Cette interrogation a le droit d'être formulée.
J'ai eu envie d'y revenir quand dans une complilation des meilleurs moments de l'émission d'Alessandra Sublet sur France 5, j'ai entendu Jamel Debbouze se moquer de l'UMP en disant qu'il ne pourrait jamais y adhérer à cause de son asthme et de François Bayrou parce qu'il ne se voyait pas, en substance, préférer l'arbitre aux joueurs.
Aussi condescendante, mais sans méchanceté, qu'ait pu apparaître cette dernière appréciation, elle est tout de même révélatrice de ce que le centrisme est mal connu, que les images à son sujet demeurent des stéréotypes mais aussi d'un vrai problème qui est de déterminer la latitude d'action politique du centre.
Jamel Debbouze semble ne pas avoir remarqué qu'on n'a plus affaire au centrisme de papa ou de grand-papa. Je ne l'incrimine pas parce qu'à l'évidence son opinion est partagée par une masse de Français guère passionnés par le débat public qui en restent à cette vision du mi-chèvre mi-chou, des accommodements avec tous les partis, de cette inaptitude à élaborer un projet autonome et identifiable, au fond un centrisme mou et ductile. Une pâte à l'usage de tous et dilatable à l'infini. Rien de fort, de structuré ni de cohérent.
Ce centrisme-là a vécu et si cette philosophie des arrangements, du choix du milieu parce qu'il était le milieu et non pas parce qu'il était juste est passée à la trappe, c'est grâce à François Bayrou qui a tenu un cap et a fini par faire respecter, à force d'obstination têtue et parfois solitaire, cette exigence d'un centre dur, non plus prêt à suivre mais à précéder. La meilleure preuve de cette métamorphose est que si on entend des critiques à propos du MoDem, elles ne se rapportent pas à ces vices longtemps consubstantiels, faiblesse et opportunisme. Il y a d'ailleurs une qualité de haine, en tout cas d'hostilité, qui est significative : on ne déteste pas autant ce qui n'existe pas, n'est-ce-pas Hervé Morin ?
Il n'empêche qu'en dépit de l'élaboration d'un programme spécifiquement centriste qui sera annoncé en janvier ou en février, il faudra bien qu'à un certain moment le MoDem se pose la question de ses alliances. Sauf évidemment si son projet devenait central lors de la campagne et appelait une majorité pour le rendre présent au second tour où, alors, tous les autres motivés par l'anti-sarkozysme viendraient y adhérer en quémandant des places comme récompense. Cette hypothèse, même si certains en doutent, est suffisamment plausible pour que depuis quelques semaines - je n'évoque pas seulement les sondages - une tonalité dans l'air ait subtilement changé et qu'on soit passé des jeux qui étaient faits à un jeu infiniment plus ouvert. Il n'y a jamais à tourner en dérision une confiance absolue en son destin, non pas abîmée mais nourrie par les échecs. Il y a un moment, peut-être, où le sort se lasse et où la volonté fait la différence.
Alors pourquoi, cependant, cette accusation de n'être qu'arbitre n'est-elle pas totalement infondée ? Pour le centrisme d'aujourd'hui revigoré par le leader béarnais, il faut prendre garde à la tentation qui guette les mouvements situés entre les extrêmes, dans un milieu équilibré et raisonnable : celle de se contenter de donner des leçons sur la méthode, les pratiques et les comportements. Celle de juger et de noter les autres pour faire l'économie de l'affirmation de soi. C'est un risque que je continue à percevoir même si le MoDem a apparemment perçu le danger de n'être perçu que comme un éternel arbitre des élégances politiques alors que sa vocation est d'être un protagoniste de la pièce nationale. La clé en effet est là qui impose dans tous les cas qu'un objet politique tangible, lisible et observable soit jeté dans le débat public et qu'on ne puisse le qualifier que de centriste avec l'originalité et la précision qui, avant l'exercice du pouvoir, doivent s'attacher aux propositions. Il ne faut plus qu'on puisse s'en détourner en y voyant seulement un salmigondis de mesures piochées ici ou là, sans personnalité ni audace.
Cette analyse qui relie l'existence d'un centre fort à celle d'un programme autonome fait justice - et ce n'est pas difficile - de cette fausse querelle entre un centrisme véritable et indépendant "à la Bayrou" et l'ersatz "à la Morin" qui s'assignait pour vocation de n'être qu'à droite, en soutien de l'UMP, avant qu'une vocation présidentielle à 1% pour l'instant lui ait mis des fourmis dans l'esprit. Un centre qui est affecté à vie à une structure politique qui le domine, c'est tout ce qu'on veut sauf de la liberté et de l'espérance.
Imaginons le pire pour François Bayrou : il n'est pas au deuxième tour. Il ne pourra pas oublier que dans tous les cas, comme je l'ai déjà écrit, une part des déçus du sarkozysme l'aura soutenu et que l'autre excédée par le trop peu de droite, ou trop tardif, du président aura gagné le FN. Ce sera à lui de déterminer à qui, à quelle cause il apportera le poids de l'identité centriste pas faite seulement d'un projet mais aussi incarnée par un homme ayant montré que les combats ne lui faisaient pas peur.
François Bayrou est et sera un joueur, n'en déplaise à Jamel Debbouze. Le temps du centrisme automatique, comme il y a des conduites automatiques, est révolu. La victoire n'est pas certaine, mais l'indépendance assurément. Sinon, ce serait à désespérer.
"Moi je préfère les politiques qui ne me foutent pas la paix..." JPLedun
Vous ne risquez pas d'être dérangé d'où vous êtes.
Rédigé par : Herman Kerhost | 05 janvier 2012 à 08:21
Le témoignage de Kalinka (02 janvier 2012 à 18:22) est fort intéressant et sonne juste : militants du MoDem, nous avons subi depuis 2007 la question récurrente "êtes-vous plutôt de gauche ou plutôt de droite", et si nous fournissions la seule réponse "nous nous sommes engagés pour que ça change, si nous approuvions la gauche ou la droite nous serions restés chez nous"… alors nous passions pour de doux rêveurs.
Parce que seule une victoire électorale donne du poids aux yeux des électeurs. Aucune explication, simple ou alambiquée, ne remplace la victoire.
C'est bien pourquoi je suis engagé, à 100%, dans cette campagne 2012. Ce que nous avons semé dans un terrain qui semblait bien aride, finira peut-être par pousser cette année.
Rédigé par : FrédéricLN | 04 janvier 2012 à 22:01
En parlant de paysans béarnais "politico-littéraire" je voudrais rajouter, avant que ce fil de discussion s'enfonce dans les profondeurs, que le Béarn a aussi fécondé d'un paysan poète absolument autodidacte que François Bayrou connaît bien et que j'entends saluer ici : Monsieur Alexis Arette Lendresse de Momas.
Paysan Poète, régionaliste, redoutable pamphlétaire, engagé volontaire en Indochine et... pas du même bord dans le marigot politique que notre François ! C'est un euphémisme :=)
Ils s'estiment et se saluent, mais avec toujours cette barrière du politiquement correct qui fait que...
En tout cas des parcours totalement atypiques.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 04 janvier 2012 à 18:48
@pierre-alain g
Je connaissais son handicap. Eu égard aux études littéraires brillantes qu'il a faites, cela montre sa pugnacité et est à mettre absolument à son crédit.
Peut-être, tel Démosthène, s'est-il exercé, de petits galets dans la bouche, à déclamer en essayant de couvrir les grondements du gave de Pau proche de chez lui ?
Rédigé par : hameau dans les nuages | 04 janvier 2012 à 11:15
"victime d'intolérance"
"quelque chose d'insultant"
c'est exactement ce qui me venait à l'esprit
lors de séances et semonce similaires dans
les jeunes années d'enfermement en internat
quand il arrivait qu'un ne valait pas un
mais dix ou vingt !
E m'è caduta del pensier la luce.
Rédigé par : calamity jane | 03 janvier 2012 à 22:30
J'ignorais totalement que le problème de François Bayrou ce n'était pas son style d'apparence mou qui manque d'énergie, de volonté, de ténacité mais bien le fait d'être bègue de naissance ou presque. Selon ses explications à Thé ou café, il doit choisir ses mots avant d'ouvrir la bouche afin d'éviter les mots qui font souffrir les bègues.
Dorénavant, je vais écouter FB (François Bayrou, à ne pas confondre avec facebook) différemment avec même une pointe d'admiration car je ne l'ai jamais entendu bégayer depuis le temps qu'il parle dans les médias. Bravo FB. Ceci n'empêche pas que vous ne serez pas au 2ème tour et que la France se prépare lentement mais sûrement un joli quinquennat à la Marine.
Rédigé par : pierre-alain g | 03 janvier 2012 à 17:44
"Je ne commenterai plus aucun autre billet de cet intéressant blog car le dialogue n'y existe qu'en maniant la brosse à reluire à de rare exceptions", écrit Ivana Fulli.
C'est regrettable.
Approuver ce qu'écrit l'auteur de ce blog ou certains commentaires n'implique pas qu'on acquiesce à tout ni qu'on manie "la brosse à reluire".
Il arrive même que certains désaccords rapprochent.
Il y a quelque chose de faux et de totalitaire dans cette façon de voir les choses.
Quelque chose d'insultant aussi pour la plupart des commentateurs qui fréquentent ces lieux parce qu'ils s'y sentent en bonne compagnie et que, n'étant pas masochistes, ils sont globalement sur la même longueur d'ondes.
Rédigé par : Frank THOMAS | 03 janvier 2012 à 17:20
Rédigé par : Ivana Fulli | 03 janvier 2012 à 10:37
Ivana,
Bonne et heureuse année 2012 à vous et votre famille.
Je trouve regrettable votre décision de ne plus commenter un seul billet de ce blog.
Ce n'est pas parce que vous avez été victime de l'intolérance de certains intervenants, que vous devrez prendre la décision de quitter cet "intéressant blog", comme vous l'écrivez.
J'espère que vous reviendrez sur votre décision, car vos interventions ont toujours su se hisser à la hauteur des vues de Monsieur Bilger, homme de culture intellectuellement indépendant et moralement intègre.
Rédigé par : LABOCA | 03 janvier 2012 à 12:45
Amateur de chevaux, F.Bayrou sait flatter une croupe de jument, mais dès qu'il s'agit de monter l'escalier, il bafouille des pieds,
Ségolène Royal l'a raconté cruellement, évoquant une "panne de l'amant"...l
Rédigé par : Savonarole | 03 janvier 2012 à 11:14
Alex paulista | 02 janvier 2012 à 23:27
A propos de la valise avec le bouton de la bombe atomique française, vous me répondez en clair que vous pensez que les militaires feraient un coup d'Etat s'ils recevaient l'ordre de lancer un des missiles nucléaires français:
//"Moi j'ai tendance à penser qu'heureusement qu'il y a le sang-froid des militaires entre les politiques et la bombe, mais chacun son avis."//
Et ensuite, je parlais d'une fille de M. François Bayrou qui était élève de Sciences Po pour leur stage à l'étranger mais ce jeune homme se vantait peut-être...
Vous m'écrivez:
//"
Quant à la fille de Bayrou, il se trouve que je la connais un peu. Pourtant équipée d'un "cerveau militaire" comme vous dites, elle court et réfléchit plus vite que beaucoup et il n'est pas étonnant que son dossier passe devant quelqu'un qui sort de Sciences Po. Ce serait l'inverse qui serait étonnant et cela n'a rien à voir avec du piston.Juste de l'évaluation de CV pour obtenir un stage, à un moment où ce CV contient surtout la formation suivie.
Rédigé par : Alex paulista | 02 janvier 2012 à 23:27 ""//
Quelle belle chose que l'anonymat cela permet à un génie auto-proclamé de s'astiquer la statue lui-même.
Je ne commenterai plus aucun autre billet de cet intéressant blog car le dialogue n'y existe qu'en maniant la brosse à reluire à de rare exceptions-bonne surprise de Hameau dans les nuages qui a montré finesse et magnanimité.
Merci à la patience infinie de M. Bilger avec une étrangère.
Rédigé par : Ivana Fulli | 03 janvier 2012 à 10:37
Etre élu suppose de franchir de nombreux et redoutables obstacles. Parmi ces obstacles redoutables, il en est un de particulierement redoutable, au point qu'il peut en devenir infranchissable, c'est le flot de moqueries que certains humoristes, ou supposés tels, s'estiment en droit de déverser sur les candidats à l'élection.
Sur Bayrou, qu'au demeurant j'apprécie, je partage le point de vue de Claude L.
Rédigé par : DMonodBroca | 03 janvier 2012 à 09:26
M Bilger,
Pourquoi les Français choisissent-ils généralement d'oublier les fonctions de leur président de la République, ses responsabilités en matière de politique étrangère et l'existence de la valise commandant l'arme atomique qu'un militaire maintient en permanence à proximité de leur président ?
Mme Ségolène Royal avait été une courageuse et active "sous-ministre" de l'Education (lutte contre les redoublements à outrance et le bizutage, carnet scolaire envoyé aux deux parents quand leurs domiciles sont séparés etc...) mais je ne l'imaginais pas capable de disposer de l'arme atomique.
M. Bayrou serait dangereux avec son caractère sanguin: un Djamel américain avait appelé à voter pour "le calme homme noir" en évoquant le péril des excités de droite du tea party:
http://www.youtube.com/watch?v=jvsMFN9P8AU
Le monde présent est lourd de menaces avec des dictateurs (Corée du Nord), un chef d'Etat populiste et musulman en Iran qui disposent de l'arme atomique. Pour ne pas parler du Pakistan qui empochait l'aide américaine en aidant les talibans.
Voici quelques images d'un candidat dont je souhaiterais que nous possédions l'équivalent:
Il passe Noël sur une base militaire
http://www.time.com/time/photogallery/0,29307,2103121,00.html?artId=2103121?contType=gallery?chn=photoessays
et il a suffisamment d'empathie pour consoler un bébé (un bébé c'est très sensible à l'empathie) et d'affection pour son épouse pour lui lancer un regard de triomphe complice:
http://www.youtube.com/watch?v=uqhzWlqN3uc&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=YKt3nxCaGyw&feature=endscreen&NR=1
Merci Kalinka de nous apporter votre expérience qui complète utilement celle de hameau dans les nuages et les souvenirs de Jean-Louis et de Stalen Guevara.
Vous écrivez et c'est un témoignage précieux:
//"J'ai quitté le MoDem après deux ans d'encartage, militantisme, etc. parce que justement sur le terrain , il n'avait rien de fort, de structuré ou de cohérent. Attirés que nous étions par un projet potentiel, ce n'est que mon point de vue, nous ne portions qu'un homme..."//
Rédigé par : Ivana Fulli | 03 janvier 2012 à 08:06
Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne année sur ce blog.
Je reconnais amplement que si François Bayrou venait à être élu le 6 mai prochain, il y aurait un nouveau souffle en France, la France entrerait dans une "nouvelle ère", je mets l'expression entre guillemets car, dans ses plus grands caractères, ce pays ne subirait pas de grandes modifications, mais une bonne fois pour toutes, la dichotomie droite-gauche, si insuffisamment efficace et si vainement productive ces dernières décennies, serait définitivement enterrée.
Rédigé par : Cyril | 03 janvier 2012 à 07:20
M. Bayrou est joueur. Je suis d'accord. Son problème, á mon avis, c'est qu'il le restera. Un joueur qui ne gagne pas, ce n'est pas génial.
Si il n'arrive pas au second tour, M. Bayrou restera assurément joueur. Il s’est cantonné dans ce rôle. Ses amis eux retourneront au bercail. Comme d'hab...
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 03 janvier 2012 à 03:07
"...car avec Sarkozy on va vers...une guerre civile"
Cette fameuse guerre civile que M. Besancenot et M'ame Royal appelaient de leurs vœux, le soir même de l'élection de NS ?
Cette guerre civile que vous nous prédisiez dés les premiers mois de son quinquennat ?
Je vois encore émission après émission les : "Ca va péter !", les "Sarkozy est-il fou ?", et combien d'autres sujets tout aussi prometteurs encore. Et á chaque fois, je devenais un peu plus sarkozyste !
J'aime beaucoup que les sieurs Noah et Zidane soient les personnalités préférées des Français et que Sarkozy soit á la 49ème place sur 50.
Cela me plaît vraiment !
Ceux qui amusent la galerie sont devant, ceux qui s'occupent des sujets qui fâchent sont derrière.
Merci de cette confirmation...
Petit Nicolas encore un coup de jarret et tu vas nous faire 50ème !"
C'est vrai que, comme disait un philosophe brésilien : "Au moins Jospin nous foutait la paix !"
Moi je préfère les politiques qui ne me foutent pas la paix...
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 03 janvier 2012 à 02:15
@ Claude L
Je tiens quand même à apporter un bémol aux considérations de ceux qui contestent la pertinence des politiques de rigueur.
La politique de rigueur pour rassurer les marchés à court terme, je suis assez d'accord que ça ne marchera jamais. L'exemple le plus ridicule est celui de l'Irlande, qui a tellement perdu dans la crise immobilière que la réduction de ses services publics n'est pas à la hauteur des montants en jeu. Pourtant, les marchés continuent à imposer la réduction d'un secteur public irlandais déjà inexistant.
Mais en France, nous avons un secteur public qui pèse sur 55% de l'économie, et une partie des 45% restants qui en dépendent directement. Il faut redescendre à environ 40% sinon notre compétitivité est vouée à l'échec, et ce indépendamment de la crise actuelle de l'Euro.
C'est pour cela qu'une petite diète sera bénéfique sur le long terme, pourvu qu'on sauvegarde les fondamentaux (la santé, l'éducation). Bayrou peut porter ce genre d'évolution, par son approche économique de droite mais ses préoccupations sociales sur les fondamentaux précités.
Comme on dit au Brésil,
De muito gorda a porca já não anda
Pour les 35 heures des socialistes, j'étais favorable sans croire une seconde le discours de gauche disant que ça créerait des emplois, ni le discours de droite disant que ça détruirait la compétitivité.
C'était juste une réforme dans le bon sens, même si j'aurais préféré que la négociation se situât au niveau des partenaires sociaux, au lieu d'édicter une loi qui court-circuite tout dialogue social.
De la même manière la réduction des dépenses publiques est une bonne politique pour la France, même si cela n'est pas de nature à compenser les failles structurelles de l'Euro.
Enfin, sur l'Euro et la souveraineté partagée, tout le monde en France conteste la viabilité du modèle de l'UE, qui n'est pas une Nation au sens de Renan mais prétend avoir sa monnaie sans en émettre quand elle en a besoin...
Mais ne soyons pas si rétrogrades, l'avenir est à construire !
La Nation est une notion calquée sur la cellule familiale, l'UE est peut-être l'occasion de penser un nouveau modèle entre les cousins que sont la France, l'Allemagne, puis les autres. Qu'on tâtonne encore, c'est évident, mais nos pays sont peut-être en train de créer les mécanismes de gouvernance de demain.
Sinon, faut-il mettre ses espoirs en Obama ?
Je ne suis pas bien sûr...
Rédigé par : Alex paulista | 03 janvier 2012 à 00:56
@ Claude L
Je suis assez d'accord, et je connais certains des personnages que vous citez (Jorion, mais plus pour ses bouquins sur la Value At Risk), mais aucun n'est derrière les candidats sérieux de cette présidentielle.
Je reste donc sur Bayrou par défaut.
Mais sans trop d'illusions, pour les raisons que vous citez.
Rédigé par : Alex paulista | 03 janvier 2012 à 00:13
Monsieur Bilger,
Permettez-moi de vous présenter mes meilleurs voeux pour 2012, à votre épouse, ainsi qu'aux intervenants de votre merveilleux blog.
J'espère qu'en cette année électorale, vous continuerez à jouer votre rôle de surveillant moral de la vie publique.
Grâce à vous, beaucoup de Français savent maintenant que la classe politique actuelle est faite de gens médiocres.
Rédigé par : LABOCA | 02 janvier 2012 à 23:29
@ Anonima romana
"avec des sous-mariniers équipés de cerveaux militaires"
Merci pour les militaires qui vous saluent bien bas. Ce sont eux qui font les missiles dont vous vantez la force de frappe, eux aussi qui restent soixante-dix jours enfermés à travailler sans relâche pour assurer notre défense. Moi j'ai tendance à penser qu'heureusement qu'il y a le sang-froid des militaires entre les politiques et la bombe, mais chacun son avis.
Quant à la fille de Bayrou, il se trouve que je la connais un peu. Pourtant équipée d'un "cerveau militaire" comme vous dites, elle court et réfléchit plus vite que beaucoup et il n'est pas étonnant que son dossier passe devant quelqu'un qui sort de Sciences Po. Ce serait l'inverse qui serait étonnant et cela n'a rien à voir avec du piston.
Juste de l'évaluation de CV pour obtenir un stage, à un moment où ce CV contient surtout la formation suivie.
Rédigé par : Alex paulista | 02 janvier 2012 à 23:27
N'importe quelle arme est "atomique" car composée d'atomes, même un cure-dent !
Mais toutes les armes ne sont pas "nucléaires" car n'utilisant pas toutes l'énergie nucléaire :-D
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 02 janvier 2012 à 23:05
@dame Catherine ,
que vous arrive-t-il ? seulement quatre lignes de commentaires ? Si peu alors que vous nous aviez habitués à plus... nous sommes en état de manque :-D
Serait-ce dame Ivana qui vous aurait coupé le souffle... en tout cas elle n'en manque pas.
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 02 janvier 2012 à 23:02
anonima romana :
""""et hameau dans les nuages devrait se rendre compte qu'il ne s'agit pas de diriger une petite écluse. Le président de la république française possède l'arme atomique à disposition 24h/24 avec des sous-mariniers équipés de cerveaux militaires."""
Je vous concède que le détroit d'Ormuz est une écluse d'un plus grand gabarit et que l'éclusier en a un peu marre de voir des plaisanciers passer au large de la berge en lui faisant des bras d'honneur.
Mais pour en revenir à notre François comme à tout autre animal politique d'ailleurs, il est toujours intéressant de voir leur comportement en dehors des représentations officielles guindées ou chaque intervention est Vizirée , repassée et amidonnée.
Nous sommes tous mus par un instinct grégaire, vous comme moi et comme François, peut-être encore plus François, et cela est bien. Il faut simplement apprendre à vivre avec et le dompter et non pas le refouler dans un "faire comme". C'est le principe de l'écluse. Savoir l'ouvrir mais aussi savoir la fermer.
Bref, cela m'a beaucoup amusé ( après) et réconforté de voir le mondialiste des plateaux télé m'indiquer les bornes ( kilométriques) à ne pas dépasser !
Rédigé par : hameau dans les nuages | 02 janvier 2012 à 20:21
Dans un hémicycle, le centre est au centre.
Dans un chapiteau de cirque, où est le centre ? Et pourtant ...
Sinon, bonne année 2012 à notre blogueur préféré et à tous ceux qui le lisent et le commentent.
Rédigé par : Polochon | 02 janvier 2012 à 20:14
Claude L.,
Pour un discours un peu différent, pessimiste... mais néanmoins très critique, y compris à l'endroit du surdoué Lordon et de l'arrogant Jorion:
http://jeanzin.fr/index.php?post/2011/12/20/2012
Rédigé par : Herman | 02 janvier 2012 à 18:33
J'ai quitté le MoDem après deux ans d'encartage, militantisme, etc. parce que justement sur le terrain, il n'avait rien de fort, de structuré ou de cohérent. Attirés que nous étions par un projet potentiel, ce n'est que mon point de vue, nous ne portions qu'un homme...
Et le potentiel est resté un... potentiel.
Et la vision m'est restée étrangement étrangère.
Livrés à nous-mêmes, sans ligne directrice, toujours sous le feu des questions de la "Rue",
-"Mais alors vous êtes plus proches de la gauche ou de la droite?".
"Non, nous, c'est le Centre."
"Quel centre?" Celui de "Machin" ou de "Truc"?
"Alors ok, d'accord l'Europe, d'accord le rassemblement mais il était de droite avant, celui-là, non?"
"Et puis pourquoi cette alliance ici avec untel?"
"Et cette alliance contraire là-bas, avec celui-là?"
Avec l'impression que si untel était là, c'est tout bêtement parce qu'il l'avait demandé plus fort que son voisin, ce que nous ne pouvions pas raisonnablement dire. Encore une histoire d'hommes. De potentiel.
Il y avait l'Homme. Il y avait "Nous". Il y avait beaucoup de questions. Il n'y avait aucune réponse. A-t-il des réponses? Je n'en suis même pas certaine. Répondre, c'eut été prendre le risque de perdre la moitié d'entre nous et au moins le même nombre d'électeurs. Le flou nourrissait finalement l'artificiel.
L'homme était rassurant mais ce vide autour de lui était tout sauf sécurisant.
Voter pour F. Bayrou, c'est prendre le risque, et à chacun de l'évaluer à sa manière, de ne rien mais alors rien comprendre!
L'Homme peut-être, pendant la campagne, éclairera ce que je n'ai compris mais je ne voterai pas pour lui. La France a, et avec tout le respect que j'ai pour M. Bayrou, besoin d'une femme ou d'un homme affirmé et clair pour vivre au mieux les obstacles qui se profilent.
Rédigé par : Kalinka | 02 janvier 2012 à 18:22
L'épicerie bio de Jamel, HEC, Djamel Debbouze, la Tunisie, l'humanisme, le vote Le Pen, le détroit d'Ormuz.
Voudriez-vous, Anonima, concurrencer Prévert ?
Mais il était drôle, lui.
Un petit sédatif, peut-être ?
Et aussi des lunettes : où avez-vous vu que je mettais en doute le courage des philosophes des Lumières ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 02 janvier 2012 à 17:56
Merci, M.Bilger, pour ce billet que je trouve fort intéressant.
Rédigé par : Claudio Pirrone | 02 janvier 2012 à 17:04
Raymond Barre était professoral et a irrité beaucoup d'électeurs qui ont éliminé VGE au profit de François Mitterrand.
François Bayrou est docte à un point qui peut se révéler insupportable à beaucoup au moment important.
Au point où elle en est, la France a besoin d'un homme qui écoute, convainc, tranche, agit et fait agir.
Nous avons encore quelques mois pour trouver par choix ou par défaut comme souvent.
Rédigé par : mike | 02 janvier 2012 à 15:48
Stalen Guevara | 02 janvier 2012 à 01:43
Merci de rappeler:
//(...)Pour ma part, je me souviens d’un Bayrou, ministre de l'Education nationale qui a brillé par son inaction, en ne faisant vraiment rien dans ce domaine important et majeur. Il se faisait marcher dessus par tous les braillards irresponsables de cette armée rouge.
Il passait tout son temps à gérer sa carrière et ses affaires personnelles.
Il a manqué les meilleures occasions qui soient de montrer ses possibilités et démontrer sa capacité à gouverner un pays comme la France.
Et la pantalonnade avec Ségolène entre les deux tours de 2007 ! (...)//
En plus, un brillant camarade d'études -français de ses deux parents et tous ses grands-parents en plus d'être né en France- d'un de mes fils qui était élève de Sciences Po et parlait beaucoup de langues dont un peu de polonais n'a pas pu aller en stage à Cracovie parce qu'une fille de François Bayrou lui serait passée devant.
Surtout, un homme en campagne qui gifle un gamin sous les caméras en faisant justice expéditive lui-même, on peut trouver cela bien pour un maire, voire un député. Cela dépend des goûts.
En aucun cas pour le président d'un pays qui dispose de l'arme atomique en 2012 avec d'autres dangereux dirigeants iraniens, pakistanais, nord coréens.
Vous souvient-il de la baie des cochons?
Mais j'espère que je ne serai pas la seule à protester contre votre billet
//il vaut mieux être un pseudo artiste handicapé bien friqué qui bave sur la France //
Être gravement handicapé n'est une tare que pour les eugénistes et j'utilise souvent l'exemple de réussite du grand Djamel (petit de stature, paralysé de son bras droit, sans diplôme )-avec des autistes de haut niveau.
Le sarcasme c'est très facile, pas l'humour.
Je me souviens d'une compagne de nouveau riche qui nous faisait un numéro à succès sur le fait que les cinq chanteurs d'opéra d'un des plus beaux moments d'une représentation mémorable des Noces n'auraient pas été capables de chanter ensemble alors que Mozart c'est soit parfait soit à l'évidence raté. Et cette sourde inculte de répéter avec conviction : "Ce n'était pas un quintet vocal ! c'était n'importe quoi ! que faisait le metteur en scène (sic et c'est cela qui est resté gravé dans ma mémoire car mon estomac se tordait dans mes efforts pour ne pas éclater de rire). Il n'y en avait pas deux capables de chanter ensemble !"
L'humour et l'ironie ne sont qu'intelligence.
Le sarcasme, cela dépend (les gens intelligents y mettent de l'humour et de la culture, quand il n'y a que la haine...)
Rédigé par : anonima romana | 02 janvier 2012 à 13:57
Rédigé par : anonima romana | 02 janvier 2012 à 14:04
Ce qui m'ennuie est que la plupart des commentaires sont le fruit de convictions, évidentes pour leur auteur et
seulement pour lui. J'en ai lu très peu qui soient le fruit d'une vraie réflexion.
Ce qui montre bien les limites de la démocratie...
Rédigé par : fumet | 02 janvier 2012 à 13:34
Le centre, prétendu juste milieu entre quoi et quoi ?
Personne ne semble pouvoir répondre à cette question, et le centre n’a jamais été qu’un refuge contre des personnalités. Avant que de Gaulle soit devenu une gloire immortelle pour laquelle le Panthéon serait trop petit, on se coltinait Pasqua et le SAC… et il y avait encore des gens qui avaient de la mémoire. Alors entre lui et les « cocos », Lecanuet était le bienvenu.
Aujourd’hui, Bayrou ne surfe que sur le rejet de la personnalité de Sarkozy. Maigre programme, d'autant que celui de Sarkozy ne pèche pas tant par ses orientations que par manque de courage politique réel pour les mettre en oeuvre ; il annonce toujours des mesures salutaires qui tombent à l’eau parce que réduites à des meurettes que ne désavoueraient pas les marxistes. Tout le monde sait par exemple qu’il faut instituer la TVA sociale, et vite, car faire payer le social aux entreprises a toujours été une aberration économique soutenue par le peuple en sa notion de masse d’imbécilité, et qui confond entreprise et patron. Or, Sarkozy ne nous parle encore que d’une mesurette qui sera dénoncée par la gauche pour le plaisir de dénoncer, mais qui sera sans effet réel.
Le problème des élus de droite, c’est d’avoir une composition sociale pas assez éloignée de celle de la gauche, et bien souvent, ils ne seraient pas grand-chose s’ils n’étaient des élus, avec notamment pour beaucoup de ceux de gauche, des revenus exorbitants par cumul de mandats et fonctions que le « bon peuple » ne soupçonne même pas – sans quoi il enverrait cette mafia dans des camps de rééducation à la chinoise.
C’est ainsi que la France est toujours un pays marxiste aux yeux de l’américain moyen.
Alors le centre, entre marxisme bleu et marxisme rouge ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 02 janvier 2012 à 13:34
Malgré un léger enrouement, un col ouvert et pas de cravate, ni même de petit foulard pour notre hôte au 13h d'Elise Lucet de ce jour. N'est-ce pas un peu imprudent ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 02 janvier 2012 à 13:22
Bayrou le petit joueur !
Paillé pronostique un second tour Le Pen-Bayrou ? Comme je l'avais précédemment annoncé, la partie de belote s'annonce serrée au vu des sondages de la "dinde", tous les quatre ont la possibilité de se qualifier pour le second tour.
Avec un bémol toutefois pour Bayrou, le «centre» qu'il est censé représenté avec son micro-parti le MoDem dont ses derniers amis de poids l'ont lâché, lui sera disputé par Morin du Nouveau Centre. Cette dispersion des voix ne lui sera pas favorable d'autant plus qu'aux dernières présidentielles, aucune consigne de vote n'a été adressée à ses 18% d'électeurs dont il s'est complètement fichu. Il n'a pas eu la même clarté que Montebourg aux primaires du PS ! Si les déçus du sarkozisme seront partagés entre Le Pen et Bayrou, il est donc plus que probable que nous assisterons à une répétition classique de 2007 ou 2002.
Le Centre n'est ni plus ni moins ultra libéral et sera toujours inféodé à la droite et à la finance spéculative mondiale lesquelles s'appuient depuis toujours sur le Centre ! L'on se pose toujours la question de leur divergences ou de leurs particularités si toutefois il en existe. La plupart sont banquiers ou libéraux ! Le MoDem suit peu ou prou la même voie. Donc ce ne sera pas pour jouer l'arbitre au vu de ce qu'il préconise. De mettre des étiquettes made in France (les Français ne sont pas des demeurés, ils sont très bien informés) en achetant français, en produisant français mais pour qui ? La rigueur économique et sociale sans fin jusqu'à la mort car nous serons tous morts avant ! Mais rien sur la régulation financière cause de nos maux et sur la dénonciation du traité de Lisbonne obsolète. Pour remettre la France en production, il faut de l'argent pour relancer les usines et la croissance car elle ne se fera plus sur la consommation, je vous prédis un déficit record approchant les 100M€ ! le CAC doit comme nous tous payer 33,33% d'IS ; il faut légiférer fermement contre les patrons voyous, interdire les délocalisations, demander à Renault de remettre ses usines en France etc... Ce n'est que le programme de démondialisation de Montebourg, même Notre Seigneurie s'y met ! Payer correctement ses chercheurs indépendants, ses ingénieurs, ses techniciens et ses ouvriers dans une décroissance sans fin où tous les bénéfices vont à la dette, aux financiers spéculateurs et aux augmentations de prix injustifiés, l'euroland sera une ruine fumante bien avant. Faites-moi rire; Bayrou ne sauvera pas la France, il en est bien incapable !
Rédigé par : On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus | 02 janvier 2012 à 12:33
Frank THOMAS | 01 janvier 2012 à 21:37
Certains français "intellectuels" avancent fièrement une intention de voter Marine Le Pen et je suppose que leur confiance dans les possibilités de leur pays les amènent à envisager une économie autarcique et une sorte d'apartheid des étrangers comme celui qui a fait long feu en Afrique du Sud.
Soit.
Mais la France donnant la nationalité française aux enfants d'immigrés, il serait souhaitable d'être réaliste et de réaliser
que des surdoués et humanistes tel le subtil comique Jamel ont la possibilité de donner de l'espoir et de la motivation à des jeunes enfants d'immigrés de faible niveau culturel.
Chez Jamel, mon épicerie bio, le patron est venu très jeune de Tunisie travailler en France, une de ses filles est ancienne élève de HEC (je la soupçonne d'avoir donné à son papa l'idée du bio de proximité) , une autres a fait des études universitaires littéraires et son fils était en prépa scientifique la dernière fois que j'ai pris des nouvelles. Les trois enfants ont obtenu un bac mention très bien sans "petits cours" mais ils en donnent gratuitement à d'autres. Ces jeunes n'ont pas été élevés dans le luxe mais ils sont allés à l'Ecole à Paris pas dans "une banlieue dure" où l'école de la République est démissionnaire.
Cette idée que vous reprochez à Djamel, j'avais entendu un ancien ministre centriste la défendre -quand il était seulement maire- à la télévision: il disait que la délinquance des jeunes était des preuves d'énergie qu'il fallait mobiliser autrement.
J'ai de l'estime pour cet homme politique qu'une dépendance à l'alcool rend impropre à la fonction présidentielle.
Savez-vous que le gouvernement iranien a fait des essais de missiles en mer hier? C'est très ennuyeux pour des gens comme vous (cf. votre commentaire du billet St Simon) qui pensez que les écrivains des Lumières français se moquaient sans courage de l'islam...
Rédigé par : Anonima romana | 02 janvier 2012 à 10:47
Je tombe à l'instant sur cet article.
http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/74705/date/2012-01-01/article/2011-vu-par-frederic-lordon-les-ingredients-du-desastre/
Rédigé par : Claude L | 02 janvier 2012 à 10:23
Bien d'accord avec cette vison du centrisme.
Encore faudrait-il avoir un candidat qui ne se soit pas "grillé" en 2007...
Rédigé par : Yves L. | 02 janvier 2012 à 10:13
@ Alex Paulista
Je pense que ceux que vous appelez les grands économistes sont les défenseurs jusqu’au boutistes de l’économie libérale dont la crème est invitée régulièrement dans les médias, qui n’ont rien vu venir en 2007 et qui pour certains d’entre eux, pour garder leur statut, expliquent aujourd’hui l’inverse de ce qu’ils nous ont asséné pendant trente ans. Détournez vous donc des Elie Cohen, Baverez et autres Attali. Regardez vers le groupe des « économistes atterrés » dont l’intitulé se passe de commentaires, vers Joseph Stiglitz, Jacques Sapir, Thomas Piketty, spécialiste des systèmes fiscaux, Bernard Friot, spécialiste du financement des systèmes sociaux, Frédéric Lordon, spécialiste de la crise, avec ses développements brillants sur l’économie spinoziste et sa dernière intervention visible sur le net : « Ce que la valeur esthétique fait à la valeur économique », Emmanuel Todd, Paul Jorion, anthropologues, fins connaisseurs et observateurs, ce dernier ayant expliqué en 2005 et en 300 pages exactement ce qui allait arriver et pourquoi, ce qui lui donne une certaine légitimité pour expliquer pourquoi le capitalisme est en train de s’effondrer.
Les organismes financiers sont devenus des monstres extrêmement fragiles qui peuvent tout entrainer dans leur chute, Etats et économie réelle. Face à cette menace, tout le reste est du bla bla. Il n’y a qu’à voir les dernières gesticulations de nos dirigeants. La BCE vient de prêter 485 milliards aux banques « pour gagner du temps ».
Rédigé par : Claude L | 02 janvier 2012 à 10:09
Alex,
//Après, si on veut arrêter de pleurer, il suffit de suivre les primaires américaines pour avoir l'impression qu'en France les candidats sont tous Prix Nobel.//
Rédigé par : Alex paulista | 01 janvier 2012 à 21:48;
Nous avons dans l'Europe du Sud des régimes corrompus avec des politiciens tellement médiocres que les principaux partis démocratiques ne trouvent pas de candidats susceptibles d'intéresser les Français et M Bayrou rêve tout haut.
cf. le commentaire élégant, mais consistant aussi de SM.
Et quant au discours d'honnêteté de M Bayrou, la mauvaise foi du gascon ne saurait en tenir lieu et hameau dans les nuages devrait se rendre compte qu'il ne s'agit pas de diriger une petite écluse. Le président de la République française possède l'arme atomique à disposition 24h/24 avec des sous-mariniers équipés de cerveaux militaires.
Sérieusement Alex, vous me semblez trop impulsif en politique: c'était déjà balourd d'envoyer une dame vendre vos produits intellectuels en Arabie Saoudite, mais plaindre les Américains du faible QI de leurs politiciens...
Pour les Américains, le 44ème est un surdoué exceptionnel.
-aux USA, ils font des études de droit alors qu'en France ils essaient d'intégrer l'ENS ou les grandes écoles dites d'ingénieurs sauf forte tradition familiale et ensuite nos surdoués quittent massivement la recherche et les métiers d'ingénieurs-
Ecoutez Mrs Elizabeth Warren avant de pleurer pour les conservateurs américains.
http://www.youtube.com/watch?v=2pug3GxVDRQ
Rédigé par : Anonima romana | 02 janvier 2012 à 10:01
Cher monsieur Bilger,
Est-ce une question importante ?
Mystère de la démocratie: comment un personnage aussi falot peut-il susciter un intérêt ? A se demander si ses thuriféraires ont jamais écouté ses propos. Il y a en tout cas un gros mensonge, celui qui consiste à laisser croire qu’il serait un homme neuf, avec des solutions nouvelles, enthousiasmantes... C’est oublier qu’il fut quatre ans Ministre de l’Education nationale. C'est long, très long. De plus sous des Premiers ministres aussi différents que Balladur et Juppé. Tétanisé devant les syndicats vrais patrons de ce “mammouth”. Rappelons ce que fut la prospérité du “pédagogisme” à cette époque et son volapük, qui infecte désormais la totalité de l’enseignement.
Petit dictionnaire pour parents et grand-parents ignares (merci monsieur Bayrou; il va bien entendu soutenir qu’il n’y est pour rien ...).
Du Meirieu dans le texte :
« Projet : dans le registre de la didactique, ce terme désigne d’abord l’attitude du sujet apprenant par laquelle il se trouve en situation active de recueil et d’intégration d’informations ; les informations ainsi intégrées et mentalisées peuvent être considérées comme des connaissances.Par extension ce terme peut désigner la tâche qui finalise les activités et recueille des informations du sujet."
Schéma "actanciel" d'un conte....!
Référentiel bondissant : il faut toujours garder en cohérence le système de coordonnées personnelles avec le référentiel bondissant (traduction en foot ou en basket savoir où est le ballon)
Fâché de ne pouvoir exprimer ses potentialités de manière interne il s’investit dans l’espace extérieur : il s’embête en classe et regarde par la fenêtre
L’unicité du référentiel est respectée : il y a un maître principal
Une pédagogie d’isomorphisme : on calque ce que fait l’élève sur l’attitude de l’équipe pédagogique
Un atelier de motricité rapprochée : apprendre à écrire
Faire participer un élève à une classe de remédiation : donner des cours particuliers
Pourrait-on rappeler que nous parlons d’élire le Président de la République française.
Rédigé par : Jean Louis | 02 janvier 2012 à 07:50
M. Bayrou est un entraîneur. Il élabore les stratégies, donne le cap, la vision. C'est justement le rôle du président de la RF.
Rédigé par : Vitice | 02 janvier 2012 à 03:04
On y voit plus clair.
J’ai bien fait d’attendre. Je peux m’étendre sur deux billets pour le prix d’un.
Notre Hermine ne s’est pas complètement délesté des atavismes et des réflexes de sa vie d'avant, celle qu’il a le mieux connue et qui l’a formaté à son insu.
La pensée de notre Hermine et par là, ses constructions et ses argumentations, pour ne pas dire ses « réquisitions », se débattent dans des supputations qui tentent de démasquer la perversion, le mensonge et le délit… à tout prix et par tous les moyens.
Chassez le naturel et il revient au petit trot…
Nous comprenons mieux ce détour extatique par JMD et sa GRANDEUR de Saint-Simon .
Saint-Simon, pour faire simple, ne fut qu’un Jean de La Bruyère, Jean de La Fontaine et autre Molière de plus. Tous ces beaux esprits eurent la chance de vivre dans la pépinière ou la bonbonnière d’un puissant monarque.
Louis XIV assumait sa puissance et son autorité et pouvait donc protéger les arts, sans craindre les artistes, comme de nos jours.
Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, né dans la haute noblesse, a bénéficié des privilèges et des attributs liés à cette chance. Son éducation fut des plus excellentes et surtout dispensée par les meilleurs maîtres, tant pour le savoir de l’esprit que l’épanouissement du corps.
La motivation qui poussa Saint-Simon à écrire les chroniques de son temps tient plus aux réactions d’un aigri et d’un contrarié. Il devint par compensation un critique très observateur. Il a analysé sans concession et tiré des conclusions impitoyables sur tous ceux qui firent obstacle à ses ambitions et lui manquèrent de considération.
En effet plusieurs promotions et charges prestigieuses lui passèrent sous le nez. Ainsi, il devint un analyste des plus observateurs, pour mieux disséquer les insuffisances , les manques et les erreurs de tous ceux, y compris le roi, qui ne n’ont pas su ou pu reconnaître ses capacités et ses mérites, ainsi que les préséances et les honneurs dus à son rang.
Par ailleurs il n’eut guère de satisfaction avec sa progéniture qui n’hérita pas de ses capacités d’intelligence et d’action.
Tous ces aléas font que nous nous trouvons en présence d’un excellent cas d’école des blessures de l'âme et de la décortication psychanalytique.
Toutefois, si Saint-Simon a écrit de beaux rapports et d’explicites constats détaillés sur son environnement immédiat, il n’a jamais atteint la hauteur d’un Machiavel, ni l’adresse, la clairvoyance et l’habileté d’un Talleyrand.
Mais pourquoi diable notre Hermine fait-elle un aussi large et laborieux détour par Saint-Simon, en s’auto-cautionnant chez JMD, pour nous dire qu’il ne votera pas Sarkozy ?
La réponse est dans le présent billet : ce sera un vote BAYYYYROUUUU.
Il serait très opportun de bien analyser le cas Bayrou (François de son prénom comme certains loosers), aux paramètres et à la lumière des analyses de ce cher Saint-Simon.
Pour ma part, je me souviens d’un Bayrou, ministre de l''Education nationale qui a brillé par son inaction, en ne faisant vraiment rien dans ce domaine important et majeur. Il se faisait marcher dessus par tous les braillards irresponsables de cette armée rouge.
Il passait tout son temps à gérer sa carrière et ses affaires personnelles.
Il a manqué les meilleures occasions qui soient de montrer ses possibilités et démontrer sa capacité à gouverner un pays comme la France.
Et la pantalonnade avec Ségolène entre les deux tours de 2007 !
Ce que dit Bayrou sous la contrainte des réalités, maintenant incontournables , un paysan, un chef d’entreprise ou un économiste digne de ce nom le disent depuis longtemps. Bayrou vient de découvrir l’eau tiède.
In fine, Bayrou nous la fait à l’usure, comme Mythe-errant et Chirac-fainéant. L’un est maintenant relégué au rang de fourbe, menteur, jouisseur-profiteur et l’autre dans les bas-fonds du casier judiciaire des prévaricateurs.
Au secours… Saint-Simon, reviens ! Ils sont devenus fous…
Viens chuchoter quelques bons conseils et quelques vérités simples à notre Hermine.
Ainsi, un fait s’impose et ce avec une récurrence maladive chez nos élites et dans les médias : il vaut mieux être un pseudo artiste handicapé bien friqué qui bave sur la France plutôt qu’un autochtone qui essaie de garder son identité, son intégrité ou son bien. Mais là, nous entrons dans un domaine réservé aux démolisseurs, où les esprits les plus déliés ne peuvent dire (ou écrire) quoi que ce soit.
Et dire que nous sommes un des pays les beaux du monde.
On lui souhaite de vrais voeux.
St guev 01 janv. 2011
Rédigé par : Stalen Guevara | 02 janvier 2012 à 01:43
"Sauf évidemment si son projet devenait central lors de la campagne et appelait une majorité pour le rendre présent au second tour où, ..."
En effet, c'est ce que souhaite François Bayrou et donc il n'a aucune raison de dire par avance à qui il se rallierait au second tour, ce qui ruinerait d'avance cette stratégie. De surcroît, tous les candidats ne sont pas déclarés (Sarkozy ?) et n'ont pas dévoilé leurs projets ...
Très bonne année à vous Philippe et à votre excellent blog !
Rédigé par : Marie-Anne Kraft | 01 janvier 2012 à 22:36
Cher Philippe,
Après avoir réfléchi à la question posée, notre réponse est ni l'un ni l'autre.
Ni arbitre, ni joueur, ni gardien de but, ni supporter.
Un promeneur, un passant, un funambule, juste une petite libellule...
http://www.dailymotion.com/video/x115z8_sim-la-jolie-petite-libellule_fun
Nos meilleurs voeux aux nombreux commentateurs et lecteurs assidus de Justice au singulier de Philippe Bilger.
Françoise et Karell Semtob
Rédigé par : semtob | 01 janvier 2012 à 22:02
@ Claude L
"Le point faible (très faible) de Bayrou est l’économie. Dénoncer la dette était une chose"...
Les grands économistes sont ceux qui ont remplacé la croissance par du crédit financé par l'immobilier, par de la dette souveraine en Union Européenne.
Je préfère un très faible économiste qui au moins a conscience de ses limites et évite de nous mettre dans des situations qu'il ne sait pas gérer quelques années après...
Un agriculteur ça me va moins mal.
Pour moi Bayrou est un choix par défaut, car avec Sarkozy on va vers des souffrances économiques, un État xénophobe et une guerre civile, avec Hollande vers la paix civile dans la misère partagée.
Après, si on veut arrêter de pleurer, il suffit de suivre les primaires américaines pour avoir l'impression qu'en France les candidats sont tous Prix Nobel.
Rédigé par : Alex paulista | 01 janvier 2012 à 21:48
Une lectrice de ce blog "nommée" Anonima s'indigne de ce que j'ose mettre en doute l'autorité intellectuelle et morale de Monsieur Debbouze, qu'elle qualifie sans rire de "grand Djamel".
J'ai le souvenir d'une inoubliable et redoutable crétinerie prononcée par lui sur un plateau (Europe 1-Le Figaro) :
« La délinquance est un signe de bonne santé de la société.»
Lorsqu'il proféra cette énormité personne ne la releva tant est grande l'obséquiosité des médias à l'égard de la célébrité, méritée ou pas.
Son opinion sur François Bayrou vaut ce qu'il vaut lui-même et je répète que c'est lui faire bien de l'honneur que de s'y référer.
Rédigé par : Frank THOMAS | 01 janvier 2012 à 21:37
Indépendamment de ses qualités, le problème d'Astérix Bayrou est que sa potion magique n'a d'éventuel effet qu'après la bataille.
D'abord on gagne après on rassemble relève d'une foi en un destin personnel, pas d'une stratégie. Ou perdante à l'avance, à la Barre.
Pour devenir de Gaulle, il faut à un Général sans troupes d'exceptionnelles circonstances. Une Armée des ombres peut se lever pour Marianne en danger, pas pour Falbala de Sarnez.
Rédigé par : MS | 01 janvier 2012 à 21:34
@ Achille
Par définition, les projets structurels s'étalent sur plusieurs présidences.
Mais pour le TGV, le nucléaire civil et la construction européenne, Giscard n'a pas à rougir pour son immobilisme, surtout qu'il n'est resté que sept ans.
Vous préférez Chirac et Sarkozy ?
Ou Mitterrand qui sur la fin pensait uniquement à construire des monuments ?
Rédigé par : Alex paulista | 01 janvier 2012 à 21:25
C'est une question de sémantique qui a pris le pas sur les contenus. S'affirmer centriste, c'est bien évidemment se placer au centre, à équidistance de la droite et de la gauche. De là l'idée fondamentale que le centrisme pioche les bonnes choses à droite comme à gauche sans être à l'origine de son propre corpus idéologique. Tandis que droite et gauche s'excluent, le centre compose par nature avec l'un et l'autre sans paraître apporter sa propre contribution.
Il en ressort que le centre semble toujours en attente des idées des autres et qu'il édulcore et recycle ce qui vient d'ailleurs. En quoi Bayrou a-t-il changé la donne ? Sur le fond, il n'a rien changé, la dialectique du MoDem reste médiane et n'apporte rien qui ne soit issu de la droite ou de la gauche. En revanche, il a réaffirmé l'identité d'un centre politique qui a vocation à devenir le creuset idéologique d'un gouvernement efficace. Il a été clairvoyant dans la stratégie de parti unique de l'UMP qui, mystère de l'évolution, est devenu un parti plus à droite que l'ancien RPR en s'affranchissant de l'esprit républicain de ce dernier tout en lessivant les centristes phagocytés.
Cela ne suffit pas. Bayrou ne sera pas autre chose qu'un arbitre tant qu'il n'avancera pas des propositions fortes qui ne soient pas identifiables à droite ou à gauche. Sa seule voie est d'imaginer ce qui ne l'a pas encore été, de proposer de l'inattendu, de l'incongru. Il y a deux stratégies possibles pour le MoDem : "siphonner" la droite et la gauche en leur piquant le meilleur de leur programme, c'est la voie classique dont on perçoit bien, avec la même attitude de l'UMP envers le FN, que le électeurs préfèrent l'original à la copie. La deuxième stratégie est de ne rien devoir aux uns et aux autres, c'est plus dur, il y faut de l'imagination mais en ces temps de crise, une véritable audace politique peut être payante, d'autant plus que le centre bénéficie naturellement d'une image de responsabilité et de sérieux. Quelqu'inédite que paraisse une proposition, si elle émane du centre, elle sera crédible.
Mais il faut bien admettre que le compte n'y est pas pour le moment, et je crains qu'il n'y soit jamais. L'histoire politique de Bayrou et de ses fidèles les situe dans un mode de pensée conformiste, résignés aux pressions des réalités économiques. Les récentes déclarations de Bayrou sur l'industrie montrent à quel point il a du chemin à faire pour se débarrasser des vieilles antiennes sur l'excellence technologique et le haut de gamme, toutes théories qui nous ont allègrement mis dans le mur depuis 30 ans.
Le centre de Bayrou, pour être un acteur décisif de la présidentielle, devra s'échapper de son corset étroit : s'il persiste à rester coincé entre le centre-gauche du PS et le centre-droit de l'UMP, il étouffera. Entre Valls et Baroin, il n'y a pas de place pour un Bayrou.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 01 janvier 2012 à 21:19
Il suffirait à M. Bayrou de s'entourer de meilleurs communicants pour gagner quelques voix.
La politique est devenue un spectacle... et les idées des centristes ne sont pas assez "tape-à-l'oeil" pour l'électorat.
Rédigé par : Corsica | 01 janvier 2012 à 20:00
Un joueur arbitre qui pourrait bien nous couper le sifflet le jour venu, non ? Sissi !
Rédigé par : Cactus pipeau de tchat | 01 janvier 2012 à 19:34