Cela faisait un certain temps que le Général n'avait pas été sorti de l'Histoire pour venir au secours d'une joute purement politicienne.
Le président de la République n'a pas hésité à lui faire prendre l'air en déclarant, pour critiquer la Primaire socialiste, que Charles de Gaulle "a voulu une élection à deux tours, pas à quatre". Mais il va de soi que Nicolas Sarkozy n'est pas encore candidat, qu'il continue à travailler pour la France quand ses adversaires s'amusent à des jeux dérisoires qui ne consistent à rien de moins qu'à élargir l'espace de la démocratie (France 2, 20 minutes, le Figaro) !
Cette pique de notre président confond délibérément l'élection présidentielle au suffrage universel avec la Primaire organisée par un parti et qui ne concerne que les militants et les sympathisants de celui-ci. Il est paradoxal de rappeler la détestation que les partis représentant, pour lui, une France fragmentée inspiraient à de Gaulle alors qu'à l'évidence, à cause de cette hostilité même, le Général n'aurait pas consacré une seconde à dénigrer cet exercice qui ne relevait pas de la grandeur du destin national. Si jamais, par un étrange mouvement d'indulgence, il avait consenti à se pencher sur cette opération interne, nul doute qu'il ne l'aurait pas jugée absurde puisqu'elle avait pour finalité d'accroître la légitimité de ceux qui auraient l'honneur de l'affronter. Certes il était un géant face à des nains mais son immense orgueil ne lui aurait pas fait perdre de vue l'intérêt de tout ce qui était susceptible d'enrichir même modestement la République.
Laisser penser que la Primaire ajouterait deux tours à l'échéance capitale - en deux tours - du mois de mai 2012 revient à intenter un mauvais procès à des socialistes qui n'ont eu que le tort de réussir trop bien une entreprise que la droite, si elle n'avait pas été obnubilée par la fausse évidence du candidat dit "naturel", aurait dû elle-même mettre en oeuvre. Le président, au fond, dénonce ce que son camp aurait rêvé d'accomplir et que lui-même aurait considéré comme un crime de lèse-majesté, une inadmissible offense alors qu'en 2007 il avait approuvé ce système. Mais quelle volupté, une fois en place, quel que soit le bilan, de demeurer, pour le prochain tour, seul sur les rangs : c'est infiniment reposant ! La Primaire est belle quand on est candidat, pas quand on est président, il ne faut pas confondre.
Charles de Gaulle, mythifié sans mesure, ne saurait cependant constituer un argument décisif pour toutes les causes. Il est incongru, presque choquant, de le voir mis en avant dans le cadre d'une polémique conjoncturelle, alors que pour l'essentiel, notamment la pratique de l'Etat, l'éthique personnelle et la morale publique, le comportement privé et l'attitude présidentielle, ces quatre dernières années ont été sans doute les plus éloignées qui soient du gaullisme dans ce qu'il avait de respectable pour tous. Il est trop facile de faire surgir le Général à mauvais escient pour oublier sa mémoire quand tant d'épisodes, d'épreuves et de scandales auraient justifié qu'on y songeât à bon escient !
Alors, qu'on tente d'imiter vraiment ce modèle et cette exemplarité ou qu'on laisse le premier reposer tranquillement dans l'Histoire, comme une inguérissable nostalgie, et le deuil de la seconde nous attrister !
"c'est tout bon pour Sarko qui n'en fera qu'une bouchée en 2012 !"
Rédigé par : Mary Preud'homme @ calamity jane | 15 octobre 2011 à 16:19
Pas bien sûr que Sarko le croquembouche, le plat pays.
Ce dernier a un charisme de moule, certes et pour rester dans le registre wallono-flaminguandesque, mais il est aussi intelligent, rusé au point de faire dire de lui qu'il l'est à l'irascible et courageux Claude Allègre, chose qu'il diffuse avec avarice.
Ses sorties tonitruantes récentes cherchant à le resituer entre Tonton et quelques vieux caciques convoqués en son temps par ce dernier (Blum, Jaurès ?) en font sourire plus d'un, dont moi.
Mais il a bien su trouver la place où il a de la marge et peut ratisser large, or Sarko a beaucoup agacé - moi, moins que ce à quoi m'attendais - et ses ennemis sont un peu partout. So, sous le simple registre du vaste rejet, un candidat chewing-gum peut suffire à capter assez de voix pour que Sarko revive le dépit de Jospin. Quoique son bilan soit moins bon, mais sa propre estime le conduira au même sentiment d'injustice, ne le décourageant cependant pas assez pour qu'il quitte de si tôt la politique, n'a pas la vertu offensée de Jospin qui veut, ou surtout qui n'en veut pas ; surtout pas.
Sinon, je retire mon observation sur le niveau de votre humour, nous l'aviez caché ou c'est moi qui fut distrait ?
AO
Rédigé par : oursivi | 15 octobre 2011 à 22:22
Oui, il existe une forme de désespérance
qui veut que même en écrivant en langue
française l'on soit compris comme en
langue chinoise !
Constitutionnellement, ma chère, le
Général estimait que toutes les sensibilités devaient s'exprimer mais pas de manière
dissolue, tel que vous l'avez remarqué et
répété... Dans ses mémoires il ne fait pas
que raconter son histoire avec l'Histoire
mais se pose la question (qui d'ailleurs
reste posée) de savoir si cette rencontre
agrée ou non le peuple qui fera l'Histoire.
Sinon, ma chère, un type comme lui aurait
pu nous allier avec le skieur de l'Oural
en son temps ! Donc, il ne pouvait pas,
ma très chère, être viscéralement de gôche!
Ne laisser personne sur le bord de la route
et "avoir une certaine idée de son pays"
il aurait dû mieux l'expliquer...
Je suis sûre que mon post précédent était
plus clair !
Rédigé par : calamity jane | 15 octobre 2011 à 21:10
Il semblerait que ce soit vous calamity jane qui mettiez le général de Gaulle à toutes les sauces en affirmant que "s'il n'était pas de gauche au sens strict, etc." ce qui laisserait entendre qu'il l'aurait été au sens large ?
Par ailleurs, que reproche-t-on au président de droite actuel sinon d'avoir rappelé ce que signifiait pour le général, qui en fut l'initiateur et l'artisan, le suffrage universel à deux tours et non à quatre, etc.
De Gaulle ne voulait-il pas, au contraire de ce que certains continuent de prétendre, affranchir la présidentielle du poids jugé excessif des partis en permettant aux petits candidats libres de tenter leur chance en dehors du moule imposé par la bipolarisation ?
Enfin, trouvez-vous juste et moral que des électeurs prennent part aux primaires socialistes afin de désigner un candidat qu'ils élimineront lors des présidentielles en votant pour l'adversaire, dès lors qu'ils sont de droite ou du centre et ne participent que pour fausser les résultats ?
Néanmoins, que les socialistes ne se réjouissent pas trop vite car si Dumou (l'ex gros défaut de Ségo) décroche le pompon dimanche contre la mère Tapdur, avec les soutiens (et appels à voter) hypocrites que l'on sait, Montebourde, Sa Royalitude, Valse à 3 temps et Qsec, c'est tout bon pour Sarko qui n'en fera qu'une bouchée en 2012 !
Rédigé par : Mary Preud'homme @ calamity jane | 15 octobre 2011 à 16:19
Cher Monsieur Bilger,
Sur le comportement privé et l'attitude présidentielle du général de Gaulle,je vous suis. Quant au reste, il ne faut pas confondre ce qui relève des apparences et de l'éducation d'une époque avec ce que fut la réalité.
Tout dans le Général relevait avant tout des apparences, et souvent à la limite de l'imposture : visionnaire de la guerre du futur avec des concentrations de chars : faux . Il ne suivait en cela que le Maréchal Pétain beaucoup plus en avance que lui, et n'avait prévu ni l'accouplement avec l'aviation d'assaut ni les liaisons radio. Pour 1940, il a lui-même avoué à Jean Lacouture qu'il n'était alors qu'un ambitieux ordinaire. Ensuite, il n'aura cessé d'affaiblir notre empire et nos positions en étant très en retrait de ce qu'aurait fait l'amiral Darlan. A la Libération, il a dû choisir de composer avec les communistes pour ne pas le faire avec le Maréchal avec tous les désordres qui s'en sont suivis, dont la catastrophique guerre du Vietnam. Son arrivée au pouvoir en 1958 est pour le moins trouble, ses soutiens du SAC relèvent de la complicité avec le gangstérisme, et la Françafrique ne valait pas beaucoup mieux.
La nostalgie ne doit pas égarer les esprits.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 15 octobre 2011 à 13:52
Mary Preud'homme,
Qu'est-ce que j'ai écrit ? Que sarkoTchev
ne pouvait pas citer le Général ?
ou qu'il ne pouvait s'en réclamer ?
Vous connaissez l'histoire de ma tante qui
n'en avait pas et qu'on ne pouvait pas
appeler "mon Général" ? C'est pas parce
qu'il s'imagine en guerre avec sa campagne
et son bouclier que sarkoTchev peut se
réclamer de lui... en ce matin clairet !
Rédigé par : calamity jane | 15 octobre 2011 à 08:37
Petite dédicace à François H., ou à défaut à Martine A. :
http://www.dailymotion.com/video/x1hhqh_axel-bauer-eteins-la-lumiere_music
Rédigé par : Herman Kerhost | 15 octobre 2011 à 00:29
"Plus le corps électoral est restreint, plus il est sensible aux cabales et aux mots d'ordre des partis. Plus les électeurs sont nombreux, plus on a de chances d'échapper aux consignes des états-majors. Si vous agitez le contenu d'une baignoire avec la main, vous provoquez une tempête, l'eau déborde. Si vous faites de même dans un lac, il absorbe aussitôt l'agitation et reste tranquille.
(Ch. de Gaulle)"
Elle est bien jolie cette métaphore, poétiquement s'entend... mais ce n'est pas parce qu'elle sort de la bouche du grand Charles (que je respecte) qu'elle n'est pas stupide intellectuellement...
Elle ne satisfera que les nigauds qui ne savent penser par eux-mêmes.
Rédigé par : Herman Kerhost | 14 octobre 2011 à 20:25
@ Patrick Fery, votre post de 12:33 :
En psychologie on appelle cela faire une projection ou un transfert. Ce qui n'est pas franchement désopilant, surtout pour des juifs et leurs ascendants, descendants ou alliés. Soignez-vous mon brave !
--
@ calimity jane
De Gaulle avait une aversion viscérale pour les partis et se situait nettement au-dessus. Aussi avant de poster je me permets de vous recommander de lire un minimum de ses oeuvres ou à défaut celles produites par ses très proches collaborateurs.
Concernant le président Sarkozy, il a le droit comme tout citoyen de citer qui il veut pour étayer sa démonstration. D'autant plus s'agissant de l'élection du président de la République au suffrage universel dont l'initiative et le mérite reviennent dois-je le rappeler (s'agissant de l'élection à deux tours) au Général et à ceux qui l'ont soutenu en son temps, c'est-à-dire une écrasante majorité de républicains de droite dont le président actuel peut légitimement se sentir proche.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 14 octobre 2011 à 20:24
Rédigé par : Ivana FULLI | 14 octobre 2011 à 04:44
Ivana, nous sommes très nombreux, sur ce blog, à saluer votre retour.
Votre hauteur de vue nous a beaucoup manqué au cours des dernières semaines.
Je me réjouis de vous lire à nouveau.
Rédigé par : LABOCA | 14 octobre 2011 à 18:09
Depuis quand les hommes politiques, une fois arrivés au pouvoir, se soucient de la Constitution voulue par de Gaulle ? Combien de révisions constitutionnelles depuis ? Combien d'usages contraires à son esprit ? Alors qu'aujourd'hui on invoque de Gaulle alors qu'on a tout fait pour s'en libérer me paraît complètement aberrant, je dirais même... du "foutage de gueule".
Par dessus le marché, penser que le Général n'aurait pas apprécié les primaires en raison de sa volonté d'avoir un chef de l'Etat au-dessus des partis n'est qu'une affaire d'interprétation. Et je pense comme vous, M. Bilger, qu'au contraire, une primaire non limitée aux adhérents (et même pas vraiment aux sympathisants) aurait été dans le sens de cet esprit non partisan.
Mais ce qui m'irrite le plus c'est de briser la statue du commandeur en de morceaux de plus en plus petits au fil des années, et puis un jour, hop, on veut la redresser à coup de scotch ... et ça ressemble à rien.
Rédigé par : Freak Show | 14 octobre 2011 à 16:13
"à la ClaudeL*..."
MP, 14 octobre 2011 à 11:43
Si en plus elle fait de l'humour et du pas vilain et du volontaire, contrairement à LABOCA, cela devient très dur !
Qu'est-ce que vous utilisiez comme cordelettes, sbrig, pour vous accrocher au mât ?
AO
Rédigé par : oursivi@HomèreDeToutesLesOdyssées | 14 octobre 2011 à 15:43
Plus le corps électoral est restreint, plus il est sensible aux cabales et aux mots d'ordre des partis. Plus les électeurs sont nombreux, plus on a de chances d'échapper aux consignes des états-majors. Si vous agitez le contenu d'une baignoire avec la main, vous provoquez une tempête, l'eau déborde. Si vous faites de même dans un lac, il absorbe aussitôt l'agitation et reste tranquille.
(Ch. de Gaulle)
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Autrement dit le peuple ne doit pas être dépossédé d'une manière ou d'une autre, de sa souveraineté, suffrage restreint ici (jusqu'en 1958), ou primaires "partisanes" là.
Ce qui ressort parfaitement lorsque l'on se donne la peine de relire intégralement les textes, notes et comptes rendus retranscrits fidèlement par Alain Peyrefitte dans son livre intitulé "C'était de Gaulle". Voir notamment le passage savoureux où il était question de "saute-mouton par dessus les notoires.."
Evidemment, ceux qui méconnaissent la pensée gaullienne et les nombreuses métaphores auxquelles le général avait recours pour se faire mieux comprendre sont largués et préfèreront ironiser sottement plutôt que se donner la peine de s'informer un minimum.
Ce qu'il faut retenir de toutes ces images et comparaisons, c'est que le général de Gaulle se faisait une "certaine idée du suffrage universel" qui semble aux antipodes de la cuisine électorale des états-majors actuels.
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C'était Mary la veilleuse qui ne croit pas plus au Sotré qu’aux sortilèges vaudous (n’est-ce pas Catherine Jacob ?). A vrai dire, question mal-veillant, je pencherai plutôt pour un céraste hybride qui vient de temps à autre chasser la mariposa et instiller son venin. Dommage pour lui (ou elle) que je sois vaccinée de longue date contre les vipères à cornes et autres serpents à « sornettes ».
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@ JP Ledun
A mon avis c'était plutôt un lob de fond de court qu'un contre, ce qui est généralement imparable, surtout si l'on a affaire à un joueur inexpérimenté.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 14 octobre 2011 à 13:20
Sarkozy n'a pas compris que le système des primaires était justement un moyen -provisoire, imparfait- pour le PS de contourner son problème structurel avec la Vème République. En effet, le fonctionnement du PS, ses statuts, son système de courants et de Congrès favorisant les petits arrangements entre amis sont très marqués par la culture parlementaire. Tout cela lui donne un handicap de départ dans un système électoral de la Vème auquel les Français sont attachés. Contrairement aux partis de culture bonapartiste type RPR/UMP, le fonctionnement socialiste a du mal à produire un vrai leadership, ce leadership indispensable pour concourir à une présidentielle au suffrage universel direct.
Dans cette configuration, ce ne sont pas le charisme, la capacité à s'adresser aux Français qui sont valorisés à la tête du parti mais le sens des petits arrangements façon IVème République. Il est significatif que le seul vainqueur PS à ce jour de la présidentielle sous la Vème soit une personnalité charismatique venue de l'extérieur du PS, un homme qui s'est déguisé en socialiste pour réaliser son destin présidentiel personnel: Mitterrand.
Pourquoi le PS n'a pas changé ses statuts alors que beaucoup de socialistes sont conscients du problème de base du PS avec la Vème ? La peur de devenir un parti caporalisé -comme ils disent- façon RPR, la peur des barons, des courants et des élus locaux de perdre leur influence. Du coup, le PS en est réduit à court-circuiter le parti par le système des primaires ouvertes aux sympathisants. Faute d'adapter le fonctionnement du parti à la Vème République, les socialistes la font venir par l'extérieur. Les sympathisants sont conviés à fabriquer le leader que le parti est incapable de faire émerger. C'est cela, les primaires: une façon pour le PS de contourner provisoirement son problème structurel avec la Vème République. Est-ce que ça suffira au PS à annuler l'exception Mitterrand ? Pas sûr. Mais en l'état c'est plutôt un hommage au Général.
Rédigé par : alan o | 14 octobre 2011 à 13:11
Monsieur Schlaudecker,
j'ai souhaité dans un commentaire "que les
Français grandissent en politique"...
Merci pour l'illustration !
Le Général n'était pas de gauche au sens
strict mais il avait une certaine idée de
son pays qui lui intimait de ne laisser
personne sur le bord du chemin ! une telle
nuance bien comprise anéantit les "placebos"
proclamés et/ou auto-proclamés et de ce fait
personne ne peut, actuellement, se prévaloir
du Général !
Rédigé par : calamity jane | 14 octobre 2011 à 12:41
Sarkozy est plus un enfant de PETAIN qu'un enfant de DE GAULLE.
(Désolé pour le mauvais jeu de mot, mais je n'ai pas pu résister)
Patrick F.
Rédigé par : patrick FERY | 14 octobre 2011 à 12:33
"On a l'impression qu'ils (les Français) portent l'Histoire de France sur leurs épaules", d'après Nathalie Baylaucq. Que de Gaulle ait été pour ou contre un système de primaires ou pseudo-primaires, personne n'est obligé de dire, cinquante ou soixante ans après : amen. Regarder devant, amies et amis. S'affranchir de toute pesanteur.
Rédigé par : scoubab00 | 14 octobre 2011 à 12:11
Bonjour,
Pourquoi n'écririez-vous pas un billet sur l'émission Groland, comme vous l'avez fait pour le Petit Journal ? Je pense que c'est un sujet intéressant, et serais curieux de savoir ce que vous en pensez.
Rédigé par : El Re | 14 octobre 2011 à 12:03
Claude L
Vous avez raison, je ne sais pas lire, à moins que j'aie la pensée confuse comme nombre de gaullistes (survivants) de la première heure, les ans en sont la cause sans doute.
Finalement, Charles de Gaulle était un homme de gauche et il est mort sans le savoir lui-même. Comme c'est triste !
Flamby et la Mère Emptoire en finalistes après un duel entre six prétendants tout aussi falots et sans envergure les uns que les autres, gageons qu'il aurait adoré et voté des deux mains pour Martine la moins nulle. "Hélas ! hélas ! Hélas !"
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Dommage tout de même que mon post précédent qui avait prévu ce genre de remarque (à la ClaudeL*) ait sauté !
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Rédigé par : Mary Preud'homme suite à l'annonce faite à Marie par ClaudeL* | 14 octobre 2011 à 11:43
HARGNE PERSONNELLE PERD DE SA CREDIBILITE …
Je me méfie toujours de ces mots se terminant en « isme ». Ils drainent parfois dans leur sillage ces sédiments troubles laissés par l’absence de rigueur dans une prompte généralisation superficielle, excessive en un mot. Alors le volontarisme ? Encore faut-il savoir de quoi on parle.
Connaissant la propension de notre hôte, à saluer la vertu d’une certaine presse à ramener notre Président à ce qu’ils estiment être sa juste taille, l’instruction sur le sens du mot ne nécessite pas une longue expertise : « c’est l’attitude de quelqu’un qui croit pouvoir soumettre le réel à ses volontés ».
Les Français, en un temps, bien inspirés par un rapide trait de sagesse ( et la débandade cyclique des socia-« listes » ), voulurent une constitution de type présidentiel. LA MÉMOIRE, ou plutôt l’histoire récente, ferait bien d’installer ses logiciels dans la tête des jeunes générations.
La corruption généralisée des partis a été installée par la pagaille de la 4ème République et les ténors actuels des partis du centre-gauche, héritiers du MRP, et de la gauche socialo-communiste, nous proposent un retour à la 4ème par le biais d’une 6ème ! Après avoir essayé 16 textes constitutionnels, dont 5 constitutions....sans parler des gouvernements provisoires…. est-ce une fatalité de chercher dans les règles du jeu, la turpitude des hommes ? Peut-on croire que, seule, la nouvelle est la bonne, jusqu'à la jeter comme une malpropre ?...
Ni Montebourg, ni Bayrou, n’y feront rien, aussi peu que Mitterand qui en a bien usé pour asseoir sa royau-cratie. Tous ces ph-raseurs ne sont que des illusionnistes : qui peut être assez naïf pour croire que l’âge de la retraite sera ramené à 60 ans et la semaine à 35 heures ? Tout cela est mensonge « scientifiquement » basé sur des chiffres « scientifiquement » manipulés, études à l’appui ! Le pouvoir personnel, c’est Sarko, la dette c’est Sarko ! Mais les « Deux A.N.E.-s » diplômés, candidats à la succession, jouent au « miraculo » à vous faire croire que les milliards vont tomber du ciel ! C’est déjà de l’abus de confiance ! Quant à l’expérience, ils ont tout appris dans les bouquins ! Encore heureux, que l’autre délinquant sexuel, façade ravalée par prescription, se soit pris le balai entre les jambes avant de déclarer sa flamme à la France … La gauche décidément ne lésine pas sur ses candidats !
La marge de manœuvre est plus étroite que jamais ! Et si pour certains bo-doïs de la science économique, celle-ci se décrète en ministère, l’expérience prouve que ce qui la crée, c’est la pratique de l’entreprise. Si la balance du commerce extérieure est d’une tristesse à pleurer en France , contrairement à l’Allemagne, c’est que les prélèvements obligatoires ont tué peu à peu le moyen tissu industriel, fer de lance de la création d’emploi et de l’exportation ; nos chefs d’entreprise préfèrent fabriquer des clous, plutôt que des créations liées à la recherche. Ce que nos spécialistes en chaise-longue n’ont toujours pas compris, ce sont les contraintes de la création d’emploi qui tuent l’embauche ! A l’opposé, l’Allemagne a su préserver la moyenne entreprise qui fabrique la machine-outil, dans le consensus social, avec les résultats qu’on connaît.
En France, nous en sommes encore à nous battre avec la conception d’affrontement héritée de la révolution française; l’entreprise est le lieu privilégié pour prolonger le débat politique du « matéria-lisme populaire » Mais il leur faut des piquets de grève pour empêcher la masse de travailler. Sans ce stratagème « démocratique » les syndicats seraient réduits à ce qu’ils sont: RIEN, dans un emballage historique et désuet! Et Sarko a fini par leur clouer le bec ! Et bien sûr, « c’est de sa faute » !
En Allemagne, les syndicats s’occupent de social, pas de politique; ils sont un interlocuteur valable et donc souhaités par le patronat, parce qu’ils représentent effectivement le nombre ! Un pouvoir démocratique réel, promoteur de réussite et de paix sociale !
Rédigé par : jean-jacques schlaudecker | 14 octobre 2011 à 11:40
L'invocation des mânes des ancêtres est peut-être aussi l'absence d'argument...
De Gaulle et une "certaine idée de la France" voilà peut-être un des maux français : penser un pays mythologique et non un pays réel.
Rédigé par : Charles | 14 octobre 2011 à 11:40
Bonjour.
M Sarkozy a démontré qu'il tenait les référendums pour des riens.
Il ne faut pas en dire plus pour comprendre que M. Sarkozy est disqualifié pour se référer au grand homme.
Rédigé par : jmestries | 14 octobre 2011 à 11:28
Comme certains commentaires avisés l'ont souligné, Nicolas Sarkozy a tout à fait raison et il n'y a aucun doute : de Gaulle aurait désapprouvé la primaire socialiste.
Mais bon, il n'y a aucun doute aussi sur tout le bien qu'en aurait pensé Jésus.
Et bon, de Gaulle c'est qui à côté de Jésus ?
Rédigé par : Nordine | 14 octobre 2011 à 10:47
Pour paraphraser sbrig, j'ai promis de ne plus commenter Mary, et là, avec cette histoire de préliminaires, c'est dur.
Tiens bon, garçon.
AO
Rédigé par : oursivi | 14 octobre 2011 à 10:46
Pouvez-vous nous parler du procureur général Nadal qui s'est affiché auprès de Martine Aubry dans son dernier meeting ? Ceci explique peut-être son comportement "courageux" à l'égard du PR à quelques jours de sa retraite !
Rédigé par : a démocratie | 14 octobre 2011 à 09:49
@ Mary Preud’homme
Relisez bien la citation que vous utilisez. Elle est en réalité un plaidoyer pour les primaires telles qu’organisées par les socialistes, où justement, l’avis des notables pèse peu au regard de l’avis des participants. C’est une tout autre procédure qui était évoquée alors.
Quant à l’organisation de préliminaires, personnellement je préfère rester dans l’improvisation.
Rédigé par : Claude L | 14 octobre 2011 à 09:49
Bonjour Monsieur Bilger,
Souvent en accord avec vos chroniques, je le suis aussi avec celle-là. Je regrette simplement que, pour dire combien il est finalement dérisoire de convoquer le général de Gaulle à chaque occasion, vous ayez choisi de dire ce qu'il aurait fait. Le chien se mord la queue, vous ne croyez pas ?
Merci, toutefois, de nous faire partager vos réflexions. Je vous lis avec d'autant plus de plaisir et d'intérêt que votre maîtrise de la langue française m'apporte souvent une référence.
Très bonne fin de semaine à vous.
Rédigé par : Martin | 14 octobre 2011 à 09:07
Joli contre, Mary ! Bravo.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@Mary | 14 octobre 2011 à 08:45
@Mary Preud'homme dont le post précédent très argumenté a sauté ! | 13 octobre 2011 à 23:52
ça alors, le Sotré s'attaque à vos posts à vous aussi. Non, là il faut vraiment que PB organise une petite battue et une fois attrapé lui confisque son balai. Précision, hier je l'ai métamorphosé en baudet !
Rédigé par : Catherine JACOB@Mary Preud'homme dont le post précédent très argumenté a sauté | 14 octobre 2011 à 08:43
Franck Boizard
"abaissons le seuil de signatures et réformons le financement de la campagne pour favoriser les «petits» candidats".
Merci de cette ouverture car sans vouloir polémiquer, très sérieusement, je rencontre trop de jeunes votants potentiels qui ont l'impression que tout est joué entre vieux routards de la politique.
Et les petits candidats peuvent porter de grands problèmes, trop lourds à porter pour les candidats au duel final qui ont les yeux rivés sur le second tour et leur impopularité.
Rédigé par : Ivana FULLI | 14 octobre 2011 à 04:44
Bien sûr que de Gaulle aurait été (farouchement) opposé aux primaires. On ne voit donc pas pourquoi le président de la république actuel se priverait de le rappeler même si cela énerve les Sarcophobes compulsifs habituels.
Lire à ce sujet ce que le général répondait quand on l’interrogeait sur la possibilité d’organiser des préliminaires afin d'éviter la multiplication des candidatures lors de l’élection du président au suffrage universel dont il fut l'initiateur :
* « Vous n’empêcherez pas qu’une pré-sélection soit un pré-jugement. Ce sera un avant-premier tour. Il permettra à n’importe quel clan de peser pour éliminer le meilleur candidat. On retombera dans le système du suffrage restreint. Ne doutez pas qu’il écartera toujours Clemenceau au profit de Deschanel. Ne doutez pas que les notables désigneront toujours le plus faible, le plus irrésolu, le plus inconsistant. Et le classement qu’ils auront institué risque d’influencer irrémédiablement le corps électoral tout entier. Laissez donc le peuple choisir lui-même ! Son instinct est plus sûr que celui des partis. »
(Charles de Gaulle in C‘était de Gaulle)
Rédigé par : Mary Preud'homme dont le post précédent très argumenté a sauté ! | 13 octobre 2011 à 23:52
Je crois me souvenir qu'avant 1995, la gauche avait un "candidat naturel" : c'était Michel Rocard. Il lui a manqué, comme à certains enfants, d'être légitime et on connaît la suite.
Ainsi la notion de candidat naturel inverse la charge de la preuve de légitimité et si je suis naturel, c'est que je ne parviens pas à être légitime. C'est une curieuse façon d'envisager la démocratie, pour le moins.
Ayant perdu sa légitimité au Fouquet's, N. Sarkozy aura été déjà un président naturel, trop sans doute par certains aspects, quoique nous apprenons que ce grand personnage gaullien, revenant de Géorgie, a fait dans l'avion du retour, devant des ministres et parlementaires médusés, une longue diatribe contre la chirurgie esthétique en vantant malgré tout les bienfaits du laser sur le collagène de son visage. En début de mandat, nous avions eu le récit des aventures du périnée présidentiel et nous le concluons par la fermeté de sa peau. Le gaullisme a vraiment les traits tirés.
Rédigé par : Jean-Dominique | 13 octobre 2011 à 23:11
Sarko convoque de Gaulle pour dire ce que son impopularité ne l'autorise plus à dire, ça risquerait de lui revenir à la figure !
Mais il ne faut pas attendre de lui la moindre approbation pour ces primaires, lui le "candidat naturel", même si on peut aussi y voir un aveu de faiblesse, comme vous le faites discrètement remarquer...
Avec les morts, on peut tout se permettre...
Ces primaires, dont tout le monde se moque, mais surtout Arnaud Montebourg, auront quand même permis de sortir des débats stériles entre complices plus qu'adversaires. Ce qui néanmoins me surprend ici, c'est de constater que les mêmes qui à longueur de commentaires depuis le début de la crise condamnent sans nuance le système économique et ses dérives, les inégalités incroyables, etc. nous décrivent Montebourg comme un démago et prennent son programme pour une utopie dangereuse ou une folie totale. On dénonce partout la pensée unique mais on refuse (par peur ?) de penser autrement ! Finalement, c'est encore sans doute E.Todd qui a raison : ce n'est pas Hollande ni Aubry qui vont changer les choses, c'est l'histoire qui va les y contraindre...
Rédigé par : Herman Kerhost | 13 octobre 2011 à 21:16
Ce n'est pas la première fois que Nicolas Sarkozy fait allusion à des illustres de l'Histoire de France, souvenez-vous en 2007, il a souvent cité Jean Jaurès.
Décidément, le président de la République doit particulièrement aimer se justifier auprès d'hommes ayant fortement marqué la France.
Les critiques de ces primaires par les ténors de l'UMP et même de Nicolas Sarkozy me dérangent pour deux raisons :
la première est que ces primaires sont, sans nul doute, le meilleur exercice de la démocratie.
Il s'agit d'un procédé où les électeurs s'expriment, alors qu'il ne s'agit pas d'une élection officielle.
Le fait de banaliser ou de critiquer ouvertement cette méthode de désignation d'un candidat à la plus grande élection, n'est autre, à mon avis, que de la malhonnêteté intellectuelle.
Je remarque par ailleurs que les arguments avancés par les détracteurs des primaires ne sont guère convaincants.
La seconde raison est que l'UMP est très intéressée par des primaires pour 2017.
Alors là !
Eux qui ne cessent d'ironiser sur les primaires socialistes, voilà que de grandes voix de droite s'élèvent pour affirmer que l'UMP pourrait se prêter à cet exercice dans six ans.
J'écoutais, hier ou avant-hier Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale dire que pour 2012, les socialistes sont, je le cite, "incapables de trouver un leader" pour l'élection présidentielle.
Monsieur Jacob nous expliquera alors en 2017 comment se fait-il qu'à l'UMP, un "leader" n'a pu être trouvé, alors que les grandes voix de l'UMP se disputeront les primaires.
On peut imaginer, je vais me prêter à un petit exercice de politique fiction, une primaire à droite en 2017 avec comme candidats, Jean-François Copé, François Fillon, ou même Alain Juppé.
Que fera alors Monsieur Jacob ?
Un dernier mot sur Nicolas Sarkozy, je trouve vraiment mal aisé de sa part de critiquer ces primaires car en France, par essence, le président de la République est au-dessus des partis.
Je qualifie ses propos comme étant des propos totalement inopportuns.
Rédigé par : Cyril | 13 octobre 2011 à 21:11
Ne pas répondre à la médiocrité.
C'est entendu, les propos grotesques, les récupérations de petit collégien (Eglise là, Protestantisme ici, Jaurès ailleurs, résistant fusillé bien avant), les propos vulgaires, parfois blessants (armée, absence de grève), les turpitudes intellectuelles (Bayrou c'est Le Pen light), la désinvolture lors de certaines prestations (à Rome avec le Pape), la vulgarité, l'inculture crasse (Roland Bartès au lieu de Barthes), l'amour de l'argent (lire à ce sujet le dernier essai des deux journalistes de Marianne), de l'argent maître (qui poursuit sa propre fin), tout chez ce pauvre N. Sarkozy est fausse monnaie de matérialiste ou trompe-l'oeil. Mais il est intelligent, et cynique comme un Machiavel.
Et donc il sait faire son jus de la médiocrité des autres.
Répondre à ses sorties sur de Gaulle et les primaires, c'est faire son jeu et le jeu de la "médiocrisation" de la vie politique dont il a besoin.
Non, il faut laisser s'évanouir dans l'azur déjà très pollué les propos de cet "individu" dont les pensées ont autant de souffle qu'un pet de lapin dans un champ de luzerne.
Rédigé par : Jacquou de Faulives | 13 octobre 2011 à 19:57
Subitement, j'ai un doute : Monsieur
sarkoTchev n'aurait même pas été élu
démocratiquement pour représenter son
parti en 2007 ? Volontzariste va !
Rédigé par : calamity jane | 13 octobre 2011 à 13:54
Au-delà de notre Charles national il y a la France qu'il mettait en avant.
Je ne sais pas ce qu'il aurait pensé de cette interview (j'ai bien une petite idée personnelle) :
Le PS dans le Nord-Picardie, fief de Martine Aubry, préconise l'arabe comme langue principale au collège et pour aider les élèves en difficulté les profs devraient le parler !
http://www.youtube.com/watch?v=FCQwAQovitQ
J'ai des amis arabes, ils font l'effort de parler français pour, à défaut de s'intégrer, mieux s'adapter.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 13 octobre 2011 à 11:58
Une chose est sûre, cette primaire ouverte a été un bon galop d’essai pour le candidat ou la candidate de gauche qui aura été retenu(e) dimanche.
L’épreuve a été dure et saine car les idées se sont confrontées, les argumentaires se sont affinés.
Et le représentant du PS sera parfaitement opérationnel pour affronter le candidat-président qui aura déjà bien à faire avec le bilan de son quinquennat.
Rédigé par : Achille | 13 octobre 2011 à 11:55
La sortie de Sarko sur les primaires, je ne la comprends pas. Il y aurait gagné en saluant publiquement le succès de l'exercice.
C'est vrai que, comme d'autres l'ont écrit ici, ce que l'on peut ressentir de négatif par rapport aux primaires, c'est l'excès de jubilation, la confiscation des médias pendant un très long laps de temps, l'exagération de ceux-ci á répéter en boucle la même petite phrase, d’organiser les avant et les après, sans oublier les coulisses et le making-of de cet événement. Mais c'était une première.
Sarko la joue très mal (ou il le fait exprès ?) : tout ça pour avoir á choisir entre l'ancien et le nouveau premier secrétaire du PS, il aurait pu garder son commentaire.
C'est une illusion que l'on a vendue au peuple de gauche et que l'on essaye de faire passer pour une adhésion de tout les Français.
Que les sympathisants du Front de gauche, des écolos politisés (je ne comprendrai jamais ! "Borné, Ledun" me crie une voix), de Lutte ouvrière et les copains du facteur se mobilisent, c'est très bien. Quoi que de plus normal. En plus ils savent faire.
Qui a dit que ma chère braderie de Lille (avant qu'elle ne se professionnalise !) fait 3 millions de visiteurs chaque année. Voilà cela relativise.
Encore un chiffre á propos de l’adhésion de tous les Français : 5,9 millions d’auditeurs pour un débat d’importance, hier sur France 2, 13 millions pour le faits divers "Déesse K". Choisi ton camp camarade.
Sarko devrait pour le coup laisser le Général en paix. (Pour un militaire, cela doit être l'enfer...)
J'ai vu un beau débat hier. Sérieux et argumenté.
Les deux candidats auraient pu me convaincre, si ma sensibilité penchait de ce côté.
Bon, ça suffit avec les compliments.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 13 octobre 2011 à 11:23
Le titre de Philippe m'inspire une comparaison d'ordre atlantique que Charles n'aurait pas goûtée. Le képi aux grandes oreilles, sorte de Jeanne d'Arc contemporain, c'est notre ketchup multi-usages, conversations, meetings, débats. Hop, une bonne rasade de Général de Gaulle® et comme toute couleuvre à noeud passe mieux dans la parole politique.
Enfin presque, là avec Nicolas Sarkozy et les primaires, la ficelle est sans doute un peu grosse. Paraît même que ces dernières figurent dans les statuts de son UMP.
Rédigé par : scoubab00 | 13 octobre 2011 à 10:47
Du président du Conseil général de l’Orne Alain Lambert sur twitter
"L’idée du général de Gaulle, c’était d’instaurer une élection présidentielle à deux tours. Pas à quatre tours. Ni d’aller au Fouquet’s le soir, ni sur un yacht le lendemain, ni d’emmener Bigard chez le Pape, ni de nommer son fils à la Défense, ni de casser les pauvres cons. (…) Ne faisons pas trop parler le Général, il n’est pas sûr qu’il serait fasciné par la gouvernance actuelle"
http://droite.blogs.liberation.fr/alain_auffray/2011/10/pas-%C3%A7a-pas-lui-nicolas-sarkozy-ne-devrait-pas-se-poser-en-h%C3%A9ritier-du-g%C3%A9n%C3%A9ral-de-gaulle-et-en-garant-de-lesprit-de-l.html
Rédigé par : Choubidou | 13 octobre 2011 à 09:50
Cher Philippe,
Je partage votre avis. Cette primaire dont la droite se gausse a été un bel exemple de courage (prendre le risque d'exposer ses divergences), d'efficacité (le nombre de votants), de communication (la large couverture médiatique de cet événement et le succès des débats en termes d'audience), d'économie appliquée (le CA généré par les votants) et de clarté (les candidats ont été clairs, précis et au fond ont véhiculé une image de conviction dans leurs propos peut-être due à la retenue qu'ils s'imposaient). Mon Dieu si toutes ces qualités pouvaient se retrouver dans celui qui nous gouvernera ! En attendant, la critique par l'UMP des primaires montre encore une fois que nous avons la droite la plus bête du monde, car en 2017 quand elle en organisera il faudra qu'elle nous explique pourquoi.
Rédigé par : nicolas | 13 octobre 2011 à 09:14
Je ne suis pas un fan du gaullisme à cause principalement des conditions du lâchage de l'Algérie.
Mais il faut bien reconnaître qu'actuellement il me fait penser à notre porte-avions où des mouches atterrissent et redécollent...
Ne vous énervez pas tante Yvonne. On va s'en occuper.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 13 octobre 2011 à 08:51
La leçon de démocratie oubliée
Je suis choqué par la phrase de Notre Seigneurie comme je suis choqué et ulcéré de voir les réunions de l'Union des Moutons de Panurge se dérouler au château.
Je ne suis pas le seul. Jean-Paul Huchon estime que cette réunion n'est "pas conforme à la morale et à l'éthique républicaine", s'étonnant de voir le président devenir "le directeur de cabinet" de son adversaire. «J'ai été, comme beaucoup de Français, très choqué de ce qu'hier le président de la République a réuni autour de lui les candidats UMP». disait François Bayrou.
La cinquième République qu'a voulu Charles de Gaulle en 58 est à son image pour toute la grandeur de la France au-dessus de toute lutte partisane. Quand l'un pratiquait et respectait la démocratie référendaire directe, son successeur la trahissait dans un mini traité de Lisbonne.
Le costume endossé en mai 2007 par Notre Seigneurie est bien trop grand pour lui.
Pourvu que la presse audiovisuelle monopolise encore quelque temps l'événement historique de ces primaires lui soufflant momentanément l'expression quotidienne accaparante de son égocentrisme médiatique tyrannique exacerbé !...Juste retour d'un vrai succès primaire démocratique.
Un bon billet de Philippe qui sonne avec justesse.
Rédigé par : on se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 13 octobre 2011 à 03:05
"Or, si j'étais convaincu que la souveraineté appartient au peuple dès lors qu'il s'exprime directement et dans son ensemble, je n'admettais pas qu'elle pût être morcelée entre les intérêts différents représentés par les partis." Charles de Gaulle (Mémoires d'espoir - Le renouveau).
Comme Frank Thomas l'affirme, il est difficile d'imaginer que le père de la Ve République aurait approuvé les élections primaires (à deux tours) du Parti socialiste.
Il n'aurait probablement pas manqué de souligner qu'elles s'inspiraient bien "gauchement" des "Primaries" américaines et que la France n'avait rien à gagner dans une telle caricature électorale.
Rédigé par : Stenaisien | 13 octobre 2011 à 02:27
...c'est comme l'organisation des Grenelle de tout et de rien.
Rédigé par : Nordine | 13 octobre 2011 à 01:19
Mille fois d'accord avec vous, Philippe, pour me moquer de cette utilisation politicienne de la statue du Commandeur qui n'est d'ailleurs pas l'apanage du seul Nicolas Sarkozy : j'ai souvent entendu des responsables de gauche invoquer son exemple tutélaire.
Comme vous je pense aussi que de Gaulle aurait certainement eu du mal à prêter attention aux péripéties de la primaire "citoyenne".
En revanche je suis un peu moins en phase avec votre affirmation que les primaires auraient séduit le Général parce qu'elles auraient permis de trouver un candidat à sa mesure.
Car enfin qui, au bout du compte va sortir victorieux de cette élection pour rire ?
Ou bien l'ancien secrétaire général, ou bien l'actuelle secrétaire générale du Parti socialiste.
Tout ça pour ça ! Quelle audace, vraiment ! Quelle inventivité ! Quel renouvellement !
Ces primaires auraient assurément représenté aux yeux de l'homme du discours de Bayeux le triomphe de ce qu'il exécrait le plus : le parti, sa sclérose et ses combinaisons d'arrière-salle.
En ce sens, et quelle que soit la cocasserie dans sa bouche de cette référence à de Gaulle, la petite phrase du président de la République n'est pas absolument dénuée de sens.
Rédigé par : Frank THOMAS | 12 octobre 2011 à 23:47
Sur la première chaîne de l'ORTF, j'ai pu voir Jean-François Copé en noir et blanc nous annoncer le retour des bolcheviks, alors que N. Sarkozy se croit encore en 1962, c'est dans l'axe de la modernité actuelle.
Quelle poussière, quel encombrement de toiles d'araignées dans ces esprits !
Évidemment, la sortie de N. Sarkozy est grotesque, hors contexte, elle ne prend pas en compte la dimension plébiscitaire de la pensée politique gaulliste dont le premier acte fut la modification constitutionnelle de 1962 et dont les primaires sont un prolongement évident.
Les institutions gaullistes, c'est le lien direct entre le président et les Français, sans passer par les appareils de partis politiques. C'est discutable mais force est de constater que les primaires socialistes s'inscrivent pleinement dans ce cadre : voilà un parti politique qui renonce à désigner son candidat en interne, qui consulte directement les Français et ce sont les pseudo-gaullistes qui râlent ! J'ai le souvenir qu'en 1995, Charles Pasqua avait lancé l'idée de primaires ouvertes à droite. Charles Pasqua a tous les défauts mais on ne peut lui retirer un engagement gaulliste de la première heure, à une époque où c'était très risqué.
Que penser, a contrario, d'une UMP qui s'est rêvée parti unique gabonais et dont le poste de président demeure vacant pour laisser au président de la République le soin de présider le parti depuis l'Elysée ? Ah ça, le général de Gaulle ne l'a jamais imaginé !
J'aurais presque dans l'idée que Jean-François Copé emmène N. Sarkozy sur le chemin de l'échec et que celui-ci s'y précipite hagard comme un poulet à qui on vient de couper la tête. Parce que, pour Copé, la perspective d'un second mandat de Sarkozy dans la lignée du précédent, c'est la défaite assurée en 2017. Copé pense sans doute qu'il a plus de chance d'être élu en 2017 après une présidence socialiste cernée par les chars soviétiques. Il s'agit donc de savonner la planche par l'outrance et les bévues sous couvert d'un soutien sans faille. Sarkozy, moins malin que je l'imaginais, tombe dans le piège.
Après la faillite de Borloo, évacué sans doute par des menaces de casseroles que dissimulent mal ses justifications poussives, après le renoncement tragique quoique temporaire de Rama Yade, je me demande comment vont pouvoir voter les républicains de droite. Ecartons le pauvre Morin qui ne sait pas lui-même qu'il existe. Reste Bayrou, le seul qui dise non à ce système. Quand il aura appris à dire oui à quelque chose, il deviendra intéressant politiquement.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 12 octobre 2011 à 23:06
Sarkozy invoquant de Gaulle...
Tiens on devrait demander à M. Sarkozy ce que pensait de Gaulle à propos de la place de la France dans l'OTAN, juste pour rire.
Rédigé par : twitter.com/Mussipont | 12 octobre 2011 à 21:24
Le dernier paragraphe... lourd de constats
pour l'avenir !
Pourtant, le plus haut sommet de montagnes
d'Europe s'est présenté aujourd'hui tantôt
décharné et roide tantôt suave de blancheur
supporté par l'immense chaîne des Alpes
que le regard ne pouvait embrasser et avant
le crépuscule l' inégalable nuance de rouge-rosé comme une caresse sur sa crête...
Rédigé par : calamity jane | 12 octobre 2011 à 20:29
Vous connaissez mon hostilité aux primaires, à droite comme à gauche.
Vous êtes, me semble-t-il, victime d'un fétichisme du débat et du vote. Il y a des débats pour ne rien dire et des votes sans légitimité. A mes yeux, c'est le cas des primaires socialistes actuelles comme des futures primaires de droite.
Il y a derrière ces primaires un syllogisme qui est une escroquerie : les primaires, c'est le vote ; le vote, c'est la démocratie ; la démocratie, c'est bien, donc : les primaires, c'est bien.
Raisonnement simpliste. Chacune de ses articulations est contestable.
La démocratie, c'est d'abord un peuple. Le vote n'est qu'une des modalités d'expression de ce peuple. Quel peuple a voté aux primaires ? Le mythique «peuple de gauche» ? Laissez-moi rire. Un vote avec un corps électoral flou, c'est un peu gênant.
Et tout est à l'avenant.
Les socialistes, échaudés par le précédent Royal, auraient dû être plus circonspects vis-à-vis des attraits de la pseudo-démocratie. Rien ne vaut finalement la lutte à l'intérieur de l'appareil du parti qui permet de sélectionner le plus carnassier.
On m'opposera les primaires américaines, parallèle fallacieux. Les élections américaines n'ont qu'un tour et les primaires, processus long et progressif, permettent de sélectionner un battant.
Bref, pour répondre le mot de Clemenceau, les socialistes vont encore une fois voter pour le plus con et, ce faisant, lancer une bouée de sauvetage à Nicolas Sarkozy.
Si l'on veut réellement renforcer la démocratie, profitons pleinement du premier tour des élections : abaissons le seuil de signatures et réformons le financement de la campagne pour favoriser les «petits» candidats.
Rédigé par : Franck Boizard | 12 octobre 2011 à 20:08