dés un milliard de fois le concept s'appliquera très bien, et si vous avez deux locataires il y aura une probabilité de défaut à chaque mois. Et je prends 2 pour expliquer le principe qu'avec deux dés on s'éloigne relativement moins du score moyen qu'avec un seul dé. Évidemment que la loi des grands nombres s'appliquera de mieux en mieux si le nombre de variables aléatoires donc de tirages est grand, merci du scoop.
Bon, pour résumer, je vais aller droit au fait: vous commencez à m'agacer avec vos insinuations à côté de la plaque, avec vos remarques de prof de collège qui ne se sent plus parce qu'il a réussi un jour à placer une colle sur un dénombrement de petits trains.
Je suis plutôt diplômé en sciences, pas des derniers entrés ni sortis, et même si je suis plutôt physicien à la base je fais aujourd'hui du calcul stochastique et de la Value at Risk assez souvent (Jorion en est un spécialiste d'ailleurs), donc vous êtes un peu ridicule de vouloir m'apprendre qu'il y a une loi faible et une loi forte. J'ai étudié tout ça, la théorie de Lebesgue, les distributions, les espaces de Sobolev. Peut-être plus que vous.
J’autorise notre hôte à vous transmettre mon email, je vous ferai un coup de bigo depuis São Paulo et si vous voulez on parlera maths entre nous, modèle standard, boson de Higgs, théorie des cordes ou de renormalisation.
Vous pourrez ainsi me googliser et, qui sait, trouver une virgule mal placée dans mon passé.
Rédigé par : Alex paulista | 11 août 2011 à 00:28
"Mais ce n'est pas une raison pour ressortir de leurs bandelettes les pères de l'Eglise - pas plus que Marx et ses sectateurs..." avez-vous écrit.
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Voilà une phrase qui montre sans doute une très grande ouverture d'esprit. Et quelles sont donc ces personnes qui n'auraient pas le droit, selon vous, de "ressortir" de leurs bandelettes les pères de l'Eglise ? Et quelle raison invoquez-vous pour justifier de tels propos ?
Et cessez pour vous justifier de nous parler de vos expériences comme animateur de séminaires sur tel ou tel sujet, ou de mettre en avant vos admirables connaissances sur quelques grands prédicateurs que sans vous nous ne saurions pas apprécier à leur juste valeur.
Rédigé par : Mary Preud'homme @ Frank Thomas | 10 août 2011 à 23:17
Revenir aux raisons de l'invention des expressions "socialisme, "libéralisme" et "capitalisme" et l'on comprend mieux les difficultés à saisir ce qui se passe aujourd'hui. Pour les penseurs sociaux du XIXe, il est assez clair que le socialisme et le libéralisme sont les deux facettes d'une même réalité : le capitalisme (terme lui-même coined après 1867). Ne pas revenir à ces précisions élémentaires supprime l'utilisation critique de plusieurs concepts analytiques et, entre autres, du "marxisme" (en ses variantes comme l'on parle des "platonismes" en les distinguant de l'oeuvre originelle de l'auteur). Il n'y a qu'à relire (sic) les premières pages du "Manifeste" (1857) pour établir quelques comparaisons avec aujourd'hui. Un travail de type intellectuel qui a permis aux auteurs de projeter une fiction devenue réalité. Évidemment, de surcroît, il faut distinguer entre ce que les Américains, depuis une vingtaine d'années, appellent, d'une part, le "capitalisme d'entreprise" et le "capitalisme financier". Que les forces productives permettent à ce dernier de fomenter et réaliser ses désirs dans des pays dont les travailleurs sont limités en connaissances techniques et scientifiques se comprend à la lecture de Marx. Tout comme le nouveau mode "d'accumulation primitive" qui se déploie actuellement aux dépens des pays développés. Marsupi
Rédigé par : Marsuoi | 10 août 2011 à 22:50
Je ne m’étonne pas, cher Philippe, que les forts en marxisme qui nous promettent des rentrées chaud-bouillantes, depuis des lustres, soient extrêmement silencieux.
Le facteur est en retraite. Mélenchon amuse la galerie et il a bien raison.
A part cela, il n’a rien á proposer de crédible alors autant se faire plaisir en houspillant les journaleux.
Que voulez-vous que le NPA et consort proposent comme solution acceptées par tous ?
Je ne crois pas á ce clivage des riches et des pauvres.
Si c’était si simple il a longtemps que ces s… de riches seraient loin et les pauvres « enfin » riches… mais pour combien de temps ?
Le casino doit être fermé. Les banques doivent revenir aux bases de leur métier. Point final.
Bon d’accord, je ne suis pas financier de profession.
Notre société marche sur la tête. Les exemples courent les rues.
MDR de voir les « affamés » de Londres piller de l’électronique pour se nourrir. Il va falloir que je goûte. Le succès est énorme.
Je retourne me planquer dans les montagnes au cas oú...
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 10 août 2011 à 21:03
Mary Preud'homme écrit : "Les censeurs et les sectaires ne seraient-ils pas plutôt du côté de ceux qui dénient le droit à quelqu'un de faire une citation attribuée à un idéologue ou à un religieux dont les idées ou les croyances leur donneraient des boutons"
D'où tirez-vous que je "dénie le droit" de citer des hommes d'Eglise ou des penseurs croyants ?
Efforcez-vous de répondre à ce qu'on dit et non à ce que vous croyez qu'on dit. Vous verrez, le dialogue en sera clarifié.
Et croyez bien que quand Saint-Paul ou tout autre père de l'Eglise dit des choses justes, je les admire sans réserve.
Pour votre information, j'ai animé un séminaire sur les orateurs sacrés du XVIIe il y a 5 ans et bien que tout à fait athée j'ai fait découvrir à tout un public les admirables beautés de Bossuet, Bourdaloue, Massillon, etc.
Il ne se passe pas d'année que, quel que soit mon profond désaccord avec ses certitudes, je ne donne Pascal à lire et à admirer à mes étudiants.
Je commente aussi Voltaire et Diderot, bien sûr.
Bref, je suis aussi éloigné que possible de la caricature que vous vous êtes faite dans votre petit coin.
Il se trouve simplement que je trouve la phrase de Saint-Paul idiote, fanatique et fausse. C'est tout ce que je dis dans mon petit commentaire.
Useriez-vous de l'argument d'autorité pour la faire passer pour une idée juste ?
Montrez-moi sa justesse, à la bonne heure ; mais parlez-moi d'elle, pas de moi.
Certains chantent faux, et c'est absolument incurable. D'autres pensent faux, et je crains que ce ne soit votre cas.
Rédigé par : Frank THOMAS | 10 août 2011 à 20:48
Bonjour,
Capitalisme et communisme sont des termes politiques. L'économie est indépendante de la politique, elle ne peut être que libérale ou planifiée. L'économie ne se mêle que rarement de politique, malheureusement l'inverse est courant. Pour faire simple disons que le communisme, dont l'inventeur n'est pas Marx mais qu'importe, s'assoie sur une économie planifiée. Or, nous assistons à la faillite de l'économie planifiée, c'est ce qui explique la discrétion des planificateurs marxistes. Cordialement. H. Dumas
Rédigé par : Temoignagefiscal | 10 août 2011 à 19:03
Le titre de la "Société Générale" qui perd jusqu'à 20% dans la journée... Ce n'est plus, "la bourse ou la vie", c'est "la bourse et la mort".
N'était-ce jusqu'à Stiglitz qui disait que les marchés les plus mobiles, volatiles (qui nous plument si bien, paradoxalement) et agressifs, pourraient être purement et simplement éradiqués, que l'économie ne s'en porterait que mieux ?
Une économie sans cette bourse-là hors toute rationalité qui semble être le lest qui nous foutra au fond, semble à imposer d'urgence... à moins que par trop aiment l'apnée et l'ivresse des profondeurs.
AO
Rédigé par : oursivi | 10 août 2011 à 18:57
Les censeurs et les sectaires ne seraient-ils pas plutôt du côté de ceux qui dénient le droit à quelqu'un de faire une citation attribuée à un idéologue ou à un religieux dont les idées ou les croyances leur donneraient des boutons ?
Une allergie qui a pour nom intolérance, ne vous en déplaise.
Rédigé par : Mary Preud'homme @ Frank Thomas | 10 août 2011 à 18:00
@ Rascar Capac
Le but d'améliorer la liquidité n'est pas tellement de limiter la volatilité, mais de limiter les arbitrages possibles. On fait moins facilement de bénéfice par transaction, du coup il faut faire plus de transactions et on met en place les automates que vous citiez. De plus, la liquidité permet à la modélisation mathématique d'être plus fidèle.
C'est grâce à cette liquidité que vous pouvez obtenir des taux d'emprunts aussi bas pour acheter par exemple un appartement.
Après, ce que Jorion appelle un "sophisme" relève d'une appréciation subjective: il y a des arguments pour et des arguments contre, la finance est un outil qui est utilisé par les uns pour annuler un risque, et par les autres au contraire pour spéculer. Certainement que les spéculateurs se justifient en disant que leur spéculation annule un risque chez leur contrepartie, et en cela ils n'ont pas tort. Ce que veut dire Jorion c'est que leur activité frénétique provoque le mal qu'ils proposent d'annuler. C'est en ce sens que cela peut paraître un sophisme, mais ce qu'il y a derrière la perversion du système est à mon avis plus philosophique:
chaque acteur se voit comme infinitésimal et son analyse est juste -ce n'est pas un sophisme- à son niveau propre, car il n'a pas conscience à lui seul de déstabiliser le marché. Mais au niveau collectif, la somme de comportements rationnels génère une volatilité parfois dévastatrice.
Sur l'augmentation des coûts des transactions, il faut se méfier des effets pervers: cela peut concentrer grandement les acteurs financiers et faciliter les manipulations de cours. Le remède sera peut-être bien pire que le mal.
Sur le montant global des transactions, cela ne veut rien dire: aujourd'hui en quelques millisecondes les banques A et B s'échangent plusieurs fois la même somme au gré des petits changements monétaires. La somme des montants de toutes les transactions est plus indicatif de l'avancée de l'informatique que significatif en termes financiers.
Sur les CDS nous sommes exactement d'accord: comme je vous l'écrivais, le CDS est simple à comprendre et marche exactement comme une assurance loyers impayés. Si tous les locataires assurés ont des emplois bien différents, le risque qu'ils perdent tous leur boulot en même temps est très faible. S'ils bossent tous dans le même atelier et que la boutique ferme, alors l'assurance risque d'essuyer des pertes bien supérieures aux primes perçues et de faire faillite. C'est un peu ce qui se passe quand une crise est générale: tout le monde perd le job en même temps, du coup l'assurance coule.
C'est mathématiquement parlant une corrélation qui évolue brusquement, comme je vous l'écrivais et comme Jorion le souligne.
Ce qui est intéressant dans tout ça, c'est que la problématique financière est, comme celle de l'écologie, très liée à la théorie des jeux. C'est pour cela que je pense que Marx est dépassé.
Pour conclure, je vous cite une anecdote que m'avait racontée JP Dupuy (expert en philosophie sociale et philosophe girardien). Il se baladait avec sa fille de douze ans dans les rocheuses. À un moment elle laisse tomber par terre son mouchoir en papier et ne le ramasse pas. En bon père de famille, il lui explique:
Lui: mais ma chérie, tu ne peux pas faire ça, c'est sale
Elle: c'est juste un petit kleenex, dans cette immensité, c'est négligeable.
Lui: imagine si tout le monde faisait comme toi, ce sentier serait une poubelle.
Elle: mais papa, tu ne peux pas me rendre responsable de ce que les autres font
Là est le coeur du problème, c'est de la théorie des jeux, et cela ne peut être dépassé que par un appel au symbole, pas par la simple rationalité de chaque acteur infinitésimal.
Rédigé par : Alex paulista | 10 août 2011 à 17:48