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29 février 2012

Commentaires

Savonarole

Véronique, vous qui êtes la seule à manifester un éclair de lucidité, voyez l'article du Nouvel Obs sur Jean-Louis Nadal, "Confessions hypocrites".

P. Bilger nous en avait tricoté des alexandrins, nous n'avions "plus que 8 jours" avant la fin du monde... (Nadal partait en retraite, dans la semaine qui suivait...)

Le souci de P. Bilger, c'est que Nadal veut le ministère de la Justice en mai... et FISSA !..

Véronique Raffeneau

Qu'est-ce qui vous arrive ?

Pourquoi exprimez-vous tout et son contraire ?

Il y a à peine quelques jours vous adressiez toutes les louanges du monde au livre du journaliste J. Quatremer: enfin un ouvrage de référence qui sépare le jour de la nuit !

Après ce livre, plus rien ne sera pareil: les écarts - les précipices - entre le mensonge public et la vérité privée de nos politiques seront enfin portés à la connaissance des électeurs par des journalistes libérés, rendus à leur véritable métier, désenglués de leurs connivences-miroirs et intérêts particuliers; oui par des authentiques journalistes enfin devenus rigoureux, autonomes, indépendants, pétris d'une culture de l'information rigoureuse à la manière anglo-saxonne !

J'exagère à peine.

"Ce qui est sûr, comme l'affirme Jean Quatremer, "c'est que ce n'est plus aux politiques de définir le privé"."

écriviez-vous il y a seulement dix jours.

Patatras.

Sur RTL, de façon totalement incompréhensible, d’un coup vous exprimez votre indignation outrée du fait que Paris Match ait osé publier un article - que je n'ai pas lu - et sa couverture sur la compagne de votre champion du second tour, sans, selon vous - péché des péchés - avoir pris la précaution, et sans avoir eu la délicatesse et l'élégance de solliciter l'autorisation de l'intéressée !

A vous entendre sur RTL, sur ce domaine Privé/Public, vos indignations sont d'un coup devenues à géométrie variable, en réalité rivées à la seule obsession qui anime votre unique espérance et revendication vis-à-vis de cette élection : que N. Sarkozy soit battu.

Et l'auditeur-lecteur de votre blog se surprend à penser que décidément les graves préoccupations du merveilleux avocat général sont en réalité devenues bien ordinaires et bien banales… médiatiques en somme.

PS: j'apprécie de plus en plus les post du commentateur JMT

Jérôme

Bonjour,

Je l'ai déjà écrit me semble-t-il, il n'y a pas grand-chose de compliqué. Il est nécessaire d'enquêter quand il se peut qu'il y ait illégalité, il est nécessaire d'enquêter quand la vie privée est mise au service de la vie publique.
Pour le reste, ça ne nous regarde pas, comme diraient les Inconnus.

A titre d'exemple, je ne partage pas votre avis Philippe sur Mr Gingrich. C'est un père la morale et dans ce contexte il me semble nécessaire de faire remarquer à l'électeur que l'homme défend pour les autres des valeurs qu'il ne s'applique pas à lui-même.
Autre exemple, M. DSK sur lequel nous avons longuement glosé les uns et les autres. Ses limites, je persiste et signe, étaient connues depuis longtemps, malgré les dénégations des faux-culs de tout bord.
Autre exemple M. Mitterrand, le neveu, qui écrit un livre sur ses frasques sexuelles en Thaïlande en nous assurant qu'il ne commettait rien d'illégal dans ce pays mais se contentait de jeunes garçons qui, craintes faisant, se sont transformés en boxeurs à la retraite. Pourquoi n'enquête-t-on pas sur ces affirmations farfelues, des boxeurs à la retraite asiatiques je peux lui en présenter en France. Pourquoi donc aller en Thaïlande, la France ne manque pas d'homosexuels, de prostitués homosexuels qui seraient prêts à vendre leurs charmes à un homme, même laid.

Donc limites bien sûr, mais aussi courage de temps en temps, ce dont la gent journalistique manque lorsqu'on se rapproche du pouvoir.

D'où l'idée de collusion chez le citoyen, pas fausse d'ailleurs.

Catherine JACOB@Redmonde

@Redmonde | 01 mars 2012 à 13:21
"Gingrich prend de plus les électeurs pour des imbéciles en affirmant que, s'il a trompé ses différentes épouses, c'était parce que ses responsabilités politiques étaient si lourdes qu'elles rendaient pratiquement inévitable ce genre de délassement."

D'où peut-être l'intérêt d'instituer un quart d'heure de massage des pieds par spécialiste agréé de cette réflexologie plantaire qui "envisage les pieds comme une carte du corps où l'on peut agir sur des zones réflexes correspondant aux organes à stimuler. Dans les philosophies orientales, les pieds sont la représentation miniaturisée de l'être humain, et l'être humain lui-même est une réplique de l'univers." (extrait site de présentation d'icelle).
Le dit quart d'heure serait bien évidemment inclus dans les horaires de travail et les honoraires afférents à la charge de l'entreprise qui gagnerait en productivité d'un côté dix fois ce qu'elle investirait de l'autre dans le quart d'heure de massage. Sans compter que les assistantes de direction pourraient enfin profiter au calme de leur pause café !!

Car pourquoi seuls les footballeurs à un million d'euros auraient-ils droit à un tel supplément ou avantage en nature ?

Mais bon, comme je ne suis pas candidate à l'exercice du pouvoir au bénéfice de mes concitoyens, ce n'est là qu'une suggestion de proposition de mesure à ceux et celles d'entre les candidats qui seraient doués d'une bonne oreille musicale...

Véronique Raffeneau

"Il s'agira de déterminer ce dont la société ne pourra pas ne pas tenir compte quand elle votera."

Enfin franchement, ce qui saute aux yeux c'est quand même le caractère consanguin et siamois des relations entre les politiques et les journalistes !

Quel genre de distance, de sens de l'information ou d'objectivité espérez-vous, qui plus est pour ce qui touche à la vie privée au sens intime du terme ?

Je ne suis pas convaincue par l'importance que vous semblez accorder à la vie intime.

Avez-vous vu par exemple une seule fois un journaliste demander à nos politiques têtes d'affiche, tous plus ou moins abonnés à l'ISF, et cependant tellement férus aujourd'hui après 40 ans de casse industrielle, combien d'argent ils investissent ici et maintenant à titre privé dans une entreprise... industrielle française en difficulté ?

Ce privé-là, à mon avis, présenterait plus d'intérêt à explorer que les vicissitudes de l'intime.

Catherine JACOB

La frontière public/privé et son déplacement au cours du temps, est étudiée par Hannah Arendt in la Condition de l'homme moderne (titre original : The human condition).

Dans le monde grec pré-socratique, cette frontière est nette. Elle l'est tout autant dans le monde romain où le vocable d'imperium notamment désigne également le pouvoir souverain du père de famille sur ses enfants, du maître sur ses esclaves et d'une façon générale sur toute sa maisonnée puisque la matrone (la femme idéale et l'idéal de la femme), contrairement à ce qui se passe dans les sociétés matriarcales de droit germanique, ne peut en aucun cas s'opposer à l'avis de son mari, chef de famille qui possède un réel droit de vie et de mort aussi bien sur l'enfant...
On a donc :
« d'un côté l'individu libre, le citoyen de la polis, dont l'action est publique sur l'agora et est essentiellement politique. C'est cela qui confère à l'homme son humanité reconnue par ses pairs les autres citoyens.
de l'autre l'individu de la sphère privée, qui reste, tel l'animal, tenu par la nécessité de sa vie économique et familiale, dont l'archétype est le travailleur ou la femme qui procrée (mais aussi l'esclave qui accomplissait toute tâche à l'exception de la politique, seule activité dont le citoyen ait le monopole bien que, à la ville l'homme libre et l’esclave aient fait partie des mêmes associations civiles ou religieuses. L'esclavage antique, surtout celui des villes, se 'recrutant' d'ordinaire parmi les peuples de l'Orient grec, à savoir les plus cultivés du monde antique, l'esclave qui arrivait quelquefois à les présider, commandait ainsi aux hommes libres. Qui l'eût cru il y a quelque temps aux États-Unis?).
Cette frontière va se déplacer avec le temps, ce qui aura trois conséquences fondamentales qui aident à comprendre les caractéristiques de notre époque :
1 - L'homme perd une grande part de son espace de liberté politique tel que l'entendaient les Grecs et devient soumis dans ses actes publics à l'intérêt général. La 'politique' se réduit à une fonction de nécessité de promotion de cet intérêt général et d'organisation de la masse en conséquence dont le communisme deviendra la tragique caricature.
2 - L'espace public socialisé ayant envahi ce qui relevait du privé (famille, procréation, travail, économie) l'homme n'est plus propriétaire que de son extrême intimité et sa subjectivité devient sa seule force d'opposition au poids du social, ce que Rousseau a bien perçu.
3 - Les valeurs deviennent celles du travail productif (qui produit plus qu'il ne consomme) mesuré à l'aune de son utilité sociale. »

Ce qui autorise une interprétation du « travailler plus pour gagner plus » et de la chasse à l'assistanat qui se profile, comme une conséquence directe d'un déplacement de frontière tel que le credo de l'individualisme contemporain, le « JE fait c'que j'veux » est devenu en réalité, à la fois une pure et simple illusion et une dramatique incivilité.
Vous interrogez donc, les derniers cm² de pré carré du citoyen, «son extrême intimité et sa subjectivité », autrement dit la façon dont il interprète sa vie sexuelle, dont il organise ses loisirs, dont il « profite » de la vie, dont il se tient à table, dont s'occupe des générations antérieures, dont il traite ses amis, dont il respecte sa parole, dont il élève des enfants auxquels il n'est plus demandé comme l'indique GABRIEL COMPAYRÉ, d'apprendre « par cœur la loi des Douze Tables », cet auteur précisant encore que «l'enfant qui apprenait à lire dans le code civil de son pays, et dont les premières pensées se fixaient sur les lois sociales, s'accoutumait nécessairement à considérer ces lois comme quelque chose de sacré et d'inviolable. »
Et, pourtant vous avez raison, car c'est bien « tout ce qui est de nature, quoique privé, bien avant des infractions constatées, à avoir une influence politique, à s'imposer dans l'opinion [qui] ne fera pas des journalistes qui le feront connaître [et de leurs lecteurs], des voyeurs mais des auxiliaires de la République. » qui est susceptible d'offrir une sorte de garantie du respect ultérieur par l'homme politique des libertés publiques qui nous concerne tous.
En effet, s'il nous importe peu que la chambre minuscule rue Cortot où Eric Satie a composé les Gnossiennes ait été un véritable dépotoir (du moins c'est ce que disait mon prof. de piano) pour goûter sa musique, il nous importe en revanche, de connaître l'environnement dans lequel le prochain candidat élu nous concoctera des mesures ( cf. imperō de in + parō : « prendre des mesures », « faire des préparatifs pour que quelque chose se fasse » « forcer à produire », « commander », « ordonner », « se faire délivrer », « réquisitionner ») autrement dit exercera le pouvoir de prendre toute mesure d'utilité publique dans et en dehors de lois, dans le but de réduire la dette publique. Car il convient en effet que cet intérêt général au profit duquel le citoyen abandonne une grande partie de sa liberté de 'faire c'qu'il veut', ne disparaisse pas trop vite sous l'intérêt d'un seul ou d'une petite oligarchie d'incapables égocentriques.

Savonarole

Il est des vices qui forcent la sympathie, voyez Churchill et son Whiskey, ou la Queen Mother et son gin-tonic ; et un Malraux sans opium n'aurait aucune saveur. En revanche, tout ce qui touche au sexe constitue pour nos journalistes le dernier carré des sept péchés capitaux, alors que nos amis anglais n'hésitent pas à traîner dans la boue un ministre dont on découvre que ce bon père de famille a un amant palefrenier à Epsom. Il y a quelques semaines toute la presse française s'est appliquée à ne pas retrouver trace du ministre pédophile de Marrakech, suite aux déclarations minables de Ferry (pas Jules Ferry, celui qui a envahi la Chine tout en étant socialiste et franc-maçon, ne pas confondre, svp)... Le simple buzz ayant rempli les caisses, on s'est abstenu de trouver le coupable. C'est le système Mediapart, qui ne s'arrête que si le ministre est de gauche ; on décrète alors que la fosse à purin est hors de portée...

Alex paulista

@ Achille

Qu'ils soient un ou quinze ne change pas grand-chose à l'affaire : cela n'augmente pas la représentativité de l'échantillon.

Sur la lâcheté bien sûr.
Mais déjà s'en prendre à une jeune femme et à un cinquantenaire...

Redmonde

Monsieur Bilger, d'abord, c'est toujours un plaisir de vous lire.
Un point de désaccord sur ce que vous dites de Newt Gingrich: si, la presse américaine est justifiée à divulguer certains avatars de sa vie sexuelle et conjugale.
Le fait que la notification de divorce ait été remise à sa première femme lorsqu'elle était à l'hôpital, traitée pour un cancer, le fait qu'il ait systématiquement trompé ses épouses avec ses assistantes, finissant par les épouser et recommençant avec la suivante, ce serait peut être off limits pour un politicien ordinaire mais pas pour le représentant d'un parti qui a fait de la défense de la famille et du mariage hétérosexuel monogame un de ses chevaux de bataille. Vous savez bien que la "culture war", (sur des thèmes comme la défense de la famille et du mariage, l'opposition à l'avortement et au mariage gay) joue un rôle essentiel dans le programme politique des Républicains.
Aussi, Gingrich ne manque pas une occasion de mettre en avant sa profonde religiosité. A ma connaissance, aucune des religions chrétiennes n'encourage l'adultère.
C'est un fieffé hypocrite qu'il est légitime de démasquer médiatiquement, en dévoilant la contradiction flagrante entre prises de positions publiques et comportements privés.
De même qu'il serait légitime de démasquer un politicien gay qui prendrait politiquement des positions très homophobes, ou un défenseur marié de la sainteté du mariage chrétien qui irait en secret voir des call girls (les deux sont d'ailleurs arrivés).
Gingrich prend de plus les électeurs pour des imbéciles en affirmant que, s'il a trompé ses différentes épouses, c'était parce que ses responsabilités politiques étaient si lourdes qu'elles rendaient pratiquement inévitable ce genre de délassement.

Jean Marc

@Achille

Vous avez une conception particulière de la démocratie.
Vous devriez lire ce livre, même si visiblement tout est possible dans votre moralité pour avoir l'emprise sur les personnes.
Le titre est conforme aux dénonciations qu'il comporte : "Rose mafia".
A votre différence je n'absous personne puisque je ne vote pas, mais je me sens plus en conformité avec ma conscience.

Prataine

Nous avons entendu M. Quatremer : malsain. Vivement une instance éthique du journalisme, en perdition dans ce pays.

roll29

J'aimerais avoir votre sentiment sur ce point de charge de la preuve, cher Philippe.

Selon les critères du libéralisme, en effet, les vices privés font la vertu publique.
Alan Greenspan, patron de la Bank of America, après la crise de 2008, a ainsi reconnu qu'il avait laissé faire les banques en pensant qu’il en sortirait du bien pour tous. Aujourd’hui tout le monde dit qu’il faut réformer le capitalisme et personne n’agit.
En France, suivant une règle modifiée dans les années 80, en matière fiscale et financière, la charge de la preuve incombe au vérificateur ou au juge d’instruction. Ainsi dans le cas de financements occultes, le juge d’instruction doit prouver l’origine des fonds. Le vérifié peut prétendre que ces fonds viennent de la vente de tee-shirts sans avoir à le prouver.
Personnellement je pense qu’il faut renverser à nouveau la charge de la preuve, que ce soit au vérifié ou au mis en examen de prouver ce qu’il avance. A défaut de preuve ce sera la constatation du vérificateur ou enquêteur qui serait retenue
Un telle décision ne serait-elle pas oeuvre de justice et porteuse de vertu publique que nous avons par trop abandonnée, et subsidiairement une discipline dans le monde libéral ?

Je fais partie de ceux qui n’ont pas encore fait leur choix pour l’élection présidentielle, mais je souhaite entendre ou lire cela dans la campagne.

Achille

@ Alex paulista

Un vague sympathisant ? Ils étaient une bonne quinzaine pour affronter une femme « de couleur ». Quel courage ! Le courage du veule dès qu’il est en bande est quelque chose que je trouve parfaitement détestable.

Mais vous allez voir, ainsi que je l’ai lu dans L’Express que certains blogueurs vont dire que cette agression était montée de toute pièce.

Bref l’éternelle référence à l’affaire de l’Observatoire qui ressort régulièrement.

calamity jane

Je n'ose pas imaginer ce qu'aurait entendu
F. Mitterrand si, par un mépris soudain,
il n'avait ni considéré ni reconnu Mazarine,
née en 1974 et qui jusqu'en 1981 avait
manqué de soins de la part de son père ?

C'est quand même autrement responsable que
de relater sur twitter que l'on s'est fait
agresser ! Dans quel monde bisounours vivent
donc ces gens ? Tout devient prétexte pour
justifier une différence... un monde sans
sagesse ni discernement !

Alex paulista

@ hameau dans les nuages, Achille

Je suis assez d'accord avec hameau dans les nuages.
D'habitude Audrey Pulvar dénonce le raccourci raciste transformant la proposition (Beaucoup de délinquants sont noirs ou Arabes) en (Les noirs et les Arabes sont souvent de la racaille).
On a aussi la version footballistique de Le Pen père (Beaucoup de membres de l'EdF de foot sont noirs ou Arabes) qui devient (Les noirs et les Arabes jouent mieux au foot).

Et là, à la première agression par un vague sympathisant de la frange nationaliste, Mme Pulvar nous fait le même type d'amalgame.
C'est malheureux.

Jean-Dominique Reffait

Passé les bornes, il n'y a plus de limites et si tel journaliste saura en prendre et en laisser, tel autre fouillera partout pour un scoop lucratif. Il faut une frontière et en démocratie, c'est la loi.

Oui, nous préférons que le responsable politique, mais aussi le juge qui nous tance ou le policier qui nous verbalise, bref ceux qui disposent de l'autorité publique se comportent eux-mêmes comme ils prétendent nous l'imposer. Il faut un solde sens de l'humour pour ne pas se fâcher quand, comme il y a quelques années, je me vis souffler dans un ballon tendu par un aimable gendarme qui puait le pinard à défier tous les règlements de la maréchaussée depuis ses origines. Mais faut-il pour autant que toutes les gazettes locales se ruent sur les comportements privés du commissaire, du substitut, du maire ? Qu'en ai-je à faire que l'un soit cocu du fait des deux autres qui se partagent sa femme dans un club sado-maso ?

Toute la question est dans l'excès. Tant que le vice privé n'influe pas sur la vertu publique, on peut considérer que le vice est bénin et qu'il peut demeurer dans l'intimité. Dans le cas de DSK, nul doute que son comportement aurait influé sur son exercice politique, trop de comparses, trop de choses à cacher, trop de services à rendre pour garder le silence. La vertu publique n'y aurait pas survécu très longtemps. Ah merci, amis américains, de nous avoir évité cette catastrophe !
De même, la relation Royal/Hollande en 2007 n'appartenait plus à la sphère privée quand il s'agissait de la candidate à l'élection présidentielle et du patron du PS. Les électeurs de gauche auraient des comptes à demander à ces deux-là d'avoir torpiller une candidature sur l'autel de la discorde conjugale.

Mais autrement ? Peut-il seulement y avoir une vertu publique durable sans vertu privée ? Au final, cela se voit, ça suinte.

Catherine JACOB

"sur Jacques Chirac auquel la rumeur prêtait un enfant au Japon.

On trouve parmi les rumeurs répertoriées sur toile japonaise, celle du montant fabuleux d'un compte secret à l'actuelle Tokyo Star Bank, Limited, mais concernant sa famille, on ne trouve nulle trace d'un enfant caché avec une japonaise bien que les Japonais soient très friands de ce genre d'histoire.
On trouve en revanche (また、インドシナ系難民の養女がいる。) soit la mention de sa fille donnée comme adoptive et réfugiée indochinoise, mais Anh Đào Traxel, qui faisait partie d'un groupe de boat-people vietnamiens lorsque le couple Chirac l'a aperçue à l'aéroport puis recueillie quelque temps, ne serait pas formellement adoptée.
Si on fait une recherche sur les 隠し子 (enfants cachés) des présidents français, on ne trouve que François Mitterrand.

semtob

Cher Philippe,

Paris, le 29 février 2012. Sur Soir 3 un médecin témoigne. Et nous de rouspéter, de maugréer.
Il ne pourrait pas fermer sa "bouche" cet abruti ?
Qu'est-ce qui pousse les gens à rechercher les petits plateaux pour se faire mousser ?
Il y a des moments où il faut savoir la boucler surtout si cela peut sauver des vies.
Les journalistes ont en principe un devoir de protection pour leurs confrères en danger.

Et ce devoir de protection, c'est parfois le silence.

La 17ème chambre de Paris donne quelques pistes de réflexion sur votre question, encore qu'elle ait perdu beaucoup de son charme depuis le départ de son inégalable magistrat, Joël Boyer.
françoise et karell semtob

hameau dans les nuages

Certes ! Certes Achille ! Mais tout ce foin, je pourrais même dire regain vu le nombre de passages, parce qu'une bande de poivrots brise un verre à ses pieds dans son dos et l'insulte ! Serait-ce un crime de lèse-majesté du PAF ? Ou une simple récup ? Ou les deux ?

A la fête du village, j'évite les buvettes et contourne les piliers de bar...

Achille

@ hameau dans les nuages

Je ne sais pas si Audrey Pulvar a trouvé normal que son père ait déclamé "la Martinique aux Martiniquais". Je n’ai jamais eu le sentiment que cette journaliste était une militante indépendantiste.

Je considère pour ma part que l’on n’est pas responsable des actes et des propos de ses parents et je pense que ce n’est pas Philippe Bilger qui me contredira sur ce point.

hameau dans les nuages

@ Achille

Oui nous sommes certes inondés d'informations mais le tuyau à géométrie variable comporte un certain nombre de filtres.
Robinet grand ouvert quand une bande d'arsouilles en mal de stade s'en prennent à Monsieur et Madame Montebourg. Cette dernière s'étant offusquée que ces énergumènes après une dizaine de ballons puissent lui hurler "la France aux Français" mais trouvant normal que son père (à jeun je suppose) puisse déclamer "la Martinique aux Martiniquais".

Le tuyau laissant malgré tout passer un filet d'eau concernant l'exfiltration de notre journaliste blessée en Syrie.

"La situation est très compliquée" selon Monsieur le Président. C'est un euphémisme sachant que des sources non autorisées laissent entendre que 19 soldats français sont entre les mains de l'armée de Damas.

Si c'est vrai, c'est en effet très compliqué à 60 jours de la présidentielle...
Cela expliquerait peut-être que notre ambassadeur soit reparti dare-dare en Syrie alors qu'il avait réintégré nos pénates pour protester contre les bombardements.

Hermione

Le principe de "transparence" est la mutation présentable du principe "d'inquisition" du ou des pouvoirs sur les citoyens.

Les caméras sont là pour nous protéger, comme les puces électroniques dont sont truffés toutes nos cartes et bientôt, la carte vitale au mépris du secret médical...

Cette prétention au regard des politiques d'obtenir d'eux la "transparence" n'est que le revers de la médaille de notre propre effacement, stade ultime de la transparence. Et comme ces mêmes politiques sont souvent des mains actives dans ces différentes atteintes à nos libertés, on pourrait se laisser tenter, par esprit de vengeance, à les soumettre à cette imposture de la "transparence".

Mais il nous faut y résister.

L'exemple choisi de ce pauvre Jacques Chirac et de son prétendu enfant caché au Japon est bien le plus parlant. En quoi cet enfant peut-il avoir eu une incidence sur une quelconque décision de l'exécutif au cours de ses mandats ? Aurions-nous renoncé à des marchés, aurions-nous concédé des droits territoriaux à cet empire ? Pire, aurions-nous renoncé à déclarer la guerre au Japon en raison de l'existence non prouvée de cette personne ?

Achille

@ Jean Marc

Les « révélations » d’une balance ont toujours suscité de l’intérêt en particulier de la part du parti concurrent pour des raisons que l’on peut comprendre aisément en période électorale.

Ce genre de personnage pas très propre n’est certainement pas l’apanage du seul PS. Nous avons pu largement nous en apercevoir avec les articles et éditos des médias portant sur les affaires Karachi, Bettencourt, Clearstream, voire certaines valises en provenance des pays d’Afrique.

On attend simplement les révélations du même ordre de la part d’une personne ayant trempé dans ces affaires et qui serait pris, lui aussi, d'un soudain désir de repentance.

Je pense que l'on n'aura pas trop longtemps à attendre.

Achille

Bonjour Philippe Bilger,
« Il me semble que le débat entre vie intime et vie publique est en effet sinon tranché du moins très largement débroussaillé depuis quelques années. »

Nous sommes entrés, depuis quelques années déjà, dans l’ère de l’information immédiate. Le moindre événement portant sur une personne publique est relayée dans la milliseconde sur tous les médias.

C’est ainsi, par exemple, qu’en nous levant ce matin nous avons pu apprendre, sur toutes les radios, qu’Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar avaient été victimes de l’agression raciste d’une bande d’énergumènes se réclamant du FN.

Les médias ne cessent de nous inonder en permanence d’informations mêlant la vie publique et la vie privée à tel point d’ailleurs que cela finit par créer la plus grande confusion.

De même, autre exemple récent, Nicolas Sarkozy lui-même s’est précipité devant les médias pour annoncer que la journaliste française Edith Bouvier avait été évacuée de Syrie en direction du Liban. Information hélas non confirmée, mettant ainsi dans l’embarras le président-candidat qui, pour la circonstance a encore une fois péché par excès de précipitation. Mais en campagne électorale il convient d’avoir toujours un coup d’avance…

Je crois qu’une personne publique, qu’elle appartienne au monde de la politique, du spectacle, du sport ou d’autres domaines largement médiatisés, se doit d’accepter de voir sa vie privée livrée sans la moindre concession en pâture au public.

La déontologie journalistique n’a plus cours, vu que ce qui importe aujourd’hui, pour un journaliste, est d’être le premier sur l’information et tant pis pour les dégâts collatéraux.
Il est bon parfois de n’être qu’un citoyen anonyme.

Alex paulista

Moi je suis assez content qu'on n'embête pas François Hollande sur sa relation avec Ségolène Royal, ou qu'on laisse Jacques Chirac à ses mystères nippons. Idem pour Sarkozy et Cécilia, ou Sarkozy et Carla.

Sur DSK, c'est limite. Et la limite c'est clairement la loi. La prostitution est interdite, on peut le regretter mais c'est encore le cas.
Le fait qu'il passe un grand nombre de ses soirées avec des prostituées aurait pu (dû ?) sortir avant.

Julia Kostov

Dans le newspaper Libération, ils parlent de la famille de Monaco et d'un jugement de la cour de justice européenne qui protège la liberté des journalistes. Je crois que c'est là : http://combatsdroitshomme.blog.lemonde.fr/2012/02/13/grandeur-et-decadence-de-la-liberte-dexpression-journalistique-cedh-g-c-7-fevrier-2012-axel-springer-von-hannover-c-allemagne-n-2-et-4e-sect-24-janvier-2012-seckerson-et-times/. Comme ils le disent ici http://www.liberation.fr/societe/01012392629-le-jardin-secret-de-moins-en-moins-bien-garde, il faut enquêter si ils ont le droit.

drazig

La frontière entre vie publique et vie publique est difficile à définir. Raison de plus pour que le comportement de l'homme public soit irréprochable. Doit-on par exemple tolérer trois ou quatre divorces, un compagnonnage successif et n'importe quelle autre transgression chez eux ? C'est ce qu'a cru me semble-t-il DSK. Je vais en choquer plus d'un (surtout d'une): je pense que les bordels participaient d'une certaine tenue et que leur fermeture officielle fût un recul de civilisation - parfaitement.

Boris

Ce qui est certain, c'est que l'intervention des journalistes dans la vie privée des hommes politiques change le choix des électeurs - évolution qui peut facilement se comprendre dans des élections aussi personnelles que les présidentielles françaises et américaines.
Mais si le Washington Post avait enquêté vers 1958 sur le sénateur du Massachusetts Kennedy, il n'aurait certainement pas été élu président. Nous aurions sans doute eu Nixon, la ségrégation des Noirs se serait prolongée, les crises de Berlin et de Cuba auraient évolué différemment, etc. Evidemment, la recherche du scandale médiatique aurait aussi permis d'écarter quelques personnalités moins désirables - mais les critères politiques auraient suffi la plupart du temps. La vie privée de Franco était, à une ou deux maîtresses près, plutôt décente, celle de Pinochet tout à fait exemplaire. Si je commençais à évoquer tous les puritains extrémistes de droite ou de gauche, ce serait l'annuaire...
Je ne suis pas sûr que les choix privés des hommes publics, dès lors qu'ils s'inscrivent dans la légalité, doivent être déterminants. Mais la question est tranchée, à mon sens. Il serait quand même bon de pouvoir éviter des affaires Markovic ou Salengro à répétition... Les Français, aussi curieux soient-ils, y trouveraient leur compte.

PS @ duventdanslesvoiles. Le fait que Saint-Simon soit une des plus belles plumes de l'histoire littéraire ne doit pas faire oublier qu'il avait, plus encore que le cardinal de Retz, la curiosité d'un reporter de Gala... Voir ce qu'il dit du frère de Louis XIV : "Le goût de Monsieur n'était pas celui des femmes, et il ne s'en cachait même pas. Ce même goût lui avait donné le chevalier de Lorraine pour maître, et il le resta toute sa vie". Les journalistes actuels sont souvent moins violents avec notre DSK national...

Jean Marc

A lire absolument : "Rose mafia" où Gérard Dalongeville explique comment le PS se finance, comment la franc-maçonnerie est impliquée dans les opérations.
Il ne faut pas compter sur les journalistes pour en faire la promotion !

Yves BRUNO

Elaine Sciolino aurait posé des questions sur François Hollande, Ségolène Royal, sur François Mitterrand, sa fille Mazarine, sur Jacques Chirac... ?
Et le journalisme américain s'égare en attaquant Newt Gingrich parce qu'il a "laissé tomber sa femme souffrant d'un cancer" ?

Ne laissons pas le journalisme français s'égarer, et défendons la vie privée des politiques comme la nôtre.
Car ce que nous exigeons de nos dirigeants finit toujours par nous être imposé. Prenons par exemple le principe de précaution qui responsabilise les politiques ; une fois qu'ils ont ouvert le parapluie, ceux qui sont en dessous ont intérêt à ne pas se louper, et le principe de précaution s'applique en réalité à tous les échelons.

Quand Jean Quatremer affirme que "ce n'est plus aux politiques de définir le privé", il se trompe car c'est eux, en nous consultant, qui pourraient éventuellement redéfinir ce qui relève du privé, et non la presse.

Jiel

Bravo cher Philippe pour l'expression limpide de ce point de vue que je partage.
Le débat sur les principes n'est pas clos, la mise en pratique sera le vrai juge de paix. Quand verra-t-on un journaliste sortir une information contre son champion ? Les vertueuses valeurs défendues par L. Joffrin ont du mal à faire oublier que le silence arrangeait (à cette époque) son "camp".
Six pages chez N. Demorand pour gêner son prédécesseur, on aimerait savoir ce qui traîne comme cadavres dans les placards de Libé !

Varichkine

Ce qui mérite l'opprobre, ce n'est pas la vie privée de telle ou telle personnalité politique, mais le décalage entre le discours moral de certains hommes politiques et leur vie privée. L'affaire "Poulet-Dachary" pourrait être, à cet égard, exemplaire, si j'ose dire.
Ce n'était pas, du reste, la vie intime de ce conseiller municipal, qui était condamnable, mais les discours sur l'homosexualité qui étaient tenus dans son entourage.
Les journalistes se doivent donc d'évoquer la vie privée d'un homme politique uniquement lorsque celui-ci contredit sa parole par ses actes.

duventdanslesvoiles

L'essentiel ce n'est pas de savoir si les journalistes, ceux-ci ou ceux-là, doivent ou ne doivent pas dire ou ne pas dire...
Il faut craindre l'enthousiasme de l'ignorance !
Il se trouve que ceux qui n'ont rien à dire vomissent des flots ininterrompus d'inepties, et que ceux qui éventuellement auraient quelque chose à dire se taisent. Il me semble quant à moi, que l'horreur vient de ce que l'homme dans son privé est si trivial et bas, et qu'il trouve un tel plaisir à saboter, nuire, et toutes ces belles actions, puis qu'il s'amuse de se voir si vil et de n'être pas démasqué ni même conspué, que ce jeu stupide et humiliant pour un homme qui se respecte soit le nec plus ultra si mondain, si cool, et tellement dans le move, et so funny... Je dirais en français qu'il nous manque un Saint-Simon, ou plutôt que je n'en connais pas, je mise donc sur M. Bilger.

Jabiru

Parle-t-on de péchés véniels ou de péchés mortels, c'est-à-dire de transgressions conscientes et volontaires à la loi divine ?
A partir du moment où ces transgressions ne mettent en cause ni l'ordre public ni l'intérêt général, je ne vois pas en quoi des médias pourraient s'arroger le droit de s'immiscer dans la vie privée d'un citoyen fût-il homme public.
Gardons-nous de tomber dans la presse de caniveau dont l'unique but est de gagner de l'argent en vendant du papier.
Gardons-nous aussi de la vindicte populaire et des donneurs de leçons de tous ordres qui ne sont pas forcément des exemples de probité.

MADO

<< cela ne lui ressemble pas >> entendait-on il n'y a pas si longtemps de la part de l'entourage de François Hollande à propos de l'affaire DSK. Difficile pour les femmes subissant au quotidien, sur leur lieu de travail, le harcèlement libidineux de mâles dominants ; difficile de voter FH que ce soit au premier ou au second tour.

Guzet

Je suis de ceux qui ne comprennent pas pourquoi et comment le petit monde médiatique parisien a pu faire de DSK un quasi-président de la République... Pourtant, le propos du blog laisse perplexe, lorsqu'on constate que la curiosité de la presse pour les "scandales" est à géométrie idéologique variable et lorsqu'on mesure à quel point le pluralisme médiatique est en fait réduit, avec le clonage culturel des journalistes par les écoles de journalisme et avec leurs migrations périodiques sans états d'âme d'un bout à l'autre du PAF...

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