Vous lirez peut-être ce billet. Je l'écris avant votre débat prévu sur France 2 avec Edwy Plenel. Je n'aurais pas eu la prétention, à mon niveau modeste, de rivaliser avec cette empoignade d'un soir.
A plusieurs reprises je ne vous avais pas ménagé sur ce blog. Un soir, alors que vous participiez à un jury pour un concours d'éloquence, je vous ai croisé, salué et vous avez eu l'extrême amabilité de me convier à déjeuner quelques jours plus tard. J'ai pu apprécier, tout au long du repas, votre capacité d'écoute, votre liberté d'esprit et votre sincérité. Dans votre personnalité que je découvrais il y avait un mélange rare et stimulant de singularité et de classicisme et, vous quittant, j'ai eu l'impression d'avoir été sinon approuvé du moins compris.
Vous devinez comme par la suite j'ai pris connaissance avec encore plus d'attention de toutes vos déclarations. Convaincantes ou non, elles étaient et sont toujours convaincues et je suis persuadé que nous partageons cette opinion qu'une parole ne vaut pas grand-chose si elle ne sert qu'à dissimuler ce qu'on pense. C'est assez fréquent en politique mais il me semble que vous êtes très attaché au fait d'être d'abord au clair avec vous-même. Donc l'hypocrisie n'est pas votre fort.
Il y a très peu de temps, en pleine tourmente judiciaire mettant ensemble Ziad Takieddine, Thierry Gaubert, Nicolas Bazire puis Brice Hortefeux, avec peut-être Nicolas Sarkozy en point de mire, malgré (ou à cause du) le communiqué de l'Elysée, vous avez réagi, questionné évidemment sur cette affaire Karachi instruite à mon sens par deux magistrats exemplaires, en mettant hors de cause le président de la manière suivante : "Quand un de vos amis commet des indélicatesses, vous ne trouvez pas normal d'en être accusé à sa place" (France 2, Libération, Mediapart).
Je ne suis pas sûr, même pour la cohérence de cette métaphore, qu'évoquer de simples "indélicatesses" soit une approche à la mesure de la gravité de ce qui est soupçonné. En demeurant dans votre registre, cette volonté de laisser entendre qu'il y aurait là deux amis dont l'un devrait être sanctionné et l'autre laissé tranquille parce qu'il serait totalement ignorant des transgressions du premier est, convenez-en, un tantinet forcée, en tout cas inappropriée si j'ose un adjectif récemment mis au déshonneur. Un journalisme politique plus pugnace et entêté que le nôtre ne vous aurait pas tenu quitte avec une telle réplique !
Votre réponse qui relève plus de la boutade que de l'argumentation, au demeurant serait déjà peu fondée dans un cercle amical où la proximité fait qu'on est inévitablement témoin du meilleur comme du pire. Elle l'est encore davantage dans la sphère du pouvoir où les éléments recueillis dans la procédure et rapportés sans avoir été démentis font apparaître Nicolas Sarkozy ayant été ministre du Budget en même temps que porte-parole de la campagne d'Edouard Balladur, une relation forcément politique, technique et de confiance entre ces diverses personnalités désireuses d'atteindre les mêmes objectifs. Cette relation notamment fondée sur la recherche dans l'urgence des modalités les plus efficaces et discrètes pour collecter l'argent et remporter, croyait-on, la victoire en 1995 n'etait concevable que si Nicolas Sarkozy en etait partie prenante. Qui aurait pu engager de tels processus risqués sans son aval à lui, dont le nom apparemment est mentionné ici ou là dans ce dossier ? On rejoint de la sorte, paradoxalement, votre comparaison avec l'amitié puisque sans elle qui garantit le silence, rien de ce qui semble peu à peu émerger n'aurait pu être mis en oeuvre et la vérité judiciaire ne serait pas aussi malaisée à établir avec, de surcroît, une ancienneté des faits rendant difficiles toutes les investigations nationales et internationales.
Je pourrais à la rigueur m'accorder avec vous si vous aviez seulement souligné que la justice était en marche et que rien d'irréfutable n'était encore acquis. La présomption d'innocence n'est pas un vain mot et elle impose banalement à chacun une prudence dans l'affirmation d'une certitude accusatrice à l'encontre du président. Je l'admets volontiers mais il n'empêche que personne, aussi bien pour Bourgi hier que pour les mis en examen d'aujourd'hui, ne met en doute sérieusement l'implication de Nicolas Sarkozy. C'est le plus terrible pour notre démocratie que cette évidence à charge, contre tous les principes de l'Etat de droit, mais c'est l'inévitable rançon de l'oubli, depuis quatre ans, de la République irréprochable. J'espère tout de même que vous nous accorderez l'autorisation de nourrir des soupçons, d'être dubitatifs et d'attendre avec un pessimisme sans cesse alimenté la suite des événements. Que c'est triste la France, dans de telles conditions ! Je sais que, plus que tout autre, les blessures au coeur de notre pays vous touchent.
Si j'ai choisi ce titre pour mon billet, ce n'est pas par manque de déférence à l'égard du conseiller spécial que vous êtes. Mais seulement parce que si celui-ci a cherché à persuader avec le recours à l'amitié, je préfère m'adresser, pour ma part, à l'autre, à l'homme libre, au citoyen, à monsieur Guaino. Sans pompe ni discours à tenir ou à rédiger. A Henri Guaino, l'honnête homme.
Je ne suis pas sûr qu'il aurait dit la même chose que l'autre, l'officiel.
Le Conseil Constitutionnel est chargé de trancher les litiges dans l’élection des députés, des sénateurs, et du Président. Les infractions au Code électoral, les irrégularités dans les comptes de campagnes, sont beaucoup plus nombreuses que le bon peuple ne l’imagine. Dans la majorité des cas, le Conseil ferme les yeux, et heureusement : il faudrait recommencer au moins la moitié des élections. Cette sage jurisprudence dissuade les contestations, dès lors que l’écart entre les candidats dépasse 5% des voix.
Dans toute Constitution, il existe une instance suprême. Ses décisions ne sont pas susceptibles d’appel. Il n’existe aucune instance pour sanctionner les erreurs ou les fautes que ses membres sont susceptibles de commettre. Dans notre Constitution, c’est la Conseil Constitutionnel.
Il est vrai qu’en vertu du traité de Rome sur la création de la Cour Pénale Internationale, sachant que les traités sont supérieurs à la Constitution, il devrait être possible de traîner Roland Dumas devant la CPI pour cette affreuse forfaiture. Dans la situation d’hystérie juridique que nous vivons, certains pourraient en avoir l’idée. Mais les rapports de Roland Dumas avec le Président de la République étant ce qu’ils sont, le bénéfice politique serait nul.
Rédigé par : Libérus | 30 septembre 2011 à 20:41
@ Frank THOMAS
Je suis d'accord avec vous pour dire que créer une société qui servira plus tard à verser des rétrocommissions (car il semble bien que ce soit ce que l'instruction suspecte, sinon point de mises en examen) ne signifie pas qu'on soit partie prenante de façon certaine. Mais cela est mis en perspective avec le fait que la campagne Balladur ait produit des comptes trafiqués, que tous les plus proches de Sarkozy soient mouillés, etc.
Vous pouvez penser que juxtaposer ces éléments relève plus de l'insinuation que de l'investigation, ou que le reste des journalistes qui n'épluchent que l'agenda de l'Élysée ne font que de la propagande.
La vérité du journalisme est probablement entre les deux, mais comme au second tour des présidentielles puisqu'il faut choisir je préfère encore lire Mediapart, quitte à m'énerver contre leur analyse biaisée.
Rédigé par : Alex paulista | 30 septembre 2011 à 14:13
@ Alex paulista
La création d'une société dévolue au transit de fonds correspondant à des commissions d'intermédiaires engagés pour faciliter l'obtention de marchés sensibles, n'est pas louable. Si c'est votre avis, c'est aussi le mien.
Tout comme vous, je suppose, je préfèrerais que notre commerce extérieur se contentât de conditions normales, au grand jour, selon les lois de la concurrence...
Un jour, peut-être ?
Mais commission est une chose, rétro-commission en est une autre.
Pour accuser comme Plenel le fait il faut répondre à deux questions: d'abord, des rétro-commissions ont-elles bien été versées ? ensuite, à qui ?
Le papier qu'il a brandi l'autre soir n'apportait pas la preuve que des sommes avaient été ajoutées à des commissions "normales", puis détournées et encore moins que M.Sarkozy était en quoi que ce fût impliqué dans ces prétendus transferts de fonds.
J'avoue que je m'amuse moi-même de me voir ici affublé, à mon corps défendant, de la robe d'avocat de M.Sarkozy.
En 2007 j'ai voté et appelé mes concitoyens icaunais à voter Bayrou au premier tour et Royal au second. Je n'ai pas changé d'avis depuis...
Rédigé par : Frank THOMAS | 30 septembre 2011 à 06:48
@ Frank THOMAS
"il n'a fait que brandir des documents éventés"
Ce document est celui de la création de la société offshore permettant aux commissions et rétro-commissions de transiter. La création a été approuvée par le ministre du Budget de l'époque.
Que voulez-vous dire par "documents éventés" ?
Que ces documents s'altèrent à l'air libre et qu'ils auraient mieux fait de rester dans un tiroir ?
Et puis, de toute façon, le fait d'impliquer directement Nicolas Sarkozy n'est pas un but en soi, sauf peut-être pour Plenel.
Mais quand Copé, Hortefeux, Gaubert, Bazire, Balladur et d'autres auront sauté, il ne restera pas grand-chose de l'équipe de Sarkozy.
Si, peut-être Éric Besson, mais j'ai dans l'idée que ça sera un peu juste... :o)
Rédigé par : Alex paulista | 29 septembre 2011 à 21:43
Vous savez ce que je pense d'un hypocrite qui ne regarde pas son contradicteur mais lui présente son épaule tout en répandant une accumulation de données ? et qui noie le poisson pour ne pas répondre á la notion de véracité de ce qu’il avance ?
La réponse est dans la question.
Le ricanement permanent ne fera jamais office d’argument M. Plenel.
Bonjour de Lille...
Rédigé par : Jean-paul Ledun | 29 septembre 2011 à 17:12
@Christian
Monsieur, permettez-moi de vous féliciter. Vous êtes d'une remarquable perspicacité : vous avez compris que M. Plenel et ses méthodes me sont profondément antipathiques.
Là où je suis moins enclin à vous suivre c'est lorsque vous appelez, sans doute par maladresse de langage, "accusations" le fait de trouver son rictus irritant.
Pour le reste, il n'a fait que brandir des documents éventés et, surtout, n'a absolument apporté aucune preuve tangible de l'implication de M.Sarkozy dans toute l'affaire.
A moins qu'une accumulation de soupçons passe à vos yeux pour une preuve, auquel cas je souhaite que vous ne soyez jamais amené à juger votre prochain.
M. Plenel est ce qu'en bon français on nomme un fouille-m...
On peut aimer ce genre, après tout.
Rédigé par : Frank THOMAS | 29 septembre 2011 à 13:16
Frank THOMAS,
de la part d’un professeur, il me semblerait prudent de rassembler les points de vues exprimés sur un sujet avant d’en condamner l’un des protagonistes, et surtout un seul, de façon aussi grossière.
Les accusations sous lesquelles vous brocardez Edwy Plenel, si elles sont exactes, comme vous semblez tenter de nous en convaincre, ne sont pas étayées.
Je vous cite :
- « yeux mi-clos, sourire crispé et crispant pendant que son vis-à-vis s'exprime ; masque sérieux, voire tragique, tandis que lui-même s'écoute parler ». On voit tout de suite le caractère factuel et objectif de votre critique.
- « M.Plenel lance plusieurs accusations à la fois, dans tous les sens : Tapie, Bettencourt, Gaubert, Bazire, etc, pratiquant une tactique de harcèlement qui rend presqu'impossible une réponse précise et circonstanciée ». Voici, à ce propos, l’analyse mise à disposition des abonnés de Mediapart par Edwy Plenel le 28/9 : « Dès le début de l'émission, j'ai compris que Henri Guaino voulait, tout au contraire, m'entraîner sur le terrain d'un affrontement directement politique, me plaçant en opposant systématique qui fonctionnerait à l'idéologie plutôt qu'à l'enquête, au préjugé d'opinion plutôt qu'à la vérité des faits. C'est ce que dévoile l'instant où Henri Guaino commence à dérouler un conducteur de l'émission, tentant de fixer l'ordre du jour en lieu et place d'Yves Calvi ».
- « Plenel déverse un tombereau de documents troublants, il amalgame des données de nature différente et s'efforce de pallier l'impossibilité où il est d'en déduire indubitablement l'implication de Sarkozy dans tout cela par la masse étourdissante des probabilités avancées qui, compte-t-il, finiront par remplacer la preuve. » Vous omettez donc que Plenel a fait état de deux documents, en sa possession sur le plateau, dont Guaino n’a pas jugé bon de les consulter, en connaissant probablement le contenu, et les écartant d’un revers de main en précisant : « ça n’a rien à voir. » Ah, bon ?
- « Lointain héritier du Hébert du "Père Duchêne" vomissant ses injures, il est le désagréable visage contemporain du jusqu'au boutiste anti-républicain qui prospère sur le fumier des "affaires". » Là encore, toute votre lucidité républicaine est à l’œuvre.
Comme toujours, quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. Les journalistes du site Mediapart et ceux du Monde ont fait un remarquable travail d’investigation, que France 2 a reconnu en invitant Plenel à débattre face à Guaino.
Le rapport entre Sarkozy et Takieddine est établi (information publiée par Mediapart il y a plusieurs semaines) par les documents mis au jour par l’enquête luxembourgeoise sur les sociétés « HEINE » et « EUROLUX », sociétés de droit luxembourgeois, dont la création a été validée par le ministre Sarkozy ès qualité.
Vous pouvez considérer que ce lien est insuffisant ; en nier l’existence est plus curieux. La seule solution claire serait que les explications sur ce montage soient données par M Sarkozy.
Sans doute sept ans après l’issue de son mandat présidentiel, en 2019, ou en 2024 ?
Rédigé par : Christian C | 29 septembre 2011 à 10:49
@Frank Thomas
Vous avez parfaitement résumé ce que j'ai, maladroitement, voulu dire dans mon commentaire antérieur.
D'un côté, un homme probablement honnête intellectuellement et sincère, ce qui n'exclut pas qu'il puisse se tromper, de l'autre une "mécanique" appliquée à désarçonner l'adversaire, en le harcelant, en lui coupant systématiquement la parole, en changeant de sujet pendant la tentative de réponse de son interlocuteur, bref en utilisant tous les artifices de dialectique appris dans les "écoles" d'un militantisme extrême, jamais désavoué par ce journaliste qui a été mêlé à toutes les grandes "affaires" des dernières législatures...
Mais une fois de plus, Edwy Plenel a parfaitement nourri le doute que chacun de nous partage plus ou moins, mais n'a apporté aucune preuve décisive, dans chacune des "affaires" qu'il a évoquée.
Bravo pour la synthèse.
Rédigé par : berdepas | 29 septembre 2011 à 10:16
@ Frank Thomas
Vous avez déjà assisté à une corrida ? tout y est, là, sur un plateau de télévision.
The light of the sun, les spectateurs, le picador, le torero et bien sûr la bête...
Je ne vous raconte pas la fin. M. Guaino avec beaucoup de courage est rentré dans l'arène, connaissant l'issue fatale.
Et ce matin de nouvelles banderilles viennent se ficher avec l'échéancier de versements occultes, venant cette fois-ci d'Arabie saoudite, découvert par M. le Juge Van Ruymbeke...
Ce n'est jamais très beau une estocade même si elle concerne votre propre ennemi.
La Catalogne vient d'interdire les corridas. Reste à savoir si Neuilly avait signé la pétition car certains en ce moment ne doivent pas dormir sur leurs deux oreilles.
Sinon en ce qui concerne Monsieur Plenel je suis d'accord avec vous, son comportement cynique et son regard de chat de gouttière jouant avec une souris est assez déplaisant.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 29 septembre 2011 à 10:10
En lisant votre prose, en vous observant et écoutant à l'émission C dans l'air, j'ai la douloureuse impression d'avoir affaire à un intellectuel totalitaire, à un système d'expression de l'honnêteté, style mur de Berlin. Plus honnête que moi, plus détaché des intérêts privés et privatifs tu meurs ! Une sincérité inoxydable, un point de vue détaché des mesquineries qui fait... trembler. La main de fer dans le gant de velours. Une autre face de l'infernal Plenel.
Dans vos circonvolutions dialectiques, surnage un anti-sarkozysme patent, même pas larvé mais explicite. N'aurait-on pas assez reconnu votre génie "magistral" ? Autour de vous d'ailleurs ne rôdent que d'excellents fonctionnaires de justice, objectifs, soucieux du bien public, défenseurs des victimes et chevaliers blancs anti-corruption. Bref, des surhommes. Ou surfemmes, parité oblige. Il y a un fond de mensonge et de dissimulation dans tout cet étalage. Vous n'êtes plus honnête puisque vous êtes engagé intellectuellement et professionnellement. Vous n'êtes pas un citoyen lambda. Je suis un de ceux-là.Passez vos interventions à la grille de l'impartialité et vous verrez que le qualificatif d'honnête n'est pas respecté. Il réclame plus de réelle modestie, d'effacement et de discrétion. La solitude doit trop vous peser.
Rédigé par : le nouveau caton | 29 septembre 2011 à 10:01
"l'une des premières déclarations de Edouard Balladur a été : "Je vous demande de vous arrêter".
Rédigé par : XS | 29 septembre 2011 à 00:09
Il s'est trompé dans son mot valise ou billet de post premier tour perdu, il voulait dire :
"Je vous demande de vous faire arrêter."
Ils vont y arriver, les dernières paroles d'un ex homme politique sont sacrées.
AO
Rédigé par : AOursivi | 29 septembre 2011 à 09:26
Je viens de regarder sur Dailymotion, deux fois de suite, le débat Plenel/Guaino, arbitré, difficilement, par l'excellent Yves Calvi.
La première chose qui me frappe, sur la forme, c'est la façon de procéder du patron de Mediapart : yeux mi-clos, sourire crispé et crispant pendant que son vis-à-vis s'exprime ; masque sérieux, voire tragique, tandis que lui-même s'écoute parler. J'admire celui qui, face à une comédie pareille, parvient à conserver son self-control.
Sur la forme toujours, ou plutôt sur la stratégie polémique, une ficelle énorme, usée mais toujours embarrassante pour l'interlocuteur : M.Plenel lance plusieurs accusations à la fois, dans tous les sens : Tapie, Bettencourt, Gaubert, Bazire, etc, pratiquant une tactique de harcèlement qui rend presqu'impossible une réponse précise et circonstanciée. Vingt scuds étant tirés simultanément, il est inévitable que quelques-uns atteignent leur cible.
C'est gros, c'est violent, c'est intellectuellement malhonnête, mais c'est efficace.
En face de cet assaillant effronté, un homme de réflexion et de dialogue, urbain, poli à l'extrême, qui peine à rendre coup pour coup, mais qui, en s'en tenant fermement à une ligne de défense simple et claire, finit par mettre en évidence la mauvaise foi de son adversaire en le sommant, en vain, d'extraire de tous ces gravats la pépite tant recherchée : la preuve que Nicolas Sarkozy ministre ou Président ait un lien avec les rétrocommissions de "l'affaire Karachi".
Plenel déverse un tombereau de documents troublants, il amalgame des données de nature différente et s'efforce de pallier l'impossibilité où il est d'en déduire indubitablement l'implication de Sarkozy dans tout cela par la masse étourdissante des probabilités avancées qui, compte-t-il, finiront par remplacer la preuve.
Cela porte un nom : la calomnie dont on sait bien - l'histoire en offre tant de déplorables exemples - qu'elle est une arme redoutable et dont il est très difficile, tant elle est insinuante et perverse, de se défendre.
Oui décidément ce M. Plenel est un des meilleurs alliés des partisans du "tous pourris".
Lointain héritier du Hébert du "Père Duchêne" vomissant ses injures, il est le désagréable visage contemporain du jusqu'au boutiste anti-républicain qui prospère sur le fumier des "affaires".
Il est possible que M.Sarkozy soit le centre de toute cette corruption ; il est clair que M.Plenel le souhaite ; il est certain qu'il n'en a pas apporté le moindre début de preuve ; il est évident - quelque peu sarkoziste que je sois, que je souhaite que sa petite entreprise de salissure fasse faillite.
Rédigé par : Frank THOMAS | 29 septembre 2011 à 09:10
« Je l'écris avant votre débat prévu sur France 2 avec Edwy Plenel. Je n'aurais pas eu la prétention, à mon niveau modeste, de rivaliser avec cette empoignade d'un soir. »
Hum, pourquoi pas.
Sur Dailymotion le débat Guaino/Plenel initialement en direct (49'23'') Est-ce que Guaino n'aurait pas un peu maigri ?
En voici, pour ceux que cela intéresse, la re transcription résumée par parties, fidèle par d'autres et réalisée au départ dans le but de mesurer le volume de papier format A4 que font 50 minutes de temps de parole parlée (≠ lue). Eh bien cela fait six pages pleines, presque sept. D'où je me demande comment font certains pour caser par ex. une trentaine de pages dans le même temps, tout en restant compréhensible pour un auditeur moyennement attentif? Ma conclusion est que cela ne se peut pas. Mais bon. C'était juste un petit monologue personnel. Ce qui est intéressant aussi avec ce genre de petit exercice, c'est qu'on se rend compte combien ce qui paraît digne d'intérêt à l'écoute peut paraître parfois presqu'enfantin à la lecture. Dans le cas présent c'est surtout le cas du dernier quart d'heure. La gageure consiste donc, et c'est là où je pense on discerne le maître d'éloquence, à être aussi intéressant à l'écoute qu'à la lecture...
Rédigé par : Catherine JACOB | 29 septembre 2011 à 01:14
Je crois aussi que Henri Guaino était en service commandé. C'est l'un des rares conseillers de Sarkozy à avoir... participé à la victoire de Chirac en 1995.
Son but était donc de montrer que l'UMP (ou l'ex-RPR) restait derrière Sarkozy, et comprenait les difficultés du financement de la campagne de Balladur en 1995.
On comprend d'ailleurs encore mieux pourquoi après sa défaite, face à ses propres supporters qui huaient les chiraquiens, l'une des premières déclarations de Edouard Balladur a été : "Je vous demande de vous arrêter".
http://www.dailymotion.com/video/x3i4vo_je-vous-demande-de-vous-arreter-bal_fun
Rédigé par : XS | 29 septembre 2011 à 00:09
Monsieur l'Avocat Général.
J'adore vos papiers en tout cas autant que vous adorez le juge Renaud Van Ruymbeke. Un grand merci pour votre courage et le temps que vous consacrez à les rédiger.
Rédigé par : pierre-alain germond | 28 septembre 2011 à 19:37
La phrase d'Henri Guaino est certes maladroite, elle témoigne même d'un certain désarroi mais, et sur ce point je vous rejoins, Philippe, elle n'est pas malhonnête.
Je ne suis pas aussi certain que vous, en revanche, que la proximité politique permette d'en connaître beaucoup plus sur les actes cachés de ses "amis" que l'intimité familiale, où tant de choses demeurent enfouies et où il arrive bien souvent que l'on soit surpris de découvrir les secrets de nos proches.
Il n'en reste pas moins vrai, je l'avoue, qu' il est assez peu probable que M.Sarkozy, ministre du budget et porte-parole du candidat Balladur, ait pu être tenu dans l'ignorance des accointances et des tractations financières de M. Bazire, si tant est, bien sûr, que ce dont ce dernier est accusé soit bien réel.
Car enfin, vous me passerez cette tautologie, si les accusations portées contre Nicolas Bazire sont imaginaires, Nicolas Sarkozy est de facto innocenté de ce dont on le soupçonne. On n'a pas le droit de l'exclure absolument.
Puisque vous évoquez Edwy Plenel dans votre billet, j'en profite pour vous dire que ce personnage, depuis que j'ai lu le livre de Pierre Péan "La face cachée du Monde", me laisse plus que dubitatif, ses révélations et ses accusations aussi.
Rédigé par : Frank THOMAS | 28 septembre 2011 à 15:39
Rédigé par : Alex paulista | 28 septembre 2011 à 04:33
Bien vu, et donné à voir.
Il s'entraîne pour le château qu'il vise en 2017, y ferait même installer de cela, sont quand même quelques belles journées à Paris, la preuve, on y est, et l'envierions presque, tiens.
Mais... il manque un truc dans le bain de pied de ce pauvre homme.
Un requin.
Ah bah si finalement, à bien y regarder, il y en a déjà un, il fait même bonne figure au portraitiste. Les ronds donnent-ils des ailes, voire des ailerons, on devrait lui demander. En tout cas ses palmes n'ont rien d'académiques, il n'était pas sur le pavé hier. Pourvu qu'il n'en ramasse pas un et le balance au photographe ou au posteur ! Cela met combien de temps, un paveton, pour traverser l'Atlantique ? Alex, baisse la tête, le révolté du bon temps vise mal mais on ne sait jamais.
AO
Rédigé par : oursivi@AP | 28 septembre 2011 à 14:16
@Achille
Excellente définition de la bien-pensance !!!
Rédigé par : berdepas | 28 septembre 2011 à 12:03
On se croirait sur un bateau en tempête dont l'équipage tenterait de saboter les machines.
Quel lien fautif y a-t-il entre l'affaire Karachi et les commanditaires des meurtres ?
Les bénéficiaires de commissions occultes n'ont pas gagné les élections.
Donc l'argent ne suffit pas à expliquer une victoire. Ce n'est pas eux qui ont suspendu les versements. Ils sont coupables d'avoir reçu de l'argent interdit par la loi via un système dangereux. A quel titre peuvent-ils être poursuivis, pour avoir reçu l'argent, pour avoir organisé le système. Alors il faut attaquer le système et ne pas légitimer le secret défense. Je compte sur les promesses du candidat de gauche.
Ceux qui ont arrêté les versements et qui y poussaient sont aussi à mettre en accusation. Donc toute la classe politique qui doit céder au chantage est à accuser.
Pour les familles des victimes il faut prévoir des indemnités comme pour les combattants. On ne va pas impunément dans ces régions. Les primes et les assurances sont faites pour cela.
Rédigé par : Perplexe-gb | 28 septembre 2011 à 11:29
@ herman
« Je déteste Plenel, même quand il a raison, et aime bien Guaino, même quand il a tort... et pourtant je fais partie des bien-pensants selon la définition qu'en donnent les tenants de leur dénonciation, alors...!
Une variante du fameux adage selon lequel il vaut mieux avoir tort avec Sartre que raison avec Aron, en somme...
Le bien-pensant n’est-il pas celui qui n’applique pas à lui-même ce qu’il voudrait imposer aux autres ?
On en trouve aussi bien à gauche qu'à droite.
Rédigé par : Achille | 28 septembre 2011 à 08:26
C’est sans doute que Rousseau avait raison : « La nature a fait l'homme heureux et bon, mais la politique le déprave et le rend misérable. » ;)
Rédigé par : JJJ | 28 septembre 2011 à 07:44
Ce qui est dommage, c'est que Plenel a fait du Plenel. Alors qu'il était choisi pour sa connaissance des dossiers, il en a fait une tribune politique et n'a cessé de papillonner sur les multiples affaires au lieu d'enfoncer le coin de certains faits dans le rictus confit du conseiller gêné.
La société écran utilisée par Takieddine, Nicolas Sarkozy en a approuvé la création en tant que ministre du Budget de l'époque.
Brice Hortefeux a appelé Thierry Gaubert pour lui déclarer que sa femme "balançait", et qu'il avait plus à lui dire hors téléphone. Puis il l'a appelé durant - ou juste avant - sa garde à vue.
Thierry Gaubert a été enregistré en train de menacer sa femme de ne plus jamais revoir ses enfants. Il ne lui a pas reproché d'inventer les passages de valises mais lui a demandé de se taire... Il ne s'agit apparemment pas d'épouses qui se vengent.
Nicolas Bazire, ami très proche et témoin de mariage de Sarkozy, est à la suite de ces témoignages mis en examen pour avoir porté des valises. Lui que Guaino voit comme un honnête homme, l'aurait-il fait pour enrichissement personnel ou pour financer... le parti dirigé par Nicolas Sarkozy ?
Copé, Copé... comment dire. Rien de mieux pour illustrer que ce membre du gouvernement chez son ami qui ne paye pas d'impôts en France. D'ailleurs le redressement fiscal aurait été annulé au milieu, alors que Copé était devenu ministre du Budget. C'est sûrement qu'il était inutile.
Rédigé par : Alex paulista | 28 septembre 2011 à 04:33
Cher Philippe,
Sur un magnifique fond outre-mer, il existe de possibles méandres. Ne suivez pas toutes voiles au vent ces chemins sinueux.
En dehors des polémiques inspirées par les futures élections et les démarches séductrices d'éventuels positionnements, contre vents et marées, gardez la distance propice nécessaire à la claire intuition.
Chaque ambition sait se faire entendre. Les trois hommes sont ambitieux, se servent au mieux de leurs parcours passés pour mieux se faire entendre et permettre leur consécration. Si vous observez les chemins, vous comprendrez que certains discours ne sont pas en recherche de vérité, mais sont des coups de nageoires pour répondre à des honneurs ou espoirs volés. Vous comprendrez aussi qu'à tournoyer autour de renseignements facilement attrapés, il arrive parfois que le pêcheur se fasse leurrer.
L'esprit peut rester outre-mer pour ne jamais en oublier la lumière.
françoise et karell semtob
Rédigé par : Semtob | 28 septembre 2011 à 03:01
Monsieur l'Avocat Général,
La bien-pensance (pour reprendre l'expression de l'un de vos commentateurs) impose que les prestations télévisées soient analysées à travers le prisme d'un certain conformisme.
Et puis, dans la période que nous traversons, il n'est pas inutile d'essayer de sentir d'où vient le vent et de se placer dans sa bonne direction...
Une fois n'est pas coutume, je ne partage que partiellement votre perception de ce débat tumultueux.
Je trouve que M. Guaino a été courageux et bien patient, trop sans doute car il est tombé dans le piège qui lui était tendu.
M. Plenel lui a infligé une leçon de dialectique, dans le plus pur style de ce qui est enseigné dans des écoles que M. Guaino n'a jamais fréquentées.
Certaines des accusations de M. Plenel font fi de toute présomption d'innocence, et j'aurais apprécié que le haut magistrat que vous êtes, dont la compromission avec le Pouvoir n'a jamais été suspectée, se fasse un devoir de le souligner.
Pour le reste, je suggère un éclairage sur cet affrontement, dont on ne trouvera probablement pas trace ailleurs...
http://berdepas.wordpress.com/2011/09/27/trotski-nest-pas-mort/
Rédigé par : berdepas | 28 septembre 2011 à 00:27
Comment un conseiller particulier peut-il
ignorer la tenue de certains documents ?
Comment peut-il écrire des discours pour
une personne qui aurait, par exemple
(c'est juste un exemple) du sang sur les
mains ; devant les yeux !
L'angoisse et le malaise de Monsieur Guaino
je peux les comprendre puisque dans son rôle
il est plus proche que quiconque de l'homme
à la tête du pays. Ce qui voudrait dire
qu'à un point "x" il le protège en assumant
les dommages sur sa propre personne.
Imaginons que dans l'état actuel de sa
situation : dénigré et désavoué, le président pète un câble... que pourrait
faire Monsieur Guaino ? Un républicain, un
vrai, se pose forcément cette question.
Ces affaires seraient instrumentalisées
parce que remontant à des années !
Une cause de décès acceptée et admise est
la cause naturelle, c'est-à-dire celle qui a un
rapport à la vie reçue.
Pas celle en rapport avec la vie ôtée par une cause secrète ou pire indicible.
Souhaitons que les juges sauront rester
"juges" tels que la République jugea
nécessaire de les instruire.
Rédigé par : calamity jane | 27 septembre 2011 à 22:21
Ne regardant presque pas la télévision, j'ignorais que Monsieur Badinter, par son silence corporatiste, couvrait la forfaiture de Dumas. Quelle tristesse.
Quant à Guaino. il est probable que son honnêteté personnelle est à cent coudées au-dessus de celle des Guéant-Hortefeux-Copé, Takkiedine-Djouri, etc.
Mais sa vanité est à cent coudées au-dessus de la moyenne nationale, et c'est par là que NS a su le piéger. Il l'entraînera dans sa chute et on voit mal quel avenir politique il aura, sachant que, honnêteté oblige, il ne saurait aller faire son Besson avec un/e président/e de gauche (si tant est qu'on en ait un/e...)
Rédigé par : ai | 27 septembre 2011 à 20:34
Bonjour,
Dans votre billet, vous faites le constat d'un homme de cœur, d'un honnête homme, nous n'avons absolument aucune raison de nous défier de votre jugement, qui manque totalement de sincérité, publiquement et au plus haut niveau. C'est tout le problème.
Si vous acceptez l'idée que la pensée du groupe s'impose à l'individu, votre exemple est la preuve que la pensée du groupe déraille. Aujourd'hui, l'homme ne peut être honnête que seul, dans son for intérieur. En public, il est un autre sous la pression du groupe. C'est très grave. C'est le fruit d'une méconnaissance par le groupe des règles de l'honneur, de la parole donnée, du respect des autres.
Sait-on seulement ce qu'est "être honnête"? Est-ce le fruit de l'éducation ou est-ce une composante naturelle? En ce qui me concerne, j'y ai beaucoup réfléchi. Je ne crois pas que la malhonnêteté soit vraiment volontaire, je crois que certains pensent honnêtement d'autres non, quel que soit à tous leur niveau d'intelligence et de culture. C'est effrayant.
C'est ce qui expliquerait que les pays se vautrent tour à tour dans le pire et le meilleur. En fait tout dépend de ce que le groupe met en avant comme priorité. C'est cette priorité qui sélectionnera les caractères qui lui sont nécessaires et les édictera naturellement en règles, en lois. Lorsque, comme nous en ce moment, c'est la jouissance et la consommation qui servent d'objectif, les attitudes induites sont "rock 'n' roll". L'éducation n'y peut rien.
Il faudrait revenir aux règles naturelles de l'économie préconisées par Hayek, qui incluent naturellement les qualités que nous souhaitons. Pour cela l'objectif économique doit être essentiel, devenir la priorité sociale pour chacun, ne pas être laissé à la discrétion des "spécialistes patentés". Or, chez nous, il est au contraire méprisé par le plus grand nombre. A quoi bon, lorsque l'on est un pays si riche, de prendre pour objectif l'économie et son cortège d'efforts et de travail. C'est ici que la misère qui nous attend aura peut-être du bon. Cordialement. Henri Dumas
Rédigé par : Temoignagefiscal | 27 septembre 2011 à 19:32
Xavier Nebout,
Le bien-pensant, le bien-pensant... à vous lire, c'est vous qui pensez comme il faut !...
Je déteste Plenel, même quand il a raison, et aime bien Guaino, même quand il a tort... et pourtant je fais partie des bien-pensants selon la définition qu'en donnent les tenants de leur dénonciation, alors...!
Rédigé par : herman | 27 septembre 2011 à 19:08
Guaino et Guéant, les deux noms se ressemblent.
Mais quelles que soient les idées politiques qu'on puisse avoir, il est indéniable que le premier est humainement et intellectuellement d'une autre classe.
Je crois que ces histoires coûteront très cher à Sarkozy: en effet, les hommes honnêtes sont très rancuniers envers ceux qui les obligent à publiquement justifier l'injustifiable.
D'ailleurs, au PS, je crois que les petites manips et autres pactes de Martine Aubry la condamnent définitivement à l'échec.
Rédigé par : Alex paulista | 27 septembre 2011 à 17:48
Monsieur l'Avocat général Bilger,
Votre lettre est puissante.
Je loue votre amour de la France, car vous vous substituez à nos députés pour dire ce que recommande le bien public.
Ma tristesse vient seulement de ce que le destinataire officiel de votre lettre est un type appartenant au premier cercle des sarkozytes, en l'occurrence Guaino, c'est-à-dire un homme sourd et menteur.
Guaino a vite changé, au point qu'on est tenté de l'assimiler à un opportuniste.
Je n'arrive pas à comprendre qu'un homme qui a fréquenté l'honorable Philippe Séguin soit devenu subitement mauvais.
J'ignore l'âge de Guaino mais j'ai l'impression que - en dépit de ses quelques cheveux blancs - il n'a pas encore 60 ans : il peut donc rendre encore des services à la France. Ce qu'il faut maintenant souhaiter, c'est qu'il ne devienne pas davantage mauvais.
Rédigé par : LABOCA | 27 septembre 2011 à 17:03
Les bien-pensants qui trouvent normal de se faire octroyer des congés de maladie de complaisance coûtent beaucoup plus cher au pays que toutes les magouilles politiques. Ceci dit, il est bien rare qu’ils s’en vantent, comme personne ne se vante de commettre un délit.
Alors pourquoi veulent-ils - ces mêmes bien-pensants - que les hommes politiques aillent raconter leurs combines à tout vent, et notamment à des amis qui peuvent ne plus l’être bien avant trente ans ?
Ils vivent dans un monde irréel, dans le lequel les idéologies rendent aveugles, et dans ce monde-là, un borgne faux-cul comme Plenel est roi.
Je serais déçu, Monsieur Bilger, que vous tombiez dans le panneau.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 27 septembre 2011 à 16:57
Dans ces affaires de dénonciations de valises, on voit bien à qui ça peut éventuellement nuire mais on ne voit pas bien à qui ça peut vraiment profiter au motif que dans ce domaine du financement des campagnes politiques les dénonciateurs peuvent se retrouver rapidement dans des postures d'arroseurs arrosés. Une chose est sûre, tout cela est détestable et malheureusement à part quelques fusibles qui sautent, personne n'est ni responsable ni coupable. Et pendant ce temps le citoyen lambda continue à trimer et à banquer.
Rédigé par : jabiru | 27 septembre 2011 à 13:15
Comment peut-on rester honnête en étant le conseiller du Prince ? L'histoire est là pour nous rassurer ou au contraire... ne pas nous rassurer !...
Rédigé par : padraig | 27 septembre 2011 à 11:54
Ayant visionné l'émission d'Yves Calvi avec un débat censé être contradictoire entre monsieur Guaino et monsieur Plenel, je pense que ce type d'exercice est la pire des choses qui puisse être "montrable" à la télévision. Passons sur le fait que monsieur Plenel traita monsieur Guaino d'"idiot utile" et que celui-ci lui rétorqua qu'il n'était pas con (sic !). J'aimerais que l'on me démontre en argumentant ce qu'un citoyen lambda doué d'une intelligence moyenne peut conclure d'un tel débat si ce n'est ceci : "Tous pourris !" Etait-ce le but de ce débat ? S'il y en avait un autre j'aimerais qu'on me l'explicite car je ne l'ai pas perçu. Je suis dubitatif sur l'apport de la télévision dans le débat public après ce visionnage. Qu'on m'explique, vite...
Rédigé par : A Facebook User | 27 septembre 2011 à 11:43
Monsieur l’avocat général,
Les deux étaient à l’évidence présents sur le plateau d’Yves Calvi, je veux dire l’honnête homme et le conseiller officiel.
Ce déchirement s’est traduit par des crispations, des hésitations, des tics, tremblements et autres signes trahissant cet accès de schizophrénie embarrassée.
Les scrupules de conscience sont décidément devenus incompatibles avec l’exercice de hautes responsabilités, tant dans le domaine politique, que dans le commerce et l’industrie, voire au sein de certains parquets ou hautes administrations.
Notre démocratie, malade qu’elle est, s’accommode mal du mode de fonctionnement de nos institutions.
Avez-vous vu le courroux de Robert Badinter sur le plateau de Denisot hier soir ? Interrogé sur son analyse des propos de Roland Dumas (dans un document de TF1) expliquant les arrangements des comptes de campagnes de Balladur et Chirac en 1995 par le Conseil Constitutionnel, dans le seul but d’éviter que notre pays ne se trouve « sans tête », Badinter, crispé lui aussi, s’est réfugié derrière le devoir de réserve et le secret des délibérations du Conseil pour ne pas s’exprimer.
Bien ! pourquoi pas ? Jusqu’à quelles forfaitures le respect très scrupuleux des règles peut-il mener des hommes supposés honnêtes ? Jusqu’à couvrir des manipulations gravissimes, des magouilles pendables, au motif que leur mise au jour troublerait l’ordre public ?
Dans notre fier et beau pays, l’exécutif peut planquer des documents couverts par le secret ; un secret décidé par qui ? L’exécutif. Le Conseil Constitutionnel peut se livrer à de basses manœuvres sous le couvert du secret des délibérations et du devoir de réserve. Le parquet, dépendant de la Chancellerie, peut ne pas désigner de juge d’instruction dans une procédure susceptible de gêner ses chefs. L’INSEE peut se voir interdire de publier des statistiques sur le chômage susceptibles de mettre dans l’embarras le ministre du travail. Un directeur général du FMI peut, pour éviter les poursuites civiles aux USA, se mettre sous couvert d’une supposée immunité diplomatique. Espérons que la justice américaine ne se rend pas de la même façon qu’en France.
Les exemples de cet ordre sont innombrables, et ne sont pas de nature à nous convaincre de la république irréprochable que nous vend Nicolas Sarkozy assisté de Nadine Morano, Jean-François Copé l’ami de Takieddine, Claude Guéant le chercheur de fadettes de journalistes, Brice Hortefeux le paratonnerre de délinquant en difficulté et autres personnages plus éminents les uns que les autres acharnés à nous démontrer l’honneur désintéressé que représente la mise de leur vie "au service du pays".
Ces exemples sont récents et actuels ; je n’oublie en aucun cas les turpitudes de notre seul président de la Vème république socialiste ou de quelques-uns de ses compagnons. Aussi est-il nécessaire que notre pays se dote de moyens de contrôle de l’exécutif qui soient dignes de ce nom.
Sans contre-pouvoirs, il est à l’évidence trop facile à nos gouvernants de passer entre les mailles du filet.
Rédigé par : Christian C | 27 septembre 2011 à 09:54
"Quand un de vos amis commet des indélicatesses, vous ne trouvez pas normal d'en être accusé à sa place"
En d’autres termes : quand une opération tourne mal, c’est au lampiste de payer. Le commanditaire devant être épargné, raisons supérieures de l’Etat....
Bref rien de changé dans le monde politico-financier.
Rédigé par : Achille | 27 septembre 2011 à 09:20