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15 avril 2012

Commentaires

fulloption

Il faut quand même savoir qu'il existe 20% d'avocats qui pourrissent le vrai métier d'avocat. Ceux-ci allant jusqu'à voler la totalité du dossier pour défendre leurs confrères ainsi que la partie accusée. L'accusé ayant le bras très long. Et s'attaquer à la confrérie des avocats ou des notaires, mission impossible à tous les niveaux. J'en suis victime depuis 7 ans. Le dernier courrier de mon avocat : "pour poursuivre votre affaire j'ai besoin de 750 euros". En fait, pas d'argent pas de justice. Il n'est pas étonnant qu'il y ait autant d'escrocs car être honnête cela rapporte quoi ? que des problèmes.

oursivi

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/06/19/le-depeceur-de-montreal-plaide-non-coupable_1721427_3224.html

jouable avec un EDM des grands jours...

Et avec un peu de chance, il bouffera son avocat si leurs relations venaient à tourner vinaigrette.

Il est temps que ce garçon se rende utile, une fois libéré par les vocalises du stentor confus ami du maître de ces lieux...

Les derniers mots qu'ouïra EDM seront "miam miam", et il sera assez bête pour croire son assassin bègue.

AO

 oursivi

http://www.franceculture.fr/emission-le-tete-a-tete-eric-dupond-moretti-2012-04-29#comment-398958

On est prié de ne pas oublier sa pochette en papier pour vomir.

AO

Bien d'accord

Agnès V, merci de votre témoignage, je suis comme vous j'ai découvert cette affaire Outreau il y a quelques semaines et depuis je suis outrée. http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-christine-gryson/010512/outreau-eric-dupond-moretti-tue-les-experts-comme-jadis-tuai

J'ai vécu sans le faire exprès quelques contacts avec l'au-delà, et une vie passe très vite. Surtout pour Dupond-Moretti très nettement en surpoids, et sans doute cardiaque. S'il a fait libérer des coupables en le sachant, il devra en rendre compte et cela plus vite qu'il ne le pense.
Quant à Madame Gryson je ne sais pas comment elle est encore debout, si lumineuse, si droite, si calme, elle mériterait d'être nommée ministre des Droits de l'enfant. J'aimerais qu'un avocat la défende, qu'elle attaque ce type racontant des ragots sur elle depuis des années. Mais cela coûte cher, j'en sais quelque chose. Tout le monde n'a pas 20 000 euros et qui osera s'attaquer à ce ténor qui s'il a fait acquitter un criminel en le sachant coupable, mériterait la radiation du barreau et d'être accusé de complicité. Mais le système est corrompu.

zenblabla

Les experts...
Comme vous dites, et c'est mieux de le dire.

Jamais, dans le domaine du bâtiment, domaine de simplicité technique simplissime, je n'ai vu le moindre avocat, qui n'y aille pas avec le pathos étendu à l'âme humaine, par la grâce de l'écriture des marchés de travaux, tandis qu'il s'agissait tout simplement de pathologie des peintures et autres carences du sol !

Quand donc les avocats pourront-ils prétendre à la moindre "réalité", au-delà la vérité considérable par l'ignorant en sciences, tandis que justement ils abusent de sapiteurs?

Je fais là un très mauvais procès, car je voudrais qu'en formation minimale les professionnels du droit n'ignorent pas Descartes, et tous les dépassements qu'il a depuis longtemps indiqués !

C'est mauvais, en tout cas pas avec l'éducation et ce qui résulte des procédures apaisées, encore moins résolues...
Cela fait tout de même trois siècles que...

Marie-Christine Gryson

Outreau : Eric Dupond-Moretti tue les experts
comme jadis on tuait les messagers.

Trois semaines après la sortie de « La bête noire », j'ai eu l'occasion de feuilleter ce livre d'auto-justification biographique1 et j'ai lu le passage concernant les experts d'Outreau, j'en suis restée stupéfaite, puis diverses réflexions me sont venues à l'esprit. D'abord, me suis-je dit, cet avocat ne doit pas avoir peur du ridicule ni craindre de passer pour une personne ignare ou de très mauvaise foi, pour oser écrire de telles stupidités à propos du travail des experts psychologues ! Pire, il doit vraiment prendre ses lecteurs pour des déficients intellectuels pour tenter de leur faire croire à de telles énormités. Et que doit-il penser au final des magistrats et des officiers de police judiciaire qui nous missionnent régulièrement pour expertiser les plaignants ou les personnes mises en examen ?
Ce qu'il écrit à mon propos vaut le détour, juste après avoir invectivé le professeur Jean-Luc Viaux il dit :
« Sa consoeur Marie-Christine Gryson-Dejehansart, qui pratiquait la méthode EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), fondée sur les clignements d'yeux censés déceler la vérité sans coup férir, exerce toujours ; elle figure en bonne place dans le cortège des révisionnistes judiciaires qui s'efforcent de prendre leur revanche après leur débâcle d'Outreau. » (p. 176)
On connaissait le détecteur de mensonge, mais le « déceleur de vérité sans coup férir », seul Eric Dupond-Moretti pouvait l'inventer ! Et en se caricaturant lui-même !

La suite est sur Mediapart :
http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-christine-gryson/010512/outreau-eric-dupond-moretti-tue-les-experts-comme-jadis-tuai

oursivi@VR

Ce que j'aime chez EDM,
c'est son côté Tony truand.

Greffier, prenez note et arrêtez de ronronner quand on vous parle.

AO

 oursivi@VR

"Il existe une catégorie d'erreur judiciaire sournoise, celle qui consiste à mal juger un coupable..."
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 24 avril 2012 à 06:07

Voilà un argument davantage propre à me satisfaire, nous sommes là sur le terrain de l'objectivité "commune" pas sur celui de sa danse du scalp saluant ces blanchiments d'accusés réalisés à la blanche écume de ses tonnantes vocalises, ses manches singeant le tempétueux vent qu'il entend lever dans l'esprit des jurés.

Prenez ce que la presse, la sotte presse, a qualifié de coup de tonnerre dans l'affaire Viguier, de ces faits qui font le lustre de cet opiniâtre enrobé, la révélation que l'amant était allé visiter la maison dont sa maîtresse s'était envolée à jamais, ce un jour ou deux après avoir constaté ses appels sans réponse...
Qu'EDM soit allé dénicher cette info dans la masse des cassettes audio dont il disposait, prouve sa détermination comme sa rigueur, aussi la possession d'un autoradio à cassette, si je me souviens bien, quoique non, s'il les a écoutées dans sa voiture, ce n'est pas nécessairement avec le dispositif de cette dernière, je plaisante.

Mais là où on commence à sentir le flou dont il use, est la façon dont cet apport a été diffusé et orienté, presque par hypnose.
EDM révèle que l'amant à la liaison sans nuage, s'est inquiété de la disparition de sa belle au point de vouloir visiter les lieux où il sait l'avoir vue entrer une dernière fois, éclairant un fait d'une extraordinaire logique vu les sentiments que tous les témoins prêtaient à cet homme, et fait de cette révélation sans surprise un soi-disant coup de tonnerre dont les sots enfourchent le fantasme en l'instant en y voyant avec leur usuelle myopie, dissimulation, manipulation, connivence avec le petit personnel qui le laissa entrer...

Le talent de ces avocats en ces types d'instants - je série bien en ne généralisant point - est de trouver les points d'entrée dans la raison qui font si bien vaciller les faibles d'entre elles.

Je ne peux admirer cela.

Défendre en éclairant la part d'humanité toujours présente sous les plus ignominieux actes, soit, viser l'acquittement de n'importe qui en ayant fait taire tous ses doutes est ce qui continue de m'horrifier.

EDM eût visé l'acquittement de Treiber comme il a obtenu de quasi aussi extravagants autres...

C'est tout.

I rest my case again, bi sornette or not.

AO

Catherine JACOB

«si on veut bien admettre que la qualité principale d'un président n'est pas de complaire forcément à la défense et de se méfier de l'accusation. »

Donc si je comprends bien, si la qualité première d'un(e) président n'est ni de complaire ni de se méfier, elle ne peut être que la neutralité, par ex. de l'analyste ?

«L'émergence du concept de neutralité est en partie une réaction contre les méthodes de suggestion et le postulat que le médecin-père exerce une influence délibérée sur un patient passif. Mais l'énoncé de ce principe était une reconnaissance de l'existence de l'inconscient, présent et actif non seulement dans le patient mais dans l'analyste aussi.»
D'où mutatis mutandi et dans l'ordre du « remède judiciaire », expression qui vous me paraissez affectionner, la principale qualité que réclamerait la fonction présidentielle reviendrait à
- savoir qu'il y a un risque de confusion entre le contenu objectif du dossier et ses propres affects inconscients à l'égard des faits et/ou de la personnalité de l'accusé et même de la défense en général ainsi qu'à l'égard de la cuisine judiciaire de l'accusation qu'il ne saurait être sans bien la connaître, ainsi qu'à
- prendre conscience de la suggestibilité d'un jury passif qui n'est pas sans affects inconscients lui aussi, et donc de
- tendre à permettre à chaque partie de jouer son rôle comme elle l'entend, sachant que le neutre n'est pas le néant ??

Mais bon, nouvelle question, la neutralité bienveillante, un mythe réconfortant??

« EDM s'indigne et sort de ses gonds, une seule fois, et il a absolument raison de le faire. Il a été mis en cause scandaleusement dans une procédure fabriquée à son encontre par un magistrat, José Thorel, passé de Lille à Ajaccio puis à Papeete. Elle s'est évidemment effondrée. Heureusement, des fonctionnaires de police et d'autres magistrats avaient su réagir comme il convenait. »

Que signifie « fabriquer une procédure » ? Il me semble qu'on peut « engager une procédure » au sens de « commencer, entamer », mais fabriquer me paraît engager ici l'idée d'un montage artificiel de toutes pièces. Comment est-ce encore possible ?

Quelles garanties vous paraissent présenter les conceptions de la justice des deux finalistes de l’élection présidentielle dont l'un me donne l'impression d'un oiseau de mauvais augure et l'autre d'un vieux Crow sur le point de lâcher son fromage, à l'égard de telles « fabrications » ???

Véronique Raffeneau

Et aussi, oursivi, pour parvenir à vraiment conclure notre échange, au regard du billet de Philippe, dans sa part la plus intime :

"Cette part de lui me l'a rendu proche pour des raisons que je n'ai eu aucun mal à élucider",

je voudrais adresser très particulièrement à Eric Dupond-Moretti et à Philippe Bilger cette chanson de Serge Reggiani que j'aime beaucoup.

Je repense à EDM, à son évocation si bienvenue de Serge Reggiani, alors qu'il s'ennuyait à mourir si profondément, si complètement - la galère de la promo - dans l'émission "Thé ou Café".

Ce qui à l'un et l'autre a si douloureusement manqué :

http://www.youtube.com/watch?v=G7K1qsnJNnU

Véronique Raffeneau

@ oursivi

"Oui, mais il l'aurait plaidé..."

Parce que vous pensez imaginable et crédible une seconde, compte tenu du bonhomme et de ce qui a fondamentalement construit sa vocation d'avocat pénaliste, qu'à la question :

"Auriez-vous défendu C. Ranucci"

EDM réponde

"Non !".

Par ailleurs, si l'évocation de cette affaire me permet d'élargir cette discussion en reprenant ce que j'écrivais à l'attention d'Ivana, à savoir qu'un avocat médiatique, sur le fond et la longueur de la procédure pouvait se révéler être un handicap pour un accusé, je vous rappelle que la défense de C. Ranucci, c'est en tout premier lieu le refus des avocats marseillais poids lourds de l'époque d'assurer sa défense.

Par l'intermédiaire d'un journaliste, Me Lombard va accepter le dossier en déléguant sur l'affaire un jeune avocat de son cabinet de vingt-cinq ans, Me Le Forsonney, décédé aujourd'hui, lequel en réalité accomplira dans le registre du moins mal sa tâche immense de défense. Seul et isolé jusqu'au procès d'assises.

Ceci pour vous dire que la figure de l'avocat médiatique du moment, si l'implication et la maîtrise du dossier restent à la surface, si en gros - et écrit avec toutes les prudences - elle se résume avec un suivi des déjeuners avec les journalistes, peut parfois avoir pour conséquence au moment du procès l'échec qui hante toute une vie.

Il faut préciser qu'à l'époque, en rapide, le brio de la défense se confond avec l'exercice de plaidoirie. Il faut préciser également qu'en 1974 les droits de la défense tout au long de la procédure - les recours - n'étaient évidemment pas les mêmes qu'aujourd'hui.

Il convient enfin de dire que les avocats généraux façon Philippe Bilger ne couraient pas les prétoires, rareté, tout compte fait comme aujourd'hui, enfin à peu près.

Ici, ce qui était en jeu était la peine de mort obtenue par l'accusation.

Je ne pense pas C. Ranucci innocent.

Cependant, je reprends l'exemple de Me Liénard (Bissonnetcase, vous vous souvenez ?) :

"Il existe une catégorie d'erreur judiciaire sournoise, celle qui consiste à mal juger un coupable..."

oursivi

Il ne l'évoque même pas.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 23 avril 2012 à 16:19

Oui, mais il l'aurait plaidé...

AO

Véronique Raffeneau

La question posée par Agnès est celle-ci:

"Qu'est-ce qui freine les avocats ?
L'argent ?
La fragilité potentielle du "client" ?
Le désintérêt pour la cause des enfants ?"

Je réponds en m'appuyant sur ceci :

La Provence, le 10 avril 2012

http://www.laprovence.com/article/a-la-une/dupond-moretti-je-defends-des-hommes-pas-des-crimes

"Quand l'envie de faire ce métier vous est-elle donc venue ?
E. D.-M. : C'est très simple : le jour où j'ai appris que Christian Ranucci avait été guillotiné. J'étais à la fête de mon école, j'avais 15 ans. Avec des copains, on fumait des Gitanes sans filtre avec la liberté de l'adolescence. C'était le matin et j'ai voulu devenir avocat. C'était pour moi devenu une évidence. Cette envie-là ne m'a plus jamais quitté. Je n'imagine pas de faire autre chose dans la vie. D'ailleurs, j'ai coutume de dire que si un avocat se sent capable de faire autre chose dans la vie, il faut qu'il change de métier…"

Qu'un jeune homme qui choisit de devenir avocat pénaliste positionne son métier à venir dans les droits de la défense n'est pas, que je sache, une anomalie.

Si ?

Par ailleurs vous observerez qu'EDM dans cette interview ne parle à aucun moment d'une quelconque innocence de C. Ranucci. Il ne l'évoque même pas.

 oursivi

Rédigé par : Véronique Raffeneau | 23 avril 2012 à 08:31

Tant mieux si EDM a fait là libérer des innocents injustement accusés, mais répondre à qui se plaint du peu de considération qu'aurait EDM envers des enfants victimes par l'évocation de l'éveil de cette vocation qui lui vint après l'exécution de Ranucci suite à cet assassinat du malheureux gamin... n'est pas d'une délicatesse folle.

Ranucci méritait-il la mort, je laisse à qui saurait l'ultime vérité le soin de le dire à ma place, quant à sa culpabilité, il est difficile d'en écarter la forte probabilité quand on sait qu'il sût désigner l'endroit où se trouvait l'arme du crime...

AO

Véronique Raffeneau

@ agnès

Pour répondre à votre question.

En rapport avec ce que j'ai lu et entendu au hasard des interviews qui ont médiatisé le livre d'EDM - que je n'ai pas lu -, je voudrais vous proposer comme élément de réponse un retour sur ce qui a fondé la vocation d'avocat d'EDM : le souvenir de la condamnation à mort et l'exécution de C. Ranucci.

L'option essentielle de son futur métier d’avocat ne pouvait ainsi que clairement s'orienter et s’ancrer du côté de la défense.

Donc, je ne pense pas du tout, au regard de votre question, que l'argent, la fragilité potentielle "du client" et le désintérêt pour la cause des enfants soient des critères crédibles pour expliquer pourquoi EDM, avocat pénaliste, ne se positionne pas prioritairement comme représentant des intérêts des victimes, pour reprendre votre commentaire, comme défenseur de la cause des enfants maltraités, abusés et violés.

Dans l’affaire d’Outreau, si cette affaire a fait d’EDM un avocat de la défense emblématique, elle ne le résume pas.

Je reprends ce que j'ai dit il y a quelques jours : Me Dupond-Moretti n’est intervenu dans le dossier que des mois et des mois après le déclenchement de l’affaire.

Extrait de l’audition de Mme Roselyne Godard - Rapport fait au nom de la commission d'enquête chargée de rechercher les causes des dysfonctionnements de la justice dans l'affaire dite d'Outreau et de formuler des propositions pour éviter leur renouvellement, président : M. André Vallini, rapporteur : M. Philippe Houillon.

http://www.assemblee-nationale.fr/12/pdf/rap-enq/r3125-t2.pdf

"J’avais au départ une jeune avocate, j’en ai changé parce que je pensais qu’elle ne faisait pas son travail. Maître Dupond-Moretti, ensuite, a dû batailler pour obtenir le dossier. D’octobre à mars ! J’ai dû écrire au président de la République, et à Mme Lebranchu qui était garde des Sceaux, pour leur dire que ce n’était pas normal. Pendant un an, j’avais beau crier tout ce que je voulais, mais je n’avais pas le dossier.

(...) Quant aux avocats, j’estimais ne pas en avoir besoin, puisque je n’avais rien à me reprocher. Fin juin, après avoir réfléchi, j’en ai demandé un. Je pensais qu’il y avait un avocat à chaque interrogatoire, et qu’à chaque fois qu’il y avait quelque chose d’irrégulier dans l’interrogatoire, il le disait. J’ai eu un avocat commis d’office, il s’était occupé de Thierry Dausque et connaissait le dossier. Il m’a dit : "Ne vous inquiétez pas, il n’y a rien dans le dossier, vous allez passer trois jours à Loos et vous serez dehors. Mais j’y suis restée trois ans, deux mois et vingt et un jours."

EDM, dans une interview récente :

http://snatch-mag.com/?p=14860

"Un jour, j’ai reçu une lettre d’une dame qui s’appelait Roselyne Godard qui était incarcérée à la prison d’Amiens. Je l’ai tout de suite prise comme cliente (celle que l’on surnommait la "boulangère d’Outreau" a passé près de deux ans derrière les barreaux pour des supposés viols sur mineurs avant d’être acquittée - NDLR)."

Agnès V.

Bonjour,

Permettez-moi d'être naïve et d'oser vous demander pourquoi d'une façon très générale, trop peu d'avocats se placent en défenseurs d'enfants victimes ?

Dans un cas plus précis comme celui d'EDM, si je ne m'abuse, il n'aurait jamais défendu un enfant violé ou maltraité alors qu'il a défendu bon nombre de présumés agresseurs d'enfants.

Qu'est-ce qui freine les avocats ?
L'argent ?
La fragilité potentielle du "client" ?
Le désintérêt pour la cause des enfants ?

oursivi@VR

Rédigé par : Véronique Raffeneau | 21 avril 2012 à 07:03

Oui, en effet, le choix n'est pas si mauvais à l'examen de ces détails. Je ne connaissais que mal cette affaire. Allez savoir pourquoi on - je - me passionne pour quelques cas et néglige d'autres... Quoique j'ai mon idée, il va sans dire. Ce qui est drôle est la similitude structurelle entre cette affaire et une autre qui m'a beaucoup obsédé, demandez donc à Philippe...
Promis PB, je ne vous embêterai plus avec celle-là, pourtant, j'en ai appris de belles depuis...
Si Dame Véro veut y réfléchir avec moi, je l'encourage à vous demander mon mail ou à le piocher sur mon site. Là aussi, il y a matière, et comment...

Dernière chose, la photo accompagnant l'article vers lequel renvoyiez est sidérante, on dirait que le poids du verdict pèse sur les épaules des trois fonctionnaires de police, les deux concernés ne semblent pas l'être. S'échapperait-on de soi-même par instant.

Next, apart.

AO

Véronique Raffeneau

@ oursivi

Un mot.

Je dois à la vérité intellectuelle d'ajouter que Me Darrigade, l'un des avocats déserteurs du premier procès Bissonnet, a de nouveau assuré la défense de J.M. Bissonnet lors du procès en appel en novembre 2011.

Par ailleurs, je vous propose en lien le compte rendu par Stéphane Durand-Souffland de l'épilogue judiciaire de cette affaire.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/11/24/01016-20111124ARTFIG00683-assises-bissonnet-condamne-a-20-ans-de-reclusion.php

Plus particulièrement, pour faire suite à votre affirmation :

"Je n'ai pas le souvenir qu'on ait vu un avocat se convaincre de la culpabilité de son client lors des audiences et le laisser paraître au point de ne plus le défendre voire de l'accuser..."

je vous encourage à lire l'extrait de la plaidoirie de Me Liénard (un des trois avocats de J.M. Bissonnet lors du procès en appel) que rapporte SDS, et vous verrez l'expression d'une remarquable intelligence et subtilité judiciaires d'un avocat de la défense qui, pour le coup se tient debout et parvient à sauver ce qui peut encore l'être.

"...et le laisser paraître au point de ne plus le défendre voire de l'accuser..."

"Je vais prendre l'hypothèse de la culpabilité de Jean-Michel Bissonnet. Il existe une catégorie d'erreur judiciaire sournoise, celle qui consiste à mal juger un coupable... " (Me Liénard).

Voilà, je pense que Me Liénard laisse clairement paraître son sentiment profond du dossier, cependant vous remarquerez que c'est de cette façon qu'il défend dans cette affaire le mieux l'accusé... sans se travestir et se défigurer en procureur bis du procès.

...this, ladies and gentlemen, it was the Bissonnetcase...

oursivi@VR

"franchement, oursivi, faut quand même y aller, pour oser envisager même un millionième de seconde que l'un pourrait valoir les deux autres, ah, vraiment, il ne faut avoir peur de RIEN !"
Véronique

Arghh...

Je vois que je me suis mal exprimé puisque m'avez mal compris... Dans mon,

"Aussi devant celui-là, devant ceux-là, chapeau bas. Quant aux autres..."

le "devant ceux-là" ne concernait en rien les corniauds de l'affaire qu'évoquiez, je voulais parler de "ceux" de la trempe de Patrick McGuiness, des bons avocats, en salade ou au barreau j'espère qu'en sont quelques-uns partout.

Sorry for this lack of precision, won't do it anymore.

Gentlemen and gentle Veronique, I rest my case.

AO

Véronique Raffeneau

@ oursivi

Merci pour les extraits de ce documentaire ++++++++++++++ de Xavier de Lestrade dont j'apprécie énormément les films.

Maintenant, pensez-vous que Patrick (l'avocat) n'est pas obsédé, habité et hanté par l'exigence de vérité quand il démonte - extrait n°1 - une par une les pièces si grossièrement ficelées d'une enquête et d'une accusation ni faites, ni à faire, où la désinvolture et la suffisance le disputent à des pratiques de bricoleurs en gros contre celles des professionnels de la rigueur et du détail ?

Bien sûr que non.

Quant à votre comparaison entre les deux avocats déserteurs de l'Hérault et le merveilleux Patrick, franchement, oursivi, faut quand même y aller, pour oser envisager même un millionième de seconde que l'un pourrait valoir les deux autres, ah, vraiment, il ne faut avoir peur de RIEN !

Pour conclure cette discussion, du même Xavier de Lestrade, à voir absolument:

http://www.amazon.fr/The-Staircase-Soup%C3%A7ons-Jean-Xavier-Lestrade/dp/B000FORAZY/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1334859101&sr=8-1

Agnès V.

Relevé: "Si les conditions de détention n'étaient pas souvent si effroyables dans notre pays comme dans tant d'autres, il serait peut-être moins grave d'accepter un innocent temporairement emprisonné qu'un coupable demeurant dangereux dehors."

Dans une des situations dans laquelle est intervenue le Maître, il ne peut contester le bien-fondé de l'emprisonnement provisoire des présumés prédateurs...

Le harcèlement moral, les menaces, l'intimidation sur les victimes, le grand ménage n'ont eu de cesse d'ailleurs de la part de ceux qui n'avaient pas bénéficié d'une mise à l'écart.

Si dans un cas comme Outreau une solution plus intelligente avait pu être appliquée, je ne doute pas qu'elle l'aurait été.

Le couple Lavier a reçu 560 000 € d'indemnités pour compenser la provisoire abusive. Ce qui devient embarrassant c'est le rapport de l'IGAS datant de 2007 et autres croustillades du même acabit...

Bref, je n'ai jamais vu une telle mayonnaise monter aussi facilement avec si peu d'ingrédients...

oursivi@VR

Rédigé par : Véronique Raffeneau | 19 avril 2012 à 07:41

Oui, eh bien pour une fois je vais me faire l'avocat d'avocat, peut-être parce que ce sont ceux-là, justement.

Ils n'ont semblé lui "nuire" comme vous l'écrivez, que par contraste avec la pratique moyenne de leurs collègues, cette bêlante défense sans limite quant à ce qu'elle cherche à arracher.
Ils n'ont pas pris le parti de l'accusation, me semblent plus avoir été outragés inventant ce cas de figure d'outrage à avocat, sûrement jaloux qu'existe cet outrage à "magistrat".

Encore une fois, je ne nie pas le droit à une défense, j'entends juste rappeler qu'existe au-dessus de l'intérêt de chacun, un intérêt général... méditez les paroles de 10'50'' qui viendront à vous si prenez quelques minutes pour regarder ce dont je vous suggère l'analyse.

Chercher des circonstances atténuantes, certes, mais penser aussi aux possibles conséquences de son influence oratoire, aux circonstances atténuantes non passées mais à venir qu'il offre à la société si n'aide pas à remettre rapidement dehors un cas dangereux en commençant par tenter de réfuter en lui-même la dangerosité de son client.

Je me souviens de ces mots de l'avocat de Succo, bien des années après son suicide-exécution (?), où il confiait la peur que ce type lui faisait, même dans le rôle qui était le sien, même en présence d'une escorte conséquente...

Je serais curieux de savoir comment EDM l'aurait défendu celui-là, qu'eût-il visé, je veux dire comme sentence ?

Si les conditions de détention n'étaient pas souvent si effroyables dans notre pays comme dans tant d'autres, il serait peut-être moins grave d'accepter un innocent temporairement emprisonné qu'un coupable demeurant dangereux dehors.

On pourrait commencer par là, aussi selon l'intérêt des coupables emprisonnés, leur rendant mieux leur part d'humanité ainsi qu'à les vouloir absolument dehors, néfastes à eux-mêmes comme, et surtout, aux autres.

Un grand avocat, c'est ça

http://www.dailymotion.com/video/x8958c_un-coupable-ideal-partie-5_shortfilms?ralg=behavior-meta2#from=playrelon-3

maintenant écoutez les paroles du grand homme à 10'50'' et surtout 12'05''

http://www.dailymotion.com/video/x895ev_un-coupable-ideal-fin_shortfilms#

Bon, il ne s'agit pas d'exiger de chaque avocat qu'il ne se contente pas de faire acquitter un innocent - en soi une noble et belle tâche - mais d'exiger que faire triompher la vérité soit leur but ultime, pas celui de gagner la joute oratoire quelle que soit la vérité.

Aussi devant celui-là, devant ceux-là, chapeau bas. Quant aux autres...

AO

Rahmouni Slimane

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Monsieur Bilger.

Affligeant de constater qu'en France, tout doit se gagner dans la lutte, la sueur et le sang.
Lorsqu'il a fallu modifier le régime des gardes à vue décrié depuis des lustres par quelques avocats, ces derniers se sont retrouvés face à un mur complètement hermétique.
Il a fallu que le Conseil Constitutionnel décide d'y mettre son grain de sel pour que les choses commencent à faire semblant de bouger.
Durant l'Histoire de France, les gueux ont toujours été traités avec dureté et mépris.
C'est cette image que nos dirigeants ont de nous dans leur inconscient. M.Sarkozy avait tout sur un plateau, pourquoi alors ne pas faire au moins pire que les autres ?
Les conséquences de cette approche des foules conduit à des grèves démesurées, des abus de tous genres qui feraient qu'un Saddam Hussein pourrait tout à fait briguer la présidence de la CHDH.
Des avocats rebelles ? Il y en a très peu en France. Tous se rendent avec respect à la pissotière le slip sur la tête. Il n'est pas question de droit au sens premier mais de principe. Chacun cherchant à faire entendre le sien. Évidemment, juges et procureurs ont toujours raison, mais parfois, pour donner l'impression que les choses s'équilibrent, on laisse l'avocat de la défense l'emporter.
S'il n'y avait pas cette défiance entre le peuple et l’État, nous nous en tiendrions strictement à la loi et à son application.
Il faudrait un changement de mentalité radical pour briser ce rapport de force contre-productif et antidémocratique.
Cordialement.

Véronique Raffeneau

@ oursivi

"Ce cas de figure me paraît hors propos quant à cette prise de conscience que j'appelle de mes vœux de leur part."

Je ne suis pas d'accord avec votre lecture, cher oursivi.

Pensez-vous sérieusement que ces avocats, s'ils avaient été convaincus de l'innocence de leur client, l'auraient lâché comme ça, d'un coup d'un seul, au motif d'un incident d'audience - c'est vrai, de taille et redoutable pour leur système de défense -, au prétexte que leur client en prison n'a pas suivi à la lettre leurs recommandations ?

Vous vous désespériez des avocats qui, malgré tout, en dépit de tout, défendent quand bien même leur conviction intime serait celle de la culpabilité de leur client.

Par mon exemple, j'ai voulu vous montrer à quoi ressemble un avocat de la défense qui renonce à défendre au sein même d'un procès et déserte une cour d'assises : cet avocat devient alors l'accusateur alpha de son client.

Dans cet exemple, il me semble que ce qui a été gravement transgressé est le principe même qui commande sur l'essentiel la relation d'un avocat à son client, et que je rapproche du "D'abord ne pas nuire" qui lie le médecin à son patient.

oursivi

Rédigé par : Agnès V. | 18 avril 2012 à 22:07

Voilà un beau réquisitoire qui ne souffrira d'aucune plaidoirie, quelque effet de manche dont le patibulaire mais presque oserait souffleter la morale.

PB, vous avez de vilaines fréquentations, va falloir vous trouver un bon avocat, un vrai je veux dire, un qui oeuvre dans l'intérêt de tous.

Szpiner par exemple ?

Non, je déconne.

Toujours cette pathologique envie de faire un bon mot.

"Bon"... tu parles, songea notre hôte.
Vivement qu'on le remette dans sa cage dont a fui, ce sale ours, comme fuirait du lit, pardon, comme dirait Fulli.

AO

Agnès V.

J'ai découvert l'affaire dite d'Outreau en lisant le livre de Marie-Christine Gryson « Outreau la vérité abusée ».
http://la-verite-abusee.pagesperso-orange.fr/

J'ai été si choquée en découvrant ce rare contradictoire, qu'il m'a fallu plusieurs jours et plusieurs nuits pour m'en remettre.

Puis, plus tard, je bénéficiai du privilège de rencontrer quelques défenseurs d'enfants ayant assisté aux procès de Saint-Omer et de Paris.

Selon ces témoins, les procès étaient de véritables champs de bataille où la justice légitime qui aurait dû s'appliquer en réparation du préjudice incommensurable dont les enfants ont été victimes a été bafouée par la loi du plus fort tel que l'avait décrit La Fontaine.
Plusieurs agneaux, déjà détruits par l'ignominie de ce qu'ils avaient subi, ont été dévorés lors de ces procès.
Les méthodes d'intimidation, de terreur de la part des avocats de la défense sont une honte pour cette profession et pour la justice.
De ce nombre sont Eric Dupond-Moretti dont les éloges dithyrambiques fusent après la sortie de son livre.

S'il a fait acquitter bon nombre de ses clients, et s'il est reconnu comme l'un des plus grands avocats de notre pays, je m'étonne que la fin justifiant les moyens, personne ou trop peu de personnes ne se soient indignées de la manière dont il a massacré les enfants à la barre.
Pas seulement ceux de l'affaire d'Outreau : une présidente d'association m'a expliqué avoir assisté à un procès (autre que Outreau) où elle a vu « l'Acquittator » mimer avec emphase le viol que la petite victime avait subi : la petite en a défailli.

Aujourd'hui, une victime d'Outreau, 7 ou 8 ans plus tard, est encore parfois réveillée, saisie d'angoisse et de terreur, se voyant encore écrasée par l'élocution accusatrice et les grands gestes du Maître. Le visage grimaçant et vociférant du Maître est l'image que cette victime peut décrire à son réveil !

C'est donc bien en les épouvantant que le ténor fait taire les victimes pour défendre ses clients, mais est-ce acceptable ?

Chacun espère laisser une trace de son passage sur terre à la postérité. Je préfère de loin que mes enfants se souviennent de moi pour ma droiture, mon intégrité, le secours que j'aurais pu essayer de porter à la veuve et à l'orphelin plutôt qu'ils héritent des fruits de mon succès acquis sans scrupule ni valeur morale.

Un avocat qui ne respecte pas un enfant, et qui ne se soucie pas du traumatisme qu'il va lui infliger, ne mérite pas d'être cité dans les médias et encore moins d'être appelé talentueux.

Bien d'accord

Un avocat plaidant l'acquittement alors qu'il sait que son client est coupable de meurtre ou de viol devrait non seulement être radié du barreau mais accusé de complicité.
Dernier article trouvé sur cet avocat si étrange ; écrit par Denis Trossero : "Vous préférez un coupable en liberté ou un innocent en prison ?"
E. D.-M. : On préfère tous voir un coupable en liberté plutôt qu'un innocent en prison. C'est la formule de Voltaire au procès Calas : "Il vaut mieux cent coupables en liberté qu'un seul innocent en prison." Quand un coupable est acquitté, c'est parce que la preuve n'a pas été rapportée par ceux qui ont la charge de le faire.

Cent coupables en liberté mettent gravement la société en danger surtout s'ils sont pédocriminels, violeurs, meurtriers, etc.

Monsieur Dupond-Moretti n'a pas du tout compris ce qu'est la justice et la fonction de l'avocat, il devrait relire le code de déontologie avec lequel il s'est torché le popotin.

 oursivi@VR

Eh bien si !
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 18 avril 2012 à 19:44

Argh, mauvaise pioche Véro !

Là, il ne s'agissait pas - me semble-t-il - d'avocats s'étant convaincus de la culpabilité de leur client et dès lors tenaillés par leur conscience, mais de pros constatant qu'on leur a techniquement savonné la planche.

Ce cas de figure me paraît hors propos quant à cette prise de conscience que j'appelle de mes voeux de leur part.
Il existe probablement quelques cas épars qui argumenteraient en votre sens mieux que votre exemple.
Pour nous départager, il faudrait tenir comptabilité des cas où un avocat général a douté au point de défaire son accusation, et de ceux où des avocats ont jugé plus utile de ne pas tenter de remettre dehors ou tôt dehors celui dont ils voulaient initialement l'acquittement.

De vieux briscard des salles d'audience style D.Verdeilhan ou P. Lefèvre nous renseigneraient sûrement utilement, ils doivent avoir des petits compteurs de toutes sortes, ces chers chroniqueurs.

AO

 oursivi@AP

"et entretiennent une proximité avec les juges, ce qui fait pencher la balance du côté de l'accusation"
Alex

A ma connaissance, l'avocat général est certes sur une chaire (ne nous dites pas que Philippe est bien en chaire sur la balance, galopin !) à hauteur du président de séance et de ses assesseurs (pas ascenseurs, il ne faut rien exagérer quant à cette hauteur) mais il est à part, ils ne font en rien bloc (et encore moins bloc de glace s'il ne fond).

L'aspect que ne voulez pas intégrer - n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas m'entendre - est que l'avocat ne cherche pas la justice mais l'intérêt systématique de son client.

Ouïs un jour juste avant un procès auquel j'assistais, ces propos entre un prévenu dont j'étais sûr de la culpabilité et son avocat, le prévenu comparaissant libre :

"Bon, vous avez bien fait d'arriver par la grande porte puisque vous n'avez rien à vous reprocher, vous n'avez rien à vous reprocher n'est-ce pas ?"

Grand silence que souligne un sourire gêné... embarras ultra passager de l'avocat.

"Bon, bah on fera comme si... De toutes manières j'ai trouvé un excellent axe de défense, ne vous inquiétez pas"

Cela vous aurait peut-être fait marrer, moi, cela m'a un brin glacé.

Chacun a les indignations qu'il se choisit.

AO

Véronique Raffeneau

@ oursivi

"Je n'ai pas le souvenir qu'on ait vu un avocat se convaincre de la culpabilité de son client lors des audiences et le laisser paraître au point de ne plus le défendre voire de l'accuser..."

Eh bien si !

Ici: http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/bissonnet-lache-par-ses-avocats_924255.html

Pensez-vous que cette désertion des avocats fut digne et honorable ?

Quant à l'influence des présidents d'assises sur le verdict, je partage plutôt la position de Philippe.

Néanmoins, ce qui m'apparaît être source de déséquilibre au moment du délibéré est le fait que le président ait eu accès au dossier.

Marie-Christine Gryson

Bonsoir Monsieur Bilger,

Je suis étonnée qu'après l'avoir laissé quelques jours sur votre blog, vous ayez décidé d'effacer le message qui contenait la référence à mon article sélectionné par la rédaction de Mediapart "Présidentielles, Justice, pièges à conviction à l'ombre d'Outreau."
J'ai l'impression de retrouver ce qui s'est passé lors des procès d'Outreau, une impossibilité à faire entendre le contradictoire. Un exemple parmi bien d' autres : Maître Berton a prétendu en mon absence que je suivais en thérapie les enfants d'Outreau et il a demandé ma récusation (j'ai demandé au président l'autorisation de ne pas revenir car j'avais été injuriée et la bronca stratégiquement orchestrée ne me permettait pas de m'exprimer). Il ne l'a pas obtenue parce que c'était totalement faux. Le directeur de l'Aide à l'Enfance a envoyé un démenti à l'AFP... Il n'a jamais été publié... et il est resté dans les médias l'opprobre de la soi-disant récusation... Et tout à l'avenant !

Alex paulista

@ oursivi

"Or, la justice n'est qu'une histoire de balance, il me semble."

La police aussi...

Pour rester dans votre idée, je crois qu'en moyenne les procureurs généraux sont techniquement plus au fait que la plupart des avocats et entretiennent une proximité avec les juges, ce qui fait pencher la balance du côté de l'accusation.

Quand on voit un maître comme EDM compenser cette tendance habituelle avec son seul talent, il faut aussi savoir lever son chapeau.

Notre hôte est beau joueur, c'est je crois ce qu'il fait dans ce billet.

D'ailleurs, en parlant d'avocats médiatiques, comment ça se passe pour David Metaxas ?

 oursivi@VR

Je ne parlerai pas de l'affaire d'Outreau, que je connais mal.

"ce n'est pas Dupond-Moretti qui condamne ou qui acquitte l'accusé dans une cour d'assises, c'est un jury composé de magistrats et de jurés populaires."
Véronique

Oui, mais justement, j'ai déjà souligné plus bas la remarque faite par Philippe du dépit de sa précieuse partie adverse

"et l'influence des présidents d'assises lors des délibérés"

EDM prouvant que même si ce n'est lui qui est derrière le délibéré, ou justement pour cette raison, il souhaiterait que son influence ne soit pas contrecarrée ultimement par un autre professionnel du verbe et de la robe, auquel reste la lourde responsabilité d'orienter pour le compte les voix des jurés.

Ce faisant, ce déclarant, il dit bien en quoi il croit cette ultime parole partiale oubliant totalement qu'il l'est lui-même sans partage...

On a déjà vu des avocats généraux demander une peine inférieure à l'attendue visant celui qu'ils doivent charger - Philippe en est un bel exemple - voire même sa relaxe...

Je n'ai pas le souvenir qu'on ait vu un avocat se convaincre de la culpabilité de son client lors des audiences et le laisser paraître au point de ne plus le défendre voire de l'accuser...

Là est toute la différence, la dissymétrie, le déséquilibre. EDM est un élément de poids comme de choix dans cette constatation.

Or, la justice n'est qu'une histoire de balance, il me semble.

AO

PS : Pour ce qui est de la forme, l'humour restera toujours la politesse du désespoir, et nul mal à ce que n'en ayez ; avoir déjà le talent de la clarté comme la volonté d'en faire juste usage est déjà bien assez.

Véronique Raffeneau

@ oursivi

Vous oubliez un élément fondamental et crucial, cher oursivi :

ce n'est pas Dupond-Moretti qui condamne ou qui acquitte l'accusé dans une cour d'assises, c'est un jury composé de magistrats et de jurés populaires.

Il n'arrache pas une décision - pour reprendre votre expression -, celle-ci est le résultat en tout premier lieu de ce qui a démontré ou PAS à l'audience par l'accusation.

J'ajoute qu'aujourd'hui ce qui fait d'abord la différence entre un bon et un mauvais avocat de la défense, ce n'est certainement pas l'imagerie associée à la plaidoirie, mais bien plutôt l'implication ou pas dans la procédure en amont de l'audience, la maîtrise ou pas du dossier papier qui est débattu à l'audience.

Il se trouve que Me Dupond-Moretti, dans l'affaire d'Outreau, très simplement, - lui et d'autres avocats de la défense - avait lu dans le détail et maîtrisait parfaitement le dossier, quand l'accusation, elle, se contentait de reproduire et de relayer "le socle de vérité" - le dogme dominant du moment, si vous préférez -, en dupliquant la totale solidarité de vue de l'ensemble des acteurs judiciaires qui, à un titre ou à un autre, étaient intervenus dans cette affaire.

PS: je sais, mes post manquent de drôlerie et de fantaisie. Le festif ou le festivalier me heurtent toujours quand on parle par exemple, comme ici, de la cour d'assises.

 oursivi@VR

"Qu’un avocat pénaliste, célèbre ou pas, considère que sa mission naturelle soit la défense d’un homme ou d’une femme que la puissance publique poursuit et accuse d’avoir commis tels ou tels faits, cela me semble être une évidence."
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 17 avril 2012 à 13:09

Chère Véronique,

Le problème n'est pas qu'il - "votre" pénaliste - se sente l'âme de défendre tel homme ou telle femme, mais qu'il tente si souvent de rendre son geste le plus spectaculaire possible en tentant d'arracher une décision qui va contre l'entendement, jouant de ses facultés hypnotiques plus que de celles chères à Descartes.

Qu'on cherche à dégager des circonstances atténuantes pour préserver la part d'humanité due à chacun, je le veux bien, mais... tenter de toucher le jackpot en jouant l'acquittement d'un assassin ultra probable, qui plus est, d'un dont ce ne sont point des circonstances exceptionnelles qui ont entraîné les agissements mais une perversité sensible, cette "odieuseté", hélas, s'est déjà vue et se reverra.

D'aucuns pourraient prétendre qu'il - notre peine à Liszt - table sur un amendement de qui il sait avoir sûrement gravement fauté, que des assassins en liberté qui n'itèrent pas, cela s'est vu - Georges Arnaud, pour n'en citer qu'un - ce à quoi je serais tenté de répondre que, comme le rappelle Philippe, c'est avant tout le soufre de la bataille des assises qu'ils chérit, ses conséquences, une fois la sentence rendue, à mon avis, il s'en tamponne bien.


Vos contributions, Véronique, sont toujours aussi carrées, pas marquées au coin de la plus élémentaire fantaisie, certes, mais toujours aussi sincères que solidement bâties ; c'est toujours un plaisir de vous lire, vous me rappelez ces bonnes élèves pas chipies, juste appliquées comme pleines de charitables bonne volonté quant à étendre la clarté venue du tableau.

AO

Robert

Monsieur Bilger, je ne partage pas cette admiration que je qualifierai de "presque béate".

Certes, l'homme est brillant. Mais la vérité des avocats rejoint trop souvent la vérité médiatique qui reste approximative, c'est le moins que l'on puisse en dire.
Et cette vérité n'est pas la vérité judiciaire.

Toutes ces vérités ne sont souvent que partielles et celles des avocats ou des médias trop souvent partiales.

Je rejoins Alex paulista dans son appréciation du personnage : brillant et imposant sans conteste ; mais très contestable quant à sa manière de tordre la vérité pour qu'elle corresponde à ses vues. Les affaires Viguier comme d'Outreau en sont les témoins "à charge" contre sa propre vision...

 oursivi

"réussi à faire que certains coupables probables finissent acquittés"
...
"Eric Dupond-Moretti défend notre liberté à tous."
Rédigé par : Alex paulista | 16 avril 2012 à 17:57

Ouais... on vous imagine tel le Coluche de "l'inspecteur la bavure" dans le rôle de la victime qui ne serait pas dans la scène d'une reconstitution

http://www.youtube.com/watch?v=VSag-9kvW0U

mais en celle d'un remake rendu possible par un élargissement de l'accusé, sentence due à l'efficacité de l'éloquence du héros du jour - l'EDM (le démon de minuit ?) de PB - scène qui se déroulerait loin du contrôle des gendarmes, et Alex serait à six reprises...

Aïe aïe aïe !

Vous feriez bientôt un procès à EDM, mais ne le choisissez pas pour avocat, il serait foutu de se faire acquitter.

AO

 oursivi

"et l'influence des présidents d'assises lors des délibérés, tant, encore aujourd'hui, l'avocat même le plus brillant qui soit a besoin de trouver des causes extrinsèques pour accepter des défaites qui lui sont insupportables."
PB

Que je requalifierais plutôt de dédain pour le vulgum pecus dont il peut façonner à son aise les convictions là où des magistrats d'expérience s'en laissent moins conter...

Qu'est-ce que j'aurais aimé le défaire, ce cuistre, lors de procès tels celui de Viguier ou, mieux, un qui ne se tiendra jamais, celui de Treiber... A ces propos, il a dit tant de sottises qu'un musée à la gloire de ses horreurs n'y suffirait pas.

Enfin... existe taré humanum est.

Je puis me tromper mais... là je ne le crois pas ; j'ai foi en ce que je pense simplement au cas par cas, jamais en ma capacité à convaincre la masse de n'importe quelle ineptie, ce juste pour le plaisir de faire mousser un savoir-faire.

AO

Véronique Raffeneau

@ Ivana

Je suis désolée de ne vous répondre que tardivement.

"Idem quand l'addiction à la célébrité et à la popularité facile - qui comme toutes les addictions se définit par la nécessité absolue d'obtenir des doses croissantes en intensité ou en qualité du moyen de plaisir - incite un célèbre pénaliste à défendre de grands criminels plutôt que leurs victimes."

Je ne suis pas convaincue par votre affirmation.

Je crois qu'une affaire judiciaire, quand elle est médiatisée, "attire" de la même façon les avocats, que ce soit pour défendre les intérêts de la victime, que ce soit pour défendre ceux de l'accusé.

Maintenant, Ivana, la fonction fondamentale d'un procès d'assises, d'un procès tout court, est de juger un prévenu.

La procédure criminelle, dont l'objet est la manifestation de la vérité, est construite - j'ai envie de dire depuis toujours - de telle façon que l'accusé se trouve être au centre du processus judiciaire.

Des enquêteurs interpellent un ou des suspects, un juge d'instruction prononce ou non une mise en en examen, il produit ou non une ordonnance de renvoi vers une cour d'assises, le ministère public, par la voix de l'avocat général, accuse et requiert contre un ou des accusés.

Qu’un avocat pénaliste, célèbre ou pas, considère que sa mission naturelle soit la défense d’un homme ou d’une femme que la puissance publique poursuit et accuse d’avoir commis tels ou tels faits, cela me semble être une évidence.

Je voudrais aussi attirer votre attention sur le fait qu'en réalité la célébrité d'un avocat, si elle peut effectivement, dans un premier temps, bénéficier à l'accusé, peut aussi se révéler être au fond et sur la longueur un handicap.

Par ailleurs, concernant l’affaire d’Outreau et Me Dupond-Moretti, il se trouve que EDM n’est intervenu dans la défense de Mme Godard que bien plus tard après la mise en examen de cette dernière, alors qu’elle était en détention provisoire depuis des mois et des mois, et assistée par un autre avocat, moins médiatique .

LABOCA

Rédigé par : Ivana Fulli | 17 avril 2012 à 10:04

Vous écrivez :

"Le problème en France est que sans avocat motivé pour la partie civile pas de procès et un DSK a pu ne pas répondre avant prescription du délit d'agression sexuelle de Tristane Banon.

Vous êtes sans doute trop bon ou trop riche pour comprendre le problème de l'accès à la justice des pauvres gens et des classes moyennes en France M. Laboca."

Vous posez là le problème de la conscience et de la responsabilité des procureurs dont on sait qu'ils peuvent ralentir, freiner ou empêcher des procédures. Le droit n'est pas concerné par ce type de comportement. La faiblesse morale de certaines personnes dépasse le droit.

Moi je raisonne en fonction d'un système pénal mis en oeuvre par des magistrats qui ne sont pas seulement des juristes compétents mais aussi des gens intègres, attachés au service du public et uniquement motivés par le triomphe de la vérité. Un magistrat qui ne fait pas ce que le devoir professionnel lui demande de faire, doit quitter la magistrature et aller voir ailleurs.

On explique trop souvent la carence ou la partialité manifeste de certains procureurs par l'influence des politiciens. Moi je dis que c'est faux. Les mauvais magistrats sont d'abord des gens faibles moralement, qui ne sont entrés dans la magistrature que pour jouir des avantages matériels et sociaux attachés au statut de magistrat. Philippe Bilger a montré qu'on peut être rattaché au ministère public sans se comporter en homme dépendant. Ce n'est pas la loi, ni les politiciens, qui ont fait que des gens comme Marin ou Courroye n'inspirent pas le respect. Des magistrats comme eux ne se sont jamais considérés comme des gens libres.

Si le procureur est de bonne foi, s'il n'est intéressé que par le service du public et de la vérité, les choses marcheront bien nécessairement.

Il faut donc travailler sur la qualité des hommes, y compris les avocats.

Si certains pauvres ont des difficultés d'accès à la justice, ce n'est pas à cause de la loi pénale, mais à cause des gens de la justice appelés à intervenir dans leurs affaires.

Certains avocats sont à l'origine de ces difficultés : ceux qui, en violation de leur serment et de leurs obligations déontologiques, méprisent les clients pauvres et réservent leurs efforts pour les dossiers des gens fortunés.

Ivana Fulli

M. Laboca,

Le problème en France est que sans avocat motivé pour la partie civile pas de procès et un DSK a pu ne pas répondre avant prescription du délit d'agression sexuelle de Tristane Banon.

Vous êtes sans doute trop bon ou trop riche pour comprendre le problème de l'accès à la justice des pauvres gens et des classes moyennes en France M. Laboca.


Respectueusement.

LABOCA

Rédigé par : Ivana Fulli | 16 avril 2012 à 12:05

Ivana,

Dans votre importante intervention référencée, vous écrivez :

"Nous en revenons au fait que de bons avocats doivent défendre les parties civiles et le juge Piercamillo Davigo insiste sur le fait qu'il ne faut pas que des avocats civilistes soient contraints de jouer les pénalistes pour les parties civiles devant les tribunaux correctionnels faute de trouver de véritables pénalistes "dans l'âme" pour défendre les parties civiles."

Vous abordez là un thème sur lequel je n'ai pu m'accorder avec Philippe Bilger, pénaliste de métier, et Jean-Dominique Reffait, philosophe. Impressionné par le système pénal américain, je leur expliquai que la position du procureur dans le procès pénal en France est telle que la partie civile n'a vraiment pas besoin d'avocat particulier, si l'amour de la vérité est réellement sa qualité. Je reste sur ma position, tout en admettant qu'il faut toujours nuancer les choses.

En France, le procureur est chargé de faire respecter la loi pénale en demandant au juge pénal de sanctionner la personne poursuivie. S'il y a poursuite pénale, c'est que le procureur a la conviction que la personne poursuivie s'est écartée des prescriptions de la loi pénale. L'avocat de la partie civile a la même conviction, puisqu'il a été recruté par celle-ci, de qui il a reçu la mission, contre rémunération, de dire à la barre, donc de façon officielle, qu'elle tient la personne poursuivie pour l'auteur des faits répréhensibles pénalement.
Si le procureur et l'avocat de la partie civile cherchent à obtenir l'application de la loi pénale à l'égard de la personne poursuivie, on peut se demander s'il est nécessaire que les deux soient présents dans le procès pénal. Les Américains ont réglé le problème en consacrant l'exclusivité du procureur comme défenseur de la loi pénale. Quant à l'avocat de la partie civile, il n'intervient, en droit américain, qu'à l'issue du procès pénal, au moment où la responsabilité pénale de la personne poursuivie établie, le juge civil – ou le juge statutairement pénal tenant l’audience civile - doit fixer le montant de la réparation civile due par cette personne à la partie civile.

Les Français n'ont pas adopté le système américain, puisqu'ils admettent que la partie civile recrute un avocat personnel qui sera son porte-parole lors de l'audience pénale. Cette particularité du système français n'a pas, cependant, une portée qui rendrait celui-ci diamétralement opposé au système américain.

Dans le système français, c'est toujours le procureur qui est chargé des intérêts de la partie civile, lesquels épousent ceux de l'ensemble de la société, car ce que l'une et l'autre recherchent, c'est que soit rappelée à la barre l'obligation de ne jamais s'affranchir de la loi pénale. Les divergences qui sont susceptibles d'apparaître lors du procès pénal entre le procureur et l'avocat de la partie civile ne tiendraient pas à une différence fondamentale de leurs missions respectives mais seulement à la volonté dudit avocat de s'opposer à la vérité du dossier lorsque celle-ci entre frontalement en contradiction avec les attentes de la partie civile, qui sont seulement subjectives tant que l'audience pénale ne s'est pas tenue. Tant que le procureur et l'avocat de la partie civile ne tendent tous leurs efforts que vers le service de la vérité objective, leurs missions se confondent. Ainsi seule la subjectivité, seul le refus obstiné de l'avocat de la partie civile de ne pas se ranger derrière la vérité révélée par l'audience pénale, peuvent expliquer l'apparition d'une divergence d'intérêts entre ledit avocat et le procureur.

Si l'on considère que le procureur est au service de la vérité, il n'y a pas de raison de ne pas lui confier exclusivement la défense des intérêts de la partie civile, lesquels, tant qu'ils correspondent au souci de réaliser la loi pénale, épousent ceux de la société.

La partie civile ne devrait donc avoir besoin d'un avocat particulier que lorsqu'il est question pour elle d'obtenir de la part du juge civil - qui, dans le contexte français, peut aussi être le juge pénal vêtu en juge civil - une réparation financière postérieurement au procès pénal. Cette réparation financière est le critère de l'expression d'un intérêt proprement privé, dont le procureur ne peut moralement assurer la défense, sa mission consistant à ne servir que l'intérêt général, au travers de la demande d'application de la loi pénale.

Je ne peux donc pas vous suivre, Ivana, dans votre exigence « de véritables pénalistes "dans l'âme" pour défendre les parties civiles ».

Selon moi, un bon avocat ordinaire est en mesure de défendre efficacement la partie civile. Il lui suffit de bien connaître les règles et principes de la responsabilité civile extracontractuelle, règles et principes en référence desquels le juge, ultérieurement au procès pénal, se détermine par rapport à la réparation dont je parlais.

Vous l’aurez compris : je milite pour un système pénal dans lequel la partie civile ne serait pas admise à prendre part au procès pénal.

La partie civile ne devrait participer qu’au procès civil ou à l’audience civile organisée après le procès pénal.

regina

La vie, l'oeuvre et les effets de manche de EDM (et autres gourmandes danseuses espagnoles en robe noire), je ne pense qu'à cela ! (Des avocats souvent ennuyeux comme le fado, d'ailleurs ! Ignorants jusqu'au note du dossier !)
Est-ce qu'il existe une fondation pour les avocats, où l'on peut faire des dons, juste pour le plaisir, et en hommage à cette profession qui porte l'emblème de l'incompétence et de la prétention ? Une tête d'ail sur un tournesol à gauche et des écus à droite !
Chacun sait que la justice est inaccessible au citoyen sans les moyens de se faire rançonner par cette corporation. Le "couillon" n'a pas d'obligation de réserve ! C'est l'avantage !

Jacques Cuvillier

@Achille

Il était fatal que l'affaire d'Outreau soit ici au cœur des débats. C'est l'affaire que l'on croit connue car très médiatisée, où s'est illustré au grand jour le profil singulier de l'avocat. Certains le voient comme facteur de liberté dans la mesure où l'on sait qu'il peut faire qu'un crime ne soit pas payé (mais liberté de quoi et pour qui dans ce cas ?) moi je le vois comme un sanglier qui fonce vers son but en faisant fi de tout ce qu'il ravage sur sa trajectoire : les victimes, les professionnels, leurs familles, l'image de la justice en tant qu'institution, la justice elle-même en fin de compte. Comment aimer cela ? Comment ne pas en parler ?

Rahmouni Slimane

Bonjour à toutes et à tous, bonjour Monsieur Bilger.

En 2005, la DNAT me signifiait être envoyée m'interpeller sur ordre de l'ancien juge Fabrice Burgaud dont on connaît le fabuleux travail dans l'affaire d'Outreau.
Ce magistrat a été muté à la Galerie Saint-Eloi après le fiasco qui marquera les annales judiciaires de notre pays à jamais.
D'un côté, on le passe sous les fourches caudines (M° Dupond-Moretti peut se targuer d'y avoir été pour quelque chose), d'un autre on le promeut à l'antiterrorisme, le pôle le plus politisé qui soit.
Heureusement pour moi qu'il ne pouvait m'être rien reproché car la manœuvre consistait à m'intimider pour me "recruter".
A cet instant, je me souviens que j'ai senti l'angoisse qu'ont dû connaître les victimes du juge Burgaud. A cet instant, je me souviens avoir eu une pensée pour M° Dupond-Moretti.
Cordialement.

Achille

Il semble que certains intervenants ici soient tentés de s’écarter du thème de ce billet pour refaire le procès d’Outreau, voire procéder à la réhabilitation du juge Burgaud.
Le sujet est éminemment sensible lorsqu’on sait que certains parents qui avaient été accusés puis acquittés ont récidivé par la suite…

Ceci étant un avocat de la défense qui a obtenu l’acquittement de gens qui ont effectivement commis des actes délictueux, voire criminels, peut sembler choquant, en tous les cas pas très moral, mais peut-on en faire grief à EDM dans la mesure où il a respecté la déontologie de sa profession ?

Alex paulista

Ils me font bien rire tous les commentaires qui se disent révoltés par le fait que Eric Dupond-Moretti ait, dans sa carrière, réussi à faire que certains coupables probables finissent acquittés.

S'il n'était bon qu'avec les innocents, il ne serait pas parmi les meilleurs.
Comment croire que les erreurs de procédure, les doutes infimes, les manipulations faites par l'accusation et mises à jour brillamment par l'avocat ne profitent qu'aux innocents ?

En ne tolérant aucune tricherie ni approximation, aucun doute possible, même en étant capable d'utiliser une voix de stentor pour que les accusateurs soient impressionnés à l'égal des prévenus, Eric Dupond-Moretti défend notre liberté à tous.

Pierre-Antoine

PB,
Peut-être aviez-vous en le lisant le son et l'image de "Acquittator" en arrière-plan de chaque page.

L'analyse d'un ouvrage est plus rude à faire quand on a la gestuelle et les intonations de l'auteur en mémoire, comme s'il nous le lisait.

L'appréciation de l'oral aurait-il influencé la critique de l'écrit ?

Cordialement,

Pierre-Antoine

Savonarole@Charlemagne

@Charlemagne,

Jacques Thomet.
À l'époque de l'hystérie collective hallucinatoire sur Ingrid, "injustement prisonnière des Farc", il a été le seul à dénoncer la concaténation des démagogies et la consanguinité de l'attelage médias/politiques...

Ivana Fulli

Frank Thomas,

Pour alimenter votre réflexion, un merveilleux article de chroniqueur judiciaire - le seul que je respecte pour l'instant en France :

Merci, M Bilger, d'accepter de publier ce lien pour ceux qui ne connaissent pas encore cet article d'anthologie.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/12/12/01016-20111212ARTFIG00498-les-experts-defilent-au-proces-valentin.php

NB : mon avis de psychiatre non experte : pas que des incompétents ce jour-là parmi les experts mais nécessairement plusieurs et pas de héros non plus chez tous les compétents...

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