Elle est présente en France depuis 1971. Mère au foyer immigrée de la première génération, elle a élevé douze enfants.
Elle n'est jamais allée à l'école mais avec dix-neuf autres compagnes nées au Maghreb ou au Kosovo, elle a décidé de suivre des cours d'alphabétisation, trois matinées par semaine, au sein de l'association Quartiers sans frontières, dans une cité de la ville d'Haumont.
Elle a appris, s'est familiarisée avec la langue française et de son propre aveu, maintenant elle sait "lire les factures" et "s'est ouverte à la société". Elle n'hésite pas à déclarer : "Les leçons de français m'ont encore rapprochée de la France. Aujourd'hui je me sens plus française qu'algérienne. Mais ici comme là-bas je suis toujours considérée comme une immigrée".
Elle s'est présentée à l'examen du diplôme initial de langue française. Elle a dû répondre à des questions à l'oral et à l'écrit. Elle a été brillamment reçue.
Agée de 63 ans, elle a obtenu "le premier diplôme de sa vie" des mains de Bernard Pivot, dans la salle des fêtes de Boussières-sur-Sambre, dans le Nord. Cet inlassable défenseur de la langue française avait en effet accepté de parrainer cette cérémonie parce qu'il désirait exprimer sa reconnaissance à l'égard de ces femmes qui avaient eu le "mérite" d'en arriver là, aidées, il est vrai, par une formatrice exceptionnelle, Mélanie Bensoltane (Le Parisien).
Ce n'est qu'un début. Maintenant qu'elle a été gratifiée par ce premier diplôme, elle a l'ambition de poursuivre : "Notre prochain diplôme c'est le bac, enfin, si on est encore en vie !"
Elle apporte, dans le délétère climat d'aujourd'hui, avec des camarades aussi méritantes qu'elle, de l'espoir, du courage, de l'effort, de l'humanité et du bonheur. Tous les aigres, les racistes au quotidien, ceux qui confondent les meilleurs avec les pires en un vaste amalgame destructeur en sont pour leurs frais avec ces volontés et ces personnalités que la France est fière d'accueillir et d'abriter. Parce qu'elles l'honorent.
Mais qui est cette femme enthousiaste, chaleureuse et déterminée, qui est cette Algérienne qui nous fait du bien ?
Elle porte un très beau prénom: Tassidit.
Les meneurs de foules sont toujours des gens dont l'intelligence dépasse largement la moyenne...
C'est ce que disait Eva à Adolf entre deux parties de jambes en l'air dans la schöne forêt de Bafière.
Rédigé par : Raph38 | 13 avril 2012 à 23:11
Slimane,
Vous avez un grand talent d'écriture et une profonde expérience des humains.
Un recueil de pièces de la veine de votre parodie de M. Bilger et d'une de ses commentatrices fidèles trouverait facilement un éditeur à mon avis car les Français aiment les lectures faciles et divertissantes.
Sur des sujets plus connus et plus intéressants que cj pour l'ensemble de la société française, vous pourriez produire une œuvre littéraire authentique mais aussi une bonne action pour la société française - vous êtes susceptible d'éduquer et de protéger du racisme et de la xénophobie grâce à votre talent bien des personnes de bonne volonté.
Rédigé par : Ivana Fulli | 11 avril 2012 à 12:55
@Ivana
Bonsoir Ivana,
J'ai plaisir à vous lire et trouve toujours très intéressant ce que vous avancez.
Je pense que la première qualité qui prédomine dans tout échange, quel qu'il soit, est la sincérité, l'honnêteté.
Ensuite, j'y ajouterai l'humilité puis le respect de l'autre. Je trouve ce que vous écrivez d'une telle logique, d'une telle vérité que quand vous êtes agressée, je ne comprends pas ce que vos détracteurs vous reprochent. Votre précision dans les termes, la construction de votre pensée sont éclatantes. Alors pourquoi vous déstabilise-t-on systématiquement ? Cette façon de faire me heurte beaucoup, ayant toujours accordé un respect illimité aux "possesseurs de la pensée".
Nous portons toutes et tous une responsabilité dans nos paroles ou nos écrits car rien n'est anodin dans la vie. Des mots assemblés dans un certain ordre et sortis à un moment donné peuvent mener au déclenchement d'une guerre. Les meneurs de foules sont toujours des gens dont l'intelligence dépasse largement la moyenne.
Je m'incline devant les gens capables de jongler avec plusieurs langues. Cela suppose qu'ils réfléchissent en réseaux parallèles, chaque mot engendrant une certaine pensée qui varie complètement selon la langue dans laquelle vous réfléchissez et celle dans laquelle vous allez exposer ou traduire cette pensée. Le vocabulaire technique anglais aidant à synthétiser la pensée au maximum, il ne permet pas cependant d'en appréhender tout le sens.
C'est pour cela que tout cheminement intellectuel, a fortiori lorsqu'il est exprimé dans un langage châtié, mérite qu'on s'y attarde plus et qu'on le salue. Son auteur nous offre du bonheur à l'état pur comme on peut en trouver dans de la bonne musique ou de la bonne cuisine.
Souvent, j'ai lu des commentaires bourrins à l'encontre de notre hôte par exemple. Vous avez dû vous apercevoir vous aussi de cela je suppose. Cette démarche malsaine a un but unique : à défaut de ne pouvoir s'élever, on essaie de rabaisser l'autre pour se sentir à sa hauteur. Je vous assure que si notre hôte allait discourir avec l'éloquence que nous lui reconnaissons - pour peu que l'on soit honnêtes - dans la plus hostile des cités, il emporterait l'adhésion du pire des voyous. Car savoir parler c'est savoir convaincre et savoir convaincre est l'essence du pouvoir.
Intellectuellement gavés comme de grasses oies partant à l'abattage, nous ne sommes plus capables d'apprécier la beauté des mots et des phrases qui défilent sous nos yeux.
A partir de ce constat, nous pouvons nous interroger sur la fiabilité de certaines ou certains. Vous qui avez dû baigner dans la culture italienne jusqu'à vous noyer, vous devez sûrement ressentir cette agressivité injustifiée et malsaine qui rend poreuse la pensée, la fragilise jusqu'à la rendre stérile. Cette technique est loin d'être une simple projection de l'esprit. Elle est employée par exemple durant la garde à vue. On vous pose une question bien précise. Vous y répondez très précisément. On la retranscrit d'une façon à en faire une allégation approximative.
Quand un juge d'instruction, même le mieux intentionné du monde lit votre PV d'audition, il ne peut que croire l'officier de police assermenté qui l'a rédigée. J'ai connu cela durant mon instruction, sauf que dans ce genre d'affaire, les juges politisés, comme le parquet d'ailleurs, couvrent les officiers de la DNAT. Néanmoins, j'ai salué à la fin des débats la droiture de la présidente de la Chambre correctionnelle qui a tout de suite remarqué l'incohérence de l'instruction. J'ai tenu à lui témoigner mon respect pour la bravoure dont elle a su faire preuve, tout en relevant que je n'étais pas naïf au point d'ignorer qu'il y a volonté politique que je sois lourdement condamné, ce qu'elle ne nia point. Cette juge a modifié ma façon de voir la magistrature. Comme vous l'écriviez, nous avons affaire à une présidente qui connaît la nature humaine. Son courage de désavouer une consœur surtout magistrate instructrice à la fameuse Galerie Saint-Eloi n'est pas coutume, de mémoire d'avocats. Voilà l'exemple d'une juge qui fait honneur à sa profession.
Les intellectuels anglo-saxons ont toujours une longueur d'avance sur leurs autres confrères. J'ai lu il y a quelque temps quelque chose qui se rapporte à cette technique du mouvement que vous évoquiez. Cette approche est essentielle car elle permet d'équilibrer entre la théorie et la pratique. Citer des tas de règles sans équivalence dans la vraie vie fait de vous a disc drive-disque dur ou une clef USB, rien de plus.Comme m'a intelligemment dit un jour ma prof d'Histoire : "une tête bien faite vaut mieux qu'une tête bien pleine". Les Arabes eux parleront de "Ilm Naafi'" ou science utile.
Vous voyez Ivana, je comptais consacrer ma vie à l'écriture. Quand j'ai publié mon livre dont aucun éditeur ne voulait en France, pas même les plus "rebelles", après m'être démené comme un diable pour trouver une maison d'édition qui l'accepte enfin, j'ai réalisé combien les gens pouvaient être heureux de leur condition d'ignorants. Voilà quelqu'un qui rapporte des faits assez extraordinaires, véridiques, objectifs puisque vécus, dans une langue
accessible à tous et pourtant tout le monde s'en moque. Quand ce que vous rapportez est censé vous éclairer sur un fantasme qui fait partie de notre vie quotidienne désormais, qui se vérifie des années après et qui ne suscite pas plus que cela la curiosité, vous vous demandez à quoi vous servez sur terre.
Je vous remercie pour tout ce que vous avez pu m'écrire, j'en suis touché et cela me gonfle d'orgueil.
Cordialement.
Rédigé par : Rahmouni Slimane | 11 avril 2012 à 00:12
Slimane,
J'ai omis hier le deuxièmement de mon paragraphe sur la supposée supériorité de ma connaissance de la nature humaine que je devais à votre indulgence imméritée - c'est à mon manque de méticulosité que vous devez l'abondance de mes commentaires, je le crains.
Mon premièrement était donc que les connaissances des psychiatres sont bien plus modestes que ce que réussissent à faire croire aux Français leurs psychiatres. Ironie de la chose, les psychiatres français sont particulièrement souvent très ignorants des quelques progrès de la psychiatrie internationale - dans l'évaluation de la psychopathie par exemple.
"Last but not least" (ensuite mais pas moins important), j'entendais écrire en deuxièmement que les psychiatres n'ont pas une meilleure connaissance de la nature humaine que d'autres professions exposées aux personnes en souffrance et que votre expérience de combattant, vos séjours au sein de différentes cultures, votre expérience de la torture et de la prison vous ont donné une expérience de la nature humaine peu commune.
Ma sincère conviction est que les différentes professions et situations de vie apportent des connaissances complémentaires sur la nature humaine, mais seulement aux personnes qui sont capables d'intérêt pour les autres ainsi que d'un peu de courage. Une aide-soignante intelligente et humaine pourra apprendre plus sur la nature humaine qu'un mandarin préoccupé exclusivement de ses publications et de sa carrière dès ses premiers pas à l'hôpital. Je suppose qu'une greffière intelligente et empathique pourra apprendre plus qu'un juge carriériste, et inversement.
Formée en GB pour ma formation continue, je suis une "adepte" du mouvement de pensée de la psychiatrie sociale "Recovery" (nécessaire dialogue et collaboration entre la connaissance par les études du psychiatre et les connaissances par le vécu de la maladie mentale du patient et de sa famille).
Le problème pour la société est l'actualité de la pensée de François Rabelais - qu'il s'agisse de la connaissance des comportements humains ou de tout autre sujet d'étude : "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Car hélas, les psychopathes en col blanc ou bleu sont de bons étudiants de la nature humaine mais dans le but de tromper et manipuler les autres sans aucune empathie.
J'en étais arrivée trop vite à l'éloge mérité de votre pièce parodique. J'espère que vous publierez d'autres livres car votre talent est grand et votre absence d'amertume est bonne pour la société.
Rédigé par : Ivana Fulli | 10 avril 2012 à 10:17
Madame Fulli,
Pourriez-vous m'aider à traduire :
"Sei cosi ipocrita, che come l'ipocrisia
ti avvrà ucciso, sarai all'inferno, et ti
crederai in paradiso".
C'est pour une amie psychiatre qui doit
présenter un mémoire. Merci.
Rédigé par : calamity jane | 09 avril 2012 à 21:04
Une femme pas revancharde a-t-elle plus de pouvoir qu'un homme qui ne le serait pas plus ?
C'est genre vers la bestialité !
Oh ! l'homme revanchard, frotte-toi à celle qui le serait autant...
Pourquoi l'homme es-tu d'avance revanchard ?
Et que fais-tu de la femme ?
Comment va ainsi ta revanche ?
Rédigé par : zenblabla | 09 avril 2012 à 14:40
Eh ben voilà ! on a réussi à poster
des commentaires courts !
Rédigé par : calamity jane | 09 avril 2012 à 14:02
@Rahmouni Slimane | 09 avril 2012 à 11:52
" La femme pressent la puissance de l’homme, mais elle ne la comprend pas".
Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra."
Parfois hélas, elle ne fait pas que pressentir son impuissance, mais je vous accorde que le plus souvent, elle ne la comprend pas davantage...
Rédigé par : Catherine JACOB@Rahmouni Slimane | 09 avril 2012 à 13:30
A vous nietzschéens.
"Celui qui se sait profond s'efforce d'être clair ; celui qui voudrait sembler profond à la foule s'efforce d'être obscur. Car la foule tient pour profond tout ce dont elle ne peut pas voir le fond : elle est si craintive, elle a si peur de se noyer !»
Nietzsche, Le Gai Savoir.
"Mais l’âme de l’homme est profonde, son flot mugit dans les cavernes souterraines : la femme pressent la puissance de l’homme, mais elle ne la comprend pas".
Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra.
Rédigé par : Rahmouni Slimane | 09 avril 2012 à 11:52
Slimane,
Je ne mérite ni vos éloges ni le mépris arrogant dont m'accable régulièrement Alex paulista quant à mes idées sur les militaires, la politique internationale, les grandes Ecoles françaises, etc.
Il faut lui pardonner car c'est un garçon intelligent dont le fond est bon. Il ne semble que la victime d'un sentiment de culpabilité d'un banquier futur brésilien dont les petits-enfants ignoreront probablement même les rudiments du français pour la majorité d'entre eux au moins - mais ils sauront le chinois vraisemblablement, si la Chine remplit ses promesses de domination économique et culturelle du monde au XXI° siècle.
C'est aussi une victime du sentiment de supériorité de tant d'anciens élèves des grandes Ecoles françaises. Un système condamné à moyen terme dès que la France aura remis en ordre de fonctionnement ses universités ou que tous les enfants de privilégiés iront à l'étranger pour débuter leurs études supérieures - mouvement bien enclenché déjà pour les plus privilégiés et seules les grand-mères françaises de Polytechniciens tiennent encore au défilé du 14 juillet.
Quant à ma supposée connaissance de la nature humaine :
Premièrement les connaissances techniques de la communauté psychiatrique internationale sont bien limitées - sans toutefois être aussi nulles que celles des psychiatres français dans leur ensemble (ces gens vivent dans leur ensemble en autarcie et beaucoup appartiennent à des dérives sectaires de la psychanalyste tandis que leurs universitaires restent encore volontiers les esclaves consentants des deniers de l'industrie pharmaceutique).
Bravo pour votre superbe pièce parodique qui devrait à mon sens clore une polémique stérile avec calamity jane - je vous en voudrais du contraire car vous ne répondiez qu'à des provocations visant à la faire lire. Chacun ses goûts et je respecte les admirateurs et les commentateurs dialoguant avec cj. Je lui reconnais d'ailleurs des efforts soutenus pour produire un style pseudo-poétique reconnaissable dès la première phrase...
Rédigé par : Ivana Fulli | 09 avril 2012 à 10:02
Monsieur Slimane,
je me permets de vous mettre en garde
contre toute tentative de m'assimiler
à qui que ce soit tant par le pseudo
que j'ai choisi que par les extraits
de textes qui appartiennent à leurs
auteurs.
Je n'ai jamais écrit une parole désobligeante à votre endroit ni obligeante.
Dans votre extrême bonté vous vous permettez des jugements hâtifs à l'égard d'autrui
et particulièrement sur l'idée d'un
pseudo.
Je n'aime pas la guerre et donc je prendrai
mes dispositions.
Friedrich Nietzsche a également écrit
"Le public confond facilement celui qui
pêche en eau trouble avec celui qui puise en
eau profonde".
Rédigé par : calamity jane | 08 avril 2012 à 19:03
"Parfois la bouffonnerie elle-même est le masque d'un savoir funeste et trop certain. D'où il suit que c'est une marque d'humanité un peu délicate de respecter le « masque » et de ne pas pratiquer à tort et à travers la psychologie de curiosité." Nietzsche, aux alentours du 20 décembre 1888, deux semaines avant de sombrer dans la folie.
Devant probablement plus sa démence à la prise d'une drogue javanaise contre l'insomnie qu'à une intense réflexion comme il est d'usage de le croire, nietzschéens, nietzschéennes qui angoissiez de connaître le même sort, vous pouvez dorénavant donner libre cours à vos pensées.
Rédigé par : Rahmouni Slimane | 08 avril 2012 à 13:57
"On a souvent besoin, dans le commerce
des hommes, d'une dissimulation bienveillante par laquelle on feint de ne pas percer
à jour les motifs de leur conduite".
"Qui s'évertue à entrer de force dans la
familiarité d'une autre personne n'est
d'ordinaire pas sûr de posséder sa confiance. Qui est assuré de la confiance
attache peu de prix à la familiarité".
"Les personnes qui veulent, par des flatteries, endormir la prudence que nous
mettons dans nos rapports avec elles recourent à un moyen dangereux, une sorte de
somnifère qui, s'il n'apporte pas le sommeil
n'en laisse que plus éveillé."
F. Nietzsche "Humain, trop humain"
Rédigé par : calamity jane | 08 avril 2012 à 10:45
Rédigé par : Rahmouni Slimane | 07 avril 2012 à 19:19
Slimane,
Etes-vous écrivain dans la vie de tous les jours?
Vous avez vraiment un don particulier.
Félicitations.
L'intérêt de fréquenter ce blog, c'est aussi l'occasion de lire des textes bien écrits.
Pour moi dont savoir écrire est la dernière qualité, ce blog est une école.
Rédigé par : LABOCA | 08 avril 2012 à 02:59
Monsieur Slimane,
Bravo ! C'est magnifiquement bien écrit !
Rédigé par : Marie | 07 avril 2012 à 23:39
Une Indienne qui fait du bien.
Elle est présente sur ce blog depuis des temps immémoriaux. Accro à l’internet depuis qu’elle sait s’en servir, elle doit bien y passer le plus clair de son temps.
Elle ne doit certainement jamais sortir de chez elle. Entourée de ses dix-neufs chats tous nés d’une même portée, enfin selon ses dires, elle a décidé de faire entendre sa voix de partout, tout le temps de derrière son écran d’ordinateur bien sûr. Cloîtrée dans son studio aux murs jaunis par des millions de cigarettes fumées jusqu’aux ongles - « des Gitanes mais les guys, j’suis pas une gonzesse ! » aimait-elle rajouter dans son légendaire rictus qui laissait entrevoir une dentition se résumant à une unique incisive qui lui sert de fourchette et de tournevis multifonction - Martha Canary de son état civil, était devenue le véritable cauchemar du blog JAS.
Elle aimait crier à qui voulait l’entendre - car Martha crie toujours quand elle s’exprime - "pour compenser les quelques centimètres de masculinité qui me manquent", affectionnait-elle de rajouter le regard vif et l’œil torve. Vous l’aurez tous compris, Martha n’est pas venue au monde pour plaire ou obéir.
Ce matin, le paisible ancien juge du district de Terry, Dakota du Sud, jeune retraité depuis peu mais toujours actif dans les affaires était d’humeur joyeuse.
Après avoir siphonné sa troisième énorme tasse de café qu’il traînait avec lui en toutes circonstances, Philip Bilgerson, ancien juge estampillé Républicain, quelqu’un d’assez imprévisible mais d’attachant, tenait à pousser un coup de gueule ce jour.
Après s’être rasé impeccablement, détendu comme rarement, il s’assied sur son rocking-chair hérité de père en fils depuis que le nom Bilgerson existe dit-on. Méticuleux, organisé, il s’empare de son Macintosh encore sous cellophane et tape sa première lettre de la matinée : U.
Pendant ce temps, Martha, nous avons obtenu l’autorisation de l’appeler par son prénom depuis deux mois maintenant, est sur les nerfs.
Elle sait que ce 4 avril 2012, quelque chose de pas normal doit se passer. La veille, elle avait appris par sa commère de boulangère qui lui livrait son pain blanc sans sel que le juge Bilgerson n’avait pas la gueule de ces derniers temps. Il ne lui en fallut pas plus pour flairer le scoop.
Martha est née avec un nez proéminent qui devait servir, selon ses dires, à renifler les Peaux Rouges à 1000 miles à la ronde. Cet organe avait la particularité de sentir venir les événements avant tout le monde. C’est pour cela que ce matin précis, elle s’est fait livrer son pain et ses deux cent cigarettes jaunes à l’aube, afin que les curieux de sa rue ne remarquent pas sa nervosité.
Martha visait juste. Ce mercredi 04 allait rester graver dans les mémoires. Les faits vont lui donner raison.
Bilgerson est tiraillé depuis quelques mois. Républicain de conviction et de cœur, il aurait dû apporter sa voix logiquement à Rutherford B.Hayes qui se représente pour un second mandat. Cependant, la raison le poussait à voter, sacrilège absolu, pour la première fois de sa vie pour un rival démocrate, Samuel J.Tilden. Il savait pertinemment que statistiquement le républicain n’avait guère de chance face à son adversaire. Mais des sources fiables lui avaient assuré que des tonneaux censés servir à stocker du malt avaient été retrouvés bourrés de bulletins de vote. Bilgerson n’hésitera pas : ce sera Tilden et personne d’autre.
Le sujet du télégraphe de Philip porte ce jour sur une Indienne mère de plus d’une dizaine de rejetons dont notre juge avait entendu parler dernièrement.
Cette dernière avait consenti à laisser derrière elle sa vie de sauvage et se donner de toute son âme pour ressembler à une squaw de visage pâle. L’histoire de cette femme bouleversa Philip à un point tel qu’il se sentit le devoir de lui rendre hommage dans son câble. C’était un authentique patriote, de ceux qui chantent l’hymne des Fédérés, la voix portante, la main sur le cœur et l’œil humide. Inutile de dire quelle symbolique particulière ces petits gestes anodins ou sans mérite aux yeux des autres, revêtent chez ce descendant de colon européen. Philip était un républicain très en avance sur ses semblables. Il croyait au talent des Peaux Rouges et des esclaves noirs autant qu’il croyait à celui des colons blancs. Pour lui, la nation ne pouvait être grande et respectueuse que si elle acceptait toutes ses composantes sociales, sans distinction de race ou de couleur. Il était sage, il sentait tourner le vent. Il était intimement persuadé que la ségrégation raciale allait voler en éclat et que les gens pourront enfin vivre ensemble débarrassés définitivement des stupides barrières que l’on a toujours dressées entre eux.
Pendant plus d’une heure, Philip s’appliqua comme à son habitude, à parfaire son câble. Une Indienne qui fait du bien .Ce sera le titre de son pamphlet et il n’en changera pas.
Pendant ce temps, Martha en était à sa dix-huitième cigarette du début de matinée. Elle les allumait les unes après les autres, ne craquant qu’une allumette par jour. Elle savait qu’en cette période d’élections cruciales pour le pays, elle devait veiller à ce que les choses se déroulent du mieux possible. Elle devait faire en sorte de dénicher les potentiels sympathisants démocrates et les ramener à la raison à la force de son KENTUCKY deux coups à canons superposés. Martha détestait le dialogue ou la méthode douce. Son strabisme qui la suivait depuis la naissance lui brouillait complètement la vue. Elle ne réalisait pas que l’immense majorité du pays ne voulait plus d’un républicain. Elle allait réaliser bientôt qu’il faudrait devoir utiliser les canons à poudre pour remettre les gens sur le droit chemin. Peu importe s’il ne devait rester plus qu’elle sur tout cet immense territoire. L’essentiel étant que les idées républicaines triomphent par n’importe quel moyen, parole de Martha.
Tandis qu’elle ouvrait sa boîte de roastbeef qui constitue son unique repas de la journée depuis aussi longtemps qu’elle se souvient, Martha reconnut immédiatement le bruit caractéristique du câble qui s’achemine le long des kilomètres de fibre optique .Elle sentait que la journée allait être longue, très longue. Tout en continuant d’ouvrir sa boîte en métal en se servant de son unique incisive, elle devinait les lettres, les mots, les phrases, les paragraphes qui se bousculent le long des lignes pour venir faire vibrer son vieux PC bancal. Elle est capable d’une telle concentration qu’elle peut entendre jusqu’aux propres cellules de son corps se former ,se développer et mourir. Martha est un phénomène. Elle doit rentrer dans l’Histoire quitte à y parvenir en la forçant à venir à elle en rampant.
Elle vida le contenu de sa boîte comme à son habitude à l’intérieur de son pain blanc qu’elle débarrassa de sa mie. Cette dernière lui servira de cookies avec le café du soir, pressentant à juste raison que le soir allait être long.
Philip appuya sur la touche « Enter » de son clavier, observant son texte avalé par la technologie.
Satisfait, il croisa les mains derrière la tête. Les yeux clos et un sourire de satisfaction illuminant son visage rond, il ferma les yeux et se lassa glisser agréablement dans le sommeil.
Martha reçut instantanément le texte. Elle en lut le titre et, comme recevant un coup de crosse dans l’estomac, elle se mit à lire lentement le contenu.
Arrivant au point final, elle se redressa, fit craquer ses doigts, éructa longuement et entreprit de rédiger une réponse à la hauteur de son indignation. Nul doute que ce paragraphe sonnait comme une déclaration de guerre pour elle. Comment pouvait-on concevoir de faire l’éloge d’une sauvage surtout de la part d’un juge qui, avec le recul, ne lui avait jamais inspiré confiance, trop tolérant selon elle sur la morale. Martha sentit monter en elle cette colère qui est le seul sentiment qu’elle connaît, en étant dépourvue de tout autre. Plus d’une heure, ses doigts endoloris par l’arthrose tapaient sans discontinuer sur son antique clavier sans couleur. Bon dieu de bon dieu pouvait-on entendre de temps à autre. Ses chats la connaissaient tellement bien qu’ils savaient que dans ces moments-là, mieux valait ne pas remuer d’un poil sous peine d’être jeté sans ménagement de la fenêtre du troisième étage de la bâtisse. Même le poisson rouge qui évoluait depuis toujours dans la demi-bouteille de whisky remplie à moitié d’eau avait compris qu’il devait s’arrêter de nager s’il ne voulait pas finir avec son abri sur le trottoir.
Martha avait disparu sous la fumée de ses cigarettes. Quand elle finit de rédiger son texte, elle le signa d’un surnom très sympathique, Calamity Jane. Elle le relut une trentaine de fois, ricana brièvement puis comme le fit Philip avant elle, appuya sur « Enter » et attendit.
Pendant ce temps, un sauvage se prénommant Slimane, quelque part dans un autre Etat, recevait simultanément le texte signé Calamity Jane. Il le lut une première fois, marqua une pose. Puis il décida que cette fois il devait répondre à cette Calamity Jane.
Peu importe ce qui s’échangea ici ou là. Ce qui sera retenu, c’est que les hommes comme les situations sont soumis au caprice du temps. Quel intérêt de traverser la vie sans jamais changer de vision sans jamais se remettre en question ? Pour sûr Calamity Jane ne pourra jamais me répondre de façon satisfaisante.
Bon week-end à tous.
Rédigé par : Rahmouni Slimane | 07 avril 2012 à 19:19
Catherine Jacob vient encore de manger du politiquement correct. Comme ça. L'air de rien. Toujours placée un peu de côté, savamment de traviole, pour mieux prendre de la hauteur.
Rédigé par : Raph38 | 07 avril 2012 à 15:46
MCPM nous suggère d'écouter la voix de Wassyla Tamzali et c'est une idée judicieuse.
http://www.youtube.com/watch?v=ppMjxsIO5CY
Wassyla Tamzali, intellectuelle et féministe laïque algérienne dialogue dans l'émission "Vous aurez le dernier mot" de France 2, avec une activiste journaliste féministe et musulmane, Lubna Hamad Al Hussein, qui demande aux musulmans de choisir l'amour et pas la peur de Dieu tandis que Wassyla Tamzali demande aux islamistes modérés de choisir le courage.
Wassyla Tamzali qui a publié récemment "Une femme en colère. Lettre d'Alger aux Européens désabusés" reproche à certains intellectuels français de mépriser les droits de l'homme pour les femmes musulmanes. Des intellectuels tunisiens se plaignent actuellement d'une régression, pour l'instant seulement "culturelle", des droits des femmes. L'excellent et subtil dramaturge tunisien Lofti Achour, auteur de notamment "Hobb Story. Sex in the (Arab) City" ne trouverait plus de comédiennes ayant le courage de jouer son spectacle comme avant le printemps arabe.
Rédigé par : Ivana Fulli | 07 avril 2012 à 08:59
"Une femme en colère, Lettre d'Alger aux Européens désabusés"
http://schizo-non.allmyblog.com/182-une-femme-en-colere.html
Rédigé par : MCPN | 06 avril 2012 à 22:54
J'ai très bien connu la fille d'une mère
au patronyme très français-local qui a
eu quinze enfants. J'ignore où elle se
trouve actuellement mais dans le milieu
des arts les retrouvailles sont possibles.
Aucun des enfants n'a mal tourné ! Tous
ont été scolarisés et tous ont des diplômes
ou des certificats de capacité dans des
domaines très différents et certaines sont
particulièrement appréciées à l'étranger.
Elle, elle connaît les exigences de ce
genre de situation qui fait que "chez ces
gens-là on pense tous les jours pour dix-
sept" surtout lorsqu'il s'agit de ne pas
manquer du minimum !
Rédigé par : calamity jane | 06 avril 2012 à 14:38
Rédigé par : LABOCA | 06 avril 2012 à 00:59
Cher LABOCA,
Oui, nous avions compris seuls, mais il est encore plus mignon que vous nous l'explicitiez, êtes vraiment un poète, vous.
Ne changez rien, quoique je dise.
AO
Rédigé par : oursivi | 06 avril 2012 à 13:05
S'agissant de lire une facture, il se trouve que j'ai un jour traduit bénévolement des modèles de facture classiques (électricité, gaz, téléphone etc.) pour une étudiante japonaise du conservatoire national de musique de Metz que son professeur référent, Charles DAGNINO, m'avait demandé d'aider à s'insérer, ce en sus d'une liste type des échanges entre le maître et l'élève également phonétiquement transcrits, et que cette dernière a ensuite distribué le tout, sans me demander mon avis (pratique devenue courante), dans la communauté japonaise locale.
Ceci dit, vous faites écho sans doute, à ce discours : http://leilaaichi.eelv.fr/discours-de-leila-aichi-a-loccasion-de-la-ceremonie-du-8-mars/
où l'on trouve notamment ceci : "Je tiens tout d’abord à saluer l’action remarquable des membres de l’association Quartiers Sans Frontières, notamment Elisabeth Applincourt ainsi que Salim et Fareth Saïfi, qui par leur engagement luttent entre autres contre le fardeau de l’illétrisme. C’est le travail quotidien de telles associations qui permet, sur le terrain, de concrétiser l’espoir et la détermination en un véritable succès, en une vraie autonomie.
Je souhaite faire savoir que un tel militantisme n'est que la continuité de l'action de nombre de femmes anonymes que personne n'a jamais pensé à féliciter, et qui même, au contraire, ont souvent passé pour des emmerdeuses, car chacune, à sa place a participé à la lutte contre l'illettrisme.
Tenez, ma grand-mère maternelle par exemple, une vosgienne comme cette Julie-Victoire Daubié, première femme à obtenir le droit de passer le baccalauréat.
Elle a passé son brevet élémentaire (le BE) qui, à l'époque, permettait d’accéder aux postes de base dans l’administration ainsi qu'aux écoles normales de formation de nos actuels professeurs des écoles avant que le baccalauréat ne s'ouvre véritablement aux filles en 1924 grâce à une harmonisation des programmes des écoles et collèges de filles et des écoles de garçons.
Cela lui a permis de travailler pour la SNCF, en élevant cinq enfants qui ont tous fait des études aux frais de leurs seuls parents.
Une fois à la retraite, elle s'est consacrée de façon bénévole au combat contre l'illettrisme chez les bergers provençaux de son entourage qui ne parlaient que le provençal, et dont elle a ainsi aidé à faciliter la reconversion par la préparation des concours des eaux et forêts ou encore de la poste, lorsque leurs exploitations ont été victime d'expropriations massives.
Qui en a jamais parlé avant ce jour?
Personne.
(Une partie de notre ancien domaine, Ici et là )
Je déplore donc personnellement qu'on ait toujours tendance à présenter comme extraordinaire de façon opportuniste chez quelques-uns, ce que d'autres n'ont jamais cessé de faire dans l'ombre, sans prétendre à la moindre récompense que celle que procure la satisfaction du devoir accompli et du service rendu dans le respect, le dévouement, le silence et la dignité, en temps de guerre comme en temps de paix et sans quiconque l'ait exigé comme un dû. Un point c'est tout.
Un point c'est tout.
Ceci étant, je ne connais pas vraiment les algériens et encore moins les algériennes, vu que je ne demande que très rarement aux gens de quelle origine ils sont donc...
Quelle que soit la langue dans laquelle elle les a éduqués en dehors de l'école, je constate que celle dont vous parlez a pu mettre au monde et élever douze enfants en bonne santé dans notre pays, en tant que mère au foyer. Eût-elle aspiré à un autre destin que cette contribution extraordinaire à l'essor démographique de notre pays couronnée d'un diplôme ? Elle seule est sans doute en mesure de le dire.
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@sbriglia | 04 avril 2012 à 14:59
Quel besoin de toujours mettre les pieds dans le plat ?
« Je suis allé consulter le programme du DILF : le certificat d'études primaire est du niveau de Polytechnique, à côté... »
Après le DILF, il y a le DELF et enfin le DALF : http://www.ciep.fr/delfdalf/
A toutes fins utiles, http://fr.wikipedia.org/wiki/Test_d'aptitude_en_japonais (Les cinq niveaux : http://www.inalco.fr/ina_gabarit_rubrique.php3?id_rubrique=2575 )
Le niveau le plus élevé, le 1, permet d'intégrer celles des universités japonaises qui n'exigent pas le passage de leur propre examen d'entrée, comme cela est le cas de l'Université de Kyoto, par exemple.... !!
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 avril 2012 à 08:44
Ce qu'a fait cette femme est remarquable.
Il est dommage qu'elle n'ait pas eu la chance de le faire plus tôt, car visiblement ce n'est pas l'envie qui lui manquait.
Elle a donné un signe fort d'intégration, mais elle n'est pas la seule dans ce cas-là.
Se comprendre c'est déjà faire tomber les barrières.
C'est à nous français bien au chaud de donner cette première possibilité aux gens qui viennent chez nous et peut-être même doit-on la leur imposer, je me pose cette question.
Rédigé par : Surcouf interrogatif ou interrogateur c'est à voir | 06 avril 2012 à 07:49
Rédigé par : Dd | 05 avril 2012 à 15:55
Dg,
Votre dernier commentaire est plus constructif que le premier, polémique.
Je suis persuadé que cette femme a dû longtemps rester sous la domination de son homme. Une fois que ses enfants sont devenus grands ou en âge de comprendre, elle a dû leur faire part de son désir de s'en sortir, de mieux se retrouver dans cette société. Et ses enfants l'ont encouragée.
Cette femme a dû aussi n'avoir eu comme amies ou copines que des femmes de sa condition.
Elever 12 enfants est une tâche si immense que je peux comprendre pourquoi cette femme a attendu longtemps avant d'apprendre l'écriture du français, langue que nécessairement elle comprenait déjà un peu.
---
S'inspirant de ce qui existe aux Etats-Unis, le Gouvernement a, il y a bientôt 6 ans, institué par la loi (article L. 311-9 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile) les contrats d'accueil et d'intégration : il s'agit de contrats - ce sont en fait des contrats d'adhésion, tel que le droit commun nous en offre l'exemple - que doivent signer avec l'Administration certains étrangers primo-arrivants, lesquels s'engagent ainsi à apprendre les bases de la langue française et les principes structurant notre vie en société.
Cette belle initiative - due à Chirac et Sarkozy - doit être saluée, car elle permettra que ne se rencontrent plus en France les cas correspondant à celui de notre brave femme algérienne.
--
Le "gouffre" de niveau dont vous parlez entre les enfants de parents issus de l'immigration, d'une part, et nos enfants de Français européens existe. Mais il ne s'explique pas par des considérations alimentaires (halal ou autres).
Ce gouffre s'explique, comme vous l'avez écrit au début de votre commentaire, par le niveau culturel des parents de ces enfants.
Ces parents, comme vous le dites, ne connaissent ni la langue, ni nos principes de vie. Ils ne peuvent donc être d'aucun secours à leurs enfants. Parfois ces parents comprennent le français et quelques-uns de ces principes, mais ils prennent l'option de surtout vivre avec des gens qu'ils ont connu au bled ou qui leur ressemblent culturellement, s'éloignant ainsi - sans que cela corresponde réellement à l'expression d'un communautarisme doctrinal - de ceux de leurs hôtes français qui auraient pu les aider dans leurs premiers pas dans ce pays.
Heureusement, parfois on trouve des familles dans lesquelles un des deux parents a fait des études dans le pays d'origine jusqu'au lycée, voire l'université : dans ce cas c'est plus souvent l'homme que la femme (dans les couples formés par ces personnes, il est plus facile de trouver un homme éduqué ou instruit prendre pour épouse une femme non éduquée ou non instruite, alors que l'inverse ne se rencontre presque jamais). Mais ces couples divorcent de plus en plus, exactement comme les couples de Français européens. Comme nos divorces en France se terminent systématiquement par l'octroi de la garde des enfants à la mère, les enfants se retrouvent donc avec celui des deux parents qui généralement leur apporte moins de choses en matière d'éducation scolaire, ce qui comporte des risques réels pour ces gosses quant à leur évolution scolaire. C'est pourquoi je suis fortement convaincu que les divorces font plus de dégâts parmi les enfants dont les parents sont issus de l'immigration. C'est pourquoi aussi ma conviction est faite que l'intérêt des enfants oblige les parents à faire des concessions réciproques.
Je crois savoir que Ségolène Royal a proposé que la Gauche puisse réformer le divorce de telle sorte que dans la mesure du possible la garde des enfants devienne alternée et qu'en conséquence chacun de des deux parents perçoive la moitié des allocations. Je soutiendrai cette réforme, convaincu qu'elle contribuera à une diminution du nombre des divorces parmi les couples au sein desquels le contrôle des allocations versées par la CAF crée quotidiennement des tensions entre le père et la mère.
En conclusion, j'aimerais qu'on sache que le divorce cause des dégâts considérables parmi les immigrés venus du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne.
Rédigé par : LABOCA | 06 avril 2012 à 04:07
Rédigé par : Ivana Fulli | 05 avril 2012 à 12:49
Ivana,
Je partage entièrement ce que vous dites sur Marine Le Pen.
Marine Le Pen est dans un jeu de rôle. Ce n'est pas une femme dangereuse. Elle n'est ni raciste, ni fasciste. Simplement, pour des raisons politiciennes, comme vous le dites si justement, elle est obligée de tenir le discours qu'elle tient.
Une femme qui, comme elle, s'est, à un moment de sa carrière d'avocate, engagée dans la cause d'étrangers, ne peut être raciste.
Marine Le Pen est une jeune femme. Forcément, elle est ouverte. Elle n'a pas tort de soulever souvent les problèmes liées à l'immigration.
J'ai voté pour Sarkozy en 2007 parce qu'en face de lui il y avait Ségolène Royal. Si en face de Sarkozy il y avait eu Martine Aubry ou Elisabeth Guigou, j'aurais choisi la socialiste, dès lors que le bon Bayrou était éliminé au premier tour.
Je n'aime pas voter blanc. J'ai dû choisir Sarkozy, car Royal m'avait énervé en mettant trop en avant sa qualité de femme, ce qui revenait à dévaloriser les femmes.
Marine Le Pen est préférable à Sarkozy, lequel n'a pas prouvé qu'il était hostile au racisme.
Toute la pratique de Sarkozy en tant que ministre de l'intérieur, en tant que candidat à la présidentielle 2007, en tant que chef de l'Etat et en tant que candidat à la présidentielle 2012 montre qu'il est dans le double jeu.
La façon dont il traita le sous-ministre Azouz Begag, la façon dont il traite en général les musulmans français, la façon dont il a osé traiter les Africains au Sénégal prouvent suffisamment qu'il est inférieur à Marine Le Pen dans la façon de respecter les gens qui ne lui ressemblent pas sur le plan racial et religieux.
Je me suis toujours interrogé sur Guéant. Comme il n'est pas libre mais parle à la place de Sarkozy, on peut hésiter sur son cas.
J'ai souvent l'impression qu'il dit ce que Sarkozy lui demande de dire.
N'oublions pas que Guéant n'avait aucune existence publique avant l'arrivée sur le devant de la scène de Sarkozy. C'est Sarkozy qui l'a fabriqué; il doit tout à Sarkozy. Il est compréhensif qu'il fasse tout ce qui est en pouvoir si c'est nécessaire pour rendre Sarkozy heureux.
Guéant désarçonne souvent. On voit bien, par la qualité de sa langue, qu'il est cultivé et brillant. Mais le fond de ce qu'il dit n'est pas en cohérence avec la qualité de sa langue. C'est pour cela je dis qu'il est sous l'influence de Sarkozy.
Incontestablement Guéant est, techniquement, un homme de qualité. Avant de travailler pour Sarkozy, il a travaillé pour l'Administration du pays à des postes de responsabilité importants. Je le respecterai toujours en tant qu'ancien haut fonctionnaire. Tout ce qu'il peut faire de mauvais depuis qu'il travaille pour Sarkozy doit être imputé à Sarkozy.
Si Guéant et les autres anciens hauts fonctionnaires de l'Etat travaillant auprès de Sarkozy sont devenus mauvais, la responsabilité en incombe à Sarkozy.
Dominique de Villepin a souvent dit que Sarkozy ne sait pas comment fonctionnent l'Etat républicain, l'Administration et le service public. C'est sûrement là que réside la crise actuelle de la France.
Rédigé par : LABOCA | 06 avril 2012 à 01:51
Rédigé par : oursivi | 05 avril 2012 à 13:11
oursivi,
Dans la phrase que vous avez soulignée, il faut en réalité remplacer les mots " 5 ans" par les mots "5 enfants".
La phrase doit donc se lire :
"On ne trouvera jamais en France, parmi les femmes originaires du Gabon, du Cameroun, des deux Congo, de la Centrafrique, de la Guinée équatoriale - pays dont les ressortissants n'émigrent pratiquement jamais -, du Togo, du Bénin ou même de la Côte d'Ivoire, des femmes ayant plus de 5 enfants".
Je n'avais pas relu attentivement le texte avant d'envoyer le post.
J'ai signalé ce point à Monsieur Bilger, qui devrait rectifier.
Bien à vous.
Rédigé par : LABOCA | 06 avril 2012 à 00:59
Dd, je vous suis pleinement dans votre regret de voir tant de parents qui ne font pas l'effort de parler français à leurs enfants, renforçant ainsi leurs difficultés à l'école alors que, vous l'avez sans doute constaté comme moi, les enfants qui sortent de maternelle pour le CP sont tous de petits français à égalité (on ne dira jamais assez la qualité de l'enseignement dispensé en maternelle). Je trouve, comme vous, détestable d'entendre parler d'autres langues que le français à la sortie des classes : l'enfant comprend ainsi qu'il y a deux mondes radicalement séparés, les gourmandises et la permissivité s'expriment en wolof ou en arabe à la maison, le français est réservé à la contrainte scolaire et à la discipline. Le choix est vite fait pour la plupart.
J'enrage comme vous de cette paresse, pire, de cette morgue qui consiste à ne vouloir renoncer à rien de ses origines alors qu'on a fait le choix de l'émigration justement parce que cette origine n'était porteuse, là-bas, d'aucun avenir. On fuit la misère matérielle mais on veut conserver la misère culturelle, on veut l'écran plat mais on veut continuer de baragouiner la mauvaise langue mal maîtrisée du bled. Et on veut fièrement transmettre ce pataouète à ses enfants pour ne pas avoir à faire d'effort quand on les enverra faire les courses pendant qu'on dormira devant la télé.
C'est la raison pour laquelle il faut justement saluer l'attitude de cette dame. Est-ce trop tard après 40 ans de présence ? Ce le serait si cette dame avait consacré sa vie à la sieste, mais ce n'est visiblement pas le cas. 12 enfants, croyez-vous qu'elle ait eu le choix ? Non. Ce choix, elle n'en dispose qu'aujourd'hui, c'est sa première fenêtre de liberté, c'est la première fois de sa vie qu'elle a la possibilité de faire un choix et elle fait le choix d'apprendre l'écriture du français. Ne soyons pas bégueules. Renvoyons son exemple à toutes les autres que les rendez-vous avec l'enseignant semblent tirer du lit : elles n'ont pas toutes 12 gosses, loin s'en faut.
Soit dit en passant, pour être bénévole dans une association de proximité en ZEP, je puis confirmer que les cours de français sont pleins. Pleins de femmes, aucun homme.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Dd | 05 avril 2012 à 23:08
"Dd, électeur de gauche, enseignant fatigué et résigné..."
Laissez la place à d'autres ! Les enfants de toutes les Tassidit méritent mieux. Tous les enfants méritent mieux.
Elle ne parle pas arabe. Tassidit, c'est "la bienheureuse" en kabyle. Ne vous privez pas du luxe de vous inspirer d'un si joli prénom ; nos enfants ne s'en porteront pas plus mal.
Merci Ivana pour le lien ;-)
Rédigé par : Nordine | 05 avril 2012 à 22:10
///le manger halal n'était pratiquement pas observé il y a dix ans par les musulmans de France... aujourd'hui ils respectent cet interdit alimentaire de façon plus stricte que dans de très nombreux pays arabes...).///
C'est aussi vrai de nombreux jeunes juifs parisiens et privilégiés culturellement qui deviennent désireux de ne plus fréquenter que les restaurants compatibles avec une pratique religieuse bien plus stricte que celle de leurs parents.
Nous assistons à un repli des différentes communautés sur-elles-mêmes en France.
Rédigé par : Ivana Fulli | 05 avril 2012 à 21:02
Tout ce brouillamini et tous ces commentaires prouvent une fois de plus que nous sommes encore un pays riche.
Pour combien de temps?
Toujours prompts à s'esbaudir sur l'innocence et le beau de l'exotisme, mais très attachés à leur confort et leurs petites jouissances, nos franchouillards râleurs et aveugles feraient mieux de travailler plus et faire des enfants.
Un jour, la France paiera la facture.
Mais comment et combien ?
Il sera alors bien tard et impossible de faire ce qui n'aura pas été fait.
Rédigé par : Poil à gratter | 05 avril 2012 à 17:47
Chers amis,
Merci à ceux qui ont pris le temps de répondre à mon premier message, dont la tonalité polémique ne vous aura pas échappé. Je voulais montrer le côté obscur que peut révéler cette affaire sur l'état de notre société. Il ne s'agissait pas d'une attaque ad hominem envers cette femme.
Malgré tout, pardon de le dire, mais je ne pense pas qu'il soit normal qu'une personne qui vienne vivre parmi nous attende l'âge de 63 ans pour prendre des cours d'apprentissage de notre langue. Peut-être que l'Etat aussi ne fait pas assez d'efforts dans ce sens.
Le passage de l'université de centre-ville à la Zep de banlieue est un moment éprouvant. Pas seulement à cause de la difficulté du métier, mais surtout parce que j'ai appris sur le gouffre qui sépare une partie des jeunes issus de l'immigration du reste de la société. J'emploie sans doute à tort une périphrase évoquant leur origine, alors que les causes sont peut-être sociales, économiques... ou autres, je n'en sais rien.
Parce que pour cette brave femme qui apprend à lire, combien de parents qui ne viennent pas au rendez-vous, combien de parents qui ne font pas l'effort de parler français à leurs enfants et laissent le soin de l'apprentissage de la langue à une école qui n'a pas été conçue pour cela, combien de parents qui laissent leurs enfants sortir la nuit, combien de parents qui poussent leurs enfants à la revendication communautariste (le manger halal n'était pratiquement pas observé il y a dix ans par les musulmans de France... aujourd'hui ils respectent cet interdit alimentaire de façon plus stricte que dans de très nombreux pays arabes...).
Nous ne sommes qu'au début de nombreuses tensions ; parce que jamais dans notre pays les inégalités économiques et sociales n'ont autant recoupé les différences culturelles et religieuses.
Rédigé par : Dd | 05 avril 2012 à 15:55
Ça me fait chaud au coeur, à travers l'exemple de Tassidit, de saluer tous ces émigrés de France et du monde. Pour eux, que d'obstacles à gravir, de préjugés à affronter, d'efforts à ahaner ; des gens qu'on aime à quitter, des patrons ou des petits malins à enrichir sur la route ! Ainsi va notre planète, depuis toujours. Arrêtons pendant cinq minutes de regarder notre nombril de péquin de souche, ça soulage un temps notre petit ventre de nanti. Nos abdominaux et toute l'huile qui va avec, c'est eux, les migrants. De l'intérieur, de l'extérieur, femmes, hommes, enfants, eurasiens, africaines... le mouvement a souvent raison.
Rédigé par : scoubab00 | 05 avril 2012 à 15:35
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 05 avril 2012 à 10:25
Xavier,
Votre commentaire est trop radical, alors que la vie est suffisamment complexe pour autoriser un point de vue où le manichéisme le dispute à la caricature.
Vous y allez trop fort en parlant d'invasion. Jusqu'à preuve du contraire, nos ministres sont nos ministres, nos policiers sont nos policiers, nos juges sont nos juges. Jusqu'à preuve du contraire, ces immigrés vivent dans la marginalité en France puisque la plupart d'entre eux sont largués sur le plan économique et social.
Je suppose que vous êtes un Français européen, comme moi. Si vous étiez un Français solidaire de nos compatriotes établis et travaillant en Afrique, vous ne tiendriez pas le discours que vous tenez.
Nous avons chez nous, en France, des immigrés "noirs" ou de race africaine. Mais ces "noirs", ces "Africains" ont aussi nos immigrés chez eux.
Si nous chassons de notre France ces gens au nom de la volonté de préserver notre "civilisation" pour reprendre votre langage, et si ces gens font de même à l'égard de nos Français vivant chez eux, nous serions perdants. Demandez aux Français vivant et travaillant en Côte d'Ivoire, au Sénégal, aux Congo, au Bénin, au Gabon et dans d'autres pays d'Afrique s'ils seraient heureux de revenir en France !
Moi je suis français originaire d'Espagne. Je ne me retrouve pas dans ce que vous avez dit des Espagnols.
Vous dites :
"Conclusion : qu’on indemnise et aide les pays dans lesquels on a fichu la pagaille, mais qu’on ne donne pas la Légion d’honneur à une Algérienne pour être venue faire douze enfants à nos frais - aussi méritante soit-elle sur le plan individuel.
Remarque : les immigrés ne relèvent pas toujours de l'élite de là d'où ils viennent."
Votre "conclusion" est insuffisante et anti-philosophique. Nos pays n'ont pas seulement "fichu la pagaille" dans les pays d'origine de nos immigrés. Ils y ont surtout versé et fait verser du sang, déportant des forces vives, violant des femmes et asservissant des jeunes. Quand on a commis de telles atrocités, on ne peut rien réparer, on doit seulement demander pardon.
Le sang n'a pas de prix. C'est pourquoi je me suis toujours opposé à l'idée de réparation civile comme suite d'une déclaration de culpabilité criminelle.
Payer parce qu'on a versé ou fait verser du sang, revient à demander à être absous.
En tant que né juif, je me suis toujours opposé à ceux de ma race qui sont parfois tentés de demander une réparation financière pour les gens de ma race sacrifiés à cause de l'idéologie d'Hitler et d'autres antisémites ayant régné à travers l'Europe.
Votre "remarque" est discutable. Beaucoup de nos immigrés étaient des cadres chez eux. Leurs gouvernements criminels et prédateurs que nous soutenons au titre de la Françafrique les ont poussés à venir chez nous, car la France et la langue française sont les seuls éléments de l'Europe qui leur étaient familiers dans leurs pays d'origine.
Pour terminer, je dirai que si une femme a le droit de faire le nombre d'enfants qu'elle désire, c'est à condition de s'assurer qu'elle aura par elle-même et par le père les moyens suffisants pour les élever.
Le gouvernement a le droit, pour des raisons de rareté ou d'insuffisance des finances publiques de décider que l'Administration ne pourra payer les allocations au-delà de tel nombre d'enfants. Ce serait le moyen le plus efficace de responsabiliser les gens.
Croyez-moi, Xavier, les femmes qui font beaucoup d'enfants ne sont pas bêtes. Elles ne s'amuseraient pas à multiplier les enfants si la CAF plafonnait drastiquement les allocations.
La France a l'ambition de devenir une grande puissance. Ce ne serait possible que si sa population s'accroissait considérablement, car toutes les grandes puissances sont des pays nombreux (Etats-Unis, Russie, Chine, Inde). La France a donc intérêt à enregistrer beaucoup de naissances par an (l'industrie liée à la puériculture n'a pas connu la crise au cours des 30 dernières années, ce qui est un signe).
La question est de savoir si les enfants dont la France a besoin doivent être d'une certaine race, plutôt que d'une autre.
Si l'on se situe dans les perspectives de ce qu'on nomme République, et de la loi, ces enfants français pourraient parfaitement être de race africaine, asiatique, européenne ou autre, car les seuls Français reconnus par la République et la loi, ce sont les Français reçus comme tels par nos lois positives.
Rédigé par : LABOCA | 05 avril 2012 à 14:50
Les cours d'alphabétisation étaient
ouverts à toutes et tous par une structure
qui existe depuis plusieurs décennies:
Emmaüs, lui-même.
Pour les humanistes qui pullulent sur cet
espace, sachez que l'on ne s'aventure pas
dans cette démarche parce que l'on se sent
la fibre généreuse. Qu'il faut une sacrée
dose de respect d'autrui, de sa culture
et de ses croyances et une capacité de
remise en question s'appuyant sur des bases
solides si ce n'est républicaines au moins
personnelles hors du commun... Mais qu'en
même temps, ce n'est pas écrit sur la casquette de ceux qui l'exercent de manière
à ce que cela soit au vu et su des autres.
Rédigé par : calamity jane | 05 avril 2012 à 13:58
Tout fait Dd ?
Seulement pour ceux qui restent à l'abri de leurs certitudes politiquement correctes !
Dd,
J'ai autant de respect pour vous que de compassion pour des privilégiés et donneurs de leçons de gôche envers un homme "qui est au charbon" comme disent souvent les médecins.
Votre témoignage est essentiel car il est certain qu'un médecin et un enseignant de gauche travaillant dans un milieu défavorisé se découragera dans la France de 2012.
Ces personnes subissent de plein fouet les conséquences des trafics de drogue : l'argent facile et la violence ordinaire, habituelle. Et en plus les politiciens racistes et xénophobes les rendent victimes de "racisme anti-français" qu'ils sont trop paternalistes et racistes pour considérer comme la conséquence et non la cause de leur politique sécuritaire ! (Comment un indigène pourrait-il se permettre d'être raciste envers un blanc ?)
Sans la volonté et l'ambition de Mères courage exceptionnelles, un enseignant et un médecin travaillant dans des quartiers défavorisés ne gagnent pas suffisamment d'argent pour donner à des jeunes paumés du respect pour leur personne et les études supérieures qui leur permettent de l'exercer alors que les trafiquants de drogues et d'armes roulent en voiture de luxe pour aller claquer leur argent avec de jolies filles.
Merci des rappels très utiles que vous avez donnés avec la force de votre expérience : une mère illettrée ne peut pas aider pour les apprentissages scolaires et bien peu sont les élus de l'ascenseur social malgré l'échec scolaire - footballeurs ou acteurs de talents international sont par définition riches parce que rares.
NB : Peut-être que nos prisons devraient s'efforcer de faire ce que l'armée française fait et très bien : rattraper le retard scolaire des engagés.
Rédigé par : Ivana Fulli | 05 avril 2012 à 13:08
Bravo Tassidit.
Une jolie confirmation que la connaissance de la langue du pays d'accueil est doublement nécessaire.
Pour soi-même, sa fierté et son intégrité, et pour la vie de tous les jours.
Philippe, le climat en France n’est pas aussi délétère que vous essayez de me le vendre (en creux). La vie associative par exemple, nous apprend, tout jeunes, à accepter, apprécier, aduler « celui qui vient d’ailleurs ». Mais oui. Enfin, je l’ai vécu comme cela.
Que personne ne se moque ou j’envoie le moqueur en club de basket forcé pendant dix ans !
(Facile de faire du Mélenchon…)
Restons positif : bravo Madame Tassidit.
PS : J’en connais un autre qui a essayé avec le « climat ambiant »… Il s’en mord les doigts aujourd’hui.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 05 avril 2012 à 12:51
M. Laboca,
Vous êtes un honnête homme et un homme généreux et votre générosité sociale vous permet une hauteur de vue et une justesse d’analyse des conditions de vie des plus pauvres français de banlieue sur les immigrés que bien des ours savants pourraient vous envier.
Nous différons sur notre analyse de MLP. Je pense qu’elle ment même à ses militants y compris dans son personnage public de femme peu raffinée et que c’est une habile politicienne. Je ne la pense pas plus raciste, c’est impossible - et sans doute moins -, que des Guaino, Guéant et Sarkozy - ce dernier après son discours de Dakar sur l’homme africain vient de lancer à des Réunionnais « Je vous aime. Ma manière de vous aider est de vous dire dans quelle direction est votre avenir ».
Ces gens sont des racistes primaires et il ne faut pas s’étonner que le président Obama soit connu pour ne pas apprécier Nicolas Sarkozy davantage que la chancelière allemande.
PS : Nous saurons bientôt si les magistrats réunionnais en charge de traiter le délit d'insultes - à un président mondialement célèbre pour un sonore et très public "Casse-toi pauvre con !" - d'un jeune homme de la Réunion ont de l'honneur et de la finesse.
Rédigé par : Ivana Fulli | 05 avril 2012 à 12:49
A lire les commentaires, je constate que certains ici sont plus préoccupés par le fait que cette femme ait eu douze enfants que par l’effort qu’elle a fait pour s’intégrer dans notre société.
Il en est même qui vont jusqu'à lui reprocher d’avoir attendu 41 ans pour apprendre notre langue et être en mesure de disposer d’un minimum d’autonomie dans un monde qui exige au minimum de savoir lire et si possible écrire et compter.
Ça laisse rêveur !
Rédigé par : Achille | 05 avril 2012 à 12:38
"La femme est l'avenir de l'homme" a dit le poète.
Rédigé par : mike | 05 avril 2012 à 11:43
Actuellement, en France, les femmes venues du Maghreb ou de l'Afrique subsaharienne ne font plus autant d'enfants. Aujourd'hui, le nombre d'enfants moyen par femme est de 4,5 pour les femmes âgées entre 55 ans et 48 ans. Chez les femmes se situant dans la tranche 45 - 30 ans, ce nombre est maintenant de 3,5.
A mon avis, il y aura, au plus tard la fin des quinze prochaines années, uniformisation avec les femmes européennes. Le nombre d'enfants par femme chez ces immigrées sera de trois enfants. Ce nombre pourrait encore paraître élevé, mais il correspond bien à la tendance générale observée en France.
Pourquoi ce nombre ? Dans les ateliers de prise de parole organisés au sein d'associations aidant les femmes immigrées, ces femmes parlent de pesanteurs culturelles - rattachement à des civilisations reposant sur l'idée qu'une femme doit avoir plusieurs enfants - et de l'importance d'avoir un nombre d'enfants garantissant dans la durée un certain niveau de prestations familiales - au moins trois enfants, selon les normes appliquées par la CAF.
On observe également que chez ces femmes immigrées, avoir au moins un enfant mâle est une nécessité. C'est pourquoi systématiquement elles recherchent un tel enfant, ce qui fait qu'elles risquent souvent de dépasser ce nombre moyen de trois enfants.
Une autre observation importante : si, en général, les femmes originaires du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne font beaucoup d'enfants, il faut réserver le cas des femmes originaires de pays africains chrétiens et francophones. On ne trouvera jamais en France, parmi les femmes originaires du Gabon, du Cameroun, des deux Congo, de la Centrafrique, de la Guinée équatoriale - pays dont les ressortissants n'émigrent pratiquement jamais -, du Togo, du Bénin ou même de la Côte d'Ivoire, des femmes ayant plus de 5 enfants.
Ce qui est réconfortant, c'est qu'aujourd'hui les femmes immigrées ont conscience de la dureté actuelle de la vie et du caractère suicidaire du fait d'élever une quantité d'enfants.
Ce que je viens d'exposer est le résultat de ce que j'ai observé relativement à la pratique de maints associations.
Chaque année, mes trois petites et moyennes entreprises consacrent 5% de leurs bénéfices consolidés à l'aide aux associations d'intégration des étrangers, outre les aides aux organismes faisant du soutien scolaire.
C'est ma façon à moi de contribuer à la politique du gouvernement en matière d'aide à l'insertion des étrangers et de leurs enfants.
--
Je pense que l'intégration à la française marche un peu bien, même si elle demeure insuffisante.
Actuellement, on voit beaucoup d'enfants issus de parents venus du Maghreb ou de l'Afrique subsaharienne, vivre à Paris, dans le logement privé, ce qui est un signe de prospérité.
Beaucoup de ces enfants intègrent également les grandes banques, de prestigieuses compagnies d'expertise comptable, de contrôle de gestion ou de commissariat aux comptes, de grands cabinets d'avocats - y compris les cabinets franco-français, genre le cabinet Gide Loyrette Nouel, restés longtemps fermés à cette population, etc. Certains de certains sont devenus inspecteurs des enfants, directeurs d'hôpitaux. D'autres ont créé des entreprises qui embauchent.
En tant que Français européen, je me réjouis de cette évolution, qu'approuve Marine Le Pen, mère de trois enfants et ancienne avocate au barreau de Paris, défendant notamment des étrangers.
En tant que libéral et ami des femmes, je reconnais aux femmes le droit d'avoir le nombre d'enfants qu'elles veulent. Le plus important, c'est que les femmes concernées et leurs hommes aient les moyens financiers adéquats.
Je suis libéral. Je reconnais aux gens le droit d'avoir plusieurs enfants; je reconnais eux gens le droit d'avoir des relations homosexuelles.
Rédigé par : LABOCA | 05 avril 2012 à 11:21
Dd, tout faux.
Cette femme n'a pas travaillé ?
Douze gosses à torcher, c'est pas le Club Med. Et rien n'indique en plus qu'elle n'ait pas fait des ménages toute sa vie.
Elle a toujours parlé arabe à ses enfants ?
L'enseignant que vous êtes devrait apprendre à lire : elle a appris tardivement l'écriture du français qu'elle savait sans doute parler depuis des décennies.
On peut se douter que les 12 enfants de cette dame ne sont pas tous polytechniciens, je peux convenir que cela fut plus difficile pour cette femme d'entrer dans la compréhension des problèmes scolaires de ses gosses.
Mais - un gros "mais" - quand à 63 ans, après une première partie de vie harassante, on trouve le cran d'aller à l'école pour apprendre à lire et à écrire, c'est que l'idée même de l'effort est présente depuis très longtemps. Et moi, je n'ai aucun doute que cette femme ait manifesté cette rage de réussite à ses enfants, consciente qu'elle était que ses enfants ne devaient à aucun prix subir son propre sort.
Vous auriez raison si cette femme était une des paresseuses nonchalantes qu'on voit parfois traîner les pieds à la sortie des écoles : tout nous prouve dans cette démarche que cette dame est le contraire d'une flemmarde.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Dd | 05 avril 2012 à 10:49
Puisque chacun y va du sien, vous imaginez Fredo (l'assaut mûr) se risquer à un, "un Thaïlandais qui fait du bien"...
Mais non Fredo, pas m'en vouloir, j'ai dit tout le bien que pense de certains de tes écrits, tes émissions à la télévision ont souvent tutoyé le superbe, laissons le sublime à ... je ne sais qui, et comme ministre de la culture, je dois être le seul ici à t'avoir trouvé fort décent, parfaitement à ta place, instruit d'un peu tout, érudit sur quelques points, mondain, futile et profond, intriguant et sincère... humain trop humain, quoi.
Désolé Philippe, c'est un hors sujet, mais au moins ai-je eu le tact de ne pas mélanger (ne mélenchon pas tout) les titres de vos deux derniers billets avec lesquels on fait des hybrides fort mal seyants.
Bon, allez, je retourne à ma traversée du désert.
AO
Rédigé par : oursivi | 05 avril 2012 à 10:39
Il suffit de substituer le mot « invasion » à « immigration » pour rétablir les faits dans leur véritable dimension.
Partant de là, il convient de voir les problèmes en face et non de s’attarder sur le fait que les individus soient ou non sympathiques et méritants.
Sur le plan des institutions, les lois reposent sur un consensus moral sans lequel elles ne sont pas acceptées et donc source de troubles sociaux et de délinquance.
Deux exemples simples :
La philosophie des « gens du voyage » remonte au chasseur cueilleur pour lequel les choses appartiennent à ceux qui les possèdent (ce qui ne veut pas dire propriétaire). Partant de là, il est normal de cambrioler un château inoccupé.
Un musulman trouve naturel d’avoir deux épouses s’il a les moyens de subvenir à leurs besoins, alors que le Français qui trouve normal de divorcer plusieurs fois, pousse des cris d’orfraie à l’idée de parler de polygamie. Polygamie simultanée, ou polygamie dans le temps.
Sur le plan économique, il n’est de secret que pour la pègre médiatique qu’une grande partie des immigrés et même de leurs descendants français vivent du parasitage social - et notamment en faisant douze enfants ! -, et que c’est même pour cela que beaucoup viennent chez nous. De plus, l’inadaptation institutionnelle engendre l’inadaptation au travail.
Marine Le Pen en dénonce à juste titre le coût exorbitant de l’ensemble.
Sur le plan « civilisationnel » :
On ne doit pas hypocritement faire semblant de ne pas voir que les immigrations italiennes ou espagnoles voire indo-européennes pour remonter aux Wisigoths ne posent pas les problèmes que pose l’invasion africaine, même s’il a fallu longtemps supporter la vulgarité et le sans-gêne des Espagnols à parler à haute voix jusque tard dans la nuit comme s’il n’y avait qu’eux dans les quartiers. Avec l’affaire de la viande halal on met notre mouchoir sur les conditions effroyables de la mort des animaux de boucherie - chose qu’on n’aurait jamais acceptée ne venant pas des immigrés. Ce sinistre exemple est très révélateur de ce que notre société de couards est prête à tout accepter.
Après il y a quand même le problème du racisme naturel. Lorsqu’un quartier se trouve envahi par des noirs aussi souriants soient-ils, le blanc n’a plus qu’à vendre sa maison une bouchée de pain et partir. C’est un fait « sociétal » incommensurable avec le politiquement correct.
Conclusion : qu’on indemnise et aide les pays dans lesquels on a fichu la pagaille, mais qu’on ne donne pas la Légion d’honneur à une Algérienne pour être venue faire douze enfants à nos frais - aussi méritante soit-elle sur le plan individuel.
Remarque : les immigrés ne relèvent pas toujours de l'élite de là d'où ils viennent.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 05 avril 2012 à 10:25
Des femmes de cette trempe la France a eu
l'honneur d'en héberger beaucoup ; des plus
silencieuses certes, n'ayant pas élevé douze
enfants mais respectant le pays qui était
leur hôte pour permettre à leurs enfants
d'être eux-mêmes là où ils sont nés ou arrivés avec elles.
Ce n'est pas la même chose que d'être diplomate parcourant le monde en responsabilité
que de devoir quitter son pays pour faire
vivre une famille. Dans le deuxième cas vous
partez avec des valises plus lourdes et les
situations à affronter sont différentes.
C'est ainsi qu'on leur demande tout : travailler d'abord, de comprendre et pratiquer
la langue sur-le-champ, d'élever comme il
faut les enfants, ne pas empiéter sur les
privilèges des autochtones ; bref, de la
fermer en sachant travailler mieux que les
autres, d'être payé comme ou moins que les
autres et de se prendre des gentillesses
genre "tu l'aimes ou tu la quittes" après
"tu viens bouffer le pain des français" par
exemple !
Ceci pour les plus privilégiées disons dont
la culture est proche de celle de la France
car celles qui doivent en plus réapprendre
l'écriture de l'alphabet et donc une grande
part des tournures... mais la rupture qui
consiste à tout quitter et notamment ses
proches en parenté pour ne pas mendier doit
rester imprimée comme une blessure prête
à saigner...
C'est vrai que la France brillait par
"ce que je n'ai pas veçu : je peux le
comprendre" et que liberté, égalité, fraternité en étaient la mise en pratique !
On peut aimer souhaiter qu'il reste quelque chose à partager.
Rédigé par : calamity jane | 05 avril 2012 à 08:24
Dd | 04 avril 2012 à 23:37
///les enfants se croient tout permis quand les parents ne comprennent rien....///
C'est pourquoi une politique d'alphabétisation des mères, d'apprentissage du français et d'éducation aux risques des consommations et trafic de drogues illicites serait très profitable à la société française.
L'alphabétisation des mères est une action de prévention de l'échec scolaire et de la délinquance - dont l'islamisme opportuniste dans une certaine mesure - beaucoup plus rapide et moins coûteuse que bien des "actions sociales" en cours dans notre beau pays (NB: Mohamed Merah a été suivi par plusieurs assistants sociaux...).
Il suffirait de le faire pendant les heures scolaires ou de centre aéré avec une garderie pour les bébés non scolarisés qui pourrait être organisée facilement. Sans oublier d'offrir la même possibilité au père de famille.
Je ne souhaite pas être indiscrète et n'attends pas de réponse mais avez-vous quelquefois donné un cours bénévole pour des adultes immigrés ?
Combien de jeunes retraités pourraient aussi aider à l'alphabétisation ?
///Vous ne semblez pas mesurer les conséquences sur les enfants d'avoir des parents qui ne maîtrisent pas le français.
Dd, électeur de gauche, enseignant fatigué et résigné...///
L'objet du billet était, il me semble, de montrer que cet femme née algérienne était fière d'apprendre à lire le français et méritante.
Il est dommage que vous ne commentiez pas plus souvent car beaucoup de commentateurs habituels sont loin de la vie des personnes dont vous essayez d'éduquer les enfants.
Rédigé par : Ivana Fulli | 05 avril 2012 à 07:48
@ Jean-Dominique
Oui, je suis d'accord avec vous, mais le vrai challenge c'est d'être analphabète et d'apprendre à lire et écrire tardivement.
Le fait qu'elle soit d'origine algérienne n'a pas grand-chose à faire là-dedans, et se trouve finalement instrumentalisé.
Rédigé par : Alex paulista | 05 avril 2012 à 03:46
Une Italienne qui a fait du bien.
Elle s’appelait Maria et son mari Giovanni.
Ils sont arrivés à l’après-guerre ; on leur avait dit qu’en France c’était mieux, qu’il y avait du travail.
Ils se sont installés dans un cabanon de berger puisque Giovanni était berger.
Pour payer le loyer le mari faisait des travaux agricoles après ses heures pour le propriétaire et Maria leur faisait le ménage.
Ils ont eu quatre enfants dont un était handicapé.
Pour eux pas d’allocation familiale, d’allocation logement ou autres avantages divers ; Maria cousait la nuit pour les quatre enfants et son mari. Elle avait même organisé un petit jardin pour avoir ses légumes.
Lorsque Giovanni gardait le troupeau, il lisait le journal ou quelques livres trouvés ici ou là ; il lisait même les livres d’écoliers de ses enfants. Quant à Maria, elle faisait les devoirs avec les enfants et a rapidement fait des progrès dans sa nouvelle langue.
Les enfants nés de l’union ont porté des prénoms français : Jacques, Georges, Isabelle et Catherine et Giovanni a immédiatement demandé pour eux la nationalité française.
Marie et Jean sont également devenus français.
A la Libération on a réquisitionné deux cents brebis aux jeunes époux pour donner aux résistants. C’était dur, mais Jean et Maria l’ont fait de bon cœur.
Lorsque le temps fut venu de faire le service militaire, Jean a veillé à ce que ses fils partent au service de la France.
Au demeurant, Jacques se souvient toujours de sa première permission ; il arrivait en gare d’Arles et ses parents l’attendaient dans leur vieille guimbarde ; en voyant son fils dans le bel uniforme du onzième Bataillon de Chasseurs Alpins, Jean n’a pu retenir ses larmes.
Marie disait toujours : nous devons être reconnaissants à la France car elle nous a permis de vivre, d’élever nos enfants. Jean a toujours souhaité respecter sa nouvelle patrie et détestait qu’on la critique.
Le dimanche Marie accompagnait ses enfants à la messe et ils retrouvaient ainsi les camarades d’école.
Aujourd’hui les enfants ne croient plus mais respectent les croyances des autres.
Lorsque la famille retourne dans le village des origines, en Italie, les gens du village s’exclament : tiens, les Français arrivent.
Les enfants ont grandi ; qui dirait aujourd’hui que du sang italien a coulé dans leurs veines ? Ils se sont fondus dans le paysage français, sont devenus de bons Français ; l’Italie est devenue un agréable souvenir.
Rédigé par : Jean-Baptiste | 05 avril 2012 à 00:04
Non, la démarche de cette femme n'est pas anodine, non elle n'a rien de tardif, non elle n'est pas évidente.
Cette dame était une analphabète totale, elle n'est jamais allée à l'école, ni ici, ni en Algérie. Cette dame a fait 12 enfants, qui peut dire ici qu'une femme qui accouche 12 fois, qui plonge et replonge 12 fois dans les couches, le fait avec un plaisir jamais nuancé ? C'est le fruit des pesanteurs culturelles au sein d'une population pauvre et sans éducation. Sa vie, jusqu'alors, fut sans doute très dure.
Au final, cette dame se libère quand elle en a enfin l'occasion, quand l'horizon se dégage pour elle enfin. Et elle n'apprend pas à lire et écrire sa langue maternelle, non, elle apprend l'écriture du français, parce qu'à l'examen, c'est cette langue qui lui a paru être devenue la sienne. Imagine-t-on la difficulté intellectuelle que représente l'appréhension de l'écriture quand on n'en a jamais eu la notion ? Il ne s'agit pas de l'effort banal d'une personne qui ajoute une langue à une langue déjà maîtrisée à l'écrit. Il s'agit ni plus ni moins que d'une transformation mentale, à un âge où cet apprentissage réclame un effort considérable pour aborder des concepts nouveaux. Chapeau. Il semble qu'elle ne sache toujours pas écrire l'arabe et c'est son choix.
Quelle meilleure preuve d'intégration, de confiance et, disons-le sans trop d'emphase, d'amour pour son pays d'adoption ? Je crois qu'on peut la remercier sans aigreur et reconnaître en elle une française particulièrement méritante.
Rédigé par : Jean-Dominique | 05 avril 2012 à 00:02
"Une algérienne qui fait du bien" : elle n'est donc pas française ?
Cher Philippe vous ne retenez que le positif de cette histoire... Vous voulez voir le mauvais côté, réel ou hypothétique, de la situation que vous décrivez ?
Cette femme qui a appris le français très tardivement :
- n'a donc probablement jamais pu travailler.
- a toujours parlé arabe à ses enfants.
- n'a jamais pu aider ses enfants dans leur travail scolaire.
- si les profs convoquent cette femme en cas de problème, toute communication est pratiquement impossible. Les enfants se croient tout permis quand les parents ne comprennent rien....
Dans des cas comme ça, les enfants ont une moins bonne maîtrise de notre langue et rencontrent plus fréquemment des difficultés scolaires.
Bref, pour moi le cas que vous relatez est plutôt la preuve de l'échec de l'intégration. Vous ne semblez pas mesurer les conséquences sur les enfants d'avoir des parents qui ne maîtrisent pas le français.
Dd, électeur de gauche, enseignant fatigué et résigné...
Rédigé par : Dd | 04 avril 2012 à 23:37
Les grands-parents de mon amie, des Espagnols, arrivés en France, ont appris le français et à lire leurs factures en moins de temps que cela. Et sans qu'aucun cours ne leur ait été dispensé en plus de l'école !
Rédigé par : Csc | 04 avril 2012 à 22:50