Le Monde a publié une page remarquable, "La colère sourde des Français invisibles"... sur la France d'à côté qui ne se sent plus représentée". Thomas Wieder, Françoise Fressoz et Benoît Hopquin y ont mis l'esprit !
L'émergence de plus en plus forte d'un journalisme du quotidien, acharné à débusquer non pas seulement les faiblesses des puissants mais la condition digne et douloureuse des classes modestes, constitue une avancée considérable. Libération a ouvert la voie il y a longtemps et il arrive que Le Monde, à son tour, devienne la voix de la parole diffuse, plurielle et rageuse exilée du discours officiel. On est sorti enfin de cette discrimination qui donnait le droit à la gauche d'aimer le "peuple" quand la droite, avec exactement le même sentiment, était, elle, taxée de "populisme".
Devant ces plongées dans la France profonde et silencieuse, on se demande si au fil du temps on n'a pas toujours éprouvé ce malaise d'une communauté nationale déchirée, éclatée, partagée entre les ombres du déclassement et de la mélancolie existentielle et les lumières des privilégiés, de la fortune, du savoir et du pouvoir. Cela n'a-t-il pas traîné comme un poncif social plus ou moins intense avec l'apparition d'une modernité qui a changé la donne et bousculé les équilibres naturels de toutes sortes ?
Tout de même, force est d'admettre que la nouveauté réside dans la structuration puissante, multiforme, lourde et désespérée d'un mouvement, de colères, de ressentiments et de solitudes qui hier exprimaient leur aigreur sans avoir conscience de l'immense mauvaise conscience qu'ils suscitaient du beau, du bon, du riche côté de la vie.
Ces "inaudibles", bien plus que ces "invisibles" car on ne les perd pas de vue, on sait qu'ils respirent et souffrent et protestent à côté de nous mais l'oreille politique demeure sourde, représentent aujourd'hui une communauté vindicative et malheureuse à la fois, d'autant plus impressionnante qu'on saisit à quel point sa logique négative, d'envie, est inéluctable. Comment pourrait-elle adopter un autre registre quand presque physiquement ces oubliés qui la composent perçoivent que l'argent coule et surabonde, que la crise, avec ses monceaux colossaux de dettes et de redressements, n'est pas pour eux qui endurent les malheurs infiniment éprouvants d'un horizon familial et professionnel bouché, supportent des désastres au quotidien et une insécurité répétitive - par exemple, le propriétaire d'une bijouterie à Rives-en-Isère, braqué deux fois en 24 heures (Le Parisien) !- et surtout, négligés, délaissés, frappent en vain aux portes d'un Etat qui, en dépit de son empathie formelle, prétend s'occuper de choses infiniment plus sérieuses et responsables.
A la longue, la supercherie sociale et politique se dévoile qui cherche à démontrer la validité de ces multiples plans, projets et investissements se rapportant à la France des inaudibles, qui ne se perçoivent plus chez eux mais qui ne sont pas racistes pour autant, qui en ont assez d'être victimes mais qui ne sont pas fascistes pour autant, qui s'embrigadent en masse au Front National mais qui ne sont pas moins républicains pour autant que leurs contempteurs. Les humiliés, chassés du terrain de jeu, vont-ils le tolérer longtemps ? On tente de leur faire croire que tout sera possible et qu'on s'agite en leur faveur mais, au fond, la seule réponse est cette espérance renouvelée et désincarnée qu'on octroie et qui n'a rien à voir avec une véritable action.
Parce que celle-ci exigerait du courage, de l'autorité, une révolution faisant fi du coeur compassionnel pour se livrer à une remise en cause de nos principes, de nos hiérarchies, de nos stéréotypes politiques, de nos structures partisanes et de notre conception en définitive frileuse de la démocratie. La France des "inaudibles" est comme les prisons : il faut surtout en parler pour se donner l'illusion d'appréhender un réel qu'on ne veut pas transformer, qu'on est impuissant à combattre et qui restera comme une plaie collective s'élargissant, soignée par des mots mais inéluctablement reléguée au rancart républicain.
Si un jour ces "inaudibles", par un coup de force, venaient subvertir le cours des choses et l'avenir prévisible, si leur faiblesse prête à tout se mobilisait contre ce qui sur le plan officiel, toutes tendances confondues, les a leurrés, faudrait-il s'en étonner ?
Je viens de lire cet article sur le blog d'un militaire... je l'ai trouvé pertinent comme commentaire à ce billet
http://lavoiedelepee.blogspot.com/2011/12/le-pouvoir-du-logrus.html
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 15 décembre 2011 à 23:45
Je suis triste pour cet homme qui n'est pas pire que vous ou moi, toutes et tous ici ! Qu'aurions-nous fait, nous, si nous avions été président ?
Pour monsieur Bilger je n'ai aucune crainte car il est droit malgré nous toujours si hot dans sa hotte mais pour nous toutes et tous ici, le doute m'habite !!!
Pour faire original je vais titrer :
"Tupin deux ans" !!!
(pour le petit pépère François de J'arnaque j'aurais pu dire "Pétain deux ans !" non ?)
Monsieur sbriglia va abonder dans mes sens j'en suis certain !
Bonnes fêtes (peut-être notre dernier à toutes et tous) et que des Abus, sissi !!!
Rédigé par : Caquetus | 15 décembre 2011 à 16:44
Votre analyse est fort juste. "Le Monde" découvre on dirait l'envers du décor dix ans après... Vous vivez encore en France une certaine normalité, un espace politique institutionnel en état de marche (encore légitimé partiellement) et ainsi vos inaudibles ne sont pas encore "gênants". Chez nous en Grèce en revanche, tout a explosé. La constitution fut violée à maintes reprises et les partis qui gèrent encore "nos" affaires sont déconsidérés. C'est ainsi que nos anciens inaudibles sont devenus des indignés, pratiquement de toutes les couches sociales. Nous sommes donc dans une phase de jacqueries à répétition, pour l'instant sans relais politique sérieux. Les inaudibles dans nos sociétés en Europe deviendront majoritaires lorsque les classes moyennes seront dans une phase de déclassement social avancé (cela commence aussi en France), économique et symbolique, y compris dans leurs représentations du passé, du présent et de l'avenir, à partir de ce moment-là, tout peut basculer.
Panagiotis Grigoriou
www.greek-crisis.gr
Rédigé par : Panagiotis Grigoriou | 10 décembre 2011 à 18:48
"...Je suis désolé qu'un gouvernement se prétendant libéral et de droite n'ait pas procédé, par exemple, à une baisse de charges pour les aider..."
scoubab00
Je crois que sur ce point-là vous n'êtes pas dans le vrai. Il y a eu la suppression de la taxe professionnelle qui a coûté le Sénat á la majorité en place.
La taxe professionnelle coûte 22 milliards sur 5 ans.
Ce n’est pas un cadeau aux entreprises mais une réforme qui a permis de réduire la charge fiscale de 45% à 24% selon les secteurs industriels et donc de lutter contre les délocalisations.
Les grandes gagnantes de cette réforme n’ont pas été les entreprises du CAC 40 mais les entreprises avec un chiffre d’affaire compris entre 250 000 € et 2 millions €.
Sinon je vous rejoins sur la question que vous posez au début de votre billet.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 10 décembre 2011 à 12:04
J'aimerais qu'on me réponde (Philippe ?) : la France a-t-elle connu un gouvernement, un seul, IIIe, IVe ou Ve République, qui garantisse l'indépendance du Parquet ? Si la réponse est "non", pourquoi alors y croyez-vous encore ?
On est fait et refait ? Jean-Dominique, je me revois à la lecture du programme du candidat béarnais Bayrou en 2007. Ma boîte aux lettres est vaste, ma boîte crânienne peut-être pas assez. Je n'ai rien compris à ce qu'il proposait alors, de bons diagnostics, oui, suivis de traitements à base de sorte de flou artistique sulpicien, comme dirait Philippe. La politique, c'est pour moi le courage, et surtout pas le saupoudrage ou la sauce béarnaise, fût-elle onctueuse, et elle l'est souvent. Mon patronyme basco-béarnais ne me conduit pas encore au tropisme béat. J'ai donc rangé le papier dans son enveloppe, petite torsion du poignet hop, corbeille.
Par ailleurs, Jean-Dominique, des PME-PMI d'aujourd'hui seront peut-être les usines de demain. L'innovation et la recherche sont saquées par les pouvoirs publics. Mais c'est à ces petites et moyennes structures de les mener. Celles qui y arriveront le mieux auront un avenir radieux. On ne verra plus des unités qui emploieront des milliers de salariés sur un site. Il n'empêche que la multiplicité et le dynamisme des PME-PMI devraient constituer le matelas de la réussite de l'économie nationale. Je suis désolé qu'un gouvernement se prétendant libéral et de droite n'ait pas procédé, par exemple, à une baisse de charges pour les aider, préférant soigner les copains du CAC 40. Si c'était l'échec de Sarkozy le plus cuisant, la candidat Nicolas ayant été le chantre du libéralisme entrepreneurial ? Encore de la com, toujours de la com, et ça marche !
Rédigé par : scoubab00 Parquet et chausse-trapes | 10 décembre 2011 à 07:47
Jamais notre société n'aura été plus inégalitaire depuis la Libération. Cette régression est ressentie et vécue par un nombre grandissant de personnes, le quart-monde auquel nous ne nous intéressions guère dans les décennies précédentes s'étend avec une régularité que rien ne semble pouvoir arrêter.
Un pays où les rentiers et les spéculateurs sont l'objet de tous les soins n'est plus créatif, un pays qui sacrifie sa jeunesse au nom du progrès est un pays qui régresse inéluctablement ; que faudra-t-il donc faire pour que cela cesse et que le mouvement se renverse ? Voilà une question qu'il faut se poser, y compris en dehors des périodes électorales.
J'ai conscience d'énoncer des truismes mais je ne vois pas comment l'on pourra éviter de repasser par des valeurs fondamentales - dont égalité et liberté - pour revenir sur cette auto destruction annoncée.
Rédigé par : Josiane Lacombe Minguell | 10 décembre 2011 à 03:23
Valérie,
Formidable! cette reconstitution que
contrairement à vous je n'entends pas
mais lis !
Un texte qui confirme le propre aveu
de la Madame écrivaine : "Mon côté peuple
qui ressort sans doute".
Rédigé par : calamity jane | 09 décembre 2011 à 23:46
Ces "inaudibles" sont bien trop isolés dans leurs problèmes (qui ne sont pas les mêmes que ceux du voisin), que la télévision a réussi à transformer en "problème individuel", et par les temps qui courent et pour les raisons qu'évoque Jean-Dominique, ceux-ci ne sont pas près de se révolter...
Mais oui ! Ceux-ci peuvent se retrouver dans l'isoloir avec une pétoire à la main, Sarko y compte bien ! Et d'ici peu... Et déjà depuis : les assistés, les malades de moins de 3 (4 ?) jours qui perdent leur salaire à cause de ceux désignés par le même Sarkozy comme étant coupables de leurs méfaits (et de son bien-fait à lui...)... les chômeurs qui préfèrent gagner moins pour vivre mieux, alors que le toujours et encore Sarkozy nous a expliqué en long, en large et en travers, que d'être riche n'était pas honteux... vont refaire surface tel le "papy b()rossé" de 2002...
Le "Système capitaliste" ne va plus subsister que le temps de sa mort... qui a déjà commencé. Oh, pas d'inquiétude pour les pantouflards ! Elle sera longue... très longue! trop longue ? Inéluctable en tout cas !
Nous sommes les jouets de l'histoire, et n'en déplaise à Xavier Nebout, notre décadence n'en suit que le cours.
Eh ! C'est pas grave ! il nous reste... la Vie !
Rédigé par : Herman Kerhost | 09 décembre 2011 à 21:25
Bien aimable à vous Valérie.
Vous savez certaines personnes ne se laissent pas toucher facilement par des propos qui décoiffent et renvoient à nos imperfections et à nos égoïsmes. Les miens y compris, bien que j'ai aussi connu la faim et l'exclusion dans ma jeunesse. Ou si c'est le cas, nombreux sont ceux qui préfèrent se protéger et se retrancher derrière des silences qui valent parfois mieux qu'une approbation bruyante ou une critique déplacée. C'est si difficile de se remettre en question...
J'ai écrit ce texte et quelques autres à un retour d'Haïti, parce que les éternelles jérémiades des nantis et des assistés à vie de mon pays me semblaient particulièrement choquantes et déplacées eu égard aux vrais pauvres, ceux de chez nous, comme ceux d'ailleurs.
Cordialement.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 09 décembre 2011 à 20:23
Ne laissez pas un petit probleme d'audition vous gacher la vie... pensez Audika !
Quant a la Revolution ? Aujourd'hui les deambulateurs a la place des paves d'hier ?!
Plus serieusement, si Monsieur Bilger l'autorise, j'aimerais faire "remonter" le texte de Madame Preud'homme date du 07 décembre 2011 à 14:00
Selon moi, il meritait mieux que d'etre perdu dans le flot de commentaires inegaux.
Privilégiés de tous les pays, mes frères par le lucre et le sang, il faut nous préparer au pire... Nous sommes cernés par la misère, la maladie, la faim de millions de sans-voix. Halte-là !
Jetons sans vergogne à la face immonde de ces loqueteux, sous-développés, sous-alimentés, faméliques, sidaïques et autres boat people, nos problèmes cyniques : l’obésité, la drogue, la déprime, l’alcoolisme et le sexe, symboles omniprésents des sociétés décadentes…
Liquidons nos stocks de beurre, de farine, de capotes, de vaccins et de couvertures pour chiens.
Fruits répandus sur le bitume pullulent. Camions de lait.. Olé !
Plages poubelles à la pelle et cortèges embaskettés de touristes adipeux aux frontières des assistés. Toujours prêts !
Bcbg sans couleur ni reproche, accrocs du Macintosh, dépêchons, appuyons, étalons, entassons, semblant ignorer notre dette immense vis-à-vis du Quart-Monde taillable et corvéable… Ah merci ! Comme jadis le tiers état aujourd’hui recyclé en coupeur de vivres, à moins que, révolutionnaire de salon, ça fait passer la galère en hiver ! Et l’été distraction assurée, enterrons nos mouchoirs en papier dans le sable mouillé. Divertissons nos chairs délicates et bronzées sur les plages bordées de cocotiers géants et de nègres vêtus de blanc éclatant. Sirotons à satiété des cocktails exotiques. Ah quel chic ! Puis dormons, nous l’avons bien mérité, Nous, les sur-développés !
Notre développement est un modèle de connerie ! Bof tant pis. Et d’autosuffisance égoïste, c’est bien triste.
Pourtant, défendons-le coûte que coûte... Nos casse-croûtes ! Nous en avons les moyens. C’est combien ?
Présidents en tête obsolètes et politiciens véreux très nombreux, « élus au suffrage universel ». Juste ciel ! Comme le rappellent de pauvres humanistes égarés dans le siècle de la carotte et du bâton. Va-nu-pieds de l’amour ou gibier de prison !
Vive le nucléaire, botte secrète des nouveaux riches. Cuistres donquichottesques à la science abracadabrante à défaut d’élixir magique, de subtile présence ou de simple bon sens ;
Outrance titanesque ! Menace urbi et orbi garantie et sinistre suffisance de valets robotisés bien lissés planqués à vie. Aux abris !
Tant pis pour les écolos et autres rigolos… Nouveaux pauvres d’esprit reconvertis à bibles ouvertes ou médiatiques. Rompus à l’hallali : Krishna.. Hara-kiri ? Et à la cuisine biologique… Plus acide que moi tu meurs !
Contre le chômage partons en croisade, code sous le bras et curriculum bedonnant. Faisons n’importe quoi, au hasard, des fusées, des aérosols plasma ou l’anglais en dormant…Tout s’achète et se vend Dugland.
Silence ! La Terre est en travail et l’Amour nouveau-né s’époumone et tressaille exhumant son secret.
Je viens de recevoir violent comme une insulte, cinq sur cinq en plein sens, coup de cœur qui propulse, mes quatre vérités :
Vautré dans la misère, au seuil de la vraie vie :
Silence ! On crie !
Rédigé par : Valerie | 09 décembre 2011 à 13:47
Rédigé par : Jean-Dominique | 09 décembre 2011 à 03:34
C'est exactement ça.
AO
Rédigé par : oursivi | 09 décembre 2011 à 12:56
@Jean-Dominique
Pas de printemps français ?
Pas de printemps franchouillard certainement !
Les adultes des classes moyennes et aisées, fussent-elles pour le premier écrasées sous les contraintes ne bougeront pas certes.
Mais les jeunes ou les moins défavorisés, et a fortiori ceux qui sont les deux, eux risquent de bouger et pire encore d'être récupérés.
Je vois tous les jours des jeunes chrétiens, musulmans, ou même juifs (et chose importante y compris dans les couches plus favorisées et cultivées) s'enfoncer de plus en plus dans l'intégrisme et le communautarisme.
Même les laïcs, le fonctionnaires et les néo communistes ne vivent qu'entre eux désormais.
Les castes reviennent, elles n'ont jamais vraiment disparu : on se marie entre profs, entre policiers, entre familles de militaires, entre employés du privé, entre artistes, entre ingénieurs, entre médecins... quelque mélange parfois mais jamais entre les extrêmes.
On se marie bien sûr beaucoup entre même communauté de pensée ou à défaut, d'ethnie.
En même temps certains commencent à relancer l'idée du vote des étrangers...
Si la nation n'existe plus vraiment, si le vivre ensemble est mort et si l'Europe n'a pas réussi à émerger pour combler le vide, alors d'autres choses remplaceront l'Etat que nous avions et souvent ces choses commencent par des tyrannies.
La forme variera sans doute par rapport au passé et c'est pour cela que certains se bornent à penser au 21ème siècle et ne les voient pas arriver.
Un printemps donc ? non plutôt un automne suivi d'un hiver... Le printemps attendra encore je pense, si nous sommes encore là.
Cependant la solution n'est pas de revenir 100 ans en arrière non plus... alors justement où est cette solution ?
En général les sociétés la trouvent après avoir rencontré l'obstacle brutal.
A défaut d'être inoffensif, une certaine forme d'électrochoc est malgré tout nécessaire.
Rédigé par : damien75 | 09 décembre 2011 à 11:57
@ Jean-Dominique
Oui c'est vrai, l'emprunt ou les subventions accordées sauvent le système. Mais ce système est en train justement de s'effondrer. La source se tarit.
Combien d'années, en fait depuis 1992, j'ai vu les agriculteurs faire la queue dans les couloirs de la DDA, l'enveloppe marron de leur dossier PAC sous le bras pour "toucher" leurs aides, en fait leurs indemnités chômage car sans celles-ci TOUT le monde paysan et para agricole s'écroule. On aurait entendu une mouche voler à part quelques gouailleurs rigolant cyniquement. Un désastre psychologique.
J'ai renoncé les deux dernières années à ces aides, fort modestes pour ma part, mon type d'exploitation faisant vivre chichement ma famille mais surtout ne profitant pas au système...
Eh bien pendant ces deux années j'ai été relancé par les services administratifs.Je devais justifier pourquoi je ne voulais pas de ces aides !
Le système est bien foutu. On peut encore attacher un chien avec un collier de saucisses... tant qu'il y a des saucisses.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 09 décembre 2011 à 10:27
Ne faudrait-il pas rajouter, dans un style bien sûr qui n'appartient qu'à Monsieur Bilger auquel je ne saurais que très modestement prétendre et qui reste à ce titre inégalable, qu'en face des inaudibles nous avons aussi des autistes qui pour rien au monde ne voudraient laisser la parole aux inaudibles. Ces mêmes autistes ne sauraient rien qu'un instant regarder autour d'eux ces inaudibles. A continuer ainsi nous verrons ressurgir la Cour des miracles !
Rédigé par : antoine | 09 décembre 2011 à 10:14
Outre-Pyrénées, on appelait ça la majorité silencieuse, à l'époque du franquisme notamment. Pourtant, les Ibériques sont en général plus forts en gueule que les septentrionaux que nous sommes. Ici et ailleurs, un des principes du bas peuple est de subir. Il peut s'inventer des ennemis : la classe politique ou financière, les étrangers, les extrémistes de telle obédience... La France est le pays des privilèges, même chez les humbles. Si le peuple, la multitude ne se sent pas trop menacée dans l'expression de ces petits privilèges - retraites, avantages en nature, petits emplois de complaisance, allocations - le système va perdurer tel quel. Maugréez tant que vous voulez, gens de la populace, on vous rend la monnaie.
S'il y a nivellement évident par le bas, délitement de la prépondérante classe moyenne, toute poussée sociale sera possible, jusqu'à la révolte, voire la révolution. En France, on est réputé pour ça et c'est par nature imprévisible, durée, intensité, timing. Après tout, la seule façon d'un pays plutôt décadent comme la France de se "refaire la cerise" au plan intime comme sur la scène internationale est peut-être de re-pondre une bonne grosse révolution ? On n'a pas attendu la création du concours Lépine pour en déposer le brevet à l'export.
Rédigé par : scoubab00 la révolution en pantoufles | 09 décembre 2011 à 10:10
Qu'on se rassure, il n'y aura pas de Printemps français. Parce que tout a été fait depuis fort longtemps pour que les couleuvres les plus massives s'avalent en douceur. Ce n'est pas qu'on ne voudrait pas ruer dans les brancards, mais enfin, il y a la maison, le contrat d'assurance-vie, les petits placements auxquels on tient bien plus qu'à sa liberté. Ce sont ceux qui n'ont rien qui se révoltent. Les Français ont tous quelque chose à protéger des révolutions.
Rédigé par : Jean-Dominique | 09 décembre 2011 à 03:34
Le peuple n’étant pas par définition composé d’une majorité d’aristocrates, il est consubstantiellement médiocre.
Certes, à force d’entendre tant de soi-disant experts, tout dire et le contraire de tout, le peuple a de bonnes raisons de se sentir tout aussi expert, mais cela est loin de suffire.
C’est qu’à force d’entendre des charlots de tous poils – universitaires presque tous marxistes – et politicards de droite ou de gauche, on en oublierait seulement l’élément principal de la crise dans notre pays : le déséquilibre de notre balance commerciale.
Si on devait envoyer en camp de rééducation à la mao, tous ceux qui l’ont oublié ou ne veulent pas en parler pour les nécessités de leurs idéologies de m...., on devrait de nouveau réquisitionner le Larzac.
Je n’ai pour ma part entendu que J. Peyrelevade pour en parler clairement, et ça fait déjà pas mal de temps. C’est que lorsque la France achète 100, elle ne vend que 85, et que la différence, c’est de la dette. Tout le reste, c’est de la fumisterie, ce en quoi, nous devons être parmi les plus gros producteurs mondiaux.
Alors, le bon peuple des inaudibles? Trop simple pour lui. En prise au must de la démagogie, si c’est pas compliqué, c’est pas assez intelligent.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 09 décembre 2011 à 00:49
Savonarole | 08 décembre 2011 à 14:00
Merci. Rictus, au cordeau. Et Couté, tout à côté.
Des artisans du verbe, loin des pisseurs(ses) de rimes.
Rédigé par : MS | 08 décembre 2011 à 22:17
Hubert dans La Haine:
"Regarde-les tous ces beaufs qui se laissent porter par le système, regarde-le celui là, il a pas l'air méchant tout seul dans son cul en peau de fesses de chèvres, mais c'est la pire des races, tu vois ceux qui s'arrêtent de marcher dans les escaliers mécaniques, ceux qui se laissent porter par le système, c'est les mêmes qui votent Le Pen mais qui sont pas racistes, c'est les mêmes qui font les grèves pour protester dès que les escalators ils tombent en panne, la pire des races !"
http://www.youtube.com/watch?v=sGWgkSclfPM
Rédigé par : Alex paulista | 08 décembre 2011 à 21:49
C'est comme l'emploi du verbe pouffer à la troisième personne du subjonctif présent, ce qui donne : qu'elle pouffe. A éviter surtout avec une dame un peu susceptible !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 08 décembre 2011 à 20:35
"Quant à votre liberté de blâmer, dites-moi si l'usage éventuel que vous en avez fait a reçu un écho, dans le cas contraire, je crains fort que vous soyez déjà devenue "inaudible"."
La liberté de blâmer de la citoyenne Lambda n'a reçu ni plus ni moins d'écho que sa liberté d'approbation.
L'important n'est donc pas qu'elle soit ou non 'inaudible' pour 44,499999 millions sur 44,5 millions d'électeurs, mais qu'il reste dans ce pays où la parole n'est pas encore bâillonnée, des gens pour préférer vivre comme Nemanja Radulovic joue "L'été" de Vivaldi ( Cf. http://www.nemanja-radulovic.com/The5seasons.htm ).
Autrement dit debout et non pas planqués sous leur canapé, bouche cousue, oreilles bouchées et la queue entre les jambes!
Rédigé par : Catherine JACOB@Gérard LALLEMANT | 08 décembre 2011 à 20:24
Malheureusement, M Bilger, ces inaudibles dont vous nous parlez, que l'on côtoie au quotidien, sont encore bien trop résignés à ce jour pour espérer qu'ils se fassent entendre dans un avenir proche... Mais le jour où tous se réveilleront, il est à craindre que "le printemps français" ne soit ni plus cordial ni moins sanglant que les "printemps arabes" dont on nous a tenus informés. A force de silence, tous ces inaudibles risquent fort de ruminer leur mal-être et de le transformer en haine, aveugle et destructrice.
Rédigé par : sophie.mnop | 08 décembre 2011 à 20:10
Catherine Jacob morigène, à la manière nancéienne, l'abstention louée par Gérard LALLEMANT : "Quoi ?! Que lis-je ? Qu'entends-je ? Qu'ouï-je ?"
La conjugaison archaïque du verbe ouïr qui n'est plus employé qu'à l'infinitif et dans l'expression "par ouï-dire" demandait autrefois, en notre chère Lorraine, que la première personne du présent de l'indicatif s'écrivît : j'ois.
Madame Jacob a sans doute voulu écrire : "Qu'ai-je ouï ?", même si le passé composé de ce verbe est devenu pareillement obsolète.
Voilà une question oratoire à ne jamais poser en salle de garde, sauf pour une "carabine" à la recherche d'un effet onomatopéique.
Rédigé par : Djinn | 08 décembre 2011 à 20:04
@Catherine JACOB
Madame, je ne suis subventionné par aucun parti ; si tel était le cas, je m'arrangerais pour en faire l'éloge à mots couverts. Vous avez bien compris et tous les oh et les ah que vous pourriez hurler ne changeraient rien à l'affaire. Je me refuse à aller voter.
C'est bien là ma liberté, celle de pouvoir traiter par le dédain cette classe politique qui le soir de l'élection passée oublie aussitôt les promesses faites et de ce fait, me sentir encore une fois roulé dans la farine. Les désenchantés de mon "espèce" ont déjà entendu trop de fables et je ne vous conteste pas le droit de vouloir en entendre d'autres comme je ne vous conteste pas le droit de penser qu'un bulletin de vote peut vous protéger de l'arbitraire. Quant à votre liberté de blâmer, dites-moi si l'usage éventuel que vous en avez fait a reçu un écho, dans le cas contraire, je crains fort que vous soyez déjà devenue "inaudible".
Rédigé par : Gérard LALLEMANT | 08 décembre 2011 à 17:08
Rédigé par : mike le 08 décembre 2011 à 10:16
"Inaudibles, indignés, intouchables...
Curieux ce vocabulaire de crise !"
Les trois "I" pour remplacer le triple "A" ?!
Rédigé par : Valerie | 08 décembre 2011 à 15:48
Bah, si les gens ne sont pas contents, ils n'ont qu'à partir, s'organiser autrement.
Bon ou mauvais, un gouvernement n'aura de toute façon qu'une influence marginale sur leur vie.
Comme disait ma grand-mère qui a traversé l'occupation avec deux nourrissons:
"qu'ils s'arrangent !"
Rédigé par : Alex paulista | 08 décembre 2011 à 15:07
@ Clafoutis
En réalité, ce député aurait emprunté une citation que l'on doit à François Mauriac :
"Je veux bien mourir pour le peuple, mais je ne veux pas vivre avec"
---
@ Savonarâle
Qui aurait jeté Sylvain ? N'est-ce pas Philippe Bilger le maître de ce blog et a-t-il jamais exclu un intervenant, même parmi les plus mal embouchés (dont Sylvain ne fait pas partie) ?
Il ne me semble pas que ce soient quelques critiques ou railleries venant toujours des mêmes grincheux (ses) ou redresseurs de tort qui soient la cause du silence de Sylvain. Par ailleurs il a certes son franc-parler (parfois un peu rude) mais il lui arrive d'écrire des choses pointées à l'angle du bon sens. Personnellement, son humour au vitriol ne me gênait pas et me faisait même parfois sourire. Mon côté peuple qui ressort sans doute !
Sylvain, tu nous manques, reviens quand tu veux !
(nota : même s'il n'est pas très catholique, j'aimerais bien quelqu'un dans son genre pour faire mon oraison funèbre !)
Rédigé par : Mary Preud'homme | 08 décembre 2011 à 14:17
@ Gérard LALLEMANT
Se résigner : jamais !
Et comme vous parlez d'insulte à l'intelligence, je confirme que s'il n'y avait pas toutes ces intelligences qui agissent dans un pays fort de soixante-cinq millions d'habitants, nous en serions encore au Moyen Age. Car décider de ne pouvoir vivre en bonne intelligence avec son peuple, c'est
piétiner quelques siècles d'Histoire.
Rédigé par : calamity jane | 08 décembre 2011 à 14:16
Le peuple. On est tous le peuple de quelqu'un. Le riche petit-bourgeois. Le petit fonctionnaire. La masse des employés. Les cadres moyens du pays.
L'élite est représentée par tous ceux qui ont accès aux médias, les élus. Les journalistes, les fonctionnaires ayant une parcelle du pouvoir. Ceux dont le salaire est payé par les impôts des autres peuvent vivre dans un monde à part.
Peuvent se considérer au-dessus du lot ceux dont les familles ont mille ans d'histoire. Les cadres dirigeants du pays. Les joueurs de football. Les people.
Les inaudibles finalement sont peut-être plus dans la classe moyenne du pays qu'on ne le pense, ce qui va peut-être provoquer des surprises demain.
Rédigé par : Perplexe-gb | 08 décembre 2011 à 14:12
« L’ Hiver » de Jehan Rictus 1880.
Merd’ ! V’là l’Hiver et ses dur’tés,
V’là l’ moment de n’ pus s’ mettre à poils :
V’là qu’ ceuss’ qui tienn’nt la queue d’ la poêle
Dans l’ Midi vont s’ carapater !
Les Borgeois, l’ soir, vont plaind’ les Pauvres
Au coin du feu... après dîner !
Et v’là l’ temps ousque dans la Presse,
Entre un ou deux lanc’ments d’ putains,
On va r’découvrir la Détresse,
La Purée et les Purotains !
Les jornaux, mêm’ ceuss’ qu’a d’ la guigne,
À côté d’artiqu’s festoyants
Vont êt’ pleins d’appels larmoyants,
Pleins d’ sanglots... à trois sous la ligne !
C’ qui va s’en évader des larmes !
C’ qui va en couler d’ la piquié !
Plaind’ les Pauvr’s c’est comm’ vendr’ ses charmes
C’est un vrai commerce, un méquier !
Ah ! c’est qu’on est pas muff en France,
On n’ s’occupe que des malheureux ;
Et dzimm et boum ! la Bienfaisance
Bat l’ tambour su’ les Ventres creux !
L’Hiver, les murs sont pleins d’affiches
Pour Fêt’s et Bals de charité,
Car pour nous s’courir, eul’ mond’ riche
Faut qu’y gambille à not’ santé !
Et faut ben qu’ ceux d’ la Politique
Y s’ gagn’nt eun’ popularité !
Or, pour ça, l’ moyen l’ pus pratique
C’est d’ chialer su’ la Pauvreté.
Moi, je m’ dirai : « Quiens, gn’a du bon ! »
L’ jour où j’ verrai les Socialisses
Avec leurs z’amis Royalisses
Tomber d’ faim dans l’ Palais-Bourbon.
Car tout l’ mond’ parl’ de Pauvreté
D’eun’ magnèr’ magnifique et ample,
Vrai de vrai y a d’ quoi en roter,
Mais personn’ veut prêcher d’exemple !
Et pis contemplons les Artisses,
Peint’s, poèt’s ou écrivains,
Car ceuss qui font des sujets trisses
Nag’nt dans la gloire et les bons vins !
Pour euss, les Pauvr’s, c’est eun’ bath chose,
Un filon, eun’ mine à boulots ;
Ça s’ met en dram’s, en vers, en prose,
Et ça fait fair’ de chouett’s tableaux !
Ainsi, t’nez, en littérature
Nous avons not’ Victor Hugo
Qui a tiré des mendigots
D’ quoi caser sa progéniture !
Oh ! c’lui-là, vrai, à lui l’ pompon !
Quand j’ pens’ que, malgré ses millions,
Y s’ fit ballader les rognons
Du Bois d’ Boulogn’ au Panthéon
Dans l’ corbillard des « Misérables »
Enguirlandé d’ Beni-Bouff’-Tout
Et d’ vieux birb’s à barb’s vénérables...
J’ai idée qu’y s’a foutu d’ nous.
Et gn’a pas qu’ lui ; t’nez Jean Rich’pin
En plaignant les « Gueux » fit fortune.
F’ra rien chaud quand j’ bouffrai d’ son pain
Ou qu’y m’ laiss’ra l’ taper d’eun’ thune.
Ben pis Mirbeau et pis Zola
Y z’ont « plaint les Pauvres » dans des livres,
Aussi, c’ que ça les aide à vivre
De l’une à l’aute Saint-Nicolas !
Même qu’Émile avait eun’ bedaine
À décourager les cochons
Et qu’ lui, son ventre et ses nichons
N’ passaient pus par l’av’nue Trudaine.
Mais Jésus mêm’ l’a promulgué,
Paraît qu’y aura toujours d’ la dèche
Et paraît qu’y a quèt’ chos’ qu’ empêche
Qu’un jour la Vie a soye pus gaie.
J’en ai ma claqu’, moi, à la fin,
Des « P’tits carnets » et des chroniques
Qu’on r’trouv’ dans les poch’s ironiques
Des gas qui s’ laiss’nt mourir de faim !
J’en ai soupé de n’ pas briffer
Et d’êt’ de ceuss’ assez... pantoufles
Pour infuser dans la mistoufle
Quand... gn’a des moyens d’ s’arrbiffer.
Je veux pus êt’ des Écrasés,
D’ la Mufflerie contemporaine ;
J’ vas dir’ les maux, les pleurs, les haines
D’ ceuss’ qui s’appell’nt « Civilisés » !
Et au milieu d’ leur balthasar
J’ vas surgir, moi (comm’ par hasard),
Et fair’ luire aux yeux effarés
Mon p’tit « Mané, Thécel, Pharès ! »
Et qu’on m’ tue ou qu’ j’aille en prison,
J’ m’en fous, j’ n’ connais pus d’ contraintes :
J’ suis l’Homme Modern’, qui pouss’ sa plainte,
Et vous savez ben qu’ j’ai raison !
Rédigé par : Savonarole | 08 décembre 2011 à 14:00
@Gérard LALLEMANT | 08 décembre 2011 à 10:12
"D'ailleurs en ce qui me concerne, c'est décidé ! Je refuse de voter.
Quoi?! Que lis-je? Qu'entends-je? Qu'ouï-je??
Militez au moins pour que le vote blanc soit considéré, par ex. comme un manque de crédibilité aux yeux de l'électeur que vous êtes, de l'ensemble des candidats en lice avec lequel celui qui sera élu devra finir par compter, mais ne vous refusez pas à exercer ce droit pour lequel tant de peuples meurent encore aujourd'hui et qui est votre seule garantie contre l'arbitraire d'un pouvoir fou, à défaut d'en attendre quelque chose de mieux!
"Je refuse dès aujourd'hui d'être prochainement le complice de cette escroquerie intellectuelle qu'est devenu le suffrage universel, pour devenir quelques semaines plus tard le témoin d'une nouvelle imposture portée au pouvoir."
Vous êtes sûr que vous n'êtes pas subventionné par quelque parti que l'abstention d'un maximum d'électeurs arrangerait par hasard?
Allez donc demander aux Russes si ceux de leurs dirigeants qui connaissent une baisse de popularité ne préféreraient pas avoir plutôt affaire à des désenchantés de votre espèce tout prêts à subir plutôt que d'agir ne serait-ce que par cette minuscule feuille de papier qui s'appelle un bulletin de vote!!
Vous me faites penser à ces gens qui préféreraient se passer de pain parce qu'il n'y aurait plus de brioche! Vous êtes tel les enfants trop gâtés qui n'apprécient plus ce qu'ils ont, et notamment LA LIBERTÉ de BLÂMER!
Un peu de lecture à toutes fins toujours utile, ce bon monsieur de la Fontaine et ses grenouilles: http://www.lafontaine.net/lesFables/afficheFable.php?id=47
Rédigé par : Catherine JACOB@Gérard LALLEMANT | 08 décembre 2011 à 13:29
Rédigé par : Savonarole | 08 décembre 2011 à 09:07
...
PS : Un obscur député socialiste de la IIIe République est resté dans les annales de l'humour politique lorsqu'en fin de banquet, levant son verre, il s'écria :
"Mourir pour le Peuple ? Toujours !
Vivre avec lui ? Jamais !"
.....................................
Mais H G Wells à un dîner en ville (en substance) :
- Un admirateur : "Mr Wells, vous êtes socialiste, et pourtant le peuple pue, est sale, vulgaire, inculte, violent ?"
- Wells : "C'est pour ça que je suis socialiste."
Rédigé par : Clafoutis | 08 décembre 2011 à 12:59
@Savonarole, Salut !
Merci pour l'info, j'ai l'habitude, personne mieux que moi ne sait s'attirer la foudre (et à la vitesse du son ! Blablabla), peut-être vous Savonarole ? (personnage détestable au demeurant) Je ne parle pas de vous évidemment, puisque je ne vous connais pas, mais dans ma grandeur je vous accorde le bénéfice du doute !
A celui qui trouve que j'ai le vin mauvais, c'est que le bon vin est si cher ! Il n'y en a que pour les socialo et les autres. Tout vient de là, de ces aigreurs que me donne le vin, et les imbéciles... Sinon en fait, je suis un demeuré...
Salut à toi Savonarole ! Je libère les lieux comme d'autres semble-t-il avant moi... Ne pas troubler les gens qui sont si bien entre eux, "un âne frotte l'autre" !
Rédigé par : invinoveritas | 08 décembre 2011 à 12:11
Je pense comme M. Mustier et bien d'autres... Nous sommes en 1789 ou quelque chose approchant, avec un côté 1929 bien sûr.
Tout le monde sait ce qu'il en suivit.
Les inaudibles trouveront ce qu'ils peuvent pour se faire entendre à commencer par les extrêmes (politiques, religieux ou communautaires).
Lorsqu'un Etat faillit et recule, quelque chose d'autre prend la place vacante et finit par le remplacer.
Ahh quand je me rappelle à 14 ans à peine qu'on se moquait de moi (élèves comme professeurs) quand au collège (avec une prof d'histoire communiste arriérée) je disais que nous étions dans une illusion de démocratie.
C'était en 1988... rien n'a changé depuis sinon que je ne suis plus le seul à le penser.
Rédigé par : damien75 | 08 décembre 2011 à 11:43
Je déteste ce condescendant "le peuple" employé à tort et à travers ; il n'y a pas le peuple, il y a des personnes dont beaucoup en bavent et notamment les agriculteurs (bien sûr je ne parle pas des riches céréaliers gavés de primes européennes ou des éleveurs d'animaux en batterie et leurs mêmes primes à l'export) dont tout le monde se fiche (c'est parmi eux qu'il y a le plus de suicides en France mais qui en parle ?) et pourtant dans chaque village il y a une géographie des puits où certains se sont noyés et des granges où ils se sont pendus. Et il y a pire que l'agriculteur, la veuve de l'agriculteur ; j'en connais qui ont à peine plus de 600 euros pour vivre. Alors un petit article tous les 5 ans et une attention particulière au moment de la présidentielle ça ne pèse pas lourd. Il y a aussi dans les grandes villes les mères célibataires, les retraités à la rue, d'innombrables histoires personnelles terribles mais pas le "peuple", masse informe, expression bien pratique et démago pour dire qu'on va s'occuper de tout le monde et in fine de personne.
Rédigé par : catherine A ; ras le peuple ! | 08 décembre 2011 à 11:03
Voilà, je vais faire une petite proposition
puisque ce blog ressemble étrangement à
la France telle qu'elle devient, c'est-à-dire sectaire,
ayez l'amabilité de citer noms et pseudos
de ceux et celles qui, bientôt, auront
droit à un procès en forme afin de leur éviter un mal-être, même passager.
La fainéantise intellectuelle c'est aussi
de ne pas faire l'effort de lire entre les lignes
après avoir établi son catalogue !
Concernant @sylvain, comment avez-vous pu
remarquer qu'il n'avait que 200 mots de
vocabulaire ?
Rédigé par : calamity jane | 08 décembre 2011 à 10:57
Les "inaudibles", on va faire semblant de les écouter quelques mois, on va leur faire une ou deux petites caresses dans le sens du poil, on va montrer qu'on s'y intéresse et puis la grande élection passée, on refermera le bocal. Parce qu'il ne faut surtout pas oublier que les "inaudibles", ils sont "nauséabonds" !
Quel cinéma que tout cela !
Rédigé par : Florence | 08 décembre 2011 à 10:25
Inaudibles, indignés, intouchables...
Curieux ce vocabulaire de crise !
Rédigé par : mike | 08 décembre 2011 à 10:16
Vous avez raison M. Reffait, à quoi bon la démocratie ? D'ailleurs en ce qui me concerne, c'est décidé ! Je refuse de voter.
Je refuse dès aujourd'hui d'être prochainement le complice de cette escroquerie intellectuelle qu'est devenu le suffrage universel, pour devenir quelques semaines plus tard le témoin d'une nouvelle imposture portée au pouvoir. Trop d'enveloppes et trop de valises entre autres m'ont fait devenir non pas un inaudible mais simplement quelqu'un qui ne veut plus rien entendre et voir de tous ces mensonges politiciens. Ces politiciens qui n'ont même plus peur du grotesque quand ils se transforment en Camarade Président pour aller porter la bonne parole dans les usines au beau milieu d'un parterre d'ouvriers bien rangés pour vanter les vertus du travail alors que les huissiers attendent derrière la porte et que les lettres de licenciement sont empilées sur le bureau du DRH. Grotesque également quand ils viennent nous parler de la gestion d'un pays, eux qui ne pourraient pas se débrouiller avec la gestion du budget d'une famille au SMIC, grotesque aussi quand ils viennent tenir des discours sur l'insécurité des cités où ils ne pourraient pas survivre deux jours sans la protection de force CRS et gendarmes. Grotesque aussi quand ils parlent de Justice et d'Egalité. Grotesque quand j'entends dire qu'ils vont agir et résoudre les problèmes alors qu'ils ne sont que des pantins gesticulant au gré des événements et sur ordre des financiers. Il est grand temps d'arrêter d'insulter l'intelligence des petits ou des inaudibles, vous pouvez donner le nom qui vous plaira à ces personnes que nous sommes sur le point de devenir ou que nous sommes déjà devenues par résignation.
Rédigé par : Gérard LALLEMANT | 08 décembre 2011 à 10:12
"LES INAUDIBLES N'ONT QU'A OUVRIR LEUR BOUCHE !!!! "
invinoveritas | 07 décembre 2011 à 21:16
____________________________
Mon pauvre "invinoveritas"... Je ne te donne pas 15 jours d'espérance de vie sur ce blog. Les UMP et les PS vont te tomber dessus. Tirer des coups de revolver dans une cathédrale, ça les fâche, ça les acouphène.
Rédigé par : Savonarole | 08 décembre 2011 à 09:53
Cette ignorance à l'égard des "inaudibles" est aussi le fait des médias, à commencer par le quotidien de référence cité. Abonné professionnel au Monde, je suis stupéfait pas le caractère massivement hyper luxueux des cahiers de publicité, florilège de toutes les marques de grand luxe, aux propositions plus onéreuses les unes que les autres, que je reçois à ce titre (cf aussi, dans le genre, Le Monde Magazine). A l'évidence, ces publicités ne s'adressent pas aux "inaudibles" mais révèlent l'existence d'un lectorat de privilégiés - les bobos ? - qui s'accommodent personnellement sans problème de leurs privilèges, tout en assénant sans pudeur des leçons de morale aux "inaudibles", en faveur des "exclus", des "victimes des inégalités", etc, etc.
Rédigé par : Guzet | 08 décembre 2011 à 09:40
@ surcouf:
J'ai perdu il y a deux ans un ami agriculteur âgé, un seigneur de la terre sur une petite exploitation gagnée are après are, ses parents ayant été ouvriers agricoles c'est-à-dire quasiment serfs. STO en Haute-Silésie, il faillit être déporté par la Gestapo dans le camp voisin pour indiscipline et fut sauvé in extremis par un officier allemand.
Il s'appelait célestin L. et a fini sa vie avec une retraite de 732 euros... par trimestre !
Rédigé par : hameau dans les nuages | 08 décembre 2011 à 09:30
Cessez donc de tordre vos mouchoirs, un peu de tenue.
Ainsi vous découvrez tous ici, de droite comme de gauche, et les larmes aux yeux, la Cosette du père Hugo ou La Petite Fadette de G. Sand ? Ah les braves gens que vous êtes !
Et tout ça grâce au "Monde" de Pierre Bergé, qui a écrit les plus belles pages d'Yves Saint Laurent, Xavier Niel qui donna au monde "Free", et Matthieu Pigasse qui créa un monument de la pensée moderne avec "Les Inrockuptibles"...
Il y a de quoi pleurer en effet.
Pourtant, faites votre examen de conscience...
Vous en aviez un d'"inaudible", ici, sous la pogne, sur ce blog : il s'appelait "Sylvain" !
Avec ses 200 mots de vocabulaire, sa rage et sa grogne, il a voulu s'essayer à côtoyer les sommités de ce blog.
Il s'est fait jeter !
On lui est tombé dessus, on l'a ridiculisé, et finalement foutu dehors.
Vos blémitudes l'ont gonflé.
PS : Un obscur député socialiste de la IIIe République est resté dans les annales de l'humour politique lorsqu'en fin de banquet, levant son verre, il s'écria :
"Mourir pour le Peuple ? Toujours !
Vivre avec lui ? Jamais !"
Rédigé par : Savonarole | 08 décembre 2011 à 09:07
"LES INAUDIBLES N'ONT QU'A OUVRIR LEUR BOUCHE !!!! "
invinoveritas | 07 décembre 2011 à 21:16
Vous avez le vin mauvais ! Pas besoin de crier comme cela.
Même si vous avez raison...
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@invinoveritas | 08 décembre 2011 à 02:19
Votre billet répond fort à propos à une tendance désormais assumée de reléguer la démocratie en temps de crise. Qu'on se souvienne du scandale déclenché par le Premier ministre grec qui avait osé envisager la consultation de son peuple à propos des mesures d'austérité : dès qu'il s'agit de choses sérieuses, le peuple n'est pas le bienvenu. On nous promet ces jours-ci de nouveaux traités européens et cela se fera sans que les peuples soient concernés. L'air attristé, nos gouvernants viennent nous annoncer qu'il faut remiser la démocratie au placard le temps de nous fabriquer de nouvelles contraintes institutionnelles non désirées. Analystes et éditorialistes, qui participent aux sphères d'influence, nous expliquent en quoi il serait fou de consulter les peuples en pareilles circonstances. Les marchés financiers ont réussi là où les idéologies néo-libérales ont échoué : effacer le peuple avec son assentiment.
Je ne suis pas un démocrate farouche et comprends bien la déconvenue de Churchill quand il parlait de démocratie. Rien n'est plus stupide comme régime sauf que les autres sont pires. Mais il y a une perversion démocratique, celle de la représentation : le peuple ne donne pas son avis, il se limite à donner son aval aux avis divergents qui se présentent à lui. Lorsqu'en 1788, la France s'est mobilisée pour établir les cahiers de doléances, il ressortit que ce peuple, pourtant majoritairement illettré à l'époque, pensait juste, savait percevoir les efforts nécessaires à effectuer. Le peuple sans chef sait être intelligent.
Pendant ce temps, la président prétend s’intéresser au sort quotidien des gens en empruntant une rame de RER neuve et vide, réquisitionnée pour lui. Distorsion : au même instant, des usagers subissaient des retards consécutifs à cette réquisition. Un autre jour, le président - je m'empresse de dire que cela aurait pu être un autre - s'annonce dans un bistrot de province après un discours : "Profitez-en, c'est ma tournée !" lance-t-il. Le patron sert à boire mais ne sera jamais payé. Le contresens est permanent, à gauche comme à droite. Il n'y a plus d'échanges alors c'est vrai, à quoi bon la démocratie ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 07 décembre 2011 à 22:26
Derrière le lyrisme dont vous êtes coutumier, il y a tant de vérités.
On a envie de dire très beau billet, si le billet ne renvoyait pas à une tragédie.
Qu'importe : les faussaires sont démasqués ; le poisson pourrit toujours par la tête et ça, c'est une vérité immuable.
Rédigé par : fredi maque | 07 décembre 2011 à 22:13
@ Robert
J'ai lu et relu les propos de Monsieur Bilger. Je réfléchissais dans la journée à une éventuelle réponse mais je trouvais qu'il avait les écrits tellement justes que je n'arrivais pas à trouver les mots sauf à ce qu'ils soient bien ordinaires. Bref je n'avais rien à ajouter.
Mais votre commentaire me permet de rebondir et je vous en remercie. Il complète "pile poil".
Combien de misères cachées, de rancœurs, de colères rentrées que l'on aimerait bien régler non pas à coup d'AK-47 mais à coup de tisonnier. Des retraites minables, des remboursements de maladie en chute libre alors que le clandestin, "le sans papiers", bénéficie de l'aide médicale gratuite au titre de la solidarité humaniste...
Moi l'Europe m'a tué.
Obligé d'investir des sommes colossales malgré les aides allouées dans des mises aux normes qui n'avaient pas lieu d'être alors que mon revenu était proche du smic (bien inférieur en comptant les heures). Des contrôles papiers, terrains et photos satellitaires tatillons et imbéciles fait par des contrôleurs souvent haineux aux idées préconçues me poussant à bout. Des règles culturales changeantes...
Enfin bref j'en suis persuadé, une volonté politique de saquer ceux qui étaient susceptibles de rester indépendants.Le dernier projet de loi sur les semences fermières le confirme.
Montjoie Saint Denis ! Haut les fourches ! (en rêve...)
L'Europe peut crever.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 07 décembre 2011 à 22:09
@Robert
Et pourtant ils ont un sens inégalé de la dignité. Il faut ne pas oublier qu'eux sont attachés (dans tous les sens du terme) à leur terre et que c'est eux qui ont tenu en 1914-18...
Ne pensez-vous pas que vous exagérez un tantinet ? Pourquoi se référer à 14-18, vous oubliez 732 ou encore 1515 ou 52 av JC.
Je pense qu'en faire trop nuit alors même que je serais assez de votre avis.
Ceci dit, je trouve également très pertinente la réponse de Jean-Benoît Henriet.
Il y aurait tellement à dire sur la classe régnante mais également sur leurs affidés qui me paraissent encore plus nuisibles.
Rédigé par : Surcouf | 07 décembre 2011 à 21:44
LES INAUDIBLES N'ONT QU'A OUVRIR LEUR BOUCHE !!!! SONT-ILS PRIVES DE LA PAROLE OU DU SENS DE LA PAROLE ? OU PLUTOT DE CERTAINS ATTRIBUTS, DANS TOUS LES CAS CE SONT DES COUARDS... MAIS FAISONS CHORUS ET PLAIGNONS-LES, CELA FERA DE NOUS "LES GENTILS" ET D'EUX "LES VICTIMES"...
CERTAINES PERSONNES SUR CE SITE SE DEFOULENT SUR D'AUTRES D'UNE MANIERE CHOQUANTE ET INTOLERABLE ! D'AILLEURS SANS DOUTE DETIENNENT-ILS EUX, LA VERITE, ET COMME TOUJOURS CEUX-LA NE SONT PAS INAUDIBLES !
Rédigé par : invinoveritas | 07 décembre 2011 à 21:16
Pas besoin que la Madame ès-qualité en
calamités vienne me reprendre car il est
une différence essentielle entre les personnes qui vivent avec les autres ceux d'ici,
de là et d'à côté avec leurs qualités
et parfois leurs triples défauts et ceux
ainsi que celles qui brassent dans la
moralité et la bien-pensance avec si ce
n'est le couteau à la ceinture, la plainte,
parce que bien au fait des Lois (comme
l'esprit).
Une sorte de traîtrise celle qui veut que
cela soit "les siens" prend corps de plus
en plus dans le pays et quel que soit
le vocable employé cela revient au même.
Humiliés, inaudibles vous pourriez en
prendre un au hasard de votre chemin journalier par exemple ? Non, pas ceux qui vous
agressent à dormir dans la rue ou ailleurs,
et qui pourraient bientôt s'appeler "les
ignorés"; parmi les autres.
La dérive qui se prépare vers une forme
de charité institutionnelle est un chemin
qui mène au tiers-monde.Ce n'est pas une
République et ses frontons de liberté,
égalité, fraternité.
Rédigé par : calamity jane | 07 décembre 2011 à 20:35