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11 mars 2012

Commentaires

Alex paulista

@ MS

Je repense à Feynman, le double prix Nobel de physique.
De sa série de cours nous restent de superbes livres, donnant un point de vue original sur chacun des domaines de la physique.

Il avait déployé des trésors d'ingéniosité pour donner une approche simple à des problèmes compliqués.
Mais je crois qu'il avait également tiré ce constat amer : "la pédagogie n'est utile que pour ceux pour qui elle est superflue".

À méditer...

Herman Kerhost

Enfin quelqu'un pour défendre ce brave Bourdieu !
J'aurais voulu que cela vienne d'un homme de gauche*, mais bon ! je prends quand même...

Merci donc à Sbriglia.

*ça me fait penser à ce banquier, M.Pigasse, qui soutient Hollande, mais aussi "les indignés" (Marianne de cette semaine). C'est la "Révolution(s)" (son dernier livre...) !

MS

J'écoutais dans la voiture aujourd'hui même à 13 heures sur RMC le président de la FCPE du 93 s'opposer aux devoirs scolaires à la maison en argumentant textuellement ainsi : "Les devoirs à la maison creusent les inégalités scolaires, sans qu'il n'ait jamais été prouvé d'ailleurs qu'ils soient profitables aux élèves."
Faudrait savoir ! S'ils creusent les inégalités scolaires, c'est bien que certains élèves en profitent. Et donc au motif que d'autres ne semblent pouvoir en profiter, notamment*** à cause d'un environnement familial moins à même de les accompagner, la seule solution envisagée n'est pas loin de l'égalité au rabais. Le Bien dans son miroir qui devient fou.


*** Notamment.
J'ai deux filles, une aînée première de classe et une bonne dernière ou pas loin. Même environnement familial et évidemment une attention scolaire plus grande portée à la cadette.

Mais bon, cela dit, j'en ai un peu marre des devoirs, vu en plus la note au bout, supprimons !

MS

Je comprends votre point de vue, Sbriglia, mais quelle solution ?
Soit on dilue ce capital culturel pour que personne n'en dispose, tout le monde à égalité à même pauvre niveau, soit on tente de dispenser sa richesse au plus grand nombre. Cette deuxième voie n'est certes pas la plus facile, quand la première laissera toujours et encore une élite seule bénéficier de ce précieux capital.

sbriglia@MS

"...une pensée de gauche a cru bon de ne voir dans le capital culturel qu’un capital comme un autre, une norme que les dominants imposent aux dominés pour asseoir leur domination" a écrit MS.

Mais cher MS, le savoir, l'expression orale du savoir, l'écriture, la maîtrise de la langue et du discours sont les plus puissants outils de domination, bien plus que l'argent ! En cela j'adhère pleinement, moi homme de droite, à la thèse de Bourdieu.

En quarante années de barreau puis de travail en usine, toujours en activité à soixante-trois ans, je constate tous les jours combien le savoir et la culture sont de redoutables armes de domination massive... si on veut les utiliser comme telles et certains ne s'en privent pas qui en (ab)usent de façon perverse : regardez Poutou dans la fosse aux lions des "élites" (!) journalistes...

MS

Les buts ne sont pas les mêmes et les résultats ne sont donc pas comparables. JDR

Les intentions sont sans doute différentes - même si à y regarder de plus près certains ressorts à l'oeuvre sont les mêmes - mais pour un seul résultat. L'un creuse un sillon sur lequel l'autre fait pleuvoir, à l'arrivée une seule et même rivière.

Jean-Dominique @ MS

MS, exprimé plus complètement, votre point de vue me devient acceptable. Excusez-moi de ne pas l'avoir perçu dès le départ.
Nous remarquerons cependant que lorsque la gauche met en balance l'ordre ancien, c'est pour tenter une amélioration de la société. Tentative parfois sanctionnée par l'échec comme sur l'école, et je partage pleinement votre avis là-dessus : je suis un défenseur de la blouse et de la non-mixité de l'école, voyez un peu si je suis réac en diable !
Tandis que le même travail de sape mené par le néo-libéralisme a pour objectif d'isoler les individus, les déconnecter de tout autre objectif que le désir et de toute autre solution que la consommation. Les buts ne sont pas les mêmes et les résultats ne sont donc pas comparables.

Kirawea

Par contre, autant il me semble indispensable de savoir me gouverner moi-même, autant pour ce qui est de la connaissance je trouverai toujours mon maître quelque part !

Yves BRUNO

Au début de ce siècle, cette question nous aurait coûté 99 francs et des heures consacrées à la lecture de l'intellectuel chargé de nous prouver qu'il pense encore.
Avec Internet, un Avocat Général lambda se pose la question, jette ses réflexions sur son blog, et quelques dizaines de commentateurs bénévoles s'appliquent à répondre aux interrogations de leur hôte.
Résultat : une pluralité de points de vue qui comble largement les deux lobes de mon cerveau.
Le culte de l'intellectuel qu'on cite à l'occasion est sans doute révolu ; les écrits de Jean-Dominique Reffait ou Véronique Raffeneau -pour ne citer qu'eux- feront peut-être le tour de la toile, et seront repris dans cinq ou dix ans, mais personne ne se souviendra du nom de leurs auteurs.
De toute manière, les intellectuels n'ont plus la cote ; la "et-puis-c'est-tout génération" déteste les nuances et les circonvolutions cérébrales peu adaptées à la vitesse virtuelle du Net.

MS

MS, whaou ! La mauvaise foi à l'oeuvre ! Ainsi tout ce qui est détestable à droite proviendrait de la gauche, j'ai bien compris ? Très fort !

Je ne sais où est la mauvaise foi, JDR, tant vous avez réduit mon propos pour n’en rien appréhender.
Je n’ai pas opposé aux valeurs de droite traditionnelle les valeurs de gauche, mais ai sciemment utilisé les termes d’inclination, d’aspiration, de terreau, pour bien signifier que la gauche n’est évidemment pas réductible à ces seules composantes.
Sur le fond, il demeure qu’une certaine idéologie de gauche a largement contribué à faire le lit de ce que vous dénoncez. Un exemple dont les ressorts sont ailleurs transposables : l’école.
A l’instigation de Bourdieu notamment et avec les plus belles intentions du monde, de démocratisation, de non discrimination, d’égalitarisme, une pensée de gauche a cru bon de ne voir dans le capital culturel qu’un capital comme un autre, une norme que les dominants imposent aux dominés pour asseoir leur domination. Pédagogisme et relativisme à l’appui, qu’a-t-on voulu faire, à la source, sinon "déréguler tous les ordres anciens, établir une dynamique horizontale contre les hiérarchies, transgresser l'autorité traditionnelle... ", dire que peu ou prou tout se vaut, des œuvres aux… berceaux ! qui les abritent.
Pour quel résultat ?
Je vous livre ci-dessous la pensée d’un homme pas exactement de droite.
"Une subjectivité solitaire pour qui son opinion la plus spontanée mérite d’être inscrite à la face du monde, en équivalence à toutes les autres. Mais ça, qu’est-ce que c’est ? C’est le sujet rêvé pour le capitalisme. Celui-ci ne veut surtout pas de sujet pour qui il existe des valeurs non substituables. Il n’en a rien à faire, car ça ne correspond en rien à la circulation qu’il organise." A. Badiou.
L’enfer au goudron des bons sentiments, rien de nouveau.

calamity jane

Alex paulista,

Mais absolument pas ! une personne après
avoir écrit un bouquin est venue témoigner
de son travail : femme de ménage mais bardée
de diplômes !
Qu'entre nous nous ouvrions les paris pour
essayer de deviner qui cette personne
connaîtrait pour avoir droit à une belle
promotion ne change rien... suis-je bête
l'éditeur bien sûr ! Elle ne se prendrait
pas pour Simone Weil par exemple ? en ce
matin clairet !

On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus

Que d'âneries !

Que ne faut-il pas encore voir, lire, ou entendre autant d'âneries écrites et entendues pendant trois longues heures ci ou là dans un concert médiatique sur Villepinte dont le contenu est à l'exact opposé de la vérité qui se suffit à elle-même ! Qui peut encore croire et a fortiori l'électeur français, à autant d'âneries débitées à la cadence d'environ une par phrase ?

Exercice inutile et vain de s'égosiller en mensonges éhontés qui sortent par les glandes sudoripares !
Le peuple de France n'en n'est point dupe ! Le meeting le plus ostentatoire, le plus onéreux de la campagne présidentielle au frais de ses contribuables ne fera pas même inverser les résultats. Il nous conforte dans cette dernière démonstration l'abîme où le candidat va nous jeter quand il nous a déjà menés à la ruine ! Ou le peuple de France serait-il devenu subitement fou et amnésique  au point de se suicider à ne voir que la médiatique des talonnettes rehaussée de la moumoute italienne (elle vient de disparaître) et les talonnettes suivront le même chemin.

Car la charge de Notre Seigneurie contre l'Europe sur l'espace Schengen et l'ouverture des marchés, car c'est bien lui qui volontairement fait traîner un processus engagé depuis sur sa demande après le différend avec le Cavaliere sur l'afflux de clandestins tunisiens au printemps 2011 ! Je rappelle que Guéant n'était pas même présent à la dernière réunion des ministres européens jeudi dont c'était l'ordre du jour !
"Oui au libre-échange, non à la concurrence déloyale" Tiens il vient de lire enfin le livre d'Arnaud Montebourg : La « démondialisation » ! Là aussi, Barnier tente de limiter l'accès aux marchés publics des entreprises hors Union Européenne pour une réforme du traité de Lisbonne par la protection de nos marchés mais avec l'exigence Seigneuriale de leur réserver des quotas à l'accessibilité des marchés publics, ce qui est est contraire au traité de Lisbonne ! Et il le sait parfaitement que son exigence n'aboutira jamais, à quoi bon s'égosiller ? Il me semble que ce n'est pas la bonne méthodologie d'aller combattre dans une chimérique bataille la Commission Européenne à Villepinte sur ces sujets, alors qu'il était président de l'Europe ! Je mesure hélas le gouffre qui le sépare du peuple qui n'a aucunement besoin de ses mensonges et encore moins de ses lumières, son bilan en témoigne dont nous devrons éponger ses gratitudes et égarements seigneuriaux en nous serrant la ceinture pendant au moins une génération ; les ordo-libéraux ont gagné la première manche.

Stalen Ilitch GUEVARA

Vous avez dit à court d'intellectuels ?

Quand on tombe à court d'un produit, regardons l'ordre des hypothèses qui a bien pu nous mettre dans cette absence.

1 - Le produit n'existe plus ... la fabrication ne trouve plus les composants, ou plus personne n'en veut, ou il est dangereux ...

2 - Le produit est en rupture de stock, on patiente ... il va revenir ...

3 - La règlementation complique, entrave et empêche sa création...

La pénurie dont s'inquiète notre Hermine trouve ses causes dans les trois.

Nos intellectuels n’osent plus rien créer et ce qui est plus grave n’osent même plus penser librement ou rêver tout haut.

Le courage devient suicidaire.

La loi Gayssot ... Djack et Frédéric ... le principe de précaution ... les lois mémorielles sur tel ou tel malheur de l’Histoire ... les lois sur certains Droits de l’Homme, les assos de tous poils courtisées, protégées mais très agressives et profiteuses à outrance ont bien mérité de la mise en sommeil des intellectuels.

La mode n’a pas changé depuis 60 ans. Elle est tenue, accaparée et dévoyée par la bien-pensance de la gauche caviar bobo.
Vous savez ce monde entre-nous qui avait déjà élu DSK, un intellectuel bien à eux ... Qui aurait osé s'approcher de Sarko ???

Nous vivons sous la dictature des serveurs de soupe. N’oublions pas les rappeurs … et aussi tous les journaleux de gauche, gardiens de la bonne diffusion et de la surveillance de cet excellent menu (pensée) unique …

Les Grands Chefs et les Génies Créateurs se cachent dans leurs cavernes (d’Ali Baba), sinon c’est l’abattage …

semtob

Cher Philippe,

L'intellectuel est aussi celui qui a un devoir de vérité.
Qui a tué Pereira ?
Qui est responsable de sa mort ?
Faut-il conseiller aux jeunes générations de prendre connaissance du 14 juillet 1985 ?
C'est le sabotage du Rainbow Warrior.
"Monsieur le Ministre de la Défense, j'ai appris qu'un bateau de Greenpeace, le Rainbow Warrior, a été coulé par vos services." Mitterrand parle à Charles Hernu.
-Oui, Monsieur le Président. Ce sont bien nos services qui ont coulé le bateau de Greenpeace.
Deux hommes peuvent avouer leur participation dont Monsieur Fabius.
Qui a donné l'ordre de saboter le Rainbow Warrior ?
Et qui est responsable de cette mort ?
Réponse : fiche DGSE du 19 août 1985 adressée et annotée par l'Elysée.

"Dans la mare aux mensonges, les poissons finissent toujours par mourir". Proverbe russe. Mais "Chat ganté n'a jamais pris de rats". Proverbe corrézien.
françoise et karell Semtob

Jean-Dominique @ Alex & MS

Alex paulista, j'ai usé du terme "néo-libéral" et non de "libéral", espérant que dans un fil de discussion sur les intellectuels, on saisirait du moins la nuance chronologique. Rien n'est moins libéral, au sens d'A. Smith, que le néo-libéralisme : le sens du contrat est détourné, les monopoles ruinent la concurrence, le capital va au capital et non à l'investissement productif, la redistribution des richesses, pilier du libéralisme anglais du 18ème siècle, est bloquée. Par ailleurs, et vous avez raison, le libéralisme économique d'A. Smith allait de pair avec le libéralisme intellectuel, notion absolument détestée par le néo-libéralisme. Et Sarkozy est bien néo-libéral : laxisme économique, dérégulation du contrat, sévérité policière.

MS, whaou ! La mauvaise foi à l'oeuvre ! Ainsi tout ce qui est détestable à droite proviendrait de la gauche, j'ai bien compris ? Très fort !

sourio

Bayrou estime avoir plus de chance de battre le candidat socialiste que n’en a le chef de l’Etat.
Avis est donc lancé à tous ceux que rebute la perspective de voir l’ancien premier secrétaire socialiste à l’Elysée : « Votez Bayrou plutôt que Sarkö ! »
P.S. Ceux qui pensent que Bayrou est peu audible changeront définitivement d’avis à partir du 20 mars.

Surcouf amusé

Pour faire pendant à Achille citant Audiard (Un taxi pour Tobrouk)

Georges Bernanos dans La France contre les robots (1946) à écrit :
"L'intellectuel est si souvent un imbécile que nous devrions toujours le tenir pour tel, jusqu'à ce qu'il nous ait prouvé le contraire."

J'aime également à sourire de cela.

Alex paulista

@ Véronique Raffeneau & calamity jane

Bien sûr, la démarche intellectuelle est plus objective, plus posée, plus nuancée.

Mais ne lui manque-t-il pas un peu de chair ?
N'y a-t-il pas, par exemple, une différence de fond entre parler d'une injustice et être victime d'une injustice ? Entre parler du racisme et vivre au milieu des immigrés ?

On dit de Simone Weil qu'elle pleura en apprenant une famine en Chine. Cela en fait-il une intellectuelle de moindre importance ?

Il y a quelques dizaines d'années, on était capable de se battre pour ses idées. Et les intellectuels n'en étaient pas plus médiocres. Bien au contraire.

Non, le vrai problème est celui du temps médiatique, qui filtre tout ce qui n'est pas formaté pour.
Sur cela je vous rejoins totalement.

Achille

Une question que l’on pourrait se poser est de savoir si les intellectuels font encore partie des élites ?

On peut se le demander dans un monde où tout va si vite que ceux qui essaient de prendre le temps de réfléchir pour savoir où va notre civilisation sont immédiatement dépassés par ceux qui vont directement à l’essentiel sans s’attarder à des considérations métaphysiques.

Le monde a changé et, est-ce l’effet de cinq années de sarkozysme, tout semble démontrer que les élites ce ne sont pas ces érudits, sociologues, philosophes qui se confèrent entre eux le titre ronflant d’« intellectuel » parce qu’ils savent manier à la perfection l’imparfait du subjectif et qu’ils sont capables de vous sortir des citations en latin ou en grec.

Non, aujourd’hui les élites ce sont ces petits patrons qui ne regardent pas après leurs heures pour faire tourner leur entreprise, assurant ainsi travail et confort matériel à de nombreuses familles.

Ce sont eux qui sont les forces vives de la nation, les garants de la croissance de notre pays.
Ce sont eux qui permettent à la France de tenir son rang face à la concurrence des pays émergents et de se maintenir au niveau des grandes puissances économiques.

Comme dirait Audiard « un intellectuel assis va moins loin qu’un « con » qui marche ! »

jean-jacques schlaudecker

À CELUI QUI CROIT AVOIR ÉTÉ DECU PAR MA PRISE DE POSITION…

Je lui dis : ce que j’ai écrit en 2009, je pourrais l’écrire aujourd’hui. Le Fouquet’s, le bling-bling ont émergé en 2007. On sait pourquoi maintenant ! Si j’avais dû refuser de maintenir ma confiance, 2009 était l’ultime échéance, j’ai jaugé pouvoir la maintenir et je la maintiens encore aujourd’hui.

Je veux lui dire que je comprends et mesure la difficulté pour un jeune, dans les circonstances actuelles surtout, de se trouver entre deux choix de vie qui pourraient se télescoper, alors que richesses supplémentaires.

J’ai été sensible à la qualité de l’écriture, mais plus encore à cette rencontre qui est la détresse de la solitude, de l’accueil sans âme, sans chaleur humaine : la bonne conscience vendue au guichet, sans possibilité de retour.

Alors, voilà aussi l’autre face : une histoire vraie, également vécue.
Ces hommes sans patrie, j’en ai rencontré ! Celui-ci, 18 ANS juste, parti de Kaboul début août 2001, débarqué à Nice alors qu’on lui avait dit être à Paris, sans papiers, volés, sans argent, sans nourriture, le soir, seul et faisant du stop ! Parlant à peine quelque anglais !… Un habitant du coin l’emmène jusqu’à Pégomas, devant le CCAS fermé, un sandwich, et attendre le lendemain matin. Appelé par le CCAS, je vais sur place et je décide d’emmener le garçon affamé. Après un bon repas, tombant de sommeil il va dormir pendant trois jours… C’était fin novembre 2001, déjà plus de 10 ans !

Ce petit Tajjik du Penshir a grandi, appris le français, on lui a fait rencontrer de nouveaux amis, il est chez le même employeur depuis dix ans, a sa carte de résident et a demandé la nationalité française. Papa d’une petite fille, sa compagne est aussi afghane, adoptée très jeune par une famille : du travail de coeur, avec une équipe qui y a cru, qui s’est battue et qui a réussi ! Cela aussi existe : l’optimiste retiendra cet exemple.

Nous n’irons pas au but un par un mais par deux
Nous connaissant par deux nous nous connaîtrons tous
Nous nous aimerons tous et nos enfants riront
De la légende noire où pleure un solitaire.
Paul Eluard, 1947

calamity jane

Les premier et dernier paragraphes du
commentaire de Véronique Raffeneau sont
limpides et j'en profite pour la remercier !
(Zut, commentaire de commentaire ! mais non
remerciements...).

Cyrielle

Bonjour Monsieur Bilger,

Il vient de tomber dans ma messagerie un papier de Jean d'Ormesson de novembre 2011 qui m'avait échappé en son temps, mais qui montre qu'au moins cet "intellectuel"-là sait reconnaître quelques mérites à notre Président sortant.

Quatre mois plus tard et à quelques nuances près, cet argumentaire reste d'actualité. Je vous invite ainsi que vos lecteurs à le découvrir,

http://www.peyrin.fr/actualite/triomphe-et-tombeau-francois-hollande-jean-dormesson


Quant à l'attitude haineuse de l'opposition et de la plupart des médias qui dégainent leurs critiques avant même que Nicolas Sarkozy ait ouvert la bouche, personnellement je trouve qu'elle s'apparente à du racisme. Peu importe les conséquences pour le pays, le candidat Sarkozy est l'homme à abattre.

J'ai soigneusement écouté son discours d'hier à Villepinte. J'y ai trouvé beaucoup d'engagements intéressants avec parfois il est vrai de l'exagération. Mais reconnaissez qu'en politique il faut de grands projets pour petit à petit changer les choses.

Ca me rappelle un peu les théâtres antiques où il faut parler très fort et faire de grands gestes pour déjà mobiliser l'attention de tous les spectateurs (même de ceux placés tout en haut des gradins) pour ensuite espérer faire bouger quelques lignes, ce qui, dans notre beau pays de France, équivaut à déplacer des montagnes.

Mais bon, attendons pour voir...

Achille

Ben moi après avoir entendu BHL faire l’éloge du philosophe Jean-Baptiste Botul et puis après avoir entendu Luc Ferry balancer sur un plateau TV qu’il connaissait un ancien ministre pédophile, je me dis que les intellectuels ne sont plus ce qu’ils ont été, à droite comme à gauche.

Tout fout l’camp !

Robert

Les intellectuels existent-ils toujours en France ? Je crois intimement que oui.

Mais le système est avant tout "médiatique". Qui ne passe pas l'obstacle de la "télégénie" ou de l'aval accordé par la mode journalistique et/ou médiatique n'existe plus. Il suffit de voir comment sont traités nos rares prix Nobel, notamment en économie...

Véronique Raffeneau cite à juste titre Régis Debray. De fait, la pensée complexe, qui exige un effort important pour être comprise et assimilée, n'est plus de mode, la raison devant le céder au sentiment immédiat. Par ailleurs, l'inscription dans la longue durée s'oppose à l'idée dominante du plaisir immédiat.

C'est donc notre modèle de société, où seul l'argent est la valeur absolue et où la notion d'effort est bannie dès l'école, qui fait disparaître les penseurs de l'affiche !

JMT

Véronique Raffeneau me fait regretter de n'avoir pas posté mon petit billet. elle dit en termes mesurés ce que j'avais maladroitement traduit en termes affectifs.
Tant pis, revenons-y un petit peu.
La valeur de l'intellectuel c'est précisément de ne pas s'attacher à un parti, une opinion, mais bien de fouiller très loin dans le pourquoi des réactions, c'est recréer l'histoire de la pensée et tout passer à ce crible. En cela, l'intellectuel est une élite. Quand il met son savoir, sa conscience à la défense d'une faction, il reste un intellectuel, mais dévoyé.
On a eu ainsi des gens réputés au-dessus de la mêlée qui ont approuvé des massacres, des répressions immondes, repensez aux opinions lors des affaires du Cambodge, dans "Le Monde" par exemple, qui s'en est excusé, c'est vrai.
L'intellectuel peut aussi avoir une personnalité double, en s'engageant en politique tout en cloisonnant son esprit par rapport à sa discipline, c'est le cas de Jacques Soustelle, de Xavier Darcos. Mais alors, il est le soutien passager, momentané d'une faction, et ne parle plus en intellectuel, si ce n'est dans la forme.
Ceux-là sont toujours gênés aux entournures parce qu'ils savent que leur engagement ne colle pas vraiment à leur mode de raisonnement. Je pense à des cerveaux comme Paul Veyne qui eut comme chef de cellule Le Roy-Ladurie, vous imaginez le niveau des discussions dans ces organes et la nécessaire désillusion de ces gens un instant fourvoyés.
En 1989, j'ai pensé qu'il était peut-être temps de devenir communiste, et je ne suis pas un intellectuel d'un niveau suffisant pour me poser en paradigme, toutefois, j'ai été surpris que la détestation que j'éprouvais vis-à-vis de l'organe pût être dissociée des sentiments envers la pensée. Aujourd'hui, on a enfin compris que le parti n'a jamais été communiste mais était composé de gens attachés à une idéologie totalitaire en refusant de l'analyser, l'intellectualisme avec ces gens-là n'était pas possible, il ne pouvait exister que du dévoiement intellectuel, ce qu'ont appris à leurs dépens les purs qui sont partis en URSS.
Donc, il est normal qu'aujourd'hui, où la vie intellectuelle est très riche dans tous les sens, les partis se sentent dépassés, et les chercheurs de l'esprit n'aient que peu d'attrait pour l'activité purement politicienne.
NS n'est pas un homme de droite, interventionniste il perpétue la tradition cryptosoviétique de l'après-guerre, renforcée par des promotions de hauts fonctionnaires presque gourmands de voir la disparition de l'entreprise privée, polarisés par l'Union Soviétique.
Plus on réclame d'Etat, plus il faut s'attendre à voir la recherche et la prospective intellectuelles s'éloigner des sphères du pouvoir et n'y demeurer que les zélotes. L'Etat fait les grands travaux que les chercheurs ont rendus possibles par la mesure de leurs progrès dans le domaine concerné.
Enfin, la hargne contre les mots, les pensées empoisonnées qu'on distille depuis Gayssot (issu du PC) démontre la fragilité de notre monde anxieux d'établir des barrages contre le danger potentiel, au besoin, en restreignant la liberté, dont le plus bel exemple est NS, avec sa loi mémoriale arménienne et BHL, l'intellectuel chevronné, également omni-intervenant illustre. Notre société n'est pas assez forte intellectuellement pour tolérer des extrêmes ou des contradicteurs de fond, quand bien même ceux-ci n'auraient qu'une audience très limitée. Le légicentrisme n'a jamais été un facteur de progrès, n'est-ce pas, Paul Magnaud, socialiste avant l'heure, franc-maçon, libertaire et raisonnant comme les juristes chrétiens de l'Ancien Régime ?
Quelle différence entre NS et FH ? nanométrique, un taux d'imposition, une gaffe de plus ou de moins, une rodomontade de même, pourquoi s'engager là-dedans ?
Souvenez-vous de la GRANDE PEUR lors de l'élection de Chirac dans le duel Chirac/Le Pen. Tout individu qui savait faire une addition savait que le pays ne courait strictement aucun danger, je l'ai dit sur un blog de magistrats à l'époque, je me suis fait insulter au nom de Dachau, ce qui n'avait aucun sens, défiait tout le raisonnement analytique, faisait fi de toute rhétorique dialectique pour se réfugier dans la sophistique.
Convenons qu'il est plus passionnant de s'atteler à l'analyse des épis de maïs vieux de 40.000 ans, ou à la connaissance des ions supraluminiques ou encore à la démystification des emblèmes historiques.
C'est là que se forge la pression libérale de demain, dans la connaissance. Sa confiscation sonnerait le glas de tout espoir pour une humanité qui, au surplus, n'est pas le meilleur résultat de l'évolution.
Quant à l'avenir de la France, en ce qui me concerne, je n'ai plus cru à ce pays après 1962, quand j'ai vu les visages éteints de nos frères harkis que de Gaulle a abandonnés au massacre. En outre, je déteste la Marseillaise, composée par un musicastre versatile, poète sanguinaire. Je préfère de loin là où on parle des femmes, du vin allemand, là où on chante Rule Britannia, là où on chante Star Spangled Banner la main sur le coeur, malgré les défauts, les vices, au moins, là, on peut penser à la Nation. Mais je ne suis pas assez fortuné, et de loin, aujourd'hui trop vieux, pour changer de sol.
Cher Philippe Bilger, ne nous parlez plus des intellectuels de droite disparus, nous avons tous deux lobes dans notre cerveau et être intellectuel c'est employer les deux.

Guito

Attention, il ne faut pas dire du mal d'Ivan Rioufol, salarié modèle du SarköFig. Tous les vendredi, dans son article pondéré du haut de l'avant-dernière page, il traite ponctuellement d' "élite" la bande au pouvoir. Pas question de le congédier, il est réglo. D'ailleurs c'est à cause de lui paraît-il que certains ont différé la résiliation de leur abonnement. Utile quand même, non ?

Kirawea

"Nous n'avons plus de maîtres."

Je vous souhaite tout de même d'en trouver un en vous-même. Personnellement, ma vie à plus de sens quand le mien prend le contrôle.

Frank THOMAS

Je me suis fixé pour règle, sur ce blog, de ne plus commenter les commentaires afin d'éviter que, partant d'un sujet généralement intéressant proposé par notre hôte, la discussion ne dérive et ne s'envenime inutilement.
Je ferai une exception pour la remarquable analyse de Jean-Dominique Reffait qui montre de façon limpide que ce qu'on continue par commodité de nommer la Droite, trahit absolument le courant conservateur dans les valeurs duquel on peut se reconnaître.
J'ajoute que ce décalage fausse et stérilise le débat Droite Gauche.

Véronique Raffeneau

"Il y a déjà quelque chose d'absurde, que ce soit pour la droite comme pour la gauche, dans cette invocation magique de l'intellectuel alors que le rôle, la mission de celui-ci sont, au moins en théorie, totalement contradictoires avec l'esprit étroit et partisan."

Il y a surtout une incompatibilité foncière entre ce qui, de mon point de vue, définit le travail, la méthode solitaire, ingrate et marginale de l'authentique intellectuel: le temps, la durée, la complexité, l'exigence du détail, l'obligation de la nuance destinés à la recherche et à l'explication des choses, et le temps si pauvre du politico-médiatique d'aujourd'hui sous l'emprise du haché, du fragmenté, rivé à l'événementiel, la petite phrase, la proposition slogan, les clientèles, la détestation de l'un, l'inconditionnalité pour l'autre, le mauvais roman de la campagne avec ses rebondissements, ses annonces etc.

"Les recettes catégorielles et les réformes ponctuelles ne s'articulent plus à une vision panoramique du futur ou à une idée de l'homme" écrivait Régis Debray dans une tribune à la fois crépusculaire et flamboyante, La Coupe de l'Elysée, parue dans Le Monde en février 2007.

Je viens de relire ce texte que je tiens pour un des plus justes décrivant parfaitement les superficialités de la campagne présidentielle de 2007, et les inconsistances des candidats, tous plus ou moins quasi exclusivement grandis et formés aux écoles surpuissantes de la com' des années 80.

Et cette phrase que j'aime par-dessus tout:

"Rappelons-leur cependant, avant de leur dire bonsoir, cette évidence première, nous ne faisons partie d'une nation, comme les êtres humains font partie de l'humanité, qu'en mémoire et en espérance. Supprimez la profondeur du temps et les séparatismes vous sauteront à la gorge".

semtob

Cher Philippe,

Pour que les intellectuels réapparaissent, il faudrait peut-être que les droits d'auteur soient un peu mieux protégés.
Lorsqu'un livre se vend à 3000 exemplaires, il faut s'estimer grandement heureux.
Les libraires ferment peu à peu leur espace.
Les éditeurs se battent pour trouver des solutions.
La presse agonise.
La numérisation a délocalisé notre patrimoine culturel.
Les intellectuels suivent ce qui est porteur, le jeu, la bande dessinée, les mangas...
Et pourtant partout fleurissent sur la toile du net des pépites, des revues de recherche, des textes anciens, de nouvelles formes de poésie, des photos de galaxie, des hypothèses mathématiques hallucinantes, des comptes rendus de vieux procès, des fouilles archéologiques.

Un véritable régal qu'il soit de gauche ou de droite.
Nous avons retrouvé dans "Le Président" de Franz-Olivier Giesbert (éditions du Seuil) une foule de détails croustillants.
Page 137 :
"Jacques Attali sait que François Mitterrand ne respecte que ceux qui sont passés par l'épreuve du suffrage universel"
Si Mitterrand était encore de ce monde, Monsieur Hollande aurait dû passer cette épreuve du suffrage universel demandée par son maître à penser.
Peut-être aurait-il eu la préférence d'Edith Cresson qui à propos de Fabius expliquait : "Méfiez-vous de ce type, disait-elle depuis des mois à François Mitterrand.
C'est un technocrate qui fait carrière. Il se fout pas mal de vous. Il servira son intérêt et non le vôtre".
Histoire de mimes.
Fabius a longtemps été considéré comme un double du président.
Même livre page 222 : "C'est plus qu'un double, un mime. Laurent Fabius a les mêmes intonations ecclésiastiques que François Mitterrand... la même encre bleue... les mêmes lectures."
Mitterrand dans une conversation avec Pasqua :
"Je ne comprends pas pourquoi vous vous polarisez sur les Iraniens, dit le président au ministre de l'Intérieur. On n'a rien à voir avec eux."
Mitterrand s'adressant à Michel Rocard sur un ton paternel : "Faites toujours très attention aux gens de télé. Ils peuvent vous tuer. Le maquillage, l'angle, la lumière : tout compte. Si vous oubliez ou l'un ou l'autre, vous pouvez tout perdre".
françoise et karell Semtob

adamastor

@témoignage fiscal

Vous devriez lire "Pour réflagir" par le général Chavanat. Vous verrez... c'est possible.

MS

Or le néo-libéralisme actuel n'est en aucun cas porteur de ces valeurs de droite traditionnelle : on dérégule tous les ordres anciens, on établit une dynamique horizontale contre les hiérarchies, on transgresse l'autorité traditionnelle..., le travail est dévalorisé..., l'individualisme consumériste indispensable au marché sape les valeurs familiales.

Si ce ne sont pas, JDR, des valeurs de droite traditionnelle, ce sont bien en amont des inclinations, des aspirations et des terreaux de gauche. Elle a malheureusement préparé le terrain et, selon l'expression de Bossuet, elle déplore les effets dont elle chérit les causes.

Franck Boizard

Bon débarras !

Marie

La politique de Sarkozy détend au moins quelqu'un !
Il n'est même pas Français ! C'est dire.

http://www.youtube.com/watch?v=A_I99qsnAmI

Alex paulista

@ JDR

Sauf que du libéralisme, Nicolas Sarkozy n'a gardé que le côté "décomplexé", sans reprendre le devoir d'effacement des pouvoirs publics.
Ainsi, il est au contraire très interventionniste économiquement, et pas du tout libéral sur l'immigration.

NS est autant libéral que Dilma est communiste.

Je sais que le mot "libéral" est très péjoratif en ce moment, mais j'attendais de vous que vous évitiez de lui faire dire exactement le contraire de sa définition.

Christian C

Monsieur Bilger,

Si vous n’avez à nous proposer que Denis Tillinac, Eric Zemmour et Ivan Rioufol, vous prenez en effet le risque de soulever plus d’hilarité que d’adhésion en les portant au rang d’ « intellectuels ». Je soupçonne votre statut de pensionnaire de l’émission « On refait le monde » de brouiller votre échelle de valeurs.

Si cela est de nature à rassurer vous-même ou vos lecteurs, la gauche n’est pas mieux lotie que la droite à cet égard.

J’ai souvenir d’interviews, anciennes et rares, de Raymond Aron, Jean-Paul Sartre ou même Claude Lévi-Strauss. Je n’aurai pas l’outrecuidance de limiter la liste des derniers grands intellectuels à ces trois personnages ; mais ils ont été, à mes yeux, des symboles. Les derniers, ou presque.

Il faut bien reconnaître également que les enjeux essentiels, aux yeux de la plupart des européens de l’ouest, trouvent leur sens plus volontiers chez les économistes que chez les intellectuels, ce qui n’est pas obligatoirement compatible.

Quête de sens ou quête de prospérité matérielle ? Faites votre choix.

Sans nostalgie.

Denis Monod-Broca

Penser juste

Penser, penser juste s'entend, n'a jamais été facile. La situation présente de la France et du monde le rend encore plus difficile. Objectivement.

Garder l'euro est impossible comme le montre la situation sans issue après n+1 "plans de sauvetage" de la Grèce, mais aussi celles du Portugal, de l'Irlande..., abandonner l'euro est tout aussi impossible comme on nous l'explique de mille façons. Le garder et l'abandonner sont l'un et l'autre impossibles. Quoi penser ?

Pour rétablir nos économies, il faut de la croissance et donc consommer plus, les ressources de la terre étant limitées et déjà trop entamées, il faut consommer moins : moins et plus à la fois. Comment faire ? Quoi penser ?

Nous respectons la vie humaine au point d'avoir aboli la peine de mort mais nous la méprisons assez pour bombarder et tuer sans autre forme de procès ceux qui ont le malheur de nous déplaire : mépris, respect, quel choix faire quand les deux ainsi se mêlent ? Quoi penser ?

Nous avons la conviction d'être du côté des victimes, notre toute-puissance nous fait bourreaux : aporie toujours. 

Reconnaissons que ce n'est pas facile, loin de là.

Il y a un chemin, certes, aussi difficile soit-il à trouver et à suivre. Il y a un chemin, ayons le courage de le croire. Une chose est sûre : la facilité n'y mène pas.

Et on aimerait que nos intellectuels, qu'ils soient de droite ou de gauche, au moins affrontent ces problèmes, et quelques autres, tels qu'ils se posent. Ils ont une fâcheuse tendance à les escamoter.

temoignagefiscal

Bonjour,
Action et réflexion sont incompatibles dans le même lieu et dans le même temps. Sarkozy a privilégié l'action à temps complet, repoussant à plus tard la réflexion et ses thuriféraires : les intellectuels.
Est-ce un bien ou un mal ? Difficile de trancher.
Je propose pour imager la situation, le constat suivant : sur la route, Sarkozy a pratiqué une politique drastique de réduction de la vitesse. On parle de 2 à 3.000 morts évités. Ces morts sont donc vivants. Savent-ils qu'ils le doivent à la politique de Sarkozy ? Voteront-ils pour lui ? Non.
Il en est ainsi de toutes les actions politiques. C'est pourquoi en politique tout le monde sait que : "celui qui agit est battu, celui qui ne fait rien est réélu".
La dérive actuelle de la politique, la souffrance des Français ne tient pas à l'activisme de Sarkozy, mais au fait que la politique et l'économie sont associées, leur séparation devra être le combat de demain. Je me permets de vous inciter à vous rendre sur mon blog pour explication.
Hélas, aucun candidat n'évoque la nécessité de cette séparation, ni ne la propose. D’où le mal-être ambiant, inconscient de ses causes, mais réel.
Cordialement. Henri Dumas

Jean-Dominique Reffait

Vaste enjeu : droite et gauche populistes rejettent les intellectuels, brouilleurs des messages simples, élites à l'abri des rigueurs de l'existence qui se permettent d'avoir un avis nuancé sur ce qui devrait se concevoir de façon brutale et binaire. En 2007, N. Sarkozy n'avait pas les moyens d'attirer les intellectuels mais son énergie leur laissa croire qu'effectivement, tout était possible, y compris la redéfinition de concepts sociaux et politiques. En 2012, N. Sarkozy n'a plus envie de faire semblant et, tout entier dans une campagne simplificatrice, il ne veut plus s'embarrasser des sinuosités de l'esprit qui l'ont toujours dérangé.

Mais il y a une donnée qu'accepte Nicolas Baverez, pour le coup intellectuel de droite. Le débat intellectuel est né historiquement à gauche pour une raison simple. Jusqu'à une époque récente, la droite ne prétendait pas incarner un mouvement, une dynamique, elle était conservatrice ou réactionnaire, c'est-à-dire que son socle de pensée reposait sur ce qui avait déjà été pensé. Elle n'avait nul besoin d'une pensée nouvelle, bien au contraire. Dans la querelle des Anciens et des Modernes, elle affichait une confiance totale à la pensée séculaire des aïeux. Pour la droite, rien de nouveau ne pouvait émerger sauf exception perverse à combattre. Les intellectuels de droite n'étaient que des résistants, tel Aron, aux idées nouvelles.

Puis il y eut le renversement des années 1980 avec l'apparition d'une pensée économique de droite néo-libérale. Une cascade de prix Nobel pour des économistes américains de droite, une foultitude d'essais brillants et déstabilisateurs pour la gauche, on se souvient de Guy Sorman en France.
A ceci près qu'une grande partie de la droite conservatrice ne s'est pas reconnue dans cette mise en mouvement. Vous-même, Philippe, établissez le triptyque de la droite autour de l'ordre, de la hiérarchie, de l'autorité, ajoutons-y le travail et les valeurs familiales pour être complet.
Or le néo-libéralisme actuel n'est en aucun cas porteur de ces valeurs de droite traditionnelle : on dérégule tous les ordres anciens, on établit une dynamique horizontale contre les hiérarchies, on transgresse l'autorité traditionnelle qui freine la libre expansion du marché, le travail est dévalorisé par l'enrichissement spéculatif et le sous-paiement du travail productif, l'individualisme consumériste indispensable au marché sape les valeurs familiales. L'adhésion de la droite politique française au néo-libéralisme a réduit la vraie droite traditionnelle à quia. Il ne reste plus qu'un discours policier déconnecté de toutes les valeurs qui permettaient l'adhésion. De la droite, il ne nous reste plus que les inconvénients, la matraque tandis que les avantages - redistribution pyramidale de la richesse, valeurs de stabilité et de pérennité de l'ordre social - en ont été bannis.

Il se trouve toutefois que les intellectuels de droite correspondent au modèle ancien : ce sont des réactionnaires ou des conservateurs. Ils n'ont plus leur place dans l'idéologie de la précarité sociale et morale du néo-libéralisme.

A ce titre, c'est F. Bayrou qui est le seul représentant de cette droite traditionnelle, faute d'un Villepin qui ne parvient pas à exister. Et dans une moindre mesure, une partie des valeurs de la droite est portée par la social-démocratie. Mais, et c'est là le fin mot de l'affaire, l'UMP a renoncé définitivement à ces valeurs sous l'influence de N. Sarkozy. Les néo-libéraux ont gagné la bataille idéologique, la droite bourgeoise a perdu et ses intellectuels se taisent.

Apparent paradoxe, je me sens bien plus conservateur voire réactionnaire sur certains sujets - notamment l'école et la culture - que ce qui ressort des discours de l'UMP. C'est dire...

Fabricia

Villepinte,14h05
Le sortant : « J'ai compris que les Français attendaient de moi autant une dimension d'engagement que de résultats ».
T’as compris c’qu’il a compris, Charles ?

zenblabla

Liberté en l'autre avec comme propos ceux que disant BHL...

Dans le même concours d'interrogation une grande surprise aura inondé ma vie, celle d'être identifié comme étant intellectuellement en drôle de "droite de proximité", ce dont je ne me suis jamais défendu tellement cela était stupide, et comme cela fera ainsi de moi un intellectuel de droite mineur et inexorablement déchu...
Maître, il faut bien témoigner, à la barre du blog !

C'est trop drôle tant l'importance est mineure, tandis qu'elle colle aux faits !

Mon Président ne fut qu'un garagiste qui vendait des voitures...
Voyez là des propos d'inspiration par la droite !
Il y a là toute la distance entre vendeur, entrepreneur, inventeur...

La droite s'est arrêtée principalement chez l'entrepreneur, toujours récemment moins loin vers l'inventeur qui se permettait seulement de subsides d’État, et l'intellectuel absolu, aujourd'hui mieux qu'hier s'est naturellement tari , puisque penchant pour le vendeur...

Alain Finkielkraut inspiré vend ses lectures...
Jamais avec lui sa confusion ne me parût plus forte qu'avec sa déclaration d'amour filial.
Brusquement, n'étions-nous pas tous fil-le-s ?
Et comment existerait avec lui la possibilité d'être moins fil-le-s que d'autres ?

Denis Tillinac invente quelques entre-soi pour qui supporte sa lecture...
Je préfère l'écouter, il exprime bien, il me plaît, etc.
Par la droite, il ne justifie pas, c'est juste lui qu'il dit... Merci à droite.

Cette suffisance imprime la droite, et cela vaut mieux que tissus vendus qui seraient tellement plus beau écrus !

Me voilà de gauche, qui la dénigre, sa stupide idée intellectuellement aride du minimalisme pour gestion optimale, confite en incompétence radicalement financée..., et recouvrant l'abominable élimination...!
Honte à gauche, tandis qu'en attendant j'en suis !

calamity jane

COMMENT ! la couleur des fraises fabiusesques
ou l'histoire du mec du Pont de l'Alma ne
valent pas programme-présidentiel ?

drazig

A Frank THOMAS 10h02
Ronsard est resté un grand dans tous ses écrits surtout élogieux vis-à-vis de Henri III.
Corneille a écrit des vers superbes à la gloire de Louis XIV :
"Louis n'a qu'à paraître et vos murailles tombent"
"Il n'a qu'à donner l'ordre, et vos Héros succombent"
ou bien
"Grand Roi, Mastric est pris, et pris en treize jours"
"Ce miracle était sûr en ta haute conduite"
"Et n'a rien d'étonnant que cette heureuse suite"
"Qui de tes hauts destins enfle le juste cours"
Quant à Brasillach, je ne le connais, et pour Sartre, je sais que j'ai beaucoup souffert pour la lecture obligatoire en préparation de "Les chemins de la liberté".

Surcouf  le gentil pirate

Ni dieu ni maître dit-on et cela me convient parfaitement. Cela ne veut pas dire, pour autant, qu'il soit nécessaire de s'abstenir de toute réflexion. Non, il faut douter et prendre du recul chaque fois que possible.

J'exècre au plus au point ces gens, et peu importe leurs orientations intellectuelles, qui viennent nous dire ce qui est bien, mal, ce qu'il faut penser et dire, au risque d'encourir la fureur des bien-pensants. C'est insupportable.

Même si pensant être libre on n'en a que l'illusion, celle-ci est douce pour qu'on désire la garder et la chérir.

Alex

Nous n'avons plus de maîtres. Tant mieux.

hameau dans les nuages

@ intello:
"Les autres viennent de plus loin, croire qu'il ne s'agit que de militants serait toutefois excessif… Certains se sont dit qu’il y aurait des « trucs gratuits »..."


Je me souviens d'un autre meeting à "100.000 personnes". Celui de monsieur Chirac le 10 février 1977 à la Porte de Pantin.
Les trains étaient gratuits. L'occasion était trop belle d'aller voir la famille qui me restait à la capitale et de présenter les lieux de mon enfance à celle qui allait être ma femme pour la vie. Il a fallu jongler gare d’Austerlitz avec les militants purs et durs et trouver une porte dérobée en remontant à contrevoie...

C'était un 10 février et les seuls courants du chiraquisme que ma dulcinée a retenus sont ceux de la bise qui lui giflait la figure à chaque coin de rue du Quartier latin.

Guzet

"La droite française est la plus bête du monde". Cette phrase de Guy Mollet s'est souvent vérifiée depuis. En fait, la droite française est matérialiste et ne croit pas à l'influence des idées. Les intellectuels qui ne sont pas de gauche ne l'intéressent pas, parce que les intellectuels ne l'intéressent pas. Lorsqu'elle se risque sur le terrain des idées, on la voit tétanisée par le conformisme culturel de la gauche et incapable de s'en affranchir (cf. l'actuel ministre de la culture...). Souvenons-nous de Giscard allant honorer la dépouille de Sartre... De Gaulle avait un autre respect pour les intellectuels lorsqu'il faisait fusiller Brasillach, il ne les prenait pas pour des clowns sans importance...!

Patrick Handicap expatrié

"Quand tu parles à mon cerveau droit c'est comme si tu parlais à mon c.l", disait le philosophe avant de vomir tout son mauvais vin...

Alex paulista

Je crois que François Hollande ne fait pas beaucoup rêver les intellectuels non plus.

Le candidat des intellos de droite, c'est clairement Bayrou. C'est d'ailleurs son problème: en partant de ce positionnement, on a du mal à passer le premier tour.

Pourtant, si on est de droite et qu'on réfléchit un peu, il n'y a pas d'alternative.

Boris

Tout à fait d'accord, Monsieur Bilger : les néoconservateurs et autres postréacs actuels sont moins complexés que Raymond Aron ou Mauriac, ce qui leur permet de retourner leur veste avec plus d'insouciance et de dextérité. Tous n'ont d'ailleurs pas choisi, en 2007, de soutenir NS : même Finkielkraut a vite compris.
En sens contraire, la notion d'intellectuel de gauche devient évanescente. Non qu'il ne reste quelques traces de la grande époque, mais voir le JLG de la Chinoise s'installer en Suisse pour payer moins d'impôts signe la fin d'une ère géologique.
En fait, je me demande tout simplement s'il y a encore des intellectuels : la notion, apparue sous l'Affaire Dreyfus, est liée à la période des guerres franco-françaises, qui est quand même largement close. Et puis, le maître à penser est censé mettre son talent, reconnu, au service d'une cause ; et non pas phagocyter la cause pour se voir reconnaître des mérites. Evidemment, il y a de la concurrence dans ce créneau, et tout le monde n'a pas le même succès que BHL, qui finira par avoir son bâton de maréchal à la culture ou aux affaires étrangères, mais qui a renoncé à tout effort d'écriture en rendant sa dernière copie d'agrégation. La "superbe mécanique" que vous évoquez à son propos me rappellerait plutôt les montres molles de Dali : comme le fameux camembert, ses romans et ses essais dégoulinent pendant des périodes interminables. Dans ce registre, c'est plutôt Laurent Wauquiez qui m'interpelle.
Quant à Depardieu, c'est encore beaucoup plus navrant. Heureusement que Dewaere est mort...

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