Qu'on se rassure : je ne viens pas, comme un ouvrier de la vingt-cinquième heure, me porter au secours de l'ouvrier Philippe Poutou, candidat du NPA pour l'élection présidentielle. A force de m'entendre conseiller de regarder la honteuse prestation de Laurent Ruquier et de l'équipe gloussante qui l'entourait, j'ai tout de même décidé d'aller constater de plus près le traitement qui avait été réservé à Philippe Poutou. Je me sens d'autant moins en retard que j'ai été le premier, me semble-t-il, qui a consacré un billet félicitant le NPA d'avoir choisi un ouvrier pour le représenter en 2012, sous ce titre, le 17 juillet 2011 : "Qui est Philippe Poutou ?" J'étais heureux que la caste des arrogants en politique soit troublée par un modeste, même porteur d'une idéologie extrême et dangereuse. Qu'il y ait enfin quelqu'un qui ne soit pas du même monde.
Je ne regrette pas d'avoir pris connaissance de ce grand moment d'ignominie médiatique où le pire s'est accompli au détriment d'un brave (ce terme n'est pas condescendant mais gratifiant) homme égaré dans cet univers qui permet à des médiocres d'user d'une supériorité technique pour, en définitive, se faire valoir en humiliant. Il y a déjà eu sur ces séquences de remarquables analyses, en particulier celles de Daniel Schneidermann (Libération) et de Bruno Roger-Petit (nouvelobs.com). Il n'empêche que ce qui s'est passé là, au cours de cette soirée, autorise d'autres développements tant la qualité et l'intensité du mépris ont été éclatantes.
Philippe Poutou, il est vrai, a été un "punching-ball" rêvé pour ces courageux de l'écran dont le cran - pensons à d'autres circonstances et à d'autres personnalités - n'a jamais été la vertu principale. Sa candeur, sa sincérité, son sourire gentil cachant mal un infini malaise, une timidité que vaillamment il cherchait sans succès à combattre, son histoire, sa simplicité, tout conspirait à donner à Laurent Ruquier un lamentable terrain de jeu où tout enivré, encore plus que d'habitude, de profusion verbale et de sourire narcissique, il a "cassé" du Poutou en faisant semblant de l'estimer et de l'apprécier.
Je n'ai pas aimé l'attitude ambiguë d'Omar Sy qui a participé à la curée avant de s'en retirer, j'ai regretté que Michel Onfray ne soit pas intervenu, rien que pour rappeler les exigences de dignité et de respect à ceux qui les oubliaient parce que, n'est-ce pas, il ne s'agissait que de Philippe Poutou ! Honneur à Radu Mihaileanu qui a été le seul, avec un visage sérieux dédaignant l'hilarité générale, à faire la leçon à Laurent Ruquier qui en a rabaissé ensuite ! Pitoyable et inutile interruption de Florent Pagny sur la durée hebdomadaire du travail avec sans doute la légitimité qui s'attachait à sa rectitude fiscale !
Face à un invité qui se contentait sans pathos ni talent, mais avec la conviction forgée par une quotidienneté difficile et solidaire, de déclarer qu'il avait pour mission "de représenter les gens qui souffrent aujourd'hui", était-il fondamental de souligner qu'il avait "raté le bac, échoué au concours de La Poste et n'avait aucun diplôme", de cultiver le sadisme de ne faire grâce à Poutou d'aucune de ses maladresses, de ses faiblesses ? Sans être un habitué de cette émission du samedi soir, je n'avais jamais remarqué auparavant un tel acharnement pour exposer des détails oiseux et blessants. Mais, il est vrai, ce n'était que Philippe Poutou !
Je n'évoque même pas les questions d'Audrey Pulvar et de Natacha Polony qui, au moins avec une attitude acceptable, n'ont eu aucun mal à montrer les limites et les insuffisances d'un Philippe Poutou candidat parce qu'il en fallait un mais si conscient du caractère décalé de sa présence dans cette émission et dans le débat présidentiel qu'on avait envie, une seconde, de venir à son secours sur le plan idéologique.
Un instant durable, tout de même, de grâce intellectuelle quand Michel Onfray, avec une éblouissante clarté, a répliqué aux interminables interrogations imprégnées de philosophie de Natacha Polony et aux banalités pénétrées d'Audrey Pulvar. Son opposition entre la morale kantienne et celle d'Alain était stimulante même si on pouvait lui reprocher un contraste trop commode entre une société évidemment coupable et une responsabilité individuelle totalement libre ; alors que la tension entre l'une et l'autre constitue précisément les affres du quotidien pour aborder la problématique de la délinquance.
Alors que Philippe Poutou était ballotté, moqué - que de lassantes et indélicates plaisanteries sur son nom, et il avait l'élégance d'en rire avec les autres ! - et qu'à l'évidence il tentait de faire front et de désarmer par l'amabilité l'ironie constante et la condescendance affichée, on pensait à quelqu'un qui aurait dû être là, non pas à sa place mais pour l'aider. Si Olivier Besancenot avait été dans la salle, rien que sa présence aurait freiné l'impolitesse et mis fin au mépris. Sinon, il se serait levé et aurait dit leur fait à tous ces petits marquis de la superficialité et du badinage médiatiques. Il n'aurait fait qu'une bouchée de ces ricaneurs professionnels. Philippe Poutou aurait été soutenu. Il n'aurait pas été plus brillant mais il aurait été respecté. On ne l'aurait pas contraint à rire de lui-même parce qu'il est dur de résister aux seigneurs creux des médias.
Olivier, tu as manqué ce soir-là.
Il n'y a pas l'ombre d'une démagogie dans ce billet. Le NPA, comme Lutte Ouvrière - Poutou en venait -, constitueraient une catastrophe politique et sociale, une impasse démocratique. Mais c'est un homme qu'on a réduit, ridiculisé et offensé. Parce qu'il ne savait pas répondre. Parce qu'il était seul. Ouvrier. Ce n'était que Philippe Poutou, pas BHL qui a été, lui, magnifié. Le culte des privilégiés, l'humiliation des modestes : quel beau service public !
Je ne me moquerai jamais de votre nom, Philippe Poutou.
Les avis semblent partagés.
Tel un taureau, il était programmé qu'en entrant dans l'arène, Philippe Poutou n'avait aucune chance.
Ce billet a le mérite de recadrer les choses, et il faut savoir résister contre l'inacceptable.
Quelles que soient les idées politiques de Monsieur Bilger, ces comportements touchent à la morale.
La résistance est saine, mais le premier qui dit la vérité...
Après avoir rendu la justice, Monsieur Bilger essaie de faire triompher la justesse.
Honneur à lui.
Rédigé par : Stéphane | 24 novembre 2011 à 11:37
Que d'ambiguïtés dans ce billet ! Je lâche sur le fond, mais je soutiens sur la forme...
En gros, je ne veux pas voir un simple "ouvrier" se faire démolir à la TV, parce que moi-même j'ai voulu qu'un ouvrier soit candidat NPA à la future présidentielle... mais comme il est nul, je le descends en douceur...
Lamentable.
Rédigé par : JF le démocrate | 23 novembre 2011 à 02:43
Rédigé par : Mary Preud'homme | 16 novembre 2011 à 19:48
Eh bien Mary, voilà qui est envoyé.
Je m'apprêtais à écrire en ce même sens, et crac, me voilà la patte à même la terre nue...
Voleuse !
AO
Rédigé par : oursivi@Mary | 17 novembre 2011 à 19:26
OK c'est bien de s'indigner sur un blog mais maintenant on fait quoi ?
3 poutous et puis s'en vont...
Rédigé par : gaspard | 17 novembre 2011 à 17:37
Cher Monsieur Bilger,
Ce qu'il y a de captivant dans votre style, c'est qu'après vous avoir lu on se sent dispensé d'aller voir par soi-même cette émission de crocs de boucher. Il découle de votre écriture et de la limpidité de votre argumentaire une impression de véracité qui entraîne la conviction.
Ce pourrait être dangereux si ce n'était pas au service d'une pensée généreuse. Puisse l'Institut de la parole contribuer au rayonnement de cette attitude mentale, même si la contagion ne me paraît pas évidente…
Rédigé par : Yves Abram | 17 novembre 2011 à 10:53
@phthoreux
Vous voulez dire que Monsieur Poutou serait capable de vendre à notre hôte la corde pour le pendre ?... Et même de lui faire un prix avec le sourire ?
Rédigé par : sbriglia@phthoreux | 17 novembre 2011 à 06:16
Bigre, j'ignorais qu'un avocat général puisse être aussi sentimental !
A ce niveau, ça touche même à l'angélisme me semble-t-il. Car il y a de plus grand drames que le petit moment de mal-être que vécut M. Poutou chez Ruquier ce soir-là, contraint de "faire front" à des plaisanteries de garçon de bain ! Il faut bien qu'il fasse ses armes que diable. L'arène politique n'est pas une sinécure.
Quant au "sourire gentil", est-il autre chose qu'une comédie matoise pour conquérir un public naïf ? M. Poutou joue admirablement le rôle c'est vrai, et peut-être même avec un brin de sincérité.
Mais derrière, il y a quand même toute l'idéologie "communiste révolutionnaire", l'intolérance qui pointe au détour de chaque phrase....
Je suis toujours épaté par la délicieuse complaisance et la lénifiante amabilité qu'on se croit obligé de manifester vis-à-vis de tout ce qui touche à l'idéologie de gauche, même extrême...
Rédigé par : phthoreux | 16 novembre 2011 à 22:16
Cela commence à bien faire toutes ces indignations recuites, ces lamentations éplorées suite à un bizutage de cour de récréation. Il me semble qu’il y a de la part de nos indignés (ou indignées) d’un jour une forme de condescendance malsaine, voire de mépris, à l’égard de Philippe Poutou (et de ce qu’il représente) bien pire que les moqueries bébêtes mais pas bien méchantes qu’ils s'emploient à dénoncer. Comme si un homme qui a l’ambition de prétendre à la candidature suprême n’était pas capable de supporter stoïquement pour la (noble) cause qu'il se propose de représenter ou défendre d'être un peu brocardé.
Souteneurs de tous poils, rengainez donc vos épées de pacotille. Vos indignations factices et de circonstance (dont les Poutou et consorts n’ont que faire) ne démontrent en fait que les propres failles dont vous souffrez vous-mêmes et qu’à défaut de reconnaître vous projetez sur autrui.
Comme si le peuple et ses porte-paroles (désignés) vous étaient si étrangers que vous persistiez à penser qu'hormis votre secours et votre condescendante protection ils ne sauraient se défendre et ne subsisteraient pas.
Ridiculous !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 16 novembre 2011 à 19:48
Vous écrivez :
"Un instant durable, tout de même, de grâce intellectuelle quand Michel Onfray, avec une éblouissante clarté, a répliqué aux interminables interrogations imprégnées de philosophie de Natacha Polony et aux banalités pénétrées d'Audrey Pulvar."
Oui, Onfray est excellent, même si je l'ai souvent trouvé limité lorsqu'il s'est mêlé de théologie.
Je trouve que le duo Audrey - Natacha fait bien son boulot. Natacha paraît plus cultivée qu'Audrey mais Audrey est plus pratique et plus percutante tant elle va plus facilement chercher l'invité(e).
J'aime la complicité existant entre ces deux filles, qui, outre leur intelligence, sont belles. Natacha a un visage long, donc elle est légèrement plus belle qu'Audrey. Mais Audrey paraît plus soignée.
Je me régale chaque samedi soir à contempler ces deux beautés dont la présence parmi nous est rafraîchissante, à un moment où la France est plongée dans la morosité à cause de l'incompétence du Gouvernement actuel.
Je ne vois pas l'intérêt de la candidature de Poutou, sachant que le brillant et cultivé Mélenchon peut légitimement être considéré comme le représentant de la gauche de la gauche.
Rédigé par : LABOCA | 16 novembre 2011 à 19:38
Je partage tout à fait votre analyse et j'ai été indignée par l'attitude de Ruquier, des chroniqueuses et de certains des invités qui n'ont pas hésité à humilier cet homme sans défense. Je ne regarderai plus jamais cette émission.
Rédigé par : indignée | 16 novembre 2011 à 17:55
Merci pour votre billet consacré à l'humiliation (programmée ?) de M. Philippe Poutou à l'émission de Laurent Ruquier sur France 2.
Même si je ne partage pas votre rejet des idées de la gauche radicale, je vous remercie d'avoir mis en lumière l'arrogance et la hargne des gens de la caste des médias et du pouvoir face à un personnage humble, sans prétention mais pas préparé à entrer dans la fosse aux lions.
Rédigé par : Louis Lotour | 15 novembre 2011 à 19:07
Caligula... au petit pied !
Il y a même une similitude avec le "Caligula au Pentagone" !
http://www.editions-xenia.com/livres/rumsfeld/
Extrait :
"Trafics d’influence, complots, contrats de complaisance, investissements absurdes dans des gadgets high-tech, menaces imaginaires forgées à grands frais au profit de l’industrie de l’armement, insensibilité foncière aux souffrances humaines et au bien commun... Cette trajectoire d’un neocon modèle, construite sur les jeux vidéo du Pentagone et les intrigues de cour, nous fait pénétrer dans des cercles de pouvoir toujours plus fermés et plus éloignés de la réalité."
Il y aurait tant à dire...
Vous avez raison, il y a bien du Caligula là !
Et puis, si c'est vrai, il y aura bientôt cela :
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27073
Rédigé par : Berthesansgrandpied | 15 novembre 2011 à 11:36
Affaire de goût : je n'ai jamais trouvé drôle Laurent Ruquier.
C'est qu'il a une sorte de rire qui attriste, comme disait Saint-Simon.
A la radio, il ahane à essayer de faire la nique aux "Grosses Têtes" de Philippe Bouvard, tellement plus créatif, libre, cultivé et spirituel que lui.
Ses "chroniqueurs" poussifs et "engagés", flottant entre la nécessité de faire rire à tout prix et d'être "sérieux" sur les "sujets de société", parviennent à alourdir le rire et à disqualifier leurs prises de position tout ensemble.
C'est la même chose à la télévision.
Je n'ai pas vu l'émission dont vous nous parlez aujourd'hui, Philippe.
Mais ce que vous en dites me donne la nausée.
Comme Fogiel, comme Ardisson, Ruquier force un médiocre talent et vit aux dépens de ceux qui en ont vraiment et de ses "invités" qui n'ont pas la chance de pouvoir mordre et faire mal.
Pouah ! Les vilaines gens !
Rédigé par : Frank THOMAS | 15 novembre 2011 à 07:58
Pour Besancenot , Michel Polac lui demande s'il a lu Stendhal dans sa jeunesse.
Ce n'est pas mieux que pour Poutou. Quoique pour Besancenot ce serait étonnant qu'il réponde non, il dira oui mais plus tard.
Poutou, Besancenot ont en commun une solidarité ouvrière qui ne semble pas être comprise par ces intellectuels. À une remarque sur les élèves des grandes écoles qui débutent en usine on a répondu dans ce blog il n'y a plus d'usines en France. Cela prouve le cloisonnement de la société et la méconnaissance de ce qui fait que le matin on trouve de tout au supermarché. Tous ces gens qui travaillent la nuit pour le bien-être général. Il y a des cadres avec eux qui encadrent, réfléchissent aux organisations à mettre en place, etc.
Avec les gens qui réussissent, certaines erreurs sont dues à l'éducation qu'ils n'ont pas reçue. Il y a des choses qui ne se font pas, ne se disent pas quand on a une position sociale élevée. On a des devoirs de par sa fonction, etc. En général il savent apprendre, mais il y a des ratés.
Rédigé par : Perplexe-gb | 15 novembre 2011 à 07:53
Personnellement cette mise en pièces m'a fait penser à la façon dont sont jugés, et traités, les "français de base" que nous sommes: pas de considération, ni de la part des politiques, ni de celle des "esprits éclairés" dans leur grande majorité.
Rédigé par : sophie.mnop | 15 novembre 2011 à 05:33
@Achille,
L'article du Figaro est plus que raccourci à côté de l'article du Monde : "Philippe Bilger, testament judiciaire".
http://libertes.blog.lemonde.fr/2011/11/12/philippe-bilger-testament-judiciaire/
Rédigé par : Dubrun@Achille | 15 novembre 2011 à 00:04
En tout cas j'ai retrouvé un extrait du passage de Besancenot à la même émission, en face de Zemmour et Polac, avec Edouard Baer en co-invité.
http://www.dailymotion.com/video/x6964h_zemmour-face-a-olivier-besancenot_news
On voit la différence de niveau, tant du côté de l'invité politique que des chroniqueurs.
Rédigé par : Alex paulista | 14 novembre 2011 à 20:22
Bien que j'aie partagé votre malaise, je ne suis pas d'accord avec votre présentation du "brave (...) homme égaré dans cet univers".
Poutou savait où il mettait les pieds. Cette émission est une arène dans laquelle on ne pénètre que si l'on est bien préparé. Censé être combattif, il a manqué à ses devoirs élémentaires de candidat, bafouillant des sortes de réponses incompréhensibles à des questions pourtant simples : "comment paierez-vous les fonctionnaires si vous répudiez la dette publique ?" - "Et bien heu... bah... heu...".
De plus, il n'aurait pas été sauvé par Besancenot. Ce dernier s'est arrêté à cause de ses toutes dernières prestations TV, lamentables elles aussi. La dernière fois que j'ai vu OB débattre (chez Taddéï), il cherchait du regard l'économiste Thomas Piketty pour lui venir en aide chaque fois qu'il bottait en touche. Seul, il était mort.
Si j'étais au NPA, j'aurais deux mots à dire à mon candidat.
Rédigé par : jimbo | 14 novembre 2011 à 20:02
@Dubrun
Merci pour l'info !
Rédigé par : Achille | 14 novembre 2011 à 19:20
Arghhh, oui et non.
Le spectacle récurrent auquel tentez de jeter un durable sort, celui des pros de la parlote télévisuelle se rengorgeant de suffisance face à qui ne l'est pas et semble les légitimer d'autant, n'est, hélas, en rien nouveau et n'atteint en rien son épiphanie lors de cette nouvelle mouture du sympathique barnum de Ruquier.
Poutou fut sincère et quelque peu écorché en cette mise à jour de ses limites, là où n'est besoin de nul exercice spectaculaire pour les expliciter, certes, certes.
Mais, franchement, PB, ne vous aveugleriez-vous point de votre agacement constant envers celui que qualifiez de Mr Déloyal du lieu ?
Je n'ai rien vu de bien méchant là-dedans, pas davantage et même moins à m'en bien souvenir, que lors des premiers traitements réservés à Besancenot en 2001-2002, pendant ses premières sorties télévisuelles de pré-campagne...
En cette même mouture du PIETDASCRA (PhilippeIlEstTempsDAllerSeCoucherRuquierArrive) vous prêtez belle sobriété au cinéaste, jouant du contraste qu'il opérait face au toujours hilare Ruquier (un peu agaçant en cela, certes, bien que souvent brillant en ses trouvailles verbales), sans dire que cet état de contraction faciale lui semble permanent, et peu issu d'une haute conscience du respect nécessaire de la dignité due à qui ne fait pas partie des habitués du cru et de la posture télévisuelle, comme à tout un chacun qui ne nuit pas à ses contemporains.
Sy était gentillet et sans intérêt ; je parie qu'il ne lira jamais le livre d'Onfray, ce en quoi il ne sera pas seul, quoique qu'il faille estimer ce Normand auquel ne manque qu'un peu d'auto-dérision et d'humour, le reste lui ayant été bien servi.
Polony et Pulvar étaient, comme souvent, telles qu'en les portraits subtilement discernant qu'en faites.
Drôle et même tordant d'entendre le chanteur à belle voix (qui en brame des nullités intersidérales, ce dont il semble n'avoir lui-même nulle conscience, promouvant des Goldman et des Julien Clerc au titre de "chanteurs majeurs" une fois placés face à pareille inexistence) nous dire son dédain de l'État et des impôts qui autorisent son existence, quand la semaine suivante un animateur à son niveau de vacuité, le laisse accaparer une chaîne de service public financée par ceux-là, pour y faire résonner de quoi faire éclater de rire qui possède des oreilles, de quoi regretter mêmes les plus médiocres sorties GuyLuxiennes auxquelles celle de ce WE ne saurait même se comparer sans se ridiculiser, quel culot...
Venir - probablement pas sans cachet - faire sa pub au sein d'une matrice qu'il conchie (le service public), voilà à mes yeux et hélas à mes oreilles, bien davantage de quoi m'indigner (terme tombé en disgrâce, en Italie ils disent en "dix garces") que le baptême du feu de ce sympathique Mr Poutou.
Quant à BHL en sa dernière sortie, ai trouvé que la pugnacité de ses questionneurs l'obligeait à puiser dans ses vastes talents oratoires, et en rien ne laissait la brosse accrochée au dos de ses "Weston".
Sur le fond du problème libyen, il a eu raison de raisonner tel que le fît. L'histoire le démontrera au moins à moyen terme.
De plus, je ne crois pas me souvenir qu'il ait appelé à soutenir la seconde guerre du Golfe, contrairement à A. Finkielkraut, P. Bruckner (auteur d'un bon bouquin sur l'écologisme comme nouveau millénarisme), A. Glucksman A. Adler B. Kouchner, O. Rolin et quelques égarés (PB, non ?), faisant bien la distinction entre un peuple qui se soulève de lui-même contre "son" dictateur avéré et trop armé pour lui, et un qui aspire davantage à ce qu'on le laisse souffler après qu'une première guerre l'a saigné douze ans plus tôt ; et ce, tout affreux que soit aussi son "guide"...
Bref, si avez raison de vous agacer du microcosme lucarnique et le faites avec vos talents de plume usuels, je ne partage pas complètement l'angle de visée.
AO
Rédigé par : oursivi | 14 novembre 2011 à 18:22
Comme toujours, billet absolument splendide de courage.
Le gay de service n'invitera jamais ni Olivier Besancenot ni Jean-Luc Mélenchon en même temps qu'un Philippe Poutou car il n'aurait jamais pu être ignoble comme il l'a été.
Rédigé par : pierre-alain g | 14 novembre 2011 à 16:07
"Je ne saisis pas très bien ce que vient faire le Caligula de Camus dans le débat, vu que Philippe Bilger n’en fait pas mention dans le présent billet. J’ai dû rater un épisode, mais c’est pas grave.
Rédigé par : Achille | 14 novembre 2011 à 09:56 "
Voir ici :
http://plus.lefigaro.fr/article/sarkozy-caligula-au-petit-pied-bilger-20111112-597234/commentaires?page=5
Rédigé par : Dubrun | 14 novembre 2011 à 15:39
Ce n'est pas à vous, Monsieur Bilger, de décerner des diagnostics sur l'état de la gauche de gauche. Contentez-vous de faire ce que vous faites le mieux, commenter au plus près les personnalités du pouvoir, de préférence en déjeunant avec elles, comme vous le relatiez sur une radio périphérique après avoir dîné avec Rachida Dati.
J'ajoute que depuis vos diatribes sur AgoraVox - quand vous mettiez en place le buzz pour faire de vous une personnalité connue - vous n'avez pas varié dans votre attachement à la droite dure et ses thèses.
Rédigé par : Alain | 14 novembre 2011 à 15:10
« Ce n'était que Philippe Poutou, pas BHL qui a été, lui, magnifié. Le culte des privilégiés, l'humiliation des modestes : quel beau service public. »
Pour avoir écouté BHL dans l’émission d’ONPC de samedi dernier, je dois avouer que son discours m’a surpris.
Son interprétation de la charia, qui d’après lui, n’est pas du tout une forme de main mise de l’islam sur un peuple... enfin pas toujours.
Sa conviction d’une compatibilité entre la démocratie (version chrétienne) et un islam modéré, surtout venant de la part de quelqu’un qui revendique sa judaïté m’a vraiment interloquée. On aurait cru entendre Tariq Ramadan.
Il est vrai que dans le monde des intellectuels, les idées qui au départ peuvent sembler antinomiques arrivent par une étrange alchimie à se rejoindre.
A noter au crédit de BHL que celui-ci est allé « sur le terrain », ce qui est rarement le cas de nos intellectuels de salons...
Rédigé par : Achille | 14 novembre 2011 à 13:56
Prenons les choses en main, cachons
Monsieur Poutou tout comme les sdf et les
personnes au-dessous du seuil de décence,
fermons les usines et/ou ateliers qui participeraient à une quelconque forme de
croissance et laissons s'exprimer enfin
la douce charité républicaine.
Charité républicaine ? je ne suis pas sûre
que cela existe mais on peut toujours
lancer le pavé... mdr ! jaune.
Rédigé par : calamity jane | 14 novembre 2011 à 13:44
Bonjour,
On ne va quand même pas faire comme si on découvrait la Lune aujourd'hui ! Je ne pense pas que le talent soit nécessaire pour réussir une carrière à la télévision, il suffit de quelques coucheries ou de quelques copinages, le bonus étant d'être d'une minorité visible. Monsieur Ruquier n'a aucun sens du comique, sinon il aurait fait de la politique. Un moment de honte est vite passé, même nos politiciens le savent. Nous n'avons pas encore fini de suffoquer...
Rédigé par : Gérard LALLEMANT | 14 novembre 2011 à 13:07
A l'occasion de la nomination de Jean Sarkozy à l'Epad, j'avais commenté ici les choses ainsi. Je suis navré que cela demeure juste.
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Caligula se moquait des sénateurs en assurant qu'il pouvait leur faire élire son cheval Incitatus au poste de consul.
A Neuilly, un manche à balai aux couleurs de l'UMP serait élu au premier tour, la légitimité populaire (on ne rit pas) a bon dos pour vendre n'importe quoi.
Je regardais la figure accablée de la malheureuse Rama Yade lors des questions au gouvernement. On devinait à quelle torture elle était soumise tandis que le jeune Benoît Apparu se lançait dans une défense à pisser de rire. C'est pas une couleuvre qu'il faut avaler, c'est un python royal ! Mais certains semblent s'en pourlécher, une forme de jouissance à s'humilier pour le maître, pour démontrer à celui-ci que, dans les pires moments, l'on est capable du pire pour décrocher le sourire du prince. Chacun de ses gentilshommes porte-coton s'empresse pour être le premier à torcher le royal fondement. "Génie politique" a-t-on entendu, oui, c'est cela, Auguste, Imperator, Lumière du Danube, le catalogue des médailles en toc est bien fourni depuis des siècles d'avilissement des courtisans.
Pères conscrits, vous êtes juste ridicules.
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Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 14 novembre 2011 à 13:04
Mince, mon message n'est pas passé, snif.
Bon.
Je me félicitais du départ d'Ardisson ; mais Ruquier n'a fait que me décevoir. La première séquence de l'émission est insupportable ; bravo à ceux qui parviennent à la suivre. Par contre j'apprécie beaucoup le changement des chroniqueurs, qui n'ont pas participé au lynchage de Poutou selon moi.
ps: on peut s'arrêter là avec l'épisode Caligula ?
Rédigé par : Nordine | 14 novembre 2011 à 12:09
M Bilger 13/11 10:10
"Nicolas Sarkozy n'a jamais nommé un cheval à un poste important."
Mais des ânes, oui. Et peut-être surtout des ânesses régaliennes.
Je sais : tentant, facile...
Mais pas faux.
Rédigé par : Clafoutis | 14 novembre 2011 à 11:34
Encore merci Monsieur Bilger pour vos commentaires concernant le représentant du NPA.
Rédigé par : yogi.Yogananda | 14 novembre 2011 à 11:11
Ma chère Véronique,
L'inconditionnalité n'étant pas une vertu, j'ai cru devoir exprimer à notre hôte mon sentiment.
"Le courage intellectuel dont le blog de PB est l'illustration en grand depuis des années" n'est pas, à mes yeux, une circonstance atténuante, l'exercice plein et entier de sa liberté de parole ne se divisant pas sur les plateaux de la balance.
Je relève d'ailleurs que le sentiment... contrasté que l'outrage a soulevé en moi est quelque peu partagé par certains commentateurs.
Enfin le reproche (et quoique je n'aperçoive pas bien le rapport...) que vous me faites de n'être pas intervenu tout au long de l'affaire DSK où "vous espériez me voir dire ma distance... quand ce qui construit l'Etat de droit était sans cesse bafoué (sic) dans les commentaires" est pour le moins étonnant quand on mesure avec quelle compétence et quelle autorité vous avez été, à cet égard, la vigie judiciaire nous guidant dans ces méandres.
Le modeste cordonnier civiliste n'avait donc rien à rajouter à la pertinence de vos mises en garde et à l'excellence de vos lumières sur la procédure pénale, dont il vous a été précisé qu'il n'était pas, comme vous, un spécialiste averti... et s'est donc abstenu.
Rédigé par : sbriglia@Véronique | 14 novembre 2011 à 10:25
@hameau dans les nuages
« Le NPA n'est pas ma tasse de thé et d'une façon générale je n'aime pas les curées. »
Au NPA, eux, ce seraient plutôt les curés qu’ils n’aiment pas...
Rédigé par : Achille | 14 novembre 2011 à 10:15
Je ne saisis pas très bien ce que vient faire le Caligula de Camus dans le débat, vu que Philippe Bilger n’en fait pas mention dans le présent billet. J’ai dû rater un épisode, mais c’est pas grave.
Rédigé par : Achille | 14 novembre 2011 à 09:56
J'ai idée, Philippe, que vous auriez voulu être un artiste. Un écrivain, sans doute ; peut-être, plus encore, un acteur de théâtre. A la confluence du beau et du vrai, c'est la justice qui s'est présentée, dans ces mini théâtres à l'italienne que sont parfois les cours d'assises entre tragédie et commedia dell'arte. Evidemment, le refus de tout embrigadement, sorte de liberté de l'artiste, n'est guère prisé de l'institution, quelle qu'elle soit.
C'est à cela que m'a fait songer, quelques jours après votre "libération", ce Caligula théâtral. Le souffle de la marmite, le goût libre de la force du verbe au plaisir pour une fois plus grand que le malheur du mot. Même aux petits sabots, du Cyrano dans l'âme.
C'était la psycho à deux balles du matin, pas pire que de nous chier une pendule.
Rédigé par : MS | 14 novembre 2011 à 09:54
@ sbriglia
Laissez-moi vous dire combien je partage votre déception.
La mienne s'est développée depuis quelques mois ; cependant j'ai trop apprécié ce blog et surtout son auteur pour lui reprocher ses propres insatisfactions.
Vous avez trouvé les mots qui me manquaient.
Rédigé par : mike | 14 novembre 2011 à 09:35
"à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire"
Monsieur Ruquier n'est qu'une poule qui glousse sur des oeufs en plâtre éculés posés là pour l'inciter à pondre de "nouveaux" jeux de mots. Il devrait sortir de sa cage dorée éclairée à la lumière artificielle. Je crois savoir d'ailleurs que Bruxelles impose de nouvelles normes d'élevage afin que ce genre de volatiles ne soient pas les uns sur les autres.
Le NPA n'est pas ma tasse de thé et d'une façon générale je n'aime pas les curées.
Qu'il fasse attention quand même que les bataillons de sans bac ne viennent pas lui voler dans les plumes : ce sont les plus nombreux.
Sinon l'inconstance était l'un des traits dominant de Caligula, brûlant ce qui il avait adoré, si bien que je trouve la comparaison assez juste même si comme toutes les caricatures le trait est un peu forcé. L'aventure libyenne en est un parfait exemple dont on n'a pas encore mesuré les conséquences.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 14 novembre 2011 à 09:22
Avec votre "Caligula au petit pied" vous vous êtes tiré une balle dans votre sandalette (à talonnette ?) et la blessure laissera sans doute une douloureuse cicatrice.
Il fallait pas, il fallait se retenir, parole d'Albert. Vous avez en quelque sorte fait le Ruquier. Nul n'est parfait.
Rédigé par : bernard | 14 novembre 2011 à 09:19
A propos de « « Y’a votre nom qui vous sauve » (rires), s’exclame Laurent Ruquier au début de l’interview. « Poutou, ça s’oublie pas ! » (rires). Et l’invité de reconnaître que sa récente médiatisation a été accompagnée de nombreuses blagues au sujet de son patronyme, signées entre autres de Laurent Ruquier himself et de Omar Sy, présent sur le plateau. Ce dernier nous réchauffe la mémoire en nous rappelant le sketch du « Service après-vente » : « C’était un nouveau candidat, c’était au début, donc on lui souhaite bonne chance et on lui fait plein de petits poutous » (rires et applaudissements). que je viens de lire sur le document vers lequel renvoie le lien d'Ewa:
On peut commencer par faire observer qu'après Gilbert Bécaud ( patronyme dont étymologie ne semble pas se trouver dans ce 'Bec' avec lequel on donne de petits 'mimi's, mais dans 'Bacwald' (de bagan = combattre + waldan = gouverner), que l'on retrouve dans les patronymes bourguignons tels Bacaud, Bacault etc. » qui serait porté en Europe par 8037 individus, on peut bien avoir Philippe Poutou, d'un patronyme « originaire du et porté dans le Béarn et le Limousin, qui désigne celui qui est originaire d'un lieu-dit Poutou(s), toponyme très répandu dans le Sud-Ouest et qui semble devoir être une déformation de ponton (= petit pont) » et qui serait porté en Europe par 3430 individus.
S'agissant de La Poste, mon courrier en provenance d'une administration bleu/blanc/rouge comportant une copie de document attendue près de six mois, m'ayant récemment été distribué ouvert et manifestement incomplet (donc il faut réitérer les démarches, 1) auprès de l'administration concernée, 2° et réitérer aussi les réclamations à ce sujet laissées sans réponse par l'administration des Postes), ce en violation du secret des correspondances, j'avoue une nette préférence pour le personnel consciencieux, surnuméraire ou vacataire, même sans diplôme dès lors qu'il est respectueux de ses obligations et du public.
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 novembre 2011 à 09:19
« ...tout conspirait à donner à Laurent Ruquier un lamentable terrain de jeu où tout enivré, encore plus que d'habitude, de profusion verbale et de sourire narcissique, il a "cassé" du Poutou en faisant semblant de l'estimer et de l'apprécier. »
Je voudrais ici, bien modestement, prendre la défense de Laurent Ruquier dont on peut constater sur ce blog qu’il n’est pas, peu s’en faut, en odeur de sainteté.
Je reconnais bien volontiers qu’il a eu la main un peu lourde en présentant l'arbre généalogique de la famille Le Pen sous forme de croix gammée. Ceci d’autant que Marine Le Pen fait de louables efforts pour se démarquer de certaines idées de son père (mais pas toutes quand même). Au point d’ailleurs de refuser l’appellation d’extrême droite pour son parti. Il est vrai qu’à voir l’empathie qu’elle rencontre dans le milieu « ouvrier », on arrive même à se demander si désormais le FN ne gravite pas entre le NPA et le Front de Gauche.
Mais revenons-en à l’attitude de Laurent Ruquier envers Philippe Poutou, le représentant des « damnés de la terre ». Je pense qu’en invitant le candidat à la présidentielle du NPA, le facétieux animateur s’attendait à un personnage du même « calibre » que son prédécesseur Olivier Besancenot. Ce dernier, en effet, était rompu à ce genre d’exercice qui consiste à répondre aux questions perfides et avait un sens de la répartie lui permettant de renvoyer dans ses cordes l’imprudent qui aurait essayé de faire le malin avec lui.
En fait Laurent Ruquier, dans son émission, n’a fait que se comporter comme il le fait avec n’importe quel invité, ni plus, ni moins, utilisant son humour caustique et pas toujours très fin, il est vrai.
Comment le lui reprocher ? L’important pour lui est avant tout que le public s’amuse généralement au détriment de ses invités. Mais en venant à son émission, ceux-ci le savent bien... sauf peut-être Philippe Poutou.
Rédigé par : Achille | 14 novembre 2011 à 07:55
@ sbriglia
Comme c'est facile, sbriglia, d'accabler avec votre déception en étendard à l'encontre de Philippe, l'homme, "sa profonde humanité", "sa lucidité", sans que vous ne posiez dans le second plateau de votre balance le courage intellectuel dont ce blog est l'illustration en grand depuis des années !
Vous savez parfaitement que le Caligula meurtrier et fou d'Albert Camus n'est pas le propos de Philippe, mais bien l'évocation d’une figure bouffonne d'un pouvoir non maîtrisé qui vaut au Prince les révérences et les inconditionnalités de toute une garde de serviteurs incapables d'opposer la plus petite distance et le plus petit courage.
L'observation de cette bouffonnerie est une banalité pour qui s'intéresse au Pouvoir quel qu'il soit.
Les illustrations abondent, particulièrement dans le domaine du haut judiciaire où par exemple, vous comme moi avez pu lire l'avis de classement du Parquet concernant les sondages de l'Elysée, où par exemple, ailleurs, un procureur de... la République informe en catimini une partie de l'évolution d'une procédure sans que jamais il ne soit exigé à ce représentant du Ministère public la moindre explication. Il a fallu l'intervention exceptionnelle de M. Nadal pour que les choses soient remises dans un droit fil judiciaire.
Dans la magistrature, Philippe Bilger, seul, a eu le courage intellectuel de commenter publiquement et régulièrement ici ces anomalies qui dégradent l'Etat de droit.
Et puis, sbriglia, vous qui exprimez aujourd'hui votre déception outragée, si vous saviez comme ces derniers temps, j'ai espéré vous voir dire ici votre distance de juriste et d'avocat humain et lucide quand par exemple, concernant l'affaire DSK, ce qui construit l'Etat de droit était sans cesse bafoué dans les commentaires.
Ne serait-ce que par le biais du rappel qu'un avis du Parquet n'est qu'un avis, et qu'il ne constitue en aucun cas un jugement, ne serait-ce que par le biais du rappel qu'une charge médiatique, quelle que soit par ailleurs votre propre appréciation des développements médiatiques furieux et chaotiques de ces affaires, n'est en aucun cas un acte d'accusation et un tribunal pour de vrai.
Votre réaction à la comparaison imagée de Philippe est tout autant excessive que l'excès que vous lui reprochez, et que Philippe a corrigé et équilibré dès hier dans son blog.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 14 novembre 2011 à 07:08
"Un narcissisme dominateur et impérieux"
Ce n'est pas bien d'être narcissique ? Quand on est élu président de la République faut-il changer de personnalité, abandonner ses traits de caractère, même les plus noirs ?
Je connais un tas de gens narcissiques á qui vous ne demanderez jamais de changer.
Alors pourquoi lui ?
Je ne suis pas d’accord, Philippe.
"Un mépris des instances et des corps intermédiaires"
Ces corps intermédiaires qui tremblent face au chômage ? Je ne lis nulle part qu'un corps intermédiaire a été supprimé ou ne puisse pas faire son boulot sereinement.
Je ne suis pas d'accord, Philippe.
"Une détestation des structures chargées de mettre des bâtons dans les roues..."
Possible qu'il en déteste quelques-unes.
Au vu de leur manque de talent, je ne lui jetterai pas la pierre.
Tant qu'il ne les empêche pas de faire leur devoir de mettre des bâtons dans les roues !
Vous êtes injuste Philippe (cette fois-ci sans jeu de mot).
Vous savez pertinemment qu'il a créé quelques contrôles et droits nouveaux (la QPC par exemple).
Il a offert á l'opposition des postes clés, ce que jamais un autre á sa place n'a fait.
Je ne suis pas d'accord, Philippe.
J'ai le sentiment que vous exploitez un filon porteur, l'anti sarkozyme, ou une vengeance á une insulte d'ordre familial.
Là, je ne peux que vous comprendre, si tel est le cas.
Vous vous attaquez á l'emballage. De politique, vous ne nous parlez jamais.
Cela réduit, á mes yeux, la portée de votre critique á l'encontre de l'homme élu.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 14 novembre 2011 à 00:05
Le Caligula au petit pied du PAF, c'est bien Laurent Ruquier, lui qui a installé un bourriquet au poste de chroniqueur...
Rédigé par : Alex paulista | 13 novembre 2011 à 23:48
Je regarde cette émission jusqu’à ce que "l'invité politique" en ait fini avec le tir croisé des questions et puis dodo. Les promotions des uns et des autres ne m'intéressent vraiment pas.
Misérable prestation que celle M. "Ruquier-pouffeur" face á M. Poutou.
Comme confirmation de l'arrogance de ce petit monde, on ne fait pas mieux.
M. Poutou, il est vrai, en la jouant "Je suis désolé, c'est tombé sur moi" leur a donné des munitions dont les trois "journalistes" se sont allègrement servis.
Olivier nous avait promis le grand soir…
Dès le résultat du second tour de la présidentielle, il essayait de mettre le feu, place de la République.
Résultat zéro. Zéro promesse tenue et en plus il envoie ses petits camarades dilettantes au casse-pipe.Ce n'est pas sympa.
J'aime bien le brillant esprit qui l'habite, je n'aime pas l'homme sectaire, prisonnier de son idéologie.
Pour M. Poutou, tout n'est pas perdu.
Il paraîtrait que Ségolène s'occupe de lui donner des leçons de com'.
A la fin de la première leçon "on" l'aurait entendu dire :
"Alors Poutou ch´a rentre ?"
Je n'ai pas vérifié mes sources...
Finalement, c’est facile de faire du Ruquier.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 13 novembre 2011 à 23:15
"J'estime tout de même que sur le terrain judiciaire et dans sa conception de la pratique présidentielle un narcissisme dominateur et impérieux, une subjectivité totalitaire, un mépris des instances et des corps intermédiaires, une détestation des structures chargés de mettre des bâtons dans les roues d'une République tentée d'errer permettent au figuré d'oser cette comparaison"
Auriez-vous, cher Philippe, osé affubler le général de Gaulle, dont, mutatis mutandis, vous décrivez en creux le portrait, de ce qualificatif insultant qui, sous la plume du fin lettré que vous êtes, du magistrat soucieux du mot et de la phrase, du blogueur aux expressions choisies que nous apprécions, se révèle consternant, même si votre "explication de de texte" quelque peu laborieuse (le lecteur est-il un sot ?) et dont Savonarole a fait litière de façon acerbe, s'assimile à du rétropédalage en rase campagne ?...
Vous et moi avons lu et relu la pièce de Camus : Caligula est fou, d'une folie meurtrière ; le "petit pied" rajoute à l'insulte et l'amplifie, plus que de l'atténuer. Sous prétexte de l'opprobre qui s'attache aux "petits pois", saillie insultante et déplacée, fallait-il pour autant en rajouter dans l'invective, injuste, excessive et, comme telle, insignifiante ?
Pour la première fois vous m'avez déçu, au point que je n'ai pas reconnu l'homme et sa profonde humanité. Pas vous, pas ça, pas maintenant... plus maintenant, pour tout dire : jamais...
Et, bien sûr, l'article de se gargariser de l'épithète, au point d'en faire le chapeau malséant !
Nicolas Sarkozy, dont vous avez été le plus chaud des thuriféraires, ne mérite pas, malgré ses criantes insuffisances dans la représentation de la fonction présidentielle, d'être comparé à ce fou criminel, schizophrénique empereur annonciateur de Néron.
Non, vraiment, ce dérapage n'est pas digne de l'homme qui sait plus que tout autre le poids des mots dont il a eu à souffrir par ailleurs.
Mais j'ai comme le pressentiment que votre lucidité vous conduira, très vite, à regretter le déplorable anathème... le mal sera fait, cependant, pour ceux qui vous suivent depuis longtemps sur ce blog.
Rédigé par : sbriglia | 13 novembre 2011 à 22:04
Je vous félicite pour votre billet. J'ai regardé cette émission et j'étais honteux, non pour M. Poutou, mais pour ce microcosme médiatique qui se prend pour le nombril du monde.
Cette caste méprisante et arrogante ferait bien de se regarder dans un miroir. Le reflet qu'elle verrait d'elle-même la ferait sans doute réfléchir.
Audrey Pulvar est une championne en l'espèce. Femme d'un politicien en vue, elle a l'outrecuidance de critiquer avec mépris les hommes politiques (et M. Poutou en est un) qui ne partagent pas les vues du microcosme. Madame Pulvar, à l'instar de certaines de ses consoeurs, ferait bien de s'effacer tant que son cher époux est sur le devant de la scène.
Les médias sont en train de se suicider. D'autres commencent à prendre leur place, notamment les réseaux sociaux, ce qui n'est pas beaucoup mieux, malheureusement.
Et puisque nous en sommes aux comparaisons avec Rome, cette caste est bien à l'image de la chute de l'Empire. Elle disparaîtra avec lui et sera très vite oubliée. Et cela, c'est tant mieux !
Rédigé par : Pierre Verhas | 13 novembre 2011 à 21:54
@ Véronique Raffeneau
Ivan Levaï doit être désespérément à court d'arguments pour exprimer ce genre de propos !
Rédigé par : Josiane Lacombe Minguell | 13 novembre 2011 à 21:25
Contrairement à Philippe Bilger et à ses fans zélés, je n’ai pas trouvé particulièrement choquant le traitement qui fut infligé à Poutou, lors de l’émission ONPC, lequel au demeurant semblait s’attendre à certaines questions et réflexions piquantes, provocantes ou caricaturales, ce qui est le minimum (syndical) quand on accepte de participer à ce genre d’émission avec l’étiquette (glorieuse et usurpée) de candidat à la présidence de la République… A mon avis, ménager un tel candidat, eu égard à ses origines, ses prétentions, son parcours de syndicaliste, son absence de diplômes, de titres et de compétences avérées pour la fonction, eût été au contraire de ce que prétendent Philippe Bilger et ses fans zélés, de la condescendance de la pire espèce, soit celle qui se dissimule sous de la charité de mauvais aloi et qui ne peut que faire frémir, voire dégoûter tout authentique démocrate ou syndicaliste militant tel qu’un Poutou (qui n’a absolument pas à rougir de son parcours ou ses origines) mais qui nonobstant sa personnalité et ses véritables raisons pour se prêter à une telle candidature devait s’attendre néanmoins à une opposition frontale ainsi qu’à des sarcasmes, provocations ou moqueries inévitables. J’ajoute à sa décharge qu’à aucun moment dans l’émission concernée, il n’a dissimulé sa détermination à faire passer ses idées (ou plus exactement celles de son parti le NPA) bien avant celle d’une candidature personnelle dont il n’avait cure et dont il savait qu’elle n’avait aucune chance d’aboutir.
Quant aux similitudes avec le "Dîner de cons", auxquelles nous renvoient certains commentateurs, elles ne peuvent qu’évoquer la morale du film en question où les imbéciles de l'histoire (et ceux qui s'y réfèrent) ne sont pas ceux que l'on imagine mais bien ceux qui croyaient prendre.
"Que ceux qui ont des oreilles, qu'ils entendent etc."
Rédigé par : Mary Preud'homme | 13 novembre 2011 à 20:12
Une excellente analyse.
Voici un lien pour ceux qui n’ont pas vu cette « mise à mort » de Philippe Poutou :
http://banquetonfray.over-blog.com/article-michel-onfray-on-n-est-pas-couche-france-2-29-10-11-87467589.html
Rédigé par : Ewa | 13 novembre 2011 à 20:09
En voyant Poutou on mesure le talent d'un phénomène comme Lula.
Encore moins d'études mais il a tellement d'empathie, de verve populiste et de facilité à se concentrer sur les points faibles de chacun de ses contradicteurs, qu'il aurait mangé tout le plateau en cinq minutes.
Pourtant je considère que Lula est un corrompu et un corrupteur de première. Mais il faut aussi reconnaître le talent.
Rédigé par : Alex paulista | 13 novembre 2011 à 20:07
J'ai dans un premier temps moi aussi ressenti à l'égard de ce monsieur un peu de compassion, lui qui s'est courageusement confronté à des spécialistes de la parole télévisée.
Mais dans un second temps cette bienveillance envers M. Poutou s'est estompée lorsque j'ai entendu de sa bouche les mêmes poncifs que ceux habituellement assénés à l'endroit de l'extrême droite.
A ce moment précis, j'ai compris que M. Poutou ne méritait pas que je le prisse en pitié, lui qui adoptait envers "les fascistes" les mêmes postures idéologiques et malhonnêtes que ses bourreaux d'un temps.
À l'instar de son prédécesseur, il s'est montré un parfait "idiot utile" du système qu'il prétend combattre.
Rédigé par : Corsica | 13 novembre 2011 à 19:57