J'avais décidé d'acheter le numéro Charia Hebdo de Charlie Hebdo quand j'ai appris l'incendie des ses locaux parisiens et le piratage de son site. J'ai acheté le dernier à mon kiosquier quotidien.
Indignation unanime de la classe politique. Défense consensuelle, à droite et à gauche, de la liberté d'expression. Il y aurait de quoi rire si une nouvelle fois l'intolérance islamiste n'avait pas frappé. Après l'affaire des caricatures. Je ne rejoins pas l'avertissement du remarquable avocat qu'est Richard Malka. Si tous hier s'étaient mobilisés au soutien de Charlie Hebdo, nous aurions eu tout de même la même agression grave, le même scandale démocratique. Il y a des cerveaux malades qui résistent à tout, d'abord au bon sens et à l'équilibre (Le Monde, Le Figaro, Libération, nouvelobs.com, Marianne 2, 20 minutes).
En dépit du tocsin concerté qui ne laisse pas place à la moindre contradiction, j'ai envie toutefois de souligner que si la liberté d'expression n'avait pas concerné Charlie Hebdo d'un côté et Mahomet et la religion musulmane de l'autre, cette déplorable affaire n'aurait pas suscité le millième du courroux général qu'elle a engendré. Imaginons que Marine Le Pen ou Lionnel Luca aient tenu des propos vigoureux contre l'islamisme et que leur domicile ait été plastiqué, je suis prêt à parier que très peu de voix se seraient émues. Il est exaspérant de devoir constater que la liberté d'expression choisit ses cibles et ses héros. Quand sur le plan politique on affirme qu'elle représente un bien commun, on ment puisqu'on refuse d'être aux côtés, systématiquement, de ceux qui sont persécutés médiatiquement, poursuivis et condamnés judiciairement, souvent à la suite d'une interprétation discutable de la loi sur la presse. Que Charlie Hebdo fasse l'objet de cette campagne de sympathie, on ne peut que s'en féliciter mais pour ma part j'aimerais que même quand l'intolérance religieuse ou intellectuelle ne prend pas cette forme extrême, on la dénonce. Trop souvent, alors que la liberté d'expression devrait être un bloc, on l'appréhende comme si elle était à la carte.
En l'occurrence, les protestations si justifiées me semblent pourtant choisir un mauvais terrain. Elles tentent de convaincre les énergumènes qui ont causé cet incendie que leur comportement n'est pas républicain. Qu'il y a des valeurs et des principes qui s'opposent à ce qu'on détruise de la sorte la pensée d'autrui. C'est peine perdue, et de l'intelligence dépensée en vain, puisque nos adversaires se fondent sur des valeurs inverses qui, pour eux, ont une importance d'autant plus capitale et sacrée qu'elle n'est confrontée évidemment à aucune contradiction. Dès lors qu'il n'y a pas l'ombre d'un dialogue possible, il convient d'abandonner ce champ pour se contenter de décréter que cet incendie volontaire est un crime, que ceux qui l'ont perpétré sont des criminels, qu'ils doivent être pourchassés et sanctionnés comme tels. Je ne garantis pas qu'un tel changement d'attitude convaincra les esprits d'en face mais en tout cas la dureté objective du constat, l'affirmation implacable de la Justice auront certainement plus d'effet sur eux que la compréhension même réprobatrice qui leur est assénée. Quand j'entends Frédéric Mitterrand reprendre ce poncif qu'il n'y a pas de "démocratie sans irrévérence, sans parodie ou satire", d'une part j'estime que c'est donner une définition de celle-ci qui est purement iconoclaste et qui risque de faire peur sans nécessité à tous les modérés musulmans - il en existe - et d'autre part que c'est s'engager dans un débat qui va plaire à l'évidence à ces ennemis de la pensée libre dès lors qu'elle se heurte au butoir religieux. L'irrévérence, ils savent ce qu'elle est puisqu'ils se mobilisent haineusement contre celle qui leur est insupportable ! Il ne faut plus discuter avec eux mais les combattre : j'évoque les fanatiques qui ne sont pas capables d'être convaincus par la vérité d'autrui puisqu'ils ne l'écoutent pas et que même enregistrée, elle serait irrecevable.
Crime, criminels, condamnation : c'est le décret clair, sans équivoque aucune, d'une République sûre de son droit, de son fait. Comme tant d'autres qui avaient appris la sortie de ce numéro de Charlie Hebdo consacré à "Charia Hebdo", je craignais le pire tant on est habitué à ce que l'intégrisme musulman utilise les armes les plus odieuses pour sauvegarder sa conception de la foi. Charlie Hebdo a raison: avoir peur d'eux serait leur donner raison.
L'incendie volontaire contre la liberté d'expression est d'abord un crime.
"L'incendie volontaire contre la liberté d'expression est d'abord un crime."
Surtout quand on doit provisionner 90.000 euros pour indemniser le dessinateur Siné, victime d'un licenciement abusif, le jugement vient de tomber en appel.
Mettre le feu à une pizzeria en déficit est monnaie courante en PACA en fin de saison.
On cherche toujours les commanditaires de l'incendie de Charlie Hebdo qui avait eu pour effet de booster les ventes de l'hebdomadaire grâce aux tortillements vertueux de toute la classe médiatico-politique.
Avoir une bonne assurance dégâts des eaux-incendie, c'est bien utile...
Rédigé par : Savonarole | 17 décembre 2012 à 14:54
Je ne sais pas si c'est exagéré, mais ce sont des faits, certes dérangeants, mais des faits. Et qui ont cours aujourd'hui et non pas il y a 40 ou 50 ans.
Un directeur d’école nie les droits humains les plus élémentaires, frappe les élèves, malmène parfois les enseignants qui osent lui résister, instaure un régime dictatorial (hauts parleurs en extérieur pour appeler à tout moment un élève ou un enseignant comme dans les camps de triste mémoire !!), diffuse un climat de terreur chez les élèves et les enseignants, distille une pensée réactionnaire et intégriste le tout pour assouvir des penchants pervers (plaisir d’humilier, d’avilir et d’anéantir qui sont évidents), et une soif d’argent à peine dissimulés, le tout plus ou moins habilement masqué par une religiosité rétrograde, réactionnaire, malsaine et intégriste.
Tout comme Charlie Hebdo a raison de tourner en dérision la folie islamiste qui voue tout à l’indémontrable quitte à tuer ses semblables de chair et d’os, je profite de ce billet pour élargir la dénonciation de la manipulation des textes ou leur utilisation à des fins inavouables par les intégristes et manipulateurs catholiques.
On parle beaucoup des droits de l’homme, des dictateurs africains, de la lutte contre le harcèlement moral (même s’il est vrai que les juges se montrent parfois téméraires et courageux sur ce dernier point).
Il n’empêche que dans une ville de Touraine, vous avez un directeur d’école, d’une école privée, roi de la manipulation (comme tous les pervers - il suffit de visionner la vidéo de présentation de l’établissement en question qui réussit le tour de force de montrer tout l’inverse de la réalité vécue par les élèves et les enseignants), régnant en despote (dont la fille, cerise sur le gâteau, est responsable de l’association des parents d’élèves), qui refuse l’entrée de son établissement aux inspecteurs de l’éducation nationale et qui prospère grassement grâce au financement des pouvoirs publics.
Rédigé par : Raph38 | 08 novembre 2011 à 21:50
M.Bilger, qui est avocat général je crois, ne s'embarrasse pas de détails qui pourraient s'avérer importants dans cette affaire : l'origine et la cause de l'attentat. Comment peut-il dire "l'intolérance islamiste" alors que l'enquête est en cours ? M. Bilger a t-il des informations ? Si non il devrait apprendre à se taire plutôt que d'établir des conclusions hâtives qui rendent ipso facto Le Pen très sympathique.
Rédigé par : Gerard | 08 novembre 2011 à 21:00
@ raph 38
Un peu exagéré non ? J'ai été condamné en 68 par le tribunal parental à un an de Stan à Paris, dans le 6ème.
Face à la répression (chapelle tous les matins, uniforme bleu marine, prof de maths général de brigade), j'ai réussi à organiser des chahuts mémorables et l'évasion de souris de laboratoire en parachute des labos du 7ème étage... No pasaran ! :=)
Et devinez où l’intelligentsia de gauche mets ses enfants ?
Rédigé par : hameau dans les nuages | 08 novembre 2011 à 08:50
Relisons le discours de Dolmancé, le héros des boudoirs sadiens, sur la religion et la vertu.
La mère en prescrira la lecture à sa fille.
-----------
Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur les dérives (bien plus courantes qu'on ne le croit) intégristes, fascisantes et perverses qui ont cours dans certains établissements privés, voir le lien ci après. Et surtout lire les commentaires. Edifiant.
http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2010/04/07/quand-big-brother-sinvite-a-lecole/
Rédigé par : Raph38 | 07 novembre 2011 à 22:22
@ calamity jane
Pas besoin d'aller voir le Pape: il y a la profession de foi puis la confirmation, sacrement qui sert, comme son nom l'indique, à confirmer...
Vous voyez, tout est prévu.
Rédigé par : Alex paulista | 06 novembre 2011 à 22:23
C'est vrai que cela s'est beaucoup laïcisé ;
nous n'entendons plus "traiter" de mange
hostie ni de grenouille de bénitier !
Les personnes qui font le trajet inverse, c'est-à-dire baptisées qui entrent donc dans l'Eglise
à l'insu de leur plein gré en étant lavées
du péché originel et qui ne se reconnaissent
pas dans cette appartenance comment les
appelle-t-on ? Doivent-elles faire connaître
leur décision et à qui ? Au Pape ?
Rédigé par : calamity jane | 06 novembre 2011 à 21:17
@Yves Bruno
Débat public sur la liberté religieuse nécessite une expression publique des religions concernées !
N'oublions pas que la France état laïc, patrie des droits de l'homme se doit de les respecter la première.
Aussi je me permets de souligner pour ceux qui voudraient enfermer l'expression de la foi, de la croyance et des convictions religieuses à la seule sphère privée que l'article 18 de cette même déclaration universelle stipule :
"Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites."
Et je ne pense pas qu'un bon républicain, de droite comme de gauche, même aux extrêmes, fut-il athée, puisse trouver à redire à cet article.
Sauf, comme je l'ai souligné dans mon commentaire du 05 novembre à 14h10 :
"ce sont les hommes qui les appliquent au mieux de leurs intérêts personnels y compris jusqu'à l'asservissement de l'autre."
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 06 novembre 2011 à 18:38
@ Libérus
"Le respect des croyances s’impose à la République, mais pas aux particuliers. Il y a bien sûr un bloc législatif anti discrimination, d’origine beaucoup plus récente, qui s’impose aussi aux particuliers. Mais vous chercheriez en vain le mot « discrimination » dans la loi de 1905. Ce bloc n’a rien à voir avec la laïcité."
La Constitution spécifie que la République respecte les croyances, parce que les cultes, n'ayant plus les moyens d'expression de les faire respecter, sont de fait sous la protection de la République.
La laïcité impose à l'Etat et ce, dès l'origine, d'être le garant de deux principes fondamentaux : empêcher les religions de rentrer dans la sphère publique, et le respect, par tous, de toutes les croyances.
Prosélytisme religieux ou prosélytisme anti religieux, on est bien sur le même thème ; Mahomet, les versets, le débat est ouvert.
Un débat public ?
Rédigé par : Yves BRUNO | 06 novembre 2011 à 14:11
Libérus, vous avez raison, je ne l'avais pas
compris comme vous semblez le suggérer,
à savoir, les uns pratiquent le ramadam
et les autres le jeûne diurne !
Rédigé par : calamity jane | 06 novembre 2011 à 14:07
@ Franck Boizard
S'il n'y avait pas de feu Charlie Hebdo n'aurait pas brûlé.
La poule se passe d'allumettes, pourquoi pas nous?
Rédigé par : Nordine | 06 novembre 2011 à 12:06
Relisez calmement la phrase que je cite, MS, elle est de vous.
Ah non non, JDR, d'autant plus que je ne la partage pas.
Rédigé par : MS | 06 novembre 2011 à 11:10
Si on reprenait la question à la base ? S'il n'y avait pas d'immigrés en France, Charlie Hebdo n'aurait pas brûlé.
Le Japon se passe d'immigration, pourquoi pas nous ?
Rédigé par : Franck Boizard | 06 novembre 2011 à 10:57
Je condamne bien évidemment cette violence. Mais je condamne toute violence. En rappelant cependant que condamner la violence au nom de la liberté d'expression est une absurdité.
Pourquoi ? Tout simplement parce que pour tous ceux qui se sont sentis blessés dans leur foi, ils n’ont fait que réagir à une autre violence. Celle du mot, celle de l’image, celle du blasphème.
Nous ne pourrons jamais résoudre le problème de l’intolérance religieuse tant que nous n’aurons pas accepté ce fait : le blasphème constitue d’abord et avant tout une violence pour le religieux. Et tenter d’expliquer à ce dernier que ce n’est que de la « liberté d’expression » ne peut que l’enfermer dans sa position de victime, d’autant plus juste qu’il existerait une violence acceptable, juridiquement correcte, et une autre condamnable. Le croyant « déterminé » ne sera jamais dans une telle position. Pour lui, violence il y a eu contre sa foi, par la violence il se croit en devoir de répondre.
Alors, me direz-vous, que faire ? Se taire ? Ne jamais rire ? Reconnaître que Charlie Hebdo avait provoqué et n’a fait que récolter ce qu’il avait semé ? Non, trop facile, trop simpliste.
Mais ce qui est sûr, c’est que chaque fois qu’on a invoqué la liberté d’expression, on n'a fait qu’aggraver le problème.
Les blasphèmes (pensons aussi au crucifix dans l’urine…) sont d’abord et avant tout des actes de violence. Tant que les adeptes de la pensée unique ne comprendront pas cela, ils ne comprendront rien au phénomène religieux. Absolument rien.
Quand une société tolère, pour ne pas dire justifie, certaines violences, on est mal partis. Qui sème le vent récolte la tempête.
Vous pourrez me reprocher de n’apporter aucune solution. C’est vrai. Je voulais juste apporter le point de vue d’un croyant usé par tant de « haine autorisés par la juste pensée» et tant d’absurdité pour la justifier.
Rédigé par : Grog | 06 novembre 2011 à 09:30
Bonjour,
M. Nebout, j'aime votre jésuitisme apparent, mais il s'appelle plutôt argumentaire d'autorité. D'où tirez-vous vos affirmations d'amour filial appelé Dieu le père ?
Vous devriez lire René Girard, qui, tout croyant qu'il soit, explique la naissance du sacré par la violence.
Vous faites de sacrés grands écarts. L'existence de Dieu serait prouvée par le seul fait que les hommes se soient posés des questions sur leur existence et y aient répondu par l'idée d'un être supérieur.
Enfin bref, à ce niveau, il n'y a pas grand-chose à rajouter, si ce n'est admettre, une fois encore, que tout ceci relève de l'intime et que la discussion autour d'un Dieu ou non est absurde et vouée à l'échec.
J'aime bien les paradoxes liés à l'existence de Dieu, on les trouve facilement et ils sont très drôles.
Dieu peut-il créer une pierre que Dieu ne peut pas soulever ?
Allez hop vous avez trois heures.
Nordine je partage votre avis, des limites consensuelles à la liberté d'expression sont dures à trouver.
Rédigé par : jerome | 06 novembre 2011 à 09:18
"Le lien entre l'impossibilité de faire des lois communément admises et une pluralité de religions dans un même Etat, est on ne peut plus logique."
Glissons sur les amabilités par lesquelles vous vous efforcez de donner corps à vos sophismes et à cette sorte de déraison qui cherche à paraître raisonnable.
Relisez calmement la phrase que je cite, MS, elle est de vous.
D'après vous, qu'implique-t-elle, sinon la laïcité, si toutefois nous tenons à cohabiter dans une société la moins intolérante et la moins violente possible ?
Et qu'est-ce donc que la laïcité, sinon la séparation des églises et de l'Etat, que vous décoriez dans votre précédent commentaire du nom d'"impéritie" ?
Ah ! Pendant que j'y suis, je vous apprends que je ne suis pas professeur de philosophie, comme vous vous le figurez.
Rédigé par : Frank THOMAS | 06 novembre 2011 à 07:19
@ Yves BRUNO
« Car si P. Bilger a bien appréhendé la réponse des intégristes musulmans sauvegardant la conception de la foi, il a occulté cet aspect très particulier de notre Constitution, qui précise que la République respecte toutes les croyances , en contrepartie de quoi, les représentants des cultes ne peuvent intervenir dans la vie publique.
On peut dire d'une certaine manière, que le principe de laïcité est une entorse à la liberté d'expression. »
Le respect des croyances s’impose à la République, mais pas aux particuliers. Il y a bien sûr un bloc législatif anti discrimination, d’origine beaucoup plus récente, qui s’impose aussi aux particuliers. Mais vous chercheriez en vain le mot « discrimination » dans la loi de 1905. Ce bloc n’a rien à voir avec la laïcité.
Rédigé par : Libérus | 05 novembre 2011 à 22:18
"L'incendie volontaire contre la liberté d'expression est d'abord un crime."
C'est même un attentat terroriste.
Rédigé par : Beret Man | 05 novembre 2011 à 20:05
Frank Thomas
Le lien entre l'impossibilité de faire des lois communément admises et une pluralité de religions dans un même Etat, est on ne peut plus logique. J'avais remarqué que vous n'aviez pas compris grand-chose à la religion - à l'instar de la quasi totalité des enseignants en philosophie d'ailleurs - mais là, il s'agit tout simplement de parler français.
Et puis comme j'aime bien me moquer des intellectuels de votre acabit, je vous dirai au sujet de l’entité créatrice de l'univers, que vous avez commis une erreur grossière: Ce qui précède le temps étant coéternel à l'univers, ce dernier a pu être créé dans le futur. Et figurez-vous qu'en lisant le catéchisme de l'Eglise catholique, vous y trouverez une parole de Jean-Paul II conforme à cette idée : l'homme peut aller à l'Esprit pour modifier son destin (de mémoire et donc sans garantir mot à mot).
Et puis enfin, le mystérieux équilibre des constantes dont on peut se demander si leur nombre est fini, devrait inciter quiconque à une extrême modestie face à l'idée d'une entité créatrice.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 05 novembre 2011 à 19:04
M.S,
Puisque vous me le demandez...
Je voulais dire que si selon vous la beauté du monde ne peut être le fruit du hasard, et qu'elle est donc née d'une volonté divine, alors elle n'avait pas besoin de notre regard pour être. Sauf, encore une fois, si l'on suit l'intuition de Trinh Xuan Thuan voulant que cette beauté ait été destinée à émouvoir un être capable d'inventer le télescope pour pouvoir l'observer.
Ceci dit, vous avez raison quand vous dites qu'une beauté n'est par définition intéressante que si on peut l'admirer.
Cordialement
Rédigé par : Herman Kerhost | 05 novembre 2011 à 18:51
C'est un débat sans fin de tracer des limites consensuelles à la liberté d'expression. Hormis la calomnie et la diffamation toutes les autres restrictions sont-elles discutables? Je suis loin d'être séduit par les lois mémorielles mais je suis contre l'apologie de la pédophilie. Au nom de quoi les unes seraient plus discutables que l'autre? De plus, dans les débats publics, il ne s'élève pas une pluralité d'opinions. Pour ceux qui n'ont pas le pouvoir d'expression, demander à la justice de trancher constitue souvent un droit de réponse. Ce n'est peut-être pas si mal finalement.
Rédigé par : Nordine, mince j'ai posté de travers | 05 novembre 2011 à 18:35
@ Herman
Non justement... de "votre point de vue" !
Qui plus est de "mon point de vue", je ne saisis pas la nature de votre objection.
Si vous vouliez bien développer...
Rédigé par : MS | 05 novembre 2011 à 17:29
@ viroflée et calamity jane.
P. Bilger a parlé de "modérés musulmans" et non d'"islamistes modérés".
J'espère que vous admettez l'existence de musulmans modérés.
Rédigé par : Libérus | 05 novembre 2011 à 14:50
@Xavier Nebout
"Des religions différentes amènent des morales différentes, et donc des philosophies du droit différentes."
Quand on regarde un peu plus en profondeur, on s'aperçoit que les différences s'effacent au niveau de la morale.
Toutes les religions condamnent le meurtre, le vol, le mensonge et exigent une fidélité totale et permanente à ces règles.
Après, eh bien ce sont les hommes qui les appliquent au mieux de leurs intérêts personnels y compris jusqu'à l'asservissement de l'autre.
Il en est de même des lois laïques françaises.
Même les athées n'apprécient pas qu'on leur mente, les vole ou les tue ! et exigent une adhésion totale et permanente à leur athéisme jusqu'à juger et condamner ceux qui ne pensent pas comme eux, de tous les noms d'oiseaux de la création :-D
Si vous en voulez une démonstration, il suffit de considérer que le premier commandement biblique "tu aimeras ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force et le servira lui seul" peut s'appliquer à chaque personne remplaçant "Dieu" par n'importe quelle religion, philosophie ou conception de la vie.
C'est cela la constante inhérente à chaque être humain... et pour rester dans le fil du billet, je dirai que les journalistes de Charlie Hebdo l'appliquent, jusqu'à risquer leur sécurité.
Cette constante est, selon mon humble conception pratique et concrète de la vie, une preuve que nous sommes créés et qu'il convient de trouver qui est le véritable "Dieu".
En ce qui me concerne, je préfère un Dieu qui crée l'amour dans le coeur de l'homme qu'un Dieu qui détruit par la haine et le rejet de l'autre.
Pour résumer, je préfère un Dieu qui donne et se donne qu'un Dieu qui ôte.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 05 novembre 2011 à 14:10
"Et si je dis moi que les juifs me lassent, cela n'a évidemment pas la même signification que si c'est un nostalgique du Troisième Reich qui le dit".
_______________________________________
Non, bien sûr, Jee Dee Reborn, toutefois il existe un problème entre juifs et francs-maçons.
Au lieu de jouer au con moralisateur, vous devriez vous pencher sur cette problématique.
Rédigé par : Savonarole | 05 novembre 2011 à 13:23
Frank Thomas,
Vous exagérez, TXT ne s'échine pas à cela mais à nous expliquer, à vulgariser les phénomènes célestes et autres...
Sa conviction étant celle que vous décrivez mais il précise à chaque fois qu'il s'agit de son interprétation, aucunement d'une loi.
D'autre part, la beauté que nous sommes seuls à pouvoir contempler n'est pas ici mais au-delà de notre champ de vision naturel.
Rédigé par : herman | 05 novembre 2011 à 12:22
M.S,
Non justement... de "votre point de vue" !
Rédigé par : Herman Kerhost | 05 novembre 2011 à 11:55
Aux athées, de nouveau :
L’homme trouve son origine immémoriale dans l’association de l’amour filial à une transcendance lui permettant d’échapper au temps et à l’espace.
Au cours de sa préhistoire, il a construit des symboles pour imager en les appelant « dieux », les principes qui fondent sa raison. Au premier d’entre eux qui est celui d’être, il a associé celui de cet amour filial, et l’a appelé Dieu le Père.
Partant, nier l'existence de Dieu relève de l'ignorance déguisée en bon sens.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 05 novembre 2011 à 11:49
Je préfère ignorer les iconoclastes extrémistes et leur coups d'éclat prémédités. Ils doivent rester un détail.
Rédigé par : Alex paulista | 05 novembre 2011 à 11:47
"Des religions différentes amènent des morales différentes, et donc des philosophies du droit différentes.
Partant de là, on ne peut plus faire de lois communément admises.
La séparation de l'Eglise et de l'Etat relève de l'impéritie", écrit Xavier Nebout.
Sans cesse à la recherche d'exemples pour illustrer ce qu'est un sophisme, je le remercie de m'offrir celui-ci : il est splendide.
Rédigé par : Frank THOMAS | 05 novembre 2011 à 11:11
Pierre-Antoine,
Des religions différentes amènent des morales différentes, et donc des philosophies du droit différentes.
Partant de là, on ne peut plus faire de lois communément admises.
La séparation de l'Eglise et de l'Etat relève de l'impéritie, et notre pays se dirige vers une guerre civile avec l'invasion musulmane - car il s'agit bien d'une invasion.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 05 novembre 2011 à 10:49
"Remarquable Richard Malka" ?
Un type qui a été grassement payé durant presque 10 ans pour harceler et diffamer Denis Robert et son travail par Clearstream ?!
Un proche de Daniel Leconte, membre du Cercle de l'Oratoire, qui inonde Arte de ses documentaires bidonnés où il dépeint les cités comme des bastions de "l'islamisme rampant" en France ?
Une belle crapule assurément !
Rédigé par : Air One | 05 novembre 2011 à 10:40
@ Frank Thomas
La dernière fois que je l'ai lu c'était dans une brochure des témoins de Jéhovah...
Toujours la petite insinuation au passage, et vieux procédé : ne vous occupez pas des idées, tentez plutôt de jeter un discrédit sur ceux qui les portent.
C'est quand même pas sympa pour les témoins de machin, plutôt courageusement sympathiques.
@ Herman
Oui, cela revient au même. Il n'y a de beauté que sous un regard.
Rédigé par : MS | 05 novembre 2011 à 10:00
Bonjour,
Je lis sous la plume de certains, par exemple M. ou Mme Max Claire, des argumentaires que je ne comprends pas vraiment. Je me pose, et leur pose quelques questions.
Pourquoi ne pourrait-on pas représenter le prophète, Dieu, ou qui sais-je encore ?
Est-ce à dire qu'il faille considérer que les textes qui l'interdisent sont divins, ou d'origine divine ?
Donc qu'il ne serait pas possible de ne pas "croire fonctionnellement", quand bien même on serait athée ? Et conséquemment qu'il serait interdit de se permettre toute représentation de Dieu ou d'un quelconque prophète ou Messie parce que les croyants ont raison fonctionnellement ?
Dire que la loi a instauré la séparation du religieux et du public signifie-t-il que le religieux et le public soient séparés ?
Un chrétien, un musulman, un juif ne peut-il intervenir dans le débat public ?
S'il intervient, pensez-vous sérieusement que ses décisions, questions, propositions, même sans se référer à une religion, le soient sans aucune considération de leur foi ?
Pensez-vous que Mme Boutin, MM. Million, Gaymard, Mme Emmanuelle Mignon et la liste serait longue, prennent place dans le débat public en oubliant leur adhésion à la foi chrétienne, voire à d'autres fois moins avouables ?
Je peux continuer la liste de questions toutes plus idiotes les unes que les autres j'en conviens.
Tout ça pour dire qu'en tant qu'athée agnostique, au sens propre du terme, pour faire court ces choses-là relèvent de l'intime intuition, pas de la culture quelle qu'elle soit, ni de l'intelligence, ni de la raison, donc disais-je, en tant qu'athée agnostique, j'admets que tout ce que je puisse dire soit confronté à la contradiction, à la moquerie, à la caricature. Et je réfute toute idée de Dieu et conséquemment de livres divins et de religions supérieures, vous noterez que je mets la majuscule pour ne choquer personne, et m'estime autorisé à moquer, caricaturer, contredire l'existence dudit Dieu, sans avoir à subir le terrorisme intellectuel qui m'intimerait l'ordre de me taire au prétexte qu'étant indiscutable, Dieu et la religion ne relevant pas de la raison, on ne puisse en discuter et contredire sous quelque forme que ce soit ce qui en inspire certains de nos contemporains.
Je peux, en tant que non croyant, être très choqué par la religion. Et pourtant je dois subir les uns et les autres venant "jérémier" à souhait sur le mauvais sort que leur font les mécréants. Je dois subir leurs avis dans les conseils d'éthiques de toute sorte chargé de dire si tel ou tel progrès de la médecine est acceptable. Et comme je suis tolérant je les écoute. En revanche, quand en substance je leur dis de façon élégante ou pas que je me contrefous de leur Dieu et de leur religion, qu'ils ne viennent pas pousser des cris d'orfraie, nous sommes dans cette pseudo société laïque, bassinés à tout bout de champ par les croyants de toute sorte.
Et pour certains cela nous choque. Et pour autant je ne brûle pas d'églises, j'en adore d'ailleurs l'architecture et ne manque jamais d'y entrer pour les visiter, ce sont de magnifiques monuments bien souvent.
L'argument de dire que l'on pourrait critiquer sans choquer est fallacieux. Il ne peut être admis dans ce cadre-là, toute critique étant par essence un blasphème pour les croyants. Si vous cédez sur l'énorme, vous cédez sur l'infime.
J'aime à raconter cette histoire, vécue, qui résume bien l'idiotie des religions.
J'ai voyagé pendant quelques mois, entres autres en Algérie, pays extraordinaire.
J'étais jeune, à peine 20 ans et il y a plus de trente ans maintenant.
Assis sur un petit banc à Biskra, sur un pas de porte, bavardant avec un ami de passage le café à la main je lui dis dans une conversation dont je ne me souviens plus l'objet
- C'est vrai si Dieu existe
L'ami ne me laisse pas terminer et me dit
- Mais pourquoi tu dis, si Dieu existe
- Eh bien parce qu'on n'en sait rien lui dis-je
- Ah ben si
- Et comment ça
- Eh bien c'est écrit dans le Coran
- Ah, lui dis-je, mais le Coran ce n'est qu'un livre, écrit par des hommes
- Oui, me dit-il, mais guidé par la main de Dieu
- Et comment le sais-tu
- C'est écrit dedans
Il est à partir de là facile de comprendre que la critique, faite avec intelligence ou non, n'a pas prise sur la croyance, puisque comme dit plus haut, celle-ci de toute évidence ne relève pas de celle-là.
Rédigé par : jerome | 05 novembre 2011 à 08:55
"Ce qui fait penser Trinh Xuan Thuan (astro-physicien) à l'existence d'une entité créatrice n'est pas la beauté du monde, mais l'apparition" d'un être (l'homme) capable de la contempler..." dit Herman.
Merci de l'avoir dit.
Le monde - je veux dire notre petite Terre - était sûrement superbe du temps des dinosaures et avant eux.
Et même, si l'on en croit les Verts, plus beau que depuis que l'homme est là pour le contempler... et l'abîmer.
TXT s'échine depuis des lustres à démontrer que la perfection des "réglages" des différentes forces qui ont présidé à la naissance de l'Univers et qui contribuent à son fonctionnement ne saurait être due au seul hasard, et prouve l'existence d'une volonté préalable, organisatrice "de toutes ces merveilles", comme dit Pascal.
L'idée est belle, elle est séduisante et dans une certaine mesure rassurante.
Mais ce n'est toujours que celle - en apparence renouvelée et rendue plus crédible par la science - de Pascal ou de Voltaire et de son Grand Horloger.
Elle ne peut convaincre qu'à condition qu'on en soit préalablement convaincu.
Je lui préfère et de loin, les insondables visions de Lucrèce et cette définition toute simple mais tellement profonde d'Hubert Reeves :
"L'homme c'est de la matière qui prend conscience d'elle-même."
Rédigé par : Frank THOMAS | 05 novembre 2011 à 08:40
Finalement, je pense que dans cette affaire c’est François Morel qui, encore une fois, a raison :
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=209057
Rédigé par : Achille | 05 novembre 2011 à 08:31
Sur RTL dans l'émission "On refait le monde", mercredi soir, on entendait dire que les gens doivent savoir qu'en France on peut dire ce que l'on veut sur les religions.
Avec de tels propos on n'est plus un état laïc qui respecte les croyances des citoyens, mais un pays qui méprise le fait religieux et porte une opinion sur ceux-ci.
Si la France n'y prend pas garde, elle va voir se créer une ambiance de guerre civile en interne et passer à côté de milliards d'êtres humains à l'extérieur.
En interne en ne respectant pas les symboles religieux, chaque communauté se replie sur soi, au sens large ceux qui ont été élevés dans cette croyance et qui ne pratiquent plus reviennent fascinée par le martyre que subissent ceux qui les aiment. La société civile tue alors les efforts de vivre ensemble menés par les élites religieuses.
A l'étranger comment comprendre le printemps arabe et la solution retenue de faire référence aux bons côtés de l'islam, comme en Occident on parle des valeurs judéo-chrétiennes. La charité entretenue dans le monde musulman est inconnue chez nous. Comment comprendre les habitants des Indes qui avant de traiter avec vous pensent que vous êtes une créature de Dieu. Les Anglais ont su tenir ce pays pendant des siècles avec 40.000 hommes... Une grande leçon de respect des autres.
Aux Etats-Unis l'appartenance à une communauté religieuse est socialement obligatoire. La Chine communiste et ses dirigeants serait la plus proche de nos élites.
Rédigé par : Perplexe-gb | 05 novembre 2011 à 08:28
Philippe, je me permets de reproduire un extrait de la tribune d'Alain Finkielkraut publiée à l'automne 2006 dans Le Figaro, et dont j'apprécie particulièrement l'approche intimiste :
"L'affaire Redeker et la blessure de la liberté"
"(...) Et puis, on l'oublie trop souvent : la liberté d'expression n'est pas une sinécure. Ce droit de l'homme n'est pas seulement mon droit. L'homme, c'est moi, mais ce n'est pas que moi. L'homme, c'est aussi les autres hommes et leur droit insupportable de dire des choses que je n'ai pas envie d'entendre, des choses qui m'énervent, qui m'effraient, qui me blessent, qui m'accablent, qui m'écorchent vif, qui me font mal. Dans une société ouverte, aucune conviction n'est souveraine, ce qui fait qu'elles sont toutes en colère.(...)"
Je renvoie vos lecteurs à votre billet du 29 septembre 2006 :
"Le risque, la paille et la poutre"
http://www.philippebilger.com/blog/2006/09/le_risquela_pai.html
C'est à partir de ce billet que votre blog est devenu pour moi une adresse familière, nécessaire et incontournable.
Une façon de mettre si souvent à l'épreuve, à mon infiniment petit niveau, ma propre liberté de penser et de dire.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 05 novembre 2011 à 07:21
On fait comme si toutes les religions et toutes les cultures étaient neutres et sans saveur. Mais non, l'Islam a ses spécificités, notre culture a ses spécificités. Islam et culture occidentale ne sont pas faits pour vivre ensemble. Point barre.
Rédigé par : Franck Boizard | 05 novembre 2011 à 04:14
Vous auriez raison, Philippe, concernant les deux poids et deux mesures de la liberté d'expression si l'on ne considérait pas d'où parlent les différents acteurs en lice. Les mêmes propos sont d'origine idéologique différente. Et si je dis moi que les juifs me lassent, cela n'a évidemment pas la même signification que si c'est un nostalgique du Troisième Reich qui le dit. Je ne veux pas répartir sottement les pensées entre les bonnes et les mauvaises, je défends absolument la liberté d'exprimer des idées pour tous sans l'ombre d'une restriction. Mais je sais ce à quoi aspirent les uns et les autres. Pour le FN ou la Droite Populaire, la mise en cause de l'islam n'est que le faux-nez de la délégitimation des musulmans en France.
La notion de blasphème ne vaut que pour ceux qui y attachent de l'importance : dans un état laïc, une croyance religieuse est une opinion comme une autre, contestable, critiquable et sujette à la moquerie comme n'importe quelle opinion. Ce droit est indiscutable et ne peut souffrir aucune entrave.
Vous avez raison lorsque vous constatez que le dialogue est bien inutile avec des décervelés qui fonctionnent en misérable autarcie avec de maigres vérités apprises par coeur et bien mal comprises. Il n'y a pas à discuter, la raison a quitté leur cervelle, on applique la loi dans sa version la plus commune, sans se donner des airs de théologien.
Ce que je constate toutefois, et c'est bien inquiétant, c'est l'hypocrisie d'un fanatisme de bon aloi : je lis ici ou là de jeunes musulmans, filles et garçons, très bien de leur personne, sexy pour certaines, qui se donnent le genre de maudire la France et le blasphème en inondant les forums d'imprécations religieuses répétées ad libitum. Ce conformisme du fanatisme, qui s'évaporerait à la première alerte sérieuse, sert de terreau aux véritables intégristes qui s'appuient sur cette majorité stupide qui surfe sur Allah comme sur la dernière tendance des jeux vidéo.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 05 novembre 2011 à 00:52
Je suis étonnée que vous connaissiez déjà les résultats de l'enquête...
Qui vous dit que les deux pingouins qui ont mis le feu n'étaient pas des gamins de banlieue un peu inconscients, ou des barbouzes d'extrême droite, histoire de relancer un peu la haine anti-immigrés?
Quant à liberté d'expression vous semblez ignorer qu'elle s'arrête où commencent les insultes, les injures, la diffamation ou la vie privée..., elle n'est donc jamais totale, elle s'arrête où commence la liberté des autres.
Critiquer la charia est une chose, mais représenter par des dessins le prophète en est une autre.
Charlie Hebdo mélange les deux, vous faites semblant de croire que c'est la même chose. Eux aussi, pour leur plus grand profit financier.
Les Catholiques sont choqués que l'on mélange la croix et l'image du Christ à des histoires de pipi-caca, histoire de faire du fric.
Les Protestants sont choqués si vous brûlez une bible; les Juifs ont sûrement quelques symboles qu'ils ne tiennent pas à voir traînés dans la boue; les Bouddhistes n'apprécieraient pas qu'on détruisent un bouddha.
Les Musulmans considèrent comme un blasphème toute représentation humaine du prophète.
Critiquer les interventions des religions dans la Cité est une chose, blesser les gens dans leurs symboles religieux en est une autre.
En quoi représenter le prophète fait-il avancer l'analyse de la Charia?
La liberté d'expression n'est pas l'expression de la toute-puissance adolescente.
On ne peut pas dire et faire n'importe quoi, la limite c'est la Loi, je ne vais pas vous l'apprendre.
Et la Loi de 1905 dit que chaque Français a le droit de pratiquer la religion qu'il veut, ou rien du tout s'il est athée.
Le rôle d'une religion c'est de s'occuper du spirituel. Il a fallu batailler suffisamment longtemps pour que l' Église catholique se replie sur ses fondamentaux et cesse de se mêler de tout dans la Cité.
Il y a donc une ligne de partage entre la Foi et la Cité. On peut critiquer n'importe quelle religion quand elle sort de la spiritualité, comme la Charia, mais pas attaquer les croyants dans leurs symboles.
Je trouve toutes ces réactions de soutien à Charlie Hebdo très soixante-huitardes, avec très peu d'analyse et de réflexion, très :"il est interdit d'interdire"....
PS: Je suis athée, je n'aurais jamais pensé que je devrais un jour défendre les croyants musulmans du blasphème contre une majorité d'adolescents attardés qui ne font pas le différence entre écrire et dessiner.
Quelle création artistique y a-t-il à tremper un crucifix dans l'urine?
Allons, il faut bien trouver du blé pour sortir la presse du marasme, et les artistes de l'anonymat. L'argent n'a pas d'odeur.
Rédigé par : MAX Claire | 04 novembre 2011 à 21:12
Je me permets de publier ici un article lu sur le même sujet, et qui condamne de son côté aussi bien les auteurs de l'attentat, que Charlie Hebdo, qui a ouvertement joué le pyromane dans cette affaire.
http://bertrandp.over-blog.com/article-charlie-hebdo-87874065.html
Rédigé par : Le Petit Nicolas (mais en Plus Grand) | 04 novembre 2011 à 19:53
Bémol : la dérision médiatique est aussi menaçante pour la liberté de penser et d'expression que les cocktails Molotov...
Rédigé par : Guzet | 04 novembre 2011 à 18:55
"Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de parole ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement et d'adresser des pétitions au gouvernement pour le redressement de ses griefs."
Ah oui, j'oubliais, nous sommes "européens".
Rédigé par : hippocrate | 04 novembre 2011 à 18:44
M.S
Ce qui fait penser Trinh Xuan Thuan (astro-physicien) à l'existence d'une entité créatrice n'est pas la beauté du monde, mais l'apparition" d'un être (l'homme) capable de la contempler...
Rédigé par : herman | 04 novembre 2011 à 18:24
@ MS
"Passe encore que ce monde soit le fruit du hasard, mais que ce hasard ait pu produire la prodigieuse beauté du monde ne va pas totalement de soi, comme si des milliards de lancers hasardeux de gouaches sur une toile blanche pouvaient à chaque fois - et même une seule - nous offrir la dentellière de Vermeer avec son condensé de tendresse et d'attentions. "
Wahou ! Trop beau. J'aimerais y croire mais je ne peux pas. Mais c'est vraiment très joliment dit.
Rédigé par : Nordine | 04 novembre 2011 à 14:51
"Mais bon, à sortir de soi pour se laisser étonner, interroger, vous préférez le sarcasme. Je ne sais si c'est le propre d'un esprit libre."
Je n'ai certes pas besoin de Jupiter, d'Isis, de Mithra, de Vichnou, d'Allah ou de dieu le père pour admirer ce qui est beau en ce monde. De vous non plus, d'ailleurs.
Je vous remercie de votre aimable invitation à sortir pour regarder autour de moi : votre conseil est à peu près aussi utile qu'une bougie pour éclairer le soleil.
Quant au vieil argument éculé de l'oeuvre d'art impossible par hasard (vous avez oublié les lettres jetées au hasard qui s'agenceraient de telle sorte qu'elles produiraient la Recherche du Temps Perdu) de grâce, épargnez-nous cela, c'est moisi !
La dernière fois que je l'ai lu c'était dans une brochure des témoins de Jéhovah...
Rédigé par : Frank THOMAS | 04 novembre 2011 à 12:49
En tout cas, cette opération contre les locaux de Charlie Hebdo lui a fait une pub d’enfer.
Tous ses exemplaires ont été vendus, le prochain numéro est assuré de faire un tabac et bien sûr cela s’est traduit par une poussée d’islamophobie qui a fait gagner trois points au FN. Mais ça ce n’était peut-être pas prévu par ce petit journal satirique...
Rédigé par : Achille | 04 novembre 2011 à 10:55
@ Frank Thomas
Passe encore que ce monde soit le fruit du hasard, mais que ce hasard ait pu produire la prodigieuse beauté du monde ne va pas totalement de soi, comme si des milliards de lancers hasardeux de gouaches sur une toile blanche pouvaient à chaque fois - et même une seule - nous offrir la dentellière de Vermeer avec son condensé de tendresse et d'attentions.
Mais bon, à sortir de soi pour se laisser étonner, interroger, vous préférez le sarcasme. Je ne sais si c'est le propre d'un esprit libre.
Rédigé par : MS | 04 novembre 2011 à 10:48
Joli débat Philippe ! Beaux et intéressants échanges sur ce billet.
Tout est peut-être plus simple :
Journal satirique, journal satanique.
Peut-être que les « fous de dieu » ne savent pas bien lire et ont confondu ?
Mais bon, je ne veux pas jeter la pierre (Antoine)…
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 04 novembre 2011 à 10:11