La dureté de la vie politique est telle qu'on désespère d'entendre un jour autre chose que l'éloge éperdu de son propre camp ou le dénigrement sans nuance de l'adversaire.
Aussi, avec quel bonheur intellectuel, quelle satisfaction républicaine on voit apparaître dans le débat une mesure, une équité et une finesse qui nous changent des rodomontades à la Nadine Morano ou de certains excès socialistes ! Ces qualités sont d'autant plus remarquables quand elles se rapportent à la commission de crimes qui ont légitimement indigné les citoyens et mobilisé le gouvernement avec, pour une fois, un progrès de la part du président de la République : apparemment il ne s'en est pas mêlé, laissant faire le Premier ministre, le garde des Sceaux et le ministre de l'Intérieur.
Pour cette tragédie de Chambon-sur-Lignon, il me semble que, sans aller plus loin dans l'analyse d'une affaire dont un juge d'instruction de Clermont-Ferrand est saisi, quatre points fondamentaux méritent d'être relevés.
Le premier - il est inutile d'y insister - concerne l'horreur et la compassion mêlées suscitées par ce viol et cet assassinat reprochés à un mineur de 17 ans, sa victime étant âgée, elle, de 14 ans. Laurent Wauquiez, que j'ai entendu chez Christophe Hondelatte sur RTL, ne saurait sur ce plan laisser croire que l'émotion terrifiée ne serait pas partagée par tous.
Le deuxième a trait à un suivi judiciaire globalement entendu qui se serait déroulé et aurait été effectué dans des conditions irréprochables.
Le troisième a été résolu par la réunion à Matignon avec l'obligation, d'une part, de prévenir les établissements scolaires du détail des incriminations imputées à un éventuel entrant, en dépit du secret de l'instruction, et d'autre part de placer dans des centres éducatifs fermés (CEF) les auteurs de crimes sexuels graves. La première de ces futures exigences a été discutée, sans acrimonie ni corporatisme, par Philippe Tournier, proviseur de lycée mais aussi secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale. Selon lui, les chefs d'établissement ne seraient pas ou n'auraient pas à être "des auxiliaires de justice" (nouvelobs.com). Peut-on encore raisonner de la sorte aujourd'hui où le bouleversement des rôles et des statuts impose d'autres obligations et l'urgence ainsi que la sécurité d'autres devoirs ?
Le dernier m'est plus personnel et rejoint une préoccupation que j'ai souvent exprimée. Certes, le mineur qui a reconnu les faits a été admis dans une structure mixte aberrante à tous points de vue par rapport à une mise en examen antérieure pour viol déjà sur mineure. Il n'empêche que force est de devoir admettre que chez quelques rares personnalités - surtout inachevées dans leur développement - des parts d'ombre subsistent, et des frénésies pulsionnelles, qui cohabitent aisément et parfois à l'insu de tous - notamment des experts - avec une superficielle soumission aux impératifs du contrôle judiciaire exigé. Pour la criminalité sexuelle, l'ambition d'une récidive zéro est malheureusement utopique. Pour une minorité, le traitement est ou trop lent à produire ses effets ou tristement inutile.
André Vallini, sur lequel il me plaît de n'avoir jamais à me rétracter quand j'ai écrit ou dit du bien de lui, a, dans une déclaration récente, donné une leçon de démocratie non seulement au pouvoir mais à la gauche elle-même. Lui qui est annoncé comme futur garde des Sceaux si François Hollande l'emportait au mois de mai 2012, n'a pas hésité, à propos de la mobilisation gouvernementale, à considérer qu'elle était normale, qu'elle n'était pas outrancière et que pour l'instant elle n'encourait pas le reproche d'instrumentaliser la tragédie. J'espère qu'un Brice Hortefeux ne viendra pas subvertir, comme à l'ordinaire, cette retenue. Une attitude partisane prétendant s'approprier la douleur serait au demeurant d'autant plus choquante que la famille de la victime fait preuve de dignité et d'un souci de comprendre qui est en l'occurrence le moindre de ses droits, même si je vois mal ce que les grands-parents d'Agnès sont allés faire, le drame étant si proche, à l'émission d'Alessandra Sublet ! Le contraste était trop fort, trop lourd...
Mieux, André Vallini approuve maintenant l'existence des CEF et regrette que la gauche, donc lui-même, n'ait pas approuvé initialement leur instauration (nouvelobs.com). Repentance et honnêteté intellectuelles et politiques qui font frémir d'aise devant tant de mauvaise foi souvent distillée ! Il n'est pas plus facile, pour André Vallini, de traiter le pouvoir avec élégance et vérité que pour celui-ci de le faire, si jamais il en éprouvait l'heureuse tentation, à l'égard de son opposition. Pour être capable de penser et de parler de la sorte, il convient que la complexité de l'intelligence s'ajoute à une certaine conception du débat politique. A l'évidence, à droite comme à gauche, l'une et l'autre font défaut à beaucoup.
Si nous n'étions pas si proches de l'élection présidentielle, je suis persuadé qu'un dialogue de qualité aurait pu se nouer, sur des thèmes essentiels et pour la Justice, entre un garde des Sceaux qui sans vulgarité trace sa route et suscite l'estime, et un opposant compétent, convaincu mais réfléchi comme André Vallini.
Cet exemple démocratique sera-t-il suivi ?
Rédigé par : Valerie | 29 novembre 2011 à 15:21
Chère Val,
Ne suis jamais entré à la Closerie, vais corriger cela un de ces jours.
A ce propos, son pape m'a bien surpris.
Il y a deux-trois mois, je passais sur le boulevard y menant venant des Gobelins, et mon regard fut attiré par un homme assis sur un des plots de béton qu'on y a posé pour y empêcher le stationnement sauvage des autos. L'homme songeur, sis à 80m en amont (de mon sens du jour) de la Closerie, en était donc le pape, fume-cigarette aux lèvres, l'air perdu dans la contemplation du flot des autos dominicales le frôlant presque, seul, là où on l'aurait davantage imaginé sis sur de confortables banquettes, bien entouré, une fine boisson à portée de papilles...
Quant à Renaud, c'est dans une voiture japonaise bleue qu'il faillit m'écraser un lointain jour de 84, traversant la place Jussieu à vive allure, probablement pour mener Lolita au Jardin des Plantes..?
Cela date.
AO
Rédigé par : oursivi@Val | 07 décembre 2011 à 15:03
@ Monsieur oursivi,
Les deux ringards mentionnes ne m'ont jamais inspiree... bien que je les ai vus sur scene en province a la fin des annees 70 (j'avais deja evoque que l'humour de ces annees-la etait plutot "craignos" !).
A tout dire j'imagine aisement qu'il y aurait depot de plainte car nous etions pensionnaires en internat et mineurs.
Sinon, je vis tellement dans le passe que le billet sur Renaud ne peut m'evoquer que "C'est pas l'homme qui prend la biere, c'est la biere qui prend l'homme, moi, la biere elle m'a pris un Maaardi... Tintintin".
En esperant qu'il reprenne le dessus, sinon la biere c'est allonge dedans que ca va se finir tout ca !
Si vous passez du cote de "La Closerie" et qu'ayez l'occasion d'une causerie, donnez-lui un coup de patte (toutes griffes rentrees) de la part de Dame Valerie.
Rédigé par : Valerie | 29 novembre 2011 à 15:21
"ou pire encore ; j'ai pris un sacre coup de vieux et je suis "a la ramasse" !!!"
Rédigé par : Valerie | 28 novembre 2011 à 14:13
Val (êtes bâtie en fonte ?), n'est écrit nulle part que deviez finir Mary ; pardon, marrie.
sambAO
Rédigé par : oursivi@FonteEstVal | 28 novembre 2011 à 14:52
Rédigé par : Alex paulista le 25 novembre 2011 à 20:03 @ Valerie
Merci de cette sympathique attention... j'ai fait l'effort de visionner le passage indique... mais ca ne me "parle" pas vraiment ... trop masculin... ou pire encore ; j'ai pris un sacre coup de vieux et je suis "a la ramasse" !!!
Rédigé par : Valerie | 28 novembre 2011 à 14:13
Un ours qui danse la samba ça craint !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 26 novembre 2011 à 20:59
Rédigé par : BourdondeSaintJacquesditGuimauve@ours@vie | 26 novembre 2011 à 12:11
Fichtre !
Les bas m'en tombent.
AO
Rédigé par : oursivi@l'interminable | 26 novembre 2011 à 14:27
Rédigé par : Jean-Dominique @ Oursivi et JPL | 25 novembre 2011 à 22:39
Si, hummmmm Sylvain, lui dire qu'il est surtout gauche de la main droite.
Mais oui, Jean-Dominique, j'ai bien remarqué que saluez notre clown sarccro de cordiaux "Jean-Paul" (entre Jean du même monde, celui de la composition), et je fais bien la différence avec un Sylvain, l'ai déjà clairement explicité.
Mais même celui-là, tiens, ne suis pas sûr qu'il soit un méchant homme, égérie* des puristes droitiers qu'il est.
Comme le disiez récemment, de toutes façons, il ne restera rien.
Rien.
AO
* en tout cas il cartoone
Rédigé par : oursivi@JDR | 26 novembre 2011 à 14:21
Rédigé par : oursivi@VR | 25 novembre 2011 à 01:00
"Allez JDR (notre académicien version Chabrol dernier cru), B-A cela fait..?"
Benêt-Abruti ?
British Airways ?
Bachelor of Arts ?
Base Aérienne ?
BA produit laitier ?
B A Barracuda ? (Agence tous risques)
baryum, le symbole de l'élément chimique dans le tableau périodique des éléments,
Bâ, un concept religieux de l'ancienne Égypte,
Ba, une rivière de la province du Shaanxi en République populaire de Chine,
Ba, un ancien État de l'est du Sichuan en Chine,
Ba, une rivière de l'île Viti Levu aux Fidji,
Ba, une ville de l'île Viti Levu aux Fidji,
Ba, une province des Fidji,
Ba, une tribu de la commune de Houaïlou en Nouvelle-Calédonie,
Ba, un village de Serbie situé dans la municipalité de Ljig,
Ba, une ville du Burkina Faso, département Djibasso,
Ba, un prénom vietnamien masculin,
Ba, une habitation des nomades du plateau tibétain,
Ba (nom de famille) ,
BA, en hexadécimal, représente le nombre 186 en décimal
0xBA, symbole pour l'indicateur ordinal « º » (norme ISO 8859-1)
Baah !!!
Rédigé par : BourdondeSaintJacquesditGuimauve@ours@vie | 26 novembre 2011 à 12:11
"JPL aime Sarkozy, c'est une perversion qu'il assume crânement"
Un compliment emballé dans un défaut. Jolie botte. Chapeau.
Pour la dernière fois : JPL n'aime pas Sarkozy. JPL apprécie (beaucoup) la politique que mène celui-ci.
L'emballage, á la poubelle, le contenu je le garde.
C'est bientôt Noël...
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@JDR | 26 novembre 2011 à 01:33
Oursivi, JPL, oui, JPL a raison. JPL aime Sarkozy, c'est une perversion qu'il assume crânement, mais qui ne l'a jamais empêché de trouver des mérites à des gens de gauche. Je peux dialoguer très amicalement avec JPL, je ne tente même pas de saluer Sylvain de peur qu'il ne me morde. Je pense que si Sylvain découvrait un jour qu'il a une main gôôôche, il la couperait sur-le-champ. Surtout, ne rien lui dire.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Oursivi et JPL | 25 novembre 2011 à 22:39
@ Valerie
À propos du registre "Violent and Sex Offender Register".
Vous me rappelez la séquence cultissime du Big Lebowski
The Dude: Fuckin' Quintana... that creep can roll, man.
Walter Sobchak: Yeah, but he's a pervert, Dude.
The Dude: Yeah.
Walter Sobchak: No, he's a sex offender. With a record. He served 6 months in Chino for exposing himself to an eight year old.
The Dude: Oh!
Walter Sobchak: When he moved to Hollywood he had to go door to door to tell everyone he was a pederast.
Donny: What's a... pederast, Walter?
Walter Sobchak: Shut the fuck up, Donny.
[Jesus approaches]
Jesus Quintana: You ready to be fucked, man? I see you rolled your way into the semis. Dios mio, man. Liam and me, we're gonna fuck you up.
The Dude: Yeah, well, you know, that's just, like, your opinion, man.
(...)
Walter Sobchak: Eight-year-olds, Dude.
Lien:
http://www.youtube.com/watch?v=7jIKoA_4rm4
de 1m30 à 2mn et de 3m42 jusqu'à la fin.
Rédigé par : Alex paulista | 25 novembre 2011 à 20:03
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@ours qui vit... rien venir | 25 novembre 2011 à 10:14
Des pieds et des mains, il ne faut rien pervertir, des pattes et de l'épate, je veux bien, sans plus.
Bon, cela dit, si je ne vous mets pas au niveau de l'anguleux Sylvain, relire mon "désolé Jean-Paul", avouez qu'êtes quand même, comme le disais, un soutien presque parfait à l'action de notre (même si n'ai bien évidemment pas voté pour lui, d'ailleurs, l'avouerai-je, l'ai trouvé dans l'exercice moins mauvais que ce que redoutais) président, même si êtes à l'évidence moins borné que notre observateur unilatéral, qui ne voit tout que de l'oeil droit.
No offence, fellow clown.
Rédigé par : Alex paulista | 24 novembre 2011 à 16:05
Tout est affaire de décors disait Aragon, ou peut-être de parcours.
Le cheminement que la paternité et cette extrême fragilité qu'on y expérimente en laissant un fragile bout de soi hors de soi, vous fait accomplir, me rappelle beaucoup le mien.
Concernant la peine de mort, le genre de sujet où on est sûr de ruiner son image à ne pas la dénoncer si elle est d'État, il n'est dit nulle part qu'il y ait une meilleure façon de traiter quelques très peu nombreux cas. Qui voudrait retrouver en liberté des Fourniret, Georges, Heaulme, Traoré, Fofana...? Qui aimerait devoir se coltiner la corvée de les gérer au quotidien, de ne jamais avoir le droit de leur tourner le dos, ni de relâcher quoi que ce soit ?
Me reviennent deux témoignages, l'un ouï à FEA, je crois, où l'avocat de Zucco disait que le regard, que la seule présence de ce type suffisaient à lui faire peur, même encadré de flics costauds... et un autre vu et ouï lors d'un reportage sur le couloir de la mort aux USA où un visiteur de prison abolitionniste disait avoir été épouvanté par une sorte d'Hannibal Lecter dont le regard de serpent lui avait semblé l'avoir capté avant même son entrée dans la pièce faussement commune qu'il partagèrent quelques minutes... et ce malgré les épais centimètres de glace "securit".
Et sont des gens, tous les jours, dont le métier est de garder "cela", et qui le soir doivent commuter leur état d'esprit en quelques minutes, retrouvant des gens avec qui ils voudraient être calmes, bienveillants, attentifs, tendres...
AO
Rédigé par : oursivi@JPL_AP | 25 novembre 2011 à 15:15
L’incarceration des mineurs en Angleterre
Life in a young offenders' institution
http://www.guardian.co.uk/society/2011/nov/21/young-offenders-institution-ashfield
L'autre jour, je suis "tombee" au hasard de mes lectures sur "la toile" sur ce sujet malheureusement d'actualite : l'incarceration des mineurs.
3 journees passees dans un centre de detention a Ashfield pres de Bristol. Il s’agit de la premiere prison privee pour mineurs en Angleterre ouverte en 1999 : £55,000 par detenu et par an.
Beaucoup de ces jeunes ont passe leur enfance en “placement” et de toute facon une grande partie d’entre eux viennent de familles qui ont eu affaire aux services sociaux. Il existe un nombre astronomique de familles monoparentales en Grande-Bretagne.
On apprend par ailleurs que plus de 40 % souffrent de difficultes d’apprentissage ; dyslexie, troubles de l’attention, problemes comportementaux. Un tiers des detenus ont un niveau scolaire 7/11 ans. 6 sont incapables de lire. Beaucoup de pathologies mentales et generalement un faible niveau intellectuel.
Des jeunes qui sont incarceres a partir de 15 ans alors qu’ils n’ont pas encore l’age de quitter l’ecole (moins de 16 ans). Ils y recoivent une instruction autant que faire se peut.
La je tombe des nues ; je comprends que recemment encore 46 % etaient incarceres pour des delits mineurs (vols de voiture, etc...).
En raison de la surpopulation carcerale, maintenant seulement 2% sont incarceres pour des delits mineurs... donc plus de mineurs violents dans ce centre. La plupart sont la pour meurtres, trafics de drogues, cambriolages tres graves, attaques en bandes organises, viols.
Je suis effaree de lire qu’un jeune condamne pour vol a l’etalage se retrouve avec des criminels violents (violeurs et/ou meurtriers) !
On comprend a la lecture de ce reportage que ce n’est pas la panacee ; mais quelle est la reponse a apporter... si ce n'est agir en amont.
Rédigé par : Valerie | 25 novembre 2011 à 12:43
"Mais, M. Bilger, il n'y a pas que des Sylvain des JPL d'un côté et de l'autre des JDR"
Non, il n'y a pas que... il y a aussi Oursivi qui fait des pieds et des mains pour se faire remarquer ici.
Apparemment, vous ne lisez pas mes billets, auquel cas abstenez-vous de me mettre sur le même plan que le sieur Sylvain.
Si vous les lisez, alors vous êtes de mauvaise foi et ce n’est pas bon pour la santé.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@ours qui vit... rien venir | 25 novembre 2011 à 10:14
@ LABOCA
"Je ne comprends pas que vous passiez sous silence le fait que Sarkozy n'ait pas de pensée pénale, et qu'il agisse au jour le jour."
Le rôle d'un président de la République, c'est de présider la République. Ce n'est pas d'avoir une "pensée pénale". Ni d'avoir, pour la production d'électricité, une "pensée électrique".
Rédigé par : Libérus | 25 novembre 2011 à 02:11
@ Cyril
"Combien d'adolescentes devront se faire tuer pour, in fine, légaliser la lobotomie ?"
Avant d'en arriver à la lobotomie, il y peut-être d'autres mesures à prendre?
Rédigé par : Libérus | 25 novembre 2011 à 01:59
@ Catherine JACOB
« Philippe Tournier, proviseur dans le Val-de-Marne : « ... nous n'avons pas besoin de savoir des choses que nous ne devons pas savoir. » »
C’est très bien dit. Ce refus de savoir, c’est exactement ce qui nous tue.
« Peut-on être un éducateur qui se respecte si l'on n'a pas foi en l'homme ? »
Et peut-on être un éducateur si l’on ne sait pas à quel homme on a affaire ?
« L'école peut-elle, doit-elle se substituer et à la famille et à la justice… »
Personne, à ma connaissance, ne propose qu’elle se substitue à la famille ou la justice. On demande simplement qu’elle assume pleinement son rôle d’éducation, à côté de la famille, tel qu’il est inscrit dans la loi. Mais certains fonctionnaires de l'Education nationale semblent l’ignorer.
Rédigé par : Libérus | 25 novembre 2011 à 01:48
"Pour finir, je voudrais juste signaler à l'attention particulière de sbriglia ces deux grands romans..."
VR
..et aux autres la sortie du dernier "oui-oui" ?
C'est à croire qu'il n'y ait que sbriglia qui sache lire ici (bas)...?!
Sbrig, mon sbrig que j'ai, quand vous dinerez en tête à tête - ou mieux, un dérapage est toujours possible - avec Mâme Véro, soyez gentil, dites-lui qu'on est sur la bonne voie, qu'on bute encore sur quelques consonnes mais que l'intention y est.
Allez JDR (notre académicien version Chabrol dernier cru), B-A cela fait..?
AO
Rédigé par : oursivi@VR | 25 novembre 2011 à 01:00
Mais, M. Bilger, il n'y a pas que des Sylvain des JPL d'un côté et de l'autre des JDR (qu'il excuse cette mise en opposition un peu réductrice et honorant trop peu ses facilités et sa capacité à effectuer ce pas de côté que saluez à raison, celui-là, quasi inconnu au premier nommé et guère un peu plus au second, désolé Jean-Paul) en notre société.
Sommes nombreux à vous le prouver, non ?
No ? But we "try for Christ's sake"* !
AO
*Connors-Ashe, Wimbledon, july 1975.
Rédigé par : oursivi@PB | 25 novembre 2011 à 00:25
Quand j'entends que la solution á tous ces drames serait de mettre plus de moyens...
Nous avions déjà eu droit á :
"Quand un psy a un salaire de femme de ménage, il produit des expertises de femme de ménage"...
Quelle mentalité !
Ca continue sur ce drame-ci. J'entends le même discours. Tout le monde se cache derrière le plus petit, sauf A. Vallini qui tient des propos justes et sans détours.
Nous nous porterions tellement mieux si les partis politiques cessaient de se mettre sur la tronche.
C'est mal parti. Mme Joly a désigné son ennemi !
@ Madame Joly. Je ne vous apprécie pas, encore moins avec votre jolie pèlerine verte (quelle coïncidence) mais jamais je ne vous considérerai comme une ennemie ! C'est la guerre ou quoi ?
Pourquoi, quand un gouvernement prend une bonne décision, le parti adverse se croit-il obligé de voter contre ?
Il n'y a que quelque incorrigible idéologue pour pleurer ici sur la création des CEF.
Ach..! Si tous les politiques étaient du niveau de MM. Lemaire et Vallini, je serais aux anges.
Déception : au bout de cinq ans de pouvoir, personne ne s’est rendu compte de l’énormité de ne pas communiquer
(secret de l’instruction - pas touche !) sur les déviances de ce jeune homme.
Philippe vous qui êtes un pro, dites-moi, il y en a encore beaucoup de monstruosités législatives de ce style ?
Je crains la réponse.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 24 novembre 2011 à 23:49
Concernant le meurtre du Chambon-sur-Lignon quelque chose m'intrigue, le procureur compétent devrait être celui du Puy-en-Velay, comme l'indique la carte judiciaire 2011 :
http://www.annuaires.justice.gouv.fr/art_pix/C_4_TGI.pdf
Or c'est le procureur de Clermont-Ferrand qui s'exprime, personne ne l'a souligné, quelqu'un a-t-il une explication ?
Rédigé par : miss | 24 novembre 2011 à 22:18
"Le chef d'établissement doit assurer la sécurité des personnes et des biens. Si le chef d'établissement doit accueillir quelqu'un qui représente une menace potentielle, il ne l'acceptera pas".
Les psychiatres freudiens et les psychologues de la Foire du Trône ne veulent pas prononcer d’avis définitif ;
Les bien-pensants du politiquement correct ne veulent pas stigmatiser la délinquance ;
Les responsables du collège aux idées de la gauche qui savent tout ne veulent pas s'immiscer ;
Les juges politisés ne veulent pas condamner trop lourdement ;
Les parents coupables ne veulent pas y croire.
Bref, il est interdit d’interdire, personne n’est responsable.
Mais il y a la réponse : une marche blanche et la trop fameuse cellule psychologique pour benêts.
Il était suivi paraît-il par un psychiatre du Puy-en-Velay et par un psychologue dans son établissement.
Mais le directeur de ce collège privé protestant à 1000 euros le mois sur 12 mois ne savait rien !!!
Que dit encore ce chef d'établissement Philippe Bauwens, directeur du collège-lycée Cévenol : "Ce n'est pas le rôle du collège d'imposer une double peine" (sic) et "chaque élève a le droit d'avoir un passé" (re sic). "Je connais des établissements qui ne prennent que des bons (???). Cela ne veut pas dire qu'on est un collège de rebuts, mais on n'est pas une boîte à bac." (???)
Un discours qui pourrait sortir directement de la rue de Solferino. Voilà un responsable qui n’est pas très curieux du passé judiciaire de ses élèves internes. Et pourtant, en juillet 2011, et par deux fois, un conseil de discipline a débattu de son cas pour des faits graves. L’homme a eu une fois de plus SA chance ! Et Agnès, la jeunesse, la joie de vivre, 13 ans, n’est-elle pas enfermée, sans SA chance, dans son cercueil pour l’éternité, sans risque aucun de revenir ? Le paradis est pour les victimes, elles auront droit à une messe et un beau voyage auprès des anges.
Rédigé par : Roche G | 24 novembre 2011 à 21:28
Dans de nombreux articles sur le calvaire de la petite Agnès, c’est le mot « meurtre » qui est employé, alors qu’on sait qu’il s’agit d’un assassinat. Il est une fois de plus évident que la grande masse des journalistes sont parfaitement ignorants de la différence entre un meurtre et un assassinat. On ne leur enseigne pas dans leurs écoles. Voici donc : il y a trois sortes d’homicides, de gravité croissante : involontaires, volontaires mais non prémédités (ce sont les meurtres), volontaires et prémédités (ce sont les assassinats). Ceux donc qui parlent de meurtre quand il s’agit d’un assassinat disent une ânerie.
A afficher dans les écoles de journalisme.
Rédigé par : Themis | 24 novembre 2011 à 16:30
Philosophiquement, je suis contre la peine de mort.
Mais quand on voit ce genre de crime, en France ou bien en Argentine, on peut se demander si la société a vocation à protéger de manière excessive ces criminels.
Je veux dire que si ma fille était victime d'un tel taré, il vaudrait mieux pour lui qu'il demande à se faire enfermer.
Après j'irais peut-être en prison (encore qu'il faudrait me poursuivre en dehors des frontières), mais si la justice est indulgente avec de tels criminels, peut-être qu'elle le sera avec le père d'une victime.
Rédigé par : Alex paulista | 24 novembre 2011 à 16:05
A l'attention de ceux et celles interesse(e)s par la facon dont les "predateurs" sont traites de l'autre cote de la Manche :
Sarah’s Law - How it all works
http://www.sarahslaw.co.uk/how-it-works/
Cette loi, il me semble, assez recente, permet de se renseigner aupres des autorites de police sur des personnes ayant un acces non supervise a votre enfant.
Dans la pratique, je ne sais comment elle est mise en oeuvre... mais generalement parlant je pense que les mineurs sont mieux proteges face aux abus. Il existe un registre Violent and Sex Offender Register
http://en.wikipedia.org/wiki/Violent_and_Sex_Offender_Register
De surcroit, je peine a imaginer qu'un etablissement scolaire en Angleterre aurait accepte un tel eleve car la sentence judiciaire serait intervenue beaucoup plus rapidement en comparution immediate et execution de la peine, inscription au registre.
D'autre part, il est ici question d'une personne mineure, certes, mais de plus de 16 ans donc la scolarisation n'etant plus obligatoire... Les jeunes malades ou handicapes beneficient-ils(elles) des memes chances d'instruction, d'insertion professionnelle ?
A noter que la jeunesse ici est bien moins "dorlotee" qu'elle ne l'est en France et beaucoup de jeunes garcons... et filles rejoignent les "cadets" (militaires) = embrigadement = Afghanistan = souvent fin precoce !!!
Je releve d'autre part, ces termes d' "enfant", de "gamin", de "gosse", etc...
A 17 ans, on est un jeune homme ou une jeune fille que l'on devrait fermement cesser d'infantiliser ; on voit le resultat !!!
Pourquoi ne pas fortement inciter ces delinquants (toutefois pas les criminels violents) a s'engager dans la cooperation a l'etranger ?
Rédigé par : Valerie | 24 novembre 2011 à 16:04
Surprenant : Jean-Dominique compatissant envers la profession de technicien de surface : J'avoue que Baroin est très décevant dans sa célérité à lécher les bottes du patron sur lesquelles il a précédemment copieusement pissé.
L'urine contient l'urokinase, nettoyant souverain, fluidifiant idéal, qui gardera au cœur et au système circulatoire, une netteté sans pareille. L'urokinase est une enzyme précieuse en cas d'artériosclérose, de thrombose artérielle, d'embolie pulmonaire. L'urine contient des antigéniques précieux pour le système immunitaire. En boisson ou en lavement intestinal, l'urine va agir comme laxatif. L'urinothérapie est un processus d'auto-vaccination naturelle. Selon www.affection.org notamment.
Voilà qui en met en coup à l'éducation hygiéniste véhiculée par la bourgeoisie au XIXe siècle et bien au-delà. François "The Voice" Baroin fait ainsi d'une pierre deux coups, drainant son organisme de chérubin quarantenaire au timbre de velours côtelé, les femmes y sont très sensibles à l'écoute. Et l'affection de son chef de tutelle, qui se prend un instant pour Jacques Chirac, tiens tiens, l'ancien protecteur de François. Tout le monde est gagnant et les serpillières ne pleurent plus.
Rédigé par : scoubab00 | 24 novembre 2011 à 15:23
C'est trop rapide ! Il faut attendre
pour mesurer le pour et le contre ! Il faut
prendre le temps nécessaire pour que tout
le système judiciaire reconnaisse le bien-
fondé d'un collégialité de responsabilité
et l'assume ! Quoi ? c'est de la provoc ?
Catherine Jacob,
a contrario : la foule pour certains "cas"
modèrerait les pulsions excessives.
Mais elle ne garantit en rien la
compréhension de son "excès" puisque nous
en avons la preuve, il suffit d'isoler
l'objet (ici le sujet) pour en disposer et
lui imposer une volonté.
D'autres cas ont permis la mise en lumière
de ce que, ce qui paraît une solution de
"secours" -d'aide- pour l'autorité, valait
satisfecit pour l'individuel.
Les exemples d'assassinats bien au chaud des
pulsions dans l'anonymat situationnel, ne
manquent pas.
Rédigé par : calamity jane | 24 novembre 2011 à 14:17
En fait ce qui choque dans ce billet c'est de dire du bien d'un socialiste?
Rédigé par : Nordine | 24 novembre 2011 à 12:41
Notre seigneurie serait-elle devenue subitement démocrate ?
Un fait divers politique !
Vous vous méprenez, si vous ne l'avez pas entendu sur les médias critiquer les magistrats en les traitant de tous les noms d'oiseaux, c'est pour la raison simple, qu'il y est obligé de mettre un peu d'eau dans son venin pour campagne électorale mais entre nous, il n'a pas changé une virgule sur les «petits pois» et il précise: «il y a encore dysfonctionnement judiciaire....Il y aura sanctions»
La gesticulation du bocal n'a pas cessé !
La polémique a bien lieu je vous rassure, la récidive, la récidive, la récidive, « priorité absolue de l'exécutif » dixit Fillon. Pas de quoi fêter chez l'Union des Moutons de Panurge quinze ans auparavant les peines planchers ! Vous vous moquez de vos concitoyens et les prenez du même niveau que cet exécutif de demeurés !
Les faits divers quels qu'ils soient engendrent toute une série de lois et de mesures inapplicables depuis 12 ans, celui-ci ne fait et ne fera pas exception ! Toute la clique des guignols y compris Hortefeux sont bien présents en ce moment à l'Hôtel Matignon à tchatcher sur le sujet pour ne rien dire jusqu'à tard ce soir, et qui est chargé d'enquêter auprès des parquets généraux concernés, Nîmes et Riom, à la recherche d’éventuelles défaillances ? Vous répondrez dans un prochain billet je vous fais confiance, je n 'ai aucun doute sur le démocrate que vous êtes.....
Je ne vois pas en quoi il serait indispensable de légiférer encore sur un fait divers qui est le second du même type et cas en dix ans ! Un fait divers politique comme tous ceux de ce quinquennat, pendant ce temps l'on ne vous parle pas de la gravité de notre situation ni comment l'on va vous plumer ! Je ne suis pas l'expert mais s'il était schizophrène son suivi aurait été sans doute différent... D'autre part, je ne crois pas un seul instant qu'il y ait eu dysfonctionnement de notre justice. Christophe Regnard l'a par ailleurs souligné "La première réflexion, ce n'est pas de mettre en cause le passage à l'acte d'un individu particulier, mais toujours de mettre en cause les autres, les institutions autour de lui. On déresponsabilise l'acte de l'intéressé lui-même."
Pour Matthieu Bonduelle, secrétaire général du Syndicat de la magistrature, "la loi pénale est devenue un outil de communication politique", avec un "politique qui se sent obligé d'annoncer quelque chose".
Cela devient l'outil de communication d'un exécutif totalitaire.
Bref si notre seigneurie n'avait supprimé certaines dispositions pour de lamentables petites économies cela n'aurait jamais dû se reproduire. Qu'il s'en prenne à lui-même mais dans ce pays il n'y aura pas un magistrat pour lui remettre les pendules à l'heure ? Pas même Philippe ?
André Vallini, chargé de la Justice auprès de François Hollande, estime que lors du journal de 20H de TF1, le ministre de l'Intérieur "a malheureusement franchi la ligne jaune", en annonçant "que le sujet de la justice des mineurs sera traité après l'élection présidentielle avouant par là que Nicolas Sarkozy allait en faire un thème de campagne électorale". J'espère qu'il sera le prochain garde des Sceaux ainsi que François Rebsamen à l'intérieur...
Et je suis convaincu qu'aucun dialogue de qualité ne peut se nouer avec cet exécutif ; le divorce est consommé !
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 24 novembre 2011 à 12:24
@Robert
"Pour cela point n'est besoin de s'adresser à une déité quelconque, mais bien de revenir à une morale sociale "basique", parfois dite "républicaine" en France, rejetée depuis belle lurette par nos élites dirigeantes ou médiatiques!"
Pensez-vous qu'il suffit de morale "républicaine" s'il n'y a pas une autorité morale "supérieure" pour la définir ?
Sans cette autorité morale supérieure, cela reviendrait à avoir l'apparence de la morale tout en reniant ce qui en fait sa force.
Si c'était possible sans elle, les progrès faits dans la domaine du contrôle des individus composant la société républicaine nous assureraient une société idéale où il ferait bon vivre, sortir de chez soi sans fermer à double tour derrière soi et les promenades paisibles en forêts seraient la norme.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 24 novembre 2011 à 12:07
André Vallini a été un remarquable président de la commission parlementaire sur Outreau, avec un non moins remarquable collègue (M. Houillier, UMP). J'avais apprécié son ton mesuré et presque sympathique à l'égard du pauvre magistrat, moineau déplumé, tout frêle entre ses deux avocats et responsable d'une catastrophe digne d'Alfred Jarry. C'était pathétique. Je regrette que Mme Raffeneau n'ait pas convenu qu'André Vallini est de surcroît un bel homme, un dandy socialiste. C'est assez rare pour que cela n'échappe pas à un oeil féminin... Mais bon...
Rédigé par : Savonarole | 24 novembre 2011 à 11:33
Monsieur le Haut Magistrat
Je n’ai rien à ajouter sur l’horreur que vient de subir une adolescente. Non, je reviens simplement sur les lauriers que vous tressez à monsieur Vallini. Votre propension à la charité envers votre prochain ne m’avait pas échappé mais j’ai une appréciation très éloignée de la vôtre concernant cet homme politique. Fondée sur sa conduite comme Président de la commission d’enquête parlementaire dans le désastre d’Outreau. Ce qui en est sorti est sans commune mesure ni avec les drames qu’il a généré contre des innocents, ni avec l’atteinte à l’image de la Justice, ni avec la sanction qui aurait dû tomber sur la tête d’un magistrat immature (en fait l’exclusion pure et simple), ni avec les mesures ultérieures qui aurait dû être de s’emparer d’une complète réforme du CPP. On cherche en vain monsieur Vallini. En fait un parlementaire de base comme le génère le système.
Rédigé par : Jean Louis | 24 novembre 2011 à 11:15
MS, pour le coup, vous vous trompez ! Je ne suis pas le dernier à me plonger suavement dans la mauvaise foi, mais ce n'est pas le cas. J'aurais pu allonger mon commentaire en citant les noms de tous ceux à droite qui m'inspirent de l'estime, tels et entre autres Juppé ou Le Maire, même si leurs idées me donnent parfois de l'urticaire. Le petit bonhomme ne semble pas les avoir contaminés de son esprit de réduction et de totalisation.
Et non, je ne pense pas une seule seconde qu'il y aurait les torchons et les serviettes dans les idées. Il y a un torchon idéologique sarkozyste qui ne repose sur rien d'autre que la complaisance, oui, je le pense et regrette que tant de gens talentueux mais gourmands aient troqué de vraies idées contre du toc, mais je puis prendre un exemple radicalement éloigné de mes idées, tel Christine Boutin et convenir sans tousser que ses convictions sont estimables et mêmes utiles. Et si vous voulez m'entendre dégoiser sur des gens de gauche, il ne vous faudra pas attendre très longtemps : les médiocres s'y bousculent aussi.
J'avoue que Baroin est très décevant dans sa célérité à lécher les bottes du patron sur lesquelles il a précédemment copieusement pissé. Sans doute sa nomination à Bercy, n'étant pas le mieux qualifié pour ce poste, justifie-t-elle cet asservissement. Quant à Guéant, je l'imaginais fin stratège quand il était dans l'ombre, mais une fois dans la lumière, il se révèle lourdaud, peu intelligent et teigneux.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 24 novembre 2011 à 11:06
Je vais privilégier dans mon commentaire le second point de votre analyse.
A la suite du post de Jean-Marie qui, dans le billet précédent, cite les propos de M. Angelini, aujourd'hui à la retraite et qui était le responsable de l'unité pédagogique de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de Nîmes, je voudrais dire que je suis très tristement convaincue par les propos de l'ancien responsable pédagogique de la PJJ au moins sur un point:
Il n'y a pas eu de dysfonctionnement.
Mais bel et bien, tragiquement, un fonctionnement habituel des institutions totalement imprégnées, imbibées et enclavées dans la suprématie, le monolithique des analyses, des diagnostics, des pronostics, du tout psychologique et psychiatrique :
"Je serais tenté de dire que si un dysfonctionnement a eu lieu, c'est Mathieu le dysfonctionnement. C'est-à-dire qu'à un moment donné, quelque chose au niveau de son psychisme n'a plus fonctionné et lui a fait poser l'acter gravissime qu'il a commis. " M. Angelini - Europe 1
Je comprends bien que pour de tels grands esprits qui, en un paragraphe à peine, posent un diagnostic, il devait être particulièrement ingrat de se commettre à évaluer les aspects disons plus concrets liés à l'environnement immédiat du jeune garçon dans l’internat du Chambon-sur-Lignon, dont la philosophie pédagogique générale "est basée sur la liberté, l'autonomie, l'ouverture sur l'extérieur et sur autrui, l'autodiscipline" (Le Point).
Je ne veux évidemment pas commenter, ni encore moins accabler les choix pédagogiques de cet établissement que je ne connais que par ce qui en est dit de façon générale aujourd'hui dans les médias. Cependant, à tort ou à raison, sa philosophie me fait spontanément penser à l'abbaye de Thélème de Rabelais: fais ce que tu voudras.
Je ne comprends pas que la PJJ - a priori, du moins quand on s’appuie sur les interventions dans la presse des professionnels judiciaires - ait totalement délégué, sous-traité, au père du jeune homme les démarches, les contacts, la recherche - que j'imagine naturellement difficile et compliquée - d'un établissement scolaire pour son fils.
Je ne parviens pas à comprendre ce désinvestissement des services judiciaires, cette absence et ce désert institutionnels, cet abandon, cet isolement.
Extrait de Ouest-France :
http://www.ouest-france.fr/actu/societe_detail_-Mort-d-Agnes.-La-prevention-de-la-recidive-en-question-_3636-2013758_actu.Htm
"Le débat sur la récidive est relancé. Qu'en pensez-vous ?
- À chaque drame, on réagit dans l'émotion. Les politiques annoncent des projets de loi pour calmer l'opinion publique. Mais les mesures existent déjà. Dire que quelqu'un ne récidivera jamais est une vue de l'esprit. Ce que je peux vous dire, c'est que neuf délinquants sexuels sur dix que nous rencontrons ne récidivent pas et parviennent à se réinsérer. On ne peut pas mettre tout le monde dans des milieux fermés ni sacrifier de réelles réinsertions sur l'autel de l'émotion."
La Justice, a priori pas franchement regardante, ni même intéressée, quant aux modalités d’encadrement et de suivi du jeune homme post détention provisoire, se contentant de considérer comme suffisant le seul contrôle du respect d’un calendrier de RV avec des psychothérapeutes - je sais, c'est ce que dit la loi - selon ma lecture, s’est positionnée dans la toute puissance des dogmes psy recyclés, promus à tous les étages du judiciaire et l'éducatif, et validés par les politiques depuis des années et des années, quoiqu’ils s’en défendent.
Je suis choquée du fait qu’il faille une circulaire du ministre de la Justice pour que des procureurs, par exemple, se donnent la peine d’évaluer les modalités pratiques et concrètes de l’encadrement post détention provisoire d’un mineur poursuivi pour des faits très graves.
Je ne comprends pas que le Parquet, par exemple, n’ait eu rien à redire, ni rien à interroger quant à l’absence des services judiciaires, l’isolement du père du jeune homme dans sa recherche d’un établissement.
"...Nous n'avions pas à dévoiler la nature des faits. Si l'on veut que les jeunes puissent se réinsérer, reprendre pied, il faut respecter ce principe."- M. Angelini
Comment peut-on imaginer qu'un adolescent puisse reprendre pied si d'entrée on le place dans l'impossibilité de pouvoir dire qui il est à un directeur d'établissement qui, en dépit du pire, va choisir de lui tendre la main ?
Je comprends bien les difficultés âpres à informer un directeur d'établissement de la vérité et de la réalité brutes des choses.
Cependant, s'obstiner à défendre le principe du secret revient à enfermer un adolescent dans une logique de dissimulation qui va gangréner son rapport à autrui et l'autorité, que le directeur d'établissement représente et assume dans les faits... à défaut et à la place de ceux, dans des circonstances si aiguës, dont c'est à mon sens, fondamentalement et prioritairement le rôle et la mission.
André Vallini ?
Je suis désolée, Philippe, au regard de la critique adressée au gouvernement : un fait divers, une loi, je vous rappelle qu’il y a à peine un mois, le Sénat - majorité socialiste - rejetait de façon totalement aberrante et absurde la proposition de l’encadrement militaire des mineurs.
J’ai quand même l’impression que ce que vous nommez repentance et honnêteté intellectuelles s’appuient, pardon de l’exprimer ainsi au regard de ce malheur terrifiant et absolu, dans une forme d’opportunité électoraliste, genre un fait divers, un revirement.
André Vallini, peut-être pas, mais je doute de la sincérité intellectuelle des dirigeants et des élus socialistes.
Pour finir, je voudrais juste signaler à l'attention particulière de sbriglia ces deux grands romans, où il est question précisément de l'enfermement dans le secret et de son issue tragique :
http://www.amazon.fr/Jeux-denfants-Jonathan-Trigell/dp/2070379655/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1322027905&sr=1-1
http://www.amazon.fr/Libert%C3%A9-conditionnelle-Akira-Yoshimura/dp/274273323X/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1322027968&sr=1-1
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 24 novembre 2011 à 10:17
Très bon article, Monsieur Bilger...
Je suis tout à fait d'accord avec ce que dit hippocrate.
Comment de telles connaissances basiques peuvent-elles être ignorées ?
L'excuse du manque de moyens d'un expert n'est pas valable : si l'expert estime ne pas pouvoir se prononcer, qu'il ne le fasse pas.
Achille : vos propos dédouanant la famille sont complétement à côté de la plaque.Vous vous en tenez à l'image qu'elle renvoie.
A moins que vous ne pensiez que le meurtre ou la folie soient essentiellement d'origine génétique.
Chacun ouvre son parapluie : difficile de penser que le directeur de l'établissement n'était pas du tout au courant.
Et effectivement que la simple prise en charge d'un psy, quel psy ?, pouvait empêcher la récidive.
Car il y a a bien récidive non ?
Rédigé par : Pol Ignac | 24 novembre 2011 à 09:56
« Peut-on encore raisonner de la sorte aujourd'hui où le bouleversement des rôles et des statuts impose d'autres obligations et l'urgence et la sécurité d'autres devoirs ? »
« Il n'est pas plus facile, pour André Vallini, de traiter le pouvoir avec élégance et vérité que pour celui-ci de le faire, si jamais il en éprouvait l'heureuse tentation, à l'égard de son opposition. »
Deux belles apories en effet (explication au besoin pour les ceusses qui ignorant par hasard le mot aurait la flemme de le vérifier : Aporie : du grec aporia, absence de passage, difficulté, embarras, qui nomme une difficulté à résoudre un problème, difficulté telle qu'il apparaît pratiquement insoluble) :
1. Indépendamment de ses rapports avec le pouvoir A.V. Note sur son blog : « Nous devons enfin mesurer la contradiction permanente que doivent résoudre les magistrats, sous la pression d'une opinion publique qui leur reproche tantôt d'emprisonner des innocents et tantôt de relâcher des coupables. » - Extrait du Communiqué d'André Vallini sur l'affaire de Chambon-sur-Lignon (20/11/2011) - Mais où y a-t-il cependant contradiction ? Personnellement je ne vois qu'une difficulté dans l'exercice d'un discernement propre à préserver les magistrats du stress des foudres de l'opinion publique.
2. Citation plus contextuelle du Nouvelobs.com concerné :
L'hebdomadaire : « François Fillon a exprimé sa volonté, "dans des cas aussi graves", qu'il ne soit plus possible d'inscrire un élève sans avoir fourni une information "complète" au chef d'établissement ou au psychiatre chargé du suivi. Qu'en pensez-vous ? »
Philippe Tournier, proviseur dans le Val-de-Marne : « - Je ne dis pas que la direction ne doit pas être informée et je ne plaide pas pour ne pas accueillir tout le monde. Nous avons besoin d'avoir des informations permettant d'accueillir le jeune, mais nous ne sommes pas des auxiliaires de la justice, nous n'avons pas besoin de savoir des choses que nous ne devons pas savoir. Ou alors, les établissements deviennent partie intégrante de l'instruction, ce qui paraît curieux...
Quelles peuvent en être les conséquences au niveau des établissements ?
Je redoute que les établissements informés ne se réfugient derrière l'article R421-85 du Code de l'éducation précisant que le chef d'établissement doit assurer la sécurité des personnes et des biens. Si le chef d'établissement doit accueillir quelqu'un qui représente une menace potentielle, il ne l'acceptera pas, car il n'a pas les moyens de l'assumer. D'autant plus que s'il l'accepte et qu'il se passe quelque chose, on le tiendra ensuite pour responsable. »
J'imagine qu'une stricte application de l'article R421-85 du Code précité serait propre à rassurer les familles en général. Toutefois, comment éviter de porter préjudice à un présumé innocent qui l'est en effet peut-être bien et dont l'innocence devrait donc être reconnue ensuite par une décision de Justice ?
Alors faut-il en effet sacrifier un possible innocent sur l'autel de la sécurité publique ou faut-il laisser un possible coupable faire planer un éventuel danger sur ses condisciples ?
Personnellement, je pense que c'est une question de foi en l'homme et de conscience. Peut-on être un éducateur qui se respecte si l'on n'a pas foi en l'homme ? Peut-on prendre la responsabilité d'introduire un possible loup dans une innocente bergerie ? Et les parents dans tout ça ? Quid de leur faillite à gérer leurs enfants, faillite éducative qui en fera tantôt des agneaux sans défense, tantôt des loups carnassiers, soit dit pour prendre les deux extrêmes.
L'école peut-elle, doit-elle se substituer et à la famille et à la justice et se construire sur un modèle qui, niant la nature sans cesse mouvante qui selon François Jacob est la nôtre, et représentera au final une forme de totalitarisme ?
Une suggestion : Une stricte partition de l'espace des cités scolaires
Quand j'étais une petite septième, entrée sur concours spécial au lycée avec de surcroît un an et demi d'avance, l’établissement avait plusieurs cours et il était strictement interdit d'aller d'une cour à l'autre sans permission, les plus petits étaient ainsi bien surveillés, isolés des plus âgés et préservés de leur influence/violence etc.
Rédigé et posté une première fois par : Catherine JACOB | 23 novembre 2011 à 17:33
Rédigé par : Catherine JACOB | 24 novembre 2011 à 09:18
Savoureuse dialectique jidérienne qui sans l'air d'y toucher nous fait un cordon sanitaire autour d'André Vallini, sujet central du billet, mais dont le nom n'est pas cité en cinq paragraphes de commentaire.
"Il y a les hommes et il y a les idées" mais, si on occulte les hommes, demeure surtout l'idée qu'il y a les torchons et les serviettes. Contre tout risque de confusion, agitez la toque d'un petit chef dictatorial, ça vous ordonne fissa une cuisine et les hommes avec entre "anciens braves gens" et - l'on suppose - ceux de toujours.
Rassurez-vous, Jean-Dominique, je ne suis guère plus sérieux que vous !
Rédigé par : MS | 24 novembre 2011 à 09:05
Merci @ Rose ! pour alléger un peu le
poids de mon silence et le flot de
questions.
Rédigé par : calamity jane | 24 novembre 2011 à 08:40
Je crains que non, A.Vallini est un gars à part dans ce milieu, et pas de bol pour lui c'est marqué sur son visage... Allez trouver du boulot avec ça ! A moins que Hollande en soit aussi... ce qui aurait de la gueule s'il gagnait.
Ses collègues devraient néanmoins s'en inspirer avant qu'il ne soit trop tard, rien ne répugne plus en effet les électeurs que cette malhonnêteté intellectuelle qui pousse à une opposition médiatique permanente sur des sujets que l'on approuve hors micros et caméras.
La droite peut aussi s'en méfier mais elle aura l'excuse de la solidarité gouvernementale, du moins pour les ministres, mais aussi aux yeux des gens.
A l'heure d'internet et de la sur-information, il faut être bête pour persister dans ce spectacle surjoué.
*****
Toutes mes condoléances à la famille d'Agnès.
Rédigé par : Herman Kerhost | 24 novembre 2011 à 08:20
"Il n'est pas plus facile, pour André Vallini, de traiter le pouvoir avec élégance et vérité que pour celui-ci de le faire, si jamais il en éprouvait l'heureuse tentation, à l'égard de son opposition."
Il me semblait que depuis cinq ans, le président de la République avait appelé à de hautes fonctions des membres de l'opposition.
Rédigé par : Libérus | 23 novembre 2011 à 23:35
Il y a les hommes et il y a les idées. La démocratie louvoie entre les deux. Les hommes sont ce qu'ils sont, forts ou inaptes, malins ou crétins, je n'ose plus trop parler d'intelligence en politique, je crains que cela ne soit excessif.
Le régime actuel a considérablement durci le jeu démocratique en le focalisant à l'excès autour de la personnalité de N. Sarkozy. Cet homme, que je trouve détestable dans tout ce qui touche sa conception de la politique - sa personnalité intime, aussi sympathique qu'elle soit, ne m'intéresse pas - cet homme donc n'est pas la droite et l'on peut, l'ai-je assez répété depuis plusieurs années ici, agonir N. Sarkozy tout en continuant à trouver légitime et respectable des idées de droite que l'on ne partage pas.
Mais la tentation totalitaire qui caractérise N. Sarkozy vise à concentrer sur lui seul le concept de droite, éliminant par la menace ou la violence les courants au sein de l'UMP, le centre-droit et l'extrême droite. C'est un piège où je n'ai jamais voulu tomber, persistant à considérer qu'il y avait une droite qui était estimable et un président qui l'était beaucoup moins. Bayrou a compris cela dès l'origine, ce n'est le moindre de ses mérites. Il est fort regrettable que d'anciens braves gens, tel Baroin, plongent à leur tour dans ce totalitarisme, à l'imitation du très surfait Guéant, pour oser dire que la gauche avait pris le pouvoir en 97 par effraction.
S'agissant de cette question douloureuse, nous avons déjà évoqué les solutions d'encadrement militaire pour les jeunes en situation de délinquance ou de crime. J'avais dit, il y a longtemps, que l'armée avait des compétences éducatives très particulières, moins brutales qu'il n'y paraît, et fort adaptées à redresser un parcours troublé. Je reste persuadé que les CEF ne peuvent constituer une solution efficace dans la mesure où, encore une fois, comme en prison, on regroupe des délinquants ensemble. Il faut casser cette solidarité mafieuse et pour cela, séparer les jeunes délinquants les uns des autres et les répartir dans de petites unités au sein de casernes standard.
Dans le cas de l'assassin de cette jeune fille, je suis consterné. Ainsi donc, on éloigne définitivement de l'Education nationale un prof vicieux qui reluque sous les jupes des élèves, mais on y accueille un violeur sans rien dire ! Je n'étais jusqu'alors inquiet des fréquentations scolaires de mes filles que sur des critères qui apparaissent très légers : "Travaille-t-il bien en classe ?" Je ne me doutais pas que l'Education nationale pouvait mettre en présence quotidienne de mes gosses des criminels, c'est nouveau comme souci. En dehors de toute procédure respectée à la lettre, le plus élémentaire bon sens, le plus minimaliste des respects pour les familles et les autres élèves aurait dû interdire à un juge sain d'esprit d'envisager une telle folie. C'est simplement dément. Combien sont-ils aujourd'hui, ces jeunes criminels au contact de nos enfants, car il ne fait plus de doute qu'il y en a d'autres éparpillés ainsi dans nos lycées.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 23 novembre 2011 à 23:05
Agnès, et tous les autres assassinats survenus ces dernières semaines, suivis des marches blanches, puisque c'est désormais une tradition, font que la peine de mort est en application dans notre pays. Une peine de mort loterie !
Rédigé par : régina | 23 novembre 2011 à 23:05
@ Pierre-Antoine,
La litanie lue par le pasteur Wright est sur, le fond, d'une vérité et d'une cruauté imparables pour nombre d'esprits bien-pensants. Elle n'égrène que l'exacte vérité.
Toutefois, il me semble qu'en l'espèce les voies du seigneur resteront toujours impénétrables et qu'il vaut tout de même mieux en tirer plus prosaïquement les conséquences pratiques en mettant en cause les fondements d'une société de consommation dont l'esprit est perverti par le lucre... et le culte du veau d'or.
Pour cela point n'est besoin de s'adresser à une déité quelconque, mais bien de revenir à une morale sociale "basique", parfois dite "républicaine" en France, rejetée depuis belle lurette par nos élites dirigeantes ou médiatiques !
Cordialement
Rédigé par : Robert | 23 novembre 2011 à 22:55
@padraig
Je comprends parfaitement votre commentaire et j'en soutiens son ensemble.
Quant aux marches blanches, je ne peux que m'incliner devant une foule immense marchant lentement sans que personne ne parle, au nom de la dignité d'une jeune fille si atrocement assassinée.
Il s'agit d'une attitude fort digne, mais qui ne m'empêche pas pour autant de penser que les marches blanches ne servent à rien !
Ce qui m'horripile, une fois de plus, c'est que le gouvernement ait l'intention de légiférer après un tel drame.
Il a fallu que cette adolescente se fasse assassiner pour que les responsables qui sont au pouvoir se préoccupent enfin du problème de l'applicabilité des peines.
C'est indigne d'en arriver là, à ce paroxysme d'horreur alors que cela fait de nombreuses années que l'applicabilité des peines et la récidive inquiètent de plus en plus de compatriotes et moi le premier !
Combien d'adolescentes devront se faire tuer pour, in fine, légaliser la lobotomie ?
Combien de fillettes devront se faire violer pour, comme le font si intelligemment les Suisses, enfermer à vie les criminels sexuels ?
Ces questions ne seront jamais posées en France, car il n'y a pas contrairement à d'autres pays, de rudesse dans l'esprit !
Mieux vaut pavoiser sur la présomption d'innocence et cacher avec une veste le visage de ces malades, lorsqu'ils sont placés en garde à vue, c'est nettement plus moral !
En attendant, chaque année au 1er novembre, de plus en plus de pots de chrysanthèmes sont déposés sur des sépultures de jeunes filles.
Il y a des adolescentes dans ma famille, les verrai-je toutes grandir ?
Rédigé par : Cyril | 23 novembre 2011 à 22:48
Vous avez parlé d'André Vallini.
J'espère avoir l'opportunité de discuter avec vous autour du droit pénal et de la procédure pénale, lors du colloque de droit pénal qui sera organisé à la Faculté de droit d'Amiens le 2 décembre prochain.
Je ne comprends pas que vous passiez sous silence le fait que Sarkozy n'ait pas de pensée pénale, et qu'il agisse au jour le jour.
Rédigé par : LABOCA | 23 novembre 2011 à 22:08
Cher Philippe,
Votre question est très délicate.
La seule chose que nous puissions faire est de rappeler aux magistrats:
Que le système pulsionnel d'un individu n'est pas une constante.
Que le système pulsionnel d'un individu est dans l'excès de la puberté jusqu'à 27 ans.
Que l'examen d'un dossier concernant un individu jeune nécessite une approche beaucoup plus appliquée.
Que le système d'expertise actuelle est loin de correspondre à la complexité demandée par l'examen de telles situations.
Ce n'est pas la compétence des experts qui est là remise en cause, mais les faibles moyens en temps et en rémunération qui leur sont conférés.
De nombreux experts s'entourent lorsqu'ils le peuvent d'avis venant étayer leur diagnostic (avis de neurologues, de psychomotriciens pour l'évaluation du tonus, d'éducateurs). D'autres, faute de temps et d'entourage suffisant délivrent une expertise très peu fiable.
Ce qu'il faudrait peut-être mettre en place, c'est une approche d'une double expertise systématique effectuée par des équipes sensibilisées à ces situations très difficiles.
Les décisions de justice devraient être collégiales. Il est inadmissible qu'une telle complexité repose sur un seul individu qui se repose lui-même pour prendre sa décision sur un seul individu qui n'a qu'une vue imprécise d'une situation.
En suivant les commentaires de certains magistrats, il y a souvent de quoi bondir devant leur ignorance du terrain.
Par exemple, un échange de mail avec un psy ne peut tout de même pas servir de socle, de base à une décision.
Un magistrat qui pose des questions à une personne qui ne peut pas verbaliser, cela ressemble à quoi ?
Chercher des explications pour nourrir un procès, s'il y a dédoublement de personnalité, c'est complètement absurde.
Encore pire, ne pas savoir entendre la demande de limites par des murs de l'institution, de quelqu'un qui ne peut pas maîtriser ses pulsions, c'est de l'inconscience.
Il est toujours possible de rajouter des lois aux lois. Rien ne peut se faire sans la haute conscience professionnelle et l'expérience et la bonne communication.
L'Ecole de la Magistrature laisse sortir de bons scolaires inexpérimentés qui sont seuls sur le terrain.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 23 novembre 2011 à 20:04
Monsieur Bilger,
J'apprécie votre vision et votre analyse subtile des événements de notre temps, pourtant leur médiocrité réclame un grand silence ! Puisque le principe socratique de parler peu et se taire n'a plus d'actualité, je veux juste écrire que ce père digne et si rempli de souffrance nous donne à voir ce que l'on voudrait ne jamais avoir vu !
Rédigé par : Rose | 23 novembre 2011 à 19:48
La justice est histoire d'équilibre, comme l'illustre la balance de Thémis.
Si réforme il doit y avoir, celle-ci ne saurait faire l'économie des opinions des uns et des autres, de droite comme de gauche.
Mais il est vrai que la présidentielle approchant, l'on risque d'être confrontés à une droite friande d'effets d'annonce et une gauche cloîtrée dans la dénonciation du "tout sécuritaire".
Rédigé par : Corsica | 23 novembre 2011 à 17:32
Il n'existe pas plus de "thérapeutique" psychiatrique et/ ou sociale pour ce genre de délinquants qu'il n'y a d'éléphants en Arctique.
Les psychopathes et les pervers ne sont pas des malades mentaux ; je ne connais d'ailleurs pas de meilleur exemple de santé mentale que le pervers (si ce n'est le guerrier barbare, plus rare de nos jours et sous nos latitudes).
Ces faits sont parfaitement connus des policiers, magistrats et psys expérimentés, et ce blanchissement rétroactif d'un criminel préalablement libéré témoigne d'un mépris total pour la souffrance humaine (celle de la victime et de ses proches).
Rédigé par : hippocrate | 23 novembre 2011 à 16:50
A JJJ,
Vous n'avez pas bien regardé : président, ministre, garde et ministre sont écrits avec minuscule. République, Premier, Sceaux et Intérieur sont écrits avec majuscule !!!
Rédigé par : BrunoK | 23 novembre 2011 à 16:47