Au sombre et à l'excité de la campagne présidentielle, j'ai envie d'opposer Ibrahim de Grigny.
Ce n'est pas une histoire à l'eau de rose, elle se déroule au Méridien, un quartier de la cité de la Grande-Borne à Grigny, et concerne Ibrahim, un gardien d'immeuble. On ne peut pas dire qu'elle soit enthousiasmante mais pourtant, dans la grisaille de ces jours que la politique envahit, elle représente un contrepoint à celle-ci, mettant en exergue courage et espoir. Quelque chose de modeste mais qui dans le pessimisme ambiant apporte tout de même de quoi croire en demain. Les épopées ne sont pas toutes grandioses, il y a des événements qui se haussent à cette dimension parce qu'ils accueillent dans leur creuset une humanité qui se révolte, résiste et rompt la lâcheté ordinaire. Les héros sont nos voisins.
Ibrahim qui avait fermé sa loge pour aller récupérer un escabeau chez un collègue a été agressé à coups de barre de fer par une bande de jeunes gens de dix-huit à vingt-deux ans. Ils lui reprochaient d'avoir été "une balance". Avec vingt-sept points de suture, il a subi une incapacité de travail de quinze jours (Le Parisien).
Ibrahim, contre tous les usages implicites et cette convention de la peur et du mutisme régnant dans les cités, a décidé d'aller déposer plainte contre ses assaillants, qui avaient frappé à visage découvert.
Ce n'était pas rien que cette démarche puisqu'elle a été remarquée et célébrée à juste titre comme un sursaut, presque une anomalie. L'employeur d'Ibrahim depuis cinq ans, l'Opievoy, a fermé les loges durant deux jours et suspendu le chantier de rénovation. J'espère qu'il ne s'est pas arrêté là et a fait en sorte, d'une manière ou d'une autre, de rendre hommage à Ibrahim, ce gardien rare.
L'important n'est pas que l'entreprise de rénovation ait probablement dérangé le trafic de stupéfiants qui paisiblement gangrenait la cité. Mais qu'Ibrahim, violemment meurtri, ait pris sur lui de ne pas se réfugier dans le silence.
Cet épisode de Grigny, sans doute guère exceptionnel pour l'agression, devrait faire réfléchir les professionnels de la mansuétude et les partisans de l'exclusive responsabilité sociale. A force de noyer le singulier dans le pluriel et la liberté dans le déterminisme, que va-t-on faire d'Ibrahim et de tous ceux qui ici ou là suivent ou suivront son chemin honorable ?
Je veux lui laisser le dernier mot.
"Moi, je ne balance personne.Je fais mon travail. Je suis là pour mes locataires.J'aide les gens en détresse. J'aime mon boulot, j'aime ma ville. Je n'ai jamais manqué de respect à personne !"
Il faut, bien sûr, défendre Ibrahim qui, en tant que citoyen n'a pas eu tort de donner des indications à la Police sur certains voyous. Mais, en même temps, je me demande si Ibrahim n'est pas allé trop loin en s'intéressant à une affaire qui ne le regarde pas.
Balancer les gens est abominable. On doit le faire s'il y a mort d'homme, si quelqu'un a reçu la mort de la part d'un autre ou d'autres. On doit aussi le faire si on a l'information que quelqu'un organise quelque chose pour tuer des gens.
Dans les autres cas, je ne vois pas la nécessité de balancer les gens, car c'est la police elle-même qui doit aller chercher les délinquants ou prévenir la délinquance.
Il se trouve que je connais un peu cette cité où travaille Ibrahim. Dans le cadre de mon travail associatif, j'y ai par le passé rencontré beaucoup de gens. C'est une cité avec un logement délabré que le groupe Opivoy a entrepris récemment d'améliorer.
La vérité m'oblige à dire que le quartier "Le Méridien" - qui se trouve dans la cité "La Grande Borne" - est loin d'être dangereux. Certes, souvent on y voit des jeunes circuler bruyamment à moto ou se rassembler pour papoter, mais rien de méchant.
Un de mes amis qui vit dans le quartier "Le Méridien" avec sa famille m'a toujours, certes, indiqué qu'il en partirait le jour où il aurait plus de moyens financiers. Mais il m'a toujours assuré que la vie dans ce quartier était loin d'être infernale, indiquant simplement qu'il pourrait trouver mieux ailleurs, exactement comme une personne habitant "Le Marais" à Paris formerait le projet d'aller vivre ailleurs de façon à ne pas avoir à subir régulièrement des avances homosexuelles.
Monsieur Bilger, on ne peut pas soutenir, comme vous le faites, qu'une partie des petits problèmes rencontrés dans ce quartier "Le Méridien" à Grigny ne s'explique pas par des considérations sociales.
Il faut savoir que dans ce quartier et dans toute "La Grande Borne" logent des familles nombreuses, pour la plupart monoparentales.
Les femmes qui sont à la tête de ces familles nombreuses sont, soit à 1000 ou 1200 euros par mois, soit dépendantes de la protection sociale (statut de parent isolé).
Il est difficile dans ces conditions d'avoir des enfants disciplinés.
On peut par ailleurs s'interroger sur la pertinence de la politique sociale de la ville de Grigny.
Le quartier "Le Méridien" et la cité "La Grande Borne" se singularisent par une population composée exclusivement de personnes d'origine africaine, antillaise ou maghrébine, auxquelles on peut ajouter quelques personnes originaires d'Asie. Les "Blancs" ou précisément les gens de race européenne n'y vivent pas.
En soi une telle structure n'est pas critiquable mais en même temps elle fait apparaître que les autorités municipales n'ont fait aucun effort pour éviter la constitution de ce qui s'apparente à un véritable ghetto.
Les écoles y sont des ZEP, ce qui rend mieux compte des problèmes sociaux à régler.
Avec une autre politique du logement marquée par la volonté de ne pas réserver ce quartier et cette cité à certaines populations, la ville de Grigny aurait sûrement fait l'économie de bien des difficultés sociales.
Je suis d'accord avec ceux qui disent qu'il y a risque que des gens comme Sarkozy prennent occasion de cette affaire de Grigny pour chercher à diviser encore les Français.
"La Grande Borne" est une oubliée des pouvoirs publics.
Tout ce que l'Etat a cherché à faire récemment en direction de Grigny, c'est de demander au préfet de l'Essonne d'accroître sa tutelle sur la commune au nom de la volonté d'éviter une "dérive" des finances locales - comme si Grigny pouvait aujourd'hui faire une pause dans sa politique sociale !
Le groupe Lagardère, à travers sa fondation, a essayé au cours des dernières années de soutenir financièrement les associations d'intégration sociale travaillant à Grigny. Yannick Noah est aussi allé soutenir des actions à Grigny.
On doit approuver ces initiatives privées qui ont apporté un peu de sourire au sein de cette ville de Grigny qu'il faut aider.
Rédigé par : LABOCA | 04 mars 2012 à 10:11
Bonsoir à toutes et à tous, bonsoir Monsieur Bilger.
Il y a urgence absolue à éradiquer sans état d'âme aucun les cartels de la drogue dans les cités et dans tous les autres endroits de la République.
Si les caïds ne disposaient pas de relais au plus haut niveau - et je pèse mes mots - le problème n'aurait jamais pris de telles proportions.
Il y a quelques années un dealer de cité tirait à bout portant sur deux frères, en blessant un grièvement à la poitrine. Il fut arrêté puis libéré neuf mois après. Face à cette terrible injustice, à la peur des parents de ces deux garçons et à l'insécurité qui commençait à se développer, je décidais avec un ami de nettoyer les lieux de ces vermines. Mal nous en prit. Il nous fut CLAIREMENT signifié que l'homme était un "indic" précieux, proche du commissaire... N'allez pas répondre que ce sont des histoires, les faits sont vérifiables. La solution est politique ; tant pis pour vous Monsieur Ibrahim de Grigny.
Bonne soirée à tous et bon week-end.
Rédigé par : Rahmouni Slimane | 03 mars 2012 à 20:15
Ibrahim ou un monde à l'envers...
Voilà une belle occasion de rappeler comment est défini l’homo erectus français aux yeux des autres homo erectus du monde :
Le Français pense une chose… en dit une autre… et en fait toujours une autre…
C’est ainsi que le normal devient suspect et voit mobiliser la schizophrénie latente toujours prête à mordre, de tous les braillards donneurs de leçons, relayés par des journaleux complices, du même acabit, en mal d’existence... mais vrais serveurs de soupe...
Dans la présente affaire vous verrez qu’Ibrahim finira par être poursuivi pour «défense calomnieuse et illégitime» et qu’il sera harcelé par des associations de tous poils avec des avocats en mal de pub et d’affichage de leur ego.
Le pire est à venir… en cherchant bien on trouvera un procureur et des juges pour… suivre, poursuivre et condamner un comportement normal, de bon sens, responsable et simplement humain… Songeons au maire qui n'a pas pu faire respecter son magistère et encore moins sa dignité d’homme insulté.
Pauvre Ibrahim tu n’as pas la chance d’être un journaleux qui court le monde pour ton plaisir et tes ambitions, qui hurle avec ta communauté professionnelle dès que tu as un bobo parce que tu as pris des risques que personne ne t’avait obligé à prendre…
Si tu n'as pas choisi, eux ont choisi et jouent les justiciers sélectifs.
Je me souviens d’un otage d’Irak, une certaine Florence Auibenas qui est revenue tous sourires, sautillante dans tous les sens, mais accueillie par Chirac, émotion… compassion… et pognon...
Ainsi va la France qui regarde ailleurs... chez les autres et les riches... mais laisse crever son voisin de palier… Il est vrai aussi qu'il n’a rien dit et ne demande rien...
Je fais un mauvais rêve, alors tout va bien...
Rédigé par : Stalen Ilitch GUEVARA | 03 mars 2012 à 12:15
@Alex paulista
Réponse : comme on le ferait avec un ami :0)
N'y voyez surtout pas un manque de respect ou de la condescendance mais plutôt un élan de sympathie et de reconnaissance citoyenne.
Ibrahim est devenu l'un des mes potes "virtuels" et par mon tutoiement je tenais à l'exprimer.
Je m'emballe vite des fois !...
Rédigé par : Mirella |
Rédigé par : Mirella | 02 mars 2012 à 20:48
@ Mirella
Pourquoi tutoyer cet homme ?
Rédigé par : Alex paulista | 02 mars 2012 à 20:10
@ adamastor, Fabrice DOUAIS
C'était un clin d'oeil à un billet précédent, sur le thème du courage.
http://www.philippebilger.com/blog/2012/01/courage-vraiment-.html
Rédigé par : Alex paulista | 02 mars 2012 à 20:08
Bien sûr, bien sûr, il faut louer, mais c'est grave d'avoir à le faire. La défense n'est pas à l'ordre du jour. Je pense à ce pauvre artisan, victime aussi d'une agression, appel des gendarmes, vingt minutes pour arriver et première besogne, le faire souffler dans un ethylotest des fois que...
Des exemples comme ça, il y en a des milliers, les voleurs déposent plainte contre l'agressé qui s'est défendu et ce dernier a toutes les peines du monde à se justifier... en garde à vue...
Et voilà qu'on loue ce brave type parce qu'il a osé déposer une plainte, c'est le monde à l'envers. Par bonheur il n'a pas eu le loisir de se défendre, sinon, il était bon pour la correctionnelle.
Je me demande si le vieil adage dans certaines unités "on tire d'abord, on s'excuse ensuite" n'avait pas du bon.
Rédigé par : JMT | 02 mars 2012 à 17:28
@Alex paulista
Cela m'aurait étonné que le patronyme présidentiel n’apparaisse pas dans l'échange... d'autant que sur ce coup-là, fidèle lecteur de ce blog et modeste, très modeste intervenant, je suis désagréablement surpris par la largeur de votre étroitesse d'esprit, au moins sur un tel sujet, parvenant à mêler vos intimes convictions politiques à un fait divers.
Faites attention M.Bilger, dans peu de temps votre blog vaudra les commentaires de 20minutes !
Rédigé par : Fabrice DOUAIS | 02 mars 2012 à 16:33
Cher Ibrahim, j'admire ton courage !
Oui, notre société et notre justice (je vais y venir) devraient te protéger. Nous devrions te trouver un autre emploi, en d'autres lieux (à ton choix bien entendu) si possible plus riants...
J'espère qu'aucune personnalité politique n'osera récupérer à des fins électorales ta douloureuse mésaventure et ton courage.
Que ce soit Sarkozy ou les autres : pas UN SEUL n'en est digne ; ils t'ont tous abandonné s'empêchant réciproquement d'agir et de reconnaître les vrais problèmes de notre société.
Et comme le dit Philippe Bilger, ton exemple "devrait faire réfléchir les professionnels de la mansuétude et les partisans de l'exclusive responsabilité sociale.
A commencer par notre Justice...
Passera-t-elle en "tireuse d'oreilles" ou "couperet" pour les lâches qui t'ont molesté ?
Emettra-t-elle enfin des signaux clairement lisibles pour ceux qui seraient tentés de suivre ton exemple ou celui de tes agresseurs ?
Quel dilemme pour les embourbés de la mansuétude...
Rédigé par : Mirella | 02 mars 2012 à 15:57
Qui va protéger le courageux Ibrahim d'autres vengeances ? le Kärcher ? le laxisme ? les tribunaux indulgents ? les prisons surpeuplées ?
Rédigé par : jack | 02 mars 2012 à 15:32
Que peut-on mettre en oeuvre de concret pour protéger, rassurer, entourer ce brave et courageux Ibrahim ?
C'est le moment ou jamais pour la puissance publique de démontrer qu'elle est capable de faire respecter cet homme probablement en détresse.
Rédigé par : Jabiru | 02 mars 2012 à 14:25
Merci Monsieur Bilger.
Double voire triple peine pour Ibrahim. Celle d'avoir été agressé bien sur, mais aussi celle de pas être défendu par les associations de défense des droits de l'homme car il y a de fortes chances que ses agresseurs ne soient pas du genre de ceux qui ont pris à partie cette pauvre Madame Pulvar accompagnée de son homme.
Enfin puni aussi d'être rentré dans le moule de notre société ce qui est un vice rédhibitoire.
Pensez donc aussi à ceux qui suivant des conseils éclairés sont devenus propriétaires de leur logement HLM au titre de la promotion sociale et se retrouvent dans leur cage à lapins dont la valeur avoisine le zéro intégral.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 02 mars 2012 à 11:04
Une femme s'est fait fracasser le nez et a le visage plâtré en plein 16ème arrondissement.
Comme le dit Régina : 02 mars 2012 à 08:50
Alors si ce sont les gardiens d'immeuble et les femmes enceintes qui doivent faire respecter la loi, que l'on fasse une armée de poussins, ça nous donnera des oeufs !
Rédigé par : Duval Uzan | 02 mars 2012 à 10:55
De l'égalité devant la Loi !
Un monde qui à force de se protéger oubliera
les aventuriers-découvreurs-révélateurs
des abus de tout genre et s'apercevra mais
un peu tard qu'il a misé sur le mauvais
cheval de bataille...
Rédigé par : calamity jane | 02 mars 2012 à 10:30
Cher Philippe,
Mettre à l'honneur un homme courageux et exemplaire est effectivement porteur d'espoir dans un monde où petites lâchetés et manque d'esprit civique assombrissent notre horizon.
Merci à Ibrahim de cette leçon de vie et merci à vous d'en avoir fait le sujet de votre blog.
Rédigé par : Christian Dulcy | 02 mars 2012 à 10:26
Reste désormais à Ibrahim le soin d'assurer lui-même sa sécurité future ! Barricader sa loge, ne plus sortir après dix-sept heures et encore..., assurer la protection de son épouse et de ses enfants, etc. Mais oui ! Car la police et la justice feront leur travail, prononceront des peines qui seront sans doute appliquées, mais n'assureront pas la protection d'Ibrahim et de sa famille. Cela n'existe tout simplement pas. Tout au plus une patrouille de policiers passera devant chez lui de temps à autre les premiers jours, puis plus rien. Et Ibrahim restera seul devant les voyous qui ne manqueront pas de lui faire payer sa délation.
Ce qu'il faudrait maintenant, c'est que la protection d'Ibrahim soit assurée par cette même société qui aura condamné ses agresseurs. Qu'elle lui trouve un emploi et un domicile dans un autre quartier, une autre ville. Mais comme je l'ai dit, cela n'existe pas. La société se charge de punir les délinquants mais n'assure pas la protection ultérieure des victimes.
C'est pour cette raison que de nombreux Ibrahim préfèrent se taire et souffrir en silence.
Rédigé par : Daniel BOULINGUEZ | 02 mars 2012 à 10:02
Le goût de la nuance allonge les phrases, les textes, nuit à la concision et finalement à l'impact, censé être la priorité.
Certains s'écoutent écrire, comme d'autres s'écoutent parler. Proustifier n'est pas l'idéal en politique.
Rédigé par : Teraime | 02 mars 2012 à 09:51
Bonjour Philippe Bilger,
« Les épopées ne sont pas toutes grandioses, il y a des événements qui se haussent à cette dimension parce qu'ils accueillent dans leur creuset une humanité qui se révolte, résiste et rompt la lâcheté ordinaire. Les héros sont nos voisins. »
Les cités des banlieues sont depuis longtemps devenues des zones de non droit qui sont sous la coupe de bandes de trafiquants qui sèment la terreur auprès des résidents.
Ceux-ci ont trouvé refuge dans le silence, espérant ainsi éviter les sanctions de la part de ces bandes organisées.
Déjà en 2004, alors que le candidat-président n’était encore que ministre de l’Intérieur, il avait promis à ces habitants terrorisés de les « débarrasser de cette racaille ».
On constate que huit ans après, rien n’a changé et que les dealers continuent à faire leurs petits trafics sans véritablement être inquiétés. Un « petit poisson » se fait prendre de temps en temps, immédiatement remplacé par un autre le lendemain.
Alors ce gardien d’immeuble en se révoltant a montré non seulement un courage exceptionnel, mais il a aussi montré la voie à suivre. Il faut que les habitants des cités défavorisées qui vivent un enfer se révoltent et dénoncent le renoncement des pouvoirs publics contre cette délinquance. Ce sont leurs enfants qui sont les premiers consommateurs, avant de devenir eux-mêmes fournisseurs de « daube ».
Et que Claude Guéant arrête de nous inonder avec des chiffres qui ne signifient rien chez ces gens qui tous les jours vivent avec la peur au ventre.
Rédigé par : Achille | 02 mars 2012 à 09:22
Flip flap flop pour Ibrahim de Grigny ! Les polémico-intellectuallos n'ont rien à manger sur ce sujet ! Au mieux celui-ci va sembler saugrenu !
L'anomalie qui suggérerait de lui donner la Légion d'honneur !
Le couronnement des carences de notre sécurité et liberté.
Ce qui est important, remarquablement grave, c'est qu'un citoyen seul sans arme et sans pouvoir doive lutter contre des criminels ! Au péril de sa vie, car combien s'en sortent comparés à ceux qui restent sur le carreau ?
Est-ce que l'on a pas des polices, une armée, des services de renseignements ? Les trafics que même les enfants de maternelle remarquent, curieusement échappent au contrôle de la loi !
Alors si ce sont les gardiens d'immeuble et les femmes enceintes qui doivent faire respecter la loi, que l'on fasse une armée de poussins, ça nous donnera des oeufs !
Rédigé par : regina | 02 mars 2012 à 08:50
Ce n'est pas parce que l'on pose la responsabilité collective que l'on est incapable de sortir le bâton, l'un n'exclut pas l'autre.
Surtout lorsqu'il s'agit d'une bande...
Des petits cons qui mériteraient un bonne fessée, et je sais pas moi... six mois de TIG. Et puis peut-être d'écrire cent fois :
"Je ne me comporterai plus comme un voyou en collectif parce que seul je suis un lâche"...
Rédigé par : Herman Kerhost | 02 mars 2012 à 08:15
Si ses agresseurs sont arrêtés, ils seront aussitôt relâchés. Et si, par le plus grand des hasards, ils sont condamnés, ils n'effectueront pas leur peine. Ainsi va notre bel appareil judiciaire, tout dévoué au bien-être des criminels (s'ils ne sont pas blancs, hétérosexuels et catholiques).
Ibrahim n'est pas seulement courageux, il est aussi inconscient.
Rédigé par : Franck Boizard | 02 mars 2012 à 07:10
Le parcours du combattant, seul, les chausse-trapes, les frais engagés et une justice définitive aléatoire dans une quinzaine d'années, bon courage !
Rédigé par : Mulet | 02 mars 2012 à 05:52
@Alex paulista
Je ne vois pas très bien ce que "Sarkozy" vient faire dans la bagarre...
Rédigé par : adamastor | 02 mars 2012 à 00:31
Ibrahim.
Bravo. Voici un homme bien.
Pas lâche.
Il y a tant de lâchetés dans le paysage de la "bien-pensance".
Permettez-moi de rappeler cette scène vécue il y a quelques années dans une médiathèque d'agglomération nouvelle.
Des jeunes issus des "immeubles" qui traînent leurs guêtres dans le centre commercial voisin s'abritent par temps frais dans la salle de lecture de la médiathèque.
Assis en groupe sur les tables, les pieds sur les chaises, il tuent le temps en conversant bruyamment. Un jour on les voit saisir par jeu d'une seule main plusieurs volumes dans les rayonnages, élever la main vers le haut et l'ouvrir soudain en laissant choir les ouvrages au sol.
Un homme d'un certain âge et moi-même, atterrés, saisissons le gérant de la médiathèque qui finit, non sans regret d'avoir à agir suite à la vigueur de nos protestations, par venir vers les jeunes et les inviter à faire silence et à se montrer disciplinés, car leur dit-il, "ils suscitent, sinon, des attitudes de réaction".
C'est tout. J'en ai vu d'autres, notamment de la part d'une conseiller technique d'un cabinet ministériel ou d'une conseillère régionale de Picardie.
C'est que le ver est dans le fruit.
On ne sait comment cela va évoluer pour la France, mais la convalescence va être difficile et la "rééducation" (sans recourir aux méthodes de Georges Boudarel (que des français "engagés" ont soutenu) de sinistre mémoire, sera laborieuse.
Il va en falloir des Ibrahim.
Et des Philippe Bilger pour les citer en exemple.
Rédigé par : Arobase du Ban | 02 mars 2012 à 00:28
Cher Philippe,
Pour bien connaître Grigny, nous osons exprimer que Grigny compte beaucoup de personnes qui souhaitent étudier dans la tranquillité, qui font des efforts pour bien éduquer leurs enfants et qui sont tout à fait respectables.
Grigny connaît certes des problèmes qui sont des problèmes d'enclavement architectural, d'une mauvaise image. Cher Philippe, c'est bien de souligner que Grigny fait partie du futur Grand Paris.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 02 mars 2012 à 00:21
Bien sûr, cela n'atteint pas les sommets de courage de Sarkozy...
C'est le courage des humbles.
Rédigé par : Alex paulista | 01 mars 2012 à 22:24