Cela fait longtemps que j'avais envie d'écrire sur le Monde des Livres dont la nouvelle formule date de quelques mois. Ce quotidien est à la fois prestigieux et agaçant et ce n'est pas son supplément culturel qui changera mon état d'esprit où se mêlent estime, voire admiration et incompréhension.
J'avais déjà poussé un ouf de soulagement, un soupir de libération quand Josyane Savigneau avait pris du champ ou qu'on le lui avait suggéré. Le snobisme élitiste et un tantinet condescendant de cette dame rendait beaucoup de ses textes insupportables.
Jean Birnbaum a pris la relève et je profite de cette dernière livraison du Monde des Livres pour commencer doucement avant d'aller crescendo dans l'enthousiasme.
Quand j'ai rencontré pour la première fois Jean Birnbaum, j'ai senti d'emblée sa vive intelligence en même temps que ses réticences intellectuelles devant l'expression d'une pensée qui manquait sans doute, selon lui, de délicatesse et d'ambiguïté. Par la suite je l'ai sollicité en lui demandant si un article d'un intervenant extérieur - un avocat - sur l'un de mes livres pourrait être publié. Il m'a répondu que Le Monde s'interdisait de telles pratiques. Par la suite j'ai constaté que cette interdiction était toute relative ! Peu importe.
Marc Weitzmann, quant à lui, sous le titre : Les bienveillants, démolit un ouvrage de Marc-Edouard Nabe consacré à l'affaire DSK. L'auteur fait parler Anne Sinclair à la première personne et Weitzmann cite des extraits peu ragoûtants, je l'admets volontiers. Qu'il mette en pièces ce texte ne me gêne pas du tout car Nabe, dont le tempérament et la personnalité sulfureuse lui ont longtemps fourni une aura à bon compte, est à mon sens un médiocre personnage. Rien ne l'a mieux démontré que l'entretien très long qu'il a donné à la remarquable revue "Médias" - je la trouvais excellente avant d'y tenir un bloc-notes ! - et à l'issue duquel on ne pouvait qu'être effondré tant la provocation était vide et le paradoxe mécanique. De l'audace en boîte, en quelque sorte !
Marc Weitzmann me pose un problème tout de même quand, en sa qualité de critique littéraire, il pourfend ce monologue peut-être odieux, mais loué par Patrick Besson, en le traitant d'antisémite et donc de scandaleux. Il est probablement l'un et l'autre tant Nabe est étranger à toute élégance mais de quoi se mêle le critique ? Ce qu'il dénonce relève éventuellement de l'action d'Anne Sinclair ou de celle des tribunaux, pas de la sienne qui ne doit avoir d'autre finalité que d'évaluer, sur le plan littéraire et pour la qualité ou non du récit, ce livre. Il y a une dérive qui conduit certains Juifs à TOUT appréhender sous cet angle, même les domaines qui devraient demeurer les plus étrangers à la religion, à son refus ou à l'indifférence à son égard. Que penserait-on de lettrés qui au nom de leur seule culture chrétienne ou musulmane viendraient apposer des jugements définitifs sur l'art, les choses de l'esprit, les oeuvres pies ou impies ? Si je n'applaudissais que les ouvrages qui ne traînent pas dans la boue le christianisme dans son expression catholique, je ne serais pas fort bien pourvu. On peut faire de la grande littérature avec de bons sentiments mais le lecteur qui tourne les pages avec l'obsession morale est un inquisiteur, plus un critique, un amateur au sens étymologique. Céline demeure invulnérable et Nabe reste petit. Inutile que des justiciers égarés s'en mêlent !
Marc Weitzmann est un écrivain, un romancier dont j'ai croisé la route à l'issue du premier procès Fofana et j'ai apprécié sa parfaite connaissance de la littérature américaine, notamment de l'oeuvre de Philip Roth. En même temps, j'ai été frappé par sa conscience sourde, angoissée, crépusculaire au quotidien de notre monde, des risques qui pèsent sur lui et du poids terrifiant du passé sur notre présent. Je ne suis pas sûr que cette personnalité ait été la plus apte à appréhender avec sang-froid et objectivité un libelle comme celui écrit dans ce registre par Marc-Edouard Nabe. MW est un justicier quand nous attendions un esprit froid et préoccupé par la seule qualité intrinsèque des pages.
Enfin, l'apothéose. Eric Chevillard, dont je n'avais lu aucun roman, est devenu le successeur exemplaire, pour le feuilleton littéraire emblématique, de Pierre-Henri Simon et de Bertrand Poirot-Delpech, et je suis ébloui. Qu'on se souvienne par exemple de ses étincelantes variations dévastatrices, hier, sur Eliette Abecassis, intelligemment négatives et perfides sur Pascal Quignard et brillamment élogieuses aujourd'hui sur Emil Cioran. Il y a dans ses analyses une finesse sans préciosité, une approbation sans outrance, un dénigrement sans destruction. Chevillard laisse une chance à l'avenir. Il ne sauve personne à cause d'un talent consacré ni ne désespère quiconque à cause d'une réputation médiocre.
La passion de la littérature, du langage, de la pensée n'est pas une passion inutile. Les Livres du Monde comme un viatique, une chance, un recours.
@ Véronique Raffeneau,
j'ai cité E. Zemmour en pouvant citer
Tartempion pour une illustration bien
généraliste, j'en conviens.
A propos d'historien -authentique- : est
passé entre mes mains un document antérieur
à notre époque de quatre siècles que j'ai
authentifié (veuillez comprendre ma réserve
pour d'autres détails) et qui n'a intéressé
personne, pas même les communes directement
concernées par la vassalité à Ferdinand
d'Autriche...
Rédigé par : calamity jane | 22 novembre 2011 à 15:14
Je n'approuve pas ces commentaires de mépris en direction d'Anne Mansouret.
Comment peut-on pleurer la petite Agnès et ses parents et se moquer de la mère d'une autre victime?
Le silence, c'est tout ce qu'il reste aux victimes et à leur entourage. La parole est rare, alors quand elle s'exprime c'est précieux et je trouve indécent de la moquer.
Et qui est légitime à écrire?
Rédigé par : Nordine | 22 novembre 2011 à 14:44
@ Chère calamity jane
"...me souvenant d'un ONPP où E. Zemmour faisait remarquer à son invité "qu'il n'y avait même pas
un soupçon de littérature dans son ouvrage""
Eh bien, je me rappelle un article du Nouvel Observateur où un historien - un authentique - listait la foule d'approximations d'un livre d'histoire "écrit" par Eric Zemmour.
http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20100421.BIB5243/le-betisier-historique-d-039-eric-zemmour.html
Je me souviens également d'un ROMAN d'Eric Zemmour s'appuyant sur la tragédie Ilan Halimi, ni fait ni à faire, où incontestablement "il n'y avait même pas
un soupçon de littérature dans son ouvrage".
http://www.amazon.fr/Petit-fr%C3%A8re-Eric-Zemmour/dp/2290014303/ref=sr_1_4?ie=UTF8&qid=1321947419&sr=8-4
!!!
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 22 novembre 2011 à 08:42
Sbriglia, quelle opinion avez-vous donc de Véronique ? Vous êtes vexant de l'avoir cru bouillir d'impatience une milli-seconde pour l'opus de la mère Mansouret. Excusez-vous !
Rédigé par : Jean-Dominique @Sbriglia et Véronique | 22 novembre 2011 à 02:27
Je rebondis sur le commentaire de
Véronique Raffeneau me souvenant d'un
ONPP où E. Zemmour faisait remarquer à
son invité "qu'il n'y avait même pas
un soupçon de littérature dans son ouvrage"
c'était peut-être une actrice ! Il fallait
comprendre que passe encore le sujet s'il
y avait eu une odeur de littérature ou
une forme de personnalité dans l'écrit...
Il se pourrait que l'on en arrive à cette
même médiocrité pour la photographie.
Rédigé par : calamity jane | 21 novembre 2011 à 14:42
Chère Véronique, c'est bien pour les primates comme moi, incapables de discerner le second degré chez des commentateurs dont la permanence du sérieux est gage d'authenticité, parfois même de compétence, et dont le lecteur attentif ne peut pas toujours soupçonner les "égarements ludiques", que certains ont milité pour la création du "point d'ironie" :
"http://fr.wikipedia.org/wiki/Point_d'ironie"
Rédigé par : sbriglia@Véronique | 21 novembre 2011 à 14:29
Cher monsieur Bilger, ne sachant pas encore si vous y êtes favorable, je vous signale que vous êtes cité ici au point 3 de ce document :
http://www.pacte2012.fr/docs/pacte2012_a4_dossier.pdf
Rédigé par : eddy | 21 novembre 2011 à 13:38
Paradoxe de la société française, jeune on apprend à aimer François Villon, arrivé à la vie adulte on est curieux de voir dans "On n'est pas couché" Natacha Polony s'indigner des séjours en prison d'un jeune chanteur de rap.
Ce billet à défaut d'avoir envie de le lire, m'a fait regarder la biographie de Nabe. Elle est sympathique, c'est la vie d'un homme dont les idées ne sont pas celles des élites de son époque. Je me demande si ce billet contre Nabe ne fait pas partie de la campagne actuelle dans les médias contre tout ceux qui écrivent sur l'affaire DSK. Toutes les émissions y vont de leur couplet et demandent à l'invité du jour de s'indigner du traitement de cette affaire.
Assimiler affaire DSK et antisémitisme est une insulte à toutes les familles cultivées de France juives ou apparentées. Il suffit déjà que son nom ait sali la France à l'étranger. Le mode de vie de DSK est plus à analyser sous l'angle de l'ascension sociale rapide, associée à une éducation peu respectueuse des devoirs
inhérents à la position sociale occupée. Quand on sait tous les avertissements qu'il avait reçus, il y a de quoi se poser des questions sur le cynisme conscient ou non de ceux qui le défendent.
En ce moment pour l'observateur, il est piquant de voir réagir les délateurs habituels des valeurs traditionnelles, abasourdis d'être traités comme eux le font sans scrupules depuis des années.
Rédigé par : perplexe-gb | 21 novembre 2011 à 08:42
@ sbriglia
Bon, je sais bien que je suis une nullité en plaisanterie et ironie.
Mais quand même, sbriglia, je pensais que vous aviez compris que le futur livre d'Anne Mansouret - et d'une foultitude d'autres sans doute à venir -, dans mon esprit, est on ne peut plus représentatif des produits propres à ce créneau :
...d'abord une notoriété, n'importe laquelle, acquise n'importe où, n'importe comment, la célébrité médiatique à tout prix, à n'importe quel prix, si possible dans le hot et le sulfureux à même pas 1 centime d'euro, et après cela, seulement après cela... un livre, le témoignage, le vécu, le machin, le truc.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 20 novembre 2011 à 16:05
@-Sbriglia ...
"Je piaffe d’impatience "...
Après avoir jonglé avec des blémitudes juridiques, faut bien se distraire un chouïa.
Rédigé par : Savonarole | 20 novembre 2011 à 15:32
"Je piaffe d’impatience à l’idée du livre annoncé d'Anne Mansouret... Pas vous ? "
Non.
C'est une plaisanterie, Véronique ?
Rédigé par : sbriglia, étonné... | 20 novembre 2011 à 15:06
"Ce qu'il dénonce relève éventuellement de l'action d'Anne Sinclair ou de celle des tribunaux, pas de la sienne qui ne doit avoir d'autre finalité que d'évaluer, sur le plan littéraire et pour la qualité ou non du récit, ce livre."
Je rejoins le post de Jean-Dominique :
difficile quand même pour n'importe quel critique littéraire ou lecteur - juif ou non juif - d'ignorer ce qui apparaît comme l'angle d'attaque et de coups revendiqués comme tels dans le livre-saloperie de M.E. Nabe.
En plus, si je m'en tiens aux extraits cités dans l'article de M. Weitzmann, la farce hideuse et odieuse de M. E. Nabe ne serait somme toute qu'une sorte de sous copié-collé du spectacle de Dieudonné qui faisait apparaître R. Faurisson en pyjama rayé.
Si tant est qu'un écrivain, un authentique, se distingue d'abord par le caractère novateur, inouï et inattendu de son oeuvre ou de son livre, là c'est définitivement et pitoyablement raté.
Par ailleurs, oui, la critique de M. Weitzmann à force de se polariser sur la dénonciation de l'antisémitisme reste à côté, non maîtrisée et maladroite, au sens où son article va exactement dans le sens de ce qui est ardemment souhaité par M. E. Nabe : une distinction apportée à son livre pourtant fabriqué seulement à coups de politiquement incorrects forcenés, genre en veux-tu, en voilà, et présents, j'imagine, à toutes les pages.
Comme vous le décrivez : "la provocation vide et le paradoxe mécanique. De l'audace en boîte, en quelque sorte".
Autant dire le vide et le rien.
J'aurais préféré une critique privilégiant la totale imposture et absurdité de la comparaison établie par l'éditeur Léo Scheer entre Nabe et Flaubert.
Madame Bovary, c'est le total contraire du livre de Nabe :
pour Flaubert, ce sont 5 années d'un travail incommensurable et harassant d'écriture, un labeur de fou, le prix exorbitant et la valeur de la perfection.
Le ou les faits divers à l'origine du personnage d'Emma se sont combinés avec mille et une autres influences, et très précisément la femme, l'être si humain, la très grande figure littéraire de Mme Bovary transcendent et subliment le particulier, le milieu, le lieu spécifiques au bénéfice d'une mythologie universelle, un marqueur collectif à jamais inoubliable.
Flaubert souhaitait qu'aucune figure de femme n'illustrât la couverture de son roman.
Enfin, je pense que le livre de Nabe concentre le pire du marché du livre d'aujourd'hui : d'abord une notoriété, n'importe laquelle, acquise n'importe où, n'importe comment, la célébrité médiatique à tout prix, à n'importe quel prix, si possible dans le hot et le sulfureux à même pas 1 centime d'euro, et après cela, seulement après cela... un livre, le témoignage, le vécu, le machin, le truc.
Je piaffe d’impatience à l’idée du livre annoncé d'Anne Mansouret... Pas vous ?
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 20 novembre 2011 à 09:51
J’ai souvent été déçu par ces critiques abreuvés de culture littéraire qui donnent leur avis « éclairé » sur tout et surtout leur avis.
En les lisant on a le sentiment que leurs articles au style alambiqué, qu’ils s’efforcent de consolider par des références savantes, manifestement connues de quelques « initiés », sont plus destinés à magnifier leur position dominante de « critique » qu’à véritablement nous transmettre leur « ressenti » de l’ouvrage en question.
En fait, leur avis s’avère, la plupart du temps, complètement dénaturé par une altération intellectuelle que d’ailleurs ils revendiquent afin de mieux se démarquer du profane.
On aimerait parfois qu’ils prennent conscience du fait que cette attitude « affichée » leur a fait perdre, depuis longtemps, le vrai sens des valeurs humaines.
La fracture entre les « élites » et le peuple n’est pas près de se refermer.
Rédigé par : Achille | 20 novembre 2011 à 09:42
Particulièrement de mauvais goût le passage où est évoqué le pyjama rayé et l'étoile jaune, graveleux, facile, insultant à l'égard de Mme Sinclair, à l'égard des femmes en général, et des hommes par conséquent car tous les hommes ne sont pas des brutes. Il est tellement facile de recourir à ce style faussement populo, j'aurais presque envie de dire "commercial", de la mauvaise soupe avec des faux-airs littéraires, mais qui risque de se vendre... alors !
Rédigé par : Josiane Lacombe Minguell | 20 novembre 2011 à 08:20
Comme dit autrefois le chanteur à succès, "où sont les femmes ?" Marc écrit à propos de >Jean -critiqué par Patrick, qui écrit à propos de Marc-Edouard, qui écrit à propos de Dominique, utilisant (artifice ?) les propos d'Anne. Il a écrit aussi à propos de >Philip
Eric a écrit à propos de >Eliette >Pascal >Emil
Dans ce « panel » ne se trouve qu'une femme auteur, aucune femme critique, alors je m'interroge sur le lectorat visé par cette publication, les femmes sont-elles concernées, et si oui pourquoi cette sur-représentation du masculin seul ?
Rédigé par : Josiane Lacombe Minguell | 20 novembre 2011 à 07:51
Cher Philippe,
Merci de souligner l'intérêt de la lecture de l'oeuvre de Pascal Quignard, oeuvre d'une grande finesse, d'une très grande érudition et d'un érotisme artistique innovant.
Les personnes qui ont la chance de rencontrer Marie-Françoise Quignard, spécialiste des livres contemporains et rares de la BNF peuvent avoir plus de plaisir que de lire bien des critiques...
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 20 novembre 2011 à 03:35
Honte á moi.
Le seul Monde que j'achète est celui daté du dimanche et lundi pour le supplément... télévision :-)
Mme Savigneau a disparu de notre petit écran et je ne m'en suis même pas aperçu.
Cette dame ne me donnait pas envie de lire.
Je m'accroche comme à une bouée à mon émission littéraire préférée, "La grande librairie", présentée par le très sympathique François Busnel (lui et Delahousse : l'avenir de la télévision française de qualité).
Les autres émissions sont vraiment trop avancées dans la nuit...
Je remercie encore M. Finkielkraut de m'avoir fait découvrir Philip Roth.
Bien que « Portnoy et son complexe » ne m’ait pas emballé comme «La tache». Trop lourd dans son malheur d’être juif, á mon avis.
Marc-Edouard Nabe, connais pas. Ce que je lis ici n’est pas assez engageant pour que je puisse investir dans sa signature. Je passe.
"La passion de la littérature, du langage, de la pensée n'est pas une passion inutile"
PB
Celui qui prétend le contraire, je l'attends á la sortie.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 20 novembre 2011 à 01:53
"me donnant des idées de lecture que le temps, qui nous est mesuré, ne me permet pas toujours d'assouvir"
Oh oui Sbriglia ! choisir les priorités est un boulot... à plein temps...
Rédigé par : Herman Kerhost | 19 novembre 2011 à 19:02
Voltaire a réglé en peu de mots le portrait d'un critique :
"C'est un malvivant qui gagne sa vie à à dire du mal de toutes les pièces et de tous les livres ; il hait quiconque réussit comme les eunuques haïssent les jouissants... c'est un folliculaire".
Aujourd'hui, il n'y a plus de folliculaires.
Rédigé par : Yves | 19 novembre 2011 à 18:40
BHL fait lui aussi très souvent preuve d'une obsession parfois paranoïaque quant il s'agit de débusquer des propos qu'il pense (et juge) antisémites.
Toutefois il se plaît à faire croire que ce combat acharné contre l'antisémitisme (fantasmé ?) n'est pas chez lui un réflexe communautariste mais bel et bien un trait de caractère propre à toute personne pétrie d'humanisme.
Rédigé par : Corsica | 19 novembre 2011 à 18:40
Nabe ne peut intéresser que ceux qui ont la passion caca et aiment qu’on parle à leur Q tant leur tête est malade. De ceux qui par snobisme ou bêtise pure sont prêts à acheter n’importe quoi, y compris quelques pets dissonants et nauséabonds vendus comme de la grande musique. Il paraît aussi que ce nabe peint auquel (cas) j’espère que ce n’est pas avec sa queue et ses excréments.
Rédigé par : Mary Preud'homme dans "c'est ici qu'on fesse !" | 19 novembre 2011 à 17:46
Que cela soit pour le cinéma ou la littérature surtout ne pas tenir compte des critiques sauf s'ils sont eux-mêmes écrivains ou cinéastes et encore avec modération et pondération. Il en est de même pour les prix littéraires ou du cinéma, notamment européen.
Cela me rappelle une photo de la devanture d'une librairie de New York présentant un livre de la manière suivante:
"Excellent ouvrage bien qu'il ait eu le Goncourt".
Bref je préfère me tromper sur un ouvrage plutôt que de me fier à des critiques professionnels.
Rédigé par : Surcouf | 19 novembre 2011 à 17:20
Faire une critique d'un bouquin qu'on trouve vulgaire, mal écrit, en donnant à lire un de ses extraits les plus trash, c'est pour moi le comble du faux-cul. Et de la facilité. J'aurais préféré la même énergie employée à faire découvrir un bon roman passé jusqu'ici inaperçu.
Rédigé par : catherine A : un chouïa faux-cul | 19 novembre 2011 à 16:04
Je suis surpris que vous accordiez tant de crédit à qui tient la plume du critique, ici (Le Monde) ou là.
Le critique est l'écume des choses, un mal nécessaire, le relais des attachées de fesses (pardon, de presse).
La mer, c'est le livre, et l'écrivain qui est derrière.
Je ne lis les critiques que lorsque c'est un écrivain (un vrai, en un seul mot, pas un écrit-vain) qui tient la plume.
En ce sens, les billets de Yann Moix dans Le Figaro ou Patrick Besson ailleurs, outre qu'ils sont bien écrits, ont ma préférence.
Certes, on n'y est pas à l'abri d'un règlement de compte, d'une pique gratuite dont le lecteur ignore tout mais qui remonte à une vieille humiliation "corporatiste" d'il y a 10 ans.
Mais j'ai la faiblesse de m'adresser à un vigneron ou à un sommelier pour parler vin, à un cancérologue pour le cancer.
Rédigé par : Sandro | 19 novembre 2011 à 15:55
Les extraits de Nabe proposés par Weitzmann sont cependant sans ambiguïté : Nabe situe lui-même son propos au travers du prisme juif. Certes l'antisémitisme ne constitue pas à lui seul un critère de bonne ou mauvaise littérature mais comment le séparer du texte de Nabe quand celui-ci injecte de l'antisémitisme là où il n'a évidemment pas sa place ?
Les extraits proposés de "L'enculé" sont très mauvais, du sous-Angot dans une posture de crudité gratuite et fausse, c'est dire à quel sous-sol artistique on est rendu. Ça n'est pas écrit. Comment peut-on encore soutenir que Nabe soit un écrivain ? Pas même un bon pamphlétaire. Rien.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 19 novembre 2011 à 14:51
M. Bilger,
On ne peut que partager votre irritation face aux héritiers de Josyane Savigneau.
Si elle a disparu, une nombreuse progéniture lui a succédé.
Aujourd'hui c'est sa constipation intellectuelle qui frappe le plus : on sent bien que le critique qui se trouve devant sa page blanche doit impérativement répondre à plusieurs critères, avant de tremper sa plume...
- Ne pas oublier que mon journal est de gauche
- Ne pas oublier que je suis moi-même de gauche
- Vérifier qu'aucun membre du Conseil d'Administration, ou de "Surveillance" (on adore cet euphémisme soviétique !), ne sera choqué par mes propos.
Alors seulement, notre Icare intrépide pourra s'élancer majestueux dans la critique d'une oeuvre.
Rien de tout cela dans le TLS (The Times Literary Supplement est une revue littéraire britannique, publiée à Londres, à périodicité hebdomadaire, depuis 1902...)
Si un critique décide de dézinguer un livre, il aura un contradicteur qui, semaine suivante, aura la possibilité de s'exprimer : on se croirait à Ferney, chez Voltaire, hélas, c'est plus chez nous...
Rédigé par : Savonarole | 19 novembre 2011 à 13:29
libelle /li.bɛl/ masculin
Écrit, ordinairement de peu d’étendue, injurieux, diffamatoire, et le plus souvent calomnieux.
Je ne trouve de tels mots qu'avec votre blog.
Quant à M.E. Nabe, son caractère rappelle celui d'un adolescent qui se complaît dans des blagues de mauvais goût.
Il ne faut pas y prêter quelque attention.
Rédigé par : bebette | 19 novembre 2011 à 13:18
Billet superbement écrit. Fond et forme...
Rédigé par : herman Kerhost | 19 novembre 2011 à 12:59
"Un soupir de libération quand Josyane Savigneau avait pris du champ ou qu'on le lui avait suggéré. Le snobisme élitiste et un tantinet condescendant de cette dame rendait beaucoup de ses textes insupportables."
Comme vous me faites plaisir, cher PB ! La BHLmania de la dame était insupportable, comme ses oukases et son mépris de caste caricaturalement germanopratin... On l'imagine descendre en flammes, à l'époque, le cher Henri Vincenot... Bref, l'anti Pivot, à la sécheresse déprimante, au rictus inquiétant, au regard fixe de prof' d'entrisme dogmatique et auprès de laquelle un copiste luthérien serait le paillard de service.
Je n'achète plus Le Monde que daté du vendredi, pour ce supplément qui s'entasse et jaunit chez moi depuis des années, me donnant des idées de lecture que le temps, qui nous est mesuré, ne me permet pas toujours d'assouvir. "Le Monde 2" et son supplément magazine - au coût excessif et à usage de bobos "accros" aux publicités luxueuses - ne fait plus partie de mes petits plaisirs de fin de semaine.
Me restent les livres conseillés par notre chère Véronique et mes incursions à la librairie hyéroise des Iles d'Or.
Est-il raisonnable de demander plus ?
Rédigé par : sbriglia | 19 novembre 2011 à 11:54
"Il y a une dérive qui conduit certains Juifs à TOUT appréhender sous cet angle, même les domaines qui devraient demeurer les plus étrangers à la religion, à son refus ou à l'indifférence à son égard. Que penserait-on de lettrés qui au nom de leur seule culture chrétienne ou musulmane..."
On ne peut qu'acquiescer à cette critique d'une critique orientée.
Il n'est que trop vrai que des considérations étrangères à la qualité d'un ouvrage polluent et décrédibilisent le jugement qu'on porte sur lui.
En réalité, Philippe, vous appliquez ici au domaine de la critique le principe fondamental de la laïcité.
Je constate comme vous que les Juifs ont souvent tendance à mettre en avant, dans leur appréciation des créations, le plus ou moins d'antisémitisme qu'ils croient y percevoir.
Mais de même qu'aux Antilles Françaises, les descendants d'esclaves sont hypersensibles à tout ce qui leur paraît être une négation ou un mépris du crime dont ont été victimes leurs ancêtres, de même les Juifs sont tous blessés par la Shoah, qu'ils aient en été directement victimes ou pas, qu'ils soient descendants de victimes ou pas.
On peut s'irriter de l'abus que certains font de ce qui, parfois, peut prendre des allures de prétexte commode, mais ce cataclysme à nul autre comparable rend toute tentative de faire entrer leur cas dans un moule commun, pour logique et juste qu'elle puisse sembler, absolument inopérante.
Rédigé par : Frank THOMAS | 19 novembre 2011 à 11:35
Bonjour Philippe Bilger,
Bon, à part bien sûr Patrick Besson, il n’y a personne que je connaisse parmi les noms cités dans ce billet. Va falloir que je me mette au niveau si je veux continuer à écrire sur ce blog.
Par contre BHL lui je connais. J’ai même lu un de ses livres « Ce grand cadavre à la renverse » qui est encore d’actualité aujourd’hui, vu la situation de la gauche française qui a bien du mal à se redresser. Et son alliance avec EELV n’est pas pour me rassurer, car elle risque d’en payer le prix fort en mai 2012.
Rédigé par : Achille | 19 novembre 2011 à 11:13