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14 mars 2012

Commentaires

Alex paulista

@ Véronique

Je crois que, tout simplement, l'Etat a de moins en moins de pouvoir. Ce n'est pas qu'il protège les riches, c'est au contraire que les politiques veulent de plus en plus être protégés par les puissants.

binoc

Le sortant dans les banlieues. On est inquiet à l’agence « Vessies et lanternes » : « Pourvu qu’il n’oublie pas de se mettre la main sur le cœur ! »

Véronique Raffeneau

@ Charlemagne

Dans ma discussion avec Alex, mon propos n'était pas de défendre une position en faveur du libre-échange et d'exprimer une opposition contre le protectionnisme, ou inversement.

Dans les deux cas, je ne dispose pas d'une maîtrise théorique suffisante de l'économie pour m'y risquer, ou pour tenir une position tant soit peu pertinente et crédible.

Ce que me tenait à coeur était de dire que depuis la fin des années 70, les stratégies mises en place par les partis politiques les plus puissants de notre pays pour conquérir et conserver le pouvoir - PS, UMP - se sont pour l'essentiel orientées en faveur des catégories les mieux protégées et les plus sécurisées, que le chômage massif de notre pays est la conséquence du choix implicite opéré par nos décideurs politiques, pour des raisons médiocrement électoralistes, de surprotéger les uns en surexposant les autres.

Je sais, exprimé ainsi, c'est à gros traits et sûrement pas mal simpliste.

Il n'empêche que le besoin de "frontières" des plus exposés est une revendication légitime, si nous considérons que l'Etat, par le biais des politiques, n'a pas cessé de consolider les abris et les frontières en ce monde de ceux qui en réalité en avaient le moins besoin.

Voilà tout.

Alex paulista

@ hameau dans les nuages

Au Brésil, ceux qui ont des murs de barbelés pour se protéger sont les bling-blings ostentatoires.
Les vrais riches sont souvent plus discrets, ne payent pas de mine.


@ Charlemagne

Sur le protectionnisme, rien que la définition de ce qu'est un produit français va être sujet de controverse.
Valeur ajoutée ? Et si la production en représente 20% ?
Niveau de transformation ? Comment le définir ?

Une voiture, par exemple, est le résultat de milliers de composants. Le prix intermédiaire est souvent un prix de transfert hautement ajustable.

Et la réciprocité ? Va-t-on arrêter de vendre aux autres ?
Et la compétitivité ? Est-ce bon de laisser notre économie sans la rétroaction du marché ?
C'est le problème du communisme: tout système en boucle ouverte tend à dériver.

Alex paulista

@ hameau dans les nuages

Dans mon hameau près de l'Espagne (allez savoir pourquoi), nous gardons nous aussi des armes rouillées pour ne pas oublier.

Et aussi quelques explosifs d'antan.
Pour les taupes, c'est extra.

hameau dans les nuages

@Alex paulista

Je rejoins Charlemagne : les riches effectivement n'ont pas besoin de murs d'enceintes quoique après avoir véhiculé à travers le monde et sécurisé leurs placements hors frontières ils rejoignent leur résidence ou villa avec gardien, digicode et caméras. Pourtant ils ne craignent rien .

Soyons pragmatiques : nous avons tous besoin de limites, d'une sphère, de frontières ou d'un havre de paix sécurisé. Ils sont dans nos gènes. L'Etat nation joue ce rôle pour les plus faibles.

Dans nos villages gaulois de la France profonde, il existe ce lien invisible, malgré les querelles de clocher, qui fait que les maisons restent ouvertes et malgré tout le seuil de la porte d'entrée infranchissable pour les visiteurs indésirables. Et si par malheur celui-ci est franchi pour une action malveillante la solidarité joue et en ultime rempart "le vieux fusil" est à même de reprendre du service

http://www.dailymotion.com/video/x23ucj_le-vieux-fusil-generique_shortfilms

La Gendarmerie Nationale obéissant à une circulaire pondue sans doute par un individu humaniste et doux rêveur ou pire, devait recenser toutes les armes des greniers de France. Chacun devant venir à la brigade les déclarer. Ils y ont renoncé.

Le Brésil est un pays neuf. Attendez un peu ils auront droit aussi au respect des lois de la physique même si chez nous, vu les redondances, on se demande si les normes électriques imposées ne deviennent pas là aussi un bon prétexte à faire marcher le commerce.
Je vous rassure, j'ai vu des installations électriques épiques faites chez des particuliers par des artisans (compteur existant donc pas de CONSUEL) ! Olé olé ! Do Brazil !

Il faut que les pauvres aient confiance en les autres et ils regagneront leur propre confiance. Et le vieux fusil restera au clou, rouillant paisiblement.

Même pour aller à la taupe, il faut un permis de chasse alors que nos paras n'ayant plus confiance recevront l'ordre de circuler en civil dans les rues de Montauban.

On vit une époque formidable.

calamity jane

En prenant des causes particulières pour des
exemples de problèmes à résoudre, l'Etat
et les aspirants à la fonction suprême de
représentation du peuple, s'éxonèrent d'un
certaine idée de cohésion et partant des
possibles solutions pour la dignité à vivre
de tous. C'est un choix certes mais faut-il
pour cela être dupes ?

Charlemagne

@Véronique

C'est l'autarcie comme l'intégrisme libre-échangiste qui sont des non-sens, pas le protectionnisme, qui est pratiqué par tous les pays du monde en dehors de l'UE.

Véronique Raffeneau

@ Alex

La phrase que j'ai citée de P. Buisson extraite de l'entretien publié dans Le Monde ne se lit pas, dans mon esprit, isolément du paragraphe en entier :

"Les frontières, c'est la préoccupation des Français les plus vulnérables. Les frontières, c'est ce qui protège les plus pauvres. Les privilégiés, eux, ne comptent pas sur l'Etat pour construire des frontières. Ils n'ont eu besoin de personne pour se les acheter. Frontières spatiales et sécuritaires : ils habitent les beaux quartiers. Frontières scolaires : leurs enfants fréquentent les meilleurs établissements. Frontières sociales : leur position les met à l'abri de tous les désordres de la mondialisation et en situation d'en recueillir tous les bénéfices."

Bien entendu : un protectionnisme économique est un total non-sens dans le monde d'aujourd'hui.

Cependant, oui, les frontières - et il ne s’agit évidemment pas que des frontières physiques ou économiques - sont la préoccupation des Français les plus vulnérables.

Allez dire par exemple à une femme seule peu diplômée, voire très peu diplômée, qui multiplie depuis des années et des années des temps partiels, des contrats de travail genre aidés, bricolés en long et en large par nos politiques depuis des décennies, qui alterne des périodes de chômage et des horaires coupés invraisemblables, incompatibles avec une vie familiale sereine et balisée, que ces frontières de protection - statuts, positions, monopoles en tous genres de tel ou tel ordre professionnel - en réalité ne sont pas, ne seront jamais pour elle.

Et pour être tout à fait juste et honnête, si la phrase de P. Buisson que vous contestez, à mon avis, n’est pas discutable, celle qui suit en revanche l'est :

"Les privilégiés, eux, ne comptent pas sur l'Etat pour construire des frontières. Ils n'ont eu besoin de personne pour se les acheter."

Les privilégiés - j’entends par privilégiés les catégories qui depuis la fin des années 70, n’ont pas été confrontées un seul jour au chômage de masse, aux précarités, à la fois matérielles et psychologiques de toutes sortes qui en sont, à plus ou moins long terme, la conséquence, ceux qui par leur statut ou leur position, grâce aux héritages financiers, catégoriels et/ou intellectuels, quelle que fut la couleur des partis politiques au pouvoir (PS – UMP), étaient de toute façon assurés de l’essentiel ET de l’accessoire dans le quotidien le plus concret - eh bien, pour ces super gagnants de l’Etat providence, modèle social que ceux-là vénèrent qui, cependant, a tout de même fini par produire pour tous les autres un chômage massif et son cortège d’angoisses et d’injustices - qu’aucun pays au monde au reste ne nous copie - l’Etat, en réalité, par le biais des partis politiques au pouvoir depuis 40 ans, en matière de frontières et de protections, d’abris et d’auto-protectionnismes, ne leur a JAMAIS rien refusé.

Le choix implicite de fond effectué par les politiques au pouvoir depuis quarante ans a été d’abandonner les plus fragiles, les moins préparés, les moins aguerris, les plus vulnérables aux conséquences de la mondialisation au profit des plus sécurisés et abrités.

Alors bien sûr, il faut mentionner les minces filets de protection : RMI, RSA, contrats trucs, contrats machins, la fabrication incessante et artificielle d’emplois dits aidés et subventionnés, emplois jeunes, emplois vieux, ce que vous voulez.

Cependant, en parallèle, par exemple, toujours non résolu l’échec scolaire, des gamins qui entrent en sixième en ne maîtrisant ni la lecture, ni l’écriture au nom d'un égalitarisme forcené, tellement égalitaire que les meilleurs établissements sont de toute façon presque naturellement réservés aux enfants des élites abritées.

Et cependant, en arrière-plan des générations dont le modèle de référence est celui de parents fragiles et assistés, confrontés tous les jours aux précarités, angoissés, stressés à l’idée d’un prix d’essence à 2 euros, sacrifiés sur l'autel des bien-être, des abris et des conforts des autres, je parle des clientèles "naturelles" des partis au pouvoir, celles qui, par exemple, par quasiment réflexe, n'envisageront pas une seconde pour leurs enfants d'autres établissements que les meilleurs établissements et les filières d'études d'excellence.

Alex paulista

@ Charlemagne

Lisez ce que vous voulez, mais laissez-moi vous dire, moi qui vis au Brésil à la main d'oeuvre réputée bon marché, où le salaire minimum se situe autour de 600 réais, que la main d'oeuvre française est d'une qualité bien supérieure, qui compense largement l'économie sur les salaires dès que l'on doit faire un travail un petit peu soigné.
Ici l'électricien râle quand vous insistez pour mettre un fil terre. Si vous lui demandez de mesurer la résistance de terre il vous regarde comme un fou. Le peintre ne protège pas les fenêtres, et quand les portes sont sèches elles ne ferment plus.

Et c'est normal dans un pays qui a de telles inégalités: celui qui a été élevé dans un bidonville ne voit même pas la différence entre un travail horrible et un travail correct.

Pour les services publics, idem: tout est saturé. Les médecins des hôpitaux publics sont souvent excellents, mais les gens meurent dans la file d'attente, celui ayant une péritonite noyé au milieu de divers autres cas.

Si vous comptez tout, vous arrivez à la conclusion que le coût du travail en France est tout à fait compétitif, si l'on vise la qualité.

C'est votre discours qui est plein de morgue paternaliste, et qui promet aux gens une protection totalement illusoire.


La richesse des pauvres ne se situe pas dans la hauteur des murs d'enceinte que vous dresserez pour empêcher les pauvres d'entrer et les riches de sortir.

La richesse de tous, c'est l'espace public. Ce sont les transports, l'éducation, les travaux publics d'État, les règles d'urbanisme. La cohésion nationale autour de certaines idées simples et universelles comme le droit de se marier avec n'importe qui et de vivre avec en France quand on est Français, ou encore de ne pas ficher tout le monde dès la maternelle.
C'est aussi une limite dans les inégalités, une différence de 1 à 5 entre le salaire minimum et ce qui est considéré comme un très haut salaire.

Nicolas Sarkozy s'attaque à tout cela. En bref je veux comme vous défendre la Nation, mais nous n'en avons pas la même définition.

Mais votre idée ne peut pas être bête, comme dirait le douanier de Fernand Raynaud.

http://www.dailymotion.com/video/xb2rr3_fernand-reynaud-le-douanier_fun

Stalen Ilitch GUEVARA

Pour Catherine et les journaleux.

Je ne sais pas à combien cette niniche fiscale est plafonnée...

Cependant, il n'échappe pas aux observateurs avertis que ces privilégiés qui déversent et étalent leurs préférences politiques sur les antennes TV et audio, se font entre eux une pub gratos (des milliers d'€uros) pour leur prose partisane et pseudo documentaire...

Je t'invite... tu m'invites... on va leur vendre notre "soupe".

Quand on sait le prix de la minute de pub sur les médias, v'là une niniche fiscale qu'un chef politique impartial et soucieux des déficits devrait TAXER...

Chère Catherine, faut être précis sur tout et jusqu'au bout... et prendre l'argent là où il se cache vraiment...
Mais pour ça il faudrait un vrai chef d'Etat qui ne se soucierait pas de sa popularité et encore moins de sa réélection en 2017...

Quand on connaît les interpénétrations politiques-journaleux-journaleuses, c'est pas gagné...

Et si le plafond est de 7600 €, ils rigolent bien devant une assiette de pâtes (DSK-Anne) ou de mâche (FH-Valérie) aux truffes... et dans leurs paddocks...

Ave

Charlemagne

@Alex paulista

Lisez Paul Bairoch (le protectionnisme) et Régis Debray ("Eloge des frontières"). Et Hervé Juvin aussi.

Ce sont des généralités de politiciens que vous écrivez, c'est de l'esbroufe mais il n'y a rien derrière.
Vous appartenez à cette gauche mondialiste DSK-Hollande-Minc-Attali-BHL qui a tout trahi, les idéaux de Jaurès qui disait que la patrie était ce qui restait à ceux qui n'avaient plus rien.

"Il faut que les pauvres prennent confiance en eux" : vous vous moquez du monde et c'est infect comme discours, quelle morgue, quelle légèreté et quel mépris. Si vous aviez lu Jacques Sapir, vous auriez su que tout le monde ne peut pas être cadre et être interchangeable, à cause de tout un tas de contraintes.

Boris

@ cellier

Il se trouve que j'écoute en ce moment François Hollande : même si je vais voter pour lui sans état d'âme, il m'est difficile d'en dire trop de bien. Ce n'est pas un génie, il n'est pas pire qu'un autre. NS, c'est autre chose...
Et puis je vais vous dire à quoi on reconnaît les grands hommes politiques : c'est que, depuis la Constituante de 1789, ils sont détestés, et tout autant, par la droite et par la gauche : Napoléon (Carnot et Cadoudal), Clemenceau (l'Action française et la CGT), de Gaulle (l'OAS et les étudiants de 68). Mais leurs grandes mesures sont des actes de rupture, non pas des gestions conservatrices. La conduite de la guerre en 1918, l'appel du 18 juin, les réformes du Consulat sont des fuites en avant...

Epaminondas

"PB a confectionné le costume. Comment le président-candidat va-t-il le présenter? Toutes les retouches ont-elles été faites ou ne traîne-t-il pas, ici ou là, quelques fils oubliés, des coutures trop apparentes n'ont-elles pas été négligées ?"

La campagne de Nicolas Sarkozy tient plus du charivari que d'autre chose, tant les casseroles accumulées depuis 2007 sont nombreuses.

Le Bal des Ardents devrait pourtant faire réfléchir le président et son conseiller sur les dangers d'un costume mal conçu.

Francois

La corruption atteint tous les rouages de l'Etat :

[youtube http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=S-l7MUmZ6Yk]

jemerappelle

Bonjour M. Bilger,
Je vous souhaite de ne pas faire la même erreur que moi !

J'avais écrit à Patrick Buisson en lui prédisant que son candidat, Chirac, mordrait la poussière en 2002, parce que comme vous j'étais sûr de la victoire de Jospin ; son bilan économique parlait pour lui.

Le chômage avait baissé de 4%, passant de 12% à 8%, baisse de divers impôts, et croissance insolente. Souvenez-vous, nous plaignions nos pauvres voisins allemands qui faisaient encore de l'industrie alors que nous, on avait senti le virage du 21ème siècle. Grâce aux services, la France connaissait la plus forte croissance en Europe, l'économie française était le modèle !

Le soir du 21 avril 2002, mon champion Lionel Jospin n'était même pas au second tour ! Alors que tous les sondages du second tour le donnaient gagnant face à Chirac.

Plus tard, Serge Moati, filmant les coulisses de campagne de Jospin, montre l'incroyable insouciance de l'équipe de campagne de Jospin, sauf un, le spécialiste des sondages ! Ce pauvre spécialiste avait beau attirer l'attention sur le croisement futur des courbes de Le Pen et Jospin, le rugbyman directeur de campagne Jean Glavany disait que c'était impossible. Il sentait la campagne électorale comme une mêlée de rugby.

On connaît la suite, depuis je me garde du moindre pronostic.

J'ai lu comme vous l'interview de Patrick Buisson, il dit une chose simple me semble-t-il, le bilan n'est pas l'aune à laquelle les électeurs jugent les candidats à la présidentielle.

cellier

@ Boris

Le scepticisme de Clemenceau dont le radicalisme des debuts avait bien evolue vers la droite au fil des annees est a mettre en relation avec l'age qui nous apprend a ne pas tomber dans les panneaux tendus par les divers vendeurs d'orvietan.
Faut-il preferer une evolution prudente a une fuite en avant dans des conditions economiques deplorables ? Le choix est facile sauf a tabler sur le mensonge habituel a la gauche, jamais en peine une fois au pouvoir de justifier ses reniements. Mais avant la résipiscence que de degats !

catherine A @ Guevara : quand on critique mieux vaut être précis

Cher monsieur si prompt à critiquer les journaleux,

Eux au moins recoupent le plus souvent leurs infos ou font un minimum de vérifs ; pas vous à l'évidence, sinon vous sauriez que les -30% des journalistes - pardon des journaleux - sont plafonnés à 7600 euros. Les faits sont têtus. La mauvaise foi et l'ignorance aussi.

Alex paulista

@ Véronique Raffeneau

"Les frontières, c'est ce qui protège les plus pauvres."

C'est là que se trouve la faille première de votre raisonnement et du sien.
Aujourd'hui les frontières ne peuvent plus protéger grand-chose, tant nous avons besoin de réciprocité sur tous les aspects.
Il faut que les pauvres, plutôt que de compter sur les "frontières" pour être protégés de "l'étranger", prennent confiance en eux. Le génie français n'a pas à avoir peur, il faut au contraire qu'il prenne toute sa place.
Bien sûr il faut réguler, mais pas de manière exagérée.

De toute façon, à part sur les sujets de défense nationale le protectionnisme ne marche pas, aux USA comme en Europe.

Roche G

Dans un livre remarquable que Marcel de Corte a édité en 1969, « L'intelligence en péril de mort », au chapitre III, intitulé l'information déformante, il est dit : "Notre fin de siècle surpasse en imposture et en duperie tout ce que les époques antérieures ont pu inventer. La technique de l'information est parvenue à un point de perfection tel qu'elle permet d'agir sur l'homme de manière à ce qu'il substitue un monde imaginaire au monde réel, pour ruiner le monde réel d'abord et, avec un art que nous n'hésitons pas à nommer diabolique, pour faire ensuite du monde imaginaire le seul véritable monde réel."
C'est pourquoi l’imitateur du Tonton monsieur Hollande a tant de disciples parmi les journalistes... et certains commentateurs de ce blog qui sans se lasser de discours fleuves à la Fidel Castro traitent au passage de « cons mélenchonistes, cons lepénistes » une partie très importante de Français qui souffrent ! Je conseille à ces cer-veaux intelligents, mais imprévoyants, de se munir de l’outil qu’ils connaissent bien, la pince à linge rose, à mettre sur leur nez pour voter au second tour, car les cons trop nombreux seront là !

Boris

@ cellier

J'admire - au sens étymologique s'entend - votre raisonnement. Je me demande juste s'il est valable pour Clemenceau, qui était de cette gauche qu'on appelait alors radicale, par opposition à la modérée. Lorsqu'il est arrivé aux affaires en 1906, son programme social était coûteux. En tout cas, je vois très bien ce que le Tigre vous aurait répondu, même si la bienséance m'interdit évidemment de l'imaginer ici.
Si je comprends bien, vous n'auriez pas voté l'abolition de la peine de mort proposée par Mauroy, qui oblige à financer l'entretien de criminels ; ni les accords de Grenelle, augmentation inouïe des salaires décidée par un Pompidou abusé par les gauchistes ; ni la Sécurité sociale, adoptée par les ministres de gauche du général, sans doute influencé par le stalinien Thorez ; encore moins les accords de Matignon, qui financent deux semaines de congés payés pour les feignants, ou la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat (qui, il faut le reconnaître, n'a pas grevé les finances publiques)... je m'arrête avant de remonter aux lois de Ventôse ou de descendre jusqu'au PACS.
Mais il me semble qu'à chaque fois, sauf en 1945, une portion conséquente de la droite a férocement attaqué ces mesures, poussée par le réalisme prudent que vous évoquez. Nous n'avons vraiment pas eu de chance : si nous en étions restés aux fondamentaux du bon sens, tels que rappelés par Louis XVI dans sa déclaration du 5 mai 1789, nous aurions certainement deux cent ans d'avance sur les téméraires socio-démocrates scandinaves. J'aimerais bien écrire comme Joseph de Maistre et surtout comme Rivarol, mais lorsque le paternalisme charitable des patrons a montré ses limites, il faut aussi un peu de Jaurès et même de Blum de temps à autre. NS, dans un discours de 2007, se sentait l'héritier du député de Carmaux ; la droite de 2012 se verra-t-elle contrainte de faire l'éloge de François Hollande ?

Jean ENFRANCE

Si on enlève les étiquettes que les franchouillards relayés par les médias complaisants collent sur PB, que reste-t-il ?

Peut-être des vérités dont beaucoup de privilégiés qui se planquent ne veulent pas qu'elles soient révélées.

Ce n'est pas facile de mesurer l'intelligence quand on n'a pas de notice ni les instruments ad hoc.

Dans les campagnes on dit : "chacun à sa place et les vaches (et les veaux) sont bien gardés"

Et puis l'expérience vaut mieux que le bricolage ou l'ambition.

Pour ce qui est du présent incontournable et du futur douloureux, un très grand merci à Giscard, Chirac, Mitterrand, Jospin, Aubry-Delors et tous les démagogues, sans oublier tous ceux qui en ont profité et en profitent encore.

Stalen Ilitch GUEVARA

Je résumerai ma contribution aux trois dernières notes de notre Hermine à ce pensum condensé :

La France à court de bon sens et d'honnêteté des intellectuels... empêtrée dans les démagogies et le racolage... rendra-t-elle aux gogos et aux bobos ce qu'elle va leur piquer ou ne plus leur donner... APRES LE JOLI MOIS DE MAI...

Nous vivons la période des rêves merveilleux, selon les doux murmures ou les cris de l'élu de notre futur et incertain bulletin...

Dans les médias on voit et on entend des plébéiens et des insouciants, souvent grassouillets, vociférant contre des praticiens et des capitaines "rapaces" qui les exploitent.

On revoit les mêmes dans la lucarne, pleurer à fendre l'âme... Le capitaine ruiné ou écoeuré a posé les armes et ne veut plus lutter TOUT SEUL pour rien.
Et de plus sous des quolibets sectaires infamants, largement repris par les journaleux militants (à -30% sur les revenus).

Devant le spectacle affligeant des irresponsables, ne vaut-il pas mieux se retirer sur son Aventin ou faire une thébaïde en Amazonie et en Sibérie... et puis revenir dans notre cher pays riche... quand on n'entendra plus de bêtises et que les prescriptions sérieuses et incontournables s'imposeront... quel que soit le roitelet élu.

Les faits sont têtus et le resteront malgré les incantations... regardons la Grèce, l'Espagne, l'Italie, l'Islande, l'Irlande...

Boris

Monsieur Bilger, j’ai lu l’entretien du Monde en diagonale, je vous accorde que Buisson n’est certainement pas un imbécile et que sa trajectoire en vaut d’autres. S’il avait eu ne serait-ce que quinze ans de plus, il aurait fort bien pu faire le quatorzième complot du treize mai… Quant à l’éminence grise, elle ressemble plutôt à un mauvais génie poussé par une haine personnelle contre la Gauche et par un populisme dévoyé : « Elégance, aisance, de tout cela vous n’avez que trop. Vous êtes ondoyant comme une flamme, comme une de ces mauvaises flammes qu’on voit se promener sur les étangs pourris, et qui s’éteint quand on veut les toucher ». Buisson est, à mon sens, plutôt un Egas Coelho qu’un Père Joseph – notez que dans les deux cas, c’est faire bien de l’honneur à NS.
Quand je faisais mes études en Sorbonne, mon maître appartenait justement à la demi-génération précédente, arrivée à maturité en 1958. Il se passionna plus directement que Buisson pour l’Algérie française et s’intéressa comme lui à Philippe Ariès et à Raoul Girardet. Mais les accords d’Evian le vaccinèrent durablement contre la politique et en firent un anarchiste de droite, dans le sillage des hussards de Pierre Boutang et, sur un mode plus sentimental, de la chouannerie ; il passa à côté de mai 1968 – quand il en parle, on dirait assez d’Aguesseau ou d’Ormesson évoquant une jacquerie - et fit de l’histoire jusqu’à entrer à l’Institut. Un esprit de ce genre, qui donnait l’impression d’être revenu d’une foule de choses, aurait trouvé suprêmement ennuyeux de conseiller la Présidence, même et surtout sur l’enseignement supérieur… Buisson est très bien pour cet emploi : j’espère qu’il trouve la rémunération suffisante. Mais je gage qu’il regrette le temps où il pouvait causer avec un tribun comme Le Pen.

Bernard de PASQUALE

A propos de Patrick Buisson, de son discours et des thèses de "l'extrême droite" auxquelles Sarkozy aurait succombé, à propos des relations difficiles que Sarkozy a entretenu avec le "système judiciaire", je serais curieux de savoir ce le magistrat de talent et l'homme de justice pense de la démarche illustrée par cette vidéo :
http://pacte2012.fr/video.html
et s'il aurait signé la pétition en cours ???

cellier

Il ne s'agit pas de speculations intellectuelles mais d'eviter a notre pays les consequences catastrophiques du programme de M. Hollande et de ses futurs associes. Programme dont il aggrave encore le caractere funeste au fur et a mesure de la campagne.
Dans ces conditions M. Bilger il me semble que le devoir de tout homme de droite, je dirais meme de tout homme realiste quelles que soient les nuances de leur sensibilite, est de ne rien faire ni dire qui puisse favoriser la gauche et ses chimeres. Si je me souviens bien c'est Clemenceau qui disait que dans une election il ne fallait pas chercher a voter pour le meilleur candidat car ils sont tous mauvais mais pour le moins nocif et ceci me semble d'une totale actualite.

adamastor

@Achille

La solitude du chef intervient surtout au moment de la prise de décision, mais jusque-là, il s'entoure d'avis, d'aides à la décision, plus ou moins pertinents, certes.

JMT

Qui se souvient de "Moi ou le chaos" du général ? C'était, si je ne m'abuse, en 1969. Ce ne fut pas lui, et ce fut bien chaotique, ou cahotant, dans un chemin montant, sablonneux, malaisé.
J'adore lire que la communication politique se fiche du peuple, le méprise, lui raconte n'importe quoi. Alors, pourquoi cela marche-t-il encore ?
On sait tout sur le sujet, tout a été écrit, lu, recuit ad nauseam, et chaque fois, ça recommence. Il y a bien sûr, des exemples frappants dont on ne saura jamais la part de sincérité qu'ils recouvraient, "Je fais à la France le don de ma personne", par exemple, mais il s'agissait d'un moment tragique, poussant à la théocratie.
L'important c'est de reconnaître dans chaque provocation médiatique, bien contemporaine, la part de sincérité, car personne ne ment consciemment en permanence. Platon l'a dit, la cause est entendue.
Cette sincérité réside peut-être dans la tendance naturelle du pouvoir et donc, du prétendant au pouvoir, d'introduire son autorité dans l'esprit de l'individu en l'incluant dans un Nous collectif. Cela n'est possible que dans la mesure où il sait que ce Nous est suffisamment majoritaire pour corroborer ses vues. L'individu garde alors ses vues et ses compétences personnelles mais il les assujettit aux finalités du candidat ou de l'Etat
Ceci voudrait dire que le résultat électoral s'appuie sur le taux de dépendance des individus et non sur leur libre choix.
En toute sincérité, je crois qu'Edgar Morin a déjà dit quelque chose d'approchant dans "La méthode" de la même façon que K.Popper a déjà placé Platon dans les champions de la société fermée. Les années soixante ont d'ailleurs, dans la crainte de l'extension de cette connaissance, farouchement pratiqué l"extinction du "poppérisme".
Les armes existent, et ce cri "Aux armes, citoyens", peut se traduire en termes électoraux.
Ce n'est pas clair ? Vous trouvez que le fait d'aller voter en sachant qu'on est abusé, c'est clair ? Votez blanc, votez nul, mais ne votez pas idiot.

DMonodBroca

Le séducteur est sincère. A chacune de ses conquêtes il affirme avec la plus grande sincérité qu'elle est la seule et qu'il l'aimera toute sa vie.
Nos candidats nous font toutes sortes de promesses mirifiques pour nous séduire. Ils sont sincères en les faisant.
Leurs conseillers en com’ sont là pour les aider à l’être encore un peu plus.

Dans ce domaine aucun n’arrive, il faut le reconnaitre, à la cheville du duo Sarkozy-Buisson.

Le monde peut bien s'écrouler...

Achille

« En effet, lorsqu'il participait, avec d'autres, aux côtés de Michel Field sur LCI à "Politiquement Show", on ne pouvait qu'être impressionné par la qualité intellectuelle et la roideur d'esprit du personnage qui, depuis son départ, n'a jamais été remplacé avantageusement »

Les présidents ont de tout temps été entourés par des conseillers plus ou moins occultes, encore appelés spin doctors ou sherpas, qui influencent les décisions de celui qui détient le destin de la France entre ses mains.

Ce sont généralement de magnifiques mécaniques intellectuelles, de puissants "logiciels" que l’on peut solliciter à tout moment pour résoudre des situations problématiques.

Mais comme avec tout outil de ce genre il convient que celui qui l’utilise reste maître de ses convictions intimes, de ses décisions. Hélas on sent bien que ce n’est pas le cas avec le président en exercice qui se laisse influencer par des conseillers comme Patrick Buisson au point de se laisser conduire sur des « terres » qui ne sont pas celles d’un parti républicain comme prétend l’être l’UMP.

Le Général a écrit de bien belles lignes sur la solitude du Chef. Je crois que certains candidats à la présidence de la République feraient bien de relire quelques-uns de ses textes sur le sujet.

Véronique Raffeneau

Je voudrais juste m'associer à la colère de Savonarole exprimée dans le billet qui précède.

RTL, hier soir.

Sur le sujet du prix de l'essence, vous vous réfugiez dans une confortable ignorance des mécanismes qui plombent le prix de l'essence, faisant valoir votre réserve pour la proposition de François Hollande - et celle de Marine Le Pen - voulant intervenir sur le montant des taxes, proposition que vous qualifiez d’autoritaire, votre préférence s'exprimant pour une concurrence, que vous savez cependant parfaitement illusoire.

Pendant qu'un de vos co-débatteurs nous dit qu'une essence au coût exorbitant est tout à fait admissible et acceptable : souci écologique.

C'est là, Philippe, à vous entendre TOUS, que je me dis que la phrase de P. Buisson - que vous ne relevez pas dans votre billet - dans son entretien du Monde, est totalement exacte, et que vous et vos co-débatteurs vous illustrez parfaitement la seconde catégorie qu'il décrit :

"Les frontières, c'est la préoccupation des Français les plus vulnérables. Les frontières, c'est ce qui protège les plus pauvres. Les privilégiés, eux, ne comptent pas sur l'Etat pour construire des frontières. Ils n'ont eu besoin de personne pour se les acheter. Frontières spatiales et sécuritaires : ils habitent les beaux quartiers. Frontières scolaires : leurs enfants fréquentent les meilleurs établissements. Frontières sociales : leur position les met à l'abri de tous les désordres de la mondialisation et en situation d'en recueillir tous les bénéfices."

Alors oui, je suis d'accord, la stratégie de P. Buisson est de faire passer une machine à manipuler pour une démarche de conviction et de spontanéité, seulement voilà, je pense également que les commentateurs comme ceux de RTL hier soir, à force de faire semblant d'ignorer ce qui travaille et hante dans ses tréfonds la France injuste, finiront, Philippe, par faire élire bien involontairement... votre cauchemar Sarkozy.

On se bat toujours pour ce qui nous manque le plus

La taupe élyséenne du FN !

Cette taupe devrait déjà se trouver devant ses juges pour conflits d'intérêts sondagiers ! Pas un juge français n'oserait s'y risquer ? Curieuse conception d'une République irréprochable ! L'histoire ne repassant jamais les mêmes plats, celui-ci mettra une génération pour se digérer froid.

Arobase du Ban

Faire prendre l'ancien pour du neuf, certes, cher M.Bilger, dont j'apprécie les analyses qui sont plus fermes et encore plus "goûteuses" dans l'expression depuis votre "libération du service actif".
Mais ce qui est à observer, c'est que cela marche.
Regardons le PS, qui sent la SFIO à plein nez, ses non-dits, ses hypocrisies, sa morgue à l'égard du peuple. Cela continue avec des musiques "modernisées" et une langue "sociétale", qui est au progrès social ce qu'en tactique le repli élastique (qui permet de gagner des délais) est à l'action contre l'ennemi. Donnons des idées abstraites, creuses, agitons la magie des mots, retirons "mademoiselle" ou la "race", ça ne mange pas de pain et personne ne va dans la rue. Cela alimente les plateaux-caquetoirs de la TV. Donnons des "libertés" fictives, des "droits à", des permissions de faire, livrons-nous aux occultations ahurissantes (les responsabilités dans la guerre d'Algérie et la torture, noyées dans la propagande "droit-de-l'hommiste" anticolonialiste et la culpabilisation des autres, notamment des militaires qui n'obéissaient qu'au gouvernement, etc.)
Pendant ce temps-là rien ne change dans l'ordre social, on bouge les choses qui ne perturbent pas l'ordre réel de la société et le PS fait oublier qu'il n'a plus d'objet.

La campagne de Hollande est truffée de recettes analogues, usées et usantes.
Ce qu'il faut, c'est durer, et faire fructifier le commerce du temple.
Regardons le centre découpé en chapelles à vocation "sièges et fauteuils". Les trahisons en plein combat (entre deux tours en 2007) des "nouveaux-centristes" qui ont sombré comme le "ministricule" de la Défense, le petit, petit Morin, dans le ridicule un peu poisseux.
Si on exclue Nicolas Dupont-Aignan qui a l'honnêteté de se réclamer de de Gaulle et d'être fidèle à sa philosophie de la société et du pouvoir, tous les autres masquent leur fil rouge et font du neuf avec du vieux.
La novation est un péché, l'idée nouvelle et construite est un crime. Même M.Mélenchon est un homme de la cuisine (marxiste) ancienne.
Même aussi l'écologie militante, "verte dehors et rouge dedans", est train de tuer la belle pensée écologiste, qui ne consiste pas à tuer l'homme "mauvais" pour imposer l'Empire de l'idée, au motif de sauver la nature. L'Idée est la remplaçante de Dieu, elle permet de juger et de condamner, comme l'ont fait Trotsky, Pol Pot et tant d'autres, qui ont "génocidé" à tout va.
Elle fonctionne "jolyment" selon les mêmes principes profonds qu'elle masque avec peine. Pensons à "l'écologie de combat" avancée par la femme à lunettes face à son concurrent Nicolas Hulot (qui a voulu croire au mirage de l'écologie par la politique).
Ces gens sont des guerriers qui habillent leur violence, car ils sont violents comme tous les hommes (voir René Girard).
Rien n'a changé.
Ce qui serait neuf, c'est que les politiques deviennent honnêtes intellectuellement, intègres, désintéressés, non soucieux de séduire quitte à placer le succès au-dessus de l'honnêteté intellectuelle et de la morale.
En démocratie, c'est impossible. Il y faut des circonstances et des hommes exceptionnels.
Churchill, de Gaulle, Mendès France, etc.

Ce qui est plaisant, c'est de regarder la manière de faire des comédiens. La subtilité de leur jeu, le niveau de leur talent.
Car la vie politique est une comédie qui, hélas, lorsque les acteurs sont mauvais, peut tourner à la tragédie.
Ce sont les nouveaux prêtres de la nouvelle foi.
Il se trouve encore des Français pour croire en ces gens de peu.
Comme quoi l'époque des "croyances" n'a pas été terrassée par la modernité et les Lumières.
Les politiciens qui ont proclamé, après Nietzsche, la mort de Dieu (tué par les hommes a précisé le philosophe) le savent bien, et c'est pourquoi ils s'attachent à le remplacer.
Tel est le nouveau "Royaume" terrestre.
Hollande, Sarkozy, Mélenchon, quels curés pour les gogos des nouvelles croyances !
Depuis que j'ai entendu à la radio "la route du fer est coupée", "nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts", "Hitler va s'écrouler et j'entrerai à Berlin comme dans du beurre" (Gamelin en 1938), "l'Algérie c'est la France" (Mitterrand), nous allons "changer la vie" (slogan PS de 1981), il faut s'occuper de "la misère sexuelle du contingent" (la gauche en 1974), je dois reconnaître que les comédiens de ce théâtre sombre ne reculent devant aucune énormité.
Il nous reste encore la possibilité de prier, comme des otages.

Jean-Dominique Reffait

P. Buisson fait une succession d'impasses dans son analyse, la première étant de ne pas prendre en compte l'aversion que suscite N. Sarkozy chez une part importante de l'électorat de droite. C'est pourtant le fait dominant aujourd'hui et P. Buisson l'entérine puisqu'il décrit bien la stratégie qui consiste à aller chercher l'électorat très populaire sur les terres du FN mais aussi de Mélenchon (reprise de sa proposition sur la taxation des exilés fiscaux).
Parmi les autres impasses, la fausse analyse du report des voix du FN et de Bayrou. M. Le Pen n'appellera évidemment pas à voter Sarkozy et renverra dos à dos Hollande et Sarkozy. Quant à F. Bayrou, on ne peut imaginer une seconde qu'il se rallie : il appellera sans doute à battre Sarkozy pour libérer la France d'une expérience calamiteuse pour l'unité nationale et l'esprit public.

Patrick Buisson en est donc réduit au cynisme : faire une campagne pour les cons. Je ne parle pas ici du socle électoral de Sarkozy mais des 10% d'électeurs manquants au deuxième tour qu'il s'agit d'appâter avec n'importe quoi pourvu que ça brille. On raconte donc n'importe quoi, vraiment n'importe quoi, en espérant que les cons goberont cette vaste salade. Dehors la bourgeoisie, qui déteste Sarkozy mais qui se sent contrainte de voter pour lui, dehors les intellectuels, les profs, les compétences de tous ordres, tout ce qui a un cerveau a déjà fait son choix tant le clivage pro ou anti-Sarkozy est fort, plus fort que le clivage gauche-droite. Non, la clientèle de la campagne de N. Sarkozy, ce sont les pauvres gens, ballotés par des enjeux qu'ils ne comprennent pas, des gens qui ont bien l'intuition qu'il raconte des salades mais qui se laisseraient aisément séduire par le simplisme outrancier du discours. Cons mélenchonistes, cons lepénistes, c'est le coeur de cible.

En bon Maurassien qui ne se renie pas, P. Buisson manipule la démocratie avec un mépris cynique et fait d'une pierre deux coups : il fait élire son champion et présente un visage enlaidi d'une démocratie à qui il n'a jamais trouvé de beauté. Le condottiere le suit dans cette cavale malsaine.

P. Roggero

Bonjour,

Buisson habille de stratégie un cynisme électoral accablant. J'ose espérer, comme vous sans doute, que les Français ne tomberont pas dans le panneau de cette démagogie qui fourvoie la démocratie.

Frank THOMAS

Mon commentaire ne porte pas sur Monsieur Buisson dont je ne sais à peu près rien sinon qu'il fut naguère journaliste à Minute.
Je suis en désaccord, et c'est cela que je veux exprimer, avec votre jugement, Philippe, sur la prestation de Michel Field en face du président-candidat l'autre soir.
Moi qui d'ordinaire apprécie beaucoup la finesse, l'impartialité - orientée mais honnête - de ce philosophe-journaliste, je l'ai trouvé au contraire assez mal inspiré.
Il est vrai qu'il avait été encore bien plus mauvais en face de Marine Le Pen avec son petit couplet sur Brasillach.
Décidément ces temps de campagne révèlent des failles chez les uns et les autres qui, somme toute, les rendent bien intéressants.

Tang

Ben si, les anciens gauchistes connaissent le même traitement, Jospin entre autres.

Quant à M. Buisson, je vous conseille la lecture de son double tome sur l'Histoire de Vichy. Une vision d'extrême droite, avec tous ses poncifs, de ce régime (publiés en 2008).

Quant à son influence, elle peut être réelle sans que le résultat soit là – vous pouvez prendre le départ d'une course avec la meilleure volonté du monde, et perdre.

Le lui souhaitant.

regatos

Monsieur Bilger, votre formule conclusive "On verra bien" paraît indiquer une position de pur observateur, un peu comme les représentants à Paris de tel journal italien ou anglais. On vous sent complètement détaché. C'est évidemment la qualité suprême pour le représentant d'un journal étranger à Paris.
Mais... pour un Français résidant en France, d'une maturité humaine et intellectuelle certaine, disposant d'un blog, n'est-il pas étonnant que vous ne militiez pas un peu dans un sens ou un autre ?
Parmi les quatre premiers candidats à la présidence, n'y en a-t-il pas un vous paraissant plus digne, disons, que les trois autres ?
Ou... cela vous est-il assez indifférent ?
Bien à vous.

quignolla

Un cirque pour rien.
Près des deux tiers (65%) des Français n'ont pas trouvé Nicolas Sarkozy convaincant lors du meeting de Villepinte et ils sont 64% à dire que ce rendez-vous n'a pas changé leur opinion sur le candidat UMP, selon un sondage BVA-Orange-Presse régionale-RTL.

Nordine

De 2002 à 2007, Nicolas Sarkozy a su construire l'image de celui qui dit ce qu'il pense et qui fait ce qu'il dit. Sans cette assise de crédibilité, je vois mal comment les paris de Buisson peuvent être payants en 2012.

Robert

"La personne qui, dans son passé, a pactisé avec l'extrême droite et été journaliste à Minute. Cette information, dieu sait qu'elle lui a été ressassée et on est heureux, pour les anciens communistes et trotskistes, qu'ils n'aient pas eu droit au même traitement ! Pour lui, la mémoire était nécessaire mais pas pour les autres, comprenne qui pourra."

Ce que vous écrivez rejoint la manière dont l'avocat Gilbert Collard a été traité hier matin dans le 7-9 de Patrick Cohen. On sentait que ce dernier "se bouchait le nez" en posant ses questions. Cela est aussi le cas avec la manière qu'adopte Pascale Clark quand elle a en face d'elle certaines personnes. En revanche ce matin, quelle élégance dans le traitement de Brigitte Fontaine, la bouche pâteuse...

Il est évident que si les journalistes ne savent ou ne veulent pas taire leurs (légitimes, à titre personnel, mais pas ès-qualité de journalistes) préventions, ils ne pourront pas obtenir des entretiens allant réellement au fond des choses et susceptibles d'éclairer objectivement l'auditeur ou le lecteur. On reste dans la manipulation d'opinion et non dans l'éclaircissement des idées.

Pour Patrick Buisson, il en est de même. Ses options de droite extrême du temps où il officiait à Minute ne sauraient faire oublier ses qualités intellectuelles avérées comme ses qualités indéniables d'historien.

Christian C

Monsieur Bilger,

Les paris tentés conjointement par MM. Sarkozy et Buisson sont, et je ne vais pas m’en plaindre, de mon point de vue autant d’erreurs.

Le premier repose sur l’illusion que la politique du FN, menée par des gens bien élevés et bien propres sur eux comme ces braves UMP retrouverait du coup une virginité qui n’entacherait plus cette politique de xénophobie, de racisme et de peur de l’autre. Le constat que peuvent en faire les Français est que Nicolas Sarkozy n’a pas seulement siphonné, mais qu’il a de surcroît mérité les voix du FN. Pourquoi, dès lors, les lui donner plutôt qu’à Marine ?

Le bilan pèse bien sûr très lourd, même si ce bilan n’est pas à porter dans la totalité de ses connotations négatives sur le président sortant.

Quant au troisième, il est assez clair depuis quelques jours que les lubies soudaines et successives de notre candidat-président : le mea culpa sur ses erreurs de débutant, le « si je ne suis pas élu, j’arrête tout », la promesse d’abandon des accords de Schengen, la taxation des exilés fiscaux, la viande halal, le « european buy act » et j’en passe… ne sont guère convaincantes.

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

« Le discours présidentiel d'aujourd'hui, se droitisant exprès à l'extrême, ne donne-t-il pas au contraire une vigueur accrue à un projet qu'il prétend combattre, rendre inutile en l'adoptant ? La campagne, pourtant, comme l'Histoire, ne repasse pas les mêmes plats. »

Il est vrai que l’attitude du candidat-président est pleine de contradiction.

Cette droitisation du discours présidentiel, alors que pendant le même temps Marine Le Pen met un grand coup de barre à gauche pour récupérer l’électorat ouvrier, conduit à se demander si désormais ce n’est pas l’UMP qui est devenu le parti d’extrême droite.

Situation totalement ubuesque !

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