L'interrogation sur la qualité du journalisme politique français n'est certes pas originale. Elle revient régulièrement à chaque fois que se profile une élection importante et s'il en est une qui passionnera et mobilisera, c'est bien celle du mois de mai 2012.
Ce ressassement renvoie au constat que le citoyen curieux de politique, informé, souhaitant être éclairé et désireux d'échanges à la fois pugnaces et courtois entre les journalistes et leurs interlocuteurs, est le plus souvent déçu. Pourtant les premiers sont sans doute conscients du rôle capital qui est le leur et les seconds prêts à supporter l'épreuve et le harcèlement d'un dialogue authentique. Pourquoi, alors, chez presque tous les auditeurs et téléspectateurs, le sentiment existe qu'on n'est pas allé au bout, que le réel n'a pas été présenté dans son infinie complexité et que des invités sont privilégiés quand d'autres sont malmenés avec plus de grossièreté dans la forme que de pertinence sur le fond ?
Il me semble que le journalisme politique est sans cesse en train d'osciller entre une agressivité peu argumentée, des questions au ton désinvolte, acide mais guère signifiant et une courtoisie, un effacement laissant toute la place aux réponses si commodément proférées qu'elles paraissent avoir été concertées avant même l'émission. Je n'évoque pas les opérations de commando médiatique du style si justement décrié de celle qui a uni et réuni Claire Chazal et DSK. Je fais allusion à à ce qui se pique d'être un véritable entretien politique et non pas une cérémonie organisée par le pouvoir décrétant les modalités et choisissant les journalistes.
A vrai dire, j'ai l'impression qu'en dehors de la difficulté de trouver la bonne distance, l'approche juste dans le langage, les interruptions, les relances, le journaliste pèche souvent par une manière superficielle, un badinage vaguement sérieux, un sourire de gêne et d'insuffisance qui occultent ce qu'il peut y avoir de confusion et d'approximations dans le questionnement moins opposé qu'offert aux politiciens. Pour ne pas trop insister sur la courtisanerie mal masquée à l'égard de quelques ministres et de tous ceux qui se sont fait une réputation des ripostes rudes et vigoureuses. Les médias "s'écrasent" quelquefois avant même d'essayer l'audace : dès que leur rôle et leur légitimité sont mis en cause, ils prennent les devants et baissent pavillon.
Cette impression est très pénible qui laisse généralement le téléspectateur sur sa faim avec la certitude dérangeante que le journaliste, au lieu d'être un contradicteur de poids parce qu'il maîtriserait les données objectives du problème, s'informe, au contraire, plus qu'il n'informe en répliquant, en contraignant à préciser, à infléchir, à démentir. Ainsi, on aboutit à ce paradoxe d'un bouleversement subtil des rôles qui fait du journaliste non plus celui qui a l'initiative mais celui qui dépend, non plus celui qui mène mais celui qui est mené. Pour ma part, si j'ai éprouvé surtout ce hiatus en matière politique, il est également perceptible dans le culte rendu à certaines personnalités, à certains auteurs, à plusieurs artistes qui constitue ceux-ci comme les maîtres d'un dialogue apparent, en réalité d'un monologue qui leur laisse toute latitude pour transmettre un message complaisamment accueilli. Par exemple, à nouveau, comment ne pas être frappé par l'encens déversé, sans qu'on y mette quelques âcretés sauf peut-être dans Le Monde, sur BHL, son livre prochainement publié, les compères, le président de la République et le philosophe diplomate et guerrier se passant la rhubarbe et le séné sur la Libye (Libération, le Journal du Dimanche, Le Figaro, Le Monde) ? Le journaliste est devenu trop souvent serviteur.
Je ne crois pas que ce phénomène de soumission soit lié à ces multicartes qui autorisent certains à cumuler presse écrite, radio et télévision. On cite notamment Alain Duhamel, Jean-Michel Aphatie, Joseph Macé-Scaron, Christophe Barbier et Eric Zemmour (supplément du Monde). Quelle que soit la cause de ces dominations au moins quantitatives, elles ne deviennent réellement une préoccupation qu'à partir du moment où, se coagulant, elles façonnent le journalisme politique et économique comme un front unique et monocolore correspondant, d'ailleurs, au même front érigé sur le plan politique. Le médiatique et le politique, alors, impliqués dans un même combat et leurrant le citoyen sur l'existence d'un authentique affrontement entre le pouvoir, ses opposants et les intercesseurs que sont les journalistes. Les multicartes ne sont donc dommageables pour la démocratie que si elles favorisent l'homogénéité et l'unité de la pensée, évacuant ainsi le pluralisme nécessaire à une République aspirant à voir dévoilées toutes les options des autres politiques possibles.
Ainsi, je ne mettrais pas sur le même plan et dans le même sac Eric Zemmour par rapport à ses quatre autres collègues. En effet ce n'est pas la même chose d'intervenir partout pour diffuser une même ritournelle conforme au discours majoritaire et de se tenir dans le débat public avec une parole provocatrice, dissidente, souvent singulière. Eric Zemmour n'amplifie pas un consensus qui risque d'étouffer les marges, il suscite au contraire une béance dans le discours convenu. Il n'est clairement pas interchangeable.
Le journalisme français est-il à la hauteur ? Plutôt que de pourfendre - chaque expérience n'est d'ailleurs pas généralisable et certains journalistes en meute sont excellents quand seuls ils déçoivent ou l'inverse -, j'ai envie de louer. A partir de ce que j'ai connu et vécu médiatiquement. Je le dis tout net et, en comparant, en soupesant, en participant, je n'hésite pas : le meilleur dans l'entretien politique, dans le dialogue culturel, judiciaire et "sociétal" est incontestablement, à mon sens, Michel Field. Je regrette qu'au-delà de LCI, on ne lui ait pas confié une émission politique de longue durée où, seul en face d'une personnalité à questionner, il aurait fait preuve de cette implication sans esprit partisan - heureusement, il n'est pas Mougeotte -, de cette présence sans étouffement - heureusement, il n'est pas Giesbert -, de cette intelligence souple et mise au service de ses invités. Au service de, mais non serviteur !
Les politiciens n'ont après tout que les journalistes qu'ils méritent. Si le pouvoir les a à sa main, c'est qu'ils le veulent bien.
Les journalistes français ont trop de cholestérol pour se mouvoir efficacement.
Rédigé par : régina | 23 novembre 2011 à 23:10
Chère Catherine,
L'argument est éculé.
Pas besoin d'être Zidane pour apprécier un match de football.
Et si les journalistes refusent le jugement de ceux qui les écoutent, en ce qui me concerne le moins possible, alors qu'ils se taisent.
Lorsqu'on assène des questions idiotes et des vérités falsifiées, il faut bien accepter de temps en temps de se l'entendre dire.
Et ne vous en déplaise, le petit peuple, dont je fais partie, a parfois du bon sens à défaut de culture, et parfois même de la culture et du bon sens.
Ni la politique, ni le journalisme ne sont des métiers simples ni ne traitent que des choses simples. C'est bien pour cela que nous sommes beaucoup à refuser les falsifications, les simplifications, les raccourcis, et les simplets.
L'esprit critique est traité paradoxalement de démagogie, de populisme par ceux-là même qui s'efforcent de tout simplifier et caricaturer au point parfois d'interrompre un intervenant se lançant dans une explication en lui disant "ça c'est un peu complexe, ça n'intéresse pas les Français", j'entends pour ma part, "ces cons de Français", alors que bien au contraire nous sommes des millions à avoir un cerveau et à souhaiter comprendre.
Le plus surprenant étant de ne pas comprendre que les attitudes de dédain, comme celle que vous avez, ne peuvent que repousser.
Rédigé par : jerome@catherine A | 13 novembre 2011 à 10:54
Comme l'a dit un intervenant, après 60 millions de sélectionneurs nous voici, si j'en crois ce blog, avec 60 millions de journalistes, demain sans doute 60 millions de magistrats, de médecins... C'est Byzance !
Rédigé par : catherine A. et 60 Millions | 13 novembre 2011 à 09:54
LES FRANCAIS DOIVENT LE SAVOIR LA VERITE EST TOUT AUTRE ou
Pernaut et Calvi nouveaux porte-parole du château !
«Moi en campagne non, non, non... je prends les décisions» Sarkozy le 27-11-2011 lors de son intervention télévisée élyséenne.
_Assertion fausse il est entré en campagne de la pire des manières à l'Elysée en critiquant à deux reprises les 35 heures et les 60 000 fonctionnaires du projet Hollande !
"Il y a 150 000 policiers et 120 000 gendarmes. Ce sont des gens que j'ai beaucoup aimé diriger. Pour qui j'ai beaucoup d'admiration, et je me sens très proche d'eux. Ce sont des corps admirables. Il y a quelque chose que l'on ne sait pas, c'est qu'au début de l'année ils savent que 5 % d'entre eux termineront l'année soit morts soit blessés grièvement. C'est ça le métier de policier et c'est ça le métier de gendarme."
_Assertions fausses :
Examinons le pourcentage que Notre Seigneurie a annoncé aux Français: 5 % de
270 000, c'est 13 500. Ce qui fait que la police et la gendarmerie subiraient quotidiennement la mort ou les blessures graves de 36 fonctionnaires !
Nos compatriotes ont droit à un minimum de respect quant à leur sécurité:
EFFECTIF GENDARMERIE: 95 883 HOMMES ET FEMMES.
EFFECTIF POLICE: moins de 130 000 environ estimé car le ministre de l'intérieur Guéant est incapable de calculer son personnel ! Un comble ! Plus grave encore, comme le niveau de congé maladie des agents: près de 1,2 million de jours posés dans la police et 500 000 dans la gendarmerie. Ce qui représente l'équivalent de 7 300 emplois temps plein en moins par an. Sans compter les réformes idiotes, inutiles et anticonstitutionnelles de cette maison sécurité Place Beauvau dont le management commence à faire dégurgiter par une puanteur bien installée dans ses affaires !
Selon la Revue annuelle de la condition militaire; les professions les plus touchées par des "décès imputables au service"
sont celles du bâtiment et des travaux publics (supérieur à 11 pour 100 000).
Viennent ensuite les pompiers professionnels civils (supérieur à 10 pour 100 000),
puis les militaires hors Gendarmerie (environ 10 pour 100 000),
arrivent après les Gendarmes (environ 6 pour 100 000),
et seulement les policiers (plus de 3 pour 100 000).
Suicides:
Police 47 (environ 32,65 pour 100 000)
Militaires hors gendarmerie 46 (environ 20,12 pour 100 000)
Gendarmerie 19 (environ 18,8 pour 100 000)
Population 10358 (environ 23,1 pour 100 000)
Sarkozy n'aime pas les Gendarmes, il les a virés du château au prétexte qu'ils ne l'ont pas prévenu lors de l'AVC de Chirac. Alors que c'était une directive express antérieure de silence faite par Chirac aux Gendarmes. Il a viré le commandant Matelly. Savez-vous que l'effectif des forces de l'ordre n'a pas augmenté depuis le gouvernement Jospin ! Alors que les violences aux personnes ont explosé de 30%, que les délits non suivis de plaintes enregistrées sont de plus de 5 millions et que la population française a augmenté de 6% en dix ans...
La fiscalité: "Les Français doivent savoir que nous sommes le pays d'Europe qui a les impôts les plus élevés d'Europe ! Les plus élevés d'Europe !"
Sa double assertion est fausse, il y a six pays loin devant nous: Danemark (48.1%) ,Suède (46.9%), Belgique (43.5%), l'Italie (43.1%), Finlande (43.1%) et l'Autriche (42.7%) France 41,9% du PIB, suivi de l'Allemagne. Ce ratio classé n'a pas beaucoup varié depuis ces dix dernières années...
« Nous sommes le dernier pays d'Europe à avoir un impôt sur la fortune ! Le dernier ! Les socialistes allemands comme les socialistes espagnols l'avaient supprimé? Nous l'avons gardé."
Cette double assertion est fausse : l'ISF a été supprimé outre-Rhin en 1997 par la CDU, d'Helmut Khol ! Les Espagnols l'ont remis pour 2011 et 2012, le PSOE de Zapatero n'était plus majoritaire depuis 2008 au Congrès des députés ! ce n'est qu'avec l'accord du PNV et de la CC qu'il retrouve une majorité en octobre 2010.
Ce sommet européen ne résiste pas une seconde aux crash tests de la crédulité confuse de Notre Seigneurie sur la crise de la dette et les subprime : «on a évité la catastrophe mondiale» ! De ce sommet européen; la montagne a donc accouché d'une souris !
«Nous avons obtenu 100M€ d'effacement de la dette de la Grèce»
_Assertion fausse: il n'existe pas d'effacement de la dette grecque de 100 milliards par les banques seulement un échange d'obligations consenti par les banques de la moitié de leur encours soit 19,25Me étalés sur trente ans ! C'était la grande bataille de la nuit précédente; politiques contre banquiers les politiques qui demandaient la lune ont perdu; tout en annonçant 100M€ ! Très fort NS ! les Etats Membres suspectent d'ailleurs et ne s'en cachent pas que: «de plus en plus les positions de l’Elysée sont sous influence pour ne pas dire sous une domination du secteur bancaire»!
«Il y a 200 M€ d'obligations grecques détenues par les banques européennes»
_Assertion fausse: il n'existe pas 200 M€ d'euros d'obligations grecques détenues par les banques européennes et assureurs mais seulement 38,5 et il faudra rajouter les 49 de leurs nationalisations grecques qui restent à financer mais les acteurs ne sont pas définis (banques ou BCE) ? Soit un total de 87,5M€ ! Dont pour la France: BNP Parisbas 5, Dexia 3,5, Société Générale 2,9, Groupama 2,0, CNP 2,0, Banques Populaires 1,2, AXA 1,1 et Crédit Agricole 0,6M€...Soit un total de 18,5M€...
«Cette crise des subprime à mis nos banques à genoux»
_Assertion fausse: De 2008 à 2010, BNP Paribas a versé 4,068 milliards d'euros de dividendes, le Crédit agricole: 4,033 milliards, et la Société Générale 2,188 milliards d'euros (plus touché par les subprime US) etc...
« Si il n'y avait pas eu d'accord l'euro explosait, c'est toute l'Europe qui explosait...»
_Assertion fausse: ni l'Euro, ni l'Europe ne risquait pas d'exploser la nuit du mercredi 26 10 2011, encore moins «le monde qui sombrait dans la catastrophe». Seule la Grèce risquait le défaut; en effet la devise très forte 1 € à 1,41 $ et l'endettement ne sont pas à confondre ! N'est-ce pas NS !
«Nous avons prêté à la Grèce 11,3 milliards»
_Assertion fausse: Le secteur public (Etats) détiennent environ 160 milliards d'obligations grecques dont 22,3 de prêt consentit par la France 6,3+16 plus 2,50 milliards de contrats d'armements plus tout le reste que l'on nous cache ?
_Toutes ces obligations ci-dessus détenues sont garanties par la BCE sans décotes à hauteur de 120 milliards. Mais il en reste 40 milliards qui ne seront pas garanti !
«La Grèce a 200 milliards de dettes bancaires de secteur privé»
_Assertion fausse: Le secteur privé grec détient environ 120M€ d'obligations, ce sont donc les grecs qui vont pratiquement tout perdre car les titres s'échangent à moins de 30% de leur valeur !
Mais le FESF et le FMI prêteront 100 milliards à la Grèce en 2014 ainsi qu'une garantie de 30 milliards pour recapitaliser ses banques !
_Le fond de secours (FESF): 1000 milliards de décidé ne se fera pas sans la contribution des Etats soit pour la contribution de la France environ 200 milliards (10% du PIB) ! Et on prend l'argent où ? Dans votre poche bien sûr...
Le FESF est doté de 440 milliards d'euros de capacité d'emprunt qu'il faudra rembourser. Il va lui rester que 250 milliards quand les plans d'aides à l'Irlande au Portugal et à la Grèce seront effectués !
_Assertion fausse: Le président chinois Hu Jin Tao n'a pas appelé N. S pour exprimer son désir de participer au FESF. C'est Notre seigneurie qui a sollicité l'intervention de la Chine en l'appelant., C'était l'erreur qu'il ne fallait pas commettre !
«Pas un gouvernement depuis 1974 n'a tenu son budget»
Assertion fausse: Jospin est arrivé au 3% du critère de Maastrich !
Enfin c'est là que le bât blesse gravement quand les incapables qui nous gouvernent se votent les carcans du retour à Maastrich impossibles à tenir et complètement obsolètes sauf pour le gouvernement Jospin. Un pacte de stabilité interdisant les déficits supérieurs à 3% du PIB dans leur législation avant fin 2012 ! La règle d'or des ânes ! La Commission et l’euroland devront être consultés avant tout changement important (car non encore défini) de la politique budgétaire d’un Etat membre. Et, si un pays viole le Pacte de stabilité, la zone euro examinera ses projets de budget avant son adoption et l’exécutif européen pourra proposer de l’amender. L'Allemagne dicte sa loi donc rien de nouveau et retour en 1993 avec des contraintes terribles de pertes de souveraineté ! Et de mise sous tutelle financière des Etats !
Mais rien sur la taxation des flux financiers ? La Banque mondiale affirme via des estimations; que le shadow banking est désormais plus important que la sphère financière réglementée (banque de détail, dépôt, marchés d'actions et de devises, fusions-acquisitions) Le cartel des banques françaises BNP Paribas, Société Générale, Crédit agricole sont toutes spéculatrices et pratique aussi le shadow banking au travers de ses filiales des paradis fiscaux. Mais pas la moindre amorce de réglementation vers une séparation des activités ? Sans recapitalisation elles restent fragiles face aux fonds spéculatifs des marchés ultra réactifs mais il n'est pas nécessaire de recapitaliser les banques par les contribuables, car elles en possèdent largement les moyens...
Et puis je m'arrête là, c'est consternant sur chaque phrase de ce que les français devraient savoir et que les journalistes Pernaut et Calvi n'ont pas même relevé, certes ils ont posé les questions d'actualité chacun dans son domaine mais cette mise en scène élyséenne très feutrée les ont manifestement dissuadés d'aller réitérer une réponse hasardeuse, ou au mieux la contester dans un débat plus contradictoire.
La télévision d'Etat traditionnelle révérencieuse et bienveillante devant Calvi et Pernaut agenouillés, résignés dégustant sagement les âneries divagantes de leurs hosties présidentielles !
Avec Michel Field et Laurent Joffrin c'eût été complètement différent, les Français auraient appris au moins quelques faits intéressants. Mais l'extravagance royale antidémocratique de Notre Seigneurie dans son château lui permet de choisir ses tentures, ses emblèmes communicants mais surtout ses bouffonesques interlocuteurs...
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 13 novembre 2011 à 00:04
@ jerome
Vous fulminâtes vous aussi ?
Moi je jubile d'avance à lire les commentaires par le vôtre suscités. Si commentaires il y aura...
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 12 novembre 2011 à 18:44
Bonjour,
Je ne pensais pas faire l'importun dans ce flot de commentaires, mais le billet de Catherine m'y pousse un peu.
J'ai travaillé quelques années dans une grande radio, la plus grande prétend-elle. Pas en tant que journaliste, mais la promiscuité fait que l'on peut nouer des relations de camaraderie temporaires qui permettent l'échange.
Il y a trois choses chez les journalistes qui sautent aux yeux en ce qui me concerne.
La première est qu'ils ont une réelle promiscuité avec les politiques, se tutoient hors antenne bien souvent, mangent ensemble chez Pepit???? euh pardon pas de nom ce serait trop visible. Dans ce cadre on ne peut que constater qu'ils sont très au fait de toutes les petites histoires, les bons mots, les secrets d'alcôves. Assez peu pertinent par contre pour aller au fond des sujets à traiter. Un exemple récent. Sur une antenne que notre hôte affectionne de fréquenter, j'ai entendu M. Muselier dire des énormités sans être le moins du monde repris par ses comparses d'émissions qui se jugent pourtant eux-mêmes grandes gueules.
Il s'agissait des mallettes d'argent en provenance d'Afrique, généreusement distribuées à ce qui se dit. M. Muselier affirme alors que ce n'est pas aussi grave que les affaires d'argent utilisant celui du contribuable. Je ne rentre pas dans les détails mais nos compères journalistes auraient pu souligner que le contribuable gabonais par exemple n'est pas moins estimable que le contribuable français. Que l'argent du privé n'appartient pas au patron mais est bien le résultat du travail d'une collectivité, et que considérer que l'on puisse en faire ce que l'on veut relève d'une idée du rapport patronat/employé digne du temps des maîtres de forge.
Mais rien. Plus que commentateur, le journaliste finit par être le porte-parole du politique. Je me souviens, il y a de cela déjà plus de quinze ans, d'une jeune journaliste, nous parlant pendant le repas de midi des habitudes un peu perverses de DSK. La question est de se demander pourquoi aujourd'hui tout le monde a feint l'étonnement et joué la prudence alors qu'une jeune journaliste pouvait déjà il y a plus de quinze ans vous parler de ses frasques.
La deuxième découle de cette première. L'impression de lâcheté qui ressort de tout ça. Un autre exemple qui me fait fulminer depuis longtemps. Personne n'enquête sur M. Mitterrand neveu. Et pourtant celui-ci nous a raconté être parti faire du tourisme sexuel dans une région réputée pour la transgression de ce que nous estimons normal, l'âge limite d'un partenaire sexuel. Devant la suspicion légitime, ce dernier est revenu sur ses propos parlant de personnes de quarante ans et que sais-je encore en totale contradiction avec ses écrits. Donc si j'ai bien compris, pour se taper un homme de quarante ans lorsqu'on est homosexuel, connu, réputé, suffisamment fortuné, il est nécessaire de partir en Thaïlande. Gasp je m'étrangle. Et pas un journaliste qui ne juge nécessaire d'enquêter un peu plus avant. Ce ne serait pas du journalisme de caniveau, mais une recherche de moralité bien normale envers le représentant de la culture en France. Qu' il est dur de s'attaquer aux hommes de pouvoir. Les exemples ne manquent pas.
Je passe à la troisième des choses qui saute aux yeux, l'inculture. Le journaliste ne peut pas tout savoir, mais il a le droit, le devoir d'apprendre, de s'informer avant d'informer. Et de ce point de vue, nous sommes servis. De la Libye ou ils se sont rués sur l'affirmation de viol de masse sans se poser un seul moment la question de la désinformation, quitte à revenir sur leurs propos sans aucune vergogne et sans expliquer comment les propagandes de guerre se font à des niveaux très élevés, lâcheté quand tu nous tiens, à, par exemple l'ex Yougoslavie, conflit pendant lequel j'ai été stupéfait de constater l'ignardise totale de la jeune journaliste qui couvrait les faits. Elle n'était pas la seule et certainement pas de mauvaise foi. Juste inculte. Je ne suis pas sûr que ce soit plus pardonnable tant l'information, la désinformation, engagent les populations sur le plan psychologique.
Quand en 1996 L'Evénement du jeudi encense les talibans comme de tolérants religieux ramenant la paix, au moment de leur deuxième offensive victorieuse, que faut-il y voir ? de la désinformation volontaire, de l'inculture ? A l'époque personne ne parle, excepté le Monde Diplo, de la main des Américains souhaitant ramener le calme dans une région qui leur permettrait de faire passer pétrole et gaz en contournant la Russie. Et pourtant leur patte est bien là.
Bon je m'arrête, le sujet me fâche et tout cela vient en vrac. Mais le journalisme en France est révérencieux, peu curieux. Tiens, un dernier souvenir. A l'époque ou tout le monde s'aplatissait devant François Mitterrand, deux jeunes journalistes belges ont réussi à le faire "plier" en ne faisant que poser des questions sur les écoutes téléphoniques, et sans se satisfaire des habituels réponses du genre "ce sont des affabulations". Insistant poliment mais sans concessions, ils ont mis à mal l'homme réputé "sphynxesque", ce dernier se levant rouge de rage de ne pouvoir faire ce qu'il veut de jeunes journalistes. Si dur à faire pour les nôtres ? Je vous laisse répondre.
Rédigé par : jerome | 12 novembre 2011 à 09:07
Oui pour Michel Field ; s'il ne m'a pas convaincu chez Dechavanne (Ciel mon mardi) l'ancien de la LCR philosophe, enseignant à Normale Sup a vraiment tenu le cap en succédant à Anne Sinclair pour 7 sur 7, CIP et le Cercle de minuit sur la 2, l'Hebdo à Canal et le 18/20 sur LCI. Où il a gagné ses galons de journaliste citoyen dans la maîtrise des émissions en se battant pour des valeurs qui nous sont communes dans le débat démocratique d'aujourd'hui ce qui devrait être la règle et non pas l'exception.
Guillaume Durand n'est pas désagréable non plus ainsi que PPDA, Bernard Pivot, FOG, et Jean-Michel Aphatie pour son humour et pour avoir dénoncé les cumulards des médias politiques de la Une du Monde samedi dernier (Duhamel, Barbier, Macé-Scaron, Calvi et bien sûr Zemmour... Tiens Le Monde aurait-il oublié de citer BHL son actionnaire ? Je vous rassure BHL ne donne aucune révélation que vous ne sachiez déjà, un livre à oublier. Quant à Mougeotte il est à mettre à la retraite anticipée, Le Figaro est désormais affilié à Notre Seigneurie ! Personnellement, c'est plutôt Calvi que j'aurais soustrait des journalistes «cumulards multimédias, multicartes» selon Aphatie, Calvi qui demande avis avant et qui sait encore écouter... D'après Le Monde ce serait qu'à force d'apparaître partout, il y aurait des dérapages, en citant l'exemple de la condamnation de Zemmour...
Il n' y a pas que le pouvoir politique qui tiennent les journalistes, la ligne éditoriale du patron et des actionnaires en est également responsable.
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 11 novembre 2011 à 19:20
@Dame Catherine A.
"J'ai souvent fulminé contre la culture de la petite phrase censée être drôle et/ou percutante et qui sera reprise dans tous les médias, j'ai vu des élus dormir, d'autres faire leur courrier, ricaner, mater une voisine, j'ai entendu un nombre incalculable d'âneries(...)"
Quand vous avez fulminé à côtoyer ces "hommes politiques" assemblés en aréopage démagogue, avez-vous pensé et osé poser des questions qui dérangent ? Vous savez, ce genre de questions qui empêchent de dormir, surtout sur les bancs.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 11 novembre 2011 à 14:23
Catherine A,
De par votre expérience, je comprends qu'il n'est pas trop difficile de se laisser séduire par des politiques...
Quant à la nouvelle génération de journalistes, ils auront eux aussi des potes à placer et petit à petit les oiseaux feront leur nid et comme la place sera chaude...
Si l'on veut garder son éventail de pensées
libres mieux vaut rester éloignée de ce petit monde.
D'une manière générale tous les
milieux proposant une exposition publique
s'entretiennent entre soi.
Après faut se taper les contrats pour situer le niveau et rencontrer les vrais résistants et résistantes.
Rédigé par : calamity jane | 11 novembre 2011 à 12:11
Rédigé par : semtob | 11 novembre 2011 à 02:40
C'est un tantra ?
Vous êtes sous valium ou bouddhiste ?
Rédigé par : Savonarole | 11 novembre 2011 à 11:18
Je ne voudrais pas m'étaler sur ce blog, ni m'ériger en porte-parole d'une profession. Juste faire quelques remarques à la lumière de ma petite (pas tant que ça) expérience. Débarquant à Paris j'ai été journaliste politique avec même un joli bureau tout à moi dans la salle de presse de l'Assemblée. J'étais jeune et provinciale aussi je ne vous cacherai pas que j'ai été souvent surprise - et pas que positivement - par ce que j'ai vu, entendu, vécu parfois. Des (petits) hommes politiques qui croient que les femmes journalistes sont toutes subjuguées par leur pouvoir de roitelet j'en ai vu une palanquée, et des moins petits qui se mettent en quatre pour séduire, des brillants et des beaucoup moins, des vulgaires, bref une vraie représentation nationale (c'est d'ailleurs comme ça qu'on l'appelle non ?). J'ai souvent fulminé contre la culture de la petite phrase censée être drôle et/ou percutante et qui sera reprise dans tous les médias, j'ai vu des élus dormir, d'autres faire leur courrier, ricaner, mater une voisine, j'ai entendu un nombre incalculable d'âneries mais il ne faudrait pas oublier qu'il y a eu aussi dans ce même hémicycle de grands moments, le courage extraordinaire de Mme Simone Veil traitée de tous les noms d'oiseaux par ses petits camarades, le discours de Badinter, etc. etc. Bref le vote de lois essentielles au bon fonctionnement d'une démocratie.
Et puisque j'en suis aux quasi confidences je vous avouerai que si j'ai trouvé cette comédie humaine divertissante un temps, je me suis vite lassée, déçue de ne pas trouver une partie de notre classe politique à la hauteur. A la décharge des parlementaires, cela tient me semble-t-il à l'ambiguïté de leur élection : alors qu'ils sont là pour faire les lois d'un pays tout entier, ils sont aussi des élus territoriaux, obligés donc de plaire aux électeurs de leurs circonscriptions s'ils veulent être réélus ; porte ouverte à une démagogie contraire à leur vrai rôle...
Néanmoins je me réjouis que nous les ayons. Comme les journalistes qui ne sont pas tous des cadors j'en conviens ; et je ne m'exclus pas.
Pour revenir aux relations entre journalistes et politiques, si perso j'ai toujours fait un mur étanche entre vie privée et vie professionnelle ce qui ne m'a demandé aucun effort ne trouvant pas les hommes politiques sexy, je ne pense pas qu'il soit anormal que des gens qui se rencontrent très souvent en arrivent à tisser des liens d'amitié voire plus si affinités. Je crois que c'est pareil partout, les profs couchent avec les profs et 70% des couples se créent sur le lieu de travail. Bien sûr quelques exemples célèbres donnent à ces relations un éclat particulier et parfois consternant. Quand Christine Ockrent est nommée directrice d'une chaîne alors que son mari est ministre des Affaires étrangères je me dis qu'il y a là une consanguinité inacceptable.
Mais il y a partout des promotions canapés, des fils de, pourquoi voudriez-vous que les journalistes soient des saints ? Ils sont comme tout le monde. Cela dit pour avoir, pendant mes longues années d'études (non non je n'ai pas redoublé...) été obligée de bosser et donc avoir fréquenté d'autres milieux professionnels (pionne, prof, concierge remplaçante, babysitteuse et bien d'autres mais pas garçonne de café parce que le hasard ne l'a pas voulu) je ne pense pas que les journalistes forment la plus mauvaise des corporations. Peuvent mieux faire certes, et je ne désespère pas qu'ils y arrivent car contrairement à ce que j'ai pu lire les petits nouveaux sont de mieux en mieux formés.
Rédigé par : catherine A. @ sbriglia ; ils peuvent mieux faire mais | 11 novembre 2011 à 09:57
Bonjour.
J'ai été très choqué par la publication d'extraits d'une conversation privée entre Sarkozy et Obama enregistrée à leur insu.
Je pense que l'enregistrement et la publication enfreignent la loi. Je souhaiterais beaucoup avoir votre opinion de juriste à ce sujet.
Merci d'avance.
Rédigé par : Garfeld | 11 novembre 2011 à 08:31
A lire les commentaires peu amènes sur « nos » journalistes, j’ai l’impression que ces derniers sont mesurés avec la même aune que nos footballeurs ou nos rugbymen.
Chacun a envie de leur prodiguer des conseils afin d’être plus performants dans leurs interventions. Celui-là est trop timoré devant le président, celle-là pose des questions convenues ou insidieuses selon l’invité qu’elle interviewe.
Tels les supporters du PSG ou de l'OM, on sent bien que certains ici seraient prêts à prendre leur place (et sans doute aussi leur salaire) pour leur apprendre les règles de leur métier.
Je trouve cela assez amusant car typiquement "franchouillard".
Rédigé par : Achille | 11 novembre 2011 à 07:46
Cher Philippe,
Savoir écouter,
Savoir laisser l'autre s'exprimer,
Savoir rectifier l'inexactitude du propos,
Savoir décrypter l'information,
Etre doté d'une excellente culture générale,
Savoir effectuer des billets d'humeur,
Savoir accrocher l'attention,
Et l'on s'approche du très bon journalisme politique.
Savoir relancer le débat,
Avoir un excellent esprit de synthèse...
De l'entretien libre à l'entretien directif, à l'entretien intrusif, il y a tout une subtilité, une délicatesse et une aisance naturelle qui ne s'acquièrent pas comme ça.
Il n'y a pas beaucoup de Michel Field dans le journalisme politique et c'est désolant...
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 11 novembre 2011 à 02:40
Quand on est n'est pas foutu de placer face au président américain, en plein coeur d'un sommet international de crise majeur, flanqué du président français, pas foutu dis-je de placer autre chose que les deux ectoplasmes de Ferrari et Pujadas, l'insipidité le disputant à l'obséquiosité, on ne doit s'étonner de rien.
Les bras m'en sont tombés, je n'ai pas osé regarder, j'avais honte, je croyais entendre les hurlements de rire des conseillers de la Maison Blanche, l'un remémorant à l'autre la campagnarde interview du président dans une station de radio country du Kansas, à l'occasion de la fête annuelle du barbecue.
Comment peut-on être à ce point aveugle et sourd pour désigner deux telles endives à une occasion qui ne se présente que trois fois par siècle ? Il y a ainsi des responsables de chaînes et de rédaction qui sont persuadés qu'ils tiennent en Ferrari et Pujadas deux cadors du journalisme politique ! Quelle est la question, Monsieur Bilger ? Nous ne la comprenons pas.
PS : c'est vrai que depuis quelques mois, nous sommes libérés d'Arlette Chabot. Ce serait abuser que de prétendre à de plus hautes félicités.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 10 novembre 2011 à 23:25
Vous êtes optimiste Philippe ! Vous croyez vraiment que ces journalistes un peu spéciaux que sont les meneurs de débats sont conscients de leur rôle capital ? Est-il si capital que ça d'ailleurs ? Je ne le crois pas, mais je suis autant agacé que vous lorsque j'entends un politique développer son petit discours mensonger sans être contredit.
Je crois cependant que l'avenir est à ce sujet plein de promesse, internet agit comme un contre-pouvoir à ce journalisme de salon, des sites spécialement dédiés aux contre-vérités non démontées en direct se font jour, et ce n'est qu'un début !
J'aurais volontiers comme vous vanté les vertus journalistiques de Michel Field mais m'est venu en mémoire ceci :
http://www.marianne2.fr/Michel-Field-Casino-le-temps-beni-des-petits-menages-entre-amis_a182588.html
Sourire suivant...
Rédigé par : Herman Kerhost | 10 novembre 2011 à 19:12
@Jean-Paul Ledun
20' ? là on pourrait dire que l'interviewé a le temps de développer...
5' c'est la norme et bien sûr le couper avec la jubilation d'un maître qui veut coincer un mauvais élève pour le prendre en défaut c'est la règle !
Les interviews façon "pitbull" de Marc-Olivier Fogiel à ses début a fait des émules.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 10 novembre 2011 à 18:30
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 10 novembre 2011 à 11:49
C'était donc vous l'abat Bush ?
AO
Rédigé par : oursivi@JPL | 10 novembre 2011 à 18:27
Aujourd'hui le journalisme politique, c'est l'exposition des SMS de DSK.
Ce qui donne la nausée c'est moins leur contenu (l'homme est libertin, pourquoi pas après tout) que le fait qu'ils s'étalent dans tous les journaux.
Rédigé par : Alex paulista | 10 novembre 2011 à 15:13
Cher Monsieur,
Je pensais que le billet de Sollers dans le JDD était ironique, pas vous ?
Rédigé par : dd | 10 novembre 2011 à 14:48
"Le journaliste est devenu trop souvent serviteur.[...]Les politiciens n'ont après tout que les journalistes qu'ils méritent. Si le pouvoir les a à sa main, c'est qu'ils le veulent bien."
Bref, en un mot comme en cent, France 5 s'est trompée en engageant Mme Muhlmann tout comme vous vous êtes vous-même trompé en portant votre choix sur un cabinet d'avocat plutôt que sur du journalisme politique. C'est à la place de Nicolas Demorand que, au fond, vous auriez pu donner toute votre mesure sur le devant de la scène et qu'on pourrait véritablement se régaler de la façon dont nos politiques se verraient alors... cuisinés et bien assaisonnés !!
Rédigé par : Catherine JACOB | 10 novembre 2011 à 13:34
Ce que je constate, c'est que la rigueur de la pensée, la profondeur des analyses, bref "l'aristos" ne se trouvent plus dans la presse française, ni écrite ni autre, qui, outre le mensonge crapuleux ou par omission, n'apporte des éléments d'information ( ??) que dans la mesure où le lecteur prend le contre-pied de ce qui est énoncé ou recherche ce qui n'a surtout pas été dit.
En clair, le journalisme "français" (bridé d'ailleurs, comme la plupart de ses homologues européens par des lois scélérates sur la liberté d'expression) est désormais au niveau du monde politique.
Rédigé par : hippocrate | 10 novembre 2011 à 13:19
+1 avec scoubab00 :
-les programmes mériteraient d'être chiffrés, il y aurait des surprises
-lorsqu'une réponse est à côté de la plaque, ne pas hésiter à répondre par un "vous ne répondez pas à la question".
Et sinon, Pernaut pour interviewer Sarkozy, c'était pas hilarant ça ? Vous reprendrez bien un café Monsieur le Président ?
Rédigé par : brandonwalsh | 10 novembre 2011 à 12:51
Savonarole, si ça peut vous rassurer, de plus en plus de journalistes sortent d'une école réservée à cet effet. Est-ce à dire que les générations montantes sont supérieures aux anciennes ? Hum, j'en doute un peu, sans vieuconnisme aucun. Paraît même, d'après des relations à moi, que ces jeunes titulaires de la carte de presse ont une certaine tendance à la robotisation. D'aucuns arriveront sans doute à émerger; à proposer une altérité attachante. La plupart prospèreront en tant que mouche du coche, il en faut. Et si le cumul était possible, là aussi ?
Rédigé par : scoubab00 | 10 novembre 2011 à 12:45
Les journalistes sont des observateurs publiquement critiques de tout un chacun sauf d’eux-mêmes, cela crée plus ou moins une corporation d'intouchables. Pas ou bien peu d'articles, d'enquêtes, de dossiers, de reportages pour dénoncer tel ou tel accommodement, négligence ou bévue journalistique, tel scandale encore moins. Il doit pourtant y en avoir, forcément, pas moins qu’ailleurs. Mais on serre les rangs, et les colonnes, les divergences d’opinion s’avérant ici comme partout moins fortes souvent que les solidarités corporatistes.
Gaffe quand même à rester dans le moule. Il est frappant d'observer, gentiment, ici sous la plume de Catherine A que ceux qui se risquent à sortir du rang ne sont plus vraiment des journalistes mais "des polémistes classés à côté des caricaturistes." On n’est ainsi pas tenu de suivre l’exemple moins convenu de quelques-uns de ses pairs puisqu’ils n’en sont pas, mais ainsi souvent le cocon est roi.
Rédigé par : MS | 10 novembre 2011 à 12:09
Merci M. Bilger. Je suis tellement irrité par ce que vous décrivez que je ne fais plus l'effort d'écouter quelque interview que ce soit du personnel politique.
Devrions-nous nous inspirer du modèle britannique? J'ai toujours trouvé l'émission "Hard Talk" remarquable dans sa pugnacité, son apparente absence de compromissions.
Rédigé par : Makash | 10 novembre 2011 à 12:09
Et puis le peu de débats politiques télévisuels auxquels nous avons droit sont inaudibles, incompréhensibles et hachés.
Le petit jeu du journaliste politique consiste á poser une question et á interrompre son invité en plein développement au bout de 20 '.
Vous savez combien de godasses mon écran s'est déjà pris ? J'ai dû détruire un millier de pixels á cause de ces Messieurs-Dames.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 10 novembre 2011 à 11:49
Le constat que vous dressez dans cette note, Philippe, est vrai et c'est regrettable.
Et si toute cette médiocrité n'était que le résultat d'une profonde incompétence ?
Le journaliste est amené à interroger, voire à contredire des personnes qui bien souvent maîtrisent un domaine précis de la connaissance.
C'est le cas, quoi qu'en dise un discours démagogique répandu et admis sans examen, de la plupart de nos politiques.
Les journalistes, eux, sauf exception, sont des généralistes. On doit s'estimer heureux lorsqu'ils ont le minimum de connaissances requises.
Je suis toujours frappé - et gêné pour eux - lorsque je les vois aborder avec un aplomb de vendeur de voitures tel chercheur, tel spécialiste d'un domaine pointu et hermétique. Il me semble qu'à leur place je me ferais tout petit.
Mais ce qui me surprend et m'attriste encore plus c'est de constater qu'à de très rares cas près, la plupart de ces personnes dominant un sujet ardu et complexe se soumettent sans sourciller à cette domination illégitime de l'homme médiatisé.
Bourdieu a bien analysé ce phénomène et, se mettant lui-même en cause, a annoncé que ce qu'il écrivait lui fermerait à jamais le chemin de la télévision, ce qui fut effectivement le cas...
Zemmour et Field que vous exceptez de la liste de ces journalistes médiocres, agressifs et rampants à la fois, sont sans doute à mettre à part.
Quant à ce petit milieu privilégié, fermé et auto-immune qui se médiatise lui-même, tous les téléspectateurs éclairés en sont irrités, comme il est naturel pour des républicains hostiles aux promotions imméritées, aux privilèges indus et à la transmission non contrôlée du pouvoir.
Rédigé par : Frank THOMAS | 10 novembre 2011 à 11:42
Les journalistes politiques ne méritent plus depuis longtemps ce titre. Ils ne l'honorent pratiquement jamais.
Les petites bisbilles entre amis sont plus importantes que d'expliquer ou de décortiquer une mesure.
Faut dire que c'est beaucoup plus facile...
Mme Elkrief et M. Mazerolle font dans le discours niveau zéro tous les soirs sur BFM.
Comment voulez-vous que je m'instruise ?
Comme "dab". A la force de mes petits bras pas musclés.
Que vous posiez la question est très sympathique, Philippe.
J'ai comme l’ intuition que vous connaissez la réponse.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 10 novembre 2011 à 11:28
Catherine, une grande majorité de journalistes est (sont) intelligent(e)s, honnête(s) et cultivé(e)s, là n'est pas le problème.
Le problème est, trop souvent, leur manque de caractère et de courage, deux qualités essentielles qui font le plus défaut tant à la classe politique qu'aux journalistes qui la fréquentent. C'est, en quelque sorte, une variante du syndrome de Stockholm qui voit la proie être fascinée par son prédateur, s'en accommoder jusqu'à en être aveuglée.
On ne demande pas à un journaliste d'avoir bac plus douze ou d'être sorti de la rue d'Ulm : on lui demande de faire de l'investigation, d'être accrocheur, de ne pas s'en laisser conter par l'interlocuteur, bref, de ne pas être ce qu'il est trop souvent : un faire-valoir.
A trop fréquenter l'autre monde, les flics se laissent contaminer par les voyous, les critiques par les éditeurs, les boulangers par les marchands de farine et les journalistes par les politiques.
Le courage et l'accroche ne vont plus être désormais répandus que chez les pompiers et les alpinistes...
Rédigé par : sbriglia@Catherine A. | 10 novembre 2011 à 11:09
@ Catherine A
"vendus/achetés", je n'ai jamais dit cela. C'est d'ailleurs inutile. Ils le font eux-mêmes, sans que ça coûte un rond...
Rédigé par : Savonarole@Catherine de Russie | 10 novembre 2011 à 10:45
Bonjour,
Mais oui, les vrais journalistes existent encore, bon, bien sûr, pas à l'ORTF. En fait, je les rencontre tous les matins vers 6 heures 30 à l'heure du "petit noir" pris sur le coin du zinc du Café du Commerce, juste avant de monter dans le bus...
Rédigé par : Gérard LALLEMANT | 10 novembre 2011 à 10:17
"Les politiciens n'ont après tout que les journalistes qu'ils méritent"
Allons plus loin
Journalistes médiocres => politiques médiocres => action politique médiocre => France médiocre.
Rédigé par : Choubidou | 10 novembre 2011 à 10:06
Attention vous suintez l'envie (il me reste, compte tenu de ces derniers mots, encore environ 190 à ma disposition mais n'ayez crainte je ne vais pas les utiliser tant ce serait vain d'essayer de vous convaincre que les journalistes ne sont pas tous des ânes bâtés, vendus/achetés, incultes, pourris et j'en passe).
Enfin heureusement qu'il y a sur ce blog les journalistes et les féministes pour que certains vomissent leur bile.
Cela m'amuse le plus souvent même si parfois il m'arrive de m'affoler de tant de frustrations recuites.
Rédigé par : Catherine A. Savonarole le bien nommé | 10 novembre 2011 à 10:05
@ Savonarole
C’est beau comme de l’Audiard !
Rédigé par : Achille | 10 novembre 2011 à 09:54
Bonjour M. Bilger,
Comme vient de l'écrire Josiane Lacombe, les journalistes sont des salariés.
Dans l'esprit des Français, ils seraient des sortes de Lucky Luke libres de dire tout ce qu'ils pensent..., il suffit de lire les commentaires.
Il y a les journalistes qui tiennent à garder leur boulot, ceux qui naviguent pour les intérêts de leur patron, ceux qui sont engagés politiquement, et ceux, à mon avis assez rares qui ne risquent pas grand-chose à faire correctement leur travail d'information.
L'Elysée vous révoque, et cela depuis au moins 30 ou 40 ans, via les patrons des médias, en moins de temps qu'il n'en faut pour faire une interview...
Les exemples de mises à pied sont légion.
Entre l'autocensure, le copinage et les besoins bien légitimes de faire bouillir la marmite, on obtient ce que l'on voit.
"La démocratie, c'est l'avis du peuple dûment éclairé."
La liberté de la presse, ce n'est pas de défendre des "artistes" qui trempent les crucifix dans l'urine pour faire du buzz, c'est d'informer les populations.
La responsabilité est donc largement politique. Aucun journaliste ne devrait craindre de se faire virer en faisant son travail d'information.
Ne tirez pas sur les lampistes. Les journalistes utilisent plus ou moins bien la marge de liberté qu'on leur laisse.
La seule différence avec la Russie, c'est qu'on ne les assassine pas, mais ils n'ont pas plus la liberté de faire leur travail que dans bien des dictatures, sauf dans quelques journaux comme le Canard ou Mediapart.
Ils peuvent bien être majoritairement de gauche, si leur patron est Dassault, ils écrivent ce qui convient à Dassault.
Quant à ce pauvre BHL, lisez donc "Une imposture française" de Nicolas Beau et Olivier Toscer, c'est un triste narcisse qui est au service de son image, exclusivement. Mais, comme disait Goebbels, la manipulation disparaît dès qu'on voit les ficelles...
Rédigé par : MAX Claire | 10 novembre 2011 à 09:27
M. Bilger, le mot "hauteur" de votre titre ne s'imposait pas..."Niveau" eut convenu...
Régulièrement le baromètre des professions estimées des Français classe les journalistes au rang des maquignons, des maquereaux et des croque-morts. C'est pas brillant.
Innocent que je suis, j'avais cru comprendre que pour être journaliste il fallait faire une école de journalisme et qu'on obtenait alors une carte de presse. Un peu comme médecin : faut faire Médecine... Voyez ?...
Ben, non, n'importe quel garçon de café basque peut monter à Paris et terroriser Roselyne Bachelot à 7h50 du mat !
Force est de constater le nombre ahurissant d'autodidactes incultes ou de BTS en Com', ou d'IUT des "métiers de la Presse", qui parviennent à se frayer un chemin dans cette profession.
Et quand on en trouve un qui a fait la rue d'Ulm, on le voit dans "C Politique", interviewer les cadors avec des "OUAIS, OUAIS !"... avec trois poils de barbe sur un menton désespérément imberbe. Sa remplaçante Géraldine Mulhmann c'est du Chanel N°5...
C'est leur vulgarité qui frappe le plus, leur 200 mots de vocabulaire : "très concrètement, dites-nous", leur incivilité qui rend impossible de développer une idée, ils sont persuadés de faire aussi bien que les redoutables journalistes TV anglo-saxons...
Dès que le Français veut singer l'Américain, ça donne Johnny Hallyday. Un désastre.
Rédigé par : Savonarole | 10 novembre 2011 à 07:47
Deux remarques, pour moi qui suis un béotien amusé.
1) J'aimerais que les journalistes politiques prennent un chiffon et enlèvent la couche de poussière épaisse qui recouvre les touches de leur calculette. Et que, pour une fois, les programmes des candidats à l'élection de 2012 soient chiffrés. A défaut, par les journalistes politiques eux-mêmes; analysés et additionnés, en cas d'acceptation des femmes et hommes politiques concernés. Additionnés, c'est la touche +, pour mémoire.
2) Qu'ils ne craignent pas en interview, sur onde, papier ou écran, de poser, reposer calmement et fermement une question. Tant qu'il faudra, quatre fois, six fois, à l'image d'un confrère anglo-saxon. Apparemment, ces gens-là n'ont toujours pas compris la leçon François Mitterrand. Ce dernier était le champion - je crois - de l'itinéraire de délestage fleuri lorsqu'une question tant soit peu gênante lui était soumise.
Apprentis journalistes politiques, à vos K7 et DVD, y'a du grain à moudre, là.
Rédigé par : scoubab00 | 10 novembre 2011 à 07:38
@Jacques Vallat
Après vérification, il semblerait que vous ayez raison.
Au temps pour moi (et non "autant pour moi", encore que cela soit maintenant admis).
Rédigé par : Achille | 10 novembre 2011 à 01:37
Que lis-je : "intelligence fulgurante" ?
Aaah ! le ou la pôvre inadapté aux yeux des
autres ... oùça ? oùça ?
Rédigé par : calamity jane | 09 novembre 2011 à 22:19
@Achille
On est à la limite du hors-sujet, mais concernant la prononciation du mot "pugnace", mon Petit Robert (édition 1972, je sais, c'est un peu ancien mais moi aussi) préconise bien le "g dur", comme dans magnum ; donc le puguenace que vous déplorez ne date pas d'hier, et pourrait même être tout à fait correct. Je signale au passage que la même prononciation est donnée pour magnificat et magnitude.
Rédigé par : Jacques Vallat | 09 novembre 2011 à 21:04
des questions circonstancielles ridicules du genre «François aime-t-il encore Rachida ?»
Rédigé par : Franck Boizard | 09 novembre 2011 à 09:04
Vous parlez duquel ?
De Fillon ou de Fille a ?
AO
Rédigé par : oursivi@FB | 09 novembre 2011 à 19:22
Quand on sait qu'un politique a une chance sur 20 de convoler avec un ou une journaliste, alors que les citoyens ont une chance sur 800 000, alors la conclusion de l'entre-soi entraîne un nivellement vers le bas.
Rédigé par : SR | 09 novembre 2011 à 19:11
PB, quelques pistes :
1. Que les journalistes soient plus ouvertement identifiables quant à leur sympathie de fond, il reste quand même des identités de gauche comme de droite assumées... et dès lors il serait plus incisif de ne faire interroger les "politiques" de gauche que par des journalistes "de droite" et réciproquement.
2. Que rien ne puisse être préparé, que rien ne soit du domaine de la communication comme la dernière sortie de Sarkozy en a donné la plus parfaite et détestable illustration, que tout entretien soit mené par le(s) journaliste(s) auquel le politique devrait se montrer pleinement disponible comme il accepte de l'être au moment d'une élection, là aussi juste "évaluable" le temps de la mise au clair de son action.
3. Que le politique ignore jusqu'au dernier moment celui qui le fera répondre, un collège de "sages" mêlant à part égale journalistes de droite comme de gauche désignant collégialement au dernier moment qui recevra l'impétrant, sans qu'aucune concertation n'ait lieu entre eux auparavant.
4. Que de très jeunes gens très brillants (sont assez de Normaliens politisés dans un sens comme dans l'autre) alternativement avec des personnes parmi les plus modestes, soient tirés au sort en un large panel se déclarant disponible, et, ainsi entourés hors toute habitude de mise en scène, que le politique soit alternativement jaugé intellectuellement comme humainement sur ces terrains pointus ou concrets.
Je lis en ce moment le bouquin de J.P. Farkas, qui travailla sur une radio où un journal inattendu (pas tant que cela à ce qu'il m'en revient) pourrait montrer la voie.
Alex, je la préfère là
http://www.youtube.com/watch?v=Voabx9ry_2I
la Danièle Emilfork au féminin.
Me suis retrouvé à "sa" table au réveillon du 1er janv 98... elle est pire au naturel, pas réussi à échanger une parole ni même un regard les quinze minutes "partagées" avant qu'elle n'aille prodiguer plus loin son égale absence...
Ahhh, j'en ris encore.
AO
Rédigé par : oursivi@AP | 09 novembre 2011 à 18:53
Il me semble qu'il ne faut pas confondre le journalisme politique télévisuel (à la mode Canal+ par exemple), radiophonique ou écrit.
La plupart de nos journalistes "qui comptent" sont le plus souvent passés au moule de Sciences Po qui les a intégrés conceptuellement au système de pensée politique et économique dominant. De fait, ils sont interdits de penser autrement et le peuple est totalement dénié, pour ne laisser subsister que des accusations tellement commodes et faciles de populisme, de franchouillardise ou de fascisme : l'art de clouer le contradicteur au pilori médiatique. La complexité de la pensée et du raisonnement n'est certes pas leur quotidien !
D'où les évolutions de journaux comme Le Monde par exemple, évolutions qui auraient effaré Hubert Beuve-Méry... La rigueur intellectuelle n'est plus l'école de la pensée de la plupart de nos actuels journalistes qui se complaisent dans la facilité et la compromission avec les puissants du moment.
Mais dans la presse écrite, subsiste encore un titre qui, que l'on accepte ou contredise ses articles et positions, cultive toujours le journalisme faisant honneur à la pensée française et aux intellectuels français. Il s'agit du Monde Diplomatique dont la tenue reste à mon sens au-dessus du lot commun de la presse française.
Rédigé par : Robert | 09 novembre 2011 à 18:50
Le journalisme politique n'existe simplement pas en France. C'est de la façade. Forcément, ceux-là se retrouvent aux mêmes tables des restaurants. Intérêt des pseudo-interviews : zéro.
L'élection de 2012 passionnera ? Je crois que non, tant le dégoût des mêmes têtes - c'est là que le bât blesse -, politiques et journalistiques, ceux qui depuis 30 ans nous pompent l'air, est grand.
Vainqueur : l'abstention.
Rédigé par : bob | 09 novembre 2011 à 18:34
Achille, prenez garde ! Cuistriglia veille !
Rédigé par : Frank THOMAS | 09 novembre 2011 à 18:24
Le journalisme politique "télévisuel" ou "radiophonique" (on ne parle pas du journaliste de presse écrite) est au journalisme ce que la musique militaire est à la musique, c'est-à-dire un ersatz, n'en déplaise à notre chère Catherine A., l'uniforme étant le faire-valoir de la grosse caisse... ou du pipeau. Il n'est qu'à regarder le spectacle affligeant de la salle des Quatre Colonnes, la consanguinité incestueuse entre journalistes et hommes politiques (non, je ne fais pas du Laboca... quoique...), les craintes révérencielles, voire la fascination des uns et des autres journalistes devant l'"homo politicus", pour mesurer la dérision de l'exercice, un peu comme ces jeunes avocats qui veulent mettre le feu aux poudres et qui se retrouvent à s'incliner plus que de mesure devant les magistrats qu'ils affrontent si régulièrement qu'il serait suicidaire pour eux de rester sur un système à la Vergès... Il en est de même pour les journalistes qui doivent s'accommoder des remugles de la connivence et du clappement de la langue de bois...
Rédigé par : sbriglia | 09 novembre 2011 à 17:11
« Ce ressassement renvoie au constat que le citoyen curieux de politique, informé, souhaitant être éclairé et désireux d'échanges à la fois pugnaces et courtois entre les journalistes et leurs interlocuteurs est le plus souvent déçu. »
Petite remarque concernant le mot « pugnace ». Lorsqu’il est écrit il ne pose pas de problème, mais c’est lorsqu’il est prononcé qu’il est massacré.
Par une dérive propre à l’anglicisme galopant, maintenant, nos journalistes et politiques prononcent ce mot en disant « puguenace » au lieu dire de tout simplement « puniace » ? Même les « anciens » comme Alain Duhamel s’y sont mis.
A ce sujet Julien Lepers va sortir un livre intitulé « Les Fautes de français ? Plus jamais. ». Il parle non seulement des utilisations du féminin au lieu du masculin et inversement mais aussi des fautes de prononciation.
Je propose qu’il soit distribué en priorité à tous les journalistes... à commencer par les multicartes bien sûr !
Rédigé par : Achille | 09 novembre 2011 à 16:39
Cher Philippe,
Bonne réflexion, même si je suis réservé sur votre conclusion.
Pour exercer le pouvoir qui lui est dévolu, le citoyen doit se maintenir informé des affaires et du monde. C’est la condition première du bon fonctionnement d’une démocratie. Or, c’est le rôle des médias d’assurer cette information. Et on constate que paradoxalement, la concurrence entre médias produit de l’uniformité, leur imposant de rester dans le cadre de « la pensée unique ». Le format même de la plupart des médias, je pense aux émissions de débats télévisés par exemple, rend contre-productive toute expression d’une pensée dissidente.
Ajoutés à cela les sondages assénés en permanence, nous désignant d’autorité les deux seuls candidats acceptables à la prochaine élection, et renvoyant tous les autres à la rubrique folklore électoral, ce qui contribue, avec la complicité des médias, à fausser le déroulement d’un véritable débat démocratique.
Pour illustrer le sujet, petite causerie de Lordon sur les médias et la crise, avec son humour habituel.
Les très pressés peuvent aller aux quatre dernières minutes de la seconde vidéo.
http://www.dailymotion.com/video/x8ix68_frederic-lordon-analyse-des-medias_news
http://www.dailymotion.com/video/x8ixa9_frederic-lordon-analyse-des-medias_news
Rédigé par : Claude L | 09 novembre 2011 à 14:34