Karl Marx définissait la religion comme étant notamment "le coeur d'un monde sans coeur".
Je me demande si, pour le paraphraser, certains films français ne sont pas "le coeur d'un pays sans coeur".
Il ne s'agit en aucun cas de s'interroger sur la qualité de ces oeuvres qui, leur immense succès l'a démontré ou le démontre, ont dépassé le champ cinématographique pour devenir des représentations idéales, douces à regarder d'une France se contemplant rêveusement sur l'écran. Pas plus, en effet, "Bienvenue chez les Ch'tis" qu'"Intouchables" ne sont des chefs d'oeuvre mais peu importe puisqu'ils ne sont pas jugés par des yeux et une intelligence critiques mais par des sensibilités qui s'émeuvent devant ce qu'elles pourraient être, ce qu'elles devraient éprouver.
François Cluzet joue le rôle d'un handicapé totalement dépendant et comme le spectateur se penche sur lui avec compassion et tendresse, quand les infirmes de la vie réelle ne suscitent la plupart du temps qu'un apitoiement abstrait et aucune véritable solidarité, même quand on décide d'en faire une grande cause nationale ! Je n'incrimine pas que les autres, je suis comme eux (Le Monde, Le Figaro, le Parisien, 20 minutes, nouvelobs.com, Marianne 2).
Omar Sy, formidable acteur de couleur, chasse, parce que c'est du cinéma, le regard indifférent, gêné ou hostile que dans le quotidien un racisme banal peut jeter sur les noirs, les arabes, les étrangers. On s'adore d'être capable de s'enthousiasmer pour ce jeune homme qui aide François Cluzet avec énergie et drôlerie. On adhère à ces péripéties qui nous montrent le chemin mais nous laissent libres demain de demeurer dans notre existence ordinaire. On s'y croit presque mais on sait bien que c'est trop beau pour être vrai.
Les bons sentiments ne sont pas contradictoires avec une littérature digne de ce nom pas plus qu'ils n'interdisent des films superbes. Il suffit d'aller voir, pour s'en convaincre, "La couleur des sentiments". "Intouchables" ne lésine pas sur le coeur et cette débauche émotionnelle touche d'autant plus que le personnage de l'auxiliaire est un faux cynique et qu'une histoire authentique a fourni la trame de cette comédie qui mêle très habilement gravité rapide et humour incongru. Cette fraternité qui, au fil du temps et du secours que l'un apporte à l'autre, se crée entre deux êtres que tout aurait dû séparer est aussi ce qui fait envie. Tout ce qu'on n'est pas, qu'on ne vit pas, qu'on n'accepte pas nous est offert dans un film magique qui fait de nous ce que nous rêvons d'être. L'illusion nous transporte, la fiction nous dépayse. Nous sortons de nous-mêmes.
La France, durant un peu plus d'une heure trente, adore un noir, un handicapé et l'humanité qui les réunit. C'est doux et faux comme un rêve, un miracle.
Puis le pays se réveille.
Rédigé par : herman | 22 novembre 2011 à 19:46
Mais c'est bien ainsi que l'avais lu, cher Herman, et puis Laboca, pardon LABOCA, n'a besoin de personne pour lui montrer comment se porte la pince à linge.
Cet été, il a lancé la mode hivernale avec ce délicieux décalage propre aux grandes maisons.
Elle se portera légèrement sur la droite, quoique en disent Savonarole et Sylvain, JPL étant sarkozyste plus qu'homme de droite, il en pince surtout pour le locataire de la rue St Honoré, prêt à lui servir de caution pour son nouveau bail.
AO
Rédigé par : oursivi | 23 novembre 2011 à 16:28
Et dire, cher Alex O., que tout ce mélodrame fait suite à un compliment sur votre belle et jouissive narration...(z'êtes content!)
Promis, je ne la comparerai plus avec le reste!
Bien à vous, cher ami.
Rédigé par : herman | 22 novembre 2011 à 19:46
Rédigé par : herman | 20 novembre 2011 à 00:58
Et ôtez cette pince à linge de votre nez, on dirait LABOCA au carnaval de Nice ; sauf que lui le fait seul à la mi août.
AO
Rédigé par : oursivi | 21 novembre 2011 à 14:28
Le rire tout seul pour soi ne sauve pas du mauvais goût...
Rédigé par : herman | 20 novembre 2011 à 00:58
"Omar Sy, formidable acteur de couleur..." (Philippe Bilger)
Formidable dérapage ! "De couleur", c'était la façon polie de dire "nègre" il y a peut-être un demi-siècle. Aujourd'hui, bien sûr, "de couleur" est devenu une expression non seulement obsolète mais "raciste", un peu comme "israélite" pour "Juif".
Désormais, il faut dire "Noir", "Black" (dans Libération), "issu de la diversité", etc.
De même, il est très drôle de regarder d'anciens journaux télévisés américains, où le présentateur employait le mot de "Negro", ce qui était, à l'époque, considéré comme excessivement respectueux envers "nos frères de couleur". C'était la marque d'un anti-racisme ostensible, la preuve que l'on rejetait l'appellation de "nigger".
Aujourd'hui, bien sûr, "Negro" est considéré comme épouvantablement "raciste" (sauf quand il est employé par des Noirs, bien entendu).
Ces derniers emploient d'ailleurs tout le temps, à propos d'eux-mêmes, le terme de "nigger", qui est devenu l'un des mots les plus tabous de la langue anglaise aux Etats-Unis.
Un Blanc surpris en train de dire "nigger" en public est susceptible d'être frappé d'ostracisme, de perdre son emploi, etc. C'est largement plus grave que de proférer des obscénités (ce qui est, déjà, assez mal vu aux Etats-Unis).
Le mot est tellement maléfique qu'on n'ose pas l'écrire, même pour rapporter des propos controversés : c'est le "N-word", le mot qu'on ne peut pas prononcer, le mot qui brûle le papier et attire la malédiction.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 19 novembre 2011 à 23:52
Rédigé par : Herman Kerhost | 19 novembre 2011 à 12:48
Et règlement de conte à OK Corral alors... c'est pas dans le Morbihan* peut-être ?
Non mais des fois, qu'il était.
AO
*56000
Rédigé par : oursivi@SansHaineHK | 19 novembre 2011 à 22:25
Re oursivi,
Z'êtes bien meilleur pour conter que lorsque vannez !...
Rédigé par : Herman Kerhost | 19 novembre 2011 à 12:48
...au bord du quai
- Un terre-neuve !
Rédigé par : MS | 18 novembre 2011 à 18:06
Surtout, cher Markos, quand la femme adulte erre a appelé son mari sur son portable rien que pour qu'il prononce près du terre-neuve, "allo, allo".
Et le chien de penser, "ok ok".
AO
Rédigé par : oursivi@MSetSbrig | 18 novembre 2011 à 19:52
Rédigé par : sbriglia@ oursivi et JDR | 18 novembre 2011 à 15:59
Cher Lucrèce sbriglia,
Une petite dernière pour le WE.
Avant que ne soit refait (salut JDR) l'accès permettant d'atteindre la gare de Lyon en passant sous la rue de Bercy, chose réalisée après la construction de la ligne 14, un coude important rendait invisible le flot arrivant de la gare et sortant dans l'autre sens. Un soir, cheminant là seul vers la gare de Lyon, j'entends un étrange bruit derrière ce coude, un bruit à trois temps presque inquiétant tellement il était incompréhensible. Soudain sort de l'angle un nain noir et aveugle, le troisième temps étant celui du heurt de sa canne sur le carrelage. Passées ma stupeur et la tristesse que la compréhension de ce que devait être sa vie avait dressée, mon tempérament et mon penchant pour la politesse du désespoir m'ont fait hésiter à l'arrêter et lui demander s'il était aussi communiste, juif et homosexuel, mais j'ai pas osé.
Et voyez qu'il ait été sourd en plus...
Ou qu'il m'ait rétorqué, "pourquoi vous me demandez cela ?"
Pour rien, pour rien, excusez-moi.
AO
Rédigé par : oursivi@sbrigEtDevosSilNouslit | 18 novembre 2011 à 19:42
- Pas très doué le chien, il emmenait son maître systématiquement au bord du quai.
- C'est l'histoire de la femme adultère du riche aveugle, laquelle lui offre un chien spécialement entraîné à cet effet...
- Un terre-neuve !
Rédigé par : MS | 18 novembre 2011 à 18:06
"Quand la dame éloignée et le nez mouché, j'ai raconté cela à l'aveugle, il s'est marré comme un bossu, et j'ai failli lui dire que là, vraiment, il commençait à exagérer."
La chute est belle comme du Devos, oursivi !
JDR : "Pas très doué le chien, il emmenait son maître systématiquement au bord du quai"
C'est l'histoire de la femme adultère du riche aveugle, laquelle lui offre un chien spécialement entraîné à cet effet... De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts.
Rédigé par : sbriglia@ oursivi et JDR | 18 novembre 2011 à 15:59
Figurez-vous, Sbriglia, que c'est assez fréquent de voir des aveugles se perdre dans quelques mètres carrés dans Paris. Il y a des poteaux partout, des enseignes mobiles, certains endroits sont de véritables jungles pour eux. J'ai vu une chose étonnante hier : à un feu, il y a un tout petit boîtier pour que les aveugles actionnent un guide vocal. Sur le boîtier, il est écrit noir sur blanc : "Appuyez sur le bouton", lequel bouton est situé sous le boîtier. J'ai vérifié, rien en braille ! L'enfer est ainsi pavé de bonnes intentions.
Je ne fais pas une fixation sur les aveugles mais j'observe tout ce qui m'entoure et il y a quelque temps, je voyais sur un quai de gare un aveugle avec son chien. Pas très doué le chien, il emmenait son maître systématiquement au bord du quai, les gens regardaient avec anxiété sans oser intervenir. Un train est passé sans s'arrêter, frisant les moustaches de l'aveugle qui fit un écart, heureusement du bon côté. Le chien s'est ensuite pris une dérouillée mémorable. Aveugle mais pas manchot.
La prochaine fois, je vous raconterai l'histoire attendrissante d'une déficiente mentale qui est entrée au gouvernement.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Sbriglia | 18 novembre 2011 à 00:51
Jean-Dom, sbrig, et le cher Dino Visible, font remonter un vieux souvenir au parfois philanthrope que puis être.
Un jour lointain, j'avise un aveugle signalé par le blanc de sa canne et qui semble hésiter à traverser une rue. Je lui parle puis lui prends le bras afin de le mener vers les clous les plus proches. Arrivés à ceux-là, profitant de l'arrêt que je marque pour nous deux, il se met à chercher un mouchoir dans une de ses poches, bientôt se sert pour cela de ses deux mains et me sentant disponible, me tend sa canne afin de le chercher plus à son aise. Arrive une dame qui me voit avec la canne à la main sur le bord du trottoir et qui tente de m'entraîner sur les clous.
...
Et moi dans un réflexe idiot, vexé qu'elle me prenne pour un aveugle, qui la rabroue.
Elle a failli me gifler que s'être vue coupée ainsi dans son généreux élan !
Quand la dame éloignée et le nez mouché, j'ai raconté cela à l'aveugle, il s'est marré comme un bossu, et j'ai failli lui dire que là, vraiment, il commençait à exagérer.
AO
Rédigé par : oursivi | 18 novembre 2011 à 00:26
@ Pierre-Antoine
Oh que l'attaque est petite et mesquine ! :=)
Ah ne critiquez pas notre Jean Lassalle à nous ! Crime de lèse-majesté !
Il était dans mon village le week-end dernier pour la Foire aux fromages et vide-grenier (tout un symbole par les temps qui courent).
:))
Rédigé par : hameau dans les nuages | 17 novembre 2011 à 23:20
Un jour tu es venu
Parmi la forêt sombre
Des rues où le soleil
Jamais ne peut atteindre,
En tes phrases de rires
En tes questions de cris
J’écoutais longuement
Ta mélodie d’exclu
Parler à ma raison,
Jamais ne t’avais vu.
Franchissant mon eau claire
Où tout semblait normal
A la lumière crue
Ta vie qui battait loin
Au mur d’une prison
Me disait l’existence
De façon singulière
Et ton amour à vif
Venait brutalement
Imposer la vision
D’une fontaine pure
Où puisait la Main Droite
De la Révélation !
Devant moi s’alignaient
D’étranges corps brisés
Bouches et mains perdues
Et semblants de visages
Où la fleur d’un regard
Chantait la déraison !
Pays des grands orages
Où le vent boit la pluie
Entre feuilles et branches
Sans jamais redescendre,
Où ton amour donné
Etreint sans demander
Le beau et le lépreux
Le vide et l’inutile
J’ai connu à ta source
La misère intarie…
Frère, quand tu dormais
A l’abri des nuages
En ma tête posée
Le mensonge était loin
Aux fins des nuits profondes
Et l’injustice nue
Hurlant comme une immonde
Expirait !
Mon orgueil s’était tu
Par ta soif abaissé
Et les princes en haillons
Clamaient l’Egalité
D’un Partage nouveau
Vêtu de Ta Saison.
Mary Preud’homme (Odes différentes, 1989)
Rédigé par : Mary Preud'homme | 17 novembre 2011 à 21:20
"il veut passer de force et s'embosse alors dans un bosquet, sa canne voltige pour chasser les intrus qui n'étaient que des branches, on le récupère, on le pose sur un banc, on lui explique ce qui vient de se passer, on rit ensemble."
...et c'est ainsi que JDR se retrouve dans "Parfum de femme" à gâcher la prise de Dino Risi !
Rédigé par : sbriglia | 17 novembre 2011 à 19:22
Avec toutes ces histoires de "cougars"
nous en aurons un (film) bientôt, bien
dégoulinant de compréhension ! et nous nous
souviendrons avec un pincement au coeur
d'Harold et Maude tant l'oeuvre cinématographique que théâtrale avec M. Renaud
mise en scène par J.-L. Barrault...
Pourtant que n'y aurait-il pas à mettre
en images -même romancée- par le vécu
journalier ?
Qui a pu voir "Ainsi parlait Zarathoustra"
de J.-L. Barrault (même très jeune) ne doit
pas pouvoir vivre dans l'illusion... il
était une fois le théâtre ! et le fil à
couper la margarine.
Rédigé par : calamity jane | 17 novembre 2011 à 13:57
"Injoignables, ou une France qui cauchemarde"...
"Carrières-sous-Poissy : les retraités abandonnés en pleine nuit....
Dans la nuit de mardi à mercredi, 71 résidents de la maison de retraite Le Sourire se sont retrouvés sans employés. Du coup, les pompiers ont dû intervenir jusqu’à 1h 30 du matin"
Rédigé par : Savonarole | 17 novembre 2011 à 11:16
@françoise et karell semtob
Vous oubliâtes le nez... indispensable pour reconnaître le sein maternel les yeux fermés et plus tard sentir ce que nous apporte le vent.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 17 novembre 2011 à 11:04
"L'exception culturelle française" consiste souvent à se persuader que nous avons découvert le fil à couper le beurre...
"Miss Daisy et son chauffeur" (Driving Miss Daisy) est une comédie dramatique australienne qui se déroule aux États-Unis, réalisée par Bruce Beresford, sortie en 1989.
Sommaire :
Miss Daisy , une vieille dame juive, vivant à Atlanta (Georgie), institutrice à la retraite, se retrouve dans l'incapacité de conduire sans endommager sa voiture. Son fils adulte, Boolie, décide d'embaucher un chauffeur pour sa mère. Hoke, un homme noir d'une cinquantaine d'année, doux et sympathique, chrétien, postule pour le poste et l'obtient. Néanmoins le fils de Miss Daisy le prévient que sa mère est une femme autoritaire et sèche. Le chauffeur parvient à apprivoiser sa patronne. C'est ainsi que se tisse une belle amitié qui dure 25 ans entre Miss Daisy et son chauffeur...
Récompenses :
Oscars
Meilleur film
Meilleure actrice : Jessica Tandy
Nomination Meilleur acteur : Morgan Freeman
Nomination Meilleur acteur dans un second rôle : Dan Aykroyd
Golden Globe :
Meilleur film musical ou comédie
Meilleur acteur dans un film musical ou une comédie : Morgan Freeman
Meilleure actrice dans un film musical ou une comédie : Jessica Tandy
Rédigé par : Savonarole | 17 novembre 2011 à 08:58
Merci Mary, j'avoue que "bon petit colonialiste" m'a, ni noire colère ni blanc malaise, de bon matin fait rire aux éclats. Ça colorie la journée.
Rédigé par : MS | 17 novembre 2011 à 08:36
Cher Philippe,
L'audition baisse dès l'âge de 15 ans.
La vue, vers 40 ans.
La mémoire joue des tours sur les noms propres dès l'âge de 50 ans.
L'inventaire serait long...
Le plus étonnant dans cette histoire est que, malgré toutes les métamorphoses que l'homme traverse dans son existence, il reste capable, le matin, en se réveillant de se reconnaître.
Nous avons oublié dans notre arrogance extrême que de naître avec de petites mains et de petits pieds, un petit coeur qui bat régulièrement c'est déjà un doux miracle...
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 17 novembre 2011 à 01:47
@hameau dans les nuages
"Les services de police l'ont dirigé vers les services psychiatriques de l'hôpital Beaujon"
Sauf s'il est député :-)
http://www.youtube.com/watch?v=jguy44pAQSo
Même que le "noir" à côté en a pâli" :-D
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 17 novembre 2011 à 01:29
Avant que "Noir" ne devienne "de couleur", il fut "nègre", expression péjorative de nos jours.
Rédigé par : Yves BRUNO | 16 novembre 2011 à 13:50
Au Brésil où je vis, c'est le contraire: "preto" est péjoratif, "negro" est le qualificatif juste car il s'applique à une personne et non un objet.
Mais cela dépend aussi du contexte et du ton employé.
La raison évoquée est la suivante (je vous traduis le wikipédia brésilien):
Les Portugais sont le second peuple européen à avoir pratiqué la traite des noirs vers l'Amérique. Ils ont d'abord utilisé le terme "negro" pour tous les esclaves, et donc aussi les indiens (appelés "negros da terra"). Mais de plus en plus, ils désignèrent les africains par "pretos" alors que les indiens furent appelés "selvagens" jusque vers 1970 par la presse brésilienne.
Rédigé par : Alex paulista | 16 novembre 2011 à 23:27
Et qu'auriez-vous voulu Philippe, que le rôle de l'auxiliaire de vie soit joué par Guillon ?
Je me serais bien proposé mais... je suis déjà pris !...
Il ne faut pas se fixer sur la couleur de peau, c'est un gars qui "faisait le con" dans sa banlieue, point barre.
Je n'ai pas vu le film et n'ai pas l'intention de participer au nouveau record d'entrées au cinéma, même s'il a déjà battu celui du nombre d'âneries proférées sur un tel évènement par des journalistes qui n'aiment les pauvres que sur grand écran...
Vous dites qu'après le beau temps vient la tempête, mais au-delà de l'émotion ressentie en le voyant, ce film montre plutôt l'émotion que ressentent les protagonistes de cette histoire inspirée du réel.
J'ai apprécié le commentaire de Frank Thomas qui cite Proust à bon escient car c'est dans la vie de tous les jours qu'on montre ou pas si l'on a du coeur, si l'on éprouve de l'empathie pour les handicapés, les gens miséreux, etc. Mais contrairement à ce que dit Pierre-Antoine, la plupart de ceux-ci et de tout le monde ont tout simplement envie qu'on leur fiche la paix !
Essayez donc de me prendre à partie comme ça, dans la rue, et tentez de vous ouvrir à moi, je me dirais : "encore un gars des "témoins de Jehova"...
Rédigé par : Herman Kerhost | 16 novembre 2011 à 23:06
Aux grincheux et grincheuses qui lisent trop vite, explication de texte :
"Omar Sy, formidable acteur de couleur, chasse, parce que c'est du cinéma, le regard indifférent, gêné ou hostile que dans le quotidien un racisme banal peut jeter sur les noirs, les arabes, les étrangers."
Le terme de noir est associé dans la phrase au racisme banal visant une catégorie de personnes justement classées en fonction d'une dénomination précise. Et lorsqu'on est raciste, ce sont les noirs que l'on n'aime pas, et non un groupe vague de gens de couleur.
Aussi la dénomination d'"acteur de couleur" oppose à cette précision relativiste une notion plus vague et moins réductrice. Cela ne vaut que pour cette phrase, puisque les deux termes y figurent, chacun dans une acception différente.
Mauvais procès intenté par de mauvais lecteurs.
Rédigé par : Jean-Dominique @ grincheux | 16 novembre 2011 à 23:06
Très fin Philippe. Un peu trop amer, je pense toutefois. Si ce film rencontre un tel succès, malgré sa vraisemblable médiocrité artistique, c'est qu'il renvoie une image plus réelle que rêvée. Je le constate chaque jour, la générosité de la "foule sentimentale" se manifeste constamment, l'empathie domine dans notre société française, malgré les efforts constants d'une société médiatique qui tient à toute force à individualiser les désirs et les rêves.
Certes nous ne sommes pas tous auxiliaires de vie, nous ne savons pas tous enchanter la vie de ceux dont on imagine qu'ils souffrent constamment, mais enfin, quels progrès cependant dans la conscience de chacun depuis plusieurs décennies. Personne aujourd'hui ne raillerait le boiteux comme on le faisait si couramment il y a cinquante ans. Les écoles accueillent, et avec quel dévouement, des enfants handicapés sans que cela ne produise les protestations qui n'auraient pas manquées à une autre époque.
Il y a en France une vraie bonté ordinaire, un vrai désir de soulager l'autre, une vraie frustration de ne pouvoir faire mieux. Les médias ne rendent aucun compte de cette réalité-là, souriante et quotidienne et nous rembarrent le visage odieux des petits égoïsmes haïssables.
Il y a quelques mois, nous fûmes quelques-uns à bien rire avec un aveugle dans la rue. Celui-ci était visiblement perdu entre un arbre et un petit transformateur électrique. Sa canne tapait dans l'un et dans l'autre sans qu'il puisse déterminer où était le passage. Une personne l'aide d'abord à se sortir du piège mais il se met alors à divaguer sur la chaussée. On se précipite pour lui éviter un accident, il panique en sentant tant de gens lui courir après et se met alors à filer en travers du boulevard. D'autres personnes interviennent, il veut passer de force et s'embosse alors dans un bosquet, sa canne voltige pour chasser les intrus qui n'étaient que des branches, on le récupère, on le pose sur un banc, on lui explique ce qui vient de se passer, on rit ensemble.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 16 novembre 2011 à 22:51
MS
Vous n'êtes pas le porte-parole des noirs et métis de France que je sache, lesquels dans leur immense majorité ne se sont jamais reconnus dans ce terme d'hommes ou femmes de couleur. Permettez donc qu'ils puissent exprimer mieux que vous et vos pareils leur ressenti en dépit de préjugés dont manifestement vous persistez à ne pas prendre conscience. Ce faisant, ne continuez pas à imposer aux noirs et métis de France une étiquette où ils ne se reconnaissent pas et à parler à leur place en bon petit colonialiste qui cherche à tout prix à se justifier. D'autant que même sur le plan de la logique votre propos est faux sachant qu'un homme de couleur est davantage un blanc à même de rosir, rougir, pâlir ou verdir suivant ses émotions (ainsi que l'avait fort judicieusement fait remarquer Senghor dans un poème célèbre) qu'un noir dont la couleur ne varie pas, y compris sur son lit de mort.
Rédigé par : Mary Preud'homme dans la série "peau noire masque blanc" | 16 novembre 2011 à 21:57
@ Catherine A
J'ai relevé ce terme pour dire que nous sommes tellement prisonniers de ces précautions de langage que même lui y succombe parfois.
Pour vous c'est "une précaution de langage", pour Mary Preud'homme "sinon un racisme larvé, du moins une gêne manifeste avec le sujet.". Mettez-vous d'accord.
Cela dit, mon propos ne visait certainement pas à voler au secours de qui n'en a pas besoin.
Il ciblait un terrorisme intellectuel qui diabolise le langage pour prendre au mot comme la main dans le sac et des œufs pour des bœufs.
Rédigé par : MS | 16 novembre 2011 à 21:24
Ouais ! encore ces discursives à la
"fais-moi du cous-cous chéri-e"!
Les personnes qui trimballent un accent
sont non seulement sujettes à des remarques
mais à des questions limite indiscrétion
parfois !
Et comme dirait ma fille : tu sais, maman,
en fait, c'est la peur qui mène le monde !
C'est à quelle heure le réveil d'après une heure
trente ?
Rédigé par : calamity jane | 16 novembre 2011 à 20:30
@ surcouf
Ne craignez rien !
Dans quelques années on pourra lire "un français de race blanche d'origine béarnaise a été interpellé au métro Châtelet chantant à tue tête
http://www.youtube.com/watch?v=GsdIJVzUZGQ&feature=related
Les services de police l'ont dirigé vers les services psychiatriques de l'hôpital Beaujon".
Rédigé par : hameau dans les nuages | 16 novembre 2011 à 19:12
Cher Philippe,
Polisse et Intouchables offrent chacun à leur manière deux visages d'un cinéma français de qualité. Traitant sur le mode du drame ou de la comédie de thèmes de société importants et graves. C'est bien et ça mérite d'être souligné car là aussi, autre miracle, c'est rare cette simultanéité.
Rédigé par : nicolas | 16 novembre 2011 à 18:35
Quand un smicard tombé de son échafaudage se retrouve sur un fauteuil à roulettes, il n'a quasiment aucune chance d'obtenir un auxiliaire de vie, même, et surtout, venu de banlieue. Moralité, il vaut mieux être un handicapé riche qu'un handicapé pauvre.
Rédigé par : Celtibère | 16 novembre 2011 à 16:26
@Catherine A et @Pierre-Antoine,
Si "personne de couleur" est un euphémisme, il n'est pas le premier, et cela fait quelques décennies que notre langage se radoucit en même temps que nos mœurs.
Je vous conseille, pour vérifier sans trop vous prendre la tête, la lecture ou la relecture de Tintin, et les différentes moutures des albums écrits avant 1939, régulièrement corrigés par Hergé pour répondre aux aspirations anti xénophobes de l'après-guerre.
Les mots employés participent aux changements des mentalités et au respect des différences. Avant que "Noir" ne devienne "de couleur", il fut "nègre", expression péjorative de nos jours.
Faut-il mettre en avant les différences et s'enrichir des particularismes qu'elles véhiculent, ou bien les passer sous silence pour éviter la stigmatisation ?
C'est la grande problématique des sociétés occidentales : droit à la différence ou droit à l'indifférence. Les deux positions sont tout aussi louables, et ce débat est la preuve de l'évolution de notre société.
Exit les xénophobes et la discussion racisme/antiracisme aussi manichéenne que pénible ; il ne s'agit plus de rejeter ou d'accueillir, mais de gérer au mieux la diversité ; et la discussion a glissé sur une question beaucoup plus subtile : intégration ou assimilation.
Mais l'idéal serait peut être un droit à la différence dans l'indifférence.
Rédigé par : Yves BRUNO | 16 novembre 2011 à 13:50
Il est vrai que le terme homme de couleur (qui a des relents de colonialisme) est impropre et dénote de la part de ceux qui l’utilisent (en lieu et place de noir, métis) sinon un racisme larvé, du moins une gêne manifeste avec le sujet. Idem pour ceux qui par ignorance ou à dessein ont fait mine de ne pas comprendre les remarques fort justes de Catherine A et s’obstinent dans un raisonnement faussé.
---
Par ailleurs bon film où Omar Sy (non exempt de clichés sur les grosses, les flics, les homos, les bourges etc) était excellent parce que jouant avec un parfait naturel le rôle de n'importe quel petit gars des cités en conflit avec ses proches et en rupture avec le système, mais néanmoins capable d'une grande humanité matinée d'humour, voire d'une véritable rédemption. Mais FC et les autres acteurs, y compris les seconds rôles n'étaient pas moins justes et émouvants que lui.
Au demeurant un film qui fait réfléchir sur l'état (actuel) de notre société davantage qu'il ne fait rêver ou larmoyer, d'autant plus que suivant nos expériences ou notre propre vécu chacun peut se retrouver (ou se reconnaître) ici ou là dans cette histoire.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 16 novembre 2011 à 12:56
@ Cyril
Vous avez raison, mais sachez que le but de mes remarques n'était pas de me prétendre meilleur que les autres mais de contribuer à l'effort syntaxique commun.
Il y a deux possibilités: soit on fait remarquer une erreur et on risque de se faire corriger à son tour, soit on se tait, peut-être parce qu'on sait qu'on en fera soi-même un jour.
N'y voyez pas une volonté de "distinction" à la Bourdieu mais plus le choix d'un nivellement par le haut plutôt que par le bas.
Rédigé par : Alex paulista | 16 novembre 2011 à 11:57
sbriglia, d'une part en podcast, il n'y a pas de publicité.
De l'autre, je ne sais pas si vous avez eu l'occasion d'entendre l'inévitable Christophe Barbier dans C dans l'air quand il éditorialisait, par exemple, DSK comme grand favori des sondages et... son langage de vérité et de transparence d'alors sur l'homme, qu'aujourd'hui pourtant il maudit à grands renforts de degueulasseries journalistiques dans L'Express...
Alors, vraiment compte tenu des Christophe Barbier, je pense que Philippe a totalement raison de répondre favorablement à l'invitation des Grandes Gueules : l'air y est à coup sûr infiniment plus respirable et les invités, du moins ceux qui intervenaient hier en compagnie de Philippe, beaucoup plus fiables et respectables que les sempiternelles têtes d'affiche de C dans l'air.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 16 novembre 2011 à 11:05
Désolée je n'ai pas bien compris ce que vous écrivez ; sachez juste que si je n'avais pas pour Philippe Bilger du respect et de l'admiration, je ne perdrais pas mon temps sur son blog. J'ai relevé ce terme pour dire que nous sommes tellement prisonniers de ces précautions de langage que même lui y succombe parfois, c'est dire. Cela étant, c'est vrai que je déteste entendre à longueur d'ondes cette expression "de couleur" qui en plus ne veut rien dire puisque pour la blonde que je suis "de couleur" ouvre un arc-en-ciel de possibles et je ne sais lequel choisir.
Je crois qu'il faut toujours appeler un chat un chat, que faire d'une femme de ménage une technicienne de surface ou d'une caissière aux horaires inacceptables une hôtesse de caisse ne change rien à leur situation, que la mort est insupportable, et que la personne que l'on aime soit décédée ou se soit éteinte n'enlève rien à la violence de son absence et à son inacceptable...
Voilà c'est dit mais j'arrête car je suis en train de faire autre chose qui m'agace - mais beaucoup moins évidemment - c'est devenir un coucou et squatter un blog dont je ne suis qu'une invitée qui s'est en plus invitée toute seule.
Rédigé par : catherine A @ MS : ???? | 16 novembre 2011 à 09:57
Djinn et Stenaisien, vous avez parfaitement raison et je ne peux que me réjouir de vos remarques qui démontrent combien certains sont encore, aujourd'hui, attachés aux bonnes tournures. Mes années latines sont, hélas, lointaines et j'aurais besoin d'une sérieuse remise à niveau.
On aura compris que nonobstant les efforts méritoires de Véronique qui a dû se farcir des tunnels abrutissants de publicité et dont je salue avec admiration le dévouement à la cause, je me demandais si passer de "C dans l'air" aux "Grandes gueules" ne laissaient pas présager une fin aux "Grosses têtes", ce qui, tout en ayant le mérite de remplacer un Amiral par un "général", ne laisserait pas d'interpeller certains...
On peut regretter l'éparpillement et attendre le bonheur d'un nouvel opus...
Rédigé par : sbriglia@Djinn et Stenaisien | 16 novembre 2011 à 09:15
@ Djinn
Cela ne m’avait pas échappé mais ne voulant pas passer pour un cuistre je n’ai pas osé le signaler...
Rédigé par : Achille | 16 novembre 2011 à 09:01
Cher sbriglia, comme vous pouvez être injuste !
Bon, c'est vrai: 3 heures des Grandes Gueules RMC, en podcast c'est juste long, très long...
Cela dit, j'ai écouté en différé à peu près la moitié du programme. Philippe, dans ses grands thèmes, y est égal à lui-même. En plus détendu, en moins austère.
Par ailleurs, ses coéquipiers du jour sont loin d'être inintéressants.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 16 novembre 2011 à 08:28
@Djinn concernant la dérive latine de sbriglia (dont le pseudonyme évoque pourtant les rivages de la Mare Nostrum).
Passons à sbriglia son lapsus calami - demendat pour dementat - dans son effort parodique de Boissonade.
Attachons-nous plutôt à lui démonter que sa variante est totalement incorrecte; 1- dans sa construction: il n'est pas possible, par le sens, de rattacher "ludos" à "quos" (chez Boissonade la proposition relative précède la principale et l'antécédent du relatif le pronom démonstratif -eos- n'est pas exprimé) 2- par l'emploi de l'adjectif "circensis" au génitif - au lieu de l'accusatif masculin pluriel "circenses" grammaticalement seul correct puisqu'il détermine "ludos".
Sbriglia voulait sans doute écrire "ludos circensium".
Malgré qu'il en ait, sa phrase latine ne répond à aucune traduction plausible.
Avant de prétendre modifier les citations des pages roses du petit Larousse, il faut savoir respecter impérativement et la grammaire et le dictionnaire illustré de Gaston Cayrou.
Rédigé par : Stenaisien | 16 novembre 2011 à 05:01
Sbriglia, une fois n'est pas coutume, emprunte maladroitement à Boissonade la traduction en latin d'une pensée d'Euripide, en usant d'un barbarisme (demendat) pourvu d'un complément d'objet direct qu'il paraît difficile, par son sens, de juger approprié.
Rédigé par : Djinn | 16 novembre 2011 à 00:05
@Dame Catherine A
J'ai rebondi sur votre com' non pour vous contredire, mais pour le renforcer.
Par contre je pense qu'il y a une relation entre les différentes caractéristiques physiques que j'énonce. Il y a même des blondes qui souffrent des plaisanteries sur les blondes. Quant aux gros-ses... je ne crois pas qu'ils se sentent à l'aise dans l'image que leur renvoie la société.
Quand je dis qu'ils nous enrichissent, ce n'est pas tant dans leur différence que dans ce qu'ils sont comme personnalité qu'hélas beaucoup refusent d'exprimer parce que justement ils se sentent discriminés dans leurs caractéristiques.
Quand j'étais aumônier de prison je me suis toujours élevé contre l'appellation "détenu" ou "incarcéré", je mettais toujours devant le mot "personne" : "personne détenue, personne incarcérée".
J'estime que réduire un être humain, même dans un sens général à un adjectif qualificatif est au mieux réducteur, au pire insultant.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 16 novembre 2011 à 00:02
Je n'ai pas vu ce film mais je pense malgré tout en deviner la candeur d'Omar Sy.
Cela fait de nombreuses années que nous entendons que l'accès des handicapés dans de nombreux locaux est très difficile, et que des progrès doivent être faits par les municipalités concernées pour permettre à ces personnes de pouvoir jouir de l'espace public et privé en toute commodité.
Une loi a même été votée dans ce sens en obligeant certaines entreprises, moyennant le dépassement d'un certain nombre de salariés, à embaucher des personnes handicapées.
Cette loi a rencontré d'énormes problèmes d'applicabilité dans le monde du travail.
Pour ce qui est de l'handicap, en tant que réalité physique et sociale, je suis très bien placé pour parler de ce problème eu égard à mon entourage familial, un oncle et une tante pour être plus précis.
Un oncle sous tutelle ayant eu une méningite alors qu'il était âgé de 25 ans, cette maladie a bouleversé sa structure psychique, il lui est aujourd'hui impossible de raisonner, de comparer, son cerveau ne peut lui permettre d'avoir une activité intellectuelle intense.
Cet homme ne peut pas réfléchir.
Quant à ma tante, décédée il y a quinze ans, elle était trisomique 21.
J'ai donc grandi avec la présence permanente du handicap, c'est ainsi que je peux vous confirmer que la chaleur humaine dégagée par de telles personnes est très envoûtante.
J'ai été toujours sensible à ceci.
L'handicap ne dénature pas un être humain, soutenir le contraire serait une horreur de la pensée, l'handicap consolide l'humanité et j'ajouterai même en renforce les liens sociaux.
Je m'adresse maintenant à Alex paulista.
Je me souviens d'un de vos commentaires qui répondait à un des miens.
Alors que mon commentaire était argumenté, et comme tous, bien réfléchi avant d'être rédigé, vous avez écrit concernant ce commentaire qu'en le lisant vous aviez mal aux oreilles tout en critiquant le niveau de mon français.
J'aurais préféré naturellement en vous lisant que vous mettiez en relief une once d'incorrections dans ma rédaction, ça aurait été plus louable de votre part.
Car, à la lecture de vos deux interventions sur ce billet de Monsieur Bilger, on ne peut vraiment pas dire que vous êtes exempt de tout reproche !
Rédigé par : Cyril | 15 novembre 2011 à 23:22
En effet, ce film est plus humainement
politique qu'il n'en a l'air.
Il pose les personnages qui dans leurs
extrémités ne peuvent que se rejoindre.
Contrairement à beaucoup, le fait
qu'Omar Sy y joue démontre bien où se
trouve la facilité pour le spectateur
puisqu'il ne peut s'identifier ni à l'un
ni à l'autre. Donc, il peut pleurer...
Ne l'ayant pas encore vu, j'attends que
les corbeaux me préviennent de sa présentation, c'est donc uniquement sur l'entendu
et vu en présentation.
Mais qu'Omar Sy rapportant les paroles
de son père lui disant : "c'est un grand
quelqu'un" en parlant de François Cluzet,
m'importe tout autant que la pellicule.
Rédigé par : calamity jane | 15 novembre 2011 à 20:43
@ Catherine A
je pense que c'est offenser un noir que de lui dire qu'il est de couleur ; il est noir.
Je me demande si ce n'est pas insulter un homme que de lui reprocher d'avoir dit de couleur plutôt que noir. C'est instiller une insinuation, celle d'une terminologie trop prudente pour n'être pas suspecte, c'est rétrécir son esprit avec son vocabulaire, et l'esprit de son vocabulaire, c'est sous motif humaniste en remettre une couche pour ne rehausser que soi-même, par contraste, en rabaissant autrui, c'est - pas nouveau - filtrer le moucheron et avaler le chameau.
Rédigé par : MS | 15 novembre 2011 à 20:30
@ Frank THOMAS, sbriglia et JP Ledun
Mon post contenait bien un peu de provoc mais aussi du premier degré.
Je veux dire que le succès de ce film s'explique moins par le fait qu'il fasse pleurer sur les handicapés ou le racisme que par la volonté populaire d'entendre un conte d'unité dans notre société divisée.
Ce film est plus politique qu'il n'en a l'air.
Rédigé par : Alex paulista | 15 novembre 2011 à 19:37
Vous avez bien compris ce que j'ai voulu dire ; je pense que c'est offenser un noir que de lui dire qu'il est de couleur ; il est noir. Mais nous avons peur d'être taxé de racisme en utilisant ce terme et nous préférons, comme à chaque fois que nous sommes mal à l'aise, utiliser des euphémismes, des périphrases (on ne meurt plus on décède, on disparaît on s'éteint et j'en passe). Moi je suis blanche mais après tout je n'y suis pour rien j'aurais pu être et naître noire ; c'est comme ça, c'est tout.
Cela dit, pour revenir sur la seconde partie de votre commentaire, si je pense que les différences nous enrichissent (à vrai dire les seules différences qui en sont vraiment sont culturelles car comme le dit Nougaro une fois morts blancs comme noirs nous ne sommes que des os ou des cendres) je ne crois pas qu'il faille comme vous le faites mettre sur le même plan la couleur de peau et la blondeur d'une chevelure ou le contour d'une silhouette. Des hommes et des femmes ont souffert, ont été maltraités, exploités, humiliés, asservis - et souffrent encore - juste parce qu'ils étaient noirs. Jamais parce qu'ils étaient un peu enrobés ou trop maigres. Comme dit l'autre, comparaison n'est pas raison.
Rédigé par : catherine A à Pierre-Antoine noir c'est noir | 15 novembre 2011 à 19:15
Je vois tous les commentaires sur le racisme et il me vient à l'esprit une phrase que l'on entend très souvent dans la bouche de commentateurs, voire de certains journalistes :
"Un français d'origine..." Il faut rajouter bien souvent, à ce début en commentaire, les mots maghrébine ou africaine ou encore vietnamienne (par exemple)
Par contre jamais champenoise, berrichonne ou vendéenne.
Je trouve cela d'un racisme primaire et déprimant.
Je n'ai pas vu le film et je trouve qu'il y a trop de buzz dessus pour l'instant.
Rédigé par : Surcouf | 15 novembre 2011 à 18:50