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23 août 2011

Commentaires

Judith

Bonjour Laboca,

Si si je suis une verbeuse.
J'ai deux autres passions : la couture et la nature humaine.

Nathalie

L'intertextualité, l'intertextualité, ah, mais, au fait, ce n'est pas Julia Kristeva qui avait commencé à en parler dans je ne me souviens plus quel livre ? Mais elle ne voulait pas parler de plagiat bien entendu, et son concept était un peu plus complexe. C'était dans sa jeunesse, depuis elle s'est embourgeoisée et la source de ses inspirations se tarit de plus en plus, moins de tonus, moins d'idées, moins de vivacité, elle vit, intellectuellement parlant, sur ses acquis (ses livres les plus ridicules : "Etrangers à nous-mêmes" où, de son 16ème arrondissement, elle se pose en représentante de ces étrangers dont elle parle et qu'elle ne doit pas recevoir très souvent, ou bien puisqu'il est question d'amour, "Soleil noir", oui, oui, elle se prétend psychanalyste aussi). Enfin, rien à voir avec JMS, que je ne connais pas, mais dont j'avais vaguement entendu parler avant de lire cet article.

LABOCA

Judith | 02 septembre 2011 à 21:34

Votre texte est de réflexion. Bravo.
Je vous ai toujours prise pour une avocate : à l'évidence je m'étais trompé !

Judith

Je ne pense pas que l'on puisse dissocier les émotions quelles qu'elles soient du "pouvoir".
Faute d'avoir le moindre contrôle sur notre mort, nous cherchons désespérément à en avoir un sur notre vie et, par définition, sur les autres.

Les rapports sociaux ne sont que des rapports de force, plus ou moins exacerbés.

A chaque instant on se positionne et l'émotion varie au gré du résultat, selon qu'il nous conforte dans la valeur que l'on s'accorde ou qu'au contraire, il nous la dénie.

Une déception que l'on juge imméritée ? Frustration, jalousie.
Une déception simplement inattendue ? Colère.
Une mise à nu que l'on aurait préféré taire ? Honte ou culpabilité.
Un événement, une personne qui remet inopinément notre routine en cause ? Peur ou angoisse.

Le point commun de toutes les émotions est qu'elles ont toutes l'Autre pour origine ou pour témoin, précisément parce que sans point de comparaison, nous n'aurions strictement aucune valeur.

La fierté ou la joie naissent d'un événement ou d'une personne qui nous valorise, qui nous confirme que bien que nous ne soyons rien à l'échelle du monde, nous sommes quelque chose à l'échelle de notre microcosme... ce qui n'est pas rien.

L'amour est sans doute la seule exception à la règle : passé les premiers émois, c'est probablement l'absence de rapport de force entre les amants qui le caractérise.

Et lorsqu'un rapport de force apparaît, lui-même disparaît.

Si l'on oppose souvent amour et haine, c'est à mon sens parce que notre esprit binaire oppose le meilleur au pire et que le pire est sans conteste, toutes les émotions négatives à la fois.

Selon moi, la haine n'est pas le contraire de l'amour mais un enchevêtrement d'émotions négatives que seuls certains contextes particuliers peuvent engendrer, notamment un amour déçu.

En cela, je suis assez d'accord avec la formule, le contraire de l'amour n'est pas la haine mais le pouvoir.

calamity jane

Je reviens distraitement sur ce sujet !
Pas d'inquiétude alors que je pourrais
citer un de leurs kk verbeux, je serais vite poursuivie pour plagiat et peut-être
pire ! mdr !

Serge Sztencel

"...sera plus prudent demain." Ne soyons pas naïfs, la force essentielle de ces éternels donneurs de leçons, c'est d'être imperméables à celles que leur donnent les faits et la vérité. :=)

calamity jane

Allé, soyez cool ! le latin ne vous convient
pas ? dites-moi en quelle langue je peux vous
joindre !
Deuxième message reçu 5/5 et donc "vaya con
Dios, hija" !
(Je vous aurais invitée à danser le tango ?
et mon partenaire que dois-je en faire ?)

Ivana FULLI

Mme calamity jane

C'est à la lettre C qu'il fallait chercher la définition du mot controverse.

Il faut être deux pour danser le tango - contrairement à la valse où quelqu'un de motivé ou de doué peut toujours faire valser un bout de bois - et la controverse c'est pareil.

Sur ce, je ne lirai plus vos commentaires qui, j'en suis certaine, auront bien d'autres lecteurs.

calamity jane

@ I. Fulli

"Doctus cum libro" "divide ut regnes"
"diem perdidi" : te absolvo, in nomine psy !
Veritas odium parit !
in "petit Larousse en couleurs" édition 1972.
Si l'édition 1972 ne vous convenait pas, je
peux vous donner les références de toutes
les autres éditions : yaka demander !

Ivana FULLI

Mme calamity jane

M. Bilger fait évidemment ce qu'il veut de son excellent blog et je ne peux que lui suggérer très humblement de faire précéder les textes de commentaires qu'il ne censure pas du nom ou du pseudonyme de l'auteur comme le font les psychiatres et chercheurs en neuroscience dont je lis plus régulièrement et plus confortablement les blogs.

Vous lisez ce que voulez. Vous comprenez ce que vous pouvez - comme chacun d'entre nous en ce bas monde.

Je manque des qualités indispensables pour soutenir une quelconque controverse avec vous et vous conseille l'usage d'un merveilleux instrument de connaissance : le dictionnaire.

Yves Abram

Cher Monsieur Bilger,

Je m'autorise de votre souhait de contributions aux fins d'élucidation de vos interrogations, pour vous suggérer de remplacer la proposition :

"le contraire de l'amour, ce n'est pas la haine, c'est le pouvoir"
par la suivante :
"le contraire de l'amour, ce n'est pas la haine, c'est l'amour du pouvoir".

En effet, comme Ésope le disait à propos de la langue, le pouvoir peut être la pire ou la meilleure des choses selon ce qu'on en fait. Pour ma part, j'estime que le pouvoir et l'amour sont les deux ressorts essentiels des comportements humains et qu'une grande part de nos maux disparaîtrait si l'amour du pouvoir, dû au désir d'omnipotence (*), cédait la place au pouvoir de l'amour.

(*)voir les ouvrages de la psychanalyste Sylvie Portnoy Lanzenberg

calamity jane

Le billet de Monsieur Bilger porte sur les
leçons de morale et un constat de plagiat.
Je signale à la bonne lecture de certaine
intervenante que le pseudo "calamity jane"
ne peut se décliner en majuscule puisqu'il est utilisé -en seconde main- si je puis m'exprimer
ainsi ! l'original portant Majuscule !
Merci de respecter les nuances.

calamity jane

Ivana Fulli,
Monsieur Bilger fait ce qu'il veut de son blog
et publie les commentaires qu'il veut preuve
s'il en est qu'il respecte non pas "les
règlements de comptes" mais la controverse
pour le moins. Sauf que, je pense que Monsieur
Bilger a prouvé qu'il n'était obtus et que
même sur son blog il n'est pas le messie,
nouveau peut-être, et qu'en tant qu'être
humain les cartes d'autres sont autant d'atouts
pour comprendre les différents cheminements
de la nature humaine.
Servi en cela par une maîtrise de la langue
qui lui permet d'offrir à ses lecteurs, lectrices une panoplie étendue de couleurs
et que chacun-e- peut en retirer un élément
pour continuer le partage (au sens général).
Peut-être vivez-vous dans une région en
apnée d'arc-en-ciel ?
Votre message, je l'ai reçu 5/5 : vaya con Dios
hija ! Mdr !

Catherine JACOB

« Comment appréhender cette pensée d'un grand psychanalyste pour qui "le contraire de l'amour, ce n'est pas la haine, c'est le pouvoir" (Télérama) ?  »

De Télérama à l'éthique du Sujet, par ex. ici : La psychanalyse est un humanisme : Son éthique est une éthique du désir où se trouve en effet discutée cette pensée de Carl Gustav JUNG : « Le contraire de l'amour n'est pas la haine, mais le pouvoir. » par le biais de la question de la haine sous les espèces de ce que la haine n'est pas ; Ce avec quoi la haine a partie liée etc...

Quant à l'article « Haine » §2 de wikipedia qui différencie avec pertinence ce sentiment de la rage (pure réaction à une situation éprouvante, découlant des injonctions de l'entourage ou des obligations dictées par l'environnement.), il pose que « ce pourrait être la compassion qui serait l'antagoniste de la haine, par l'universalité intrinsèque de sa nature : la compassion, en s'adressant à tout humain, serait l'opposé de la haine, négation de l'humain. » et interprète Jung ainsi « Quant au contraire de l'amour, C.G. Jung précise qu'il s'agit du pouvoir, donc plus largement de la perversion» une déviation de la loi morale dont l'arme est donnée comme le mensonge.

En quoi les hommes de pouvoir n'aimeraient donc-t-ils pas vraiment ?
« leur volonté d’acquérir toujours davantage de pouvoir n’a souvent d’égal que leur désir de conquérir toujours davantage de femmes. François Mitterrand, encore lui, était d’ailleurs doté d’une personnalité idéale pour être en mesure de répondre à ces deux besoins : celle du "stratège enveloppeur" qui mêle à la perfection la ruse et la séduction. »Jean-Pierre Friedman : La vraie névrose des hommes de pouvoir. Cet auteur explique que sexe (≠amour) et pouvoir font bon ménage parce qu'il s'agit du même faisceau libidinal et donne un petit conseil à DSK : entrer en analyse ou du moins envisager une thérapie.

D'où la vraie question à mon sens : qu'en est-il de la Loi pour le Pouvoir qui s'oppose précisément sur ce point crucial à l'amour, lequel n'est pas sans le respect de l'objet d'amour et de sa loi. Du moins, il me semble.

calamity jane

magritte,
quelque part vous avez raison ; le plagiat
est une forme de vengeance mais contre
quelqu'un ? quelque chose ?

Ivana Fulli

Calamity Jane

Je ne vous ai pas donné de conseil de lecture, j'ai ironisé sur votre citation inadaptée d'un philosophe stoïcien à la fin d'un texte plein de hargne et de démesure.

Ce blog est celui d'un juriste éminent et n'est pas le lieu adapté pour régler des comptes personnels avec un médecin-psychiatre ou l'institution psychiatrique.

J'ai signé de mon nom pour assumer mes propos et j'ai indiqué que j'étais psychiatre et non psychanalyste, pour mettre en perspective une réponse technique à une question précise de M. Bilger sur l'antagonisme entre l'amour et le pouvoir.

Je respecte le droit à la liberté d'expression en général et celui des personnes souffrant de maladies psychiatriques ou non psychiatriques en particulier.

Magritte

La vengeance étant un plat qui, de préférence, se mange froid, cet article respire la "vendetta" méthodiquement, voire mécaniquement construite et transpire l'âcre exhalaison d'un règlement de compte personnel. Une drôle de "justice" très "au singulier", qui, espérons-le, ne débordera pas du cadre, froid lui aussi, de ce blog.

Alex paulista

On devrait interdire aux journalistes de faire des romans vaguement autobiographiques.

Pour leur bien.

Mary Preud'homme

@ Laboca
Je ne vous demandais nullement de rapporter vos "longues" conversations avec Aimé, Serge, vous permettez que je vous appelle Serge, n'est-ce pas ?
Ma question était :
"j'aimerais bien savoir de quels billets "émouvants" de PB il s'agissait".

zenblabla

Tant que le danger est pour l'autre, le danger, serait-ce en éthique, ne serait-ce pas en toc, cela roule!

calamity jane

Madame Ivana Fulli,
Merci de prendre soin de m'indiquer quelles
devront être désormais mes lectures.
Sachez Madame, que je lis avec autant d'attention les commentaires conçus par des anonymes
comme ceux signés.
Néanmoins votre cas est intéressant puisque
dès le départ vous placez une barrière,
celle de votre profession et que donc vous
me (les autres je ne sais pas) dites :
considérez mon rang social et répondez-moi
en conséquence...
Le panneau de l'anonymat vous l'avez approché
les pieds joints sans reprendre aucune des
petites remarques que j'avais faites sur votre
commentaire. Autrement dit au lieu de vous
donner des éléments de discussion plus approfondie de par ma profession par exemple, je
vais rester dans l'anonymat et Madame la vivacité orale et/ou écrite ne se nomme pas
haine.
Bien le bonsoir !

LABOCA

Mary Preud'homme | 24 août 2011 à 15:09

Mes conversations avec Césaire furent toujours très longues. Je suis donc bien incapable d'en restituer l'intégralité des contenus.

@oursivi

Vous êtes différent du professeur sbrig.
Tout ce que j'écris est sensé : il suffit de bien me lire pour le découvrir.

oursivi@Mary

"Comme j'imagine assez mal Aimé Césaire parlant "avec émotion" des billets de Philippe Bilger"
Rédigé par : Mary Preud'homme | 24 août 2011 à 15:09

Mary, auriez-vous mis la souris sur une nouvelle affaire DSK ?

Philippe, dites-nous tout, ces billets... cela restait légal ?

Oui ?

Ah, je respire !

AO

oursivi@LABOCA

Rédigé par : LABOCA | 24 août 2011 à 12:48

Rassurez-vous Mister LABOCA, sbrig et moi vous lisons en détail, soulignons ce qui est du domaine du sensé et ce qui l'est moins.

Mais c'est toujours délicieux.

Ne changez rien* !

AO

*Barack, vilain garnement, c'est pas bien de jouer avec les tempéraments !

Mary Preud'homme

Laboca a écrit :
"Un de mes deux derniers maîtres à penser, Aimé Césaire, de glorieuse mémoire - l'autre étant Jean-Luc Marion, notre meilleur penseur français à l'heure actuelle -, me parla avec émotion, en décembre 2007, à Fort-de-France, de deux ou trois billets de vous, voyant en vous un homme libre d'esprit"
---
Comme j'imagine assez mal Aimé Césaire parlant "avec émotion" des billets de Philippe Bilger, j'aimerais bien savoir de quels billets il s'agissait.
Sinon, vous devez confondre avec quelqu'un d'autre, néanmoins, rassurez-vous, je suis tout à fait disposée à admettre - ainsi que me le confia un jour Jean-Paul II dans un entretien privé (kyrie ?)* - que ce genre de méprise puisse arriver à un globe-trotter qui a comme vous un carnet de relations débordant de personnalités venant de tous les horizons.
---
* : en créole haïtien Ky rie signifie, qui est-ce qui rit?

Ivana Fulli

Frank Thomas,

Vous ignorez l'existence du syndrome de Stockholm (des victimes défendent leurs agresseurs contre "tout bon sens") ou vous n'y croyez pas. En revanche, vous créditez un psychanalyste - que je ne connais pas - de la paternité d'une notion bien connue des psychiatres et psychologues compétents.
Je vous suis bien sûr reconnaissante d'exprimer votre opinion.

LABOCA

Frank THOMAS | 24 août 2011 à 09:51

Je ne vous comprends pas : hier, vous m'attaquiez parce qu'à vos yeux j'étais systématiquement critique à l'égard de Monsieur l'Avocat général Bilger; maintenant, vous m'attaquez systématiquement, alors que je me range de plus en plus du côté de Monsieur l'Avocat général Bilger.

Comme apparemment vous êtes enseignant et que votre métier est de faire apprendre, je vous demande de bien lire ce que vous lisez. Il m'apparaît que vous ne comprenez rien à ce que j'écris.

oursivi@BHL

"Car, tôt ou tard, la réalité vous rattrape et vous ramène à la modestie."
Philippe

Nous allons voir ce qu'il en sera de ces bonnes résolutions quand il s'agira de rendre à BHL ce qui """""appartenait"""" à Mou amarre...

La meute aboiera-t-elle d'une même wah ?

AO

Frank THOMAS

"Votre tort est de ne jamais traiter de façon égale l'hétérosexualité et l'homosexualité; votre tort est de ne pas être franc-maçon" écrit Laboca pour aller, croit-il, dans le sens de Philippe.

Quel curieux rapprochement !
Il n'y manque que les juifs pour compléter les riantes couleurs et formes des insignes portés au revers des vestons il y a 70 ans...
Philippe, comme d'autres, peut légitimement avoir des réticences sur la perspective de ne pas différencier juridiquement un couple homosexuel d'un couple hétérosexuel. Cela n'implique en rien de sa part un rejet de l'homosexualité en tant que telle et encore moins son assimilation à un choix délibéré de vie, à une sorte d'engagement volontaire comme le suggère le rapprochement avec la franc-maçonnerie.
Ce parallèle est plus insupportable encore par le fait qu'il sous-entend qu'en plus de procéder d'un choix pervers, l'homosexualité constitue une camarilla organisée et influente, comme ses ennemis accusent la franc-maçonnerie d'en être une.

Ivana Fulli

Merci et pardon Alex paulista,

Vous avez raison, dans la vraie vie les relations humaines sont asymétriques mais les relations qu'imposent à leurs victimes les pervers sont les plus asymétriques qui soient dans un monde où les relations amicales, amoureuses et professionnelles "symétriques" ne sont qu'un idéal.

Merci de votre commentaire qui me permet de préciser que seuls certains abus de pouvoir peuvent être compris comme le contraire de l'amour et que le manquement à l'exercice rigoureux d'une autorité légitime (par exemple parentale) peut causer bien des souffrances à l'individu victime de cette irresponsabilité et des dommages à la société.

Mea maxima culpa aussi pour un emploi maladroit du mot symétrie puisqu'une personne intelligente et de bonne foi qui a le courage de ne pas s'abriter derrière un pseudonyme ne m'a pas comprise.

J'avais donc écrit trop rapidement hier "Dans les relations que s'efforcent d'imposer les pervers à leurs victimes, il n'y a aucune symétrie mais seulement la recherche de la domination du pervers sur sa proie."

En revanche, vous m'avez lue trop rapidement à propos des causes de la haine car j'avais écrit "Les sentiments de haine (...) sont SOUVENT "des cris d'amour déçus" quand ils ne résultent pas d'idées fausses.

A Mme Calamity Jane

Je suis d'accord avec vous contre la dictature des psychiatres et psychologues et je suis même opposée au paternalisme médical ainsi qu'à l'esprit dictatorial de ceux qui déversent de la haine abrités derrière un pseudonyme.

Je ne saurais vous conseiller assez de continuer à lire les philosophes stoïciens vous pourriez en tirer le plus grand profit.

Frank THOMAS

"Le pouvoir, lui, ne serait alors qu'une modalité d'effacement de l'autre et à ce titre viendrait radicalement contredire l'empathie de l'amour."

Le psychanalyste - dont j'aimerais bien connaître le nom - que vous citez, Philippe, nous met sur une piste bien intéressante.
Peut-être serait-il éclairant de distinguer pouvoir et autorité.
Un chef d'entreprise, un capitaine de vaisseau, un professeur dans sa classe, un chef d'orchestre, chacun dans son domaine et dans son registre, dispose d'un pouvoir, mais celui-ci n'est qu'un fragment de son autorité qui seule lui confère sa légitimité.
Celle-ci est fondée sur sa compétence, généralement reconnue, de ceux sur lesquels elle s'exerce, et crée entre eux et leur "chef" un lien d'admiration et parfois même d'amour.
Pour aller encore plus loin en ce sens, le pouvoir que confère aux parents leur autorité n'est évidemment pas exclusif de l'amour filial.
Le pouvoir dont le psychanalyste parle semble être d'une nature différente : c'est le goût, pouvant aller jusqu'à la perversion, d'exercer sa force et de contraindre. Celui-ci est bien alors l'inverse de l'amour.
Il me semble que l'insupportable commence précisément lorsque le pouvoir prétend jouir de surcroît des prérogatives de l'autorité.
Narcisse ose donner à Néron qui se plaint de ne pas avoir le pouvoir de contraindre une jeune fille à l'aimer, ce conseil qui brouille ces deux catégories :
"Commandez qu'on vous aime et vous serez aimé".
Le loup peut manger l'agneau, mais il ne peut le contraindre à l'aimer.

Alex paulista

@ Ivana Fulli

Selon votre premier commentaire on pourrait comprendre que tout pouvoir est forcément abus de pouvoir, que toute relation amoureuse est forcément symétrique, que la haine ne peut être que le fruit d'un malentendu...

Je ne suis pas sûr de reconnaître le monde que je connais.

Jean-Dominique Reffait

C'est le blitz-blog ! Un billet puis un autre dans la foulée. Tant mieux ! Rien à dire sur Macé-Scaron. Jamais lu une ligne de lui. Il est un des rares à me faire zapper de France Culture, ce parisianisme caricatural me donne envie de donner des baffes à tout ce qui remue (je plagie moi aussi).

Semtob

Cher Philippe,

Il n'y a ni haine, ni amour, ni pouvoir et faut-il encore le comprendre qu'un long fleuve d'ambivalence qui se heurte au grand narcisse et à ses failles, blessures et écorchures : la lutte constante entre Eros et Thanatos dénouée par le retour à l'équilibre. Le pouvoir, c'est l'amour de soi-même. Il existe cependant des pouvoirs naturels, des dons qui ne sont pas l'expression du soi grandiose et c'est bien autre chose, c'est l'amour de l'autre, de l'art, la sublimation qui ne se trouve pas sur le même versant que la consécration. Elle peut être décalée dans le temps, c'est le plus souvent le cas.
Lorsque vous agissez quelque chose, vous ne savez pas ce que vous faites même si vous pensez avoir le libre arbitre de vos actes et de votre pensée. C'est mal formulé mais c'est à peu près ça et le ça n'est pas là par hasard.
françoise et karell Semtob

Josiane Lacombe Minguell

"le contraire de l'amour, ce n'est pas la haine, c'est le pouvoir"
Trois casiers dans ce meuble à concepts que avec l'idée que seuls deux peuvent s’apparier : amour/haine ou (sans et) amour/pouvoir.
Une mère, un père, qui exercent leur pouvoir sur leur enfant pour le protéger (et non l'opprimer) et l'aider à grandir n'éliminent pas mais au contraire font fleurir la vie de leur enfant.

Il y a plusieurs associations possibles : amour/haine, amour/pouvoir, haine/pouvoir, pouvoir/ivresse du pouvoir (Staline, Franco, Hitler, Pol Pot etc.). Les tyrans qui ont besoin d'éliminer pour régner, agissent-ils dans l'ivresse que leur procure le pouvoir ? Ou bien est-ce la folie qui les a pris et éloignés de nous pour les conduire sur une terre où l'indicible cruauté qui s'est emparée d'eux les empêche de voir la souffrance sur le visage de leurs victimes ? Ainsi faut-il ajouter un cinquième couple, ivresse meurtrière/sentiment de toute puissance.
Et nous sommes toujours aussi incompétents non seulement pour comprendre ce qui leur arrive mais aussi pour empêcher d'en arriver là.

Un enfant lié par les mains et les pieds a été défenestré ou même s'est lui-même défenestré pour échapper à son tortionnaire : son père. Cet enfant a dû vivre un véritable enfer, et nous serons encore une fois incapables d'expliquer les actes de son père-tortionnaire car cela ne cadre pas avec ce que nous sommes capables de concevoir. Mais ce que nous savons c'est que une fois encore nous n'avons pas su empêcher un drame atroce, trop occupés que nous sommes à nous angoisser sur la crise et à surveiller le yo-yo de la Bourse...

Achille

@Franck Boizard

A toute fin utile je vous informe que je me suis permis d’aller sur votre site et que j’ai répondu à votre « leçon de morale ».

Le terme « claquer le beignet » est certes jouissif pour celui qui l’exprime, mais pour ma part je vous répondrai en utilisant l’expression favorite de Jacques Chirac, à savoir : « ça m’en a touché une sans faire bouger l’autre ».

LABOCA

Monsieur l'Avocat général Bilger,

Vous vous interrogez :

"Suis-je devenu infréquentable parce que j'ai manqué d'enthousiasme devant les possibles conséquences négatives, d'une homosexualité égale en tous points à l'hétérosexualité ?"

Nous sommes nombreux en France à vous apprécier, car vous êtes un homme droit, honnête et exigeant.

Forcément dans cette France du règne des corrompus, des réseaux, des collusions, des indicateurs, des dépravés, vous dérangez, vous déplaisez.

Votre tort est de ne jamais traiter de façon égale l'hétérosexualité et l'homosexualité; votre tort est de ne pas être franc-maçon; votre tort est d'avoir montré que jamais votre nom ne sera associé, vous qui êtes un fils éminent de la France, à des combines, à des jeux contraires au bien public.

Beaucoup de ceux qui vous détestent n'arriveront pas à votre cheville, car eux travaillent pour eux-mêmes, alors que vous vous êtes toujours, vous, en tant qu'avocat général, mis au service des Français, ne cherchant jamais la gloire, travaillant toujours de façon désintéressée.

Un de mes deux derniers maîtres à penser, Aimé Césaire, de glorieuse mémoire - l'autre étant Jean-Luc Marion, notre meilleur penseur français à l'heure actuelle -, me parla avec émotion, en décembre 2007, à Fort-de-France, de deux ou trois billets de vous, voyant en vous un homme libre d'esprit.

Restez vous-même, Monsieur l'Avocat général Bilger; restez propre; ne devenez pas sale.

all

Une seule réfutation démonte la théorie : nous avons du pouvoir sur nos enfants, que nous aimons.
PS : J.M.S a déjà été épinglé comme plagiaire.
voir
http://www.acrimed.org/article3658.html

calamity jane

Ivana Fulli,
Vous êtes psychiatre ! Formée à la science
psychiatrique voulez-vous dire ainsi qu'à sa
recherche sans doute.
Permettez-moi de soulager l'étouffement que
provoqua la lecture de votre premier commentaire...
Vous écrivez : "en prenant simplement le cas
des pervers qui harcèlent moralement les personnes les plus fragiles de leur entourage....
domination du pervers sur sa proie".
A. Artaud écrivait "Pour en finir avec le
jugement de Dieu" permettez-moi de le plagier
avec "Pour en finir avec le jugement des pSyS".
1) s'il s'agit d'un pervers, il s'agit de
quelqu'un de fragile puisqu'il ne maîtrise pas
son moi,
2) il imagine l'autre plus fragile puisque ne
connaissant rien d'autre que la "perversité
de son moi".
Cette tendance récurrente à toujours valider
d'excuses le comportement des pervers commence
à me titiller sérieusement.

Les philosophies orientales Madame, il faut les
comprendre et ensuite les intégrer en soi au-delà des inexacts rapports (multiples et variés) qui pullulent dans nos bibliothèques.
Les mots aident à la communication et parfois
à la compréhension et les quelques rapporteurs
de vérités exotiques froids, techniques et distants aident plus à l'épanouissement d'un
cheminement personnel que les illusoires "grains
de sel" de prétendants "révélés Karmiques".

Marc-Aurèle avait un phrase qui disait : "pour
chacune des actions que tu fais, demande-toi si
la mort est terrible parce qu'elle te prive
d'agir en ce cas particulier".

Ivana Fulli

De mon point de vue de psychiatre, exposé rapidement dans un commentaire précédent, il est à craindre - si le confrère urgentiste de Bayonne a bien décidé de lui-même d'écourter des vies - qu'un abus de pouvoir soit plus à craindre qu'un acte d'amour avec comme circonstances atténuantes d'éventuels troubles psychiques et surtout le contexte culturel du paternalisme médical éhonté qui sévit encore beaucoup trop en France - notamment mais pas seulement, en psychiatrie et en gériatrie.

Personnellement, je suis très effrayée à l'idée qu'un confrère puisse décider en urgence de me faire passer de vie à trépas ou d'agir ainsi avec un de mes proches ou un de mes semblables.

L'euthanasie active en urgence me semble de l'hubris. Ne serait-ce que parce qu'un pronostic en urgence tant sur l'espérance de vie que sur l'efficacité de traitements anti-douleur peut toujours s'avérer faux.

Elle peut priver un ou des proches du soulagement moral - quelquefois immense - d'avoir fait l'effort de se rendre à l'hôpital pour assister un mourant et lui parler dans ses derniers moments de vie.

marie dumont

S'il avait fallu, au cours de l'histoire, pour être un homme d'Etat : être pauvre, avoir une libido "convenable" et n'avoir comme seul souci que la défense de la veuve et de l'orphelin, Churchill, Roosevelt, Kennedy et bien d'autres seraient restés inconnus. Leur pays y aurait-il gagné ?
DSK a une libido explosive, François 1er aussi. Ne confondons pas tout.

Ivana Fulli

Je suis psychiatre mais pas psychanalyste et je n'ai pas lu l'article de Télérama auquel vous faites allusion.
Il m'est cependant facile - de mon point de vue de technicienne psychiatre - d'illustrer en quoi le pouvoir est le vrai contraire de l'amour pour un psychiatre ou un psychologue cognitiviste (non psychanalyste pour être concise), en prenant simplement le cas des pervers qui harcèlent moralement les personnes plus fragiles de leur entourage - harcèlement moral (conjugal, professionnel y compris dans le cadre d'une relation maître/élève) ou harcèlement moral et sexuel. Dans les relations que s'efforcent d'imposer les pervers à leurs victimes il n'y a aucune symétrie mais seulement la recherche de la domination du pervers sur sa proie.
En revanche, si nous excluons le cas des pathologies psychiatriques graves s'accompagnant de délire de persécution, les sentiments de haine (et de colère) dont un bon thérapeute cognitiviste s'efforce de soulager - quand c'est possible - ses patients afin qu'ils vivent mieux, sont souvent "des cris d'amour déçus" quand ils ne résultent pas d'idées fausses.
Sur la même idée mais en élevant le débat notamment vers les philosophies orientales on pourrait peut-être comprendre - mais je sors là de mon domaine de compétence - que la haine est un effet de la colère, sentiment douloureux dont il faut s'efforcer de se débarrasser alors que l'abus de pouvoir est le produit d'une pernicieuse illusion de l'ego très mauvaise pour le Kharma.

nicolas

Cher Philippe,

Rassurez-vous ce scaron-là ne laissera assurément pas la même trace que le Scarron du 17ème.
On ne peut que recommander la lecture des livres de Bryson en particulier son "Une histoire de tout, ou presque..." absolument remarquable et qui nous en fait apprendre sur nous-mêmes beaucoup plus que Marianne ou Macé-Scaron sur les autres c'est peu dire.
Maintenant de vous à moi et de grâce arrêtez cher Philippe de faire de la réclame à des gens qui ne le méritent pas !

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

« Comment appréhender cette pensée d'un grand psychanalyste pour qui "le contraire de l'amour, ce n'est pas la haine, c'est le pouvoir" (Télérama) ? »

Psychanalystes, philosophes, bref tout ces gens pour qui la profession consiste à interpréter la pensée humaine, ne sauraient adhérer à la conception des « profanes » de notions aussi élémentaires que : Amour, Haine, Pouvoir et Soumission.

Ils se sentent obligés de donner LEUR propre définition et ainsi apporter leur petite touche personnelle, quitte pour cela à dénaturer l’étymologie des mots.
Mais ces derniers, il est vrai, sont amenés à évoluer dans le temps au point de voir leur sens changer de signification.

Et puis cela donne l’occasion d’assister à des débats assez passionnants où deux personnes qui possèdent une érudition certaine dans le même domaine sont capables de se contredire sur des notions élémentaires, ce qui laisse à penser aux « béotiens » qui les écoutent (ou les lisent) que l’un des deux n’a décidément rien compris. Oui, mais reste maintenant à savoir lequel...

JPF

Merci, Monsieur Bilger, pour ce rappel sur Jean Jaurès.
Sachez d'ailleurs qu'il est candidat à l'élection présidentielle de 2012.

JPF, son directeur de campagne (auto-proclamé)
http://www.jaurescandidat2012.com/

Temoignagefiscal

Bonjour,
Un billet de fulgurances. L'idée que le pouvoir serait le contraire de l'amour est vraiment séduisante, excitante même. Finalement si reposante pour ceux qui n'ont pas accès au pouvoir et peuvent se contenter de le brocarder sans souffrir les mille maux de ceux qui ont le courage d'en prendre la charge. Le pouvoir est indépendant de l'affect, certains le possédant sont tout de même aimants, d'autres sont des hyènes, j'ai personnellement rencontré les deux. S'il fallait un mythe, le Christ serait l'exemple du pouvoir fait amour. Mais il n'est pas le seul. Quant aux hyènes du pouvoir, je vous laisse le soin de penser à des noms, il y a de fait foultitude sur ce point. Le mot de Jaurès qui renvoi à la difficulté de maîtriser à la fois l'action et la réflexion est plus fort. N'est-ce pas le vrai problème auquel sont confrontés tous ceux qui espèrent apporter leur pierre à l'édifice humain? Cordialement. H. Dumas

Franck Boizard

Sur mon blog, à propos de l'affaire DSK, je me suis laissé aller à faire une leçon de morale à la gauche :

***************
Il n'en restera pas moins, à la fin de tout cela, que la prétendue supériorité morale de la gauche n'était qu'une mascarade, implantée dans les esprits par la presse complice et par la soumission de la fausse droite aux valeurs de la gauche. Ce que les conservateurs savaient depuis longtemps mais qui était rarement apparu aussi clairement.

Car, enfin, ces oiseaux-là ont tenté de nous imposer, nous le présentant comme gagnant d'avance, comme défenseur de la veuve et de l'orphelin, un sale type sans scrupules, incapable de se contrôler, pété de fric au point d'en être odieux. DSK restera le gros richard qui a mis toute la puissance de ses relations et de la fortune de son épouse à écraser une femme de ménage.

Et ils viendront encore nous faire des leçons de probité candide et de lin blanc.
***************

Je suis d'accord avec vous : c'est facile. J'ai un peu honte. Mais cela fait du bien de claquer de temps en temps le beignet de ces gens qui nous morguent à longueur d'année (jusque sur ce blog) !

citizen

Concernant Macé-Scaron, j'ai eu les mêmes impressions.
La lecture de cette information m'a amené à la même conclusion sur ce journaliste invoquant l'exemplarité sur tous les plateaux de TV.

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