Il paraît que le président de la République, le 14 juillet, a été un tantinet agacé – cela ne s’est pas vu ni entendu – par les interruptions fréquentes de Laurent Delahousse lors de l’entretien à l’Hôtel de la Marine. Elles l’auraient empêché, à plusieurs reprises, de développer son argumentation.
Je le comprends.
Ce minuscule contentieux a tout de même le mérite d’attirer l’attention sur ce que devrait être un journalisme normal parce qu’il ne sert à rien d’avoir l’honneur de poser des questions à un chef de l’Etat ayant fait de la normalité une exigence si les journalistes en face de lui n’adoptent pas eux-mêmes un autre registre. Or, si on a bien senti que le climat de liberté souhaité par François Hollande avait des effets positifs, il était clair aussi que je journalisme politique n’en était pas miraculeusement métamorphosé.
D’abord à cause de ce malentendu qui laisse croire aux professionnels des médias qu’une bonne interview est celle où il convient d’intervenir sans cesse, de couper la parole, de le faire sans courtoisie, même avec insolence si on peut. En forçant le trait, des questions qui laisseraient toute la place aux journalistes et ne permettraient que des réponses minimalistes, donc forcément sujettes à caution. Au risque de décevoir, ce qui passionne le citoyen est d’entendre des réponses argumentées aux questions qu’il se pose et dont il espère que le journaliste sera un vecteur intelligent et poli. Certes, Laurent Delahousse n’avait pas, loin de là, le comportement d’un Franz-Olivier Giesbert avec lequel répondre est un véritable tour de force, quasiment un défi impossible à relever.
Il me semble que la première qualité d’un journaliste normal doit être, sans paradoxe, de savoir écouter son interlocuteur. Combien de fois ai-je perçu que les propos de la personnalité publique n’étaient pas enregistrés ni entendus mais que par anticipation son contradicteur se projetait dans son interrogation suivante, de sorte que les questions étaient moins fondées - puisqu’elles ne s’appuyaient pas véritablement sur ce qui venait d’être dit - que conventionnelles. Elles se greffaient plus sur l’air politique du temps que sur la substance même de l’échange.
La deuxième vertu tient à l’aptitude au langage et à la capacité de synthèse. En effet, dans un entretien qui a la durée de celui du 14 juillet, ou souvent moins, et n’offre pas, par ailleurs, la plénitude que permettent des émissions comme C politique et Le Grand Jury, il est fondamental que le journaliste sache opérer dans sa tête la relation entre le singulier et le pluriel, l’anecdote et l’idée, le présent et l’avenir, la personne et la société. Si trop souvent les réponses sont difficiles, voire impossibles parce qu’elles seraient trop longues, c’est à cause de la médiocre formulation des questions qui n’embrassent pas le réel tout entier et contraignent l’homme ou la femme politique à revenir en arrière, à faire l’historique au lieu d’aller droit au but. Le maniement des mots, la faculté de synthèse, l’intelligence du débat me paraissent représenter, avant l’audace légitime, le privilège des grands journalistes, des journalistes normaux.
Tout évidemment ne peut pas être enfermé dans une interrogation unique et il y aura toujours, même quand le journaliste aura accompli remarquablement son métier, un vide, un inconnu, une marge devant lesquels il pourrait hésiter mais qu’il devra affronter. Ce qu’on appelle pugnacité est précisément cette volonté non seulement de ne s’épargner aucune question gênante mais aussi de ne pas s’arrêter par commodité aux réponses superficielles que l’autre va donner par confort. En réalité, j’ai remarqué, aussi bien dans la presse écrite que pour l’audiovisuel, que le véritable entretien, celui allant au fond des choses, n’était susceptible d’émerger qu’après la réponse immédiate appelant un questionnement plus dense et éclairé. Ce que je souligne là se rapporte même à des entretiens qui nous sembleraient passables, satisfaisants et pas seulement à des scandales absolus comme l’interview de DSK par Claire Chazal sur TF1. Cette « audace légitime » n’a rien à voir avec la grossièreté qui est l’apanage du « journaliste du pauvre » et substitue à la finesse de la pensée et du propos une rudesse et une désinvolture à la portée du premier venu.
Comment ne pas l’admettre ? Le journalisme est une passion, une profession fondamentale, le bras paisible de la démocratie. Mais il ne suffit pas de se proclamer membre de ces intercesseurs nécessaires pour s’imprégner, comme par essence, d’une aura quelconque.
J’ai parlé du pire avec Claire Chazal ou FOG. J’ai connu aussi le meilleur avec Serge Moati, Frédéric Taddéï ou en lisant les questions de Marion Van Renterghem dans Le Monde.
Que le journalisme devienne normal, lui aussi !
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Le propriétaire d'un journal embauche les journalistes qui lui feront vendre son journal, et le journaliste adopte les causes qui le mettront matériellement et immatériellement en valeur.
Quant à l'honneur qui consisterait à ne pas transiger avec ses intimes convictions, ils vous diront qu'ils sont des professionnels.
Ce sont les mêmes principes qui gouvernent la prostitution.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 08 août 2012 à 11:48
Pleinement d'accord avec vous, M. Bilger.
L'insolence est devenue un critère de qualité chez de trop nombreux journalistes. Elle sert souvent à masquer l'incompétence.
N'est pas Bob Woodward qui veut...
Rédigé par : berdepas | 27 juillet 2012 à 11:43
@RF 23.51
Pur procès d'intention... Si Laurent Delahousse avait été retenu par le Président Sarkozy, il n'aurait pas permis un tel débordement, mais plus encore, il n'aurait plus jamais été retenu... des menaces auraient été prononcées, comme sur France 3.
Qu'un journaliste relance, recadre, soit ; Laurent Delahousse a été bien au-delà, il avait ses questions plutôt médiocres, il ne relançait rien du tout, mais surtout il coupait la parole, terminait les phrases de son interlocuteur ne laissant aucune place à sa collègue... qui manifestait une certaine impatience, elle était comme son faire-valoir. Il ne faut pas confondre absence d'éducation et de savoir-vivre élémentaires et pseudo professionnalisme. Un journaliste professionnel prépare des questions pertinentes voire embarrassantes, mais laisse le temps à l'interlocuteur de répondre et partage la parole avec le co-animateur.
Peu importe que ce soit le Président Hollande ou le Président Sarkozy qui soit interviewé, c'est le comportement de Laurent Delahousse et son absence de professionnalisme qui sont en cause, rien d'autre.
Ne pas accepter de le reconnaître c'est faire preuve d'un anti-Hollande primaire et donc ridicule.
Rédigé par : Pietri S | 23 juillet 2012 à 08:14
Nous sommes bien arrivés à la vacance.
Osez écrire "journalisme normal" en France revient à klaxonner un euphémisme, une litote, qui tient de la gageure et de la quadrature du cercle, osons même la faute de goût...
J’ai le souvenir d’un Philippe Bouvard qui s'est levé et est parti lors d’une interview agressive et discourtoise du teigneux aboyeur Fogiel.
Pourquoi les politicards ne font-ilspas la même chose, cela clarifierait les règles du jeu. Il est vrai aussi que P.Bouvard est un journaliste digne de ce nom, intelligent, cultivé, professionnel et bien élevé.
Le milieu des journaleux est tellement glauque et incertain qu’on ne sait par quel bout l’appréhender.
C’est un monde, un chantier qui n’a pour comparaison que la Tour de Babel avec de nombreux cagibis et chausse-trapes.
Il s’est accaparé le contrôle des esprits grâce à la complicité et la mièvrerie des politiques qui les a installés dans l’impunité et l’exclusivité de la parole, de l’image et de l’écrit public, sans contrepartie.
Ces gens-là sont les propriétaires sourcilleux, cupides et impitoyables de leurs petits porte-voix, des images, des sons et écrits que véhiculent les médias. C’est le quatrième pouvoir.
Comme la nature humaine incline naturellement à bien conserver ses pouvoirs et surtout les privilèges qui s’y attachent, les journaleux n'échappent pas à ce travers et en abusent impunément. Surtout les journaleux français qui se servent de leur position privilégiée et exclusive pour en plus affirmer leurs opinions et leur idéologie, sans vergogne.
Les journaleux français cherchent la rente et le vedettariat, ils ne rendent de comptes à personne et parlent souvent de sujets qu’ils ne connaissent pas du tout ou très mal. Beaucoup n’existent que dans la posture, l’anathème, l’imposture, plutôt qu’informer simplement honnêtement et objectivement.
Le freluquet Delahousse et la vieille potiche Chazal sont les parfaits représentants du 4° pouvoir, dans un P A F très bobo qui se mixe étroitement avec les quatre autres pouvoirs en leur servant la soupe – exécutif- législatifs- judiciaire – syndical.
Ainsi tous les journaleux de la France donneuse de leçons à la terre entière ont caché Mazarine qui coûté 30 millions d'€uros aux franchouillards et le cancer de Mythe-errant.
Méthode et ambiance soviétique.
L'un d'eux, gueulard hystérique JFK, a écrit et traité le Président Sarkozy en exercice de voyou, sans que la justice ne s'émeuve.
Monsieur blagounette ne tient pas ses sbires et complices ... mais que fait donc sa twitteuse officielle et journaleuse? Elle a déjà abandonné l'esprit de famille ou prend-elle les eaux à La Rochelle?
Rédigé par : Stalen IIlitch GUEVARA | 23 juillet 2012 à 06:06
Last but not least :
Dans cette interview, ça cogne dur sur PSA, qui est devenu le mouton noir de l'industrie française.
Pourtant, PSA est bien plus patriote que Renault, dont l'Etat est actionnaire.
Cherchez l'erreur...
Bien sûr que c'est malheureux pour les 8000 salariés touchés et les sous-traitants locaux, mais je me dis aussi que les dirigeants de PSA n'ont pas pris cette décision à la légère, ni par plaisir de faire les gros titres. Ils sont très certainement acculés, et condamnés à agir vite s'ils veulent cesser l'hémorragie de la branche auto du groupe.
Rédigé par : RF | 23 juillet 2012 à 00:28
Autre chose, vous écrivez M. Bilger :
"Il paraît que le président de la République, le 14 juillet, a été un tantinet agacé – cela ne s’est pas vu ni entendu – par les interruptions fréquentes de Laurent Delahousse lors de l’entretien à l’Hôtel de la Marine."
Je confirme que l'agacement, si agacement il y a eu, ne s'est pas vu ni entendu.
Si réellement le président a été agacé, pouquoi ne l'a-t-il pas montré, et pourquoi n'a-t-il pas remis le journaliste à sa place ?
Rédigé par : RF | 23 juillet 2012 à 00:04
Je vous trouve durs avec Laurent Delahousse.
Il a été dans son rôle. L'interviewer politique est là pour challenger l'interviewé, pour lui tirer les vers du nez, et pour rythmer le débat, vous ne croyez pas ?
Il y a beaucoup de parti pris dans vos déclarations. Imaginons un instant que l'interviewé eût été Nicolas Sarkozy.
Vous auriez applaudi haut et fort la prestation de Laurent Delahousse.
Et puis, il n'est pas en porcelaine votre président. Après tout, si vous ne lui voulez pas de contradicteurs, encouragez-le à supprimer les interviews politiques... ou à disparaître du paysage politique.
Rédigé par : RF @ ceux qui ne veulent pas qu'on touche à Sa Majesté Normale | 22 juillet 2012 à 23:51
Bonsoir
La radio n'échappe pas au travers que stigmatise monsieur Bilger : on retrouve la même propension des journalistes à s'intéresser à leurs questions plus qu'aux réponses de l'invité, à couper la parole, à anticiper les réponses, à tenter de forcer l'interlocuteur pour qu'il finisse par dire ce qu'on attend comme réponse, etc.
Reconnaissons cependant un - timide - effort de France Info, qui a élargi depuis 2011 le temps des entretiens pour permettre une expression un peu plus authentique.
Rédigé par : Bélisaire | 22 juillet 2012 à 21:20
La liberté de la presse en France, c’est en 1789 et en 1945, pendant quelques mois seulement, et pour des raisons politiques. L’Angleterre a une autre tradition, qu’elle a d’ailleurs complètement oubliée. Comme Camille Desmoulins a fini inféodé - à Robespierre puis à Danton - le symbole, c’est Camus. Marat aussi, mais il était fou. A part ça, c’est plutôt moche, compte tenu des inévitables exceptions.
Autre problème : aujourd’hui, avec internet et Mediapart, le journaliste de la presse écrite ou de la TV ne peut plus prétendre faciliter l’accès du vulgum pecus à l’information. Il faut donc faire autre chose : comme la distance critique est difficile à acquérir, on amuse. Lorsque les Romains ont été dégoûté du théâtre grec, ils ont inventé les jeux du cirque. Lorsque nous en avons eu marre de Beuve-Méry, nous sommes passés à Pujadas. Evidemment, vous avez raison, il y a des intermédiaires…
Rédigé par : Boris | 22 juillet 2012 à 20:25
Le journalisme normal, c'est comme la justice normale, ça doit faire émerger la vérité.
Avec les mêmes règles, contradictoire, impartialité, indépendance.
Et le même enjeu, la confiance.
Mais on peut rêver.
Rédigé par : Choubidou | 22 juillet 2012 à 10:48
Les uns viennent avec leurs questions, les autres avec leurs réponses, comme Marchais qui lui au moins amusait !
Pour tenter de tordre le cou à une légende 'taisez-vous Elkabbach' n'a jamais été prononcé par Marchais, mais par Pierre Courtois humoriste de l'époque.
Elkabbach qui interrompt toujours ses invités sur LCP, il prétend mieux connaître les sujets des livres de ses invités, qui a fait des émules, les Risser, Haziza, Gratien etc. tous coupent tous la parole de leurs invités et manifestement ils n'écoutent pas ce qu'ils disent. Hélène Risser elle fait mieux, si un invité prend un peu trop de temps pour trouver le mot le plus approprié à sa pensée, elle va terminer la phrase, ce qui dans la majorité des cas contraint l'invité à la contredire. Tenter une remarque à la dame est inutile, sa formule toute trouvée 'je recadre le débat'... elle ne pourra donc jamais s'améliorer elle, elle sait !
Tous ces journalistes LCP devraient s'inspirer de JM Colombani qui a un talk show de très grande qualité sur LCP.
Les meilleures plumes ! ! de la presse écrite sont désormais les invités permanents de tous les plateaux télé, reléguant les journalistes télé à un rôle de passeurs de soupe, de mauvaise qualité, tous ignorent les fondamentaux de l'animation, ces journaleux télé doivent exister et tous veulent paraître, ils n'ont toujours pas compris que si ces plateaux sont suivis c'est pour les invités toujours, jamais pour l'animateur !
Serge Moati est très certainement un excellent, plébiscité par tous, ses documentaires sont excellents, dès qu'il anime un plateau télé, il est insupportable, il gesticule, il donne le tournis, je zappe, lui et FOG sur un plateau animé par MOG... serait le pire supplice chinois.
Le comble de ce 14 Juillet 2012 a été dit par Marie Drucker "il n'y a qu'en France que le 14 Juillet est ainsi fêté..." curieuse formulation, peut-être voulait-elle dire Fête Nationale...?? mais cette formule, sans excuse jamais, est le révélateur des dérives de cette fonction qui n'a plus ni rigueur, ni exigence, ni garde-fous, quelques-uns disent n'importe quoi sans jamais apporter une rectification, rectifier serait s'abaisser !
A Bruxelles et en Wallonie, le 14 Juillet français est très largement fêté, alors que la Fête Nationale belge qui est le 21 Juillet l'est de manière plus modeste, mais Marie Drucker l'ignorait, tout comme elle ignorait que le 4 Juillet Fête Nationale US est fêtée comme aucune autre fête nationale dans le monde... aucun défilé militaire mais c'est une fête inouïe, joyeuse et inoubliable, dans les rues, dans les parcs etc partout on fête les USA. Vivre un 4 Juillet aux USA est un moment inoubliable !
L'Etat en recherche d'économies devrait sur les chaînes publiques remplacer tous ses lecteurs de prompteurs par des robots, les speakerines ont bien été supprimées, bon d'accord ce serait réinventer la radio, mais pour ne prendre que la grande messe du 20h il serait urgent de la ramener à dix minutes pas plus... comme M6, il suffirait de les payer au prix que le sont les camelots du rayon boudins des supermarchés le week-end, ainsi il y aurait moins de demandes !
RTL Première Radio de France qui titrait ce matin sur son site 'sauf accident, Wiggins a course gagnée' (dixit), qui fait mieux !
Rédigé par : Pietri S | 22 juillet 2012 à 10:26
"journalisme normal" : bel oxymore !
Rédigé par : Achille | 22 juillet 2012 à 10:10
Laurent Delahousse a été parfaitement odieux lors de cette interview, coupant la parole du chef de l'Etat, mais pire, adoptant la tendance de ces nouveaux journaleux, anticipant et terminant les phrases du chef de l'Etat ; c'est insupportable, c'est la preuve d'un manque de professionnalisme, d'éducation et de savoir-vivre. Il n'a laissé aucune place à Claire Chazal, c'était une sorte de monologue, laissant juste un peu de place à François Hollande mais pas trop, c'était Delahousse one-man-show, le chef de l'Etat et C. Chazal les faire-valoir du coco danseur des week-end de France 2.
Rédigé par : Pietri S | 22 juillet 2012 à 09:11
Les "journalistes". Cela existe encore ?
Depuis plus de trente ans, je les cherche.
Certes il y a des "agents des médias", plus ou moins corsetés selon "l'éclairement" de leur "patron" propriétaire, selon leur capacité personnelle à mettre leur liberté au-dessus de leur intérêts pour la vérité (s'ils la trouvent désirable), et à ne pas courir vers le confort.
Les données actuelles de la communication publique font que les vrais journalistes sont peu nombreux et souvent cachés.
En fait, ces agents des médias travaillent pour leur propre compte et pour asseoir leur influence idéologique, de droite, de gauche, du centre, parfois du quatrième dessous.
Peu sont capables d'être "au-dessus", pour reprendre l'expression que Michel Jobert lança à Valéry Giscard d'Estaing qui estimait que les Français voulaient être gouvernés au centre.
Lorsque certains agents des médias on tenté de déstabiliser le ministre du budget Michel Charasse, ce dernier a trouvé la réponse digne d'eux. Dans une émission technique, il a abordé la question des niches fiscales, et a par deux fois cité les journalistes comme bénéficiaires de solides niches.
La guérilla cessa innocemment sans faire de bruit.
Cela les décrit bien.
C'est fini les Périer-Daville du Figaro non encore devenu un journal de combat de M. Hersant, c'est fini les Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet, Pierre Sabbagh et autres qui n'ont pas couru vers la gamelle dorée de Berlusconi sur l'ancienne 5ème chaîne, tels les Michel Drucker et les Guillaume Durand, que l'on a accepté de reprendre sur le service public. Coupable négligence.
Ces gens-là tomberont quand tombera le Régime qui s'épuise.
Mais des journalistes nouveaux, libres, talentueux, probes, commencent à émerger.
J'ai repéré sur les nouvelles ondes un dénommé Philippe Bilger...
Rédigé par : Arobase du Ban | 21 juillet 2012 à 19:47
En accord avec vous, les piètres prestations intellectuelles des journalistes de la télévision sont à l'origine de la médiocrité des débats. Ce serait préférable d'avoir des professeurs de Sciences po comme Dominique Reynié. Ceci étant dit je n'ai pas trouvé que Delahousse sortait de son rôle en reformulant les réponses. J'en déduis donc à l'image des députés qui ne veulent pas de contrôle sur leurs notes de frais que Hollande ne supporte pas que l'on parle après lui. Arrêtez avec ce mot normal qui en fait masque la médiocrité. Hollande a manifestement des talents de manœuvrier ; que l'on m'explique à quoi cela peut servir la France que de me faire remarquer qu'il tient son rôle d'une façon que d'aucuns considèrent comme normale !
Rédigé par : Perplexe-gb | 21 juillet 2012 à 18:53
Ne pas citer JM Aphatie et le futur Fogiel de RTL, c'est se disqualifier d'avance quand on veut donner des leçons.
"Ils étaient tous atteints de la peste, sauf RTL !" ...
(La Fontaine et Bilger )
Rédigé par : Savonarole | 21 juillet 2012 à 17:42
La lecture de ce billet me fait également penser notamment à un certain présentateur d'émissions de variétés du dimanche après-midi, qui recevant un écrivain et lui demandant de présenter son livre, lui coupe régulièrement la parole au bout de quelques mots et raconte le livre à la place de l'auteur. Je ne supporte plus ce genre de comportement et je pense qu'à la place de l'invité j'aurais claqué la porte. Finalement le premier souci de tous ces journalistes qui ont le besoin d'exister et de durer c'est d'être en permanence la vedette de leur émission au détriment de leurs invités. Et comme je ne peux pas claquer la porte à leur place, je zappe sur une autre chaîne.
Rédigé par : Jabiru | 21 juillet 2012 à 17:16
Il faut reconnaître également que les hommes politiques - et FH ne fait pas exception - arrivent avec des paragraphes entiers préparés sur chaque thème, et que le 'gras' de la réponse est plus dilatoire qu'éclairant.
Dans ces conditions, le journaliste doit intervenir pour obliger l'interlocuteur à préciser sa pensée.
Frédéric Taddéï que vous citez est bon: il laisse finir la personne mais ne se prive pas de faire remarquer qu'elle n'a pas répondu précisément à la question. Mais son émission ne souffrait pas trop des contraintes de temps.
Bref, c'est un art compliqué, il faut savoir interrompre mais aussi laisser terminer. Pour en être capable, je crois qu'il faut impérativement préparer les questions, étudier le sujet et anticiper les réponses possibles. Mais pour cela, il faut des vrais journalistes et non des présentateurs.
Rédigé par : Alex paulista | 21 juillet 2012 à 15:49
Agacé le Flanby dites-vous ??? du fait qu'il n'a pu développer son argumentation ??
Encore faudrait-il qu'il en ait des argumentations solides, étayées et chiffrées ; or le MOU n'en a aucune à proposer de plausibles sur le plan économique, de l'emploi et du chômage !
Il devrait remercier Delahousse de lui avoir évité de trop s'étaler sur son impuissance et son incompétence vis-à-vis de ces sujets brûlants !
Rédigé par : sylvain | 21 juillet 2012 à 13:12
Vous avez raison, Monsieur l'Avocat général, cette manie d'interrompre un interlocuteur lors d'une interview est non seulement agaçante pour l'intéressé, mais aussi pour l'auditeur. On dirait qu'elle met en avant le journaliste au détriment de la personne interrogée.
J'ai eu l'occasion de suivre quelques cours de reportage audiovisuel et il était recommandé d'interrompre de temps à autre l'interlocuteur, si celui-ci se lançait dans un discours sans fin. Mais, bien entendu, il ne fallait pas que le journaliste se substitue à la personne interrogée.
Manifestement, cette deuxième recommandation est oubliée par beaucoup. Il est vrai que du temps de Sarkozy, FOG avait un plan de carrière à faire valoir. Aujourd'hui, c'est Delahousse qui a sans doute certaines ambitions.
Rédigé par : Pierre Verhas | 21 juillet 2012 à 10:32
Bonjour monsieur Bilger.
Vous avez fait une bonne analyse de cette
discussion avec le président.
La plupart d'entre nous ont remarqué une certaine distorsion dans les échanges.
Si vous me permettez, je dirais pour ma part que les précédents débats étaient plus vers le pouvoir, alors que ce dernier débat et plus politique.
Le pouvoir est craint.
Le politique est chahutée.
Il reste aux intervenants de rééquilibrer
les choses, pour la bonne marche de notre démocratie !
Rédigé par : J.A | 21 juillet 2012 à 09:28
Bonjour Philippe Bilger,
« Ce minuscule contentieux a tout de même le mérite d’attirer l’attention sur ce que devrait être un journalisme normal parce qu’il ne sert à rien d’avoir l’honneur de poser des questions à un chef de l’Etat ayant fait de la normalité une exigence si les journalistes en face de lui n’adoptent pas eux-mêmes un autre registre. »
Il est clair que pour certains journalistes, leurs questions sont plus importantes que les réponses de leur interlocuteur.
Ajoutons à cela que la pertinence de leurs questions passent bien après la recherche du scoop médiatique. C’est ainsi que je considère, pour ma part, la question sur le tweet malheureux de VT parfaitement accessoire, si l’on excepte bien sûr, les journalistes des revues people du genre Voici, Gala ou encore Closer.
Il est vrai que les interviews avec l’ancien président qui s’effectuaient à l’Elysée, dans un décorum destiné manifestement à intimider les journalistes soigneusement « sélectionnés » pour poser leurs questions, étaient beaucoup moins conviviales. Il suffisait de regarder leur visage tendu, le choix méticuleux des mots utilisés pour poser leurs questions pour s’en convaincre.
Ceci étant, difficile d’obtenir un journalisme normal quand le vedettariat dans cette profession peut être assimilé à celui du monde de la politique. Dans ce métier il faut se montrer, sinon les confrères ont vite fait de vous piquer la place.
Rédigé par : Achille | 21 juillet 2012 à 09:03