Magistrat, je prenais assez rarement le métro. Mon épouse généralement me conduisait le matin lors de mes sessions d'assises et je revenais souvent en autobus. Dans la seconde quinzaine de chaque mois, mes horaires étant plus souples, j'utilisais le bus qu'il fallait attendre longtemps mais qui était très pratique.
Depuis le 3 octobre, chaque jour, la presse du métro m'est devenue familière. Difficile de s'asseoir et quand on le peut il revient à la politesse de céder sa place au moins aux femmes d'un certain âge.
Enthousiaste à l'idée d'aller travailler dans un cabinet d'avocats chaleureux et remarquable, je vis pourtant comme une ascèse le quart d'heure nécessaire au trajet de six stations. Je n'étais pas assez naïf pour penser que dans ce monde souterrain, le bonheur de vivre, la joie d'être éclateraient sur chaque visage et qu'on y retrouverait comme par magie une urbanité, une attention à autrui qui à l'air libre sont déjà assez parcimonieuses. Tout de même, je ne m'attendais pas à une telle morosité crépusculaire, à cette lassitude des corps, à cette étrange impression de devoir coexister avec des personnes âgées ou plus jeunes pour lesquelles, à l'évidence, qui que vous soyez, vous n'êtes RIEN. Ce n'est pas que le silence règne puisque chacun, dans son heureuse autarcie, est majoritairement plongé dans tous les modes de communication possibles et imaginables. Mais surtout pas avec son voisin ou sa voisine, si proche, trop proche, pâtissant du grave défaut d'être immédiatement à portée de voix physique. D'autres lisent un journal ou, exploit sauf s'ils ont déniché une place, un livre.
Cette mélancolie collective, à peine troublée par des cris ostensiblement intempestifs pour se faire remarquer et encore plus gênée - moi, le premier ! - par l'irruption volubile et quémandeuse de quelques SDF nous offrant une musique qu'on n'a pas demandée, est d'autant plus glaçante qu'ici ou là, dans le wagon, se produisent des indélicatesses au quotidien qui démontrent que les voyageurs du métro, toutes classes confondues, se sont doucement et sûrement laissé glisser sur la pente de la facilité grossière.
Au moment de monter dans la rame ou d'en descendre, il s'agit d'un véritable combat qui ne semble pas tant dépendant du nombre que de la mauvaise volonté et de la maussaderie manifestées par chacun pour permettre la sortie ou l'accès. On trouble quand on s'ajoute, on dérange lorsqu'on se retire. Les excuses, quand elles existent, n'y font rien. Quand on est parvenu à s'extirper, c'est un soulagement comme si on avait surmonté une épreuve et accompli un tour de force. On s'est libéré d'autrui !
Ce n'est rien par rapport aux péripéties très éclairantes qui se déroulent lors du trajet. Pour peu qu'une place assise devienne vacante, la personne, homme, femme, blanche, noire, maghrébine, asiatique, jeune ou vieille, qui désire s'y installer vous bouscule, n'émet pas un seul pardon comme s'il convenait d'affirmer avec une sorte d'arrogance silencieuse le droit acquis à s'emparer d'un siège sans avoir la délicatesse purement conventionnelle de s'excuser pour les genoux heurtés, le coup de coude dans le torse ou, à la fin du processus, quand parfois une masse humaine s'est installée, le repliement obligatoire sur un minuscule bout de banquette.
Les gares, le métro, les salles de cinéma sont des lieux où un peuple se juge. Pour la politesse, l'affabilité, l'optimisme, le respect d'autrui. Pour le métro, comment ne pas être frappé par l'ombre collective qui pèse sur cet enfermement utilitaire le temps d'un parcours bref ou plus long ? J'ose soutenir que le moral d'une collectivité peut être apprécié dans ces rassemblements où personne ne joue la comédie, où la nudité de la quotidienneté confronte chacun à chacun dans sa vérité et sa simplicité. La joie de vivre s'en est allée et le pire consiste sans doute dans l'hésitation qui vous saisit avant de sourire à un petit enfant et à sa mère, de céder votre place, d'arborer un air bienveillant ou de montrer que celui ou celle qui survient n'est pas importun mais légitime. Il y a une telle atmosphère de minimalisme humain et de politesse réduite à presque rien qu'on est effondré pour soi, pour les autres, pour la société que ce délitement traduit. Si des personnalités politiques voulaient bien faire cet effort d'abandonner le somptuaire et le confortable pour venir quelque temps goûter la saveur du peuple, dans le métro, serré, comprimé dans une tristesse autarcique et une pesanteur grise, elles en tireraient des enseignements décisifs. Un pays qui montre ce visage souffre de quelque chose. Ce n'est pas seulement la dégradation inévitable suscitée par l'écoulement du temps mais en profondeur des groupes dévastés par une incertitude sur demain, angoissés et donc repliés sur une morne indifférence proche d'une agressivité muette. Venir dans le métro, observer, subir, déplorer constituerait une formidable leçon pour nos gouvernants. Pas pour un petit tour, comme Valéry Giscard d'Estaing mais de manière suffisamment approfondie et attentive pour pouvoir mesurer les béances, les attentes et la nécessité d'un destin à offrir.
Gilbert Collard, qu'on se plaît à moquer sur tous les plans souvent sans le valoir, a proféré une vérité profonde en affirmant que sa première mesure, s'il était président de la République, serait d'édicter trente minutes de joie par jour. Sachant l'utopie de sa proposition, il a cependant mis l'accent sur ce qui manque le plus à la société française : le bonheur d'être ensemble (jdd.fr).
Pourquoi serait-il honteux pour les politiques, contre ce qui divise et déchire, de se battre vraiment pour ce qui rassemble ?
Qu'ils prennent le métro !
En parcourant le Daily Mail, je suis effaree par cette "manifestation" ; je trouve deja "ce tube", qui ressemble a un affreux boyau, effrayant mais la c'est le summum !
Ces Anglais m'etonneront toujours par leur excentricite conformiste et sa mise en scene ainsi que par leur sens du deguisement et denigrement de soi... yuk, yuk !!!
Le charme du metro parisien me manque !
http://www.dailymail.co.uk/news/article-2084170/No-trousers-Underground-day-Commuters-leave-outerwear-home.html
Rédigé par : Valerie | 09 janvier 2012 à 19:57
Retour de vacances adouci par votre aventure "métronomique, meuse" ; j'en souris croyant lire les réactions des deux Papous venus à Paris il y a trois ou quatre ans. Leur étonnement était à la mesure du vôtre mais eux au moins avaient des raisons (j'ai failli écrire des excuses). Que diable, vous n'aviez osé jusqu'ici descendre sous Paris ? Je prends souvent le métro, ce n'est certainement pas l'endroit que j'affectionne le plus mais si j'ai quelques expériences mitigées il m'est arrivé très très souvent d'y rire, d'avoir des discussions, bref d'y passer un moment pas trop désagréable. Certes il y a le bruit et les odeurs comme dirait l'autre mais ce n'est pas Chicago. Il suffit souvent de rien, d'un sourire, pour désarmer l'agressivité, la peur. Je vous assure, ça marche. Certes ça ne fait pas du métro l'endroit le plus sexy mais ça peut rendre les trajets acceptables.
Rédigé par : catherine A un Papou à Paris | 04 janvier 2012 à 16:35
Cette expérience curieusement tardive, livrée courageusement dans ce billet échappé du sous-sol parisien, est bien la preuve qu’un éveil définitif nécessite une mise à jour permanente.
Malgré cette expérience douloureuse, qu’il est bon de vous imaginer jeune retraité néophyte du métro; on en deviendrait presque irrévérencieux!
Rédigé par : Jean Goisset | 03 janvier 2012 à 21:03
Rédigé par : Alex paulista | 31 décembre 2011 à 02:01
Et finalement, vos oraux* sont arrivés ?
A quoi tient une vie... c'était écrit.
AO
* comme le disaient par définition les copains de Capone, "alors Al ?"
Rédigé par : oursivi@AP | 03 janvier 2012 à 17:58
Pas le temps de lire les coms, mais, franchement, PB, y aller de votre appel envers nos gouvernants à venir partager ce - nôtre, désormais vôtre - quotidien-là tout en nous enseignant qu'avez jugé vos contemporains - ou appelé à les juger ce qui est aussi le faire - sans connaitre cet aspect-là de la vie... et ce tout en en faisant reproche aux premiers de n'en rien savoir de plus que vous...
Hormis les cochonneries contemporaines que sont toutes les productions électroniques plus ou moins inspirées d'Apple, ce que l'on voit dans le métro en janvier 2012 est ce qui s'y trouve et déroule depuis des décennies.
Rien n'a vraiment changé.
Dans le métro de Londres qu'ai pris ces derniers jours, rien de bien différent non plus, un peu plus de propreté sans doute, mais la même indifférence d'autant plus compréhensible que ces grandes villes sont des "capitales-monde" où tout ce qui se fait appeler homme est visible et banalisé depuis des lustres, avec l'absence d'empathie que créent les différences raciales et langagières, là concentrées sans haine mais sans se marquer le moindre intérêt, au mieux cette "indifférence polie" comme l'eût dit Jabotinsky ; l'a dit, en fait.
Leurs bus, pittoresques et rapides, rendent ou laissent les gens à un meilleur état d'eux-mêmes qu'un passage dans le métro ; tout se jouerait-il dans la césure du au-dessus vs au-dessous ?
Dans celui de NY, idem, autre capitale-monde, elle aussi.
Dans celui de Séoul, l'harmonie raciale est telle qu'on s'y sent parfois déplacé sur toute la ligne, et pourtant, même en s'y sentant rare, on s'y sent encore plus invisible, presque d'une caste d'intouchables, même du regard...
Le Léon-Paul Fargue de ces déambulations-là ne m'est pas apparu, et votre candeur est là presque mignonne.
So...
Après Philippe dans le métro, bientôt Philippe fait du ski puis Philippe à la plage ou Philippe et les rudes travaux des champs...?
Meilleurs voeux à tous, et n'oubliez pas de céder votre place si vous voyez notre hôte ronchonner entre deux "djeuns" tapotant compulsivement leurs gadgets ou deux vieux étaler leurs affaires et l'en priver d'une juste place.
Après le droit des assises, celui de s'asseoir. 2012 sera transportée ou ne sera pas et il faudra bien que justice se tasse, comme les autres.
AO
Rédigé par : oursivi | 03 janvier 2012 à 17:50
6 stations de métro, bel exploit.
Prochain challenge, une ligne de RER en entier ?
Rédigé par : bob | 03 janvier 2012 à 11:05
"J'adore les transports en commun !"
(DSK en comparution immédiate).
Rédigé par : Savonarole | 03 janvier 2012 à 07:53
La France d'en Haut qui prend le métro et qui, abasourdie, vient le relater dans son blog. MDR !
Enfin mieux vaut tard que jamais pour ouvrir les yeux.
A votre avis pourquoi tant de lassitude, de préoccupations, tant de gens amorphes et vêtus tout de noir (ça, vous avez oublié de le décrire) ?
Et dire que c'est cette France d'en haut qui jacasse dans des beaux salons, des Institutions, des chaînes de télé et de radios... et qui impose tout ça.
Trente minutes de joie par jour. Allez chiche : cocaïne pour tous !! Allez poudrez-vous, comme nos roitelets et leurs vassaux.
Sinon : Pourquoi serait-il honteux pour les politiques, contre ce qui divise et déchire, de se battre vraiment pour ce qui rassemble ?
Vous nous prenez vraiment pour des idiots.
Leur seule et unique préoccupation c'est de diviser, de rompre tout lien social entre nous, toutes discussions, toute complicité. Vous venez de découvrir ça aussi ????
Rédigé par : V | 02 janvier 2012 à 18:06
Bonjour et bonne année !
Descendre du métro parisien est un exercice dont la simplicité m'a toujours impressionné.
Dites simplement "Je descends !" d'une voix assez forte pour être entendue et miraculeusement, le chemin s'entrouvre. Dans cette foule qui vous apparaît indifférente voire hostile, celui près de la porte soulève le loquet pour vous ouvrir la voix de la liberté, ceux qui formaient une barrière descendent sur le quai pour libérer le passage, certains même, parfois, s'il prenait la fantaisie au conducteur de tenter de redémarrer avant que vous n'ayez franchi le seuil, retiennent la porte.
Tout cela sans un mot, comme dans l'accomplissement d'un rite secret.
Peut-être devriez-vous essayer ?
Rédigé par : Memepasmort | 01 janvier 2012 à 16:04
Bonjour, étrange billet qui me laisse perplexe. Si je puis être franche, vous vous êtes mélangé à la plèbe et vous en restez stupéfait ?
Oui, en effet, le métro est moins confortable, moins intime, moins souriant, moins serviable, moins parfumé à la rose, moins spacieux que la chaise à porteur à laquelle vous étiez accoutumé.
Non, il ne s'agit pas d'une ascèse - du moins chrétienne - mais d'une épreuve pour la patience. Pour une véritable ascèse, il eut fallu ajouter des piques à votre siège.
Enfin, c'est bien écrit, mais le contenu est un peu "bébête".
Bonne nuit...
Rédigé par : Nathalie | 31 décembre 2011 à 13:46
"il a cependant mis l'accent sur ce qui manque le plus à la société française : le bonheur d'être ensemble"
Bonheur que l'on retrouve dès que l'on est à l'étranger !
Rédigé par : tomper | 31 décembre 2011 à 11:00
En 1963, alors âgée de seize ans, je m'étais assise dans le métro parisien à côté d'un petit groupe de romanichels (comme on disait à l'époque) qui bavardaient joyeusement tout en cassant la croûte (comme cela se disait aussi à l'époque). Je m'étais retrouvée gratifiée d'office d'un bout de pain et de saucisson.
De nos jours, cette scène ne se produirait plus. D'abord, il est devenu obscène de manger en public dans un transport au commun... Il y est devenu également obscène de faire du bruit, de rire, de parler fort.
Enfin, les romanichels, renommés entre-temps "Roms", non seulement ne se déplacent plus à Paris par le métro, mais, comme chacun le sait, ont été chassés de France manu militari, emmenés de force et leurs campements détruits en quelques minutes.
Et sachant cela, cher Philippe, sachant que nous vivons dans un pays dont l'Etat exerce une telle brutalité, vous voudriez que les visages des usagers du métro soient empreints d'humanité ? Nous vivons une époque où circulent toutes sortes de charrettes vers une exécution spirituelle, matérielle, ou les deux, et chacun peut se demander si la sienne approche. Juste un exemple, l'augmentation de la TVA suivie d'un cortège prévisible de hausse des prix est une perspective terrifiante pour les budgets modestes, et qui suffit à vous plomber l'atmosphère d'une rame de métro.
De toute façon, la fréquentation du métro par les politiques ne changerait pas leurs orientations d'un millimètre. Partout où ils vont, ils emportent avec eux leur monde parallèle, dans lequel ils vivent, pétris de certitudes.
Rédigé par : Donatti | 31 décembre 2011 à 02:15
@ Jean-Dominique
Les pauvres victimes n'étaient pas là totalement par hasard. Ou plutôt c'est la bombe qui n'était pas là par hasard: elle visait les nombreux touristes qui étaient sur cette ligne à cette heure.
Tandis que moi, pour tout vous dire, j'étais monté à Paris pour passer des oraux. En disant que j'étais "par hasard" juste avant l'attentat, je voulais dire que je ne prenais jamais cette ligne et que je n'avais pas le profil de ceux qu'on y voit et qu'on pensait cibler.
Déjà à l'époque je préférais marcher, mais j'avais des souliers un peu neufs, une chemise un peu lourde. Alors pour une fois je suis monté dans le RER et voilà qu'on entend un boum, qu'on sort et que je fais finalement la fin du trajet à pied, pour apprendre la nouvelle un peu plus tard.
Rédigé par : Alex paulista | 31 décembre 2011 à 02:01
"Il faut aller à Tokyo pour voir un métro propre où les gens sont calmes, polis, disciplinés."
Je confirme ! Dans le métro, le Japonais dort dans toutes les positions (assis, debout) car il ne craint pas d'être rançonné et son parcours est souvent assez long. Il téléphone á voix basse, la main sur la bouche pour ne pas déranger le voisin. Il joue obsessionnellement avec un jeu inclus dans son portable mais avec le volume á zéro...
L’agencement des voitures est des plus intelligent : de longues banquettes le long des parois, uniquement des places debout au milieu de la voiture (excellent pour faire connaissance, échanger un sourire, consoler la fille qui pleure…). La voiture qui est plus large est surtout plus propre que ce que l’on connaît á Paris.
Pour finir sur une note positive et pour être tout á fait honnête, en 2005 j’ai emmené ma petite famille découvrir Paris á pied et en métro. Nous sommes allés partout et nous rentrions á notre hôtel (quartier Pigalle…) á pas d’heure. Personne ne nous a jamais agressés, j’ai pu faire quelque boutades de circonstance avec succès, bref jamais nous nous sommes sentis menacés par l’ombre anonyme de la foule métro – poli – taine (t’aime ?).
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 31 décembre 2011 à 01:17
Adamastor, j'ai suivi vos conseils ! mon com' ( 30/12/2011 à 21:45) est en attente de modération là-bas, je lis ; passerai-je la censure ? ai-je été assez modéré ? Quelle époque !
Rédigé par : Cactus @ Adamastor | 30 décembre 2011 à 21:56
Cher maître, j'ai lu votre billet en diagonale et je ne crois pas que vous ayez cité l'aphorisme prêté à je ne sais plus qui : "le gaullisme, c'est le métro à cinq heures" (du soir supposé-je car à cinq heures du matin il n'y a pas grand monde, or le gaullisme a horreur du vide). C'est bien dommage car beaucoup de jeunes lisent votre blog de qui vous avez manqué une occasion de parfaire la culture politique. Bien amicalement.
Rédigé par : Moijedis_que | 30 décembre 2011 à 20:23
Suggestion : Allez sur le site de François de Souche et lisez les commentaires faits sur l'article concernant votre aventure underground !...
Rédigé par : adamastor | 30 décembre 2011 à 19:59
Alex paulista,
"En juillet 95, je me suis retrouvé par hasard dans la rame du RER qui suivait celle qui a explosé à la station Saint-Michel"
Aucune critique mais juste une remarque sur la façon dont fonctionne notre cerveau : vous étiez "par hasard" dans la rame qui suivait celle qui a explosé. Formulation étrange qui laisse supposer que ceux qui étaient dans la rame maudite s'y trouvaient par le fait d'autre chose que le hasard, autrement dit, le destin. Vous auriez échappé à votre destin "par hasard", les autres n'ont pas bénéficié de ce hasard. D'aucuns auraient dû prendre la rame précédente ou la rame suivante mais le destin, et non le hasard, a voulu qu'ils montent dans la rame explosive.
Et c'est une des choses qui est la plus remarquable dans le métro : le hasard. Tout y arrive par hasard. Il s'agit d'un univers routinier et chaotique en même temps où le hasard entre dans la mécanique ordinaire. Boulot et dodo sont prévisibles, le métro finalement beaucoup moins.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Alex | 30 décembre 2011 à 13:56
M. Bilger découvre la vie du quotidien des Français, mieux vaut tard que jamais... Est-ce que ça l'aurait rendu moins dur dans ses réquisitions, s'il avait connu plus tôt leur réalité misérable ?
À part ça, il découvre vraiment "l'eau chaude" et je ne vois rien dans son récit qui démontrerait que ça s'est aggravé... Il y a 40 ans, c'était déjà comme ça... Toutes les concentrations humaines révèlent le meilleur et le pire des individus...
Rédigé par : Incognitototo | 30 décembre 2011 à 12:56
OUF ! J'ai eu peur. Quand Philippe Bilger et ses compagnons d'antenne de RMC ont disserté sur le sujet du métro, ce matin, les échanges ont été unanimes à constater la mauvaise humeur et la discourtoisie des voyageurs, l'aggravation sans doute au fil des ans, mais les explications variaient: la faute à la RATP, aux grévistes, au déclin de l'éducation, à la dureté des temps...
Personne n'a observé que les transportés d'aujourd'hui ne ressemblent pas trop à ceux de jadis, comme si on avait procédé à des transferts massifs et intercontinentaux de populations. Ceci suffirait-il à faire prospérer à Paris de nouvelles moeurs ?
Dieu merci, on est resté correct.
Rédigé par : Yves | 30 décembre 2011 à 12:43
Merci M. Laboca en espérant que votre courtoisie et humanité n'inspirent pas vos compliments en compensation d'un soupçon de cyber harcèlement par un ancien militaire qui a oublié leur code de l'honneur concernant la conduite avec les dames (j'entendais il y a quelques années un lieutenant-colonel parler de la "demoiselle" pour ne pas dire prostituée en parlant d'une jeune femme monnayant sa nudité devant nos yeux).
Votre oncle centenaire a bien de la chance d'être espagnol car -en Europe du Sud- les personnes très très âgées continuent d'être bien traitées par la génération suivante.
Le métro parisien nous montre que la France a perdu ce respect alors que dans la tolérance des abus des politiciens, ce pays se place vraiment très au Sud.
Mais tant que même Savonarole est content et pense son pays admiré à l'étranger, comment espérer que cela change avant une vraie déconfiture économique?
Rédigé par : Ivana Fulli | 30 décembre 2011 à 12:37
Cher Monsieur,
Vous avez certainement connu, plus jeune, le métro parisien, le vrai, avec son odeur particulière et ses réclames dans les tunnels. Aujourd'hui, c'est le métro new-yorkais (triste appellation qui n'aurait jamais dû traverser l'océan) : un bazar, un capharnaüm, un maelstrom humain d'une tristesse infinie. D'ailleurs, c'est bien simple, je ne retourne dans mes pénates qu'houblonné. Le métro n'a désormais plus que vertu : pouvoir observer toutes les haines qui sourdent dans notre société (ethniques, éco, etc.) La mienne est bien modestes : les accros aux smartphones qui sont légion. Quant aux politiques, vous pouvez allumer un cierge. Ce sont tous fromages et compagnie (voir l'inénarrable Momo Leroy qui a fait tout l'éventail politique). Je n'irai pas voter. J'ai la nostalgie des Patriciens et surtout de la France.
Bien à vous,
Thierry
Rédigé par : THIERRY | 30 décembre 2011 à 10:50
Description assez "soft" des trajets en métro. Je prends les transports en commun en Ile-de-France depuis des années.
Prenez le RER intra et surtout extra-muros et les réseaux SNCF de banlieue. Rentrez tard le soir. Là, vous comprendrez beaucoup de choses.
Un soir, sur le quai d'une gare de la banlieue nord, j'ai senti une méfiance, une hostilité sourde mais bien palpable à mon égard. J'étais la seule personne de type européen. Je me suis senti comme un intrus ...
Rédigé par : Charles | 30 décembre 2011 à 09:10
Cher Philippe,
Où s'en va, où s'en va,
le métro qui s'en va?
Nous, nous ne pouvons pas prendre les rames,
sans que l'on ne nous raconte quelque chose.
Quelque chose de gentil, quelque chose d'insolite, une information, une demande de petite pièce.
Le métro compte de grands artistes. Chaque station a son histoire. Bien sûr, on ne va ici raconter l'histoire des quatre cents stations, puisque Pierre Miquel l'a déjà fait dans Petite Histoire des stations de métro, Edition Albin Michel.
Pour découvrir que Paris n'est pas aussi innocent qu'il pourrait l'être, l'auteur nous plonge dans de passionnants voyages.
Voyage Voyage de Desireless
http://youtu.be/6PDmZnG8KsM
Nous, cher Philippe, nous sommes encore en vie, et nous avons cet immense bonheur de vivre. Nous profitons du cadeau de la vie.
Pensez une minute à ces jeunes militaires qui auraient tant aimé prendre le métro pour rejoindre leur famille pour les fêtes et dont la vie s'est arrêtée.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 30 décembre 2011 à 03:16
Les Britanniques ont moins peur de la proximité... et de l'anonymat ;-)
David Cameron a pris le métro à une heure de pointe.
http://www.pakistantoday.com.pk/2011/10/woman-fails-to-recognise-david-cameron-uses-the-tube/
Rédigé par : Cuppard | 30 décembre 2011 à 03:03
@heraclite
Je ne connais pas le métro de Tokyo, mais le métro de Madrid est remarquablement propre, moderne, confortable, rapide, fréquent, ça a peut-être ruiné l'Espagne de construire des infrastructures pareilles, mais au moins c'est une réussite.
Le métro de Munich est aussi tout à fait propre.
Rédigé par : Philippe Engammare | 30 décembre 2011 à 00:40
Les dirigeants politiques (et pas que politiques d'ailleurs), on ne les voit dans le métro que les jours d'inauguration (inauguration d'autolib, par exemple ;-)).
Ils ne connaissent pas la vie réelle des Français.
Quand on entend notre président parler de "l'amélioration des conditions de transport", on se dit que non seulement il ne prend jamais le métro, mais ses conseillers non plus, sinon ils lui auraient dit "ne dites pas ça, tout le monde va vous répondre que vous racontez n'importe quoi !"
Rédigé par : Philippe Engammare | 30 décembre 2011 à 00:37
Prenez le RER et vous penserez que le métro a un côté paradisiaque.
Rédigé par : Jean Chaumier | 29 décembre 2011 à 20:07
Alain | 28 décembre 2011 à 16:58
"(...)le métro italien où l'on rit, où l'on chante, où les femmes sont élégantes et sensuelles !
Sûrement les restes de l'influence berlusconienne !"
Jean Cocteau disait déjà que les Italiens étaient des Français de bonne humeur...
Silvio Berlusconi n'a apporté que beaucoup de vulgarité à la culture italienne sur le front de l'esthétique féminine. Il n'aime pas les femmes indépendantes mais les prostituées. Sauf sa fille, femme d'affaire mariée à un splendide danseur professionnel, bien entendu.
Mais au fait le métro italien, vous le prenez où ? A Venise ?
Même Milan n'offre qu'un réseau de métro très limité.
Rédigé par : Ivana Fulli | 29 décembre 2011 à 19:22
Si j'élis votre titre, vous étiez fan de JM vous aussi !!!! On a eu JC puis JM !!!!!!!!!!!!!!!!! Sissi ! (et si on faisait un TOP TEN de vos meilleurs billets ou plutôt "mots" ???????????)
Rédigé par : Cactus @ détournezménage | 29 décembre 2011 à 18:43
C'est pourquoi il faut construire les villes à la campagne, comme le suggérait Alphonse Allais.
Je vous conseille le métro de Mexico.
Rédigé par : mike | 29 décembre 2011 à 18:31
@ hameau dans les nuages
De toute façon le "ressenti" est très important, peut-être plus que de se faire voler trois sous.
Moi aussi j'ai hâte de ressortir du métro, mais plutôt parce qu'en juillet 95, je me suis retrouvé par hasard dans la rame du RER qui suivait celle qui a explosé à la station Saint-Michel.
Depuis, dès que le temps le permet, je préfère marcher. C'est finalement assez efficace, en trente minutes on en fait du chemin. Facilement quatre kilomètres.
On profite ainsi des détails des rues, on peut écouter la radio sur son téléphone ou simplement écouter la ville, regarder les gens autour. Beaucoup moins stressant que le Vélib, et on n'arrive pas en sueur.
En plus, maintenant quand je passe à Paris c'est presque en touriste, donc je marche pour profiter de l'architecture, de la fraîcheur agréable du climat et de la relative sécurité dans les rues.
Même à São Paulo, je marche de plus en plus au centre ville.
Sans problème.
Rédigé par : Alex paulista | 29 décembre 2011 à 18:25
Rédigé par : Ivana FULLI | 29 décembre 2011 à 14:31
Ivana,
Quel bonheur de vous retrouver sur ce blog que vous avez toujours su animer par des posts percutants et intelligents !
Je vous souhaite, ainsi qu'à vos proches, de belles fêtes de fin d'année que pour ma part je passerai à Madrid auprès de mon oncle centenaire.
Rédigé par : LABOCA | 29 décembre 2011 à 18:22
Bonjour,
Paris sera bientôt comme Marseille.
À part cette mauvaise blague (quoique !) d'un Breton qui déteste Paris, je vous lis régulièrement pour une chose : la leçon de français que je prends, et rien que pour cela, merci.
Rédigé par : Frédéric | 29 décembre 2011 à 17:34
Bonjour,
Je ne voudrais pas avoir l'air de la "ramener", mais je suis stupéfait de constater qu'il vous a fallu aller dans le métro pour ressentir ce qui s'y passe. Je comprends soudain pourquoi "les autres" sont hermétiques à l'indicible vécu par les "contrôlés fiscaux".
C'est donc cela : l'impossibilité de se mettre "à la place de" à l'aide du simple raisonnement et de sa sensibilité.
Dans ces conditions, la compassion ne serait que façade, l’empathie ne pourrait pas exister. Je suis perplexe.
Cordialement et meilleurs voeux. H. Dumas
Rédigé par : temoignagefiscal | 29 décembre 2011 à 16:09
Corsica | 28 décembre 2011 à 18:22
"(...)(oui je sais je voyage je suis un bourgeois).(...)dans le métro de Montréal. Quel calme. Quelle politesse. Quelle propreté.(...)"
Vous avez raison. C'est dès le jardin d'enfants que les Canadiens apprennent la tolérance zéro pour l'impolitesse.
Mais le climat doit compter aussi car beaucoup des chercheurs et de médecins qui immigrent au Canada se retrouvent assez souvent ensuite aux USA...
NB : Les travailleurs immigrés qualifiés ou pas, les étudiants, les chercheurs et les artistes qui visitent en grand nombre des pays différents de celui où ils sont nés sont souvent des voyageurs alors que les bourgeois sont souvent des touristes.
Rédigé par : Ivana FULLI | 29 décembre 2011 à 14:31
"Comment est-il possible qu'un avocat général, doublé d'un acteur..." nous conte AS !
Philippe Bilger acteur, très bien vu et ce serait même l'as des as, non ? Sissi !
Rédigé par : Cactus @ AS | 29 décembre 2011 à 14:24
Fidèle lectrice de votre blog et habitante d'une petite ville de province, je dois dire que cet abattement, que vous décrivez dans le métro, se retrouve dans les rues, même de ces petites villes où il fait bon vivre en général et ça me frappe, cette année.
Je profite de cette occasion de commentaire - rare, même si j'apprécie grandement votre prose - pour vous adresser tous mes voeux pour cette nouvelle année et pour vous dire que je fais le voeu, quant à moi, de vous lire encore longtemps.
Rédigé par : Jachri | 29 décembre 2011 à 13:09
Cher Monsieur Bilger,
N'étant que peu habitué aux commentaires de vos textes toujours excellents, je ne vous poserai qu'une seule question mais qui met en moi un doute, vos réquisitions auraient-elles été différentes si vous aviez fréquenté le métropolitain en lieu et place des autobus ?????
Rédigé par : partagas18 | 29 décembre 2011 à 12:30
Cher Philippe Bilger,
admiratif de votre plume prolifique et intéressé par votre avis sur l'actualité, je ne suis pas sûr d'être très rassuré par ce billet. Comment est-il possible qu'un avocat général, doublé d'un acteur médiatique de premier plan, puisse ainsi s'étonner de ce qui fait le quotidien de plusieurs millions de Parisiens ? Comment ne pas s'interroger a posteriori de l'empathie dont vous avez pu faire preuve dans vos fonctions au cours de votre brillante carrière ?
Faudrait-il en tirer des leçons ? Mais lesquelles ? Je ne prétends pas avoir la réponse, mais je serais curieux d'avoir votre avis là-dessus aussi.
Rédigé par : AS | 29 décembre 2011 à 11:23
Ben alors ! dites-moi Monsieur Bilger
vous ne prenez pas le problème par le bon
bout de la lorgnette ?
Par le bon bout de la lorgnette cela donne-
rait quoi ? Station Javel-André Citroën ?
(c'était plus fort que moi) je fais des
restrictions avec mdr, pour ne pas provoquer
d'agacement à @ Mary Preud'homme.
Rédigé par : calamity jane | 29 décembre 2011 à 11:11
D'autant que sur les autres billets mes commentaires passent jusqu'à présent sans problèmes.
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Ce qui n'est plus le cas.
Je corrige donc le texte ci-dessus et précise : mes commentaires passaient etc.
C'était Mary qui (se casse) et vous souhaite bon vent et bonne année à tous.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 29 décembre 2011 à 10:47
Cher Philippe,
Votre conclusion résume parfaitement bien la situation.
Nos élites bénéficiant de chauffeurs et de domestiques ont perdu toute notion du quotidien et ils seraient même surpris de constater qu'il fait chaud dans le métro.
C'est la raison pour laquelle l'homme de la rue se désintéresse de la politique et qu'il ne trouve pas de candidature à son pied, selon les derniers sondages.
Rédigé par : jabiru | 29 décembre 2011 à 09:50
Je trouve votre texte très bien écrit. Comme d'habitude. Et très agréable à lire. Mais vous avez la chance d'avoir ce blindage qui est nécessaire aujourd'hui dès qu'on se heurte à l'appréciation des autres. Que de commentaires désagréables et grossiers ! Et ces blogs, qui pourraient être la meilleure des choses, sont commentés de façon parfois si vulgaire qu'ils reproduisent en quelque sorte le monde du métro.
Rédigé par : Lucterius | 29 décembre 2011 à 08:46
Je comprends bien votre désarroi et votre accablement du fait de votre traversée quotidienne, souterraine et récente du réel.
En même temps, difficile tout de même de comprendre et d'admettre qu'il vous ait fallu tout ce temps pour vous rendre compte que la réalité d'un nombre infini de vos concitoyens est loin d'être harmonieuse, policée, légère, sereine, délicieuse, amicale, bref elle est souvent pleine d’amertumes, de duretés et d'aspérités.
"il (Gilbert Collard) a cependant mis l'accent sur ce qui manque le plus à la société française : le bonheur d'être ensemble (jdd.fr)."
Dans votre métro, le matin ou le soir, il y a tous ceux qui ont dû traverser chaque jour le réel pendant parfois des heures - et des années - parce que le politique depuis des décennies n'a pas voulu, entre autres, décentraliser le territoire, Paris et ses banlieues, réservant Paris centre aux surprotégés de tout.
Alors bien entendu, la correction, l'attention aux autres, l'urbanité exquise et douce ne sont pas une question de moyens, ceux qui permettent les grandes sécurités dans la vie quotidienne, mais enfin, il est tellement plus aisé d'être d'une courtoisie à toute épreuve et attentif aux autres quand l'essentiel et le fondamental du quotidien sont assurés, et que les 15 minutes de métro ne sont qu'une parenthèse et tiennent à une sorte d'exotisme.
Le bonheur d'être ensemble est juste un luxe auquel la majorité de vos compagnons de traversée ne peuvent pas prétendre.
http://www.youtube.com/watch?v=LIdugoXauNc
"Ce qu'on fait de vous hommes femmes
O pierre tendre tôt usée
Et vos apparences brisées
Vous regarder m'arrache l'âme"
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 29 décembre 2011 à 08:15
Attention avant de vanter les mérites du métro de Tokyo. On y réserve désormais un wagon exclusivement aux femmes, tant les hommes ont des manières envahissantes aux heures de pointe (même chose à Djakarta d'ailleurs !).
Quant à la "lâcheté" de la RATP à l'égard des fraudeurs, je la vois dans le bus au quotidien, et ce ne sont pas forcément des jeunes à capuche qui entrent sans titre de transport, mais quel machiniste se risquerait à exiger de tous les passagers qu'ils valident leur titre de transport sachant que la réaction peut être physique et disproportionnée ?
Rédigé par : Pacificelectric | 29 décembre 2011 à 08:09
Grâces soient rendues à la corporation des avocats, qui vous fait découvrir le monde réel :)
Rédigé par : JJJ | 29 décembre 2011 à 08:08
Bonjour Philippe Bilger,
« Pour le métro, comment ne pas être frappé par l'ombre collective qui pèse sur cet enfermement utilitaire le temps d'un parcours bref ou plus long ? »
Hormis les heures de pointe où, effectivement, le métro prend des airs de « transport à bestiaux » et où c’est le chacun pour soi, le métro est un moyen de transport bien pratique et surtout très économique.
Pour une somme modique il est possible de traverser tout Paris en un minimum de temps, ce qui est très appréciable.
Il est vrai que je ne le pratique pas quotidiennement et que donc mon regard de provincial qui débarque de temps en temps dans la capitale est sans doute plus tolérant.
Si vous voulez mon avis, vous ne prenez pas le problème par « le bon bout de la lorgnette ». Je vous invite, si vous ne l’avez déjà fait, à lire le livre de Lorant Deutsch « Métronome ». Vous y découvrirez l’histoire de Paris à travers ses stations de métro.
Passionnant et enrichissant ! Je suis sûr qu’ensuite vous ne prendrez plus le métro de la même façon.
Rédigé par : Achille | 29 décembre 2011 à 06:02
Voyage en enfer.
Je subodorais et en suivant mon intuition, je flairais notre Hermine, revenue à l’état sauvage, donc libre, un tantinet humaniste.
Je dirais plus prosaïquement et en exagérant que son regard et sa voix « avouent » une sensibilité et une humanité (peut-être crédule) diablement à fleur de peau.
Sortie des palais hermétiques, à l’onctuosité glaciale, où règnent les lourdeurs du soupçon et l’intransigeance des certitudes avec leur cortège de décisions souvent incomprises, notre candide Hermine découvre la Cour des Miracles et, de plus, sous terre.
Une procédure toujours inscrite « transport sur les lieux » n’est plus appliquée, parce que la magistrature a oublié dans toutes ses arcanes, la simplicité de l’humain qui passe par les yeux, les oreilles, les odeurs de l’air, etc. Bref, le vrai.
Mais trêve de sensiblerie, qu'y a-t-il derrière les apparences ? Qui a dit que le métier de magistrat est un long fleuve tranquille ?
Toutefois, dans les entrelignes de ce voyage en métro, je subodore et flaire à nouveau la délivrance d’un message subliminal que la subtilité et la délicatesse de notre Hermine nous laisse le soin de déchiffrer.
Vu le contexte actuel, ce n’est pas trop difficile.
Espérons que toutes les Hermines encore dans leur « prison » lisent avidement tous les billets de Monsieur Bilger en liberté.
Rédigé par : Stalen Guevara | 29 décembre 2011 à 04:22
Il faut aller à Tokyo pour voir un métro propre où les gens sont calmes, polis, disciplinés.
Quand on revient en France après un séjour au Japon, on se retrouve dans un autre monde.
Le métro parisien est à l'image de la France elle-même, particulièrement à Paris.
C'est un constat terrible !
Rédigé par : heraclite | 29 décembre 2011 à 01:08