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09 juin 2012

Commentaires

Nath

@Trekker

J'ai apprécié votre analyse et posté un long message sur la réalité de l'Algérie "d'avant les Français"... qui s'est perdu dans l'éther de ce blog, suite à ma mauvaise manip.
Non, vous avez bien évoqué le Projet Blum-Violette (le 12 Juin,15h02) en disant :
"Quant au statut de l'indigénat deux importantes mesures furent votées successivement, pour l'améliorer et réformer profondément : loi Blum-Violette en 1936, et statut de 1947. Ces deux législations le furent par des gouvernements de gauche, mais aucun d'eux n'aura la volonté et courage politique de les faire appliquer concrètement. Ils capitulèrent à chaque fois face au lobby colonial algérien : une poignée de députés, très grands propriétaires et négociants. Hormis un infime nombre d'intellectuels, l'ensemble des politiques de gauche se désintéressa de ce reniement."
Aussi, je rigole quand je lis (chez d'autres contributeurs) : "Les colonies ont coûté plus qu'elles n'ont rapporté"... Comme si l'on pouvait comptabiliser financièrement et mettre dans la même balance : progrès humain, éducation, santé, développement, initiatives, entrepreunariat, ouverture à la laïcité... et espèces sonnantes et trébuchantes.
Les pôvres, ils n'ont rien compris, parlent sans savoir, et ânonnent leur leçon... mal apprise.
Vaste débat !

Trekker

@ Nath

" ....la non obtention de la nationalité française par les musulmans. Le projet Blum-Violette de 1936 la proposait mais ils la refusèrent, presque en bloc, pour des raisons "religieuses", car ne reconnaissant que le droit coranique..."

Exact et j'ai omis de l'évoquer dans mon long post, cela afin de ne pas l'alourdir. Le projet Blum-Violette en accordant la nationalité française aux Musulmans supprimait le code / statut de l'indigénat, et cela signifiait entre autres la fin des spécificités juridiques en découlant : tribunaux coraniques, règles de succession et autres dispositions d'ordre civil régies par le droit coranique.

Ce projet se heurta alors à un double fort rejet : grand colonat et négoce, ainsi que celui des leaders religieux musulmans et mouvements pour qui les traditions coraniques primaient sur toutes formes d'avancée en matière de citoyenneté.

La capitulation du gouvernement issu du "Front Populaire" face à ses deux oppositions fut une lourde erreur, pour ne pas dire une grave faute. Cette réforme était cruciale pour faire entrer dans la modernité et surtout dans la communauté nationale, les populations musulmanes indigènes. Alors que cette réforme était demandée et surtout bien vue par la composante la plus évoluée des Musulmans : majoritairement urbaine.

Cette dernière, déçue par cet abandon, puis par la non application du statut de 1947, fournira la majorité des cadres qui structureront entre 1954 / 58 le FLN.

Nath

Il est vrai (aussi) que la France, après la conquête de 1830, s'empara de terres appartenant à de riches propriétaires algériens pour, souvent, la donner à de riches colons français (de la Beauce, par ex.) ou étrangers. Mais ces derniers se virent attribuer souvent des terres incultes, assécher des marécages où sévissait paludisme et autres maladies pour ensuite les valoriser, au prix de leur sueur, parfois aussi de leur sang. Les réfugiés d'Alsace-Lorraine de 1870, les immigrants maltais ou espagnols, italiens affluèrent dans ce pays et contribuèrent à cet essor économique.
Puis, lui succéda, après la 2e GM, une colonisation plus "intelligente" et parallèlement, une élévation nette du niveau et des conditions de vie des "vrais algériens" et bien sûr aussi de celles des "Européens". Faire de tous les pieds-noirs des "colons" exploiteurs de la misère des "indigènes" n'est qu'imposture et négation de l'Histoire.
En termes de progrès techniques, économiques, sanitaires et humains, la France de Napoléon III et surtout de la IIIe République accomplit dix fois plus que trois siècles d'occupation et exploitation ottomane (le Beylik).
Enfin, l'Islam commun à tous les envahisseurs succédant à l'Empire Byzantin, ancienne puissance chrétienne occupante, était devenu le ciment culturel, religieux et sociétal de ce pays. Et depuis 1830 ce ciment fut déterminant dans sa lutte contre l'occupant français. Ce dont ne se priva pas le FLN et d'autres mouvements de libération pour bouter les roumis hors du territoire.
Ne pas oublier enfin le rôle des USA et de l'URSS pour s'implanter dans le pays : pétrole pour les premiers, idéologie et implantation en Méditerranée pour les seconds. Puis, maintenant les Chinois...
Cette histoire a donc fait "Pschitt" au pays d'Orangina et de Crush (sodas en vogue là-bas, à l'époque).
Qu'est donc devenue l'Algérie après 50 ans d'indépendance ? Et ses anciennes colonies de Madagascar à l'AOF et l'Afrique centrale, en proie à la faim, aux prévarications multiples, à la corruption généralisée et aux trafics en tous genres ?
End of story... et Besslama !

Nath

En 1961, une famille de français d'Algérie, la mienne, débarquait du navire "Sidi Okba" à Marseille. Moi, âgé de 9 ans, je contemplais pour la première fois cette côte phocéenne et la petite chaîne de montagnes la surplombant.
Cette famille "algérienne" était présente là-bas, bien avant l'arrivée des Français, et certainement avant celle des Arabes qui occupèrent le Maghreb. Ses ancêtres y cotoyèrent des berbères, vrais occupants de cette région. Cette "occupation" arabe commença en partie vers 670 (fondation de Kairouan). Enfin, en 711, Tarik Ibn Ziad (par Gibraltar) commença la conquête de l'Andalousie et du sud de la France. On connaît certes tout cela. Avant cette "occupation", citons celle de l'Empire byzantin (donc chrétien), puis encore avant celle des Romains. L'Empereur Constantin Ier, donnant son nom à la ville de Constantine, où je suis né.
Enfin, l'Empire turc, vers les années 1500 commença son occupation (colonisation ?) pour céder la place aux Français, dans les conditions évoquées plus avant dans ce billet (Hussein Dey, "coup de l'éventail", dette du Directoire envers le Dey et les frères Bacri, etc.).
La répression du 8 Mai 1945, à Sétif, fut certainement terrible. Mais le terrorisme du FLN, surtout envers des civils ne le fut pas moins. L'instituteur Monnerot, fraîchement arrivé avec son épouse, le Caïd Saddok furent exécutés dans ce car des Aurès, le 1er novembre 54, donnant le signal de la "révolution algérienne" (La Toussaint Rouge).
Une "invasion-occupation-colonisation" est absolument une infraction au droit international et à celui des peuples de disposer d'eux-mêmes. Mais la colonisation française eut, néammoins, des effets positifs envers la population algérienne (écoles, santé, hygiène, etc.), n'en déplaise aux détracteurs. Certes, dans les campagnes, beaucoup restait à faire dans ces domaines. Cependant, les grandes villes commençaient à en bénéficier, surtout après la 2e GM.
Un billet évoquait la non obtention de la nationalité française par les musulmans. Le projet Blum-Violette de 1936 la proposait mais ils la refusèrent, presque en bloc, pour des raisons "religieuses", car ne reconnaissant que le droit coranique.
Mais je me "fais long"....alors.....

Ighil

Rédigé par : Trekker | 17 juin 2012 à 01:41

Aucune de mes références (et ni même CH. A. Julien ou Nouschi ou Victor Hugo dans "Choses vues") ne trouveront grâce à vos yeux. De fait, j'ai des préventions parallèles à l'égard des auteurs que vous citez. Il me semble aussi, contrairement à ce que cet article laisse entendre, que le fameux "sanglot de l'homme blanc" a été tellement discret que son écho n'a guère dépassé la rive gauche parisienne.
Pour parler de mon expérience personnelle, j'ai été scolarisé dès la maternelle à l'école française dans ce qu'on appelait à l'époque une "commune mixte" et durant toute ma scolarité primaire effectuée de 1956 à 1962 à l'école Jean Jaurès, je n'ai rencontré aucun condisciple français (ils étaient à "Jules Ferry"). Autant dire que "Jean Jaurès" était réservée aux indigènes pauvres (ça ne vous rappelle rien ?).
Enfin (relisez le Frantz Fanon de "Peaux noires, masques blancs" et... le Sartre de "Réflexions sur la question juive"), ce qui reste d'une expérience telle que la colonisation de l'Algérie, ce n'est pas tant le souvenir des massacres ni même celui des expropriations, que celui du mépris et de son intériorisation. Et si, dans mon cas, je reste reconnaissant à cette école de l'ouverture sur le monde qu'elle m'a permise, je n'en saurais oublier le prix acquitté. Du reste, on manque de moins en moins, comme l'illustre cet article, de vous signifier la chance que vous avez eue et de souligner a contrario la mauvaise volonté de la majorité des colonisés envers l'oeuvre civilisatrice (relisez aussi le rapport de Tocqueville sur l'Algérie : très instructif, dans tous les sens du terme).

Trekker

@ Ighil

"Combattre la tentative de falsification de l'histoire (et parler de la guerre d'Algérie sans rappeler le contexte colonial qui l'a rendue inévitable en est une)"

Je partage ce que vous écrivez et notamment entre parenthèses, toute analyse historique doit être contextualisée et replacer dans la perspective historique. Mais reconnaissez qu'il est impossible dans un post sur un blog ou forum, même dans un article de presse comptant plusieurs pages, d'évoquer autant le contexte colonial que la guerre d'Algérie. Cela quand le thème est cette dernière, et même alors il est impossible de la traiter dans son ensemble.

Tous les ouvrages d'historiens ou "d'historiants" sérieux consacrés à la guerre d'Algérie, ne manquent jamais d'évoquer le contexte et passé colonial.

Quant à l'ouvrage dirigé par Catherine Coquio, désolé mais il est de la même veine que celui de Le Cour Grandmaison. Certes en moins virulent et plus habilement construit, mais sur le fond c'est la même chose. Ce n'est qu'une lecture partiale et partisane du passé colonial, cela au travers d'un même prisme idéologique.

Vous devriez lire "Chère Algérie", et "Pour en finir avec la Repentance Coloniale" de Daniel Lefeuvre : historien dont le maître de thèse fut Jacques Marseille. Certes son premier livre est avant tout centré sur l'aspect économique de la colonisation en Algérie, mais l'économie a compté pour beaucoup dans le processus colonial : un de ses principaux objectifs, ou du moins souvent avancé comme tel dans le cas français.

hameau dans les nuages

Certains parleront de paternalisme voire de prosélytisme mais l'Algérie c’était aussi ça :

http://www.sudouest.fr/2012/06/16/l-homme-de-massu-744739-4344.php

Voyez-vous Marie l'Histoire se construit jour après jour et encore ce jour........et demain aussi.

Ighil

Rédigé par : Trekker | 15 juin 2012 à 04:13

Combattre la tentative de falsification de l'histoire (et parler de la guerre d'Algérie sans rappeler le contexte colonial qui l'a rendue inévitable en est une) ne signifie nullement, pour moi, culpabiliser "les fils et petits-fils" ni jeter l'opprobre sur un pays où j'ai choisi de vivre et d'élever mes enfants.
Sur le "révisionnisme" actuel, voir la parution en 2008 chez "l'Atalante" d'un livre collectif dirigé par Catherine Coquio intitulé "Retours du colonial ?" et sous-titré "Disculpation et réhabilitation de l'histoire coloniale".
Enfin, je ne prétends interdire à personne le droit de critiquer l'histoire de l'Algérie indépendante (et la littérature dans ce domaine abonde) - pour autant que cette critique ne vise pas le but "anachronique" de réhabilitation du colonial.

Mary Preud'homme

@ Trekker

Effectivement, vous n'avez pas parlé de repentance.
Désolée ! Je vous ai confondu avec un autre intervenant.

Trekker

@ Mary Preud'homme

Dans aucun de mes posts et notamment le dernier, je n'ai abordé la repentance. Pour ce qui est de la culpabilité, je ne faisais que répondre à Ighil. Cela car il déniait aux descendants des ex-colonisateurs le droit de porter des jugements moraux sur l'actuel régime et gouvernement algérien.

Bien sûr je ne me suis pas appesanti sur la face sombre de la colonisation et de la guerre d'Algérie, mais pour autant je n'ai nullement nié ou minoré cela. Cette face sombre (exactions et crimes) avait déjà été amplement évoquée et même ici dans les commentaires, de plus le sujet de notre hôte n'était pas celui-ci mais une approche plus équilibrée de ce passé.

Je ne vois pas où serait mon supposé négationnisme, tous les faits et chiffres que j'ai cités sont aisément vérifiables. Par ailleurs je n'ai guère été indulgent vis-à-vis des dirigeants politiques français et officiers généraux.

Soixante ans après la fin de cette colonisation et de la guerre qui en a découlé, on peut quand même avoir une lecture non partisane et non idéologique de tout cela.

hameau dans les nuages

Mary : "Seriez-vous négationniste ?"

Tiens cela manquait ça !

L'art et la manière de vouloir clouer quelqu'un au pilori et ainsi d'avoir forcément raison en brandissant la menace d'une loi scélérate.

Pardon vierge Mary ! Je me prosterne à vos pieds et vous prie de m'excuser de ne pas avoir respecté les Saintes Ecritures de l' Histoire gravées dans le marbre...

N’empêche que...

jean FITO

Dans tout ce bruit autour de l'Algérie, française ou algérienne, il y a quand même un truc qui me gêne : si les Algériens en avaient (et ont encore) assez des Français, ce qui peut se comprendre, et même se justifier (l'amour ne se commande pas), pourquoi tant d'Algériens en France ?
Le monde est vaste, et il pourrait sembler qu'après l'indépendance, les "entreprenants" aient à coeur de hisser leur pays.
Est-ce ce que l'on voit ???

Mary Preud'homme @ Trekker

Ighil avait conclu son post comme suit :
"...je n'ai en tête nulle demande de repentance ni n'éprouve de ressentiment d'aucune sorte. La tentative de falsification des faits, en revanche, me révolte.."
---
Propos limpides et compréhensibles même par un élève d'école primaire.
C'est donc vous seul qui continuez votre monologue autour de la culpabilité et de la repentance dont il n'est nullement question ici, mais seulement de reconnaître des faits historiques avérés.
A quoi bon vous obstiner comme beaucoup d'autres à occulter ou nier des épisodes peu glorieux de notre passé qui font néanmoins partie (que vous le vouliez ou non) de notre Histoire.
Seriez-vous négationniste ?

Trekker

@ Ighil

Exact, l'Algérie a été une colonie de peuplement telles l'Australie, la Tasmanie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud et l'Amérique du Nord par les Anglais. Mais je vous rappelle que même en l'absence d'un peuplement imposé, est considéré comme colonisation l'appropriation d'un pays tiers par un autre avec tutelle administrative, militaire, policière et économique ainsi qu'absence ou quasi absence de droits politiques pour les autochtones.

L'Algérois était dans cette situation du temps de son accaparement par l'Empire ottoman. Situation identique à celle de l'Inde et Pakistan, du temps de leur colonisation par les Anglais. A ce que je sache ces deux derniers pays quand ils évoquent leur passé, parlent de colonisation et non d'administration par un pays tiers !....

Je suis bien d'accord avec vous, la reconnaissance du génocide arménien par la France relève de l'anachronisme et pire, de l'ingérence dans une histoire ou elle n'était pas partie prenante ou concernée. Mais cette stupidité parlementaire et gouvernementale ne justifie en rien qu'en tant que Français je n'aie pas le droit de taxer d'anachroniques des analyses qui le sont.

Expliquez-moi au nom de quoi la culpabilité se transmettrait de manière héréditaire. A vous suivre les fils, petit-fils, arrière-petit-fils, etc. seraient donc automatiquement responsables des exactions et crimes de leurs parents, grand-parents et aïeux. A ce compte tous les Allemands de moins de 85 ans seraient coupables des crimes de ceux des années 1939/45, et ne seraient pas fondés à donner de temps à autre des leçons à la France.

Si je m'en tenais à votre "logique", les Algériens seraient bien infondés à donner des leçons à la France actuellement. Cela car au XVIIIème et début XIXème siècle, les pirates algérois alors appelés barbaresques se livraient à d'important rapts de citoyen(nnes) français(es) en mer et même sur nos côtes. Rapts qui alimentaient un important et fructueux commerce d'esclaves dans tout le Maghreb.

Attention à vouloir trop remonter dans l'histoire pour culpabiliser à demeure d'autres pays ou peuples, on s'expose à de cruelles déconvenues. Ainsi les actuels habitants de l'Afrique sud-sahélienne pourraient demander des comptes aux actuels Algériens au sujet de la traite négrière à laquelle participaient un certain nombre d'Algériens avant 1830. Certes un des "crimes" de la colonisation française fut d'interdire l'esclavage et la traite en découlant dans toute l'Afrique. Cela provoqua certainement la ruine des marchands algérois qui se livraient à ce commerce, et je suis donc comptable de leur déchéance économique !...

Il n'est nullement question de "révisionnisme", mais seulement d'avoir une lecture historique et non partisane du passé colonial français en Algérie. Chose qui n'était pas aisée tant que ceux qui avaient participé à la guerre d'Algérie détenaient des positions de pouvoir en France : politique, médiatique, associative, etc. Cela car immanquablement les analyses et positions étaient souvent dichotomiques et sans guère de nuances.

Tentative de falsifications des faits, je n'ai pas constaté cela dans les divers posts de ce blog. De même parmi les ouvrages parus dans la décennie écoulée ; certes fréquemment ils évoquent des faits dont on ne parlait pas ou guère. Ces faits vous dérangent peut-être, mais l'Histoire, et de tous pays, est faite d'ombres et lumières.

Quant à votre référence en matière d'histoire de la colonisation, Olivier Le Cour Grandmaison, elle est plus contestable vu le marquage politique de cette personne. Mais surtout le livre que vous citez a été vertement critiqué par deux historiens de renom : Gilbert Meynier et Pierre Vidal-Naquet. Ce dernier fut loin d'être un apôtre de la colonisation et de l'Algérie française. Pour votre information, voici un extrait de leurs critiques :

"À vrai dire, le livre d'Olivier Le Cour Grandmaison se présente comme un ajout de notes de lecture d'un infatigable lecteur, mais qui ne retient de ses lectures que ce qui conforte ses thèses et nourrit ses stéréotypes. Son texte est noyé sous une avalanche de citations illustratives, traitées en paraphrases idéologiques - cela non sans redites. À le lire, on ne peut s'empêcher de poser la question : un sottisier peut-il tenir lieu d'œuvre de réflexion et de synthèse historique ?"

Pour l'intégrale de leurs critiques, le lien ci-après :

http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/______critique_du_livre__coloniser__exterminer_/index.html

Ighil

Rédigé par : Trekker | 14 juin 2012 à 17:56

L'Algérie n'a pas été "colonisée" par la Turquie, l'empire ottoman ayant administré le pays (sous couvert de protection contre la menace espagnole) sans implantation de colons. Ce n'est donc pas comparable à la colonisation française, qui a compté un million et demi de colons pour une population musulmane d'environ neuf millions.
Concernant l'argument d'anachronisme, faut-il rappeler ici que l'Etat français a récemment promulgué une loi condamnant la négation du génocide des Arméniens par les Turcs au début de ce siècle ?
Puis, quand les ex-colonisateurs (je vous conseille à ce sujet la lecture du livre de Olivier Le Cour Grandmaison intitulé "Coloniser Exterminer", paru en 2005, et rappelle l'existence de travaux d'historiens français sur cette période, en particulier Nouschi et Ch. A. Julien) se posent en donneurs de leçons des droits de l'homme à ceux qu'ils ont jadis maintenus sous un joug indigne, comment ne pas réagir ?
Je crois personnellement qu'il s'agit de la poursuite d'une entreprise concertée de "révisionnisme", d'ailleurs entamée il y a déjà quelque temps.
Je précise que Français, père de trois enfants français et fils d'un Algérien qui a passé cinq ans sous les drapeaux français de 1939 à 1944, je n'ai en tête nulle demande de repentance ni n'éprouve de ressentiment d'aucune sorte. La tentative de falsification des faits, en revanche, me révolte.

Trekker

@ Ighil et D Mouloud

Vous êtes dans l'anachronisme, cela au sens où vous jugez un phénomène remontant au XIX et début XXème siècle au travers du prisme des idées et valeurs ayant cours depuis seulement soixante ans. Si on ne contextualise pas les événements, on en a immanquablement une perception et analyse biaisée. Un semple bien français : juger les massacres des guerres de Vendée dans les années 1790, en se référant à la notion contemporaine de génocide à caractère ethiniciste.

Au XIXème siècle les principaux pays occidentaux furent tous colonisateurs, et au premier chef l'Angleterre. Celle - ci réalisa même plusieurs colonisations fort "abouties" : Australie, Tasmanie et Nouvelle-Zélande. Cela au sens quasi éradication des populations autochtones, et peuplement anglo-saxon se substituant à elles. Même phénomène et dans le même siècle aux USA, qui n'était qu'un ex-colonie anglaise s'étant affranchie de la tutelle britannique.

Ce culte de la conquête coloniale au siècle dernier chez les Occidentaux résulte de la conjugaison de deux phénomènes propres à ces pays : révolution industrielle, et sentiment de supériorité de leur modèle de civilisation. Cette dernière maintenant nous la condamnons et voire nous révulse, mais à l'époque pour nous aïeux cela relevait d'une évidence : mentalités et valeurs dominantes d'une société, elles sont loin d'être immuables aux cours des siècles.

Le phénomène colonial est loin de remonter seulement à la conquête de l'Algérie par les Français dans les années 1830 / 50. Quand on regarde les siècles d'avant le XIXème, on constate que nombre de pays / peuples non occidentaux furent d'important colonisateurs : Turquie vis-à-vis du Moyen Orient et d'une partie du Maghreb : entre autre l'Algérie. Arabes Saoudiens sur l'ensemble du Maghreb entre l'an 700 et 900, et leurs méthodes vis-à-vis des autochtones n'étaient guère différentes de celles des Occidentaux au XIXème siècle. Puis conquête et colonisation de l'Espagne pendant plusieurs siècles. Certes dans ce dernier cas, ce ne fut pas une colonie de peuplement mais mise sous tutelle politico-administrative-économique. Un système similaire à celui que l'Angleterre imposera à l'Inde au XIXème siècle.

Du premier millénaire jusqu'au milieu du deuxième, nombre des actuels pays d'Afrique, Asie et Europe résultent de colonisations avec peuplement plus ou moins conséquent ou accaparement des territoires. Il en est de la colonisation comme de l'esclavage, ces phénomènes existaient déjà dans l'Antiquité et nombre de pays / civilisations reposaient en grande partie sur ceux ces deux composantes précités.

Plus proche et nous ramenant au sujet de ce blog, la colonisation de l'Algérie. Comment savoir si une Algérie non colonisée aurait atteint un niveau de développement similaire à celui actuel ? Là ce ne sont que spéculations hasardeuses.

Ighil

Il faut vraiment ne rien connaître de l'histoire de la conquête et de la colonisation de l'Algérie (malgré les travaux d'historiens français consacrés à cette période) pour commettre de telles insanités ! La mise en avant de la "guerre d'Algérie", qui n'en constitue qu'un épisode - et pas le plus marquant dans la mémoire algérienne - ne vise en fait qu'à occulter la période des massacres et du mépris assumé (voir les discours assimilant les "arabes" à des animaux qu'on ne doit avoir aucun scrupule à tuer) d'une population "clochardisée", pour reprendre le mot d'un historien français. Quant à la "sollicitude" manifestée pour les Algériens accablés par l'impéritie de leurs dirigeants successifs, cela revient de la part de ces auteurs, à redoubler cet accablement.

D. Mouloud

La colonisation est sans conteste un acte fondé sur la hiérarchisation des peuples, donc par définition raciste.
Les considérations de bilan a posteriori économique pour la France n'ont pas lieu d'être. La colonisation de l'Algérie a sans doute été bénéfique pour la France, il n'a pas pu en être autrement quand la population indigène largement majoritaire a été maintenue dans un état de pauvreté et de misère indicible (lire les articles de Camus sur la pauvreté en Kabylie).
Pour l'Algérie et les Algériens, la colonisation a été source de gel de son évolution et de son développement pendant plus d'un siècle. En ce sens, la colonisation ne peut être considérée que comme une catastrophe.
Après l'indépendance, tout est à faire à partir de zéro à commencer par l'instruction et quoi que l'on puisse penser, les conditions de vie des Algériens en 2012 n'ont rien de comparable avec celles des générations pré indépendance.
On peut comprendre le ressentiment des pieds-noirs qu'on peut considérer comme des victimes des vicissitudes de l'histoire, mais 50 ans après, ils ne devraient pas s'autoriser des sentiments racistes indignes.

schneider

Très intéressant, mais une petite erreur factuelle: vous attribuez un "texte superbe et vengeur" et une citation pleine d'élan à Alain Finkielkraut, quand les deux sont de François Miclo dans Causeur:

http://www.causeur.fr/general-nous-voila,13565

Pierre T

D'accord sur l'ensemble de votre réponse. Merci pour votre contribution.
Cordialement
Pierre

Trekker

@ Pierre T

"Ceci ne dédouane pas nos officiers français, par ailleurs représentants de notre haute et distinguée civilisation, d’appliquer la torture"

En accord total avec vous sur ce point, mais avec quand même une nuance. Tous nos officiers ne furent pas des tortionnaires, et notamment au sein de ceux confrontés directement au FLN. Le général de la Bollardière fut le plus emblématique, mais les chefs de corps * qui s'opposèrent à la pratique de la torture dans leurs unités ne fut pas exceptionnel : colonels Buis, Dabezies, de Seguin Pazzis (son ordre du jour au lendemain de sa prise de commandement du 6° Rpima en 1959 est plus que clair), etc.

* Le "problème" de fond sur ce sujet, c'est que tout dépendait de l'officier commandant un régiment ou autre unité. Commandement supérieur (état-major d'Alger, comme celui général à Paris) et ministère de la défense, ils ne donnèrent jamais d'ordre clair en la matière : aucun préconisant la torture ou l'interdisant. "On" laissait faire, et "on" ne voulait surtout pas savoir les "détails pratiques". Dans les années 60 le général Beaufre résuma bien la genèse de tout cela, qu'il faisait remonter à la réunion de Batna à mi-novembre 1954 (sous l'égide de F. Mitterrand) : par carence législative et réglementaire, on donna des habitudes effrayantes à tous les chefs de corps et au moindre chef de section.

"pas de hiérarchie entre l’attentat du Milk-Bar et les attentats commis par la Résistance française"

Je suis en désaccord avec votre raccourci, car ce type d'attentat était similaire à ceux du RER dans les années 90. Il visait uniquement des civils, et qui n'étaient pas directement ou indirectement mêlés aux actes de répressions militaires. Leurs victimes civiles, elles ne résultaient donc nullement de ce que l'on appelle en terme militaire des "dommages collatéraux".

Ces derniers existèrent bel et bien, cela lors de certains attentats de la Résistance entre 1941 / 44. Mais ces morts de civils n'étaient pas le but recherché par les auteurs de ces attentats, seulement le résultat d'erreurs ou malchance.

Lorsque des civils furent tués délibérément par la Résistance, ce fut toujours de manière "ciblée" et pour un motif précis (collaboration ou suspicion ). Certes ce motif fut argué plus qu'abusivement, et hélas pas rarement par certains mus par le fanatisme politique. Mais pour autant les auteurs de ces crimes, ils n'étaient pas dans l'attentat aveugle visant des groupes de civils et sans aucune discrimination.

Charles nord

"quel débat authentique et stimulant pourrait naître de la confrontation entre les tenants obsessionnels de la repentance et du masochisme antifrançais d'un côté et Robert Ménard de l'autre"

Saint Robert Ménard, ce héraut...
Des obsessionnels de l'Algérie française il y en a plein (cf la loi votée sur les apports de la colonisation) et j'ai entendu d'autres points du vue que celui de B. Stora et vu mentionner d'autres livres que les siens ces derniers temps.
Il ne s'agit pas de faire repentance mais d'affronter notre histoire et de penser que la guerre d'Algérie ne commence pas en 1954 mais au départ de la colonisation.
Certains commentaires mentionnent les massacres du FLN, oui ils existent. Personne ne les nie mais nous sommes responsables des exactions faites en notre nom et sous notre responsabilité. Nous sommes responsables de nos contradictions entre notre "credo" (laïcité, égalité, état de droit...) et la réalité (un collège d'électeurs musulmans, arrestations arbitraires, tortures)...

sylvain

Bonjour M. Pierre T

@ Sylvain
Croyez-vous vraiment que vous méritez une réponse ?

Rédigé par : Pierre T | 12 juin 2012 à 21:56
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Vous pensez que je ne mérite pas de réponse tout simplement parce que vous n'en avez pas ; tout a été dit dans mon message. Mais ne soyez pas perturbé pour si peu : vu de la lune tout ça n'est pas bien grave. Vous faites partie de cette secte de bien-pensants donneurs de leçons qui rongent la société avec leurs idéologies et dogmes formatés à sens unique.
Nous qui avons réussi à échapper à leur décervelage, nous faisons avec, comme pour la météo !
Bonne journée M. Droit de l'hommiste ! De gauche, excusez-moi j'ai failli oublier : de gauche ! c'est important ça : de gauche !

Pierre T

@Trekker

Les discours de Bouteflika et autres anciens du FLN qui sont encore au pouvoir et exigeant notre repentance sont des discours de façade qui n’ont aucune valeur auprès de la population. C’est du pur cinéma et les quelques gauchistes français qui crient au loup n’ont évidemment aucune connaissance de l’histoire et de la réalité des Pieds-Noirs telle que je l’évoque. Je vais assez souvent en Algérie et je lis régulièrement leurs journaux pour le savoir. En réalité le FLN, parvenu au pouvoir, l’a proprement confisqué ainsi que les richesses du pays au profit de deux ou trois mille familles qui ont planqué le pognon à Genève pour faire court. Le peuple, comme toujours, est le grand cocu et il sait à qui il le doit, en tous cas pas à l’ancien colonisateur.
Pour le reste votre documentation est très précise, je l’apprécie. Blum et Violette ont, eux aussi, échoué pour la citoyenneté, vous le rappelez à juste titre. Et pour de Gaulle vous avez tout à fait raison, ce n’était pas l’armée qui a rejeté les Harkis à la mer, c’est bien lui.

@ hameau dans les nuages

Je n’ai jamais prétendu que les tirailleurs sénégalais étaient seuls à Monte Cassino. Je veux simplement dire qu’ils étaient bien pratiques pour servir de chair à canon alors que par ailleurs ils n’avaient aucun droit civil ou si peu. Quant aux exactions commises par le FLN elles sont certes horribles et j’en ai connaissance. Ceci ne dédouane pas nos officiers français, par ailleurs représentants de notre haute et distinguée civilisation, d’appliquer la torture dans un registre certes différent mais qui rappelle, à la marge, certaines méthodes pratiquées, si j’ai bonne mémoire, entre 1939 et 1945 par nos chers voisins d’outre-Rhin, dans les caves de la Gemeine Staatspolizei. J’ai dit match nul et je répète match nul car je ne vois pas de hiérarchie entre l’attentat du Milk-Bar et les attentats commis par la Résistance française. Dans les deux cas on a voulu se libérer de l’occupant et des innocents ont payé de leur vie. Et on ne peut pas prétendre que les attentats des uns étaient plus ou moins justifiés que ceux des autres, bien que je ne me résolve pas à la loi du genre.
Et puis arrêtez de nous bassiner avec votre pensée unique, ça devient un leitmotiv, un tic nerveux avec comme risque un ulcère d’estomac ou un AVC. Calmons-nous. Il n’y a pas longtemps la pensée unique était celle de Reagan et Thatcher, la réinvention géniale de la loi de la jungle. Tu parles : un retour à l’âge des cavernes. On en voit le résultat. Maintenant que la gauche est retournée au pouvoir vous nous taxez de totalitaires alors que le petit adolescent mal dégrossi qui l’a précédé a cassé tous les jouets de la République dans sa chambre de gosse de l’Elysée.

@ Sylvain
Croyez-vous vraiment que vous méritez une réponse ?

Trekker

@ Pierre T

"Ce qu’ils en ont fait n’est pas grand-chose, même 50 ans après. Un grand gâchis. Mais en quoi cela nous regarde-t-il ?"

Les Français ne seraient pas fondés à s'exprimer et porter des jugements sur ce sujet, si depuis plusieurs décennies des discours culpabilisateurs n'étaient sans cesse tenus. Tout le malheur actuel de l'Algérie et a minima la majorité de celui-ci, découlerait de la colonisation française et de la guerre de 1954 à 1962. Discours récurrents venant des gouvernants algériens et d'une partie de la gauche française.

A contrario je suis entièrement d'accord avec vous au sujet de la grande masse des pieds-noirs, et la faute criminelle que fut le maintien jusqu'en 1958 du statut de l'indigénat. Pour ce qui est des pieds-noirs et plus précisément des colons, je rappelle quelques chiffres datant de 1954.

- 22 000 exploitants agricoles européens occupant au total 1/4 des terres arables, et qui se répartissent ainsi :

- 3 800 possédant plus de 200 hectares, et dont beaucoup sont des sociétés dont les actionnaires sont à Paris ou Genève.

- 5 000 détenant entre 50 et 200 hectares

- 5 600 ayant entre 10 et 50 hectares

- 7 400 possédant moins de 10 hectares

Le grand, moyen et petit-moyen colonat (détenant plus de 10 hectares), ce n'est au total que 14 400 exploitations. Même si on postule que la taille moyenne des ménages par exploitation était de six personnes (cohabitation des générations). En terme de population, c'est de l'ordre de 90 000 à 100 000 personnes au plus. Quand on rapporte ce chiffre à l'ensemble de la population pieds-noirs (1 025 000 en 1959, en 1954 elle devait approcher les un million), on constate que ce colonat n'est au mieux que 10% de l'ensemble des pieds-noirs.

Quant au statut de l'indigénat deux importantes mesures furent votées successivement, pour l'améliorer et réformer profondément : loi Blum-Violette en 1936, et statut de 1947. Ces deux législations le furent par des gouvernements de gauche, mais aucun d'eux n'aura la volonté et courage politique de les faire appliquer concrètement. Ils capitulèrent à chaque fois face au lobby colonial algérien : une poignée de députés, très grands propriétaires et négociants. Hormis un infime nombre d'intellectuels, l'ensemble des politiques de gauche se désintéressa de ce reniement.

Il faudra attendre le retour du général de Gaulle au pouvoir en 1958, alors vilipendé par l'ensemble de la gauche, pour qu'une réelle avancée statutaire soit réalisée : pleine citoyenneté française de tous les Algériens. Le général réalisa alors en pleine guerre ce qu'aucun gouvernement et notamment de gauche n'avait osé faire en période de paix !...

"Les Harkis, oui c’était et ça restera la honte de l’armée française et de de Gaulle"

Désolé de vous contredire en partie. Cela n'est pas la honte de l'armée française en tant que telle, mais uniquement du général de Gaulle, de ses ministres de l'époque ainsi que des officiers généraux et supérieurs qui appliquèrent avec zèle les directives reçues *. Nombre de harkis furent rapatriés en France, cela à l'initiative d'officier subalternes et une partie de ces derniers fut l'objet de sanctions.

* Voir notamment celles de Pierre Messmer et Louis Joxe

Franck Boizard

@ Olivier

Enfin une question intéressante.

Economiquement, il n'y a aucun doute : les colonies ont coûté beaucoup plus qu'elles ont rapporté (donc, réciproquement, les colonies ont reçu, économiquement, beaucoup plus de la France qu'elle ne lui ont donné).

C'était le sujet de la thèse de Jacques Marseille. Pour l'anecdote : J. Marseille était communiste au début de sa thèse, il ne l'était plus à la fin du fait de ce qu'il avait trouvé pendant sa thèse.

Mais il n'y a pas que l'économie dans la vie.

************
Le débat de la colonisation tourne autour de l'universalisme.

Un Africain est-il un Européen pauvre à la peau noire ? Peut-on faire réciter à des petits noirs "nos ancêtres les Gaulois" ?

C'est parce qu'elle était universaliste que la gauche était colonisatrice (eh oui, les colonisateurs étaient à la gauche de l'Assemblée Nationale : Ferry-Tonkin n'était pas de droite que je sache, Victor Hugo non plus) et une partie de la droite non universaliste anticolonisatrice.

A mon sens, l'universalisme est une erreur philosophique portant avec elle des conséquences atroces.

Et dans les deux sens : un Européen qui s'installait en Algérie en 1900 ne devenait pas Algérien du simple fait de cette translation et un Algérien qui s'installe en France en 2012 ne devient pas Français du simple fait de cette translation.

Le droit du sol est une folie. Comme disait Montesquieu, ce n'est pas parce qu'une vache est née dans une écurie qu'on l'appelle cheval.

L'Allemagne a eu très mauvais goût en politique mais, du moins, elle n'est pas tombée dans les élans universalistes qui nous plombent.

Quant à la colonisation de l'Algérie, elle a eu des côtés positifs (surtout pour les Algériens) et des côtés négatifs, mais c'est une bonne chose pour la France que d'en être sortie.

Olivier

Voyons le destin parallèle de la France et de l'Allemagne au XIXème siècle, ce croisement d'itinéraire qui aboutit au dépassement de l'une par l'autre, grâce au rétablissement démographique de l'Allemagne et à la construction d'un appareil industriel.

Cette comparaison présente un intérêt, lorsqu'on met en regard les ambitions coloniales différentes de chaque pays: mis à part un comptoir commercial hérité par la Prusse en Afrique au 17ème siècle, quelques aventures sur le tard, notamment en Namibie et ailleurs, l'Allemagne n'avait que peu d'appétences pour les aventures lointaines.

Il est ainsi légitime de se représenter que le colonialisme français, en Algérie puis ailleurs, a finalement apporté plus de pertes que de profit, en contribuant à un essoufflement de la vitalité interne du pays.

On attend encore l'historien qui saurait apporter un commencement de preuve à cette assertion en retournant les termes du débat: finalement l'Algérie française aura été la ruine de la France.

hameau dans les nuages

@ Pierre T | 11 juin 2012 à 22:40:

Je vais le dire à mon cheval !

Les Dardanelles : le grand-père maternel de mon épouse, spahi, y était.

Monte Cassino ? mon beau-père, du 2ème régiment de zouaves, y était. Ses trois autres frères étaient au front aussi.

Et pendant ce temps leur mère n'avait pas droit aux tickets de rationnement car encore espagnole...

Alors vous comprendrez que ce manichéisme de croire que d'un côté il y avait les gentils indigènes et de l'autre les méchants français ou européens est exaspérant.

Vous retombez dedans à pieds joints en décrivant les actes de répression de l'armée française, en omettant les attentats aveugles du FLN avec leurs actes de torture atroces.

Par respect pour Monsieur Bilger et pour la bonne tenue de son blog j'éviterai de mettre une galerie de photos de femmes enceintes éventrées, d'hommes éviscérés, décapités et émasculés. Victimes totalement innocentes comme celles plus proches de nous des attentats du RER ou de la gare d’Atocha. Avec un peu de recherche elles sont à votre disposition par le biais d'internet. Eloignez vos enfants.

Vous dites les droits de l’Homme ?

Jusqu’à maintenant j’ai le regret de vous dire que la pensée unique était du côté des porteurs de valises du FLN. Le livre cité par Monsieur Bilger ne fait que tenter de rééquilibrer les plateaux de la balance. Ce n’est que justice.

sylvain

@ Pierre T le LOL d'honneur !

"Eh bien pour moi, mon dada, c’est justement les Droits de l’Homme et la gauche en général.
Chacun son dada ! Pas vrai ?"

Rédigé par : Pierre T | 11 juin 2012 à 22:40
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Quel est le parti politique qui a envoyé le contingent en Algérie ??
Quel est l'homme politique qui en est le responsable ?
Qui a laissé condamner à morts des Algériens ??

De quel bord politique sont-ils tous ces braves hommes droits de l'hommistes ????

Et vous êtes fier d'être de ce bord-là ??

Bravo ! Moi j'aurais honte !

C'est vrai que quand on regarde, on lit, on étudie l'Histoire, toutes les gauches mêmes celles responsables de guerres, de massacres, sont absoutes de leurs crimes car labellisées par la bien-pensance de gauche comme étant pour la paix, le bonheur, le social, le monde merveilleux face aux fachos réacs de droite !
Merci d'être passé cher Monsieur droitdelhommiste de gauche.

Franck Boizard

Beaucoup parlent longuement pour ne rien dire, tout simplement parce qu'ils parlent sans savoir et avec des visions caricaturales (non, la colonisation n'est pas comparable à la politique de Pol Pot !).

Voici une vision plus informée et résolument anti-coloniale par un conservateur :

http://bernardlugan.blogspot.fr/2012/06/lafrique-reelle-n30-juin-2012.html

Mary Preud'homme

@ Bernardini
2770 français (de souche européenne) tués par le FNL durant (toute) la guerre d'Algérie, chiffres officiels arrêtés le 19 mars 1962.
Quant à l'OAS, tous les historiens s'accordent sur le chiffre minimum de 2000 à 2500 tués, en moins de deux ans, ce qui est énorme et apporte de l'eau au moulin de mon raisonnement. Mais certains vont jusqu'à avancer le chiffre de 10000.

Pierre T

Une cargaison de blé impayée par des commerçants français, le soufflet du dey d’Alger à l’ambassadeur de France, la conquête d’Alger par les rochers de Sidi Feruch. Voilà le début. Puis Abdel Kader, la première résistance longuement combattue puis vaincue. Et en avant la colonisation, la mise en valeur des terres et l’expropriation des « indigènes ». C’était l’époque qui voulait cela, les peuples nous étaient inférieurs, forcément inférieurs, la révolution industrielle naissante nous faisait courir après les matières premières et les richesses d’autrui. Nous avons structuré le pays : routes, rail, administration, hôpitaux, écoles etc. C’est ce que l’on peut qualifier de « bienfaits » de la colonisation, sauf que c’était réalisé pour les colons seuls. Il est vrai que l’Etat algérien a récupéré ces structures en 1962 avec des frontières passées de l’Algérois à l’Algérie, vingt ou trente fois plus grandes. Ce qu’ils en ont fait n’est pas grand-chose, même 50 ans après. Un grand gâchis. Mais en quoi cela nous regarde-t-il ?
En lisant « Au Forgeron de Batna » de Jean-Pierre Marin qui raconte l’histoire d’une modeste famille de pieds-noirs arrivée dans le pays vers 1880 et chassée en 1962, on commence à comprendre que ces gens ont été ballottés par l’Histoire bien malgré eux. Ils furent à l’origine de simples immigrés qui cherchaient à survivre ailleurs qu’en métropole à la recherche d’un futur meilleur. Le forgeron de Batna n’était qu’un forgeron, il n’était pas un colon propriétaire de milliers d’hectares asservissant une main d’œuvre locale souvent méprisée. Et lorsqu’il fut contraint de se rapatrier en métropole avec toute sa famille, il a atterri en Terra Incognita, car il n’avait pas, et pour cause, la moindre attache en France. C’est là que j’ai compris que la majorité des pieds-noirs furent avant tout victimes de la décolonisation générale qui était à son tour dans l’air du temps après la Seconde Guerre mondiale.
J’ai connu dans les années 70 un journaliste pied-noir qui m’a raconté qu’en 1954, à l’âge de 18 ans il avait compris, après Sétif puis Diên Biên Phu, que le temps des colonies était terminé et il a quitté définitivement l’Algérie pour poursuivre ses études à Paris. Malgré l’opposition de ses parents qui n’avaient rien compris et sont restés.
Nous avons tout de même commis les plus graves erreurs en maintenant l’indigénat, sous la forte pression des représentants parlementaires de l’Algérie, alors que par le décret Crémieux, la citoyenneté fut accordée aux « indigènes » juifs dès 1870 ! Et nous avons maintenu ce statut après chacune des deux guerres mondiales alors qu’ils servirent amplement de chair à canon et furent même acclamés, entre autres, comme des héros à Monte Cassino. Les indigènes n’avaient même pas le droit de poursuivre leurs études au-delà du brevet à l’exception de fils de notables collaborateurs comme le pharmacien Ferhat Abbas. Ben oui, faut pas trop les instruire, des fois qu’ils comprendraient qu’on les exploite un peu. Lyautey avait prédit dès 1917 qu’avec des méthodes pareilles on allait dans le mur en Algérie. Et en klaxonnant !
Et puis il y a eu la guerre de libération. Je suis désolé, mais la légitimité était du côté des Algériens après 132 ans de colonisation, six générations, la plus longue de notre histoire. Et la guerre restera toujours la guerre, elle se fait de chaque côté avec toutes les saloperies qui vont avec. Match nul de ce côté. Et on veut mettre Bigeard aux Invalides ? Et puis quoi encore ? Je fais marcher la gégène, je fais faire des corvées de bois, depuis mon hélicoptère je lance des fellagas dans la mer de 500 m de haut, je les enfume comme des rats dans une grotte. Ma poitrine n’est pas assez grande pour contenir toutes mes médailles de héros et il me faut encore les Invalides pour les magnifier ? Pourquoi pas le Panthéon ou la crypte de Notre-Dame ?
Les Harkis, oui c’était et ça restera la honte de l’armée française et de de Gaulle qui avait donné l’ordre de les lâcher. Mais pour ce qui est de la fin de la colonisation il avait raison car il avait le sens de l’Histoire et, grâce à lui, on a quand même échappé à un coup d’Etat militaire avec des meneurs d’extrême droite dont la renaissance, en tant que parti, se fit avec l’OAS, Tixier-Vignancour puis Le Pen.
La « pensée unique », c’est votre dada comme le tiercé fut celui de Guy Lux. Pour vous, M. Bilger, cette pensée unique c’est celle des « droits-de-l’hommistes » et de la gauche en général. Eh bien, pour moi, mon dada, c’est justement les Droits de l’Homme et la gauche en général.
Chacun son dada ! Pas vrai ?

Bernardini

@Rédigé par : Mary Preud'homme @ Consuelo | 11 juin 2012 à 13:22

"Quant aux victimes "civiles" de la guerre d'Algérie (notez que j'emploie à dessein ce mot de guerre) sur près de 3000 recensées, 2000 sont dues à l'OAS, principalement par plasticage ou attentats à la grenade... Alors que le FLN employait d'autres méthodes. A côté de 25 000 militaires tués et 65 000 blessés dont la plupart venaient de métropole..."

Madame, vos chiffres m'ont fait sursauter. Il y a eu côté "Européens" environ 2800 victimes civiles et un peu plus de 3000 enlèvements, ce dès 1955. Il est donc faux d'imputer la plus grande partie de ces pertes à l'OAS qui n'a existé, en France et en Algérie, qu'après avril 1961. Ces assassinats et enlèvements étaient le fait pour la plupart du FLN.

Côté Algériens, le même FLN est responsable de plus de 16 000 tués et de 13 000 disparus. Je ne compte pas, dans ces chiffres, le massacre des Harkis dont le nombre se situerait, d'après le recoupement de nombreuses sources, aux alentours de 80 000, ce qui est considérable.

Mais je m'inscris totalement en faux contre votre annonce visant spécialement l'OAS dont l'action n'a démarré qu'en 1961 et dont le "bilan" est sujet à caution, le pouvoir gaulliste de l'époque lui ayant imputé un nombre d'exactions tout à fait exagéré.

Les chiffres dont il s'agit sont suffisamment terribles sans qu'il soit besoin de les gonfler.

jack

Robert Ménard et Thierry Rolando remettent les pendules à l'heure. Merci à eux. Nous étions lassés par un discours à sens unique de culpabilité, de repentance. Il est sûr que le pouvoir algérien a besoin d'une génuflexion et d'un mea culpa de la part de son ancien colonisateur. Cette cause nationale est de nature à focaliser le mécontentement sur la France. Ainsi, ce pays riche peut masquer sa désorganisation, le désoeuvrement d'une partie de la population, les privilèges, le bakchich généralisé qui raquette les plus faibles, l'extravagant chômage des jeunes, le suicide de jeunes désespérés, la volonté d'émigrer chez l'ennemi héréditaire, la montée de l'islamisme radical, etc., autant de maux dont la France n'est plus la cause cependant.

Bernard de PASQUALE

Je tiens à dire ici combien j'approuve et j'apprécie le commentaire de M. Philippe Bilger au sujet du livre de Robert Ménard.
Ce livre est une contribution, parmi d'autres, qui tend à briser l'omerta qui entoure depuis un demi-siècle des questions dont se sont emparés des "historiens" qui étaient plus des militants que de vrais historiens.
Ainsi ont été falsifiées l'Histoire même de l'Algérie avant la colonisation française, puis l'Histoire de la colonisation elle-même, dont les Pieds-Noirs décrits abusivement comme des "colons" ont été présentés comme les seuls boucs émissaires.
Ont été falsifiés, la relation de la Guerre d'Algérie dans le but de faire de l'Armée Française une armée de tortionnaires, en minimisant les atrocités commises par le FLN, puis, afin de masquer l'énorme escroquerie qu'on été les "Accords d'Evian", faire croire que leur échec a été dû aux crimes commis par l'OAS, etc.
Pour en finir avec cette "omerta" :
http://berdepas.wordpress.com/2012/01/25/contre-lomerta/

Pierre-Antoine

Heureusement que l'Algérie n'est plus française...

Imaginez deux secondes (pas plus, sinon crise cardiaque assurée) les élections présidentielles la couleur qu'elles auraient eu avec 21 millions d'électeurs qui ne seraient pas des étrangers ! ! !

Cordialement

Pierre-Antoine

Mary Preud'homme @ Consuelo

Mon intention n'était nullement de vous blesser mais de pointer l'ambiguïté de votre propos.
Quant aux victimes "civiles" de la guerre d'Algérie (notez que j'emploie à dessein ce mot de guerre) sur près de 3000 recensées, 2000 sont dues à l'OAS, principalement par plasticage ou attentats à la grenade... Alors que le FLN employait d'autres méthodes. A côté de 25000 militaires tués et 65000 blessés dont la plupart venaient de métropole. Sans parler des disparus, torturés des deux côtés, violés, attentats et exactions commis aussi en métropole notamment entre 1960 et 1962.
Quant aux témoignages, il me semble que ceux de mes frères aînés dont un (militaire de carrière) gravement blessé dans les Aurès, un autre parachutiste ou encore ceux de médecins, infirmières ou enseignants ayant oeuvré dans les SFJA, voire même le mien de toute jeune stagiaire pressentie pour aller "assister" les harkis dans des camps de fortune après une rapide formation à Nantes, il me semble qu'ils ont tout autant de valeur que le vôtre.
Quant à ceux qui sont morts là-bas, dont certains que j'ai connus et aimés, qu'ils reposent en paix. Mon propos n'est pas de les nommer ici. A chacun ses morts !
Car c'est à nous désormais, survivants, venus de tous les horizons, qu'il appartient de témoigner pour que d'autres rassemblent nos souvenirs et écrivent l'histoire. Afin que tant de souffrances, de sacrifices et d'engagements ne soient pas vains et s'inscrivent dans la mémoire universelle.

calamity jane

C'est bien là que l'on perd un temps fou en tant qu'historiens ou commentateurs/commentatrices à bisbiller sur ses souvenirs personnels pour essayer de les intégrer dans l'Histoire.
Ils font déjà partie de l'histoire et les fils et filles de Harkis ont, aujourd'hui, plus de dignité parce qu'ils font partie de cette Histoire et qu'ils méritent que l'on tienne les résolutions d'un pays à leur égard.

Robert

Je n'ai pas voulu intervenir à nouveau sur le sujet. Inutile en effet m'a-t-il semblé d'évoquer mes souvenirs, et encore moins de vouloir faire œuvre d’historien.

Néanmoins, il convient de rappeler que le FLN a fait en sorte d'éliminer toute autre tendance que la sienne, notamment en éliminant le MNA, bras armé du parti nationaliste de Messali Hadj. Par ailleurs, au sein du FLN au moment des négociations d'Evian, deux tendances co-existaient : celle du maintien des Français en Algérie après l'indépendance (sauf erreur, celle de Ferrhat Abbas), et celle de leur éviction totale (dont faisait partie l'actuel président de l'Algérie). Pour cela, les engagements qui avaient été négociés à Evian n'étaient qu'un point de passage obligé pour l'organisation du referendum mais n'étaient pensés que comme un chiffon de papier destiné à être jeté au lendemain de l'indépendance.

Concernant la colonisation, forme d’impérialisme qui a traversé les siècles depuis près de 3 000 ans, on ne semble pas se rendre compte qu'elle existe toujours, mais sous d'autres formes, culturelles, financières et "guerrières".
Pour s'en convaincre, il suffit de se livrer à une analyse de ce qu'est devenue l'Europe actuelle, supplétive de la mise en œuvre des décisions prises à Washington, singulièrement par le bras armé de l'OTAN.
De même, la location à long terme de terres fertiles africaines par la Chine et à son seul profit, ne peut-elle être pensée comme une autre forme de colonisation, "soft" parce que n'impliquant pas une colonisation de peuplement, ce qui avait été l'intention de la France pendant une certaine période en Algérie ?

Enfin, la nécessité de disposer de ressources minérales pour les besoins de l'industrie mondiale (notamment les terres rares) dont on ne dispose pas dans son propre pays, conduit à exploiter les ressources d'autres pays. Cette situation de dépendance génère elle aussi d'autres formes moins formellement évidentes de colonisation.

Christian C

Tipaza,

Vous avez raison ; tous ces immigrés, tous logés, nourris, blanchis, payés au RSA, soignés gratuitement, c’est une véritable honte ! Remarquez, au moins, comme aucun ne travaille, ils ne prennent pas notre boulot. Ils nous en donnent, même, puisqu’ils consomment, de la nourriture, des vêtements, des meubles, des services, …ah ! non, idiot que je suis, ils les volent.

Et puis, on n’est plus chez soi !

Chez qui, au fait ? Chez vous, chez moi, chez Philippe Bilger ? Etes-vous blanc, rouge, jaune, noir, marron foncé ? Fréquentez-vous la synagogue, l’église, la mosquée, le temple ? Mangez-vous casher, halal ou végétarien ? Parce que, selon vos réponses, je vous autoriserai peut-être à dire que vous êtes chez vous, mais du coup, moi, je ne serai plus chez moi…

Alors, si je ne me sens plus chez moi, je voterai pour qui vous savez, pour qu’elle vous mette dehors !

sylvain

Bonjour

Je n'ai pas compris.

Vous parlez de l'Algérie, laquelle ?? rive gauche ou rive droite ??

Celle de la Bastille du 6 mai ??

Ceux qui viennent au péril de leur vie dans notre pays désigné fasciste réac raciste xénophobe par nos brillants moralistes de gauche repentistes flagellateurs culpabilistes ?

Soyez plus précis, merci !

Catoneo

J'avais eu le projet l'an dernier de sortir sur mon blog un article le mieux construit possible et objectif sur le cinquantenaire de l'indépendance algérienne (et pas sur les accords d'Evian). J'ai donc parlé avec quelques amis algériens de France et j'ai lu la presse algérienne en ligne (francophone) pendant plusieurs mois.
Les récriminations tout à fait documentées y étaient si nombreuses que j'ai pensé qu'on taxerait mon travail de "mauvais esprit".
Aussi me suis-je contenté de faire à l'anniversaire des Accords (finalement) un billet laissant la parole au Forum des Chefs d'Entreprises (FCE) qui s'est réuni à l'hôtel El Araussi d'Alger les 14 et 15 mars 2012.
Le résultat est tout aussi accablant.
50 ans pour rien.

kdd

Monsieur Bilger, la parenthèse de la présidentielle refermée, c'est avec beaucoup de plaisir que je reprends la lecture de votre blog !
Cordialement

Tipaza

@ Achille

On ne peut enterrer un problème qui perdure.

L'immigration sans limite à laquelle nous assistons de la part de ceux qui après avoir voulu l'indépendance veulent le confort offert (c'est le cas de le dire, RSA, CMU, etc.) par le colonisateur, nous coûte cher.

Mais ce qui est le plus grave c'est qu'elle transforme, cette immigration non assimilable, notre mode de vie et notre culture.

Progressivement nous passons, ou nous risquons de passer de l'état d'un pays de l'Europe de Sud à celui d'un pays d'Afrique du Nord, et dans certaines banlieues c'est déjà fait.

Sur quel bord de la Méditerranée voulons-nous vivre ?

Pourtant la solution est simple.
L'indépendance a été voulue, à juste raison par ces pays, eh bien il faut que les deux parties assument la conséquence.

Coopération normale entre États, mais chacun chez soi.

Tipaza

@ Savonarole

C'est qui Bayrou ???

Consuelo

@ Mary Preud'homme | 10 juin 2012 à 23:27

Qui me dit:

"Vous écrivez des sottises Consuelo. En effet, croyez-vous une seule minute que les chefs FLN auraient tenu parole et ménagé les pieds-noirs alors qu'à peine les accords d'Evian signés, où ils s'étaient pourtant engagés à ce qu'il n'y ait pas de représailles vis-à-vis des supplétifs musulmans, ils se sont reniés en les massacrant sans pitié, femmes et enfants compris... "


Merci pour cette appréciation qui m'est allée droit au coeur. Je ne suis pas assez stupide pour croire un seul instant que le FLN aurait (ou pourrait) partagé les regrets ou les remords de l'un de ses anciens chefs, mis au rancard dès 1965 et condamné à l'exil.
Je suis née à Alger en 1946 et j'y ai vécu jusqu'à l'indépendance, en 1962. Donc, sur le plan des témoignages authentiques je pense n'avoir rien à vous envier.
Enfin, 3 membres de ma famille ont été assassinés par le FLN, froidement, l'un devant chez lui (il avait le tort de porter un uniforme...), le second, représentant de commerce, au volant de sa voiture pendant une tournée, le dernier dans le déraillement d'un omnibus sautant sur une décharge de plastic.

Bien à vous !

Véronique Raffeneau

Quand je considère les innombrables lectures et recherches que j'ai dû faire pendant des années, pour pouvoir exprimer au plus près dans le billet précédent à Rahmouni Slimane, ou à un autre interlocuteur dans des billets qui parlaient de la justice pénale, ce que je sais et comment je comprends la place, par exemple, d'un avocat général, celle d'un avocat de partie civile ou d'un avocat de la défense dans un procès d'assises, alors je ne peux qu’approuver la réserve de JDR considérant que 30 pages, c'est décidément trop peu pour prétendre faire le tour d'une question comme ici celle de l'Algérie française.

Quand bien même la vocation du livre de votre ami R. Ménard serait prioritairement celle de susciter le débat et la controverse, façon pincée de gros sel, il n'en reste pas moins que 30 pages c'est de toute évidence trop peu, trop mince, trop en conformité avec les formats réducteurs habituels destinés - je sais bien ! - à se placer à hauteur et à épaisseur des minimalismes médiatiques qui sont déjà la norme quand il s'agit d'aborder des sujets sérieux.

Comme JDR, je n'ai aucune critique à formuler sur le bien-fondé ou non du positionnement éditorial de RM.

Et de l'Algérie française et la Guerre d'Algérie je sais si peu...

Cependant, avant de prétendre vouloir discuter, débattre et s'indigner de quoi que ce soit, il faut d'abord APPRENDRE.
...euh, je ne reprends là qu'une phrase que vous aviez dite à JDR dans le off il y a quelques années, quand il avait contesté un de vos billets... votre phrase qu'il avait rapportée dans son post de réponse, et que j'approuve à cent cinquante pour cent.

Achille

« J'ai d'autant moins de scrupules à recommander "Vive l'Algérie française !" de mon ami Robert Ménard et de Thierry Rolando (éditions Mordicus, 4,95 euros) que le lecteur n'aura, au plus, que vingt minutes à consacrer à ce petit ouvrage et que surtout, médiatiquement, je fais le pari qu'on ne parlera pas de lui. »

En ce qui me concerne j’ai bien consacré une bonne vingtaine de minutes à lire les différents commentaires de certains intervenants qui ont apporté leur vécu de cette période qui les a visiblement marqués. J’ai trouvé ces témoignages très intéressants, parfois même émouvants.

J’ai également apprécié les rappels sur l’histoire de l’Algérie française qui m’ont permis de mieux comprendre les événements qui ont provoqué cette déchirure dans les années 50-60.

Aussi je ne vois plus guère l’intérêt de lire le petit opuscule de Robert Ménard qui ne m’apportera pas grand-chose de plus, si ce n’est une vision partisane de cette époque trouble qui a divisé les Français mettant le pays au bord de la guerre civile dans les années 60.

A chacun son métier. Robert Ménard est journaliste, pas historien. Son petit bouquin de quelques pages n’est destiné qu’à ranimer une polémique qu’il est grand temps d’enterrer une fois pour toutes.

Que faire ?

Personnellement je pense que la décolonisation a été une bonne chose, parce qu'il faut laisser aux peuples la liberté de disposer d'eux-mêmes.

Mais ce qui m'embête le plus avec le processus de décolonisation, c'est qu'il s'accompagne d'un sentiment de culpabilité de notre Nation, qu'on nous demande(ra) de porter comme un fardeau, de génération en génération.

On le voit dans les réactions suite à certains discours officiels.

Et au nom de cette culpabilité nationale, nous devrions nous coucher devant ceux qu'on a accueillis sur notre territoire ?

Franchement, je ne me sens pas coupable des excès ou exactions que certains de nos aïeux ont pu commettre outre-Méditerranée, pas plus que je ne me sens coupable des excès ou exactions commises au plus fort des guerres de religion en France.

France terre d'accueil ? Oui, c'est sa vocation universelle.
Mais c'est à nous de créer les conditions pour bien accueillir et assimiler les immigrants. Si on ne peut plus les accueillir en faisant respecter nos valeurs, alors il faut mettre un frein à l'immigration, et tout faire pour bien s'occuper de nos immigrés déjà présents.

Sans tomber dans l'extrême droite que je récuse, il faut tout de même dire la vérité et en finir avec cette culpabilité qui nous ronge et nous neutralise : nous n'avons pas su accueillir et assimiler nos immigrés. Nous les avons parqués en vase clos dans des cités, et maintenant on voit le résultat chez les jeunes : échec scolaire, chômage, tentation des trafics, vandalisme, violence au quotidien, aucun respect pour le bien d'autrui, aucun respect pour le drapeau, aucun respect devant l'uniforme, nouveau langage compréhensible d'eux seuls. Nos valeurs ont complètement disparu de ces zones de non-droit. La plupart de ces jeunes sont Français, mais haïssent profondément la France. C'est une réalité.

Alors maintenant, que faire ??

Jean-Paul Ledun

C'est bien d'en parler.
Incroyable comme la mémoire revient pour beaucoup d'entre nous.

En 55, je venais de naître. Mon père a été appelé en Algérie pour effectuer son "service militaire".
Mécanicien, il n'a eu qu’à s'occuper des moteurs des véhicules. Heureusement.

Témoin de cette période dramatique, il en a gardé un grand amour pour ce pays et ses habitants.
Il a eu la bonne idée de le transmettre à ses quatre fils.

L'humilité c'était son guide. Il l'a reçue là-bas.

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