Aucune raison d'hésiter.
Je ne vois pas au nom de quoi je n'aurais pas le droit de donner mon opinion sur la campagne présidentielle et sur Nicolas Sarkozy en particulier. A lire certains de mes commentateurs, il me serait interdit de prendre parti et je devrais m'en tenir à une prudente et ennuyeuse réserve. Comme si entre l'eau tiède et l'eau partisane, il ne pouvait pas exister une eau roborative, sans doute discutable mais que la singularité de ce blog justifie.
Parce que mon enthousiasme pour le candidat de 2007 a été suivi d'une repentance incontestable bien que nuancée sur certains points (durant le quinquennat je n'ai cessé d'expliquer, en toute transparence, les raisons multiples de mon désenchantement, qu'elles aient tenu à l'homme, à sa politique, à sa pratique de l'Etat), il conviendrait que je m'abstienne de continuer à pourfendre ou à féliciter. Cet effacement serait d'autant plus absurde que l'esprit et les yeux dessillés sont les plus aptes, peut-être avec une vigueur d'autant plus intense qu'elle n'oublie pas la déconvenue primitive, à éclairer et à analyser. Et les contradictions sur ce blog sont les bienvenues, même les plus hostiles, pour peu qu'elles ne se dégradent pas en digressions délirantes, en dérapages incontrôlés ou en aigreurs personnelles.
J'ai déjà écrit à quel point le regard amoureux de Carla Sarkozy manquait de pertinence intellectuelle quand elle a qualifié son époux "d'homme d'Etat et non pas d'homme politique", ce qui était une manière de le flatter mais, plutôt, sans le savoir, de l'accabler, tant le gouffre est immense entre ce dont elle le crédite et ce qu'il nous a montré.
Je n'irai pas me servir des avancées de l'instruction bordelaise du juge Gentil qui, dans la discrétion, ne fait plus seulement trembler l'entourage amical ou non du président-candidat mais celui-ci en personne. Le rendez-vous qui aurait été prévu au mois de février 2007 entre notre futur président et André Bettencourt relèverait des "boules puantes" inhérentes à une campagne. Par ailleurs, ses comptes pour la victoire de 2007 auraient été approuvés au centime près, notamment par le Conseil constitutionnel (Le Monde).
Les dénégations de l'intéressé sur son absence d'implication dans le financement de la campagne Balladur - scandaleusement validé par le Conseil constitutionnel de Roland Dumas -, étaient déjà rien moins que convaincantes mais l'information continue et elle se trouve entre les mains expertes et, n'en déplaise à certains, objectives de Renaud Van Ruymbeke. Pour ses protestations d'innocence et son indignation relatives à sa propre cause, je les trouve jouées. Le "puant" n'est qu'une façon habile de nous dire de nous écarter de ce qui sent trop mauvais pour être vérifié et le sempiternel recours au Conseil constitutionnel comme preuve absolue suscite plus d'ironie que d'adhésion.
Au-delà de ces séquences fleurant un possible nauséabond, j'ai attaché beaucoup d'importance, parce qu'il est lourd de sens, à un très long entretien accordé par le candidat à Paris Match. En couverture, une photographie très "présidentielle", comme pour nous persuader d'emblée de la validité et de la grandeur du fond à venir pour l'expression duquel il n'a pas fallu moins de quatre journalistes. L'interview n'est pas déshonorante mais elle ne décape pas non plus.
Deux extraits ont tout particulièrement retenu mon attention parce qu'ils me semblaient révélateurs d'un discours qui s'octroie tous les privilèges parce que personne jamais ne le questionne véritablement.
Pour être équitable, on a fait un sort à une énormité proférée comme si elle constituait une garantie pour l'avenir alors qu'au contraire, elle signe indubitablement l'inaptitude présidentielle. Quand Nicolas Sarkozy affirme qu'il sera "différent" lors du prochain quinquennat, on aurait pu à la rigueur admettre une telle métamorphose si elle avait concerné des attitudes subtiles, une pensée plus approfondie, un infléchissement dans la vision démocratique et le souci de la communauté nationale. Rien de cela, en réalité. Ce dont le candidat actuel se priverait se rapporterait à "l'agitation ministérielle" exhibée durant cinq ans, ce qu'il offrirait serait de la majesté, de l'allure, de la dignité, du retrait, de la décence. Redoutable réquisitoire contre lui-même que cette illumination sur ce dont il prétend ne jamais avoir compris la nécessité alors que ces qualités, ce comportement étaient évidemment consubstantiels à toute présidence de la République de bon sens ! Comment ne pas s'étonner devant une telle prise de conscience : président de la République durant cinq ans, il aurait seulement saisi cinq ans trop tard, et pour les cinq ans à venir, comment il se devait de l'être ! Pour avoir mis au jour ces évidences, il veut nous persuader de son chemin de l'Elysée comme d'une stupéfiante découverte !
Seconde fulgurance qui n'a suscité aucune réplique tant elle est conforme à nos sentencieuses banalités républicaines : Nicolas Sarkozy souligne "qu'on ne gagne pas à droite, on ne gagne pas à gauche, on gagne au peuple".
C'est un décret politique totalement vide de sens. Il représente une pâle imitation d'un certain gaullisme qui se voulait au-dessus des partis et qui de fait prenait le peuple pour le seul partenaire qui soit à sa hauteur. Ce qui était acceptable chez de Gaulle - qu'on n'imaginait pas tenir des réunions partisanes à l'Elysée - devient franchement ridicule appliqué à ce quinquennat qui s'est contenté de faire sortir le peuple de sa boîte comme un gadget quand il a perçu son utilité tactique à partir du 1er janvier 2012.
Par ailleurs, il y a une définition idéologique du peuple. Pour Alain, quelqu'un se disant ni de droite ni de gauche était forcément à droite. Comment admettre cette formulation d'une prétendue transcendance présidentielle par rapport aux factions quand sans vergogne il n'a considéré que l'une d'elles, allant même jusqu'à décourager les plus fidèles de ses soutiens en caricaturant les principes et les valeurs à la base de sa belle victoire de 2007 ? Comment avaliser une tromperie laissant accroire que Nicolas Sarkozy serait, avec le peuple rassemblé, contre les élites, alors que ce quinquennat a peu ou prou représenté la complicité du pouvoir présidentiel avec les élites vulgaires de l'argent, de l'inégalité, des privilèges, de l'indécence et, pire que tout, avec les usurpations de place contre le mérite ?
Si le peuple peut avoir une définition cohérente aux assises parce que dans cet espace elle ne dépend pas d'une appréhension sectaire, pour Nicolas Sarkozy ce qu'il nomme "peuple" est une commodité intellectuelle, une facilité de langage. Le peuple, en l'occurrence, est clivé, partagé entre citoyens de gauche, d'extrême gauche, citoyens de droite, d'extrême droite, entre déçus du sarkozysme et centristes convaincus, entre abstentionnistes et protestataires. Nicolas Sarkozy nourrit de plus en plus "son" peuple avec une pitance qui, trop calculée, devient indigeste. Il y a plus qu'une nuance entre servir le peuple - la noblesse de la politique, mais où est-elle, cette exigeante morale publique ? - et s'en servir. Le peuple est une passion, il ne peut pas être un objet, une chose.
Au regard de cette perception et à cause de cette désaffection, je devrais pourtant adopter le rôle d'un blogueur faussement serein et vraiment hypocrite.
Me résoudre à ne pas appréhender, à son issue, ce chemin du Moi qui nous a conduits, les uns et les autres, de 2007 à 2012.
Et pourquoi donc puisque ma parole et ses contradicteurs ont évidemment quartier libre ?
M. Laboca,
Merci d'avoir pris la peine de me répondre. Je ne possède pas vos connaissances des institutions françaises et votre expérience de la justice semble bien plus riche et variée que la mienne mais je souscris à votre triste constat :
//Je pense, Ivana, que le plus important est que les avocats pensent moins aux honoraires et prennent conscience de l'importance de leur mission qui fait que parfois c'est toute la vie de leurs clients qu'ils se retrouvent devoir sauver.
Je n'ai rien contre les avocats, car ma deuxième fille est elle-même avocate.
Je dis seulement qu'ils ne sont pas suffisamment contrôlés par leurs ordres professionnels.///
J'avais été scandalisée l'année dernière de lire dans la revue des HEC que le vice-bâtonnier de Paris osait prétendre que le Barreau de Paris serait le repaire des droits de l'homme ! Depuis je paraphrase un vers de Romain Rolland "Les cris délirants des martinets qui fendaient l'air" en "Le Martinet qui pousse des cris délirants au-dessus du campus d'HEC"...
Mon expérience est essentiellement celle de victimes de violences ou d'escroquerie qui ne parviennent ni à déposer une plainte au commissariat ni à trouver un avocat diligent pour les défendre.
Récemment une femme battue et violée par son mari a non seulement passé 17 mois en prison avant qu'un avocat général ne reconnaisse la légitime défense mais elle aurait pu ne pas tuer le père de ses quatre enfants si des policiers inhumains ne lui avaient pas refusé le droit de déposer plainte contre son mari dans un commissariat alors qu'elle portait des hématomes sur son pauvre visage "parce que cela ne saignait pas" - selon les propos d'un sadique irresponsable lors du procès de la malheureuse victime de cette police méprisable qui ne reconnaît pas aux citoyens le droit de déposer plainte dès que cela risque de leur coûter du travail.
En commentaire d'un billet précédent, le talentueux Slimane décrivait son expérience de gardé à vue répondant précisément à une question de policier pour que cette réponse soit déformée dans un mauvais français.
Tous les témoignages que j'ai pu recueillir et ma propre expérience sont en faveur de la véracité des propos de Slimane : les policiers refusent de prendre note des propos des plaignants et les réarrangent en alignant les contresens, les fautes d'orthographe et les anacoluthes - quand une victime arrive à déposer plainte...
Rédigé par : Ivana Fulli | 11 avril 2012 à 15:05
Jean-Dominique Reffait
Si une « mafia » est une organisation de délinquants, j’y situe le PS ne serait-ce que pour être une organisation de détournement de fonds publics au profit d’une multitude d’associations totalement ou partiellement bidon mais lucratives pour leurs permanents et élus dotés d’indemnités de fonction. Après nous avons aussi les subventions ou aides directes et indirectes aux entreprises et consultants et autres intermittents du spectacle en totalité ou partiellement inutiles, les emplois fictifs ou semi fictifs et chargés de missions des collectivités locales, les études qui ne sont pas soumises à appel d’offre comme des celles de tracés de TGV, de ponts ou autoroutes sachant très bien qu’elles ne serviront à rien sinon à remplir des poches. On peut ajouter etc, car l’imagination des voyous est infinie.
Partant, tous ceux qui fréquentent les membres de cette mafia en connaissance de cause en sont complices et membres de fait, et de même que les plus sinistres mafias, ce beau monde s’absout en prétendant qu’il agit pour la bonne cause – la cosa nostra.
Alors, soldat « Reffait » qui a beaucoup d’amis parmi les cadres du PS, soit vous êtes une nullité qui n’a jamais entendu parler de tout cela, soit vous adhérez à cette mafia. Ceci dit, si vous n’en tirez aucun profit, vous avez droit aux circonstances atténuantes. Par contre, ce n’est pas dans le monde d’en haut que vous pourrez en tirer gloire.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 11 avril 2012 à 15:02
Rédigé par : Ivana Fulli | 09 avril 2012 à 08:08
Ivana,
J'ai lu avec intérêt et attention votre dernier post.
Je sais que vous ne faites pas confiance au monde de la justice : avocats et magistrats.
Je partage entièrement votre position. Comme vous, j'apporte plus d'importance à la justice qu'au droit. Les dix commandements de Moïse et le message de paix et d'amour de Jésus seront toujours plus forts que les lois que les hommes et les femmes se donneront par l'intermédiaire de leurs "représentants".
Aujourd'hui, rien n'incite à faire confiance aux gens que le pays a désignés pour rendre la justice.
Prenons le cas du Conseil constitutionnel, dont la Constitution nous dit que les décisions s'imposent à toutes les juridictions. Cette quasi-juridiction, cet organisme quasi-politique rend de plus en plus des décisions scandaleuses, contraires au droit européen, surtout en matière pénale et, généralement, de droits de l'homme. A la lecture de la plupart des décisions rendues par le Conseil constitutionnel depuis 2007, on aperçoit que ses membres sont politisés et ne sont pas là pour rendre des décisions de droit. C'est cet aspect que Pierre Joxe a décrit avec force détails dans le livre qu'il a publié après son départ du Conseil constitutionnel. Jacques Robert, ancien membre du Conseil constitutionnel et professeur agrégé des facultés de droit, critique de plus en plus le Conseil constitutionnel au point qu'il n'est plus invité aux manifestations organisées par celui-ci et auxquelles sont systématiquement conviés les anciens membres survivants.
Il faut dire la vérité : les membres du Conseil constitutionnel, outre leur extrême politisation, ne sont pas des juristes de métier, ni, lorsqu'ils sont diplômés en droit, experts dans des domaines juridiques précis, a fortiori le droit constitutionnel et les libertés fondamentales.
Je pose la question suivante : est-il normal que les meilleurs juristes français se rencontrent à la Cour de cassation et, dans une certaine mesure, au Conseil d'Etat, alors que c'est le Conseil constitutionnel qui est au-dessus de nos juridictions?
Il faut revoir la composition du Conseil constitutionnel et ne pas y envoyer des juristes apparents.
Si le pays n'a pas assez de juristes, il faudrait alors supprimer le Conseil constitutionnel et confier ses fonctions à l'actuel tribunal des conflits dont la composition serait ainsi élargie.
Au Conseil d'Etat, il y a d'excellents juristes. Mais le Conseil d'Etat ne sera jamais une juridiction comparable à la Cour de cassation, car ses membres, au cours de leur carrière, sont amenés alternativement à travailler dans l'Administration active et pour la juridiction contentieuse.
A cet égard, je regrette fortement que la Cour européenne des droits de l'homme n'ait pas demandé une refonte complète du Conseil d'Etat, c'est-à-dire une séparation tranchée, ce qu'on appelle tranchée, entre la fonction consultative et la fonction contentieuse, lesquelles seraient ainsi exercées par des professionnels radicalement différents et distincts.
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Il n'est pas certain que dans l'hypothèse où ses dossiers seraient graves, Sarkozy s'en tirerait facilement simplement en s'entourant d'excellents avocats.
Ivana, je pense pas qu'il existe d'excellents avocats, au sens d'avocats capables de gagner même dans des affaires objectivement compromises.
Je vous suis plus facilement quand vous écrivez que la faiblesse morale de bien de nos juges judiciaires est telle que ceux qui s'occuperaient de Sarkozy pourraient bien le relaxer même face à un dossier chargé.
Dans ma vie de chef d'entreprise et de militant associatif, j'ai recouru à pas mal d'avocats et observé pas mal de juges.
A mon avis, les avocates sont plus sérieuses que les avocats, mais, en général, moins compétentes. Systématiquement, je choisis l'avocate, sauf si je connais suffisamment l'avocat pour savoir que sa compétence technique se double d'un sérieux.
Je suis globalement d'accord avec vous sur la faiblesse d'ensemble du niveau des avocats. A mon avis, ces dernières années, on a trop ouvert la profession à des gens qui n'avaient pas fait des études juridiques poussées dans leur vie. Ainsi, de nombreux politiciens, y compris d'anciens médiocres élèves de l'ENA, sont devenus avocats.
La baisse du niveau des avocats s'explique aussi par la baisse du niveau de l'enseignement dans les facultés de droit.
Selon moi, les étudiants en droit n'ont plus de culture juridique générale élevée à cause de la spécialisation précoce des diplômes.
Aujourd'hui, le master 1 ne représente rien, ne garantit pas un bon niveau.
Il est donc souhaitable de n'admettre aux écoles des barreaux que les étudiants titulaires d'un master 2, ou, dans la mesure où le nombre des étudiants en master 2 est fort limité - en général pas supérieur à 30 étudiants - de deux masters 1.
Je pense, Ivana, que le plus important est que les avocats pensent moins aux honoraires et prennent conscience de l'importance de leur mission qui fait que parfois c'est toute la vie de leurs clients qu'ils se retrouvent devoir sauver.
Je n'ai rien contre les avocats, car ma deuxième fille est elle-même avocate.
Je dis seulement qu'ils ne sont pas suffisamment contrôlés par leurs ordres professionnels.
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Il est aussi souhaitable que les grands cabinets d'avocats soient aussi ouverts à ceux de nos meilleurs étudiants étrangers - devenus Français ou titulaires de la carte de résident - que nous formons dans nos universités. Les cabinets anglo-saxons ayant des établissements en France arrivent à les recruter. Ce sont nos cabinets franco-français qui restent frileux.
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Je suis heureux qu'un homme de l'expérience de celle de Monsieur Philippe Bilger ait rejoint un cabinet d'avocats, certes en tant qu'of counsel. Je pense que des gens comme lui feront plus facilement progresser les jeunes avocats.
Rédigé par : LABOCA | 09 avril 2012 à 17:24
Nebout !
1. Je ne crois pas qu'il soit écrit nulle part sur internet que JD Reffait soit "dépendant de la mafia socialiste".
2. Vous croyez n'importe quoi, vous l'interprétez n'importe comment, et vous rendez public les ragots que vous inventez vous-même.
3. Et vous donnez des leçons d'honnêteté intellectuelle.
4. Sous votre propre nom. Vous osez tout et on vous a reconnu.
5. "fable grotesque" est la qualification attribuée par N. Sarkozy aux soupçons sur Karachi (14 morts). Apprendre à lire d'urgence, mon garçon.
6. Vous êtes un âne mais je vous pardonne parce que vous n'êtes pas coutumier de ce genre de comportements.
7. Je vous épargne le pal, la roue, l'écartèlement. Mais n'y revenez plus si vous ne voulez pas terminer au goulag (j'ai les clés).
Rompez.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Nebout Xavier | 09 avril 2012 à 12:03
M. Laboca,
///Les conditions ne sont pas réunies pour que Sarkozy puisse être éventuellement jugé par des juges impartiaux.///LABOCA | 08 avril 2012 à 10:57
Ces généreux scrupules vous honorent et montrent que votre premier mouvement est la générosité et le souci du respect de l'éthique.
Je me dois d'avouer que ne suis pas mécontente que la magistrature française sorte de facto égratignée par votre préoccupation éthique car je n'ai pas de respect pour elle dans son ensemble.
Cependant, à la réflexion, la très mauvaise opinion que j'ai de la magistrature française dans son ensemble me rassure amplement sur le respect des droits de la défense de Nicolas Sarkozy :
Il est riche, célèbre, avocat et juif et il est accusé de mauvaises actions en compagnie de gens immensément riches.
Je ne sais pas s'il est aussi franc-maçon mais cela n'est pas nécessaire pour qu'il soit assuré d'être très bien défendu par des avocats nombreux et diligents - avocats choisis parmi ceux qui sont d'une intelligence très supérieure à la moyenne lamentable des avocats français.
(Idem en Italie pour le trop grand nombre d'avocats médiocres et le juge Piercamillo Davigo a proposé publiquement - à la fac de droit de l'université de Milan - que l'analyse mathématique soit ajoutée en matière obligatoire au cursus de la première année de droit et qu'un concours d'entrée y soit institué. Il classe les candidats au barreau en ignorance encyclopédique (ceux qui ne savent rien sur tout), ignorance abyssale (ceux qui savent très peu et dont l'ignorance s'avère d'une profondeur vertigineuse dès qu'il essayait d'approfondir un argument quand il a été au jury d'examen du barreau) et ignorance cognitive (ceux qui sont imperméables au raisonnement juridique et ne comprennent pas les notions juridiques un peu complexes quels que soient leurs efforts et leur bonne volonté).
Et puis M. Laboca, je vous prie de prendre en considération que s'ajoutant aux accusations d'une comptable et d'une infirmière de la femme démente la plus riche de France - qui est aussi la femme la plus riche de France coupable d'évasion fiscale - selon lesquelles M. Sarkozy aurait reçu de l'argent liquide, Mediapart accuse - preuves à l'appui notamment copie de l'acte notarial d'achat d'un appartement à usage personnel - Nicolas Sarkozy d'enrichissement personnel de source inconnue et un courrier du président de l'Assemblée vient d'accabler le président des Français :
http://www.mediapart.fr/journal/france/070412/appartement-de-lile-de-la-jatte-
Rédigé par : Ivana Fulli | 09 avril 2012 à 08:08
Je propose que Xavier Nebout et Jean-Dominique Reffait représentent N. Sarkozy et F. Hollande au débat à 10.
Pour ma part, j'accepte de jouer les Olivier Duhamel (pas Alain !) ou Jérôme Jaffré.
Notre maison brûle et vous regardez ailleurs...
Rédigé par : stéphane | 09 avril 2012 à 00:14
Et moi j’aime bien quand les prétendus philosophes se laissent aller aux insultes, ça révèle leur niveau.
J’avais cru comprendre, avais-je dit, au vu d’un article parmi d’autres qui a attiré mon attention sans y passer deux heures, alors j’ai été trompé, c’est tout. Je vous aurais exprimé quelques regrets si vous aviez répondu sur votre appui inconditionnel au PS, au lieu de qualifier de fable tout ce qui n’est pas à sa gloire. D’ailleurs, pour faire simple, je ne pense pas qu’on puisse de nos jours être intellectuellement honnête et socialiste.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 08 avril 2012 à 19:36
Xavier Nebout, vous étiez extrême mais courtois, vous voilà devenu dégueulasse. Dégueulasse et con. Car jamais, ni de près, ni de loin, je n'ai vécu d'une quelconque dépendance du PS, jamais, c'est pas compliqué. Je ne suis plus membre du PS depuis des années, ne compte pas le devenir, je déteste la discipline de parti. Il est arrivé à plusieurs reprises qu'on fasse appel à moi, comme à d'autres sympathisants un peu calés dans leurs domaines, pour travailler sur des projets locaux ou nationaux : ce fut toujours à titre exclusivement bénévole, jamais un centime ni direct, ni indirect, pas un contrat, pas une affaire, rien. Ce bénévolat a toujours été pour moi la garantie d'une totale liberté de parole et de conseil. Et j'ai tout arrêté en 2002, m'estimant co-responsable à mon échelle d'une stratégie qui a éliminé Jospin du deuxième tour.
Internet est composé de gens comme vous et moi, et surtout comme vous, des abrutis qui racontent des âneries pour que d'autres abrutis les relaient. De pauvres gens qui s'excitent sur ce qu'on dit des autres.
Je vous imaginais certes poussiéreux mais un brin chevaleresque et je découvre un vilain qui mérite le bâton.
J'aime assez que les abrutis me détestent, c'est rassurant. Continuez !
Rédigé par : Jean-Dominique @ Xavier Nebout | 08 avril 2012 à 12:54
Au lieu de "fortes et intéressantes" je voulais dire "fort intéressantes" ; ça gâche tout, mais tant pis...
Rédigé par : Herman Kerhost | 08 avril 2012 à 12:31
J'en profite parce que mon com vient de passer alors que depuis trois jours je désespérais ! Pas de code, rien, nada, tout seul sur une île perdue !
Je tente de coller mon vieux com pas passé :
Monsieur Xavier Nebout,
L'hémiplégie est de votre côté, même si j'admets bien volontiers que vous tentiez de prouver le contraire en revenant ici nous donner votre avis après avoir violemment claqué la porte...
Cependant, votre monde n'existe que dans vos fantasmes réactionnaires, quand on vit au milieu des gens l'on s'aperçoit que ce qui domine c'est une envie de vivre dans un monde sans chiffres (j'adore les maths), à l'abri de la Chine et des économistes qui disent des choses fort intéressantes mais qui à la longue nous ennuient et nous font oublier jusqu'à la seule question qui nous préoccupe, à savoir :
"C'est quand qu'on va où ?"
Un grand merci aux bols d'air suivants : Philippe, Jean-Dominique et... Robert (Marche-blanc)...
Rédigé par : Herman Kerhost | 08 avril 2012 à 12:01
Je relis le texte deux jours plus tard, et pareil que la première : quel réquisitoire, je souhaite à NS de ne pas tomber dessus car il ne s'en remettrait probablement pas !
Abusé vous fûtes, démolisseur en règle vous êtes.
Mieux vaut tard que jamais, mais pardonnez-moi de le dire ainsi, la plus belle des défaites sarkozystes est signée Philippe Bilger, une défaite déshonorante pour l'idole de 2007 qui n'a jamais voulu prendre au sérieux la tâche qui lui incombait et s'est assis dessus comme on s'assoit sur des WC, tranquillement impatient d'arriver aux choses sérieuses : faire de l'argent. Tout seul, comme d'hab', pas moyen autrement.
Pas même de respect pour les trahis d'hier, ceux ayant pour lui un irrespect profond n'ont de toute manière aucun scrupule même si une fois le siège libéré ils n'auront d'autre choix que la continuation sur le chemin de la vérité sans nuance : nu le roi a été nu nous continuerons de le voir.
Pour les pro-Sarko Franck Boizard qui rêverait un président culturiste, Xavier Nebout en roi soleil et Frank Thomas qui voudrait voter Bayrou (mais si il va le faire !) je dis: regardez autour de vous et ensuite dans un miroir, vous trouvez-vous si parfait que cela ?
Une personne qui dit ne jamais se tromper trompe en vérité tout le monde, lui le premier, et s'endort sur ses deux oreilles.
Si Hollande est élu, j'espère ne pas être un radical-déçu bilgérien de l'autre bord, mais ça ne risque pas : je lis ce blog depuis trois ans et ce dernier billet me fait des frissons dans le dos.
Chapeau bas !
Rédigé par : Herman Kerhost | 08 avril 2012 à 11:59
Aujourd’hui, c’est Pâques. Puisse notre hôte permettre une digression vers ce qui est l’âme de notre pays. Il ne s’agit pas ici de convertir quiconque à la foi catholique, mais de connaître les symboles qui sont toujours unanimement acceptés pour rythmer la vie collective.
On pourrait se demander si le symbole de Pâques est compatible avec une république laïque, si ce qui est fêté en réalité n’était pas ce qui a toujours été fêté dans toutes les civilisations : le jour ou l’homme connaît une expérience extatique, le jour ou il est initié, le jour ou il est délivré de l’ignorance qui lui interdit la compréhension des choses dans l’intimité de leur réalité, le jour de sa résurrection.
Mais parce qu’il se trouve toujours des imposteurs qui au nom de la raison, prônent pour y parvenir une voie qui la leur interdit, et qui faute de l’admettre se complaisent dans l’imposture à jouer les initiés, l’homme par excellence, - l’Homme - a donné sa vie pour donner à tous une chance d’avoir en eux le symbole de son sacrifice, et de pouvoir par la contemplation de celui-ci, trouver le chemin le plus pur de la véritable initiation.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 08 avril 2012 à 11:08
A la lecture du billet de Philippe Bilger et de tous les commentaires qu'il a suscités, il apparaît, fondamentalement, que Sarkozy est mauvais pour la France, pour les libertés individuelles et pour le bien des Français.
A cela on peut ajouter le fait qu'il est tout le temps dans la vulgarité.
Je lis aussi qu'il a été l'auteur de faits susceptibles de recevoir une qualification pénale. Sur ce point, j'espère que les critiques de Sarkozy se trompent, car, après une condamnation de Chirac, la France en tant qu'idée ne pourrait supporter psychologiquement une condamnation de Sarkozy, laquelle jetterait définitivement le discrédit sur les institutions.
Je suis d'accord avec Jean-Dominique Reffait souhaitant dans l'intérêt de la droite conservatrice française - à laquelle j'appartiens - l'émergence d'une personnalité honnête et rigoureuse qui viendrait réhabiliter ce courant politique mal représenté par Sarkozy.
Oui, les gens de la droite conservatrice ont commis une faute en laissant Sarkozy occuper seul l'espace politique pour eux, comme s'ils avaient choisi les contre-valeurs comme moteur de leurs actions.
Philippe Bilger a laissé entendre que la justice des hommes attend la fin du régime de Sarkozy pour ouvrir l'instruction des dossiers pénaux impliquant Sarkozy.
Pour Sarkozy donc, tout doit être mis en oeuvre pour conserver à tout prix le pouvoir, de façon à éviter l'instance judiciaire. C'est ce que Ségolène Royal a parfaitement expliqué, l'autre dimanche.
Si l'instruction à venir montrait un comportement délictuel de Sarkozy, je crains que la sanction pénale soit très dure pour lui, plus dure que celle ayant atteint Chirac.
Sarkozy a toujours méprisé les juges, au point de vouloir les faire apparaître comme des gens moins compétents que les Français ordinaires non juristes. A mon avis, les juges ne digéreront jamais les nombreuses irrespectueuses critiques faites à leur encontre par Sarkozy. Je pressens que, Sarkozy devenu un citoyen simple, les juges s'acharneront contre lui et décideront de l'humilier.
Je pose donc la question suivante : les procès concernant Sarkozy seraient-ils conformes aux stipulations de l'article 6 de la convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales ?
Pressentant un acharnement à son encontre par la justice des hommes, Sarkozy ne serait-il pas fondé à aller demander l'asile politique dans un pays étranger, par exemple au Gabon, au Congo, au Tchad, en Côte d'Ivoire, au Cameroun, en Guinée équatoriale, pays dans lesquels ils pourraient avoir des "amis", à savoir ces nombreux dictateurs rencontrés lors des sommets de la francophonie ou à l'occasion des sommets bilatéraux ?
Les conditions ne sont pas réunies pour que Sarkozy puisse être éventuellement jugé par des juges impartiaux.
Je propose donc que toutes ces affaires soient dépaysées à l'international. Si cette solution ne peut être acceptée pour d'évidentes raisons d'orgueil national, je propose qu'on modifie la Constitution dans le sens de la reconnaissance à Sarkozy du droit de choisir ses juges.
Rédigé par : LABOCA | 08 avril 2012 à 10:57
Les protestations d'une femme ayant la chance de déclarer 150 000 euros de revenus annuels à 70 ans me semblaient se passer de commentaires car le montant de son impôt sur la fortune indique clairement qu'elle se loge trop luxueusement pour ses revenus pourtant conséquents.
En revanche, le silence des candidats sur la crise du logement est préoccupant:
///Jeudi, les professionnels de l'immobilier se sont déjà insurgés contre le silence assourdissant des politiques. Les huit fédérations du secteur et la Fondation Abbé Pierre ont "regretté qu'aucun candidat à l'élection présidentielle ne se soit déplacé personnellement" à leur colloque intitulé "Le logement: cause nationale".
Pour le DAL et Jeudi Noir, seule une opération coup de poing est susceptible de mobiliser les candidats.
"Il faut mettre la pression et pousser la question des mal-logés qui est traitée uniquement sous l'angle des classes moyennes, alors que sont oubliés les jeunes, les migrants ou encore les salariés pauvres", argumente le porte-parole du DAL, Jean-Baptiste Eyraud.///
http://www.lepoint.fr/societe/oublies-de-la-campagne-les-mal-loges-passent-a-l-offensive-08-04-2012-1449484_23.php
zenblabla,
Il est aussi possible que votre fille ait trouvé en Allemagne des conditions de logement décentes pour une jeune chercheuse, alors que les thésards parisiens ont le plus grand mal à se loger décemment avec une bourse de recherche.
Il est dommage que Françoise Hardy ne lise pas votre excellent blog, dont le passionnant billet sur le logement de dimension flexible...
Rédigé par : Ivana Fulli | 08 avril 2012 à 10:52
///Jacques Dupuydauby, sulfureux homme d'affaires, a connu en Afrique de beaux succès et des déboires, à cause, selon lui, de l'inimitié de Nicolas Sarkozy, qui remonterait à un déjeuner entre les deux hommes, en 1983, quand le futur président n'était encore que le jeune maire de Neuilly. Récit de la rencontre.
"[...] Et là, il a commencé à me décrire, avec un aplomb invraisemblable pour un type de son âge, ce qu'il pensait que serait son parcours politique. Il m'a dit qu'une fois élu député il serait secrétaire d'Etat, puis ministre. Ensuite, bien sûr, il viserait Matignon. Et enfin, pourquoi pas, l'Elysée ! Je n'en revenais pas, j'étais soufflé. [...] Il m'a dit : "Vous le savez, pour une carrière politique d'envergure, il faut de l'argent, beaucoup d'argent." Il a enchaîné par cette phrase que je n'oublierai jamais : "Il y a deux catégories de personnes : celles qui vont m'aider, qui seront mes amies, et celles qui ne vont pas m'aider, qui seront mes ennemies." Il a poursuivi : "J'ai un cabinet d'avocats. Prenez-moi comme avocat-conseil et tous les mois je vous enverrai une facture." Je lui ai répondu : "Mais notre société a déjà des avocats, vous ferez quoi ?" Il a souri et m'a lancé : "Allons, vous comprenez bien ce que je veux dire, non ?" Bien sûr que j'avais compris. Il voulait une convention d'honoraires pour des prestations fictives."
D'un geste du bras, Jacques Dupuydauby mime Nicolas Sarkozy : "Il a sorti un papier de sa poche : il avait préparé un projet de contrat ! J'ai été stupide, j'aurais dû le garder. Mais j'ai été tellement choqué que je ne l'ai pas pris. Il y avait un montant mensuel inscrit dessus, c'était très élevé. [...] Je lui ai dit que je ne mangeais pas de ce pain-là, que quand je payais des avocats, c'était pour qu'ils travaillent. Il l'a très mal pris, le repas s'est fini là-dessus. Avant de partir, il m'a lâché : "Je m'en souviendrai." Il a tenu parole, effectivement, il s'en est souvenu ! Ce déjeuner m'a coûté cher, il m'a même pourri la vie !" ///
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-temoins-avaient-peur-de-parler-sur-pv-de-sarkozy_1025472.html
Rédigé par : Ivana Fulli | 08 avril 2012 à 10:18
"Hollande, pour lequel je me suis déplacé et ai voté lors des primaires socialistes, ne me paraît pas être en mesure d'affronter la crise." Rédigé par : Christian Dulcy | 08 avril 2012 à 09:19
Malgré votre inclination initiale pour Bayrou et votre reconnaissance envers le sauveur Sarkozy, vous vous êtes déplacé et avez voté pour Hollande à la primaire socialiste !
Que vous jugez désormais insuffisant !
Bravo la cohérence : on vous sent homme de conviction et fin analyste.
Essayez de choisir entre Cheminade, Poutou, Artaud ou Dupont-Aignan. Il vous reste 15 jours...
Rédigé par : Clafoutis | 08 avril 2012 à 10:14
Robert,
Abonde dans votre sens un témoignage :
///Dominique Rossi, coordinateur de la sécurité en Corse, démis de ses fonctions après l'"invasion" de la pelouse de la maison de Christian Clavier, le 30 août 2008.
"L'arbitraire me concernant est évident : j'ai été sanctionné alors que je n'ai pas commis la moindre faute. Nicolas Sarkozy a réagi à mon égard intuitu personae", dit-il, avant d'ajouter, caustique : "Si j'ai bien compris, ma grande faute est de ne pas avoir su que le jardin de la villa de Christian Clavier devait être protégé au même titre que la pelouse de l'Elysée !" Cette affaire a brisé sa carrière.
[...] "On peut me reprocher de ne pas avoir fait évacuer les manifestants par la force, mais le maître des lieux, alors sur son bateau, ne l'a pas réclamé. Au contraire, il a demandé à son personnel de servir à boire aux manifestants. Mais surtout, si j'avais fait donner la force publique, cela aurait immanquablement dégénéré. [...] Le maintien de l'ordre, c'est aussi savoir ne pas intervenir."
[...] Nicolas Sarkozy est mis au courant des déboires de son ami Clavier. Il tempête. Exige une tête. Celle de Rossi s'impose. "Le lundi 1er septembre, je ne m'inquiète de rien, se souvient l'ex-contrôleur général. Jusqu'à 14 heures, lorsque je reçois un coup de fil du directeur du cabinet de Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur. Là, Michel Delpuech m'annonce que je suis relevé de mes fonctions, comme ça. Apparemment, cela ne l'amusait pas. Je n'ai pas réagi, j'ai juste pris acte. [...] C'est vraiment l'Elysée qui a envenimé les choses. Clavier, à mon sens, a été victime de l'affaire comme moi, car son image a été affectée sur ce coup. Il n'a rien gagné dans l'opération." ///
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-temoins-avaient-peur-de-parler-sur-pv-de-sarkozy_1025472.html
Rédigé par : Ivana Fulli | 08 avril 2012 à 10:03
Christian Dulcy,
NB : "Mediapart" accuse Nicolas Sarkozy d'enrichissement personnel de source inconnue et un courrier du président de l'Assemblée vient d'accabler le président des Français :
http://www.mediapart.fr/journal/france/070412/appartement-de-lile-de-la-jatte-accoyer-enfonce-sarkozy?page_article=2
///(...)En utilisant un pluriel (« les prêts »), et en étirant la période à examiner (de 1995 à 1997), Nicolas Sarkozy a sans doute voulu suggérer qu’il avait pu atteindre 3 millions de francs en cumulant plusieurs prêts. Une porte de sortie bien pratique que Bernard Accoyer n’avait plus qu’à entrouvrir. Interrogé quelques heures plus tard par Mediapart, le patron du Palais-Bourbon l’a – au contraire − refermée.
Jeudi soir, nous lui avons demandé s’il était possible que Nicolas Sarkozy ait bénéficié, entre 1995 et 1997, de multiples prêts. Et si oui, à quelles conditions ? Sa réponse, rédigée vendredi, mentionne un prêt immobilier unique, accordé au second semestre 1997, et forcément plafonné. Et des sources à la questure (l'instance qui dispose des pouvoirs financiers à l'Assemblée) ont confirmé dans la foulée à Mediapart qu'aucun autre prêt immobilier n'a été octroyé à Nicolas Sarkozy entre 1995 et 1997.
Alors, Nicolas Sarkozy a-t-il pu cumuler son prêt immobilier avec d’autres avantages ? « Il y avait d'autres genres de prêts, mais qui ne pouvaient pas financer l'achat d'un appartement, explique Bernard Derosier (PS), l’un des trois députés questeurs à l'époque. Il y avait des prêts personnels, pour l'achat d'une voiture par exemple. Mais c'était d'une ampleur bien moindre, peut-être 50 000 ou 60 000 francs, je ne me souviens plus très bien. »
Une somme dérisoire, de toutes façons. Si on additionne le dépôt de garantie de 270 000 francs, le prêt de la Société générale et le prêt immobilier de l'Assemblée nationale plafonné à 1,2 million de francs (plus « compléments familiaux »), c’est un “trou” de quasiment 2 millions de francs qu’il reste à combler pour atteindre la valeur de l’appartement indiquée sur l’acte de vente (5,4 millions de francs).
Faut-il en conclure que Nicolas Sarkozy a menti sur l’ampleur du prêt consenti à l’époque par le Palais-Bourbon pour mieux dissimuler l’indicible : une énorme ristourne du promoteur immobilier ? Un paiement en liquide d’origine illicite ?
Jeudi soir, à l’issue de la conférence de presse du candidat UMP, Mediapart a proposé pour la troisième fois à l’Elysée de communiquer une copie des documents susceptibles de prouver l’origine des 3 millions de francs en question. Aucune réponse.///
Rédigé par : Ivana Fulli | 08 avril 2012 à 10:00
Monsieur Ledun,
loin, très loin de moi l'idée de vous
"infantiliser".
Dire que j'ai fait des efforts pour ne
pas répondre à beaucoup de vos interventions
est une réalité, sans ironie voulais-je dire
et c'est également une manière de vous reconnaître dans votre choix dans le sens
où s'il m'arrivait d'avoir une préférence
pour l'un ou l'autre aussi marquée, sans
doute la défendrai-je !
Rédigé par : calamity jane | 08 avril 2012 à 09:55
Vous avez parfaitement raison, cher Philippe, de vous exprimer avec la liberté de ton qui est pour tous vos lecteurs roborative.
Vos griefs contre Nicolas Sarkozy sont parfaitement justifiés et à la mesure des déceptions d'un homme de bien qui avait cru à celui qui nous promettait une République irréprochable...
il va falloir, hélas, dans quinze jours faire un choix entre des candidats dont aucun n'est exaltant.
J'avoue avoir beaucoup de mal à me décider : Bayrou a déçu mes espérances de le voir enfin reprendre la place occupée lors des dernières présidentielles.
Hollande, pour lequel je me suis déplacé et ai voté lors des primaires socialistes, ne me paraît pas être en mesure d'affronter la crise.
Malgré tous ses défauts, son manque de classe, ses promesses non tenues, son comportement souvent très contestable, je ne peux pas oublier que l'actuel tenant du titre a fortement contribué sur le plan européen à nous éviter de sombrer comme certains de nos voisins.
J'ai donc bien du mal à me déterminer.
Rédigé par : Christian Dulcy | 08 avril 2012 à 09:19
@stephane
Effectivement, ça promet !
Rédigé par : Jabiru | 08 avril 2012 à 09:05
@ Bernard de PASQUALE
« Il y a quelques jours, ce sont nos services secrets, puis l'élite de notre police qui laissaient des plumes dans l'affaire Merah »
On peut ajouter à la liste des opérations qui ne sont pas à mettre à l’actif de l’élite de notre police celle qui a été menée dans « les milieux islamistes » et qui s’est terminée par un résultat nul.
Aucune charge n’a été retenue contre ceux qui ont été interpelés d’une façon plutôt musclée, devant journalistes et photographes prévenus pour la circonstance.
Bon, pour les excuses elles seront très discrètes... si toutefois il y en a.
Rédigé par : Achille | 08 avril 2012 à 07:42
"Votre régularité à défendre Monsieur Sarkozy m'attendrit"
Ne vous sentez pas non plus obligé de m'infantiliser. Avant de défendre un homme je défends une politique. Sarko n'en n'est que le porteur.
Je n'ai qu'une idole dans ma vie : mon père (entre autres, pompier volontaire. Vous savez, ceux-là même qui de nos jours se font parfois caillasser et dont certains bobos osent excuser les jeteurs de pierres).
La soupe aux « déçus du Sarkozysme » j’en fais une indigestion.
Quel argument pour l’avenir !
« Profession ? « Déçu du Sarkozysme » - « Ah bon » – Et á part cela qu’est-ce que tu fais dans la vie ? »…
Je suis déçu par ma femme (ce n’est qu’un exemple !), je jette ma femme ?
Non. Nous avançons ensemble pour essayer d’amoindrir ou d'effacer la déception.
Nicolas Sarkozy serait donc le seul et unique président de la République qui engendrerait des déçus ?
Je vais vous étonner. Je me compte parmi les déçus.
Parce que c'est vrai que tout n'a pas été au bout, le coup de balai n'a pas été assez effectif, la réorganisation de l’administration, la République irréprochable n'est pas du tout crédible. Le chômage est un échec douloureux.
Oui je suis déçu. Et quand bien même, á mes yeux, M. Sarkozy n'a pas démérité. En tout cas pas á ce point que l'on se sente obliger de cracher sur cet homme.
La critique est libre en France, pas la peine de salir pour salir.
On peut faire de la déception du sarkozysme un fond de commerce dans les "tea room", mais á un moment donné, il faut mettre les arguments sur la table. Les arguments qui touchent notre vie de tous les jours.
Entre l'augmentation de la dette de 28% en France et 80% en Angleterre (2007 - 2010), j'ai fait mon choix.
Entre la suppression des allocs pour les classes moyennes au Royaume-Uni et 10% d'augmentation de pouvoir d'achat pour les fonctionnaires et la réévaluation des allocs en fonction de l'inflation.(2008- 2001), j'ai fait mon choix.
Entre 15% de moins de retraite en Grèce et le sauvetage de celle-ci en France, j'ai fait mon choix .
La liste est très longue !
Philippe nous demande de ne pas faire trop long et je pense que, déjà, je joue avec les nerfs de la webmestre.
Mais c'est vrai, vous avez raison. Il n’a pas tout réussi. Nous pouvons être déçus.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 08 avril 2012 à 03:00
Le réquisitoire de M. Bilger contre Sarkozy est implacable. M. Bilger a parfaitement le droit de détester Sarkozy, d'autant qu'il n'est pas le seul et que sur ce plan, il est en bonne compagnie. Je ne prendrai pas partie pour ou contre l'objet de détestation de M. Bilger.
Il n'empêche que la lecture de son billet me laisse perplexe. J'y trouve la confirmation de ce que je pense depuis, hélas, trop longtemps : le déclin de la France est bien engagé, et de même que le poisson pourrit par la tête, un pays se désagrège quand, l'une après l'autre, ses institutions perdent leur crédit.
Dans ce billet de M. Bilger, c'est le Président qui en prend un bon coup. Mais derrière lui, on perçoit, à demi-mot, que le Conseil constitutionnel est écorché. Il y a quelques jours, ce sont nos services secrets, puis l'élite de notre police qui laissaient des plumes dans l'affaire Merah. Sans parler de notre ministre de l'Intérieur... Et je n'aurai pas la cruauté de rappeler ici les affaires dans lesquelles notre système judiciaire est sorti éclaboussé au point de perdre la confiance de très nombreux Français.
Si c'est le "Capitaine de Pédalo" qui est élu aux plus hautes fonctions de la République, il lui faudra pédaler dur pour remonter la pente...
Rédigé par : Bernard de PASQUALE | 08 avril 2012 à 00:09
@ Ivana Fulli
Ca a été long à sortir cette histoire ! Pourquoi ? Je me demande si NS va agir comme l'ancien Premier ministre socialiste Pierre Bérégovoy.
Monsieur Bilger.
Magnifique votre billet comme toujours. Il pose une question primordiale : mais pour qui voter ?
Vous n'allez pas me dire que le hollandais est digne de ce poste à haute responsabilité !
Si j'étais à la place de NS, je laisserais tout tomber. Une bonne retraite légèrement anticipée avec madame et bébé, quitte à en faire encore un ou deux pour passer le temps.
Pauvre France, où vas-tu ?
Rédigé par : pierre-Alain G | 08 avril 2012 à 00:01
@jabiru
Les gens se sentent trahi par Sarkozy et son régime parlementaire devenu présidentiel. Je suis personnellement pour le septennat non renouvelable ; merci Jospin... Qu'on le veuille ou non, l'élection est un referendum pour ou contre Sarkozy et non pour l'alternance. De Gaulle en 69 n'a pas été remplacé par la gauche mais par Pompidou. Je maintiens qu'une cohabitation après les législatives n'est pas à exclure car tout ceux qui voteront contre Sarkozy ne voteront pas nécessairement contre l'UMP en juin. De même que si la jurisprudence Juppé se poursuit, certains socialistes qui se voient déjà ministres (Moscovici qui ne met jamais les pieds à Montbéliard par exemple, mais qui paradait avec DSK) ont du souci à se faire.
Peut-être irons-nous de dissolutions en dissolutions, puisque c'est permis par la Constitution, jusqu'à un véritable gouvernement d'union nationale pour résorber la dette ; ce sera trop tard.
Pour les rentrées fiscales, il faut raisonner en proportion marginale à consommer, le bas de l'échelle salariale aura tendance à réinjecter toute augmentation de salaire dans la distribution.
A cet égard, la TVA sociale est une immense erreur, car le différentiel entre produits pas chers et autres produits s'accentuera en termes réels, c'est donc une prime aux produits importés.
De même que ce n'est pas en maintenant bas le taux du Livret A et en changeant la donne du mode de calcul tous les ans que cela va redonner confiance.
En France, on a besoin de visibilité et pas d'un cadre législatif et fiscal (assurance-vie, TVA, Livret A, PEL,...) qui change et qui finalement incite à la stagnation.
Si Hollande joue déjà sa réélection à peine élu, ça promet en effet.
Rédigé par : stéphane | 08 avril 2012 à 00:00
@ François
Excellent ! Du coup ça m'a donné envie de creuser le filon...
Méluche, par la grâce du drapeau rouge serviteur du matérialisme dialectique, à tous ceux qui ses présentes lettres verront, salut et dilection. Savoir faisons que par devant nous est comparu très haut, puissant et redouté seigneur Nicolas Sarkozy, baron de Nagy Bocsa, demeurant à Paris en son hôtel de la rue du Faubourg Saint-Honoré, pour soi justifier de certains deniers reçus de Dame Liliane Bettencourt contre les lois et coustumes de la République, au grand déplaisir de nos militants et à la grande confusion et vergogne de l’UMP.
Interrogé, a dit que non, et qu’il ne savait rien, et de notre personne qu’elle était un failli menteur et un vilain puant. Sur quoi avons saisi notre Cour de Parlement qui l’a convaincu du crime de lèse-prolétariat au premier chef, et soumis à la question ordinaire et extraordinaire pour la révélation de ses complices. Mais, par crainte de l’animosité, ire et courroux dudit Nicolas, ladite Cour n’a pas osé en faire bonne et convenable justice.
En raison de quoy, usant de notre autorité révolutionnaire, avons condamné et condamnons ledit Nicolas à faire amende honorable sur le parvis du Colonel-Fabien, tenant une Rolex en sa main droite, et là, à genoux, dire et déclarer que méchamment il a commis le crime très abominable de corruption et aultres abus exécrables, usé contre le peuple souverain de lois cruelles et iniques, et traité Messieurs du Parlement de petits pois. Ce dont il se repend et demande pardon à Marx, Engels et Thémis. Ce fait, sera mené dans une rame de métro ordinaire jusqu’à la place de la Bastille, dans laquelle place sa main droite tenant la Rolex sera marquée au fer rouge d’une faucille et d’un marteau. Et après son corps exposé au Fouquet’s, puis conduit sur le yacht de Bolloré, pour qu’il erre au gré des vents tant que le prolétariat jugera bon lui donner vie. Déclare en oultre tous ses biens, meubles et immeubles, comme timbres et statues, acquis et confisqués au profit des juges de notre Cour afin qu’ils en fassent tel usage qu’il leur plaira.
Fait à l’Elysée, l’an 220 de la Révolution, le 19ème de floréal.
Rédigé par : Boris | 07 avril 2012 à 23:47
Je ne comprends pas cette idolâtrie pour une crapule qui n’a eu de cesse de piller la France !
“Nous irons ensemble vers le Nouvel Ordre Mondial, et personne, je dis bien personne, ne pourra s’y opposer”
(16 janvier 2009) NS
UN SCANDALE EUROPÉEN DE PLUS !
Le déficit grec était bidonné !
Le Président de la Statistique grecque encourt la prison à vie !
Le chiffre du déficit public de 2009 avait été gonflé artificiellement lors de sa révision à la hausse en novembre 2010 de 13,6 % à 15,4 % du PIB. Ces chiffres auraient été aggravés à dessein afin de culpabiliser les Grecs jusqu’à ce qu’ils acceptent l’abaissement de leur niveau de vie, la ruine de leur économie et le dépeçage de leur patrimoine, le tout imposé par l’Union européenne et servilement relayé par leurs politiciens véreux. Il fallait pour cela que le déficit grec dépassât celui de l’Irlande et devînt ainsi un record dans la zone euro.
…
C’est bien sur la base de chiffres bidonnés que les finances françaises ont été ponctionnées par dizaines de milliards. Dès la première aide, il avait été dit en séance de commission des finances que la Grèce ne remboursera pas… C’est donc en toute connaissance de cause qu’ont été détournés des milliards appartenant aux Français pour le compte des usuriers de la Grèce, dans une gigantesque manipulation.
En attendant que toute la lumière soit faite et que soient jugés et condamnés ceux qui auraient triché pour asservir les peuples et servir la troïka, il devient évident que la manipulation de la crise visait à mettre en place le fameux « Nouvel Ordre Mondial » où les banquiers mettraient en faillite les états pour installer une dictature en Eurozone, puis en Europe, puis ailleurs.
http://www.decapactu.com/spip/article.php3?id_article=663
Rédigé par : Marie | 07 avril 2012 à 23:38
Jean-Dominique Reffait
"Nous ne jouons pas dans la même cour"
Pressentant que vous êtes sur ce blog un sous-marin du PS, j'ai eu la curiosité de taper votre nom sur internet.
Vous allez rire, j'ai cru comprendre que vous viviez de votre dépendance de la mafia du PS !
Et puis, ceux qui se disent philosophes m'ont toujours fait marrer...
Effectivement, nous ne vivons pas dans le même monde.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 avril 2012 à 23:13
@ Surcouf | 07 avril 2012 à 14:05
Vous me dites : "Juste un mot, les policiers ne sont pas des assistantes sociales et ne doivent pas l'être."
Nous sommes parfaitement d'accord sur ce point.
Mais je vous invite à revoir cette séquence filmée.
Les policiers ont été mis publiquement en cause alors qu'ils avaient appliqué les directives du ministre de l'intérieur précédent.
La politique de ce ministre pouvait effectivement et légitimement être rejetée par Monsieur Sarkozy mais, dans notre système républicain, les exécutants n'avaient pas à être mis en cause pour avoir mis en œuvre une politique légalement définie par un autre ministre de la République. Des directives signées du nouveau ministre mettant fin à cette expérience y auraient amplement suffi.
Cette séquence, à valeur strictement de communication, était une mise en scène exclusivement vexatoire et à ce titre superfétatoire et donc à mes yeux grotesque. Elle n'a pas grandi son auteur.
Rédigé par : Robert | 07 avril 2012 à 22:14
A lire tout cela, je me demande pourquoi une de mes filles s'expatrie, elle qui toute seule et de son plein gré, envisage étudier l'olfaction..., étant en Allemagne.
Bizarrement, cela a l'air de fleurir bon pour elle là-bas, tandis qu'isolée elle est pratiquement seule à présenter un tel programme de recherche dans ce pays...
Il faut dire qu'ici en France, un tel programme si peu important, puisque déjà confit en quelque rente, il doit forcément s'expatrier.
Mais sensément pour moi, ma fille, s'il te plaît reviens !!!
Ma contribution, ici, pour dire quelconque biais, par lesquels seraient automatiquement ici déniées les histoires d'olfaction, tandis qu'elles "schmektent" autant ici qu'ailleurs...
Et aussi le côté déclaré aux médias comme strictement (conceptuellement) émotionnel, bien éloigné de celui de l'attachement, qui se ballade "empathiquement" en campagnes électorales.
La France est parvenue bien basse, j'ai le regret...
Les chercheurs peuvent ne pas trouver en Allemagne, tandis que notre Président garagiste persiste à présenter le modèle du vendeur de bagnoles, s'il serait garagiste, celles trouvées d'avance.
Qui croire?
Relire Saint Thomas d'Aquin?
Pas de doute qu'Il ressurgit, en creux!
Rédigé par : zenblabla | 07 avril 2012 à 22:11
Xavier Nebout, à Karachi, il y a des morts, beaucoup de morts. On ne joue pas dans la même cour. Fable grotesque.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Xavier Nebout | 07 avril 2012 à 21:24
Ach, Herr Ledüne, le billet présent porte sur un trajet personnel de 2007 à 2012 et sur la relation à la personne du président. Il ne porte pas sur les questions techniques d'un bilan.
Le bilan, c'est assez simple, c'est l'état de la France après 5 ans de sarkozysme, c'est assez parlant sur tous les plans. N. Sarkozy n'est pas responsable de la désindustrialisation mais son action - ou sa passivité - a amplifié grandement le désastre. C'est l'aspect le plus grave car il est à long terme : une industrie qui disparaît, c'est un savoir-faire, des brevets, une crédibilité à l'export qui disparaissent. N. Sarkozy n'est pas responsable de la crise, mais ce sont les organismes spécialisés qui le disent, l'augmentation faramineuse de la dette ne lui est que très partiellement imputable. Une politique fiscale délirante d'idéologie, un laxisme absolu en matière d'emploi, une gestion stupide des ressources de l'Etat (la fameuse RGPP aveugle et sourde), voilà qui a plombé nos comptes au-delà du prévisible.
S'il n'y avait que cela, l'affaire serait simple : une politique qui a échoué doit être remplacée. Mais il y a un contexte plus lourd : une France divisée, un Etat autocratique et népotique, une morale publique cyniquement rangée parmi les "fables grotesques", voilà qui affecte plus que les courbes économiques. C'est la confiance même de ce pays, sa propre perception de son destin - on peut en rire mais d'aucuns ont encore un rêve pour la France -, la dignité d'être français y compris dans l'adversité. Tout ceci a été mis à bas, l'essence même de ce pays a été niée.
Et c'est ce qui amène des électeurs de droite traditionnelle à rejeter Sarkozy. Le parcours de Philippe n'est pas le mien, il est plus signifiant, plus lourd de conséquence, il signe une exigence à droite, exigence que l'on retrouve dans une partie importante de la droite bourgeoise : stop à l'aventure personnelle, stop à la faillite morale. Giscard avait prononcé une phrase clé en 74 : "La gauche n'a pas le monopole du coeur." Et cette droite bourgeoise ressentait effectivement cette réalité, elle avait aussi du coeur, elle était capable de partage. N. Sarkozy a détruit cette dimension essentielle.
Je me place ainsi du point de vue de cette droite traditionnelle que, pardonnez-moi, je connais assez bien pour avoir grandi dans son environnement. Si certains s'apprêtent à voter à gauche, croyez bien que ça ne les amuse pas du tout, mais il ne veulent plus de ça, de ce spectacle humiliant. Ni le bling bling déjanté de DSK, ni la psychorigidité d'Aubry, Hollande apparaît effectivement comme un vote possible, à défaut d'être souhaité, par une partie de la droite traditionnelle.
Rédigé par : Jean-Dominique @ JP Ledun | 07 avril 2012 à 17:32
Cher Philippe
Vous écrivez "Pour Alain, quelqu'un se disant ni de droite ni de gauche était forcément à droite".
Je crois que vous faites allusion à un passage écrit en 1926. Je le cite en entier car il est assez intemporel:
je conviens que le parti de la paix n'a point fait voir de chefs décidés, ni une doctrine, ni une organisation. Belle raison pour s'en retirer. Belle raison pour se tenir dans ce centre, nécessairement poussé à droite s'il ne prend le parti d'aller franchement à gauche, et de décider selon l'antipathie politique dans les questions nationales.
Rédigé par : Alex paulista | 07 avril 2012 à 16:33
Combien d'analyses savantes ! Entre parenthèses, merci à Boris : maintenant je sais qui est Trimalcion. Parmi vous, je me sens une petite élève admirative et parfois perplexe. Suis-je parmi vous sans REPAIRE dans lequel me cacher ou sans REPERE pour guider ma réflexion ?
Bel exemple de lapsus monsieur "témoignage fiscal", à moins bien sûr, que la situation soit telle que nous manquions des deux : pas de caverne où nous cacher et pas d'étoile pour nous éclairer.
Rédigé par : marie dumont | 07 avril 2012 à 15:34
@ J-D Reffait
Vous apportez votre pierre à l'édifice et c'est bien, mais son assise n'est pas suffisamment plane. Je ne dis pas que si N.S. avait été un bon président, il n'eut point été mauvais, mais que si tel avait été le cas nous nous intéresserions moins au financement de sa campagne électorale.
La question posée de savoir si ce n'est pas la somme des incompétences manifestées par ce président au regard du rôle qu'il voulait endosser dans notre République qui nous rendent tous ses travers odieux ou bien sont-ce la somme de ses travers qui le rendent incapable de remplir ce rôle ?
J'ai dit ce qu'il fallait préciser ici.
Quant à l'issue des élections, je place tous mes espoirs sur JL M, le seul architecte d'un avenir différent.
Ah ! Comme je regrette que nos politiciens aient perdu la leçon de nos rois pour régler les questions de la dette publique ! On pend quelques banquiers, on saisit tous leurs biens, et on attend quelques mois que leurs pareils reviennent faire leur commerce. Cet admirable processus ayant été déjà gravement mis à mal quand nos rois au lieu de les pendre se sont mis à épouser leurs filles, pauvre Henri II et pauvre Henri IV ..., a semble-t-il été totalement oublié ou négligé aujourd'hui.
JL M s'intéresse à l'histoire et à ses ressorts, je compte sur lui pour avoir bien adapté cette pratique.
Rédigé par : Hermione | 07 avril 2012 à 15:08
Nicolas Sarkozy : "J'aurai fait une belle vie politique".
Autre fulgurance, autre aveu de sa passion pour l'intérêt général. En 2007 il incarnait une droite moderne plutôt séduisante, mais comment lui donner du crédit quand celle-ci a pour porte-drapeau un carriériste ?
Là, en cas de défaite, il se retire de la vie politique. Nous serons à la veille des législatives. Autre fulgurance, autre aveu de sa passion pour son propre camp.
En quel état sera l'UMP ? En quel état seront ses supporters d'aujourd'hui ?
Rédigé par : Nordine | 07 avril 2012 à 14:43
Un coup de gueule de Philippe Bilger à l'encontre de ses blogueurs ? J'adore.
Oui la liberté d'expression doit être totale, surtout sur SON propre blog et merde à ceux qui ne peuvent pas le concevoir au-delà de leur convictions, ils peuvent toujours aller sur d'autres blogs, plus conformes à leurs idéaux.
Je trouve cette accroche jouissive.
Pourquoi vouloir dialoguer si l'on préfère le monologue ?
Certes on peut ne pas être d'accord avec l'auteur de ces billets, et d'ailleurs c'est bien cela qu'il désire, mais lui faire le reproche de ne pas écrire dans le sens qu'on aimerait me paraît pour le moins étrange.
Si vous avez quelque chose à dire vous pouvez vous aussi ouvrir un blog. Cela se fait en cinq minutes. Vous serez alors libre d'accepter ou non la contradiction.
Mon penchant politique est économiquement de droite et socialement au centre. Je voterai certainement pour le parti au pouvoir. Le président n'est pas l'homme que je préfère mais j'aime encore moins ses adversaires et leur programme faussement social.
@Robert
Juste un mot, les policiers ne sont pas des assistantes sociales et ne doivent pas l'être.
Rédigé par : Surcouf | 07 avril 2012 à 14:05
@ Jean-Paul Ledun | 07 avril 2012 à 03:30
Devrais-je prendre votre "PS" pour un compliment ?
Non ! Je suis moi, je n'imite personne et ne suis nullement un "ex-ministre PS"... Notre hôte sait parfaitement qui je suis. Et j'écris sous mon vrai prénom, étant soucieux de simple discrétion et non d'anonymat.
Cordialement quand même !
Rédigé par : Robert | 07 avril 2012 à 12:39
Merci M. Paulista. Je connais bien le "ICI" dont vous mentionnez l'existence.
Ma question était un peu ironique.
Il y a quelques posts, vous avez essayé de faire croire á ces braves blogueurs que l'UMP vous matraquait par des mails de « propagande ».
Le PS est finalement bien comme les autres.
Mosco en fait des tonnes sur la "souffrance des français de l’étranger", "la gratuité de l’école (comme en France) pour nos enfants qui finalement n’est pas une bonne idée ( !?)…" La démagogie va bon train
Dans le style, je préfère Méluche. Lui il est sincère.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 07 avril 2012 à 12:25
Si vos contradicteurs ont quartier libre et votre autorisation, eh bien, profitons-en !
Vous devez être un sentimental déçu pour brûler à ce point ce que vous adoriez en 2007.
Alors ainsi, le style, l'allure présidentielle manquent trop à ce président et lorsque Sarkozy ment, Sarkozy est allemand... mais vous êtes tombé de la lune !
Vous croyez que François Hollande, votre nouveau champion, puisque vous voterez pour lui au deuxième tour, si je ne trahis pas vos déclarations, ne les enfile pas les perles creuses, au point de s'en faire un joli collier ?
Et qu'il est un adage vieux comme les campagnes politiques qui dit que les promesses (d'un candidat) n'engagent que ceux qui les reçoivent.
Rédigé par : Creönes | 07 avril 2012 à 12:21
Ceux qui s'indignent des rémunérations exorbitantes de dirigeants de sociétés oublient que ce n'est pas eux qui payent, mais les actionnaires.
Qu'en ont-ils à faire si les actionnaires préfèrent avoir un peu moins de dividendes et leur payer des salaires exorbitants ? Il y a bien des gens qui payent cher pour regarder des gugus jouer au ballon, eux-mêmes payés à prix d'or !
Maintenant, s'il se trouve des actionnaires qui ne sont pas contents, il leur suffit de porter plainte pour détournement de biens sociaux.
Cette indignation populaire est fabriquée de toutes pièces pour ne pas qu'on regarde combien coûtent nos chers élus en cumuls de rémunérations et d'indemnités de fonctions diverses.
Là, il s'agit d'argent public, et si les Français savaient, c'est nazi, qu'ils voteraient.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 avril 2012 à 12:12
Excusez-moi, je manque de temps pour lire ce long article.
Pour qui allez-vous voter au premier tour des présidentielles ? Et pourquoi ?
Moi, ce sera Le Pen comme Paul-Marie Couteaux ou Renaud Camus et pour les mêmes raisons qu'eux.
Joyeuses Pâques à tous.
Rédigé par : brindamour | 07 avril 2012 à 11:35
Surprise ce matin, un cadeau totalement inattendu de la part d'une connaissance qui connaissant ma sarkozémie m'a adressé une poupée de chiffon et des fléchettes ainsi que quelques portraits !
Rédigé par : Marie | 07 avril 2012 à 11:25
@ Alex paulista
Ce n'est pas parce que les Anglais, qui à eux seuls ne sont pas tous les Anglo-Saxons (il y a tout de même les USA), ont sacrifié leur industrie au profit de la City qu'ils ne sont pas capables de jeter un regard froid et lucide sur ce qui se passe chez nous. Ce même journal n'est pas tendre non plus quand il parle de l'UK.
Je persiste à penser que le socialisme prône des thèses aux antipodes de ce qu'exige la situation actuelle et que Sarkozy, malgré tous les défauts qu'on lui attribue parfois à juste titre, est plus à même que Hollande l'invertébré pour redresser ce qui peut encore l'être.
N'oublions pas que nous sommes dans une situation qui n'a fait que s'aggraver depuis 1974, dernière année où la France a eu un budget en équilibre et que dans l'intervalle, il y a eu les règnes catastrophiques de Mitterrand et de Chirac.
Rédigé par : heraclite | 07 avril 2012 à 10:54
@Jean-Dominique Reffait et autres indignés par les "affaires"
Si Nicolas Sarkozy n'a comme casserole que d'avoir reçu 400 000 € de Mme Bettencourt pour avoir financé sa campagne électorale, nous pourrons dire qu'il aura été une rosière, à côté de Mitterrand.
Maintenant, si vous nous parliez de Hollande qui, président du Parti socialiste, ne savait rien de la mafia socialiste de Marseille, et ignore sans doute tout de celle du Pas-de-Calais ?
Et si vous nous rappeliez comment il avait fait pour tout ignorer des frasques de DSK ? Là, il y a la réponse dans l'affaire Banon, en substance : "je ne veux pas savoir".
Et si vous nous parliez des personnels fantômes des conseils généraux de gauche, ou du montant des revenus et indemnités de M.et Mme Huchon et autres pontifes régionaux ?
Au regard de tout cela et qui ne forme qu'une infime partie des dessous du PS, l'affaire Bettencourt c'est de la roupie de sansonnet, et cela d'autant plus qu'il ne s'agit pas d'argent public.
Alors, à vos plumes les justiciers vertueux.
Les juristes de bonne foi cesseront d'être muets sur les magistrats voyous qui bafouent les lois au nom de leurs idéologies gauchistes.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 avril 2012 à 10:48
Nouvel arrêté 07 avril 2012 (en catimini)
ARRETE
Arrêté du 07 avril 2012 fixant le le rétablissement de peines pénales par la direction de l'information légale et administrative
NOR: PRMX12538674A
Version au 07 avril 2012
Le Premier ministre
Vu la loi organique n° 2011-692 du 1er août 1689 relative aux lois pénales, modifiée par la loi organique n° 2805-779 du 12 juillet 1789, notamment ses articles 4 et 18 ;
Vu, etc.
Arrête :
Article 1 et unique
Prononce le rétablissement de la galère pour le Président indélicat dans l'exercice de sa fonction.
Afin de pouvoir ramer, le rehausseur sera fourni.
Si ledit individu avoue, il aura droit à frapper dans le gong cinq minutes par jour pour encourager ses compagnons de route (ils sont nombreux).
Rédigé par : Francois | 07 avril 2012 à 10:35
@stephane
La mission prioritaire du prochain chef de l'Etat est de dégraisser drastiquement le poids de la dépense publique et trouver le meilleur compromis recettes / dépenses.
Et ce n'est pas en taxant plus pour redistribuer encore et toujours plus que l'on va améliorer les comptes.
S'agissant d'un sursaut au Parlement conduisant à faire nommer un Premier ministre d'opposition, je n'y crois guère.
Alors entre deux postures, c'est celle du courage qui est à retenir même si celle du sortant n'est pas irréprochable.
Rédigé par : Jabiru | 07 avril 2012 à 10:23
Discutant avec Slimane un autre billet de M.Bilger, je suis revenue sur l'attentat le plus meurtrier avant le drame mondial du 9/11(Oklahoma 800 blessés, au moins 168 morts plus une jambe isolée) et j'ai retrouvé la réponse du président Bill Clinton qui aurait pu en profiter pour fustiger ses opposants politiques amis des fusils car le poseur de bombe était un homme d'extrême droite, un "survivaliste".
"(...)I don't want our children to believe something terrible about life and the future and grownups in general because of this awful thing (...) most adults are good people who want to protect our children in their childhood and we are going to get through this"
(...) Je ne veux pas que nos enfants acquièrent une image terrible de la vie, du futur et des adultes en général à cause de cette horrible chose (...), la plupart des adultes sont des gens biens qui veulent protéger nos enfants et nous allons nous en sortir.
Un grand président, tandis que notre Sarkozy faisait sa campagne électorale en terrorisant les enfants et les adultes.
J'avais déjà cité la réponse aussi digne et émouvante (mais plus élaborée, intellectuelle et subtile) de Barack Obama à un crime de masse plus récent d'un autre blanc d'extrême droite.
Rédigé par : Ivana Fulli | 07 avril 2012 à 10:10
Monsieur Ledun,
Votre régularité à défendre Monsieur
Sarkozy m'attendrit. Je vais essayer de vous
donner quelques indications qui font qu'il
ne s'agit pas uniquement d'un agacement dû
aux apparences.
Parmi mes proches quelques personnes sont
politisées du fait de leur professions anciennement auprès de certains hommes politiques. A mon grand étonnement (et pas seulement) elles sont devenues très virulentes
à l'égard de Monsieur Sarkozy car, disent-elles, il a eu le temps de rectifier
mauvaises postures ou décisions !
Ici et là organisations, syndicats, individuels intellectuels ou pas ont pris soin, durant son mandat, de l'interpeller et/ou lui faire part de certains désaccords parce
qu'il y eut des approches bancales.
En tenant compte des promesses et sachant
que dans ce fatras tout ne peut être réalisé
mais qu'il est possible de mener à bien au
moins partie, ces personnes se demandent
(comme beaucoup dans ce tea-room) pourquoi
il s'est pris d'affection pour le style
dictatorial "soft" -mettons un vocable
anglais qui adoucira le constat- et surtout
pourquoi il a privé d'air la démocratie
républicaine ?
Bien sûr nous ne savons pas ce que pourra faire un autre candidat mais on ne peut
pas toujours mettre la main au feu en sachant que ça brûle.
Rédigé par : calamity jane | 07 avril 2012 à 10:07