Marseille, une exception française ?

On n'a pas assez attiré l'attention sur un événement pourtant très révélateur  résumé de la sorte par un titre d'Aujourd'hui : Marseille à la reconquête du parking de la porte d'Aix. Il me semble représenter une tendance préoccupante, au-delà de Marseille, de l'esprit français (JDD).

Un poème de Paul Fort mis en musique par Georges Brassens - La Marine - touche le coeur quand il souligne que "dans les petites amours d'un jour", on trouve les grandes en réduction.

C'est exactement ce qu'il convient de dire, mais sur un autre registre, des péripéties marseillaises qui manifestent les dérives et le laxisme de l'action municipale et plus largement politique qui souffre d'un manque de rigueur et de constance.

Un parking à la porte d'Aix à Marseille, géré par Vinci. Des dégradations, des violences, des dysfonctionnements qui à la longue deviennent si nombreux et insupportables qu'on n'a même plus le courage de déposer plainte parce qu'on pressent que ce sera inutile. Vinci jette l'éponge et s'en va. Des jeunes gens du quartier occupent le terrain abandonné et empochent cinq euros par automibiliste. Des vendeurs à la sauvette s'installent dans le parking. Une véritable organisation paralèlle se met en place qui montre en creux l'impuissance de l'autorité publique. Le départ de Vinci et les répercussions médiatiques qui s'ensuivent déclenchent des réactions. La loi républicaine est invoquée. Il est hors de question que l'Etat et les collectivités reculent. On exhibe tout à coup ses muscles. Une compagnie de 80 CRS va être affectée à la surveillance et à un patrouillage constant selon le préfet de la région qui exprime sa volonté de redonner à cette place d'Aix "son rôle d'espace public". Vinci va revenir. La boucle est bouclée.

Quand le cycle infernal va-t-il recommencer ?

Le maire UMP de Marseille déclare - et c'est sans doute le risque principal d'une telle incurie - que "l'exaspération est telle que les gens menacent de s'armer et de régler ça eux-mêmes",  parce que l'Etat est défaillant dans sa mission d'assurer la sécurité des personnes et des biens. Que la justice privée, un jour, au comble de la colère, prenne en charge à sa manière forte ce qui est laissé en déshérence par les instances officielles ne constituerait plus une surprise. Cela ne saurait tarder, plus gravement que dans certaines manifestations ponctuelles d'une telle déviation, si l'Etat continue de s'alarmer devant la vigilance obligée des citoyens mais sans rien accomplir pour la rendre inutile.

Surtout, dans ce processus qui conduit une normalité à se dégrader, caractérisé ensuite par une longue indifférence donnant le pouvoir à des bandes, décourageant les bonnes volontés désertant une mission qu'elles ne peuvent plus assumer, mis en exergue par l'effervescence médiatique, interrompu par "les coups de menton" d'une autorité publique enfin réveillée, comment ne pas percevoir le parcours classique des drames au quotidien de notre vie sociale, de notre communauté civique ? Normalité, délitement, assoupissement, abandon, transgression, scandale, indignation médiatique, réveil, on va voir ce qu'on va voir : tout cela est pitoyable à force d'incohérence et de faiblesse ! Au fond, c'est une honte.

Pourquoi attend-t-on d'être au fond du gouffre pour se demander comment on a pu arriver au bord ? Cette interrogation angoissée d'un poète surréaliste, qui s'est suicidé et qui a été le modèle du Feu follet de Drieu la Rochelle, est plus que jamais brûlante d'actualité, d'urgence et de désespoir.

Marseille n'est malheureusement pas une exception française.

 

Comments

[Rédigé par : Un Marseillais qui hésite entre rire et pleurer]

Comme trop souvent, après quelque temps de retour à la normale, les médias se sont détournés et... tout repart comme avant avec la revente informelle des récoltes des poubelles à moins de 500 mètres de l'Hôtel de Ville. Invendus laissés sur place. Bientôt on aura à nouveau un conflit d'usage entre un automobiliste et un vendeur qui se sera senti légitimé à vendre sur le trottoir et donc à se garer devant ; avec encore un homicide au couteau à la clé...

[Rédigé par : hameau dans les nuages]

Joli texte Mary Preud'homme.

Mais pour ce qui est des paysans, leur nombre va en diminuant à la vitesse grand V et restent ceux qui sont arrosés par les aides compensatrices communautaires. Finalement leur seul revenu vient de celles-ci et ils sont soutenus comme la corde soutient le pendu...

Je le sais, j'en suis, un d'en bas, un petit avec peu d'aides et qui y a renoncé pour retrouver sa liberté. J'attends mes 500 euros de retraite avec "le droit" d'avoir "une parcelle de subsistance" de 2 ha sur laquelle il m'est interdit de produire pour vendre !...

[Rédigé par : zenblabla]

Hélas, il faut connaître Marseille pour en parler !
Marseille est une île, elle semble juste reliée au continent.
Sporadiquement, elle est magnifique.
Déliée, elle accueille toutes les vitalités de la terre !

Reliée par un Maire et tant d'autres qui présupposent, alors promeuvent sur capitaux européens pour elle un pôle d'excellence, pour des investissements en quête d'investisseurs comme en crises ils se démontrent, son administration en beaucoup de choses comme en parking se plante éperdument !!!

Marseille présente le tissu urbanistique le plus inouï de France pour en faire la plus grande et la plus opportune maison de retraite d'Europe !
Pourquoi s'y garer quand on sait que c'est pratiquement impossible d'y circuler pour des raisons géographiques et historiques ?
Vinci s'est juste trompé de cible, et je les connais assez pour le dire: n'ai-je pas déjà conçu pour eux du "parking" ?

[Rédigé par : JMT]

Et dire qu'un jour, j'ai écouté la Marseillaise au garde à vous !!!!! Notre état de décomposition est impressionnant. et la rancoeur qui suinte de nos commentaires est triste. Il y a la France de derrière les guichets et celle de devant les guichets. Tout cela n'a aucune importance, la machine marche toute seule. Allez, un tour de piano ? Crush Collision March (Scott Joplin)

[Rédigé par : Mary Preud'homme]

Personnellement Karl Marx ne me dit rien. Je préfère de beaucoup un Carl Brouard vibrant d'indignation et adjurant la plèbe à se mettre debout pour renverser à grand fracas l'édifice social :

"Vous,
Les gueux,
les immondes,
les puants :
paysannes qui descendez de nos mornes avec un
gosse dans le ventre,
paysans calleux aux pieds sillonnés de vermines,
putains,
infirmes qui traînez vos puanteurs lourdes de mouches.
Vous
tous de la plèbe,
debout !
pour le grand coup de balai.
Vous êtes les piliers de l’édifice :
ôtez-vous
et tout s’écroule, châteaux de cartes.
Alors, alors,
vous comprendrez que vous êtes une grande vague
qui s’ignore.
Oh! vague,
assemblez-vous,
bouillonnez,
mugissez,
et que sous votre linceul d’écumes,
il ne subsiste plus rien,
rien
que du bien propre
du bien lavé,
du blanchi jusqu’aux os".
(Carl Brouard)

[Rédigé par : oursivi@AP]

Rédigé par : Alex paulista | 09 août 2011 à 17:20

Me suis fait ch... comme un rat à Barcelone. A part le musée Miro et quelques réjouissances Gaudiesques, les ramblas étaient encore plus laides que cette Canebière, qui mène quand même de la gare à la mer, aussi bruyantes et mal famées mais sans le large au bout, ne lui ai pas trouvé de grandes lignes de fuite, de celles qui transfigurent une ville. Un rapport au ciel et au temps qui m'a échappé. Certes, la colline menant à la citadelle en chemin de laquelle est le musée Miro, a un certain charme, dégage quelques voies. Mais je n'étais que là. Je veux dire à Barcelone, où que j'y sois.
A Marseille, je me sens en Méditerranée.
Gênes m'a déjà plus inspiré. Athènes j'en reviens à nouveau, il y déjà plus qu'à Barcelone l'ailleurs, comme Tunis qui s'enrichit de la colline de Carthage d'une manière mal "dicible", semblant en être le fruit du ferment.

Tout cela est bien subjectif, j'en conviens.

AO

[Rédigé par : Vladimir]

Merci Vinci !

Allumez un petit feu avec trois cagettes en bois, et cinq voitures de pompiers UMP arrivent tels des super héros américains défendre le bon peuple... La ficelle est grosse mais cela marche bien et depuis quatre ans !

[Rédigé par : Alex paulista]

@oursivi

Comparer Marseille avec la Barcelone de Cerdà...

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/89/PlaCerda1859b.jpg

Fallait le faire !

Le projet originel de Cerdà proposait, à la place des carrés aux pans coupés, des L avec un jardin dans un quart évidé de chaque pâté de maison. Mais c'était trop beau et trop cher, il a fallu "optimiser" le projet.

Mais même après les optimisations successives pour densifier l'habitat, Barcelone est sans comparaison aucune avec Marseille, soyez sérieux une minute.

[Rédigé par : oursivi@Arkhipov]

"Vinci, grâce à Balladur"
Rédigé par : Arkhipov | 09 août 2011 à 09:23

Forcément, si vous mettez dans un même panier (comme le quartier) petits malfrats et grand banditisme, vous allez finir par nous les rendre sympathiques.

Mais on veut pas, même comme cela.

AO

[Rédigé par : Arkhipov]

Les racketteurs prélevaient 5 euros par voiture. Combien prélève Vinci ? Un racketteur chasse l'autre et le plus truand n'est pas celui qu'on croit. La seule différence est que Vinci, grâce à Balladur, a pu obtenir à prix cassé des autoroutes payées par le contribuable et qu'il peut désormais racketter à sa guise les usagers. M. Zacharias a bien mérité sa retraite dorée. Vous avez dit oligarques ?

[Rédigé par : Jean]

N'est-il pas préférable de donner 5 euros à des Français nécessiteux que le néo-libéralisme condamne à la mendicité organisée plutôt que de renflouer les caisses d'un multimilliardaire ?

Franchement, qu'est-ce qui est le plus choquant ici ? Renflouer les caisses de Vinci qui a intrigué pour s'emparer d'un espace public ou permettre une organisation citoyenne et socialisée d'un espace public ?

M.Bilger ne dit pas que les personnes avaient en charge de surveiller les véhicules ce que l'entreprise Vinci ne faisait pas en se dédouanant de toute responsabilité face au vol. Il est honteux d'avoir abandonné la gestion municipale à des multinationales qui extorquent de l'argent aux contribuables tandis que ce sont des espaces publics.

Quitte à payer, autant donner son argent à des personnes qui en ont besoin. Depuis quand engraisser les milliardaires serait normal et aider des pauvres serait scandaleux ? M.Bilger toujours égal à lui-même. Faible avec les puissants, fort avec les faibles.

J'imagine que ce monsieur se pense lui aussi outrancièrement "chrétien". Encore un qui aura lu la Bible à l'envers.

[Rédigé par : oursivi@AP]

"sauf que Marseille est horriblement moche"
Alex

Out.

Certes, beaucoup de ses jeunes issus de l'autre rive baratinent pathétiquement cette musique de tarés (ou de ratés, selon), certes sa plage est bien modeste - celle des Catalans est quand même évocatrice d'un certain Dantès qui donne du souffle au lieu - mais sont là cent superbes quartiers qui la font une des trois ou quatre plus belles portes de la Méditerranée, peut-être la plus belle ?

Gênes, Barcelone, Athènes, Tunis, Naples, sont de cette même eau ; justement. Mais Marseille est adossée à une région qui laisse ses homologues sur le rivage.

Je ne connais pas Rio - à part comme décor de l'Homme bébelien - autre certes, mais, elle ouvre sur quoi cette ville ? Un Océan grand et ennuyeux comme un hangar vide. La Méditerranée, c'est 4000 ans d'histoire, sans forcer. La baie de Rio, c'est une ville nouvelle. Evry, avec probablement la même population...

Bon, là-bas ils jouent diablement mieux au foot, je vous l'accorde, la Bossa n'est pas le Rap, je vous la recorde (votre guitare), certes. Mais que pèse "l'Urubu" de Jobim dans la culture actuelle de Rio ?
La même chose que Piaf à Paris ou Scotto à Marseille ?...

Mais arriver à Marseille via le haut des marches de St Charles, c'est comme entrer dans un roman de Conrad, un poème de Rimbaud (d'aucuns disent qu'ils ont pu s'y rencontrer...), mais monter à pied vers ND de la Garde est une des plus belles balades qu'on peut se sentir progressivement faire, le corps sans arrêt appelé à se tourner pour ne rien rater de cette ville et de sa grande copine aux yeux bleus.

Bref, votre critique à visée létale... c'est un peu court.

AO

[Rédigé par : Alex paulista]

Marseille est en France ce que Rio est au Brésil, sauf que Marseille est horriblement moche, que sa plage est en ciment et que ses musiciens font tous du rap.

[Rédigé par : Jean-Louis]

Monsieur le Haut Magistrat,

J’aime vos analyses mais là obligé de souligner que vous êtes objectivement tenté d’aller au plus facile. Après nous avoir servi une charge contre Mme Lagarde extrêmement imprécise et violemment partisane, certes conforme à votre métier de procureur, voilà que vous commentez sur la situation du parking Vinci porte d’Aix à Marseille, précisons pendant de gigantesques travaux.
Simplement monsieur l'avocat général, épris de Justice, vous êtes vraiment très loin des gangrènes de cette ville et de sa région, en abordant une question de non droit pour un parking, sans faire de parallèle avec des chiffres accablants. Depuis le 1er janvier nous en sommes à 65 tués (environ) par accident de voitures dans les Bouches-du-Rhône, à une quarantaine de meurtres, pour beaucoup en plein jour et à visage découvert, soit dans le grand banditisme, soit dans des zones de non droit entre petits malfrats. Vous parlez d’une ville où le Droit n’existe plus ? Le meilleur morceau pour la fin : le dossier des frères Guérini. Décrire ce scandale prendrait la totalité de votre blog; mais la revue de presse se suffit à elle-même. Vous avez soif de justice ? Donc urgent de demander à la clique de la rue de Solférino (sauf Montebourg qui s’est mouillé) où ils pensent aller avec des politicards en cheville avec le grand banditisme, et le grand frère, Président du conseil général. On nous dit qu’il a soutenu Mme Brochen au dernier congrès. L’exécutif a viré au bout de dix-neuf mois un préfet de police, haut fonctionnaire connu pour son professionnalisme, remplacé par ce que les journalistes appellent “un grand flic”, surtout connu pour son aptitude à conduire sa carrière, qui vient de nous offrir une page dans le journal de la région (La Provence). Une page de contrevérités effarantes (il n’y a pas de zones de non droit à Marseille...) ; démenties cruellement par le même journal aujourd’hui, nous donnant des chiffres catastrophiques du nombre d’agressions.
Votre titre est juste, exception française. Simple question : monsieur Gaudin et ses amis ne voient rien ? Franchement votre billet est beaucoup plus surréaliste que les vers de Paul Fort.

[Rédigé par : Adeline]

@Adamastor & Alex paulista

Ô combien surprenants vos deux avis ! Dommage que vous ne puissiez pas réagir sur le fond.
Adamastor : de ce que j'ai compris, vous semblez considérer que les règles sociales s'appuient exclusivement sur le droit objectif. Eh ben, moi pas. Au fait pouvez-vous me rappeler la source juridique qui interdit d'opposer les catégories de personnes, celle qui interdit le népotisme étatique par exemple ?
Mais où avez-vous vu la pointe d'une "obligation", "d'outrance", de "choquer", et patiti et patata, dans ce que j'ai pu écrire ?
S'il y a un chien à abattre, ce serait le chien assis que vous singez et votre côté ridicule qui transpire dans votre dernière phrase.
Alex paulista : vous dites que vous m'avez compris, mais seulement j'ai le regret de vous apprendre que je ne comprends pas très bien votre réaction sur le fond.

En résumé, je finis par me demander si on peut encore rêver d'une société française pacifiée.

[Rédigé par : manu]

Marseille.

Braquage à une station automatique, route d'Aubagne, je me relève, prends le numéro du scooter et vais au commissariat. Blocage de la carte, tentative de dépôt de plainte, le scooter était volé à la poste.
Bilan : 1200 € volés.
Commissariat du 3ème, un nouveau chef arrive, remotive ses troupes qui patrouillent derrière un temps, au bout de quelques semaines, grenade offensive devant l'entrée des bureaux de police. Résultat : plus personne ne bouge.
Combien d'exemples encore ? Jusqu'à quand cette gangrène qui s'installe ailleurs ? Des mots, du battage médiatique et RIEN.

[Rédigé par : Achille]

« Marseille, une exception française ? »

Et moi qui croyais qu’en tant que passionné de football et après nous avoir fait un billet sur le PSG, vous alliez nous parler de l’OM.

[Rédigé par : Valerie]

Vrai de vrai... depuis que j'ai lu ce billet, j'ai cet air qui tourne en boucle dans la tete...

"Les Marseillais, ais, ais, ais
J'aime les voir, a, a, ar
Les Marseillais, ais, ais, ais
Sont toujours là, a, a, a, a" de Charly et Lulu

http://fr.video.search.yahoo.com/video/play?p=charly charly-et-lulu-les-marseillais_music&rurl

ainsi que des images de cagoles !!!

Regardez ce qui se passe nettement plus au nord :

http://www.guardian.co.uk/uk/gallery/2011/aug/08/violence-looting-london-in-pictures

[Rédigé par : J.A]

@ Alex

"En résumé l'Etat est venu... et a appelé Vinci..."
Soit-il !

[Rédigé par : calamity jane]

Mdr jaune !
Un pan de la population s'imagine dur
comme fer qu'il est le salvateur car participant (imposition) aux paiements de
l'instruction publique (les enfants)
et des retraites (les aînés) ! C'est un
comble qu'il fallait comprendre : en effet,
avant eux il n'y avait personne pour le
faire et eux deviennent les acteurs du
futur puisque participant pleinement au
présent ! Un nouveau concept ?
Si des lieux de non-droits, de non-laïcité
existent c'est qu'il doit germer un désir
d'imposer une Loi qui n'est pas celle d'un
Etat de Droit...

Qui a-t-il pu mettre, à ce point, en doute
la conscience qu'un peuple est formé d'un
tout du plus petit au plus grand et que
statutairement dans un Etat de droit
se comprennent et s'englobent les réalités
de cotisations sociales par exemple ?
Les marchés ?
@ adeline
Mon voisin vient de me héler pour me dire
qu'il avait regardé les infos de la mi-
journée et que ressortait le célèbre
"tel père tel fils" pour la conduite au
volant ! Vous avez donc compris que tel
père n'étant pas un citoyen -oui, si, non,
c'est un citoyen dont on ignore encore
le pays de prédilection- et que donc il a
tous les devoirs et les droits ! quoi j'ai
raté un truc ? Votre commentaire illustre
la note de Monsieur Bilger concernant le
poème repris en musique parlé par
G. Brassens et que vivant au pieds des monts
je traduis par : la petite roue fonctionne
comme la grande.

[Rédigé par : une fan]

@Adeline

Je n'enfoncerai donc pas le clou, d'autres l'ont fait avec justesse.
Je n'ai même pas envie de commenter cette
"banalité française" que l'on constate dans bon nombre de lieux publics.
J'ai de plus en plus envie de baisser les bras là où mes concitoyens les ont déjà au niveau des genoux comme les peuplades singes vers lesquelles nous sommes en train de remonter ! Ou bien envie de fuir le laxisme pervers que certains ont le mauvais goût de baptiser "la nécessaire a-moralité", du laisser faire.
Symbole d'une philosophie destructrice des couches moyennes dans le seul but de retrouver un esclavage des classes pauvres au service des plus rares : ceux détenteurs de la culture et des richesses. Duo rare jalousement gardé par un clanisme souterrain.

[Rédigé par : GM19]

Les Marseillais étaient rackettés par une "bandedejeunes". Heureusement la puissance publique a repris le dessus. Ils seront désormais rackettés par une multinationale. Et une compagnie de CRS sera affectée pour protéger les revenus de cette multinationale.
Ouf, tout redevient normal.

[Rédigé par : padraig]

Jean Claude Gôôôdin vieillard sénile à la têêteeu de Marsêêêilleeeeuh... Clientélisme pour ne pas dire plus, juste pour être réélu pour la nuit des temps... voilà le cancer de Marsêeilleeuh ! Un mal qui s'étend à tout le pays... Le remède ? Déployez ici l'armée et tirez dans le tas. Les Français sont des pleutres et des lâches ; cela devrait suffire à faire détaler quelques lapins de garenne. A moins que nos politiques soient des pleutres... Mais non ça c'est pas possible !

[Rédigé par : Jean-Marie]

@ Jean-Dominique Reffait

Votre commentaire m'a réjoui, c'est peu dire que je l'approuve; en fait les Marseillais devraient être heureux d'une telle rapidité dans l'intégration et dans l'assimilation des valeurs locales.

@ Lambertine

Je ne sais pas jusqu'où un acteur privé peut aller dans le maintien de l'odre, peut-il garder à vue dans son petit bureau, etc ? Où se fait la transition vers un maintien de l'ordre public ? dans le train la police des transports est d'Etat je crois ?

[Rédigé par : NickNico]

//Il se montre en balade à vélo, sans casque. Le 21 juin dernier, alors qu'il visitait une école et une classe dans la Canourge (Lozère), quand soudain son téléphone mobile sonna, il décrocha pendant que l'instit lisait un poème dans la classe. C'est ce même président qui a promulgué la loi n°2010-788 du 12/07/10 interdisant l'usage du téléphone portable dans les écoles et collèges.//

Rédigé par : Adeline | 07 août 2011 à 20:29
Ne dites pas ça à l'inénarrable Franck Boizard, il traitera notre président d'enfant sans père. Même qu'il aura raison.

[Rédigé par : Jean-Dominique Reffait]

Je ne rêve pas ? Il s'agit bien de cette cité exemplaire de vertu antique transmise de parrain en parrain ? Cette patrie de la rectitude des moeurs et des cadavres à la morgue ? Ce berceau des belles traditions corso-azuréennes admirées par tant de calabrais, russes et albanais ? Ce creuset de la Droite Populaire si prompte à donner des leçons au nord de la Loire quand elle n'est pas foutue de payer normalement son propre parking ? Cette patrie des tartarins qui ont le verbe orgueilleux, la triche facile et la conscience aussi troublée qu'un pastis inondé ?

Je comprends votre indignation, Philippe. Dans une contrée de tradition mafieuse millénaire, il est parfaitement choquant de voir de jeunes pouilleux ponctionner 5 euros pour lever une barrière, correspondant à 2 ou 3 heures de stationnement tarifé, alors que de mauvais citoyens profiteront de cette naïveté infantile pour rester une journée entière ! Voilà bien un comportement qui tue le travail de la pègre franco-corsicaine ! Mes pots-de-vin ? Qui me paiera mes pots-de-vin ? s'exclame Sgnanarelle-Guerini. Que font donc les Luca, Ciotti et tutti quanti pour sauver le métier ?

Le projet économique de ces jeunes innovateurs n'est cependant pas dénué d'intérêt. Tout en restant dans le cadre des traditions locales de racket pour ne pas froisser le marseillais attaché à ses valeurs, ils ont établi un business-plan cohérent. Destruction des caméras et des caisses automatiques pour les remplacer par de vrais emplois de guetteurs et d'encaisseurs, maintien des barrières car tout bon travailleur respecte l'outil de travail et parce que le marseillais, sans barrière, aurait tendance à se prélasser gratuitement dans le parking, suppression des services coûteux d'éclairage, musique d'ambiance et ménage afin de proposer un tarif forfaitaire accessible à tous. Bien sûr, on pourrait ergoter que tout cela n'est pas strictement légal mais ne jugeons pas hâtivement cette culture pétaradante au prisme de nos étroitesse du nord. Les ethnologues sont formels : en PACA, est légal le délit qui n'est pas encore découvert, est honnête le présumé innocent.

J'espère que les lignes qui précèdent ne laissent entrevoir aucune aversion pour la mentalité chaleureuse et inventive de cette belle région. J'en serais confus.

[Rédigé par : adamastor]

@Adeline
Vous devriez savoir que le port du casque n'est pas obligatoire lorsqu'on circule à vélo...
Qu'un président de la République réponde à son portable où que ce soit ne me paraît pas outrancier car je doute que cet appel ait été du genre "t'es où"? "On va au cinoche ce soir?". Mais quand on veut abattre son chien on dit qu'il a la rage!

[Rédigé par : Alex paulista]

@ Adeline
"quand soudain son Tél mobile sonna, il décrocha pendant que l'instit lisait un poème dans la classe"

Je comprends ce que vous voulez dire, mais en même temps, c'est peut-être plus important que les coups de fil du petit Nicolas, 9 ans...

Quant au port du casque à vélo, je vous rappelle que pour le succès du Vélib à Paris la Mairie en a dispensé les Parisiens qui pédalent au milieu des voitures et des camions.

[Rédigé par : Adeline]

L'actuel chef de l'Etat fait tout ce qu'il faut pour accentuer les fractures civiques dans ce pays. En matière d'incivilité, il reste un champion exemplaire. On en redemande tous les jours.
Il se montre en balade à vélo, sans casque. Le 21 juin dernier, alors qu'il visitait une école et une classe dans la Canourge (Lozère), quand soudain son téléphone mobile sonna, il décrocha pendant que l'instit lisait un poème dans la classe. C'est ce même président qui a promulgué la loi n°2010-788 du 12/07/10 interdisant l'usage du téléphone portable dans les écoles et collèges.
Personnellement, je ne vois pas comment il sera possible de mettre à l'épreuve l'autorité à tous les niveaux, sans faire reculer la kleptocratie qui ronge, abîme, ruine notre société. A propos, n'avons-nous pas atteint le stade de non retour ? Je me demande.

[Rédigé par : Temoignagefiscal]

Bonjour,
Je vous tiens M. Bilger pour une haute intelligence. Je suis un peu dérouté par l'évolution de votre blog. Vous ne pouvez pas vous poser ce type de question. Vous ne pouvez pas faire comme si l'Etat était un personnage supérieur auquel il serait possible de s'adresser, qui pourrait résoudre les problèmes qui nous contrarient. Vous ne pouvez pas constater la veulerie de notre Etat, seulement en certain cas. Effectivement c'est grave que la délinquance envahisse la rue en fanfare, mais ce n'est que la partie visible d'un iceberg d'irrespect et de corruption morale généraux. Tous se dédouanent en montrant l'autre comme fautif, alors que tous sont fautifs et ne pensent qu'à se vautrer. Mais il est clair que la solution ne passe pas par la délégation de la force à la police, à la justice, ou à l'hologramme "Etat". Ils sont dans le même état d'esprit, ils utiliseraient la force de façon inévitablement malsaine. Relisez de Margerie, son livre testament est extraordinaire. Non ce qui serait nécessaire c'est une prise de conscience de chacun sur le fait que l'Etat c'est lui multiplié par les autres, rien de plus. Si lui ne vaut rien, l'Etat ne peut rien valoir. Comment extirper des mentalités la jalousie, la délation, la cupidité, l'avidité, l'orgueil, nous manquons de philosophes, de bons pasteurs au sens large pas uniquement religieux. Nous manquons d'éducateurs et d'éducation. La faute à ceux à qui a été confiée, ou qui se sont appropriés, cette mission. En réalité, la fonction publique est la seule responsable de notre décadence. Je peux au moins l'affirmer concernant notre décadence économique. J'ai acquis la légitimité qui me permet d'en accuser, sans erreur possible, les services fiscaux. Cordialement. H. Dumas

[Rédigé par : Franck Boizard]

Vous oubliez ce que Lacan a appelé la forclusion du père.

Tout ce qui est règle, loi, violence légitime, police est rejeté, vilipendé.

Assumons-en les conséquences.

Ou alors, êtes-vous prêt à défendre le prof qui aura puni votre Monchéri-Moncoeur ? Etes-vous prêt à défendre les CRS qui chargent une manif ? Etes-vous prêt à soutenir, sans invoquer les heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire, une rafle dans les quartiers hors-la-loi ? Etes-vous prêt à accepter sans protester les expulsions de clandestins, enfants inclus ? Etes-vous prêts à tolérer les bavures comme l'inévitable conséquence d'une politique ferme ?

vous l'avez compris à ma manière de poser la question, je pense que, pour notre pays, la réponse est négative.

L'autorité a été sapée pendant des décennies, minutieusement, méthodiquement, systématiquement, au point que je pense que certains Français n'ont plus même de notions de ce que ce mot signifie.

Donc le pays préférera l'anarchie à l'autorité (1).

Bien sûr, quelques affaires comme celle du parking marseillais provoqueront des sursauts épisodiques. Mais une politique voulue et soutenue de retour de l'autorité ? Certainement pas.

************
(1) : il se peut que je me trompe. Après tout, le nazisme a été analysé comme la politique des enfants sans pères (les pères ayant été pris ou humiliés par la première guerre mondiale).

Il est donc possible que les enfants élevés sans autorité paternelle, devenus adultes, s'inventent une autorité paternelle politique de substitution d'autant plus féroce qu'ils n'auront pas fait dans leur enfance l'apprentissage de l'autorité et des manières de se comporter avec elle, ni soumission ni révolte.

[Rédigé par : Alex paulista]

En résumé l'État est venu, a vu... et a appelé Vinci.

[Rédigé par : lambertine]

La direction de Vinci ne veut pas assumer ses responsabilités. Elle est une société de gestion de parkings ? Qu'elle gère les parkings. Autrement dit, qu'elle engage suffisamment de personnel pour que les voitures de ses clients soient en sécurité. Le reste n'est que du blabla : gérer des parkings, ça ne consiste pas à mettre un immeuble à la disposition des automobilistes, moyennant un payement automatique à l'entrée.

[Rédigé par : Mary Preud'homme]

Restaurer partout l'autorité, au sein de la famille, à l'école, dans les immeubles, les quartiers etc. et surtout, surtout... montrer l'exemple et ne pas désavouer, systématiquement, ceux qui oeuvrent dans ce sens, s’obliger au respect à leur égard et donc s’interdire (par exemple pour un magistrat) de relâcher les voyous aussitôt pris ou de banaliser par lassitude, fatalisme, idéologie ou effet de mode, les multiples incivilités au quotidien. Auquel cas nous n'en serions pas réduits, après quarante ans de laxisme, à des aberrations, par exemple proposer des policiers ou des gendarmes comme référents dans les établissements scolaires, ce qui n’est pas leur rôle, ou à faire garder les parkings par des cohortes de CRS, là où un vigile ou un gardien municipal devrait faire, normalement, l’affaire !
En outre, contrairement à certains individualistes forcenés ou inconscients qui s'insurgent contre une supposée répression policière féroce, lutter contre la délinquance routière m’apparaît aussi comme une nécessité sachant que dans certaines mains, pas toujours celles que l’on croit, la (bagnole) peut devenir une arme redoutable. Quitte à multiplier les contrôles et même les radars en gardant à l’esprit, que la seule façon de faire décroître ces "mouchards", serait de s’obliger à respecter le code de la route et… son prochain.
Savoir conduire et se conduire, cela va souvent ensemble. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer les gens au volant, en ville, sur route, y compris loin de leur port d’attache. Tout un enseignement ! Et quel mauvais exemple pour les plus jeunes ! Après cela, allez faire la morale à des gamins sur leur scoot qui roulent plein gaz, grillent des feux ou des stops, insultent et font des doigts d'honneur ! Ne serait-ce pas un remake de ce qu'ils ont vécu jadis comme passagers dans la voiture de leurs parents ?
L'éducation et le savoir-vivre tout est là !

[Rédigé par : hameau dans les nuages]

J'avais répondu en écrivant à un procureur qui ne voulait pas me suivre dans une sombre affaire de notaire véreux et de testament disparu :

"Quand la justice est dans une impasse, la rue devient un boulevard"

On va vivre une époque formidable.

[Rédigé par : Philippe Lestang]

Dans certains cas la solution à un problème de ce genre passe par l'urbanisme (il y a un intéressant roman de science-fiction là-dessus, mais je ne me rappelle pas son nom).
S'il s'agissait d'une petite ville, on démolirait le parking et on essaierait de repenser la zone en question. Dans une très grande ville les problèmes se posent à une autre échelle..

[Rédigé par : adamastor]

Devant tant de gâchis et de délitement de l'autorité publique comment ne pas être totalement d'accord avec vous?

[Rédigé par : Xavier NEBOUT]

Vous avez bien raison Monsieur Bilger, mais quand verrons-nous les magistrats faire grève parce qu'il n'y a pas assez de places de prison pour mettre les élus, fonctionnaires territoriaux et autres corrompus de Marseille, y compris même quelques-uns de leurs confrères et avocats de franc-maçonneries mafieuses au trou ?
Cet exemple donné, il y a fort à parier que la délinquance baisserait fortement, et même qu'une bonne partie de la "racaille" trouverait la voie de la fierté d'être français.

[Rédigé par : lo]

La direction de Vinci a déclaré "Nous sommes une société d'exploitation de parkings, pas de maintien de l'ordre".

En fait la question qui me vient en tête à propos de ce fait divers est : qu'a fait le préfet ? Il y a eu de multiples plaintes. Pourquoi le problème n'a-t-il pas été résolu avant ?

[Rédigé par : Achille]

Bonjour Philippe Bilger,

« Une compagnie de 80 CRS va être affectée à la surveillance et à un patrouillage constant selon le préfet de la région qui exprime sa volonté de redonner à cette place d'Aix "son rôle d'espace public". »

Entre nous, ils seront certainement plus utiles qu’en faisant les « pots de fleurs » devant l’entrée des résidences de certaines « personnalités » politiques dont certaines n’exercent plus de fonctions officielles depuis belle lurette.

Ceci étant il semblerait que le fameux Kärcher dont un ministre de l’Intérieur nous avait vanté les mérites en 2005, montre de sérieux dysfonctionnements.

Encore un produit d'exportation sans doute...

[Rédigé par : Savonarole]

"For King and Country"...

Jusqu'au milieu des années 70, il était interdit de marcher sur les pelouses de Hyde Park à Londres. Le splendide film d'Antonioni le relate : "Blow Up".
Un meurtre remet en cause le "way of life" de toute une génération : la tolérance, la compréhension, une espèce "d'easy life".
Votre billet montre bien le rétrécissement de notre vie.