Pourquoi The Artist a-t-il gagné cinq Oscars lors de la célèbre cérémonie américaine du cinéma (LCI) ?
Parce que le film est un chef d'oeuvre, un défi relevé, une idée folle à l'origine devenue un miracle humain, technique et promotionnel.
J'insiste sur ce dernier élément parce qu'il est capital. Il faut savoir vendre ce qui est remarquable.
Une équipe exceptionnelle de chaleur, de sympathie, de modestie et d'enthousiasme. Un réalisateur Michel Hazanavicius, scénariste doué et metteur en scène de talent, un producteur audacieux qui s'est investi dans cette aventure, un extraordinaire acteur Jean Dujardin, une actrice formidable Bérénice Béjo. Cette estime collective, cette fierté nationale que ce groupe a suscitées expliquent aussi pourquoi, jamais, la France n'a éprouvé un sentiment de saturation, une réaction de rejet. Leur bonheur faisait plaisir et nous étions heureux avec eux. Ils savaient même se faire aimer, quelle qualité rare !
Le producteur américain Harvey Weinstein qui a mis en oeuvre une campagne géniale pour rendre le film moins français et le faire accepter par les Américains qui à juste titre l'ont perçu à la fois comme un hommage à leur cinéma et une oeuvre universelle.
Le triomphe des Oscars.
La meilleure actrice du monde Meryl Streep couronnée.
Un seul regret. Bérénice Béjo n'a pas eu l'Oscar du second rôle. Mais il faut dire que les Cesar ne l'ont pas oubliée en la sacrant meilleure actrice de l'année.
Les Américains, et les Français parfois, ont bon goût.
Oui moi aussi j'y suis allée de mon article et contrairement à ce qu'ont prétendu certaines personnes, Weinstein n'a pas le pouvoir de faire voter pour un film, il peut créer le buzz c'est tout. J'en parle dans l'article après avoir demandé à un ami vivant à LA pour qui Weinstein a tenté en vain d'obtenir un Oscar pourtant mérité. Pas si fastoche.
Rédigé par : Bien d'accord | 13 avril 2012 à 12:35
Depuis sa sortie en France, votre chef d'oeuvre a fait combien d'entrées ?
Par contre Omar a fait environ 8 fois plus d'entrées en très peu de temps et va finir par écraser "Bienvenue chez les Ch'tis" voire même "Titanic".
Vive "Intouchables", ça c'est du vrai et bon cinéma français.
Rédigé par : pierre-alain g | 04 mars 2012 à 17:45
The Artist est un film qui pétille comme le champagne, il nous fait passer un moment agréable et cela n'arrive pas si souvent au cinéma. Le considérer comme un chef d'oeuvre me paraît nettement excessif, le réalisateur n'y prétend pas d'ailleurs (ou alors c'est un chef d'oeuvre du kitch). La profondeur des sentiments, le sens du tragique de situation, sont certes ébauchés mais cela ne va pas plus loin, pourtant ils sont les ressorts cachés des grands films comiques du noir et blanc. On est loin de l'émotion que l'on ressent en voyant un Chaplin ou un Pabst. Peut-être que ce film aurait pu se hausser au sublime si le réalisateur avait joué à fond la carte du fantastique, mais il ne fait que l'esquisser et nous expédie une fin un peu trop attendue. Il n'empêche, ne boudons pas notre plaisir. Dujardin, Béjo, ils sont tous bons, le choix des acteurs de second rôle est excellent (par exemple, le policier qui tance Dujardin devant la vitrine, on le jurerait sorti d'un film de Buster Keaton). Mais le meilleur, c'est bien sûr le chien...
Rédigé par : Nolar | 02 mars 2012 à 15:24
Si on laisse de côté le film lui-même pour s'attacher à la compétition à laquelle il a donné lieu, avec succès, on ne peut que constater que tout nous crie que ce cinéma-là, qui est sans doute presque tout le cinéma d'aujourd'hui, n'appartient plus au monde de l'art mais à celui du sport, et même du sport d'équipe. En 2012, Dujardin et Hazanavicius sont les grands champions de la compétition cinématographique organisée par Hollywood.
Rédigé par : Nolar | 02 mars 2012 à 11:47
Je plains les grincheux, qui grinchent et regrinchent au point d'en oublier de ne plus grincher pour se réjouir, non, il faut encore grincher sur les succès des autres, en ternir l'enthousiasme, jeter des glaçons dans les plus beaux décolletés. Allez donc, les grincheux, proposer un mauvais film à M. Weinstein et vous tâterez de sa semelle : voici un homme qui prend les bons films et qui les met en concurrence avec d'autres grands films. Il ne transformera pas un navet en chef d'oeuvre et son job repose sur la qualité de l'oeuvre qu'il défend.
Et j'ajoute que The Artist est un film français, très français : là où un Américain verra la nostalgie sautillante des années 30, le Français y voit en plus l'Amérique dans des références et des ironies qui signent une vision française de l'Amérique. Le personnage lui-même, George Valentin, n'est-il pas français avec ce nom qui rappelle le Valentin le désossé du French Cancan ? Pourquoi ne peut-il se mettre au cinéma parlant si ce n'est parce qu'il a un accent ?
Je reverrai ce film plusieurs fois, parce qu'il fourmille de citations, peut-être trop d'ailleurs, dans les plans, les lumières, les déplacements de caméra.
Le travail de Jean Dujardin et Bérénice Béjo est incroyable de bout en bout. J'en suis content pour Bérénice Béjo qui est charmante mais dont je n'aime pas l'absence de phrasé et de profondeur de la diction. Ici elle est dans l'expression et ça fonctionne à merveille. Elle méritait un Oscar.
Toutefois, j'ai eu avec The Artist le même sentiment qu'avec Amélie Poulain : nous sommes à deux millimètres du chef d'oeuvre mais on ne franchit pas la ligne. Il manque quelque chose, une distance, peut-être une liberté de plus. Jeunet comme Hazanavicius sont des perfectionnistes de l'image et du rythme. Dans OSS 117, cette même perfection formelle ne fait pas décoller pourtant les deux films de la gentille comédie avec d'excellentes idées un peu courtes. The Artist manque ainsi de longueur en bouche.
Il n'empêche, c'est un super film, un pari audacieux, un pastiche sautillant et formellement parfait. Et ces Oscars, ça fait bien à la France, n'en déplaise aux grincheux.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 01 mars 2012 à 00:44
Il y a des millions de français (entre autre millions) qui apprendraient les claquettes comme des acharnés pendant quatre mois pour gagner un dixième de ce qu'il gagne ! Et qui en feraient largement autant !
C'est pas Fred Astaire !
Surévaluation absolue jusqu'à la béatitude publique ! (enfin on verra ce qu'en dit le public d'ailleurs !)
Rédigé par : regina | 29 février 2012 à 22:22
@ Alex
C'est vrai, eusse-je dû citer « Sur la route de Madison » ou « Le diable en Prada » ?
Mais pour « Voyage au bout de l'Enfer » qui ne rêva de prendre la place de De Niro pour espérer l'amour de la belle Linda ?
Rédigé par : Baudricourt | 29 février 2012 à 19:44
@ Savonarole
Vous, vous êtes un moulin qui tourne à vide. Et l'on sait ce qu'on dit d'un moulin...
Et vous ne savez même pas lire : j'ai écrit "redécouvert", et non "découvert".
BHL, lui, au moins, sait lire.
Rédigé par : Varichkine | 29 février 2012 à 18:39
@Varichkine
Vous brassez du foin.
Affirmer que ce n'est qu'au XXème siècle que l'on a "découvert" ces deux peintres c'est aussi consternant que la découverte du philosophe Botul par Bernard-Henri Lévy.
Rédigé par : Savonarole | 29 février 2012 à 17:03
@ Savonarole
Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Votre propos se veut sans doute paradoxal, mais il est byzantin.
Lisez donc "Le Dossier Caravage" d'André Berne-Joffroy, qui recense tous les travaux menés sur Caravage jusqu'en 1959, vous constaterez que je n'avance pas n'importe quoi.
Quant à l'oeuvre de Vermeer, que vous semblez confondre avec celle de son faussaire Van Meergeren, sa redécouverte est clairement exposée par Daniel Arasse dans "L'Ambition de Vermeer".
Si votre intention était de faire rire, je vous conseille de prendre des leçons auprès de Jean Dujardin.
Il faut savoir être à la hauteur de son pseudonyme...
Rédigé par : Varichkine | 29 février 2012 à 11:04
"On n'a réellement redécouvert Le Caravage et Vermeer qu'au début du XXe siècle."
Rédigé par : Varichkine | 28 février 2012 à 19:26
________________________________________
Grâce à Hermann Goering qui mettait des trans à disposition avec Michel Simon et Burt Lancaster ?...
Rédigé par : Savonarole | 29 février 2012 à 08:10
Désolé M.Bilger,
Pensez à Fellini, à Hitchcock, à Woody Allen, à Renoir, à Truffaut... et revenez sur la terre du cinéma, du vrai.
Bien cordialement.
Rédigé par : alain | 29 février 2012 à 07:59
Ne pas se fier aux apparences, car Jean Dujardin affiche des airs décontractés, une certaine nonchalance, mais c'est un travailleur acharné, avec une volonté de fer, qui sait exactement ce qu'il veut. Réussir un numéro de claquettes époustouflant après seulement quatre mois de leçons, bravo l'artiste.
J'aime particulièrement la musique et la danse dans ce film, les acteurs s'affranchissent de la pesanteur, s'envolent tels des oiseaux, bien loin au-dessus des petites critiques mesquines.
Rédigé par : Camille le retour | 29 février 2012 à 00:17
@ Baudricourt
"The Deer Hunter", bien sûr, mais ce serait plus pour Robert de Niro et Christopher Walken que pour Meryl Streep, qui apparaît assez peu.
D'ailleurs, Christopher Walken l'a reçu.
Rédigé par : Alex paulista | 28 février 2012 à 23:24
regina,
la puritaine chaîne qui transmettait les
Oscars aurait-elle entendu deux mots au
lieu d'un ?
Sinon, je me demandais "Un singe en hiver"
c'est aussi en noir et blanc ?
Rédigé par : calamity jane | 28 février 2012 à 19:47
Que cherchent à démontrer certains commentateurs de ce blog ?
Que "The Artist" est un film surévalué ? Que Jean Dujardin est un mauvais comédien ? Et après ?
Il me font penser à ces personnes qui s'interdisent de lire un "Maigret" parce qu'il existe un certain Balzac, qu'ils n'ont pas lu, mais dont on leur a dit qu'il était un très grand écrivain.
Merci, Boris, de rappeler les jugements "à la hache" et parfois stupides des "Cahiers du cinéma" de jadis.
Sur une idée merveilleuse, Truffaut a fait l'un des films les plus ennuyeux du cinéma : "La Chambre verte". Que vaut aujourd'hui ce film face au "spectacle écoeurant" des "Vieux de la vieille" ?
"Le baron de l'écluse" est un film beaucoup plus profond que "La femme d'à côté".
Il faut se donner du temps avant de porter un jugement absolument négatif sur une oeuvre. On n'a réellement redécouvert Le Caravage et Vermeer qu'au début du XXe siècle.
Rédigé par : Varichkine | 28 février 2012 à 19:26
@ drazig
À la nuance près que DSK a été recommandé pour ce poste par la France.
Rédigé par : Alex paulista | 28 février 2012 à 16:39
Quelle honte, dire que je ne suis même pas allé le voir, ce film...
Bravo à monsieur Dujardin. Ni Charles Boyer, ni Maurice Chevalier, ni Yves Montand, ni même notre contemporain Djerard Depardiou n'avaient réussi à décrocher la timbale, à savoir revenir en France avec l'Oscar du meilleur acteur. Et puis, c'est sûr que le producteur, il en avait dans le caleçon pour ficeler un tel projet.
Une histoire comme on aimerait en entendre plus souvent... oh et puis non, savourons plutôt l'exceptionnel quand il daigne paraître.
Rédigé par : scoubab00 | 28 février 2012 à 16:11
"Les Américains nous adorent", dites-vous Frédéric à 12h26. J'étais à New-York la semaine où DSK s'est "fait prendre" à l'hôtel Sofitel. Dès qu'un Américain savait que j'étais Français, j'avais droit à "Shame on France" et moi d'expliquer comme je pouvais que DSK était Français non pas la France. Etais-je convaincant?
Rédigé par : drazig | 28 février 2012 à 11:55
Cocorico ! oui mais :
Appelez le film ""l'artiste"", tournez-le dans une ville française, et vous ressortez d'Hollywood la queue entre les jambes.
Faut surtout masser nos chevilles qu'on doit avoir enflées !
Rédigé par : sylvain | 28 février 2012 à 09:54
Jean-Paul vous êtes injuste en traitant le président de nul. Je suppose que vous faites allusion à ce qu'il a dit lundi matin sur RTL comme quoi c'était grâce à Hadopi que le film avait été couronné à Hollywood. On peut le critiquer comme vous le faites sur tout ce qu'il entreprend mais il faut lui reconnaître un vrai talent de vendeur. Réussir à faire couronner un acteur comme Dujardin et un film comme The Artist relève de l'exploit. En effet cet acteur n'a de cesse de ridiculiser, de "casser" comme il dit, les travers des Dupont-Lajoie dans mon genre et dans le vôtre qui applaudissent à tout rompre et qui se roulent furieusement par terre dès que la France gagne (peu importe comment car l'essentiel est de gagner je suis d'accord avec vous). Donc bravo à l'équipe qui a réussi à vendre un artiste hors système et à faire s'esbaudir les neuneus comme vous et moi et tous ceux qui hurlent avec la meute pour un film, du simple fait qu'il a été récompensé (sans l'avoir vu et qui ne le verront jamais).
Rédigé par : Bray-Dunes | 28 février 2012 à 07:05
C'est la parade des "jamais content".
C'est juste du cinéma, c'est juste chouette. Personne n'a tué personne. Faut profiter de ces petites respirations; c'est pas si fréquent.
Rédigé par : Nordine | 28 février 2012 à 02:52
Cette belle victoire du cinéma français fait plaisir !
Rédigé par : LABOCA | 28 février 2012 à 02:09
Ben dites donc ! J'ai la faiblesse, semble-t-il, de partager avec notre hôte de n'être pas un grand critique de cinéma.
Je veux bien reconnaître à l’instar de la musique, de la peinture, que c'était mieux avant.
Mais je suis bon public et j'aime bien Jean Dujardin dont l'image médiatique m'est sympathique et laisse transparaître qu'il est un type bien, à mille lieux de nombre de m'as-tu vu du catastrophique cinéma français contemporain.
Quant à Madame Meryl Streep, même si la « Dame de Fer » ne vaut certainement pas « The Deer Hunter », je me suis aussi réjouis de sa récompense.
En ces temps pré-apocalyptiques, ce genre de petits bonheurs ne sont pas négligeables.
Rédigé par : Baudricourt | 28 février 2012 à 01:42
Cher Philippe,
Hello, le ciné brille brille brille
Hello, le soleil brille
http://www.youtube.com/watch?v=SnYan7mq65w
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 28 février 2012 à 00:39
Jean Dujardin s'est exclamé "Putain" pour exprimer sa joie ! Quelle classe ! Cela sur une chaîne américaine où les gros mots sont interdits ! Quel révolté ! Quel courage !
Il a le melon !
Son air de se moquer du monde m'insupporte, son ironie frenchcon pareil !
Je ne pense pas que ce film soit inoubliable ! Une comédie avec "des trucs" tant sur le plan cinéma que production.
Rédigé par : regina | 28 février 2012 à 00:20
Pauvre de vous, incapables de dire simplement : « Bravo et félicitations »...
Quant aux deux nuls qui font des rapprochements de politiques franco-françaises, c'est encore pire...
A mon avis.
Alors bravo et félicitations á tous les participants de cette aventure qui a dû être formidable.
Et sans arrière-pensées.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 27 février 2012 à 21:33
Pour ce qui est de la "classe", on peut toujours lire la vie navrante du producteur Langmann, dans la rubrique des faits divers.
Rédigé par : Savonarole | 27 février 2012 à 19:34
@ SR, Bray-Dunes
Vous êtes allé(e)s voir Le bruit des glaçons, ou juste Lucky Luke et Brice de Nice ?
Et OSS117 ? Il joue bien dans OSS117 !
Dans le premier, quand il s'explique au Caire, on dirait du Guéant...
Rédigé par : Alex paulista | 27 février 2012 à 18:51
Enfin, tout ce cirque n'empêchera pas de penser que le cinéma est un art mineur. Rien n'égale la peinture, quoi de plus réjouissant qu'une bonne flagellation du Christ ? Un Caravage, un Velasquez, pour tous les Orson Welles et autres zébus qui nous affligent sur ARTE...
Dans 40 ans, vous n'entendrez plus parler de tout cela, tout juste une notice sur Wikipédia...
Rédigé par : Savonarole | 27 février 2012 à 18:29
C'est l'audace qui a payé, après si en France nous avons exprimé une certaine réserve sur Jean Dujardin, c'est au regard de son personnage fabriqué depuis 10 ans: qu'il soit déguisé en Brice de Nice, ou en Lucky Luke, ou en clone de Beigbeder, il reste le même personnage grimé au jeu sans finesse. Son rôle dans The Artist ne déroge pas à la règle: sa raie sur le côté disciplinée avec de la Gomina n'efface pas les limites de son jeu. Et recevoir un Oscar avec des "putain" rappelle finalement l'absurdité d'un tel encensement. Omar Sy a réagi de la même manière en recevant son Cesar. Les comiques télévisuels de Loulou et Chouchou et du SAV ont éteint les rêves de réhabilitation de grand cinéma.
Rédigé par : SR | 27 février 2012 à 18:11
Il se murmure que Dujardin n'a rien ramassé en France, car il a chanté la Marseillaise aux Baftas de Londres, il ne serait pas assez France Inter, pas assez Nouvel Obs, pas assez Mediapart, pas assez Libé... pas assez Télérama, pas assez Inrockuptibles...
Rédigé par : Savonarole | 27 février 2012 à 17:46
Notre Hermine oublie de glorifier l'essentiel...
Ces récompenses formidablement bruyantes font du bien...
Mais pourquoi ne pas entendre la petite musique qui chante et voir les ombres magiques qui dansent derrière le miroir... je voulais dire l'écran...et les idéaliser.
Que d'intelligence, que d'efforts, que de persévérance, que d'acharnement dans l'atteinte de la perfection... En deux mots... (tabous et sales en France)... que de TRAVAIL... que de TALENTS.
Tous nos pleureurs et dénigreurs qui vocifèrent sur tous les registres et dans tous les thèmes de notre saison électorale devraient méditer l'événement... mais ce n'est ni vendeur ni racoleur.
Il est vrai que nous sommes dans un pays riche , endetté... et surtout donneur de leçons... alors ?
Rédigé par : Stalen Guevara | 27 février 2012 à 17:45
Dujardin, c'est cet acteur-type des comédies franco-françaises, dans la lignée des Darry Cowl et des Lefebvre, mais encore loin d'un Galabru, d'un de Funès, ou d'un Serrault ? Le genre de type bien français qui tourne tout en dérision, qui ne se prend pas au sérieux, jouant comme un pied et en rajoutant pour bien montrer qu'il n'est pas dupe, qu'il sait qu'il est incapable de faire semblant, trop nature, pas du tout comédien. Mais alors, il y a maldonne, il y a erreur, mais comment l’intelligentsia américaine a-t-elle pu voir en lui l'immense acteur qu'elle couronne ainsi comme un dieu, cela vient sans doute, d'une sorte de berlue, ou bien d'une crise de la foi, ils viennent peut-être de découvrir qu'Hollywood est mort (comme les enfants découvrent que le Père Noël n'existe pas) et ils se mettent à lire, à lire le paradoxe du comédien, ah ces Français, ils intellectualisent tout ! En France, on prépare son retour, un grand barnum pour sûr, avec, inévitable, la rencontre sous l'Arc de triomphe des deux meilleurs comédiens français du moment. Nous laisserons les jaloux dirent que c'est grâce à Sarko que Jean a eu son Oscar et que c'est le chien qui aurait dû avoir le prix du meilleur acteur, vous savez dans The Artist, le toutou, regardez-bien sur les lèvres de George Valentin, il s'appelle : a-d-o-p-i.
Rédigé par : Bray-Dunes | 27 février 2012 à 17:33
Nous reste à cultiver notre Dujardin, non ? Sissi !
Rédigé par : cactus | 27 février 2012 à 16:16
Les Oscars de The Artist sont une belle réussite, mais il est vrai aussi que c'est un film plus dans la tradition américaine que française, du moins pour un spectateur français : peut-être que pour un spectateur américain c'est terriblement français, ce serait intéressant d'avoir un avis qualifié là-dessus.
Rédigé par : Jean-Marie | 27 février 2012 à 15:46
@Jirimo
Il semblerait que vous êtes dans un complexe multisalles où vous vous seriez trompé de film.
Rédigé par : adamastor | 27 février 2012 à 15:36
Bof. Que dit ce film du monde d'aujourd'hui, de nous ?
Rien.
En revanche, sa vente promotionnelle et le fait qu'on le sélectionne plutôt que d'autres films en dit long sur notre monde : le culte du passé, l'adoration d'Hollywood (c'est-à-dire le cinéma commercial et impérialiste), la soumission totale de la France à la culture uessienne et la volonté des Uesses d'effacer la singularité des cultures étrangères (bonnes à condition d'être des copiées-collées de leur propre culture).
Bref, vous pouvez trouver cela positif, mais c'est assez navrant pour le cinéma et pour la diversité de la culture.
Ceci dit, les Oscars ne sont pas connus pour être très progressistes. Normal que la France soit (enfin ! diront certains) récompensée pour un film qui ne déplaira politiquement à personne.
Allez voir "Monsieur Lazhar" ou "Oxygène". Vous verrez la différence et de quoi je parle.
Rédigé par : zapt | 27 février 2012 à 15:32
Comme disait Jacques Brel, "le talent c'est d'avoir envie de faire quelque chose".
Jean Dujardin en est rempli.
Rédigé par : Alex paulista | 27 février 2012 à 15:20
J'aime bien Dujardin - vraiment. Et je n'ai pas vu The artist, mais je veux bien croire qu'il mérite tous les compliments qu'on lui a fait, beaucoup plus que le sirupeux Intouchables, par exemple. Mais, au-delà de la sortie d'un bon produit, on attendrait aussi de vous, Monsieur Bilger, que vous fustigiez le remplacement par un gloubi boulga indifférencié et souvent insipide des anciennes catégories : à savoir la qualité française, la nouvelle vague, le nouvel Hollywood, l'Underground, le néoréalisme, l'expressionnisme, le réalisme poétique, etc. et, plus encore, tous les électrons libres inclassables.
Prenons une année (pas tout à fait) au hasard, disons 1960. Sont sortis en 366 jours Psychose, l'Avventura, La Dolce Vita, Les Sept mercenaires, A bout de souffle et Le petit soldat, Spartacus, Zazie dans le Métro, Rocco et ses frères de Visconti, Les Yeux sans visage de Franju, La vérité de Clouzot, les Bonnes femmes de Chabrol, Le sergent noir de Ford, Terrain vague de Carné (d'accord, pas au même niveau que les Enfants du Paradis...), Tirez sur le pianiste de Truffaut, La Jeune fille de Bunuel, l'Ile nue de Shindo, le Diabolique Docteur Mabuse de Fritz Lang, Le dialogue des Carmélites avec Moreau et Barrault, Moderato Cantabile de Brook, Paris nous appartient de Rivette, La Paysanne aux pieds nus de De Sica, Classe tout risques de Sautet, la Source de Bergman, un Cocteau, un René Clément, un Mocky, un Oshima.
On peut aussi prendre, toujours pour 1960, la catégorie Navets / Films à brûler, d'après les Cahiers du cinéma de l'époque, revue difficile à esquiver mais qui me donne de l'urticaire (aujourd'hui, quarante ans après sa période maoïste, elle est nettement plus coulante...).
Nous avons donc ici : Ben-Hur, Un taxi pour Tobrouk, le Baron de l'Ecluse (cette merveille !), La Chute de la Maison Uscher de Corman, le Village des Damnés de Rilla, Alamo de John Wayne, le Grand Sam d'Hathaway, La ruée vers l'Ouest d'Anthony Mann, quelques Fernandel, les Vieux de la Vieille (critique des Cahiers : "Un spectacle écoeurant !"), quelques adaptations de Balzac et de Flaubert, et les conneries innombrables (comme aujourd'hui, certes)...
Enumération ne vaut pas démonstration, me direz-vous. Dont acte : et d'autant que par charité chrétienne, je ne fais pas la comparaison avec l'année 2011. Scorsese et Lynch, Rivette et Resnais sont toujours actifs, et peut-être vivront-ils autant que Manoel de Oliveira. Mais quand même, si la littérature en était là, il y aurait de quoi s'inquiéter ! Comme il est probable que le QI des réalisateurs et des producteurs n'a pas sensiblement baissé depuis cinquante ans, les raisons du déclin sont économiques. On peut toujours attendre la Renaissance, notez... L'idée de faire un film sur le cinéma muet et de saluer les Billy Wilder (il y en a d'ailleurs un de 1960, pas le meilleur mais bon...) est donc à saluer ! Pour cela au moins, merci à Hazanavicius et à Dujardin !
Rédigé par : Boris | 27 février 2012 à 14:12
Jirimo,
n'auriez-vous pas fait une erreur de
pilotage ? Ici il s'agit d'Oscars et
non de campagne électorale !
Rédigé par : calamity jane | 27 février 2012 à 13:59
Ah non Philippe !
"quelle classe"
"bon goût"
Un acteur qui ne trouve rien de mieux à dire que "putain" n'appelle pour moi aucun de ces deux commentaires. On peut avoir un vocabulaire limité et vulgaire, mais le jour où on reçoit l'Oscar, faire un effort serait un minimum. Certes Omar Sy avait ouvert la voie... mais je regrette que ces porte-parole du cinéma français donnent cette image.
Rédigé par : Jiel | 27 février 2012 à 13:26
"Les Américains, et les Français parfois, ont bon goût."
Parfois, en effet.
@sylvain | 27 février 2012 à 09:28
"meilleurs mais laminés par cette machine de guerre..."
Est-ce que pour une fois vous ne pourriez pas vous réjouir sans arrière-pensée ?
Et j'ajouterai que non seulement Jean Dujardin a du talent, mais en plus il est beau et malgré tout ça il a une femme qui n'est pas une cruche et qui existe à ses côtés !
Rédigé par : Catherine JACOB | 27 février 2012 à 13:15
Merci Roche merci duvent dans les voiles, assez n'en jetez plus vous allez me faire rougir, je ne voudrais pas être "the artist" du blog de M. Bilger ! lol
Rédigé par : sylvain | 27 février 2012 à 12:59
Les Américains nous adorent. Nous voir gesticuler en tout sens, et pour la première fois sans trembler, et sans la moindre parole. Ils nous redécouvrent, nous, bâillonnés, avec ce côté risible, dansants, virevoltants, charmeurs, élégamment vêtus. La distraction devient si rare de ce côté de l'Atlantique, en cette néfaste période de crise. A l'avenir, M. le président de notre République, quel qu'il soit, face au premier de cette grande démocratie, virevoltez, dansez, déhanchez-vous, grimacez, mais surtout taisez-vous !
Rédigé par : frédéric | 27 février 2012 à 12:26
Titre en anglais (US), même sur le marché français, un scénario à la gloire du cinéma muet américain, tourné en anglais (les mouvements des lèvres doivent rester US pour le marché US), l'entregent d'un agent américain (Weinstein) qui a su vendre un produit d'abord fait pour le marché US... Donc il convient de relativiser.
Mais il n'empêche que les acteurs, notamment Jean Dujardin, jouent remarquablement à l'instar de leur meilleurs modèles avec une musique parfaitement typée et réussie.
Si nos entreprises françaises pouvaient réussir à l'export comme ce réalisateur...
Rédigé par : Robert | 27 février 2012 à 12:09
Je m'étonne que ce film ait été sélectionné.
Je me souviens que pour "La marche de l'empereur", les personnes qui sélectionnaient assuraient que comme il avait déjà eu un succès commercial aux US, ils proposaient un navet.
Les amis d'abord dans ce milieu hautement infréquentable.
Rédigé par : Jean Marc | 27 février 2012 à 11:51
Je vois cher Sylvain que vous connaissez bien le fonctionnement du système américain, copain coquin.
F.Hollande qui a de gros moyens financiers devrait s’en inspirer, ce serait plus efficace et surtout plus rapide que ses rigolotes imitations de Tonton.
Rédigé par : Roche G | 27 février 2012 à 11:14
Merci à Sylvain !
Et soit en dit en passant, quel est l'intérêt de cet article ? Quelquefois on s'étonne de voir dans les journaux d'informations, TV et autres, que tout le monde s'accorde pour nous raconter toujours les mêmes histoires... Ici aussi, quelle déception ! Ailleurs, il se passe des choses M. Bilger, parlez-en et ne faites pas le fâcheux, je suis désappointé de voir combien vous êtes conventionnel. Quel ennui !
Rédigé par : duventdanslesvoiles | 27 février 2012 à 10:50
Quel culot à l'ère de la 3D d'avoir osé un film en noir et blanc : "The Artist" !
J'ignore si depuis l'instauration des récompenses un film fut autant primé que celui-ci, mais il n'y a qu'un mot à dire : Bravo !
Bravo à... Uggie ! Le chien !
Rédigé par : Marie | 27 février 2012 à 10:34