Que le Premier ministre me pardonne ce jeu de mots sur son nom pour le titre de ce billet mais il est vrai qu'il convient de ramener à sa juste mesure la guerre que depuis quelque temps Rachida Dati mène contre lui. Non pas seulement parce que la France profonde, celle par exemple d'Avallon où Pascale Robert-Diard, pour Le Monde, s'est immergée, se moque de ces péripéties mais parce qu'en elles-mêmes elles n'ont pas d'autre intérêt que de confirmer l'incroyable culot de notre ancienne garde des Sceaux.
Rachida Dati, maire du 7ème arrondissement, depuis quelques semaines dispute l'investiture UMP au Premier ministre pour la 2ème circonscription de Paris. Un récent sondage, qui n'a sans doute pas été pour rien dans la publication de sa lettre ouverte à François Fillon dans Le Monde, a confirmé que celui-ci l'emporterait largement face à elle (Le Figaro).
Cette missive, qualifiée abusivement de "cinglante" par le quotidien alors que sa teneur me semble plus proche d'une attaque peinant à démontrer un quelconque outrage, ne convainc pas parce qu'on n'y trouve pas une justification plausible de la cause de Rachida Dati. En dehors de la référence à sa féminité et à la diversité, je ne suis pas parvenu - sauf la banalité classique contre les "parachutages" - à extraire de ce texte quoi que ce soit qui conduise à rejeter François Fillon et à la défendre, elle.
Il y a quelque chose de pathétique dans la violence de cette ambitieuse qui n'a jamais fui les combats et qui en a gagné quelques-uns. Certains de ceux-ci, voire tous, ont été liés à un mélange d'épisodes intimes et de séquences politiques qui, longtemps, grâce au soutien affiché par le président et sa deuxième épouse Cécilia, a assuré sa réussite éclatante, son aura médiatique en l'autorisant à rêver de triomphes qui la porteraient encore plus haut.
Le poste de garde des Sceaux lui a été offert et si elle a fait preuve de courage et d'autorité en mettant en oeuvre les instructions présidentielles, elle n'a pas su traiter la magistrature avec la délicatesse qui convenait et elle a dégradé l'exercice d'une fonction prestigieuse en la mêlant, un temps, à de la vulgarité somptuaire et à des festivités inadéquates.
La mairie du 7ème arrondissement lui a été offerte même si, contre toutes les habitudes parisiennes, elle a eu besoin d'un deuxième tour pour en prendre possession.
Député européen, elle n'a apparemment pas fait d'étincelles.
Porte-parole du candidat Sarkozy, sa pauvreté argumentative et langagière, aux côtés de Xavier Bertrand, m'avait frappé et si j'avais l'intuition qu'elle irait loin, je pressentais qu'elle n'éblouirait personne par sa compétence, ses talents et la puissance convaincante de son sérieux, de son travail et de ses mérites.
En revanche, sa personnalité séductrice, souriante dans l'espace public, charmeuse - comme ministre, m'a-t-on dit, ce n'était pas les facettes qu'elle montrait de son caractère mais le pire de celui-ci - comblait les béances, les lacunes et les insuffisances de la professionnelle. Elle se savait capable de surmonter les défis que la jalousie, les rumeurs, les calomnies, d'éventuelles disgrâces mettraient sur sa route, sur son destin. Elle n'avait peur de rien parce que jamais le hasard ne l'avait opposée à un adversaire qui viendrait lui damer le pion sur un terrain qui était à l'évidence son point faible, elle ne l'ignorait pas : celui de la fiabilité technique, de l'aptitude au discours et à une dialectique complexe et fine, de la légitimité politique enfin. Pour qu'elle garde les postes qui lui avaient été pratiquement octroyés, il convenait qu'aucune comparaison, aucune émulation ne fût mise en branle car, sinon, elle ne comptait plus. Un tempérament ne peut pas masquer toute une vie les impasses où mène un arrivisme trop longtemps favorisé puis livré à lui-même.
François Fillon est celui par lequel le risque est survenu. Rachida Dati dépasse d'autant plus les bornes, se moque d'autant plus intensément des conventions, de l'unité, des injonctions que seul son atypisme constitue encore sa chance. La crainte d'un scandale plus grand demain qu'hier représente peut-être sa dernière arme. L'exclure de l'UMP serait une très grave erreur aussi bien politique que psychologique (France 2). J'avoue aussi que l'entendre rabrouer par Brice Hortefeux donne vraiment envie de voler à son secours ! Abandonnée à elle-même, mise en quarantaine, elle créera des dégâts, j'en suis persuadé, avec la même énergie et la même audace que celles dont elle a fait preuve pour accéder à la lumière politique sous l'égide d'un Nicolas Sarkozy ayant remarqué "la femme et la diversité".
J'ai pu remarquer que Rachida Dati ne se soucie que d'elle-même. La défendre ou l'accabler mobilise son adhésion ou son hostilité. En revanche le reste qui est l'essentiel, ses oeuvres, ses fonctions, ses charges passent au second plan. Elle ne donne jamais de réponse sur le plan professionnel alors que pour soi elle s'agite.
Attention à une Rachida Dati qui perçoit qu'elle ne pourra plus faire illusion !
Voilà c'est fait. Rachida Dati a perdu face à François Fillon pour l'investiture dans la deuxième circonscription de Paris. Je ne serais pas étonné qu'elle se présente malgré tout après s'être ralliée à Dominique de Villepin ou à Jean-Louis Borloo comme Rama Yade.
Rédigé par : Erchinoald | 18 décembre 2011 à 11:37
Dommage que ce qui émane de ce billet plus qu'autre chose, ce soit l'envie de plaire au Premier ministre…
Rédigé par : jafr | 17 décembre 2011 à 17:55
On le voit ici, Dati déchaîne les passions haineuses: ambitieuse, arriviste, et j'en passe de bien pire...
De la jalousie et du machisme courant dans la société et plus encore chez les commentateurs du blog de Philippe Bilger.
Mais que reproche-t-on à Mme Dati que l'on aurait tort d'imputer au personnel politique en général, et aux têtes d'affiche de celui-ci en particulier? Sa beauté? Son charme? heureux(se) celui ou celle pouvant jouer de celui-ci pour atteindre un objectif qui sans ça n'aurait aucune chance d'être atteint.
Rédigé par : Herman Kerhost | 17 décembre 2011 à 11:08
Réflexions de Stalen
Bien dit et bien écrit, mais un peu long. Cependant c'est très gentil et quelque peu édulcoré, pour cette courtisane risque-tout et pressée.
Dati et Yade ont les dents longues et surtout l'ambition piaffante et bruyante. Tous les moyens sont bons pour continuer à profiter des privilèges qu'offrent sur un plateau d’argent, les cabrioles aux pieds du pouvoir. La disgrâce est la sœur de la rancœur. Leur renvoi et leur éloignement sont le résultat de leurs inaptitudes et de leur immobilisme dans des acquis immérités et trop précoces.
Maintenant c'est trahison,exigences, mensonges, copie, plagiat, exhibition dans tous les médias, etc.
Chassez le naturel, il revient au galop. Elles ont usé et abusé du sésame autoritaire et impérieux de leur particularisme pour s'autoriser à ne pas respecter les us et coutumes, les règles d'une équipe structurée qui doit remplir une mission majeure.
Avec le temps et son implacable révélateur de la vérité, le superficiel des charmes exotiques et leurs cortèges d’illusions s'est enfin dissipé et l'inutile démasqué.
Les deux péronnelles doivent retourner à leurs études : apprendre les mots justes, écouter, entendre, ne pas mordre la main qui donne à manger, et puis respecter ses maîtres (ceux qui savent).
Une chose de sûre qu'elles ne pourront jamais dire : qu'elles n'ont pas eu leur chance.
Mais peut-être retrouveront-elles un cornac naïf et inexpérimenté mais sensible et réceptif à leurs dangereux poisons et éphémères appâts.
Stalen GUEVARA
Rédigé par : Stalen Guevara | 17 décembre 2011 à 04:59
J'eusse préféré un lapsus délicieux à son exemple qu'un jeu de mot creux !
Dati Rachida, l'enfant gâté de l'union des Moutons de Panurge, au nom de la discrimination positive, excusez du peu tous ne sont pas lotis à la même enseigne, parachutée à la tête du huppé 7ème sans risque, décevant les électeurs du parti majoritaire par son arrogance outrancière, conseillère de Paris pour sa présence retardataire que pour son émolument, nommée garde des Sceaux pour une réforme de la carte judiciaire qui met toute la justice sur les routes de France pendant qu'elle pose pour les magazines de la jet set. Mise enfin sur la voie de garage par Notre Seigneurie pour un poste vacant à la députation européenne qu'elle avait accepté par dépit ou elle ne fiche strictement rien si ce n'est de papoter avec son portable pour se le faire rappeler en séances par les huissiers !
Ce cumul des mandats de présence outrancier ne lui suffit plus, elle dispute par presse interposée la députation de la 2ème circonscription réservée à Fillon... Trop c'est trop...
Il semblerait que la discrimination positive prônée par Notre Seigneurie, s'avère être une grave erreur de diagnostic partagée aussi par le proctologue Debré...
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 16 décembre 2011 à 17:25
Madame Dati en Saône-et-Loire !
Mais c'est bien sûr ! il nous manquait
une ministre de l'agriculture-viticulture.
Rédigé par : calamity jane | 16 décembre 2011 à 10:06
"Boum, boum"...
Francoise et Karell Semtob | 16 décembre 2011 à 01:48
_________________________
En effet. L'histoire retiendra que la tempête Joachim a traversé la France dès l'annonce du verdict.
Rédigé par : Savonarole | 16 décembre 2011 à 06:27
"Boum, boum, Medrano"
Vous êtes calées en histoire circassienne mesdames ! Félicitations.
« On se souvient toujours si mal de ceux qui vous ont fait du bien »
Conseils de Debureau á son fils Debureau.
(Merci Pierre E.)
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@Francoise et Karell Semtob | 16 décembre 2011 à 01:48
Rédigé par : SR | 15 décembre 2011 à 18:39
Excellente remarque !
Rédigé par : LABOCA | 16 décembre 2011 à 01:37
Fillon pose le grave problème de la professionnalisation de la politique, après plus de trente ans dans la Sarthe il lorgne sur Paris, Dati est le cliché du cumul des mandats avec toujours plus car jamais assez. C'est effrayant.
Rédigé par : SR | 15 décembre 2011 à 18:39
Le billet de M.Bilger sur Rachida Dati me gêne.
D'entrée, le voir se prosterner, même devant un Premier ministre, fichtre, quel sacre !
Que madame Dati n'ait pas été l'aigle attendu au top de la magistrature, que Madame Dati ait su saisir sa chance, que ses manières n'aient pas été celles d'une marquise du gouvernement Sarkozy, dont les suaves marquises Morano, Alliot-Marie, Bachelot ne laisseront comme parfum que celui de dragons en chasse lestés des clignotants de leur laisse, que Madame Dati n'ait pas eu la dialectique fine et complexe du discours politique, soit !
Mais que Madame Dati, dont son atypisme lui a servi de chance, ose se révolter et ouvrir son bec de personnalité séductrice, Rachida, tu dépasses les bornes permises dans ce pays de faux collets !!
Parce que, si j'ai bien compris le billet de M. le Procureur ravi de se lâcher, Nabuleone t'a placée sur les marches du palais, tu en as gravi la première et loupé la dernière, celle de la tiare, après avoir su mêler le in et le off ?
Alors maintenant, aux armes, citoyenne de Saône-et-Loire !
Rédigé par : Luce Caggini | 15 décembre 2011 à 18:24
Jh Grimaldi a écrit qu'il fallait que la République soit tombée bien bas pour que l'élection à la présidence se joue entre une bergère illuminée et un garçon de café mal élevé.(op.cit.) Il était fatal que le vainqueur choisisse quelques égaux. Mais garçon de café bien élevé, c'était autre chose, tout autre chose.
Rédigé par : JMT | 15 décembre 2011 à 18:22
Une arriviste qui n'a pas su mettre en sourdine ses volubiles et tapageuses habitudes. Un handicap qui laisse un jour ou l'autre passer les incompétences. Sa capacité de nuisance, c'est son ou ses postes. Sinon elle ne peut convaincre de rien avec rien.
Craindre quoi ? quelques petits dérangements, à moins qu'elle ait des "dossiers", mais au bout du compte elle devrait finir sa carrière en martyre de la politique dans son quartier !
Comment dit-on imposteur au féminin ?
Sinon le père... c'est qui déjà ?
Rédigé par : régina | 15 décembre 2011 à 13:00
@françoise et karell semtob
"il n'y a plus d'évasions possibles que dans de petits frémissements artistiques, dans des rires d'enfants, dans la poésie silencieuse des mimes et la magie des clowns..."
Parfois avec un tout petit sourire, un regard lumineux d'innocence on comble des abîmes d'angoisse.
La faible petite pierre descendit de la montagne et le colosse aux pieds d'argile chuta.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 15 décembre 2011 à 12:26
Il fut un temps où Rachida Dati faisait partie des personnalités les plus aimées des Français... La roue tourne et continuera peut-être à tourner...
Rachida Dati a fait rêver plus d'une petite "beurette". Qui François Fillon fait-il rêver ?
Rédigé par : marie dumont | 15 décembre 2011 à 12:18
Il est évident que Madame Rachida Dati a barre sur Nicolas Sarkozy. Que celui-ci disparaisse de la vie publique, elle ne sera plus rien.
Lucterius
Rédigé par : Lucterius | 15 décembre 2011 à 08:11
Vulgarité pour vulgarité, toutes choses égales, je ne sais pas si l'"autre" n'a pas damé le pion à cette fille de maçon qui n'a pas eu les moyens de se payer des leçons de maintien.
Rédigé par : nguyen tuan | 15 décembre 2011 à 07:15
Oubliant Rachida pendant une heure, nos meilleurs esprits n'ont pas hésité hier soir à refaire le monde sur une radio périphérique.
On y a disserté savamment sur la campagne "Produisez français, achetez français" mais il faut admettre que la solution au problème brûlant de la paternité de cet élan patriotique n'a pas avancé d'un pouce.
Le moment est venu pour éclairer la recherche de rappeler que l'exhortation a déjà fait florès peu de temps après la fin de la guerre.
On était en pleine guerre froide et le plus grand économiste de l'époque, Pierre Dac, avait d'ailleurs élargi le concept initial en :
"Achetez français, luttez russe".
Rédigé par : Yves | 15 décembre 2011 à 00:43
Cher Philippe,
Boum, boum.
Tous les cirques sont si beaux...
Vous avez prétendu ne pas être attiré par la poésie (nous ne savons plus quand vous l'avez écrit), vos écrits se colorent cependant de plus en plus de rimes internes.
Vous voyez que vous aviez besoin de vous tourner vers la lumière.
Dans de nombreuses professions, il existe un temps où à trop avoir entendu la noirceur des âmes, les souffrances impossibles à exprimer, les détresses, il n'y a plus d'évasions possibles que dans de petits frémissements artistiques, dans des rires d'enfants, dans la poésie silencieuse des mimes et la magie des clowns...
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 14 décembre 2011 à 21:44
En effet, Savonarole n'a pas tort !
Qui peut se reconnaître en qui ? C'est là le drame...Tendre vers l'universel c'est détruire l'esprit sectaire ! Malheureusement l'instinct grégaire est semble-t-il supérieur...
Vulgum pecus ! Je hais la foule profane et je la fuis !!!! Il n'y a rien de bon à espérer des esprits qui fuient le lumière, et vont comme des moutons de Panurge se réfugier dans les représentations fantasmées des groupes communautaires ! Ce n'est pas en vantant les qualités de tel groupe ethnique, de telle victime du système, de tel et tel lamentable parangon de réussite que pour les véritables travailleurs acharnés à éclairer le monde et les tarés qui l'habitent, les choses changeront !!!Il Est certain, que ceux qui prônent l'Universel ont des pratiques privées qui leur permettent de jouer le double jeu, nécessaire à leurs ambitions politiques ! A quoi bon voter, je suggère à tous de ne pas aller voter ! et comme disait Ferré "Vote connard" !
Rédigé par : laurentlemagnifique | 14 décembre 2011 à 19:00
"...c'est l'inévitable Medrano..."
Jérôme et Violette Médrano. Un couple très charmant.
Médrano c'était le cirque des Clowns.
Un peu de respect s'il vous plaît... pour les clowns !
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@Patrick Handicap expatrié | 14 décembre 2011 à 17:36
Oublions Dati. Imaginons qu'il s'agisse de Pierre, Paul ou Jacques, qui n'auraient pas davantage apprécié d'être expulsés parce qu’un grand chef n'a pas daigné regarder les dommages collatéraux de son chemin d'ambition... Que dirait-on ?
Avant 2007 j'estimais Fillon plus encore que Sarkozy. Celui-ci m'a déçu, celui-là m'a désespéré.
Souffre-douleur, punching-ball, avaleur de couleuvres... Quelle étoffe d'homme d'Etat !
Tyrannisé par le plus puissant, il prend sa revanche en manquant d'égards pour les plus faibles. Et pour marquer son statut de pseudo "chef", il dédaigne répondre directement et envoie au front Bernard Debré, qui nous avait habitués à mieux qu'à jouer les utilités.
Il aurait pu se rattraper en relevant un défi plein de panache : se présenter là où la gauche est un vrai adversaire. Même pas. Il n'a pour programme que la tiédeur des faibles.
On sombre dans le pitoyable.
Avec de tels adversaires, même Flanby voit s'ouvrir un boulevard devant lui.
Rédigé par : Jiel | 14 décembre 2011 à 17:34
Dans le Guardian :
"Rachida Dati accuses French PM of sexism and elitism
In open letter to Le Monde former French minister launches scathing attack on political colleague François Fillon"
http://www.guardian.co.uk/world/2011/dec/14/rachida-dati-french-sexism-elitism
Rédigé par : Valerie | 14 décembre 2011 à 17:02
Le culot de l'ambitieuse ira-t-il jusqu'au coup de grisou ?
Rédigé par : Jabiru | 14 décembre 2011 à 13:34
Je crois avoir compris qu'elle ne résidait pas (résidence principale) ni ne payait d'impôts locaux dans la commune où elle est élue maire.
Quelles leçons veut-elle donner ? A qui ?
Rédigé par : NAHAXI | 14 décembre 2011 à 13:24
Rachida est un instrument du pouvoir, à ce titre tout lui a été offert ; son incompétence est à la mesure de son arrogance envers la République à qui elle doit tout. Les électeurs vont lui signifier tout cela en masse et exprimer aussi leur indignation d'avoir vu un garde des Sceaux et autre ministre appartenant à des familles de délinquants et de criminels. Rachida Dati est morte politiquement, sans soutien elle n'est rien. Son pouvoir de nuire est nul.
Rédigé par : padraig | 14 décembre 2011 à 12:13
Imaginez qu'elle se suicide en explicitant son geste ?
Fillon pourrait alors passer pour un assassin et un raciste en plus du dissimulateur qu'il est à surveiller les autres avec un pseudo anonyme sur twitter.
Qui élèverait alors la petite fille dont tout le monde connaît au moins un père ?
Après la pupille de la nation, la pupille de l'UMP...
La meilleure c'est l'inévitable Medrano qui lui demande de recueillir les suffrages populaires dans son département de naissance, comme si Fillon était, lui, né à Paris...
Rédigé par : Patrick Handicap expatrié | 14 décembre 2011 à 11:49
Plus le beau monde méprisera Dati, plus elle représentera le peuple que l'on traite à coup de pied au cul. Elle peut ainsi devenir une forme dont le fond n'est pas là où l'on se gausse de ne pas la trouver.
Rédigé par : Bray-dunes | 14 décembre 2011 à 11:27
D'un autre côté, la fille d'un maçon marocain élue dans le septième... les électeurs ont du forcer leur nature (tout autant que si elle avait été la fille d'un maçon béarnais sans doute), son score est plus qu'honorable.
Ce qui frappe, c'est que Fillon est réellement ce qu'il paraît être, un sarthois, alors que Dati semble pleine de surprise.
Est-elle plus incompétente dans son culot que la plupart de nos hauts fonctionnaires compassés qui mélangent les (bons) genres sans cesse passant d'un ministère à une circonscription et font valoir leur droit à la retraite dans leur corps d'origine sans jamais y avoir exercé ?
Ce n'est pas le cas de Fillon. Il se contente d'être du sérail alors qu'elle ne l'est pas.
Elle symbolise tellement le sarkozisme que Fillon devrait redouter de briser la statue. Il ne semble pas être inquiet.
Quels trésors de secrets monnayables recèle l'intérieur de la statue ? Aura-t-elle l'impudence de les révéler pour sauver sa circonscription ?
Ce pourrait être amusant.
Rédigé par : Hermione | 14 décembre 2011 à 10:58
Au fond, Rachida Dati ne serait-elle pas qu'une intrigante dont l'ambition lui a permis de devenir un temps ministre et qui depuis est tombée plus ou moins en disgrâce?
Rédigé par : Erchinoald | 14 décembre 2011 à 10:40
Dans la famille Dati, c'est sans doute le frère qui est le plus naturel et dans l'air du temps...
Nicolas Sarkozy a eu tort de céder à un orientalisme désuet de carte postale, suggéré par ses sherpas, qui n'en connaissent que les clubs de vacances.
Avoir cru une seule seconde à l'équation : "beurette Ministre = électorat Diversité", fut une bourde.
Cet électorat a rejeté cette Ophélie Winter de bazar. Il ne s'y reconnaît pas. C'est pas ça, c'est pas lui.
On ne joue pas avec les communautarismes. Tant ils sont divers. Qui peut croire qu'un français d'origine algérienne se reconnaisse dans une marocaine de la Mamounia ?
DSK lui-même en a fait la douloureuse expérience à New York, ou les journalistes juifs l'ont taillé en pièces, alors qu'à Paris, la même communauté hurlait au complot et au troussage de bonne, dès le premier jour...
Faut dire qu'entre Lublin et La Marsa, il y a près de 3000 kilomètres...
Rédigé par : Savonarole | 14 décembre 2011 à 10:24
Une personne charmante qui se fiche pas
mal de ce que l'on dit d'elle, sauf les
personnes auprès desquelles elle pourrait
tirer avantage !
Nous l'avons eue en visite officielle
(locale) et elle est devenue la risée par
ses exigences et caprices, confirmé par
la dernière phrase de votre billet.
Rédigé par : calamity jane | 14 décembre 2011 à 10:07
A fa f'est fur, Philippe, bien senti, bien envoyé, waouhh !
Et cependant, j'ai bien du respect pour le parcours de Rachida. Un précurseur au féminin, puisque même les partis de gauche n'avaient jamais osé nommer à un poste ministériel important une provinciale arabe de basse extraction. Pondérons un instant ses insuffisances, pensons à ces jeunes - voilées ou pas - qui ont placé le poster de madame Dati au-dessus de leur lit. Parmi elles et eux, il y aura au moins un élément qui fera mieux que Rachida et qui sera très très influent(e) dans les décennies à venir. Ce qu'on appelle l'effet levier : elle l'a fait, c'est donc possible ; fichtrement important de s'identifier adolescent à un modèle avant que de s'apercevoir de ses limites. Les siennes et les siennes.
Rachida Dati, ses frasques, son courage, son altérité, contribue à aérer une France politique qui sent le renfermé, le moisi. Et puis, la maire des Invalides permet à Philippe de ressortir du placard lexical un de ses mots fétiches : vulgarité.
Rédigé par : scoubab00 | 14 décembre 2011 à 09:51
« J'ai pu remarquer que Rachida Dati ne se soucie que d'elle-même ». Possible ; probable sinon certain. Mais ce n’est pas ce qui la distingue de ses frères et sœurs en politique… :)
Rédigé par : JJJ | 14 décembre 2011 à 08:27
Bonjour Philippe Bilger,
« Porte-parole du candidat Sarkozy, sa pauvreté argumentative et langagière, aux côtés de Xavier Bertrand, m'avait frappé et si j'avais l'intuition qu'elle irait loin, je pressentais qu'elle n'éblouirait personne par sa compétence, ses talents et la puissance convaincante de son sérieux, de son travail et de ses mérites. »
Il est clair que Rachida Dati a profité de circonstances très favorables pour accéder au poste de garde des Sceaux. Encore que magistrate de formation, elle disposait quand même des « prérequis » pour occuper le poste.
Je n’ai jamais éprouvé beaucoup de sympathie pour cette femme dont l’ambition semble être la raison de vivre, mais dans ce conflit qui l’oppose au Premier ministre, je ne peux m’empêcher de lui apporter mon soutien.
C’est l’histoire du pot de fer contre le pot de terre, de David contre Goliath. Ses chances sont quasi-nulles d’avoir gain de cause. Mais son combat perdu d’avance ne manque pas de panache.
Que dire des propos de Nadine Morano qui a poussé l’humiliation jusqu’à annoncer qu’une circonscription lui tendait les bras en Saône-et-Loire. Il est vrai qu’étant née dans ce département, il sera difficile de l’accuser d’avoir été parachutée...
Le monde de la politique est impitoyable et en l’occurrence Sarkozy fait preuve d’une bien grande ingratitude en abandonnant en rase campagne (électorale) une de ses plus ferventes supportrices.
J’ajouterai qu’en tant que porte-parole du candidat Sarkozy, Rachida Dati n’avait rien à envier à Nadine Morano dont la pugnacité et la volubilité ne sauraient combler ce que vous appelez « la pauvreté argumentative et langagière ».
Rédigé par : Achille | 14 décembre 2011 à 08:26
En effet, on peut bien dire qu'elle l'a dans le nez, le Fillon.
Rédigé par : Alex paulista | 14 décembre 2011 à 04:40
Cher Philippe,
Votre texte met très mal à l'aise.
Si vous pensez que le passage de Rachida Dati aux fonctions ministérielles n'a pas eu d'importance, il semblerait que vous vous soyez quelque peu éloigné de la sensibilité des jeunes.
Il est souvent dangereux de toucher à des exemples de réussite.
Combien de jeunes femmes de toutes conditions étudient parce que c'est possible, parce que Rachida a tracé un avenir.
Certes la politique n'est pas un terrain de sentiments, mais il ne faudrait pas croire non plus que c'est une traversée facile.
Rachida Dati doit composer avec une réalité politique qui est celle de la patience, de la reconnaissance des compétences des autres candidats. Même à de très hauts niveaux, il faut savoir rester humble.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 14 décembre 2011 à 01:26
Yade, Dati, Amara...
Leur nomination a suscité bien des espoirs. De gauche comme de droite, on ne pouvait que se féliciter de voir ces femmes accéder á ce niveau de responsabilité.
Il y a eu beaucoup de gâchis.
Inutile d'en rajouter.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 14 décembre 2011 à 01:02
Vous êtes dans le vrai : cette guerre d'ego n'intéresse personne, et démontre s'il en était encore besoin que le fossé se creuse entre représentants politiques et citoyens.
Par ailleurs, je remarque encore une fois que l'on a cru bon devoir sacrifier le mérite et les compétences sur l'autel de la diversité, et ce de manière d'autant plus grave que l'on a pour cela bradé la Justice.
Rédigé par : Corsica | 13 décembre 2011 à 23:01