Plus de six millions de téléspectateurs ont suivi sur France 2 "Apocalypse Hitler", le remarquable documentaire de Daniel Costelle et Isabelle Clarke consacré à l'existence d'Adolf Hitler de sa naissance jusqu'en 1934, année où il obtint les pleins pouvoirs. En deux parties - la menace puis le Führer -, cette série est fondée sur beaucoup d'archives inédites, notamment pour sa jeunesse et sa montée politique, et est accompagnée d'un commentaire relativement sobre qui a tenté autant que possible de distinguer relation historique et indignation morale.
Pour tous les passionnés d'Histoire et en particulier de cette période "apocalyptique", rien de nouveau ne leur a été appris mais, déjà, on a pu constater devant le succès d'une telle entreprise médiatique qu'il y a un véritable désir d'Histoire chez beaucoup de nos concitoyens et que chercher à diminuer la part de celle-ci dans l'enseignement relève de la faute intellectuelle et du crime démocratique.
J'ai particulièrement apprécié que, sans se prononcer sur le débat entre la question de savoir si Hitler était un fou délirant ou un génie dévoyé et malfaisant, les auteurs nous aient offert les moyens de nous forger une opinion en exposant avec objectivité TOUT ce qui a constitué Hitler et l'a fait grandir puis dominer. Cette pluralité de causes, certes, renvoie à une "culture générale" du nazisme mais le tour de force a été de présenter, à la télévision qui impose simplification et réduction, une vision fouillée et complexe et de contraindre à accepter que Hitler est entré dans l'Histoire pour le pire à partir d'une histoire à la fois déséquilibrée sur le plan intime et nourrie par les malheurs de l'Allemagne.
Dans sa formation, l'adoration de sa mére, le père absent, les doutes sur son origine, sur sa possible judéité, les années viennoises de pauvreté et de frustration, l'obsession des Juifs avec l'antisémitisme qui va devenir la colonne vertébrale de son ascension : ils seront à la fois l'explication de ses échecs personnels et le bouc émissaire idéal. La guerre de 14-18, expérience fondatrice, inoubliable, solidarité, misère et haine mêlées. Hitler comme fragilité aigrie et comme mémoire !
Dans sa sortie de l'ombre, la révélation soudaine qu'il est un être de la parole avec la raucité envoûtante d'une voix de fureur et de conviction, un "tribun né" comme l'ont qualifié ceux qui l'ont découvert sur le plan politique. Hitler comme gourou !
Les conséquences ravageuses, destructrices du Traité de Versailles, une plaie au coeur de l'Allemagne qui va, exploitée, permettre au sentiment d'humiliation collective de devenir l'attente, l'espérance d'un recours puis l'abandon d'un peuple fasciné, tétanisé. Hitler comme sauveur !
Longtemps on a sous-estimé Hitler. Grossière erreur que celle de ces classes privilégiées et éduquées qui n'ont jamais cru une seconde au destin national de ce rustre vociférant ! Il n'était pas de leur monde et, un jour, il les a eues à sa botte ! Hitler comme surprise et irruption !
Tant de facettes à la fois personnelles et historiques. A-t-on mesuré comme il convenait les conséquences d'une difficulté d'être, d'un malaise d'exister chez les personnalités offensées par la frustration et pétries d'ambition ? On éprouve parfois l'impression qu'Hitler, pour régler tout ce qui l'empêchait de vivre pleinement, notamment sa relation avec l'autre sexe, a, plutôt que de s'effacer, privilégié l'Histoire comme psychanalyse mais de telle manière que par la puissance absolue qu'il a conquise il est devenu ce monstre légitimé, avec l'Holocauste sans doute pour dessein fondamental et originel. Hitler comme autocrate !
Il aurait fallu lire Mein Kampf. Et croire à la terrible vérité de ses pages. Qui pouvait soupçonner tout de même que cet être-là, un jour au pouvoir, subjuguant l'Allemagne à la fois fascinée et, au fil des années, terrifiée, pressentant l'Apocalypse mais sans avoir le courage d'y résister sauf pour une minorité, ferait de son antisémitisme délirant une oeuvre d'extermination industrielle ? Hitler comme prophète !
On sait tout de Hitler mais on répugne à valider cette cohérence entre les mots d'Hitler et les chambres à gaz. Parce que ce n'était pas IMAGINABLE. Mais lui, parce qu'il l'a annoncé, il l'a fait. Cette logique est en dehors de notre humanité raisonnable.
Bah ! Je m'étais pas tellement trompé !
Pourtant Valls est meilleur en propos quant aux quarantaines que je ne l'avais supposé !
Ceci est un post auto-congratulatoire sans importance, puisque le Premier ministre instigue avec notre Président !
Rédigé par : zenblabla | 12 juin 2016 à 16:40
On aura de l'eau de Vals, vraiment très pétillante et très âpre au palais..., qui il paraît guéri mais surtout désaltère.
De l'eau de l’Ardèche, pas vraiment blairiste, artiste pour les eaux tourbeuses !
Je sais bien que l'eau est LE sujet majeur en nos avenirs, mais de là à comparer Valls et Rocard, il y a quand même un gué difficile à franchir... pour moi en tout cas.
Je vois mal Valls être à Hollande ce que fut Rocard à Mitterrand.
-Rocard fut et reste un brillant analyste, pour qui la politique est un terreau, un véritable intellectuel en terres arides avec l'intellectualité.
-Valls est juste un agité de l'action, s'il se révèle, comme je le crois d'avance, j'espère à tort, un trouveur d'eau en terres arides, jouerait-il en séduction avec le tricotage par les réputations es-qualité des eaux.
Je sais bien que pour annoncer la crise financière de 2007/8, Rocard s'y est pris en médias avec quelques mois d'avance...
L'avance sur réalité de Valls qu'il annoncerait, on la connaît depuis lurette : la drague en nappes phréatique de thématiques pas plus réalistes quant au moteur de l'argent, qu'elles le seraient grâce aux moteurs de la peur.
Hélas, Valls sera dissolu par Hollande autant que Rocard le fut par Mitterrand, à moins qu'il ne parle des sous, rien que des sous, comment ils vont et où ils vont pour faire la complicité par l'emploi qui se monnaye, et comment vont les complices autant que sans rien taire... comme pour réduire la peur !
C'est impossible !
L'eau de Valls, ce sera l'abreuvoir du thème de la prévarication, comme disait Fernandel pour rester tendre !
Bonjour l'inquisition, et j'espère la brève nage de Valls en premier ministère, être coulée d'avance, menant en quelques côtes où se tiennent des barbares qui ont peur des bateaux.
Sache autrement Valls dire l'obligation des quarantaines, si la peste en Beaucaire fit l'histoire à Marseille !
Rédigé par : zenblabla | 01 avril 2014 à 21:11
Monsieur Godwin il faudrait peut-être faire le partage des points ? :)
Rédigé par : Voyager pas cher | 11 novembre 2011 à 11:22
@ calamity jane
Vous voulez dire que l'électron a tendance à marcher à reculons ?
Rédigé par : Alex paulista | 05 novembre 2011 à 23:10
"Cette logique est en dehors de notre humanité raisonnable."
N'est-ce pas, précisément l'une des caractéristiques les plus terrifiantes de la folie que cette implacable logique éminemment raisonnable ?
L'humanité, en effet commence où s'arrête la froide logique.
Les insectes qui, du moins selon ce dont on peut juger en observant leur comportement, ne sont traversés d'aucun doute, d'aucun scrupule, se comportent de la façon la plus efficace et, pour cette raison peut-être, nous survivront.
Vous souvient-il de cet assassin japonais qui avait dévoré sa maîtresse ? A plusieurs reprises il a montré qu'il appliquait en quelque sorte à la lettre cette expression de l'attirance : "je la mangerais".
On dit que le procureur lors du procès de Marie Bénard aurait murmuré : "cette femme est normale. Elle est anormalement normale".
Rédigé par : Frank THOMAS | 05 novembre 2011 à 13:55
"Trouvez un zeste d'honnêteté et de nuance dans un... " commentaire de l'illustre Franck Boizard (02/11 08:07), qui n'hésite pas à qualifier d' "idéologue pourri" l'auteur de l'Aveu, est un vrai labeur.
Mais on y trouve des pépites :
"Peut-être la seule réponse raisonnable à ce mystère est-elle celle de Pie XII. Celui-ci [...] faisait pratiquer des exorcismes pour délivrer le monde d'Hitler."
Nous vivons donc une époque déraisonnable où les exorcismes papaux ont l'efficacité d'un cautère sur une jambe de bois, voire d'un coupe-faim des laboratoires Servier : décadence de l'Occident chrétien.
Miserere.
Alleluia.
Rédigé par : Clafoutis | 02 novembre 2011 à 12:11
@ Clafoutis
Trouvez un zeste d'honnêteté et de nuance dans un film de Costa-Gavras et nous en reparlerons.
La paresseuse juxtaposition de citations par de courageux anonymes ne fait ni chaud ni froid.
Rédigé par : Franck Boizard | 02 novembre 2011 à 08:07
Ah ! les conventions ! tout un programme !
Tenez, l'électricité circule dans un sens
conventionnel, pardon : établi par convention.
Bien le bonsoir !
Rédigé par : calamity jane | 01 novembre 2011 à 22:21
"mais, dans les extrêmes
point n'ai de gènes et encore moins de
culture !" (calamity jane)
J'ai mis du temps à comprendre ce que vous vouliez dire, et ce à quoi vous faisiez référence. N'aurait-il pas été tellement plus simple, et plus compréhensible pour tous, d'écrire: les extrêmes ne sont pas une affaire de gènes et de culture?
Il faut s'assurer qu'on possède les règles de syntaxe de base de la langue française, et aussi avoir un peu de talent, pour prétendre jouer avec et faire des innovations stylistiques, sinon on se rétame et on passe pour une précieuse ridicule. N'est pas Baudelaire qui veut.
"et puisque vous insistez sur la forme
après une virgule point n'est besoin de
majuscule..." (jane)
Le corps d'un message qu'on adresse à quelqu'un commence toujours par une majuscule, et ce malgré la virgule qui précède. C'est une convention.
Rédigé par : Electron | 01 novembre 2011 à 21:04
Merci Electron de me faire part de vos
angoisses ! mais, dans les extrêmes
point n'ai de gènes et encore moins de
culture !
et puisque vous insistez sur la forme
après une virgule point n'est besoin de
majuscule...
Rédigé par : calamity jane | 01 novembre 2011 à 18:53
calamity jane,
Juste une remarque sur la forme: il serait mieux que vous respectiez les règles de concordance de genre (et de nombre) en vigueur, communes au plus grand nombre, au lieu d'appliquer des règles revisitées (de manière particulièrement foireuse et bouffonne) par l'extrême gauche pour mieux faire passer son idéologie (sans préjuger par ailleurs de cette idéologie) et asseoir son emprise sur les cerveaux.
Car encore faut-il, pour que des personnes d'opinions différentes puissent débattre, loyalement, qu'au préalable elles se mettent d'accord sur les règles de ce débat, et sur le sens des mots.
Rédigé par : Electron | 01 novembre 2011 à 17:03
M. Boizard (avec un Z !) le 31/10 à 12:43
"Notre connaissance recule sous le poids des caricatures, des simplifications abusives et des usages intempestifs"
et auparavant le même (le 30/10 à 19:02) :
"des idéologues pourris comme Costa-Gavras".
Je vais vous faire un Aveu : je trouve que la première citation s'illustre très bien par la deuxième.
Pour être gentil.
Rédigé par : Clafoutis | 01 novembre 2011 à 16:01
"Bon maintenant que pratiquement tout le monde a donné son avis, il serait temps de faire le partage des points Godwin..."
Rédigé par : Achille | 01 novembre 2011 à 10:14
_____________________________________
Oui, et comme disait Ferdine, "si ça devait se reproduire, ce sera la même déroute, le même Barnum, le même Paris/Bordeaux en Torpédo priorisante, les landaux dans les colzas, les vieillards dans les culs de basse fosse, et Mimine résistant à Valparaiso !"...
Rédigé par : Savonarole@Achille | 01 novembre 2011 à 13:57
@ Electron
Je n'ai pas parlé des islamistes parce que cela me semble hors sujet. Néanmoins, je serais plutôt d'accord avec vous.
Rédigé par : Franck Boizard | 01 novembre 2011 à 13:08
Bien plus que les sanctions économiques, le traité de Versailles a sanctionné l'unité allemande en l’amputant injustement de territoires au profit de la Tchécoslovaquie et de la Pologne.
Hitler a en son temps, en un pays humilié, été vu comme le modeste soldat de la guerre qui montrait à ses compatriotes la voie du retour aux valeurs héroïques d'une origine fabuleuse, et l'appel à la réunification.
La nazisme a été la dernière épopée indo-européenne. Si on ne veut pas voir tout cela, on ne peut pas comprendre l'enthousiasme qu'il a soulevé.
La dessus s'est greffée la manipulation de l'Occident qui l'a poussé en avant contre les Russes en y sacrifiant joyeusement l'Allemagne (voir Nolte )
Tout cela relève des sens de l'histoire.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 01 novembre 2011 à 12:45
Ah, j'ai déjà lu une bio en français consacrée à Hitler. C'était moyen, j'ai même oublié le nom de l'auteur. Cela étant, une des meilleures biographies historiques que je connaisse est consacrée à un précurseur national du dictateur : Bismarck. L'auteur est Emil Ludwig, un contemporain d'Hitler dont les livres ont été autodafés.
Rédigé par : scoubab00 | 01 novembre 2011 à 10:22
Electron,
merci pour les conclusions que vous tirez
et des nominations que vous faites eu égard
à des personnes qui pourraient penser comme
vous.
J'admets que seule une partie des personnes
éclairées (dont vous semblez être) nous
fasse part de ses inquiétudes concernant
des dangers imminents qui sont d'ailleurs
plus que suggérés dans le billet !
Eclairez-nous davantage sur vos angoisses
ou bien relisez d'autres billets suffisamment discutés sur ce blog à la rubrique
"archives".
(Voyez-vous, il y a de plus en plus souvent
des intervenants qui viennent nous écrire
que sur ce blog personne n'a rien compris
à quoi que ce soit (remarquez le vague)
surprenant chacun-e- qui, dans l'ensemble,
essaye de ne pas être un excité-e- de la
réaction).
Rédigé par : calamity jane | 01 novembre 2011 à 10:18
Bon maintenant que pratiquement tout le monde a donné son avis, il serait temps de faire le partage des points Godwin...
Rédigé par : Achille | 01 novembre 2011 à 10:14
Bravo Electron,
Je partage votre diagnostic et je salue votre lucidité.
L'analogie historique que vous proposez entre SA d'hier et agents islamistes d'aujourd'hui est plus que pertinente.
Mais la difficulté de nos jours est de recenser ces agents, disséminés sournoisement ça et là. Comment faire? On pourrait peut-être les ficher? Une fois identifiés, on devrait leur imposer un signe de reconnaissance? Mais en même temps, ils sont assez reconnaissables: chevelure plutôt ondulée, teint mat ou plutôt gris, l'oeil fourbe.
Comme vous Electron, je vois déjà la gauche bien-pensante, les droit-de-l'hommistes crier à la persécution des minorités. Inconscients qu'ils sont!
Ils ont tort, notre entreprise serait bienveillante à l'égard de ce groupe de frisés (tiens, tiens, "frisé", "fritz"... hasard?.......). Nous les enverrions, eux et leur famille, dans des centres de vacances (all inclusive) au programme desquels: tournoi de pétanque, Loto, rééducation patriotique, défrisage capillaire, balle (gros calibre) aux prisonniers.
Je pense qu'on tient un truc moderne là, t'façon je ne vois pas d'autres moyens pour contrer ce nouveau fascisme.
Plus jamais ça.........
Rédigé par : Nordine | 01 novembre 2011 à 09:48
Jean-Dominique, Hitler était un communicant à deux vitesses. Avec les grands patrons et dirigeants, ambassadeurs, chefs d'Etat étrangers notamment, il écoutait plus qu'il ne parlait, sans doute un brin complexé. Quelques années plus tôt, qui aurait pu croire qu'il pourrait, lui le petit autrichien sans bagage, frayer en un tel gratin ? C'est pourquoi il se réfugiait dans la parole bien placée, voire le trait d'humour distillé.
En plus grand comité, a fortiori devant toute une foule, changement d'attitude et parler riche optionnel. Il se tendait comme un arc et faisait donner les décibels. Ça marchait du feu de dieu, hélas, aucune retenue ici. Le festin de l'autodidacte !
J'ai connu dans un de mes anciens jobs un presque analphabète qui régentait, cornaquait des ingénieurs, des techniciens. C'est le mystère de la communication humaine, ce grain d'autorité, cette touche trouble de chaleur.
Rédigé par : scoubab00 | 01 novembre 2011 à 08:53
A quand le même documentaire sur Staline ?
Rédigé par : Franck Boizard | 01 novembre 2011 à 08:41
Herman,
Vous vous renseigneriez avant d'écrire, vous sauriez que d'intéressantes biographies d'Hitler existent déjà.
Rédigé par : Franck Boizard | 01 novembre 2011 à 08:32
Bonjour,
C'est une période dont il est difficile de parler sans passer par de longs préambules "circonvolutionnesques", destinés à faire valoir les bons fondements de sa pensée, c’est-à-dire sa désapprobation des horreurs, enfin de l'horreur, car d'aucuns avec le recul mais sans recul, résument cette période aux camps de concentration.
Donc terrain miné.
Par exemple, oserais-je dire qu'Hitler n'est qu'un affreux parmi les affreux ? Un type qui a profité d'une situation historique, d'une conjonction d'événements lui ayant permis l'accomplissement de son ignoble tâche, et qui, en d'autres temps serait peut-être passé totalement inaperçu, faisant partie de la cohorte assez longue de ceux qui sont prêts à tuer et maltraiter tous ceux qui ne leur ressemblent pas pour des motifs aussi divers que variés.
Une fois dit cela, il faudra que je me précipite pour assurer que non, je ne suis pas nazi, pas fasciste, pas antijuifs, je n'aime pas le terme antisémite il est né de la bouche d'un antijuif et qui plus est très inapproprié puisque le sémitisme ne se résume pas au judaïsme. Enfin bref, il faudra que je fasse amende honorable avant que quoi que ce soit de déshonorant ne puisse être suspecté.
Comment en parler ? Peut-être en recommandant le livre de Robert Paxton "La France de Vichy" sur le sujet, qui en tant qu'Américain, ne se sentant pas impliqué dans l'Horreur avec un grand H, peut en parler avec le recul suffisant, le regard de l'historien évaluant les positions des uns et des autres, ce qui a motivé leurs actions, les luttes territoriales, les haines racistes qui servent dans les négociations de variable d'ajustement.
La discussion est longue et fastidieuse, compte tenu des énervements qu'elle suscite. Et me direz-vous je m'éloigne un peu du sujet, Hitler.
C'est parce qu'il n'est pas très intéressant à mes yeux. J'en reviens au début. C'est un homme. Pas un diable. Qui comme beaucoup avait de la haine. Qui ne serait arrivé à rien sans un environnement favorable. Période dure et humiliante pour l'Allemagne suite au Traité de Versailles, antijudaïsme répandu et partagé en Europe.
Ce sont ceux qui en ont fait un "extra-humain" qui ont pris le risque d'oublier ce qu'Hannah Arendt a appelé très justement la banalité du mal. Comme pour mieux se dédouaner de ce qu'ils veulent affirmer comme impensable chez eux-mêmes, et a permis bien souvent de commettre des horreurs qui étaient supposées ne pas en être car incomparables croit-on, à celles passées.
Rédigé par : jerome | 01 novembre 2011 à 08:15
Je suis estomaqué par l'attitude de déni de la plupart des commentateurs (à quelques exceptions: F. Boizard, Yves, ...) qui font semblant de manière assez piteuse de ne pas avoir vu le message dans lequel je tentais à mon humble niveau d'alerter leurs consciences sur le danger imminent que faisait courir à nos sociétés européennes un islam de plus en plus revendicatif et vindicatif à mesure que le rapport de force démographique lui devenait favorable, et qui continuent de manière éhontée de se masturber intellectuellement dans des discussions de salon vaines et stériles sur le sexe des anges, de s'interroger doctement sur ce qui a pu rendre possible l'accession au pouvoir d'un Adolf Hitler mort il y a 65 ans, et de rivaliser les uns les autres de subtilité tout en se rengorgeant de leurs consciences morales.
L'islam est visiblement chez certains un sujet tabou, un impensé, un refoulé.
A quoi ça sert en effet de s'interroger gravement sur le processus qui a pu amener en 1933 un peuple "parmi les plus cultivés de la Terre" à porter un fou au pouvoir et à se rallier à son idéologie si c'est pour se refuser à remarquer l'étrange similitude du processus à l'oeuvre aujourd'hui en Europe (lâcheté de nos politiques qui multiplient les concessions, complaisance sinon fascination de certains courants politiques pour l'islam, conçue comme religion des opprimés, territoires que la République ne contrôle plus et dans lesquels la loi de bandes qui font régner la terreur s'est substituée à la loi de la République - ça ne vous rappelle pas les SA? -, tout cela sur fond de crise économique), sous prétexte que l'islam ne saurait être une autre forme de fascisme puisque l'islam est un phénomène d'importation extraeuropéenne et que, c'est bien connu, le fascisme ne peut être qu'européen (seuls les Européens, de par leur génétique, peuvent être fascistes), et sous prétexte encore qu'il ne faut pas "stigmatiser" sous peine d'être soi-même un fasciste.
Ce qu'ils sont méprisables et ridicules ces vigilants au petit pied qui se font fort dans leurs commentaires de nous mettre gravement en garde contre le retour d'un fascisme historique qui est définitivement discrédité, sinon mort, et qui, ce faisant, se croient courageux.
C'est ce qui s'appelle s'amuser à se faire peur (allez-vous enfin cesser de prendre les gens pour des imbéciles? ils sont suffisamment édifiés depuis l'entre-deux tours 2002 sur vos impostures et vos manipulations), et se donner une bonne conscience et s'acheter une respectabilité à bon compte.
Il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Les lendemains risquent d'être amers.
Rédigé par : Electron | 01 novembre 2011 à 01:05
"Et j'ai trouvé exactement le défaut que je pressentais : l'anachronisme, l'intelligence rétrospective", copié-collé...
Rédigé par : herman | 31 octobre 2011 à 22:55
Hitler, connais, et tellement que je pourrais dire qu'il s'agit d'un intime, de quelqu'un avec qui l'on vit quotidiennement. Hitler m'est inexplicable. Ni fou délirant, ni génie du mal, je crois que l'homme avait une intelligence normale, une culture faible, des talents d'organisation certains. Hitler n'a pas fait Hitler, ce sont ceux qu'il a séduits d'abord puis subjugués qui l'ont fait, repoussant toujours plus loin les propres limites de l'homme. Hitler n'avait pas assez de lui-même pour devenir Hitler, il repoussa son imagination à mesure que d'autres acquiesçaient. Son charisme fait débat. Les témoignages d'étrangers, notamment d'ambassadeurs ou de responsables politiques, ne louent pas tous unanimement sa force de caractère ni ses talents oratoires improvisés.
Qu'est-ce qui sépare Hitler d'un autre dictateur puissant ? Rien, les mêmes grandiloquences, les mêmes faiblesses intimes, les mêmes mégalomanies, les mêmes hantises. Non, ce qui distingue Hitler des autres dictateurs ne tient pas à Hitler, c'est l'Allemagne. Hitler au Paraguay n'eut été que sinistre, mais il fut dictateur dans un grand pays puissant, complexe et ambitieux. Et ce qui m'est inexplicable chez Hitler, c'est l'Allemagne, cette capacité d'un immense peuple de s'asservir à un chef.
J'ai lu Mein Kampf dans un état d'esprit ouvert, avec la distance historique, sans mêler à ma lecture de considérations morales anachroniques. Si la première petite partie n'est pas inintéressante, montrant comment Hitler avait découvert les juifs à Vienne, sans les détester d'abord, la suite du livre est indigeste, mal écrite, sans structure, une idée chassant l'autre, rien qui témoigne d'une vision et d'une intelligence du destin. Une sorte de catalogues de rêves et de cauchemars d'un homme très aigre, rien d'impressionnant. Et je comprends qu'alors, on n'ait pas pris très au sérieux ces litanies échevelées. Il ne fallait pas s'en moquer, c'est du moins la leçon de l'histoire, mais combien sont-ils à tartiner des chapelets de sottises haineuses ? Le web aujourd'hui est rempli de textes semblables et qui peut savoir si dans 15 ou 20 ans, l'un de ces auteurs jaloux de tout ne détiendra pas un pouvoir propre à faire vaciller la civilisation ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 31 octobre 2011 à 22:29
@Cyril
"Les jeunes élèves d'aujourd'hui se doivent de connaître l'histoire européenne du XXème siècle, cette histoire qui a éveillé tant de conscience, la Shoah doit être expliquée, c'est à ce titre que beaucoup de voyages scolaires sont organisés vers les camps de la mort, notamment à Auschwitz."
Oui c'est vrai qu'aller dans les steppes soviétiques pour expliquer et comprendre l'archipel du Goulag, ça fait un peu loin pour un voyage scolaire...
Rédigé par : hameau dans les nuages | 31 octobre 2011 à 22:20
C'est dingue ça, je fais un petit commentaire très gentillet parce que dans votre billet vous avez tout dit, et voilà que je me fais prendre à partie, défenseur de l'extrême gauche, diabolisateur du FN...
Non Yves, je ne défends aucun tordu, et si "Méluche" avait mes faveurs il y a peu j'en suis revenu, parce que justement il me faisait trop penser aux Adolf ou autres Joseph. Je n'ai jamais voté aux extrêmes, à moins de considérer que les verts en soient...
Oui par contre, je maintiens le "parallèle", celui de l'extrême droite, même si Le Pen c'est du folklore à côté de ce qu'était l'autre petit con teigneux. Il va être vexé, le pauvre...!
Aucun pessimisme, aucun optimisme, juste des constatations. L'intelligentsia a-t-elle tort de se faire du mouron sur la montée du FN parce que celui-ci serait inoffensif? je n'en sais rien! mais elle s'en fait! Et en passant, pour "Hameau dans les nuages", l'ambiguïté est dans la tête du lecteur, qui sur ce coup a bien eu raison, mais il n'y avait aucune relation entre mes propos, pure coïncidence. Cela dit, sans doute y avait-il beaucoup de juifs parmi ces gens, tout comme effectivement dans l'élite intellectuelle d'aujourd'hui. Sans doute que Nietszche avait raison quand il les mettait au-dessus du lot...
Pour en revenir au sujet, entendu la possibilité de la judéité de Hitler comme il le pensait (tout bas) n'est-il pas permis d'envisager cette folie comme une conséquence d'une haine de soi, accuser le juif en lui de ses déboires?
Franck Boizard,
Vous devriez le faire ce documentaire, ou un livre, puisque vous avez l'air d'avoir toutes les réponses!
Rédigé par : herman | 31 octobre 2011 à 21:59
Longtemps depuis trente ans, j'ai prétendu que le procès du nazisme n'avait jamais été fait.
Alors, je n'en revenais pas de moi-même!
C'était surtout la méfiance immédiatement sensible, transmise depuis les plus autorisés comme "sachants", qui me consternait suivant une telle interrogation, plutôt que l'immédiate fermeture de ceux qui évidemment avaient déjà condamné, comme pour preuve...
Il y a vingt ans, j'attendais une telle émission...
Aujourd'hui, c'est la lenteur et l'inefficacité par cette lenteur toute relative qui me rassure!
Entre histoire et justice, il y a un lien paradoxal, celui qu'elles doivent ensemble se présenter.
Une sorte d'impossible procès fait au présent!
Alors cela fait beaucoup douter de la perspective historique, tandis qu'elle rassure...
Rédigé par : zenblabla | 31 octobre 2011 à 21:36
Le film relaie l'image diabolique, la folie, la monstruosité qu'on connaît déjà d'Hitler qui ici ne se prénomme plus "Adolphe" mais "Apocalypse".
Il propose des pistes. Il a passé trop de temps chez les traumatisés de 14-18; il est le fruit d'un mariage consanguin; il pourrait avoir des origines juives, sévérité du père...
C'est un peu léger quand même.
Pourquoi toujours chercher des tares, des vices, des déviances, pour dresser un portrait de fou démoniaque? Si tel était le cas, Hitler n'aura pas fait 10 mètres.
Je pense qu'on refuse de reconnaître son intelligence. Ca met mal à l'aise, on préfère l'expression "génie du mal". Peut être parce qu'on considère l'intelligence comme une valeur morale, une preuve d'humanité?
On peut toujours l'enfermer dans le placard à monstres. Mais pour moi, il est bel et bien des nôtres et c'est ce qui me terrifie le plus.
Rédigé par : Nordine | 31 octobre 2011 à 21:14
"...mais lui, parce qu'il l'a annoncé, il l'a fait". En effet, cette phrase n'est pas sérieuse. Pourquoi pas, aussi "les menaces annoncent et donc prouvent leur exécution". Monsieur Bilger, vous avez eu un moment de distraction, il faut vous relire avant de publier.
Rédigé par : jaurès | 31 octobre 2011 à 21:11
J'ai visionné ce reportage qui, effectivement, est très intéressant.
Je vais sans doute étonner beaucoup d'entre vous, j'ai lu Mein Kampf il y a quelques années par curiosité intellectuelle et le moins que l'on puisse dire, est qu'il s'agit bel et bien d'un ouvrage annonciateur d'un programme politique démesuré.
Eu égard au personnage, c'est l'Histoire qui a fait Adolf Hitler.
Né en 1889 d'un mariage consanguin, ses parents étaient cousins, un père très sévère, voire tyrannique, ses parents étant décédés alors qu'Adolf était très jeune.
Il n'avait qu'un rêve, entrer à l'école des Beaux-Arts de Vienne dans son pays natal, le jury ne l'a pas sélectionné car ses toiles "manquaient de caractère".
J'ai pu voir certaines de ses toiles, et je peux confirmer qu'Hitler peignait très bien, il avait du talent.
Ensuite, éclate la Première Guerre mondiale où il fut nommé caporal et à laquelle il a été blessé, un traité de Versailles qui a anéanti l'Allemagne, la crise de 1929 qui a provoqué une hyperinflation sans précédente, où un morceau de pain coutait des milliards de Deutsche Mark.
Il a traversé une époque où l'Europe connaissait un antisémitisme ambiant et menaçant, c'est dans ce contexte qu'est survenue l'affaire Dreyfus. L'Histoire, les faits, ont façonné Adolf Hitler, c'est-à-dire que tant dans sa situation familiale, sa situation professionnelle qui s'est soldée par un échec cuisant, sa situation personnelle née du conflit mondial ainsi que du contexte politique, idéologique, économique, social et financier de cette époque, ce cocktail explosif a fait naître en lui une personnalité à l'idéologie démentielle.
Il restera à jamais le plus grand criminel de tous les temps, le seul à avoir décidé d'une manière programmée et réfléchie de l'extermination d'un peuple.
J'ai entendu un historien parler, évoquant le camp de la mort d'Auschwitz-Birkenau, d'entreprise où le produit fini n'est autre que de la cendre humaine, un véritable massacre industriel.
L'Histoire a fait Hitler, Histoire qu'il a sali.
Les jeunes élèves d'aujourd'hui se doivent de connaître l'histoire européenne du XXème siècle, cette histoire qui a éveillé tant de conscience, la Shoah doit être expliquée, c'est à ce titre que beaucoup de voyages scolaires sont organisés vers les camps de la mort, notamment à Auschwitz.
Il ne faut pas oublier.
Souvenons-nous !
Rédigé par : Cyril | 31 octobre 2011 à 20:29
Ca y est, j'ai vu les deux épisodes plus le "making-of".
Et j'ai trouvé exactement le défaut que je pressentais : l'anachronisme, l'intelligence rétrospective. Dans le "making-of", Daniel Costelle dit qu'il est évidemment difficile de rendre Hitler sympathique.
Mais c'est le coeur du sujet, qui a été en grande partie raté : comment un petit tiers des Allemands a pu voter librement pour Hitler ?
Même centré sur la personnalité d'Hitler et moins sur la politique proprement dite, ce documentaire aurait pu traiter le sujet bien plus profondément.
Il y a eu dans les témoignages lus quelques allusions au magnétisme d'Hitler et un passage intéressant sur sa gestuelle. Mais le filon n'a pas été exploité. C'est bien dommage. Par exemple, le fait qu'Hitler fût un artiste raté et se rêvât une retraite d'architecte de Berlin aurait permis d'analyser le graphisme et la mise en scène des nazis, son utilisation très moderne des médias et de l'image, sa maîtrise de l'opinion publique et du vocabulaire, tout ce qui témoignait d'un appel habile aux pulsions et aux sentiments.
Rédigé par : Franck Boizard | 31 octobre 2011 à 19:09
"chercher à diminuer la part de celle-ci (l'Histoire) dans l'enseignement relève de la faute intellectuelle et du crime démocratique"
On a enseigné pendant longtemps la version officielle de l'histoire (rendez-nous l'Alsace et la Lorraine).
On a très souvent maintenant l'histoire vue par le prof d'histoire (à gauche toute).
Où est donc le crime ?
Rédigé par : Polochon | 31 octobre 2011 à 18:50
Je viens de recevoir le DVD de Costelle (je fais partie des veinards -veinards volontaires- qui ne reçoivent pas les chaînes de télévision).
Déjà, je peux lui faire un reproche, le titre de sa série : Apocaplyse.
Cette image suppose que, suite aux catastrophes du XXème siècle, les Européens ont à la fois été jugés (le Jugement Dernier) et sont définitivement sortis de l'histoire (la parousie).
C'est par exemple la thèse de Philippe Muray.
Permettez-moi de ne pas la partager.
Je préfère Dominique Venner ou Aymeric Chauprade, qui pensent que les Européens sont en dormition (merveilleux terme issu du cycle arthurien) et qu'ils se réveilleront un jour.
Aujourd'hui, les Européens ont oublié qui ils étaient. Ils ne sont ni du messianisme américain (1), ni de l'Orient, ni du confucianisme asiatique.
Mais je garde espoir que cette dormition ait une fin prochaine.
*******
(1) : que les Européens ne se soient pas opposés aux guerres, catastrophiques pour les intérêts européens, du Kosovo, d'Irak et de Libye est un signe de cet oubli de soi-même.
Rédigé par : Franck Boizard | 31 octobre 2011 à 15:50
Aucune idée, hameau dans les nuages. Petit hommage en passant à Carole Fredericks, chanteuse intense d'art dégénéré. Son frère est un bluesman, un vrai de vrai.
Rédigé par : scoubab00 | 31 octobre 2011 à 15:32
France et Europe, année 2035:
Il aurait fallu lire le Coran. Et croire à la terrible vérité de ses pages. Qui pouvait soupçonner tout de même que ce chamelier-là, un jour au pouvoir, subjuguant la gauche(rie) européenne à la fois fascinée et, au fil des années, terrifiée, pressentant l'Apocalypse mais sans avoir le courage d'y résister sauf pour une minorité, ferait de sa haine délirante des kouffar une oeuvre d'extermination industrielle ? Mahomet comme prophète !
On sait tout de Mahomet mais on répugne à valider cette cohérence entre les mots de Mahomet et les charniers du Djihad. Parce que ce n'était pas IMAGINABLE. Mais lui, parce qu'il l'a annoncé, il l'a fait. Cette logique est en dehors de notre humanité raisonnable.
Rédigé par : Electron | 31 octobre 2011 à 15:21
Monsieur Bilger a tendance à abuser de l'argument "La preuve qu'il l'a fait, c'est qu'il avait écrit qu'il le ferait". Mein Kampf ne serait plus un recueil d'intentions, mais simplement de prophéties. C'est un peu rapide comme appréciation.
Rédigé par : Louison | 31 octobre 2011 à 14:25
sophie.mnop,
vous avez raison de proposer cette lecture
des choses ! En effet, on peut se demander
comment un peuple construit (voyageur certes) mais construit aurait pu laisser
un homme, Un seul, l'anéantir ?
Comment se plier à ce point à des injonctions imbéciles ? Le pouvoir des faibles
ne peut s'exercer que sur des faibles ou
pensés et ressentis tels...
Et là où la folie du plus grand malade
mental s'exprime c'est dans le fait d'isoler
ces personnes -déportation- pour en disposer à sa guise !
Aucun intérêt, si ce n'était celui d'une
participation sournoise au carnage et toute
l'importance et ambiguïté du billet serait:
où dans les décisions politiques de notre
pays, aujourd'hui, pourrait-on trouver une
similitude ? Je ne suis pas sûre que l'emploi du mot "gourou" soit anodin.
Rédigé par : calamity jane | 31 octobre 2011 à 14:20
@ scoubab00
Dans le même registre de la variété :
http://www.dailymotion.com/video/xzox5_ne-en-17-a-leidenstadt_music
Qu'aurions-nous fait ?
Rédigé par : hameau dans les nuages | 31 octobre 2011 à 13:30
@Herman Kerhost
Vous mettez en parallèle l'extrême droite française, un danger potentiel de quoi nous protègent, selon vous, les intelligents de Paris, et l'extrême gauche qui, à l'image du tendre Poutou, serait véritablement inoffensive.
Je ne partage ni votre pessimisme ici, ni votre optimisme là.
Révisez les écrits et les oraux des Le Pen, père et fille, et signalez-nous les attentats contre la démocratie.
Révisez les écrits et les oraux de Mélenchon, Krivine, Besancenot, Laguiller et Arthaud (pas la navigatrice, l'autre) et renseignez-nous sur ce qu'il restera de libertés et de prospérité après le Grand soir.
Rédigé par : Yves | 31 octobre 2011 à 13:19
La traduction française de Mein Kampf, aux Editions Latines, est en vente libre, précédée d'un avertissement. Ce livre est très indigeste.
Vous pouvez lire Mein Kampf si vous vous intéressez vraiment à la période. Sinon, il suffit de savoir qu'Hitler y annonçait son programme : antisémitisme, anéantissement de la France, paix avec la Grande-Bretagne, conquêtes à l'est.
Rédigé par : Franck Boizard | 31 octobre 2011 à 12:54
Philippe,
Je ne suis pas d'accord avec vous.
Je pense que la connaissance du nazisme et d'Hitler diminue. Non pas la connaissance factuelle, accumulation de faits, mais la connaissance intellectuelle, celle qui reste dans les cerveaux.
En effet, nous vivons une époque de pompeux imbéciles qui sont tellement imbus d'eux-mêmes qu'ils ont l'outrecuidance de juger leurs ascendants, oubliant que nos ancêtres ne connaissaient pas leur avenir alors que nous savons ce qui s'est passé.
L'idéologie d'aujourd'hui, c'est le présentéisme, l'anachronisme, nous jugeons l'esclavage, la colonisation, le nazisme, l'occupation, la résistance, avec nos valeurs et notre savoir d'aujourd'hui.
Il est donc "évident" qu'il fallait résister, il est donc "évident" qu'il ne fallait pas voter Hitler, il est donc "évident" que les juifs devaient fuir l'Allemagne… Ce faisant, nous sommes des dégueulasses : si certains de nos ancêtres n'ont pas résisté, si certains ont voté Hitler, si certains juifs n'ont pas fui l'Allemagne, était-ce parce qu'ils étaient des imbéciles ou des salauds ? Non, c'est tout simplement parce que l'avenir est gros de possibles indéchiffrables et qu'il arrive aux hommes de se tromper.
Mais nous, les champions de l'anachronisme, les rois du jugement rétrospectif, connaissons-nous notre avenir, sommes-nous si sûrs de prendre les bonnes décisions ? Sommes-nous si assurés que nous ne couvrons pas de drames de nos bonnes intentions ? Par exemple, dans un siècle, l'interdiction du DDT pour des raisons écologiques ne sera-t-elle pas vue comme un crime qui a causé la mort de millions d'Africains ? Par exemple, l'idéologie multiculturaliste, qui déracine les hommes et multiplie les occasions de conflits ethniques, ne sera-t-elle pas mise à l'Index ? Soyons donc plus modestes dans nos jugements sur nos ascendants et plus mesurés, de peur que le jugement porté sur nous par nos descendants soit à l'aune de notre excessive sévérité présente.
En jugeant par anachronisme, à coups de "il est évident que", avoués ou sous-entendus, nous nous condamnons à ne rien comprendre de notre histoire : quand
on vit dans le présent, rien n'est "évident". C'est en ce sens que la connaissance de notre passé proche recule. Par exemple, la mode qui consiste à faire du judéocide un crime absolu et isolé tend à le rendre incompréhensible : ce crime ne peut se comprendre que dans une guerre qui a fait cinquante millions de morts, elle-même conséquence d'une atroce première guerre mondiale.
Je suis navré du nombre de vos commentateurs qui ont une lecture anachronique de l'hitlérisme, style "dites bien que les banquiers et les puissances d'argent étaient du côté d'Hitler", pour régler leurs comptes actuels avec les banquiers. Si je jouais à ce petit jeu, je soulignerais, avec autant de raison, que dans "national-socialiste", il y a "socialiste" et que c'est une excellente raison de demander l'interdiction immédiate de tous les partis socialistes. Voyez comme ce jeu de l'amalgame est stupide.
Notre connaissance recule sous le poids des caricatures, des simplifications abusives et des usages intempestifs (1). C'est ainsi que plus de la moitié des élèves français qui ont entendu parler de la Shoah (terme que je n'aime pas car trop "publicitaire") ne savent pas qui est Hitler (espérons que le documentaire aura amélioré les choses sur ce point) !
Certains ont fait de leur interprétation de l'histoire une arme de guerre idéologique. Ne tombons pas dans ce piège et nous serons un petit peu plus intelligents.
**************
(1) : il n'y a aucun sens à qualifier un parti politique européen de 2011 de "fasciste". Si Marine Le Pen ou Nicolas Sarkozy sont fascistes, comment voulez-vous comprendre quoi que ce soit au fascisme ? Les mots sont précieux, ils sont le seul lien entre les hommes, et fragiles, on peut en pervertir le sens à force d'usages erronés. Les leçons de George Orwell ont été oubliées, ou trop bien apprises.
Rédigé par : Franck Boizard | 31 octobre 2011 à 12:43
Les intellectuels sont très doués pour se tromper : ils combattent le fascisme qui est mort depuis soixante-cinq ans et favorisent l'islamisme au nom d'une tolérance qui n'a rien à faire en politique (la politique étant par nature la gestion d'une situation conflictuelle, il peut y avoir des degrés de tolérance, mais faire de celle-ci la valeur politique suprême est un égarement).
Les intellectuels rejouent le match d'il y a soixante-cinq ans mais perdent la coupe du monde qui se déroule sous nos yeux.
Rédigé par : Franck Boizard | 31 octobre 2011 à 11:49
Grand lâche, type louche, grosse vache, d'basse souche, pomme fritz, sale chleu, mouche verte, jérôme boche.
J'entends des voix off
qui me disent "Adolf
tu cours à la catastrophe"
mais je me dis "bof"
tout ça c'est du "bluff" X2
Extrait de "J'entends des Voix Off" de Serge Gainsbourg (1975). Juste pour faire un peu de léger avec du lourd.
Rédigé par : scoubab00 | 31 octobre 2011 à 10:01
Il me semble que l'on n'insistera jamais assez sur la complexité des causes qui ont abouti "au génie du mal" mais votre phrase : "Longtemps on a sous-estimé Hitler. Grossière erreur que celle de ces classes privilégiées et éduquées qui n'ont jamais cru une seconde au destin national de ce rustre vociférant ! Il n'était pas de leur monde et, un jour, il les a eues à sa botte !" résonne en moi non pour la mise en garde du premier degré mais pour le message que j'y décèle en arrière-plan. L'histoire ne "nous" (je m'y inclue car je ne m'estime pas moins responsable) apprend-t-elle donc rien ?
Rédigé par : une fan | 31 octobre 2011 à 08:56
Bonjour monsieur Bilger et bonjour à toutes et à tous.
Il eut été étonnant que l'un d'entre vous ne s'empresse de coller l'étiquette de nazi en puissance au FN. Quelle stupidité ! Comparer le FN au parti nazi d'Hitler est pour le moins hasardeux. Mais si on admet que cela soit vrai, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on devrait effectivement s'inquiéter. Quand les peuples sont "biffés" par une minorité constituant une oligarchie comme c'était le cas à l'époque et actuellement, il faut bien s'attendre à une réaction. Lorsque tout est fait pour couper nos jeunes de leurs racines, pour leur inculquer le mépris et la honte d'être ce qu'ils sont, pour leur enjoindre de se "métisser" comme si l'homme blanc européen et sa civilisation héritée de la Grèce antique et de la morale chrétienne devait porter toute la responsabilité des échecs des autres, il ne faut pas s'étonner que certains se tournent vers un parti dont le discours tourne autour de l'idée de nation. C'est donc plutôt aux causes qu'il conviendrait de s'attaquer plutôt qu'aux conséquences supposées. Comment ne pas faire le parallèle entre ces Français de vieille souche, obligés de fuir ou de se soumettre aux us et coutumes de peuples exogènes venus imposer leur mode de vie dans nos banlieues, et ces allemands, parce que vaincus de 1918, privés de leur dignité la plus élémentaire. Les mêmes humiliations engendrent les mêmes haines, et souvent l'histoire se répète malgré quelques piqûres de rappel comme cet excellent documentaire.
Rédigé par : Celtibère | 31 octobre 2011 à 08:45
Concernant les questions de cohérence, le site de Blanrue "le clan des Vénitiens" apporte quelque lumière... Mais, c'est vrai, un magistrat devant la 17ème chambre, ça ferait désordre.
Rédigé par : Robert | 31 octobre 2011 à 08:31
Herman Kerhost :
"""Superbe documentaire, où contrairement à vous j'ai appris des choses, notamment des classes aisées et cultivées ne voyant pas venir la menace, ou n'imaginant pas possible l'arrivée au pouvoir de cet antisémite notoire.
Aujourd'hui, ce sont les intellectuels les premiers à avertir du danger potentiel de la montée du FN."""
Votre raisonnement est ambigu. On peut en déduire que les classes aisées étaient sémites... Comme maintenant ?...
Ah la vie serait tellement plus facile s'il n'existait pas le peuple ! Oui mais voilà il faut bien une base à la pyramide de Ponzi ! sinon à qui prêter ?
Rédigé par : hameau dans les nuages | 31 octobre 2011 à 07:33
Quel beau destin aurait pu être celui d'Hitler s'il n'avait croisé celui d'une nation mortifiée et nourri un antisémitisme tripal ! Herr Hitler, c'est le soutier, l'ectoplasme devenu démiurge en CDD. On aura beau monter les documentaires les plus sophistiqués, les volumes les plus imposants, la part d'irrationnel, d'incertain n'est guère entamée, je le crains.
Dans toute vie, il y a cinq minutes qui décident presque de tout, cruciales. Pour moi qui adore les biographies, j'y trouve rarement la localisation de ce moment où un destin presque rébarbatif mute. Hitler, comme beaucoup d'autres au XXe siècle est né, a grandi, a vécu, est mort dans une période de métal hurlant.
Pourquoi lui, à cette place, maléfique, magnétique ?? L'absence d'une réponse satisfaisante laisse le champ ouvert à tous les humiliés prêts à se forger un destin sur les ruines et la violence. En d'autres termes, les historiens ont encore bien du grain à moudre, de la sueur et du sang à écluser.
Rédigé par : scoubab00 | 31 octobre 2011 à 07:23