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01 juillet 2012

Commentaires

Martin

Bonjour Monsieur Bilger,

Je partage votre affectueuse admiration pour Ken Loach. Je me permets simplement de vous indiquer que son complice en cinéma s'appelle Paul Laverty, et non Lafferty.

Très belle journée à vous.

hameau dans les nuages

@ Mary Preud'homme
"Ce qui revient à travestir le réel étant donné que la gauche croit toujours dur comme fer qu’elle a le monopole du coeur. Comme si le vécu qui fait mouche, les bons sentiments, la générosité, la fraternité, le culte de la liberté etc. constituaient des valeurs qui lui appartenaient de droit, et qu'elle pouvait récupérer sans vergogne en l'imprimant de sa marque de fabrique (made in Socialoland)"

Je crois, vu les dispositions économiques que la gauche va prendre, qu'ils vont rajouter au "made in socialoland" la mention "SGDG" au fond des casseroles : "Sans Garantie Du Gouvernement"...

Pierre-Antoine

@PB

On connaît le nom de l'ange qui sirote en cachette :
Baudoinia compniacensis :-D

Heureusement qu'il a pas besoin de cacher un éthylotest sous ses ailes, vu la quantité qu'il volatilise dans chaque fût il virerait au rouge bordeaux immédiatement !

Cordialement

Pierre-Antoine

Alex paulista

Si votre billet pouvait remettre l'anglais à l'honneur.

En effet, je viens de voir la dernière émission d'Ardisson sur le site de Canal et son groupe a massacré en semi yaourt les fabuleuses paroles de London Calling des Clash.

C'est désolant de faire de la bouillie avec les frères musicaux de Ken Loach.

Arravanne

Comme vous je trouve que ce film est un grand Ken Loach, tout s'y trouve et le cinéma français même sociétal (genre Guédigian comme cité plus haut) n'arrive pas à sa cheville. On en sort comme toujours entre les larmes de la rudesse de la vie décrite et le rire de l'humour pour apaiser les premières.

Mary Preud'homme

Philippe Bilger a écrit :
1) «... Il ne suffit pas de souligner que KL et PL qui partagent les mêmes opinions politiques que le cinéaste échappent, dans leur fiction nourrie de réalité, au didactisme de l'idéologie… »
2) « …Le tour de force de PL, dans ses histoires, est en même temps de restituer avec justesse "des tranches d'existence" devant lesquelles le spectateur demeure saisi tant elles éclatent d'authenticité douloureuse ou drôle, émouvante ou cynique, abattue ou volontaire, mais… de les imprégner d'une tonalité profondément de gauche… avec des thèmes qui renvoient à ce qu'il y a d'universel dans la dénonciation d'un monde et d'un réel trop injustes. »
----
Il me semble au contraire, eu égard à ce que vous démontrez vous-même (cf citation 2) que ce film que je n’ai pas vu (par conséquent sans préjuger de ses qualités intrinsèques) n’échapperait pas aux clichés et au didactisme de l’idéologie dans l’air du temps en restituant des tranches d’existence que vous qualifiez d’authentiques, mais que le réalisateur et le scénariste jugent bon, dites-vous, « d’imprégner » d’une tonalité profondément de gauche ». Ce qui revient à travestir le réel étant donné que la gauche croit toujours dur comme fer qu’elle a le monopole du coeur. Comme si le vécu qui fait mouche, les bons sentiments, la générosité, la fraternité, le culte de la liberté etc. constituaient des valeurs qui lui appartenaient de droit, et qu'elle pouvait récupérer sans vergogne en l'imprimant de sa marque de fabrique (made in Socialoland").

Robert Marchenoir

"Ce n'est pas parce que ce réalisateur d'extrême gauche est invité systématiquement au festival de Cannes, qu'il faut passer sous silence le fait qu'il est génial." (Philippe Bilger)

Personnellement, j'aurais plutôt dit :

"Ce n'est pas parce que ce réalisateur est d'extrême gauche qu'il faut passer sous silence le fait qu'il est génial."

Et encore, je ne me prononcerai nullement sur son talent. A vrai dire, j'ai débranché depuis assez longtemps de mon cinéma personnel les réalisateurs de gauche, ou, du moins, ceux pour lesquels "l'être-de-gauche" est une composante essentielle de leur cinématographie.

jack

Effectivement, ce film est intéressant et, cette fois-ci, Ken Loach mèle harmonieusement humour et situation sociale difficile, éprouvante. Le happy end est salutaire. On en éprouve de l'apaisement et de la joie. A noter que le cinéma anglais, dont, bien entendu celui de Ken Loach, recèle des pépites. Il nous confronte à la réalité sociale très difficile, à la vie de marginaux qui ont en eux un grand souffle d'humanité. A cet égard, on peut citer le récent film anglais 'Tyrannosaur' (de Paddy Considine), chef d'oeuvre, à mon avis. De quoi fuir les superproductions...

Cactus

Un grand film ! je vais l'accompagner d'un Chivas 24 ! sissi !
Bien à vous !

Alex paulista

Avec la crise, ce genre a de beaux jours devant lui. A moins que les gens préfèrent penser à autre chose...

Nath

On peut reconnaître à ce réalisateur sa spontanéité, sa préférence à donner des rôles à de parfaits inconnus trouvés dans la population, et qui "auraient" vraiment vécu les situations sociales ou familiales, etc. présentes dans ses films.
Il ne donne le script aux acteurs que quelques minutes avant les prises.
C'est en tout cas un grand réalisateur qui arrive à émouvoir, chose rare de nos jours.

Poil à gratter

Notre Hermine a sans doute récupéré et dégusté une partie de la "part des anges".

Dans l'euphorie et l'admiration qu'il déclare à l'endroit de Ken Loach, il a découvert et imposé un nouveau scénariste à Ken Loach.

VANGAUGUIN

Ken Loach-Woody Allen même combat, il fallait oser, il l'a fait...

A part ça, puisqu'apparemment le cinéma français plus ou moins social vous est inconnu, vous avez déjà vu un film de Guédiguian?

Boris

Le cinéma, c’est comme l’extrême gauche, c’est compliqué. Si l’on écarte la thèse de Godard selon laquelle le cinéma meurt vers 1982, on peut juger, comme vous, que Ken Loach s’en tire admirablement : je n’ai pas vu celui dont vous parlez, mais même en comptant Malraux, personne n’a fait un si bon film sur la guerre d’Espagne. Evidemment, pour l’Irlande et le Vent se lève, la concurrence est plus rude : il y a un Ford (le Mouchard, si ma mémoire est bonne, pas de Lafferty mais de Flaherty), et puis la Fille de Ryan – mais l’ermite de Rolle dirait sans doute que c’est de la qualité irlandaise.
Mon avis de béotien, c’est que le cinéma, notamment avec Ken Loach, réussit de temps en temps la gageure de créer un art populaire de qualité. Après, on peut s’extasier devant la métaphysique du vide. Tant qu’à faire, je préfère Chirico, et Antonioni m’endort. Et s'il s'agit des ermites suisses, mieux vaut Hermann Hesse que JLG !

Pietri S

Bonjour Philippe Bilger, tout comme vous nous avons beaucoup apprécié ce grand film, et applaudissons votre billet.


@Achille

Pas vu les deux nommés, ni The Artist, le "vu à la télé" n'est pas toujours un gage de qualité, prudence quand trop de pro... pagande ! Donc d'accord avec vous.

Savonarole

Il paraît que Sarkozy et Carla ont aussi adoré ce film, ils y ont été en famille avec les Tapie et les Balladur, les MAM et les BHL.

Achille

Bonjour Philippe Bilger

« Je viens de voir La part des anges et je craignais non pas le pire - avec KL on ne risque rien, pas plus qu'avec Woody Allen- mais peut-être une légère déception devant cette oeuvre présentée comme une comédie. »


Quel dithyrambe ! Votre billet est beau comme une nouvelle de Maupassant.

Reste à savoir si le public saura apprécier ce film avec le même ravissement.

Généralement les grands succès se nomment Bienvenue chez les Ch'tis et Les Intouchables.

Pas vraiment le même genre de comédie.

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