La violence du monde, à Londres ou ailleurs, est un fait qu'on ne discute plus.
La Libye, la Syrie, chaque jour, peuplent l'Histoire de leurs morts et rien apparemment ne résiste à cette pente fatale du sang.
La famine, le désastre financier, l'extrême pauvreté contrastant avec l'opulente richesse constituent, dans des registres différents, les implacables leçons et les terribles avertissements d'un univers égaré, à la recherche désespérée d'un sens, d'un semblant de cohérence et d'équité.
L'infiniment grand renvoie à l'infiniment petit. En effet, sans prétendre comparer le champ clos et exigu d'un blog avec l'immense inventivité de notre terre, de ses souffrances et de ses impasses, j'ai souvent été frappé de voir à quel point la violence, qui sourd de partout, se réfugie aussi dans certains commentaires qui semblent se désintéresser du billet pour ne s'attacher qu'à la mise en pièces voluptueuse de son rédacteur.
Cette volonté de faire mal, cet ancrage renouvelé dans l'insulte et la vulgarité blessent moins qu'ils n'obligent à questionner la nature humaine qui paraît se complaire parfois à ces manifestations chargées symboliquement, grâce à des mots emplis de haine, de tuer.
Je n'évoque pas l'attitude de ces commentateurs qui s'avancent masqués et à l'abri de leur anonymat vous fusillent, leur lâcheté étant rassurée par l'impossibilité de leur répondre.
Je pense plutôt à des esprits qui ont besoin d'exprimer une détestation intime, personnelle et viennent éructer sur un blog dont par ailleurs ils dénoncent la nullité, la vacuité en des termes qui me laissent pantois, tant on y sent une férocité jouissive à se vautrer dans l'abject. Non pas du fond mais à l'égard de cet être qui a le culot d'écrire des billets, qu'on exècre mais auquel on désire férocement exprimer son fait. Ce qui est remarquable, en face de telles outrances, c'est qu'une réponse modérée, comme si la première intervention était admissible, loin de calmer entraîne une exacerbation encore plus vive, un déchaînement encore plus incontrôlé. Il y a une violence extrême qui fait du bien parce qu'elle fait du mal.
Je pourrais évidemment ne pas me compliquer la tâche ni me poser des problèmes de conscience. Mais force est d'admettre que dans cet arbitrage nécessaire entre le souci de sauvegarder la part intellectuelle et civilisée de la pensée et l'obsession de rester fidèle à l'esprit de ce blog qui privilégie la liberté d'expression, j'ai trop souvent opté pour la seconde branche de cette alternative. Au grand dam, d'ailleurs, de beaucoup de mes commentateurs qui estiment indigne de devoir coexister avec de telles ignominies. J'avoue - ceci n'est pas à mon avantage - que j'éprouve comme un étrange plaisir presque pervers non pas à me laisser ainsi vilipender mais à jouer le libéral et à publier ce qui m'accable. Pourtant, je crois que je ne changerai pas.
D'autant plus qu'au milieu de cette réflexion à laquelle j'attache quelque intérêt même si elle ne concerne que moi, je me suis senti conforté par une illustre et complexe personnalité, un formidable écrivain, Virginia Woolf, qui, dans une série remarquable sur les "bandes à part" parue dans Libération, a offert l'exemple suivant qui est très éclairant. Dans une lettre de 1936, elle écrit qu'elle a "sans doute répondu avec beaucoup trop de véhémence... et si j'avais pris le temps de la réflexion, j'aurais retenu ma plume. Je suis tout à fait d'accord : l'injure est un compliment".
C'est tellement vrai. Celui qui s'attache à vous au point de vous combler d'une hostilité absolue vous honore d'une certaine manière. J'aimerais en être tellement persuadé que tout réflexe de riposte m'abandonnerait.
Je ne suis pas encore parfait.
Je lis irrégulièrement vos billets. A chaque lecture, je m'en veux de ne ne plus être revenu depuis (trop) longtemps.
Il est inutile que je trouve les mots pour vous exprimer ce que je pense de votre blog car je fais mien l'avis de Rogerfra (12 août 2011) ajoutant cependant que les nombreuses touches d'humour qui parsèment vos textes augmentent encore le plaisir de vous lire... que les commentaires intelligents et pertinents de beaucoup de vos lecteurs complètent.
Alors, continuez. Je tenterai d'être moins distrait et de me faire plaisir plus souvent en revenant fréquemment.
Et, pour le reste, les quelques commentaires stupides et méchants ont au moins une vertu, celle de nous faire croire que nous au moins ne sommes ni l'un ni l'autre. Merci à eux donc.
Rédigé par : Serge Sztencel | 27 août 2011 à 17:04
@ Cher Jean-Dominique
Je ne souhaite pas prolonger une discussion sous ce billet où j'ai exprimé, à tort ou à raison, l'essentiel de ce que je ressens.
Philippe a bien entendu la liberté de publier jusqu'aux propos injurieux à son encontre.
Ma liberté est de dire: désolée, ce jeu de massacres ne m'intéresse pas.
Rédigé par : Véronique | 18 août 2011 à 07:20
Véronique, je ne suis pas d'accord avec vous. Un con publié reste un con et il faut espérer que les lecteurs sont en mesure de départager les commentaires les uns des autres. Pourquoi un propos insultant publié traduirait un manque de considération pour les autres ? Le voisinage n'est pas agréable mais il ne l'est pas moins lorsqu'un commentaire, par ailleurs très urbain, se révèle d'une très remarquable bêtise.
Ce qui est insupportable dans certains propos strictement injurieux, c'est, au final, le hors-sujet confiscatoire. L'excès conduit tout naturellement les autres commentateurs à se consacrer à la réfutation de l'injure. C'est prendre en otage la liberté d'expression des autres. C'est en cela qu'ils doivent être bannis, et non au regard de notre ressentiment personnel d'être assis à côté d'un pétomane.
Pour le reste, faites comme moi, fumez le cigare pour chasser les pestilences et réjouissez-vous en lisant les âneries et les outrances que Philippe estime acceptable de publier. Sans charité chrétienne excessive, il y a là une source intarissable de divertissement.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Véronique | 17 août 2011 à 15:33
Ceux qui anonymement postent des commentaires injurieux sont plus à plaindre qu'à blâmer !
Quelle souffrance doit être la leur pour refuser de venir à la lumière !
Le mépris et la haine, quand ils se déversent souillent celui (ou celle) qui l'exprime car il (ou elle) ne peut qu'aller chercher au fond de son coeur ce qui s'y trouve déjà.
"L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor , car c'est de l'abondance du coeur que la bouche parle - Luc 16:45"
Oui je sais ce sont les paroles de Jésus-Christ, mais elles valent autant sinon mieux que celles de n'importe quel autre intellectuel humaniste.
Le mépris et la haine sont bien trop durs pour être combattus... seule la douceur de l'amour et de la compassion peuvent y parvenir.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 17 août 2011 à 11:12
Jeanne,
sans la liberté de railler il n'est pas d'éloge
que vous avez sans doute saisi dans la
description du lever du jour sur les Alpes.
Rédigé par : calamity jane | 17 août 2011 à 07:47
Savonarole, ce que vous dites sur le pseudonyme est juste et je l'ai déjà défendu dans un autre fil mais... à la condition impérieuse que celui qui se protège légitimement ne se livre pas lui-même à la collecte et diffusion de ragots et perfidies dont il craint les effets pour lui mais dont il accable les autres. Hum...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait@Savonarole | 13 août 2011 à 13:10
@ M. Laboca
"Je crains qu'une définition facile du propos blessant n'aboutisse à imposer une forme de tutelle sur celles et ceux qui seraient tentés de poster des messages sur ce blog."
Ce qui est en cause n'est pas le propos, quelle qu'en soit la forme, la critique, parfois virulente, parfois blessante, le désaccord profond, l'opposition radicale, mais qui tant bien que mal, ou avec talent et conviction, s'attachent à contester le fond d'un billet.
Mais bien l'insulte, l'injure, la calomnie qui, en réalité, ne discutent jamais la position du billet, mais attaquent, mordent et visent l'homme.
Je peux concevoir que faire le partage entre une critique virulente et une injure ne soit pas une chose aisée, et que le risque, comme vous le dites, serait alors de brider la liberté de dire et de s'exprimer.
Et c'est vrai, quel peut être l'intérêt de lire ce blog ou un autre, si c'est pour y retrouver par exemple l'insignifiance, le quelconque, la religion du tiède et du politiquement correct, la complaisance des éditos genre Christophe Barbier dans L'Express ?
En même temps, Philippe Bilger est un magistrat. Qui plus est, il est l'auteur d'un bon nombre d'ouvrages qui portent précisément sur la liberté d'expression.
Aussi, je pense qu'il est parfaitement à même d'opérer la distinction entre ce qui relève de la critique, de l'opposition, de la contestation et de l'injure publique.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 13 août 2011 à 11:03
@ M. Thomas
" ...car il est vrai que la cohabitation de vomissures avec des interventions respectables a de quoi troubler."
Encore une fois ce n'est pas tant la cohabitation qui me pose souci, mais bien le fait que dans l'esprit de Philippe Bilger l'injure, l'insulte, la diffamation sont à égalité avec des commentaires qui font de leur moins mal pour considérer et/ou répliquer au fond de ses billets - les signatures avec des pseudos, ou des prénoms seuls ne me gênent absolument pas.
Publier des injures et des calomnies en prétextant la défense de la liberté d'expression après tout, qu'il en soit ainsi si cela est le choix de PB.
Mais faire comme si ces injures et ces calomnies étaient égales à des commentaires qui discutent, critiquent ou approuvent les billets est à mon sens, de la part de notre hôte, une posture qui entretient, voire encourage le fait que tout est égal à tout.
La calomnie, l'injure, la diffamation sont ainsi tolérées et confondues avec la critique, la discussion, l'échange.
Par ailleurs, pour dire sèchement les choses, ne pas distinguer revient à refuser à ses commentateurs une forme de considération et de respect.
Je le regrette.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 13 août 2011 à 09:26
"Est-il possible de défendre ou de ne pas accabler l'anonymat sur le net en étant soi-même (partiellement) anonyme ?
Je ne suis pas certain qu'un Savonarole par exemple ne dirait pas la même chose à découvert." (Herman)
Herman,
En effet, je suis d'accord avec vous pour une raison que peu évoquent ici.
A l'heure ou un employeur peut aller farfouiller dans Facebook, et autres, afin de se renseigner sur votre "réseau social", vos orientations politiques, votre vie privée, vos orientations sexuelles et j'en passe, l'anonymat est un moyen d'échapper à cet arbitraire.
Nombre de DRH, qui veulent bien reconnaître ces agissements, affirment qu'ils cherchent une "cohérence" entre le salarié et son expression publique ou privée. Expression qui pourrait porter préjudice à l'entreprise.
C'est recevable, on imagine mal un gaillard qui braille, donne des leçons de morale tous azimuts, et qui par ailleurs a un passé judiciaire chargé...
PS : Le Monde avait relaté avec humour la mésaventure d'un jeune contrôleur aérien dont la candidature à un poste fut écartée car l'employeur avait trouvé sur son profil facebook une photo d'une soirée "arrosée" entre amis...
Rédigé par : Savonarole | 13 août 2011 à 07:44
Jean-Dominique Reffait | 12 août 2011 à 17:37
Votre commentaire appelle approbation et réserves.
Vous écrivez :
"Je lis ici que Philippe Bilger devrait être protégé de ces saillies en raison de ses qualités propres d'honnêteté intellectuelle. Tout d'abord, cela ne se vérifie pas tout le temps et Philippe joue parfois avec nos nerfs dans le registre d'une mauvaise foi éclatante et presque rieuse."
J'ajouterai qu'il y a deux Philippe Bilger : d'une part le Philippe Bilger de la télévision, d'autre part le Philippe Bilger du blog. Le premier Philippe Bilger nuance, peut faire évoluer sa réflexion pendant le débat, est capable de se rendre aux arguments puissants de son contradicteur; le second Philippe Bilger paraît radical, péremptoire, partisan, très politisé.
J'avoue être souvent embêté par ce dédoublement de Monsieur l'Avocat général Bilger : charmant et rassembleur, dans le premier cas; partisan, provocateur et trop classé politiquement, dans le second cas.
Vous écrivez également :
"Non, l'insulte ou le propos blessant n'ont qu'un but : clouer le bec. Il s'agit de délégitimer non pas le propos contestable mais l'auteur en tant qu'auteur. Sous certains pseudonymes parfois édifiants, certains usent du ragot, de l'insulte pour faire taire."
Pour fréquenter presque régulièrement ce blog et pour connaître un peu la langue française, je peux affirmer que Monsieur l'Avocat général Bilger est très rarement insulté. En disant cela, je ne dis pas qu'il est légitime de pratiquer l'insulte une fois. En disant ce que j'ai dit, je veux marquer qu'il existe un risque de prendre un propos blessant pour une insulte.
Je ne dis pas que la pratique du propos blessant doit être permise. Je veux seulement dire que l'auteur du propos reçu ou perçu comme blessant peut ne pas considérer ce propos comme blessant. Dès lors, la question est : est-il légitime de présenter comme auteur d'un propos blessant une personne qui a réagi vivement mais de bonne foi à un propos de Monsieur l'Avocat Philippe Bilger?
Je crains qu'une définition facile du propos blessant n'aboutisse à imposer une forme de tutelle sur celles et ceux qui seraient tentés de poster des messages sur ce blog.
Monsieur l'Avocat général a raison de se plaindre de ce que des propos perçus ou reçus par lui comme blessants le visent parfois.
Je me demande s'il n'est pas nécessaire que Monsieur l'Avocat général Philippe Bilger dise clairement les types de propos qu'il n'aurait pas envie de publier.
Je redis que Monsieur l'Avocat général Bilger fait une chose extrêmement utile et démocratiquement bénéfique en tenant ce blog.
Rédigé par : LABOCA | 13 août 2011 à 01:48
"Je ne suis pas encore parfait"
Cela viendra, cela viendra ! Continuez dans l'impertinence, si vous vous taisiez il nous manquerait un souffle, l'oxygène d'un esprit libre.
Rédigé par : jeanbruca | 12 août 2011 à 20:31
Bonsoir M. Bilger,
Je suis heureux que vous réagissiez enfin publiquement pour dénoncer les commentaires haineux dont vous êtes la cible sur votre blog et qui déshonorent leurs auteurs.
La liberté a des limites et celles-ci sont définies par la loi.
L'injure publique est pénalement répréhensible et ne relève nullement de la liberté d'expression, non plus que la calomnie ou la diffamation.
J'ai peut-être tort mais il me semble que publier des commentaires orduriers est une erreur, ils sont généralement supprimés sur les autres blogs, et puisque vous avez choisi de modérer les commentaires, il serait assez logique d'en filtrer quelques-uns.
Tout ne peut être écrit sur un blog et le blogueur qui a cru pouvoir calomnier Martine Aubry vient de l'apprendre à ses dépens.
Enfin vous êtes le maître chez vous et vous êtes libre de publier les propos les plus infâmes, c'est même très courageux.
Alors qui a raison ?
Rédigé par : Ludovic | 12 août 2011 à 19:22
Est-il possible de défendre ou de ne pas accabler l'anonymat sur le net en étant soi-même (partiellement) anonyme? Je ne sais mais je remarque qu'il rend souvent service aux commentateurs en manque d'arguments, préférant au débat vomir l'anonymat qui "devrait être interdit sur le net". Chacun se reconnaîtra...
Je ne suis pas certain qu'un Savonarole par exemple ne dirait pas la même chose à découvert, même chose pour Jeanne et bien d'autres encore... Regardez Achille: sage comme une image!
La vérité est que l'anonymat ne pose problème que lorsque l'insulte prime sur le reste du commentaire. Par contre, effectivement, la fausse adresse mail (je pensais naïvement que l'authenticité de l'adresse était nécessaire à sa validation) mériterait bien une paire de claque ! mais que voulez-vous, il n'y a pas de joues en face...
C'est sans doute une habitude à prendre de déposer son nom et son prénom, parce que moi, c'est curieux mais ça me met un peu mal à l'aise de montrer à tous le monde ce que je pense. Et puis, me vient le souvenir d'un jour où pour répondre aux arguments "anonymat, anonymat" que développait JPLedun... je me décidais à signer par mes nom et prénom, et figurez-vous que trois commentaires plus loin, après avoir repris mon habitude de ne signer à nouveau que par mon seul prénom, devinez ce que me répondit ce cher JPL ? "anonymat, anonymat...!" bien entendu !...
Véridique, hélas...
Rédigé par : herman | 12 août 2011 à 18:46
Monsieur l'Avocat Général,
Vous avez beaucoup de mérite pour encaisser certains propos que je trouve extrêmement déplacés et vous avez l'honnêteté de les publier. On peut échanger, contester, avoir de grandes divergences mais même sur un blog il me semble nécessaire de se respecter. A lire certaines déclarations et certaines polémiques il y a un moment ou l'on préfère rester taisant, ce qui n'empêche pas une lecture attentive et suivie de vos billets.
Avec mes cordiales salutations
Rédigé par : Jabiru | 12 août 2011 à 17:48
Au final, que reste-t-il de la liberté d'expression sans liberté et sans expression ? L'insulteur n'est pas libre, il est tout entier à sa proie attaché. Il n'exprime rien à moins de considérer un rot ou un pet comme le comble de l'audace intellectuelle.
Je lis ici que Philippe Bilger devrait être protégé de ces saillies en raison de ses qualités propres d'honnêteté intellectuelle. Tout d'abord, cela ne se vérifie pas tout le temps et Philippe joue parfois avec nos nerfs dans le registre d'une mauvaise foi éclatante et presque rieuse. Ensuite la mauvaise foi appelle en retour la mauvaise foi, qui n'est pas moins jouissive à pratiquer. Elle n'appelle pas l'insulte ou le propos blessant. L'honnêteté intellectuelle n'est pas la vertu théologale de la pensée qui ne doit pas repousser le recours à la mauvaise foi pour forcer les terrains trop ardus. La mauvaise foi de Racine a produit des chefs d'oeuvre quand le sale bonhomme ne croyait à aucune des vertus qu'il magnifiait. La mauvaise foi de Descartes explose à la deuxième page du Discours de la Méthode quand il se retrouve coincé dans son propre postulat de départ et qu'il faut bien en sortir pour faire un livre. Les exemples pullulent où la pensée s'appuie sur la mauvaise foi pour se développer.
Non, l'insulte ou le propos blessant n'ont qu'un but : clouer le bec. Il s'agit de délégitimer non pas le propos contestable mais l'auteur en tant qu'auteur. Sous certains pseudonymes parfois édifiants, certains usent du ragot, de l'insulte pour faire taire. Et la question que je pose est la suivante : Philippe s'est-il senti un jour contraint de donner des gages, d'amender son propos de précautions pour éviter les amalgames, familiaux par exemple, des corbeaux ? Si la réponse est oui, les corbeaux ont gagné.
Or il est tentant, pour que l'accessoire ne submerge pas l'essentiel, de donner préventivement des gages. De se dire que, sur certains sujets, il vaut mieux atténuer son expression parce que l'on serait suspect a priori. Voilà bien qui tue insidieusement la véritable liberté d'expression de l'intérieur. Ce n'est pas tant l'insulte que son résultat qui serait alors mortifère. Dès lors, la question de la publication ou non de ce genre de propos est accessoire, question de confort et de tenue générale. Parce que Philippe reçoit ces messages intellectuellement stérile mais perfidement destructeurs. Qu'ils soient publiés ou pas ne change pas la façon dont il les reçoit et les conséquences que cette lecture peut éventuellement avoir sur lui. On ne saurait lui en vouloir d'être parfois blessé au point d'en rabattre.
Toutefois, il me paraît utile de bannir de publication ces choses-là. Nous y consacrons trop de temps au détriment des sujets proposés. Cette vampirisation est voulue qui vise à prendre le blog en otage.
La liberté d'expression jusqu'où ? Jusqu'au bout. De la liberté et de l'expression.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 12 août 2011 à 17:37
Philippe Bilger, je réagis à vos remarques sur les insultes dont certaines visent l'homme et non son propos. C'est tout à fait vrai. Certains posts ne sont que délibérément blessants.
Rassurez-vous, les lecteurs ne sont pas idiots et le voient bien. Même s'ils ne réagissent pas, c'est l'insulteur qui passe pour le crétin.
Rédigé par : Basta | 12 août 2011 à 17:17
@calamity jane
Être indirectement raillée par une légende - apparemment partie désormais à la conquête de l'Est - est, somme toute, un hommage et je vous en remercie vivement.
Rédigé par : Jeanne | 12 août 2011 à 16:58
Je pense ne pas être le seul à être curieux du nombre de bassesses reçues en moyenne quotidienne, et plus encore avide de savoir si ce nombre s'est infléchi - ou l'inverse - à l'occasion de ce billet-là, particulièrement.
Le suis tout autant de savoir si avez conservé les perles des perles dans une sorte de cabinet de curiosité, dont auriez un jour la fantaisie édifiante de faire montre ?
AO
Rédigé par : oursivi | 12 août 2011 à 15:03
Et puis quand on vous critique, c'est parce que, en réalité, on vous admire. Du coup, tout le monde vous complimente et vous aime...
Rédigé par : lol | 12 août 2011 à 14:29
Je pense aussi que la disputatio exige un minimum de courtoisie et de respect pour autrui, il n’en reste pas moins que nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours commenté par Jean-Pierre Pernaut… La violence des échanges en milieu tempéré (pour reprendre le titre d’un film) est partout, la guerre à bas bruit est omniprésente, et par conséquent, il ne faut pas s’étonner qu’elle se reflète aussi et même davantage sur la toile où chaque intervenant peut se défouler à loisir en se cachant derrière un pseudo.
Rédigé par : Rascar Capac | 12 août 2011 à 12:43
Pendant un temps, j'ai cru que l'insulte était réservée aux individus à QI inférieur à 60, et donc que cette dernière ne valait qu'un clic de modération (ce qui était déjà cher payé !).
Puis en regardant une émission (sur la 3 je crois), où j'ai vu Marine Le Pen se faire assassiner avec une haine visible dans le regard par Laurent Joffrin (qui à mon sens possède un QI >60) et Caroline Fourest (là je serai moins affirmatif :)) j'ai admis que mon hypothèse initiale était réductrice.
Donc, pour ce qui vous concerne, je vous encourage à continuer à écrire vos billets qui sont à mon sens bien construits même si je ne suis pas toujours d'accord (c'est pour cela que les commentaires existent, nous ne sommes pas sur le Net dans la pensée unique heureusement).
Et donc, ne donnez pas prise aux insultes !
Rédigé par : Zevengeur | 12 août 2011 à 11:50
Cher Monsieur Bilger votre billet est juste.
Vous faites état de la bêtise, de la méchanceté, de la violence qui semblent se développer au fur et à mesure que notre société se délite et que certains rêvent à des solutions extrêmes, quand ils arrivent à les exprimer.
Cela fait peur, comme ces émeutes imbéciles de casseurs qui ne sont que l'expression de la haine gratuite qui se manifeste dans nos sociétés délabrées, de la frustration de se vivre exclus, et laissant présager ce que seront les comportements individualistes ou de bandes dans une société redevenue barbare...
Individualisme,violence, pillage, perte des repères sociaux, de solidarité, d'appartenir à une communauté.
Bêtise insondable d'une masse croissante de la population acculturée prônant le chacun pour soi.
Et pour en revenir à votre billet, la même bêtise qui s'étale en permanence, la même haine, la même violence croissante, qui se déchaînent dans l'anonymat sur le net...
Quand on est incapable d'exprimer une quelconque pensée les injures et les coups prolifèrent.
Et certains semblent s'y complaire, se pensant originaux, sans doute. Je ne suis même pas certain que cela les aide à vivre mieux.
Puisque vous travaillez comme magistrat, vous devez faire le lien avec nos sociétés dérégulées, qui permettent à de grands pervers d'écraser les autres en toute impunité.
Cependant la justice ne peut avoir un sens que si l'on a l'impression de vivre dans des sociétés quelque peu équitables, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui dans ce monde qui développe la misère, où le fric pourrit tout, devenu valeur suprême...
Mais continuez d'écrire, car se taire serait la pire des choses, la pire des renonciations.
Le fascisme c'est la haine de la pensée, des intellectuels, de la culture, le rejet des autres .
Nommer, utiliser les bons mots, argumenter sur ce qui semble dysfonctionner me semblent très important tout du moins si l'on conserve encore un certain espoir pour l'avenir...
Pc
Rédigé par : Pol Ignac | 12 août 2011 à 11:18
Véronique Raffeneau écrit :
"A tort sans doute, mais j'ai toujours pensé que la liberté d'expression n'est RIEN sans la responsabilité."
Certes non, pas à tort !
Les lettres anonymes expédiées par les corbeaux de village, les dénonciations glissées nuitamment dans les bocce di verità, les horribles missives adressées à la kommandantur du coin, toutes ces lâchetés immondes prennent un petit coup de jeune avec internet.
Mais c'est la même saleté.
Tous les arguments du monde pour expliquer que cet anonymat permet à certains, qui ne pourraient pas pour diverses raisons intervenir à visage découvert, de s'exprimer ne sauraient cacher cette évidence : la liberté de parole se mérite et a un prix.
Signer de son nom ce qu'on écrit engage sa responsabilité civique et juridique; c'est ce qui en fait un acte de citoyen responsable et vraiment libre.
Dans un précédent commentaire sur ce même billet de Philippe, je disais que ma pratique personnelle n'était pas la même que la sienne, mais que je comprenais son choix.
Votre commentaire, je dois dire, ébranle un peu cette conviction, car il est vrai que la cohabitation de vomissures avec des interventions respectables a de quoi troubler.
Rédigé par : Frank THOMAS | 12 août 2011 à 11:05
Bonjour Monsieur Bilger,
Je n'ai pas la prose aussi facile et aussi "instruite" que certains blogueurs, mais je tiens à vous remercier pour vos analyses, justes, modérées, clairvoyantes. J'attends chaque note avec impatience.Ces billets calment mon ire contre tous les méfaits des gens qui détruisent méthodiquement tout ce qui est juste. Justement parce que vous exposez ces travers sans colère.Vous m'aidez à réfléchir sainement. Dans l'attente de lire votre prochaine analyse.
Rédigé par : Rogerfra | 12 août 2011 à 10:56
Cher Monsieur,
Réservé sur ma présence dans votre blog, j'ai franchi le pas à la suite de la polémique sur le défilé du 14 juillet. J'avais alors tenté d'apporter de la pondération dans les jugements parfois définitifs sur Mme Eva Joly dont j'apprécie le combat contre une oligarchie, notamment financière, dont vous dénoncez à juste titre les dérives et que Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, stigmatise dans son ouvrage "Le triomphe de la cupidité".
Votre dernier billet m'incite encore à l'écriture salvatrice. La qualité de votre blog et de ses débats contradictoires ont convaincu les plus réticents à s'exprimer parce qu'ils profitent ainsi d'un espace de liberté jusqu'alors policé et mesuré mais aussi d'un moment de partage.
Sans doute la publication de ce message haineux vous permet-elle aussi de recevoir les soutiens qui vous réconfortent et vous incitent à poursuivre. Tant mieux !
Simplement je vous dirai que l'époque incite à cette absence totale de retenue, à cette haine attisée, d'une part parce que les frustrations deviennent incommensurables face à l'indécence des trains de vie ostentatoires mais aussi d'autre part, parce que certains ont un intérêt à une France fractionnée qui se perd en querelles et cherche des boucs émissaires à leurs difficultés quotidiennes.
L'époque est dangereuse.
Les gens les plus modestes sont en capacité de le comprendre lorsque les plus chanceux, ceux qui disposent d'une part de savoir, acceptent de le partager avec des mots pour tous. "L'ignorance détermine la croyance". Pierre Emile Colombe
Rédigé par : [email protected] | 12 août 2011 à 10:25
Dans la même veine, il devient très difficile au lecteur aimant débattre des choses publiques, de voir Libé afficher depuis peu la quasi totalité de ses articles en version payante, de ne plus pouvoir du tout s'exprimer sur Marianne et, le pompon, il faut désormais être Facebooké pour poster au Nouvel Obs'. Alors à l'heure du Grand Merdier historique que nous vivons, la pénible impression qu'on bâillonne toute l'expression pop' au nom des trolls (JFK et d'autres), s'ajoute à l'hystérie collective. Chacun sa croix...
Rédigé par : nicotine | 12 août 2011 à 10:16
Rien de neuf sous le soleil : "homo homini lupus". Il faut croire dans les Evangiles pour espérer trouver un espoir de bonté humaine chez nos semblables. Tout n'est qu'envie, jalousie, haine, et hélas, ce n'est pas le comportement de nos dirigeants politiques qui pourrait servir d'exemple.
C'est dans les familles politiques qu'on se déteste le plus et qu'on se respecte le moins.
Quand le souci de se faire réélire prime sur le bien public, il ne faut pas s'étonner des comportements individuels et de l'ambiance délétère qui règne dans les grandes entreprises et de la prime du chacun pour soi.
Quand le chef de l'Etat qui devrait être un parangon de vertus républicaines affiche un goût immodéré pour le luxe et ceux qui le symbolisent, il ne faut pas s'étonner que le gamin des banlieues veuille chaparder un portable.
Quant aux joies malsaines de l'anonymat d'internet qui permet de vomir sa bile impunément, là encore rien de neuf lorsqu'on sait que pendant l'Occupation la Gestapo a reçu 2.000.000 de dénonciations anonymes.
Mais comme l'écrivait Romain Rolland dans Colas Breugnon : "Un monde sans espoir, soit ; mais pas de désespoir".
Rédigé par : rowali | 12 août 2011 à 10:14
Bonjour Monsieur
"Les chiens aboient, la caravane passe".
Mais faut-il accorder la moindre réponse à des gens qui n'existent, justement, que parce que vous leur répondez. Ce n'est pas nouveau, combien ne peuvent justifier la moindre importance (à leurs yeux, qu'en se déclarant autoritairement l'ennemi de quelqu'un qui n'a rien demandé surtout ne comprend pas cette hostilité.
Il n'y a rien à comprendre, rien à répondre. Il est probable que se regardant dans la glace, ces gens sont avant tout l'ennemi d'eux-mêmes, et tous les matins s'adressent des bordées d'injures.
Il devrait y avoir une école des blogueurs ou un club pour s'échanger quelques tuyaux, car tout ceux qui s'aventurent dans la parole publique sont confrontés à ce problème.
Avancez, Monsieur Bilger, goûtez nos encouragements.
Rédigé par : jmestries | 12 août 2011 à 09:51
C'est vrai qu'en un sens, les injures peuvent être aussi une reconnaissance, ça dérange, donc ça touche juste...
En revanche, l'anonymat dont usent pas mal d'internautes est assez détestable, mais le courage n'est pas la qualité la plus répandue en général...
Mais ce n'est qu'un début, continuons le débat...
Cordialement
Rédigé par : Norbert Gabriel | 12 août 2011 à 09:33
Madame Catherine Jacob,
Mmmm ! et merci en ce matin clairet, de me
mettre les sens à la disposition du jour ;
d'autant que je ne vais pas user de ma quérulence
"en berne" par votre fait (cf infos et
clarifications en réponse à @ Jeanne).
Mais Jeanne qui se met tout en haut de la
pyramide ressent ce besoin de consulter
ces hères et hèresses qui écrivent avec
"le prisme déformant de leur vécu" lesté
d'un "manichéisme" presque ragoûtant !
alors que s'étale devant moi la chaîne des
Alpes enveloppée d'un voile subtil qui n'en
laisse découvrir qu'une découpe dans un camaïeu
de bleu.
Rédigé par : calamity jane | 12 août 2011 à 09:19
L'injure est une faiblesse, qui montre que son auteur n'a plus d'argument logique ou de raisonnement efficace à opposer: il ne lui reste que cette forme de communication, qui n'exprime que des sentiments, voire des pulsions.
Vous n'êtes pas parfait, sans doute. Mais gardez-vous bien de le devenir; est parfait ce qui est fini.
Rédigé par : Philippe Renève | 12 août 2011 à 09:18
Cher Philippe,
Je me permets cette familiarité au nom du titre de votre billet. Et puis, intimement, vous êtes quand même l'un de mes (nombreux) supérieurs hiérarchiques judiciaires, qu'il me plaît donc de prénommer. L'occasion est si rare.
Vous semblez désolé des réactions de quelques-uns.
Ces réactions ne m'étonnent guère et reflètent ce qu'il peut y avoir de pire en France : l'opinion publique. Pour reprendre Desproges - cher à laurent-epailly -, l'opinion publique (il parlait aussi de sagesse populaire) est celle qui a élu Hitler en 33 et mené les hommes au stade du Heysel.
La majorité, la grande majorité, l'immense majorité ne prend plus la peine de réfléchir et déblatère des lieux communs racistes, haineux, bêtes et méchants. Et ce, sans la moindre argumentation, sans quoi, bien évidemment, ces lieux communs ne seraient plus et alimenteraient les débats.
Mais non. Tout est devenu trop simple. Trop facile. Même le rappeur Kool Shen (ex-NTM) s'en plaint dans sa chanson « Salope.com ».
Il n'y à qu'à lire certains commentaires du journal 20MN ou du Parisien. Il ne faut pas être frileux car certains font froid dans le dos.
Oh, le fond n'est pas méchant. Juste imbécile. Sans saveur, sans odeur, sans couleur. Insipide. De la flotte dans le cerveau, ou même à sa place. Le problème, c'est que ça vote, ça pense quand même, mais uniquement à ses intérêts, un peu comme les hommes ou les femmes qui attendent d'avoir un enfant pour découvrir que la maltraitance, la pédophilie, les rapts, les meurtres de gamins existent et soulignent à qui veut l'entendre que « si on fait du mal à (leur) rejetons, ils tueraient l'auteur après lui avoir coupé les couilles ou demanderaient la peine de mort, car ça peut plus durer Mâame Raymonde... ». Pourtant, quelques années auparavant, ils sirotaient tranquilles leur apéro devant les JT relatant ce genre d'ignominies sans jamais ciller.
La communication par Internet est un merveilleux outil où tout le monde s'exprime et où l'on s'aperçoit de la tristesse intellectuelle de nos contemporains qui ne s’expriment pas au nom de l’intérêt collectif, mais pour leur petite vie.
Pour finir, encore du Desproges :
« Les gens qu'on connaît pas, les doigts nous manquent pour les compter.
D'ailleurs, ils ne comptent pas.
Il peut bien s'en massacrer, s'en engloutir, s'en génocider des mille et des cents chaque jour, il peut bien s'en tronçonner des wagons entiers, les gens qu'on connaît pas, on s'en fout.
Le jour de récent tremblement de terre de Mexico, le gamin de mon charcutier s'est coupé un auriculaire en jouant avec la machine à jambon.
Quand cet estimable commerçant évoque aujourd'hui cette date, que croyez-vous qu'il lui en reste ?
Était-ce le jour de la mort de milliers de gens inconnus ? Ou bien était-ce le jour du petit doigt ? »
Rédigé par : Fabrice DOUAIS | 12 août 2011 à 09:10
"Quand on découvre vos origines, on arrive mieux à vous cerner.
Fils d'un collaborateur, xénophobe, antisémite et pour une Algérie coloniale, vous ne pouvez être que ce que vous êtes. C'est-à-dire un homme vil et haineux : la lie de l'humanité.
Votre décoration en tant que Chevalier de la Légion d'honneur, n'y changera rien. Elle prouve seulement que toutes ces distinctions sont galvaudées.
Rédigé par : John ISIDORE | 31 juillet 2011 à 08:24"
Vous avez raison, Philippe... ce genre de commentaires vous honore et honore à coup sûr votre blog !
Je sais. Ce ne sont que des mots, crachés par un anonyme, qui vous remplissent d'aise puisque vous estimez comme une sorte de nec plus ultra le fait d’être injurié et le fait de le tolérer.
Je voudrais qu'on m'explique ce que vient faire ici la liberté d'expression que vous vous piquez de défendre jusqu'à l'insulte et l'injure, mieux encore quand elles sont proférées dans l'anonymat et l'opacité la plus totale.
A tort sans doute, mais j'ai toujours pensé que la liberté d'expression n'est RIEN sans la responsabilité.
L’exigence de modération et pondération n’est pas adoptée dans le but d'épargner, mais très exactement en raison du fait que moi qui ne suis rien, ne représente rien d'autre que moi-même, un infiniment petit de l'infiniment petit, eh bien, je ne pense pas que m'exprimer m'autorise à tout, histoire de cracher mes amertumes et mes ressentiments, histoire d’injurier pour espérer mieux supporter les poisons qui me déchirent l’âme, l’esprit et le cœur, pour me venger de tout et de rien, et en toute irresponsabilité et impunité.
Comme l’a dit très justement Jean-Dominique, injurier c’est d’abord témoigner des prisons qui nous enserrent l’âme, le cœur et l’esprit. Cela n’a rien, mais vraiment rien à voir avec la liberté d’expression et la liberté de soi tout court.
"Au grand dam, d'ailleurs, de beaucoup de mes commentateurs qui estiment indigne de devoir coexister avec de telles ignominies."
Non, ce n’est pas exactement cela.
Mais plutôt l’idée que dans votre esprit, compte tenu de la place que vous pensez devoir leur réserver, eh bien, les commentaires des Jean-Dominique Reffait sont égaux à ceux des John Isodore.
Ne me dites pas que non ! De fait, vous ne les distinguez pas.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 12 août 2011 à 08:24
Mon Cher Général Procureur (comme aurait dit Desproges), pour ce qu'il en est d'internet, j'ai tendance à toujours paraphraser (d'aucuns diront que je radote, mais ce sont nécessairement des langues de peilles) Céline : "internet, c'est l'infini à la portée des caniches...".
S'il est formidable que tout un chacun puisse y trouver le moyen de s'informer ou de participer au débat (qui ne peut rester confisqué par quelques "stars" bénéficiant de l'onction ou de la complicité médiatique), il est tout aussi désolant qu'il serve d'exutoire à la haine et la bassesse.
Vous suivez le foot, je crois (notamment le Doha Saint Germain - suis-je mauvaise langue...) : tout comme moi, vous devez constater que les deux tiers des commentaires des internautes sur le sujet renvoie l'image de supporteurs tels qu'on les croise souvent : haineux, racistes, incultes, petits, malhonnêtes intellectuellement...
Pour le coup, je ne suis pas sûr qu'ils rendent hommage au foot, mais il est vrai que cela n'a pas nécessairement la même signification que la prise à partie ad hominem.
Rédigé par : laurent.epailly | 12 août 2011 à 06:56
J'avoue vous lire très rarement, je fais ce commentaire car il m'arrive d'intervenir sur d'autres blogs.
On ne peut être d'accord avec tout ce qui s'écrit mais il est juste de reconnaître que l'insulte et la violence anonyme contre l'auteur est d'une bassesse sans nom.
Rédigé par : desole | 12 août 2011 à 06:48
Bonjour, c'est: Julien 11 août 2011 à 11:00 qui résume un peu la situation, je n'ai pas la plume du vocabulaire pour vous répondre mais même si je ne suis pas d'accord avec vos écrits et votre ligne politique je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez les exprimer. Sans insultes bien entendu...
Cordialement
Rédigé par : Eric Claxon | 12 août 2011 à 06:09
Cher Monsieur Bilger,
Je viens, depuis quelques années déjà, avec plus ou moins d'assiduité, lire les billets que vous publiez sur ce blog sans jamais avoir pris la liberté d'y poster un commentaire.
Un certain complexe d'infériorité intellectuelle me l'interdit habituellement. C'est donc une gratitude irrépressible, due au plaisir que me procure la lecture de vos articles, qui me conduit, en cette nuit orléanaise étonnamment calme, à tout simplement vous remercier de votre participation au débat public.
Même si je ne suis pas toujours (peut-être même pas souvent) en accord avec votre pensée, je reconnais à vos écrits les vertus de ne jamais verser dans la facilité ou la médiocrité, de s'affranchir des codes de la pensée unique et, finalement plus personnellement, celle de m'aider à réfléchir en dehors des habituels débats partisans.
Je tiens donc à vous remercier ; je n'ai pas trouvé de plus belle façon de vous encourager.
Au fond, celles et ceux qui cherchent ici à contester, avec des façons grossières et outrancières, vos écrits vous remercient-ils en même temps, peut-être, de leur permettre d'exister un peu.
Bien à vous
Rédigé par : Stéphane LIEVIN | 12 août 2011 à 03:44
A quoi bon s'exprimer publiquement si ce n'est dans le but d'élever l'esprit de son prochain ?
Votre patience à l'égard de ceux qui vous insultent alors que vous leur tendez la main - et bien pire ceux qui font usage d'ironie perfide -, est de même nature que le précepte chrétien "si on vous frappe sur une joue, tendez l'autre".
Il s'agit en fait de donner une chance au méchant de se rendre compte de sa méchanceté.
Mais en outre, sur le fond, comment ne pas voir dans votre démarche, l'esprit de Socrate, provoquant chez ceux qui interviennent, l'accouchement de leur esprit.
Alors, l'innocent perçoit inconsciemment l'opportunité de profiter de votre gloire ; il s'exprime comme il fait des graffitis sur les murs d'une église.
Je vous prie d'accepter l'expression de ma sincère sympathie.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 12 août 2011 à 00:53
Allons monsieur Bilger, de quoi vous plaignez-vous ! Vous pouvez vous estimer heureux, on ne vous compare pas à Mesrine. Certains n'ont pas cette chance. Mais suis-je bête, j'oubliais que le FN a changé, c'est du moins ce que l'on peut lire ici et là, c'est que ça doit être vrai, d'ailleurs il ne songe même plus à surfer sur la vague de la crise mondiale :-) Comment voulez-vous que le quidam puisse être responsable alors que...
Rédigé par : Michel | 11 août 2011 à 22:37
Quel succès sur ce billet.
Je veux dire en termes d'anonymes. Il n'y en a presque pas un sur cette page.
Vous avez réussi á les chasser au moins pour un moment.
En ne mettant aucune limite á la liberté d'expression sur votre blog, la méchanceté naturelle prend la sienne et s'étale dans toute sa grandeur.
Bien fait pour elle !
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 11 août 2011 à 22:20
Je comprends la teneur de votre billet Monsieur Bilger, mais je pense qu'il fallait que vous vous attendiez, pour reprendre votre terme, à ce que des éructations apparaissent sur votre blog, lorsque vous avez décidé de le créer, tant il est si facile, si aisé, de critiquer, et de dire d'incessantes assertions.
Il m'arrive régulièrement de me rendre sur des sites traitant de politique ou de faits d'actualités, et à y lire certains commentaires, il y a de quoi, au sens littéral du terme, frémir !
Des propos totalement dénués de sens avec un vocabulaire très déficient et une orthographe profondément alarmante.
Vous n'avez pas trop à vous plaindre peut-être Monsieur Bilger, parce que sur votre blog, j'y vois de la réflexion, de l'intelligibilité et de la clairvoyance d'esprit que je ne retrouve vraiment pas sur d'autres sites, et cette ouverture culturelle provient aussi bien de vous que de commentateurs.
En ce qui me concerne, comme d'autres l'ont déjà dit avant moi, en réaction à votre billet, je continuerai à vous lire et à réagir lorsque j'en sentirai l'opportunité.
Vous parlez de la nature humaine, elle est si déficiente en ces temps, c'est plus que certain.
Le temps passe et la moralité diminue à une vitesse astronomique !
Rédigé par : Cyril | 11 août 2011 à 21:37
Monsieur Bilger,
Votre constat amer et votre étonnement relèvent typiquement d’une illusion de certaines élites qui consiste à croire que les libertés bonnes pour elles – parce qu’en raison de leur culture et de leur éducation elles en usent avec mesure et exigence – seront également bonnes si on les diffuse dans l’ensemble de la société. Ces élites oublient que les règles dont elles sont les héritières ne sont naturelles qu’à leur milieu tout en étant les conditions sine qua non d’une pensée vraiment libre, d’une pensée capable de se passer au crible de l’examen dialectique et de l’argumentation.
C’est la forme, commune mesure de nos raisonnements, qui garantit à la pensée la liberté de se réfléchir et assure en pratique un débat policé. Or cet enseignement le plus authentiquement libéral, celui des arts libéraux, a pour ainsi dire été jeté aux oubliettes au profit d’une rationalité purement technique qui augmente notre sentiment de domination à mesure qu’elle éteint notre sens des responsabilités.
Accorder indistinctement et à tous la licence de s’exprimer sans limite ne garantit donc pas une expression soumise aux critères de la plus haute liberté intellectuelle. Et si cette licence donnée à tous de tout dire – y compris le plus bas, le plus vulgaire ou le plus ignoble – est bien cette liberté d’expression dont vous parlez, la liberté d’expression n’est pas la garante mais plutôt le fossoyeur de la pensée libre. Celle-ci risque d’être un jour submergée par une masse de discours violents dont la puissance néfaste sera complaisamment démultipliée par des médias vendus au sensationnel.
La liberté matérielle d’exprimer toute pensée ruine les conditions formelles de la pensée libre.
Bien à vous
Rédigé par : Pierre | 11 août 2011 à 20:51
Monsieur l'Avocat général Bilger;
A mon avis, vous exagérez la portée de certaines critiques vous visant.
Je ne pense pas qu'il s'agisse de fixation sur vous, sur votre personne.
Vous êtes un leader d'opinion civilisé et c'est ce qui fait que vos billets suscitent souvent des réponses, des réactions, des critiques.
Les critiques vous visant peuvent être distribuées en deux catégories : d'une part, les critiques ayant un lien avec l'histoire de votre famille; d'autre part, les critiques visant vos idées. Les premières critiques sont abjectes et doivent être combattues, y compris par vos farouches adversaires sur le plan idéologique. Les secondes critiques sont légitimes, car elles ne sont émises que pour discuter, voire réfuter vos idées.
Je me suis toujours appliqué à ne pas vous attaquer au regard de votre histoire familiale. A dire vrai, je ne connaissais pas cette histoire jusqu'à son évocation par des milieux juifs de France qui vous ont critiqué suite à votre réquisitoire dans l'affaire qu'on sait.
Je vous connais depuis pas mal de temps, car j'ai assisté à quantité de procès pénaux dans lesquels vous aviez officié en tant qu'avocat général, à Paris ou dans le 9-3. J'ai dû aussi vous croiser à l'occasion de colloques de droit pénal à Paris. Je vous tiens en tout cas pour l’un des 10 meilleurs pénalistes de notre pays, au nombre desquels je place notamment le professeur Yves Mayaud, le conseiller Renée Koering-Joulin, le président Jacob, Me Forster, le conseiller Jacques Buisson et le professeur Jacques-Henri Robert. Je sais que vous êtes un magistrat intègre, honnête intellectuellement. J'ai déjà entendu de nombreux jeunes avocats pénalistes vous vanter pour votre modestie et votre compréhension devant leurs erreurs de jeunesse.
Les critiques les plus pertinentes qui vous sont adressées se rapportent à vos opinions politiques souvent radicales, péremptoires, alors que le monde est infiniment complexe, ce qui doit conduire à des nuances.
Je ne pense pas que les gens qui vous critiquent n’ont objectivement rien à vous reprocher quant au fond de vos idées.
J’espère vous voir toujours prendre position sur les grands sujets d’actualité.
Rédigé par : LABOCA | 11 août 2011 à 20:35
Bonsoir,
Je ne suis qu'un simple ouvrier mais qui lis régulièrement vos articles.
Quand j'ai embauché chez mon premier patron il y avait d'inscrit sur le mur de son bureau:
"quand on fait quelque chose on a forcément contre soi:
ceux qui voudraient faire le contraire
Les jaloux qui voudraient faire la même chose
Mais surtout la grande majorité de ceux qui ne font rien du tout"
Continuez à écrire vous éclairez parfois notre lanterne dans ce monde bien sombre.
Cordialement
Rédigé par : Recycleur77 | 11 août 2011 à 19:31
"Un véritable dialogue ne peut s’instaurer que dans un climat de confiance réciproque et d‘authenticité." écrit Mary Preud'homme.
Oh que oui !
Rédigé par : Frank THOMAS | 11 août 2011 à 17:32
Je n'ai pas lu ici, sur ce blog, plus "d'insultes" à votre égard, que dans les "commentaires" que Marianne faisait paraître à la suite de chacun de vos billets, où une smala d'ahuris vous vilipendait.
Marianne semble d'ailleurs y avoir mis bon ordre, puisque consulter ces commentaires devient pratiquement impossible.
En faisant mes valises, je m'amuse à observer sur ce billet, le nombre de faux-derches qui s'indignent face à "l'anonymat" et qui ne sont pas loin de nous refaire le coup des "heures-les-plus-sombres-de-l'Occupation"...
"Il y a pire que l'anonymat, c'est de ne pas savoir à qui on parle" (La Palisse)
Allons, allons, qu'il commencent donc par nous donner leur âge. Je suis le seul à l'avoir fait.
- On pourrait dès lors moduler, comme pour évacuer un navire en perdition : on épargne les gamins, les dames, les vieillards. Même lorsqu'ils disent des sornettes.
- Le taux de Gamma GT, à certaines heures du blog, cela peut relativiser les choses. L'infortunée Catherine Jacob en sait quelque chose...
- Le lieu d'où ils parlent ! Important !... ça cause d'où tout ça ? Prapoutel Les Sept Laux ? La centrale de Melun ou bien Champigny-sur-Marne , le nombril du monde ?
Cela aiderait à mieux comprendre les énormités que l'on a pu lire ici. Après tout Parodi nous a bien légué sa "classification".
- Fermer le blog au mois d'août... pourquoi pas ?
En ce qui me concerne, cher Monsieur, vous connaissez mon nom, mon prénom, mon adresse, le nom de mon père, et celui de mon fils. Je ne me sens pas anonyme auprès de vous.
Que de temps à autre je sois exaspéré, j'en conviens. Mais craignez qu'un jour votre blog ne devienne une agora de vieux, tous d'accord avec vous.
Rédigé par : Savonarole | 11 août 2011 à 17:10
Moi, je n’ai que peu de problèmes avec vos écrits puisque j’en partage l’esprit le plus souvent.
Vos articles sont une bouffée de conscience et de bon sens. Vous savez dire les choses sans blesser.
Alors… je me permets de vous conseiller de négliger tous les esprits « mauvais » qui ne poursuivent qu’un but destructeur et… éventuellement démobilisateur.
Dans les temps de folie que nous vivons, votre point de vue demeure toujours une véritable source de réflexion.
Merci.
Alain
Rédigé par : Alain | 11 août 2011 à 16:48
Je trouve remarquable, cher Philippe, que vous laissiez publier des commentaires qui vous attaquent personnellement.
Cela prouve votre tolérance et votre respect de la liberté de penser et d'écrire.
Encore faudrait-il que vos détracteurs aient le courage de le faire à visage découvert sans se réfugier dans un lâche anonymat.
Vos intérêts variés font que votre Blog ne ressemble à aucun autre et c'est toujours un plaisir de vous lire.
Je garde toujours précieusement en mémoire cette phrase de St Ex : "le métier de témoin m'a toujours fait horreur ; que suis-je si je ne participe pas"...
Rédigé par : christian dulcy | 11 août 2011 à 16:05
@calamity jane | 11 août 2011 à 08:30
"Y aurait-il des jours pendant lesquels vous êtes presque parfait ?"
Tant qu'il n'y en pas où PB serait plus-que-parfait en tiroir verbal sur lit de paradigme à l'intersection de plusieurs traits grammaticaux spécifiques pourquoi pas, à l'image des dîners de mon émission ces temps-ci favorite, le presque parfait généreux du billet composite dans l'attente de la grande finale du Parfait glacé à la liqueur de coquelicot de Nemours en miroir de violettes odorantes sur coulis de cassis, rêve de "passions mortes des chevaliers errants" dégusté par un parterre de prosateurs étoilés ? Hum !
Rédigé par : Catherine JACOB@calamity jane | 11 août 2011 à 16:03
@Mary Preud'homme
Je vous remercie vivement d'avoir évoqué Casamayor et son ouvrage sur "La tolérance" publié en 1975.
Il avait pour habitude de nous citer la phrase suivante de Max Ophuls : "C'est parfait, notre langue commune est trouvée".
Je la fais mienne et vous suis reconnaissante de m'avoir permis de me remémorer ce magistrat et cet homme de valeur.
Rédigé par : Jeanne | 11 août 2011 à 16:00