Elle est morte il y a cinquante ans. Elle avait trente-six ans. Suicide, meurtre, accident, peu importe au fond dès lors qu'elle avait pressenti, dans l'une de ses fulgurances à la fois décousues et lucides, ce que serait son destin final: une femme jeune sans vie, entourée de médicaments.
Il est sûr qu'elle est devenue un mythe. Ce terme utilisé à tort ou à travers qui prétend faire de n'importe quelle célébrité une légende lui convient tout à fait, il faut le reconnaître. En effet, au-delà de l'adhésion ou du rejet ordinaire qui évalue et juge les artistes mais les maintient dans le registre classique où des comparaisons et des hiérarchies sont possibles, le mythe les fait entrer dans une sphère où, si peu nombreux, ils nous habitent bien plus qu'on ne les possède. Il y a eu, pour n'en citer que quelques-uns, Greta Garbo, Marlène Dietrich, Rudolf Noureev, la Callas.
Marilyn est le mythe par excellence pour détracteurs et enthousiastes réunis.
Au fil du temps, à force d'écouter, de lire et de voir ses films, en m'enrichissant de la pluralité des regards portés sur elle, en étant le témoin, grâce à tant de reportages et d'actualités, de scènes de son existence publique quand elle échappait à l'enfer de sa condition intime, dans les manifestations les plus quotidiennes comme les plus officielles, je me suis rapproché d'une compréhension qui me semble plausible.
Marilyn Monroe non seulement a un corps qui est une histoire (Mediapart) mais me semble constituer un univers humain qui offre à chacun ce dont il a besoin.
Comme si elle avait rassemblé en elle, grâce à la nature, à cause des aléas de son existence, de ses difficultés d'être et de son incroyable pouvoir de séduction, de quoi satisfaire, combler, toucher, émouvoir, faire frémir ou rêver, pleurer ou réjouir n'importe qui.
Sans qu'aucune des excitantes et brillantes facettes de sa personne apparaisse comme un triomphe arrogant, une supériorité jalousée puisque derrière toutes on ne pouvait pas ignorer les souffrances et les fragilités d'où elles étaient sorties et qui imposaient, au propre et au figuré, un maquillage de six heures pour être effacées une journée.
Le mal de vivre, l'obsession de mourir, le sentiment de n'être rien sauf par le corps et le désir qu'elle inspirait, l'adulation vaine des foules, il est évident que cette symphonie crépusculaire et désespérée a suscité inéluctablement chez tous une adoration, une compassion, une affliction, une absolution. Les séquences troubles de sa destinée, cet abandon parfois à ce que l'univers de la politique et de la mafia mêlées avait de pire ne lui ont jamais été reprochés, comme si rien de ce qui lui advenait ne pouvait la souiller et porter atteinte à son irrécusable innocence.
Marilyn était bien trop riche en trésors et en faiblesses et le prisme au sein duquel elle évoluait trop large pour qu'à chaque seconde quelque chose d'elle ne puisse pas faire écho chez nous.
La comédienne délicieuse mais parfois médiocre rassurait ceux qui aspiraient à déceler du négatif dans une domination sur les coeurs et dans les têtes qui, sans lui, aurait été insupportable.
Elle suscitait chez beaucoup l'envie de la protéger, parce qu'elle usait de ce don redoutable d'être une triomphatrice menacée à chaque seconde, une reine sans cesse proche de sa chute, une vivante mise en joue sans répit par la mort. La virilité venait à son secours sans mauvaise conscience.
L'enfance qu'elle faisait apparaître dans ses attitudes, ses mimiques, sa voix, sa nostalgie favorisait cette passion de la puérilité qui touche certains hommes, surtout quand celle-ci s'accompagne d'une formidable conscience d'être une bombe sexuelle, un corps qui non seulement ne rend pas illégitimes mais justifie des appétences au fond ambiguës, équivoques.
Ses dérives solitaires, le revers sombre et pathétique de la lumière qui selon elle n'éclairait pas comme il convenait ce qu'elle était vraiment, le masochisme qui la conduisait à avoir des rapports rapides avec des inconnus, parce qu'elle s'estimait trop peu pour se préserver, cette sensualité immédiate et imprévisible ont sans doute fait germer dans une infinité d'instincts des fantasmes tournant autour de Marilyn vous ayant miraculeusement élu...
Au-delà, la disponibilité et la facilité avec lesquelles elle faisait don de ce qu'on est convenu de considérer comme le plus précieux et le plus secret de soi - ses ébats politiques avec les Kennedy entrant dans une catégorie où Marilyn était désirée et soumise à une puissance tutélaire apparemment bienfaisante - énervent et en même temps excitent un puritanisme pourtant tenté, ces pulsions mal réprimées qui se nourrissent d'une indécence à la fois fascinante et angoissante.
Les nuits, les somnifères, l'alcool, la psychanalyse, l'errance dans son malheur et son inguérissable sous-estimation de soi : je suis persuadé qu'ils ont noué un lien puissant et délétère avec trop d'âmes blessées.
Marilyn Monroe ressemble à un livre court mais plein à craquer, à exploser, à finir. On y trouve tout, de tout. Chacun peut puiser son miel, son venin, choisir ce qui, pour le corps, l'esprit et le coeur, le sens de l'existence, lui parlera le plus.
Marilyn n'est pas une actrice. Un mythe. Mais si proche, si familier.
Quelque chose en nous de Marilyn bat.
En revanche son Hellfire sur Jerry Lee Lewis est superbe.
Rédigé par : [email protected] | 13 août 2012 à 18:18
Oui, il est devenu célèbre par lui.
Il faut que je m'y colle un jour, dès que l'aurai déniché au moins. Mais je répugne à commander au destin en commandant un livre, j'aime qu'une belle accointance nous unisse à l'occasion d'un passage en librairie où on était venu chercher autre chose, ou encore mieux, rien, juste curieux en les soirs bleus d'été, tel Rimbaud, heureux comme avec une femme.
AO
Rédigé par : oursivi | 13 août 2012 à 19:44
"Savo, plutôt que d'écrire des bêtises pas propres sur Polac, répondez-moi là-dessus, connaissez-vous le Tosches opiomane ?"
AO
Rédigé par : oursivi | 13 août 2012 à 17:52
---------
Oui, cher oursivi, j'ai lu cela, il y a bien longtemps.
Je le soupçonne d'avoir voulu faire son Thomas de Quincey, "Les confessions d'un mangeur d'opium anglais"...
En revanche son Hellfire sur Jerry Lee Lewis est superbe.
Rédigé par : [email protected] | 13 août 2012 à 18:18
Rédigé par : Savonarole | 07 août 2012 à 18:45
Savo, plutôt que d'écrire des bêtises pas propres sur Polac, répondez-moi là-dessus, connaissez-vous le Tosches opiomane ?
Sa quête littérairement bien menée est assez mignonne quand on songe à la facilité avec laquelle de simples troufions indochinois trouvaient là matière à vraiment pénétrer le fantasme second de l'Orient... Mon père, déjà.
Comme quoi on peut être le close pal de bien des plus obscurs ou starisés artistes new-yorkais et galérer comme un touriste pour dégoter ce qui se donnait pour rien quarante ans plus tôt...
Un temps, je connaissais sa traductrice française, pas la moitié d'une belle ch..., elle aussi, mais antiMarilyn.
PB, vos bonnes lignes sentent par trop l'écoute de la belle série estivale de FCult pour que ne la citiez pas ; me trompé-je ?
AO
Rédigé par : oursivi | 13 août 2012 à 17:52
"Marilyn est le mythe par excellence pour détracteurs et enthousiastes réunis" a écrit notre hôte !
"Et sous mes yeux, mes yeux hagards, se déroulait la même scène" (Henri Salvador, Zorro est arrivé, Acte 3)... que sur ce blog !
Ne tapez pas sur Marylin, revenue de très loin : une mère aux abois, onze familles d'accueil je crois... et la jungle hollywoodienne...
Sont fortiches les donneurs de leçon franchouillards et un brin machos !
Marilyn était belle... et ça, ça ne passe pas pour certains. Dommage pour eux !
Rédigé par : Nath | 08 août 2012 à 18:23
Rédigé par : Savonarole | 07 août 2012 à 18:51 :
"Si Philippe Bilger fait un billet élogieux pour le décès de Michel Polac, je me suicide."
Ne le faites pas, vous ne connaîtrez jamais le billet élogieux que Philippe Bilger fera pour vous. LOL
Rédigé par : RF | 08 août 2012 à 14:09
C'est sûr que ça n'arrivera jamais à Sarkozy, même bien avant 50 ans.
Il est déjà mort et oublié depuis longtemps...
Rédigé par : Patrick Handicap expatrié | 08 août 2012 à 00:56
.....................................
Pour vous peut-être mais pour moi Sarkozy restera le seul Président qui aura marqué son quinquennat par son dynamisme, sa volonté, sa ténacité malgré la terrible inquisition orchestrée contre lui par les forces obscures et diaboliques des Torquemada socialo-merdiatiques, du jamais vu dans l'histoire de notre pays !
Sarko sali vilipendé stigmatisé caricaturé, mis à la une des merdias de gauche en Hitler, en Pétain, en fou échappé de l'asile ; il a eu droit à toutes les attaques les plus ignobles et nauséabondes sans que ça gêne le moins du monde le nouveau monarque socialo-aplaventriste complice et consentant par son silence à cette horrible chasse à l'homme !
Quand on voit l'attitude de ce mollasson socialo au pouvoir, cette cacophonie permanente, ces indécisions scandaleuses, ces incompétents à tous les postes ministériels, on peut dire que la France a perdu gros en éliminant Sarko !
Ce n'est pas Sarko qui a perdu mais la France !
Vous dites que Sarko est mort et oublié depuis longtemps.
Moi je dis que c'est plutôt votre Mollusque qui est "mort-né" !
Rédigé par : sylvain à Patrick Handicap expatrié | 08 août 2012 à 09:21
C'est amusant les dérives des commentaires. On parle du destin d'une jolie femme pour finir sur un dialogue comparatif vestimentaire entre le Moyen Age chrétien et le voile musulman actuel. Pour mémoire il y avait bien le voile en Europe mais la nudité se portait bien aussi. Les femmes se baignaient nues dans la Seine, il faudra attendre Henri IV pour que cela soit interdit du fait qu'il s'était arrêté pour regarder une jolie baigneuse, ce qui mit en fureur une dame bourgeoise. Les tableaux médiévaux montrent facilement la nudité. Le voile européen du Moyen Age était aussi un ornement. Par contre les femmes devraient de nos jours toujours avoir quelque chose sur la tête pour entrer dans une église.
Pour ce qui concerne Marilyn Monroe, je compatis à son destin, à son enfance malheureuse. Mais j'envie le destin exceptionnel des personnages célèbres issus de la pauvreté. Tout comme Bérégovoy dont on nous ressasse l'origine modeste mais dont la vie a été sûrement plus passionnante que celle de bien des bourgeois.
Je suis un peu en lutte contre cette forme de mise en valeur des personnages par la cruauté du destin de leur jeunesse. Marilyn pose aussi le problème de la beauté et du désir des autres sur vous. Bien des jolies femmes savent en tirer partie, Mais le féminisme d'aujourd'hui ne veut plus se faire complimenter. Certaines m'ont dit aimer les hommages masculins des pays latins et regretter la froideur des pays du nord.
Rédigé par : Perplexe-gb | 08 août 2012 à 08:10
Pour tenter de mettre tout le monde d'accord ou pour susciter une polémique à venir LOL
Il y aura 35 ans, le 16 août, mourait Elvis Presley... le sulfureux rocker au déhanché qui avait choqué les puritaines américaines...
Quel éloge lui sera réservé... wait and see !
35 ans c'est moins symbolique que le demi-siècle de Marilyn.
Rédigé par : Pietri S | 08 août 2012 à 07:14
@ ô Marie si tu savais...
Belle rengaine de l'inutile en clichés stériles qui font toujours plaisir à ceux et celles qui espèrent avoir un étiage très élevé de cultures en tous genres.
Surtout quand on fuit la réalité pesante.
Certaines égéries, serveuses de soupe "pensée unique bobo politiquement correcte prédigérée", américanisent leur nom, peut-être usé et abusé dans un univers de pauvreté intellectuelle et certainement de l'âme.
Toujours est-il, le bel objet sexuel qu'était "Marilyn" entre les griffes et les assauts des rapaces des majors, des mafias et des politiques, a fini dans le caniveau (y avait-il la lune cette nuit-là ?), n'ayant jamais été heureuse malgré les paillettes et les adulations. Elle n'a pu terminer le cycle de sa féminité qui s'est achevé, sordide, brûlant son image idéalisée.
Il est plus sain pour bien savourer et approcher au plus près l'inconnu et le délicieux féminin de se confier à Ronsard, Verlaine, Léo, Aragon (et sa dure Elsa), Jeannot (sur sa montagne), Francis etc. et tous les autres.
Ils nous proposent quelques clés... aléatoires mais tellement savoureuses.
Curieux ! mais les faits sont têtus... les poètes chantent l'amour et la Femme... les femmes chantent toujours leur ventre, question vie, survie, cherchez le hiatus... mais là nous abordons des contrées peu fréquentées où une solide culture certaine de l'humain est nécessaire sinon on dévisse sans filet et on revient aux éternels clichés.
Rédigé par : Poil à gratter chez Pic de la Mirandole | 08 août 2012 à 06:01
Cher Philippe,
Un mythe, c’est un court-circuit entre la sublimation et le pervertissement.
Nous vous laissons dans la perplexité de la recherche du sens profond, le déchiffrage de vos perceptions. Est-ce qu’un lâcher de string à un président peut devenir mythique ?
Les journalistes sont pointus dans l’art de verser l’encre jusqu’à construire des présidentiables.
N’a-t-on pas connu récemment un pingouin qui se vantait que les femmes se couchaient sur lui dans ses bains de foule ?
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 08 août 2012 à 01:28
C'est sûr que ça n'arrivera jamais à Sarkozy, même bien avant 50 ans.
Il est déjà mort et oublié depuis longtemps...
Rédigé par : Patrick Handicap expatrié | 08 août 2012 à 00:56
Le débat sur Marilyn me laisse assez froid. En revanche la polémique entre Xavier Nebout et JT appelle une petite réaction de ma part.
Pour mieux comprendre les chose j’invite Xavier Nebout, mais bien entendu pas uniquement lui, à lire l'article au lien ci-après, article qui est fort éclairant.
http://www.theatrum-belli.com/archive/2007/12/04/la-guerre-de-civilisation-islamique-contre-la-modernite-occi.html
Dans ce débat, je rejoindrais JT plutôt que Xavier, même si en apparence il nous éloigne de Marilyn. Mais à bien lire cet article, on a le vrai rôle assigné à la femme dans une société musulmane, fort éloigné de celui de Marilyn dans la société US des années 1950-60.
Si combat il doit y avoir, encore faut-il ne pas se tromper de combat, même si la joute est dans premier temps philosophique.
Il convient de garder à l'esprit que la religion musulmane comme la philosophie chinoise ne sont pas des adeptes de l'immédiateté, mais bien du temps long...
Rédigé par : Robert | 07 août 2012 à 23:17
JT
Dommage que extrayiez quelques mots d'un propos qui est autre.
Le Moyen Age a duré mille ans, et évidemment, l'histoire du costume a évolué. Il fallait toutefois en retenir que la pudeur était de mise, et que sans aller jusqu'à la burqa, le costume de la femme musulmane ne dépareillerait pas dans une rue du Moyen Age.
Certaines tenues de nos religieuses d'avant Vatican II et qui remontent au temps de leur création, y ressemblent bien, parfois.
Quant à votre propos, je répéterai une fois de plus : il n'y a pas de société sans règles communes qui forment le droit, il n'y a pas de droit sans philosophie du droit, et il n'y a pas de philosophie du droit commune sans religion commune.
Le dernier à l'avoir compris semble être Napoléon, et la séparation de l'Eglise et de l'Etat a été une faute majeure.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 août 2012 à 22:30
Si Philippe Bilger fait un billet élogieux pour le décès de Michel Polac, je me suicide.
Rédigé par : Savonarole | 07 août 2012 à 18:51
Si vous tenez absolument à vous cogner du Marilyn Monroe et cherchez à comprendre pourquoi elle s'est suicidée, lisez la vie consternante de Dean Martin, "Dino" de Nick Tosches, un grand critique de rock américain, qui a su nous restituer l'insipidité de l'american way of life.
Ce livre est considéré par beaucoup comme un chef-d'œuvre sociologique sur l'Amérique des sixties, bien que le sujet tourne autour d'un chanteur de variétés.
C'est un sombre présage de ce qui nous attend : le tweet solitaire, les paillettes, les concepts creux, le cheap talk, et le soir venu, le dentier dans le verre.
Rédigé par : Savonarole | 07 août 2012 à 18:45
Le second paragraphe de votre post du 7 août, 10:12 est à encadrer. Ah ces pauvres femmes dont l'âme s'engloutit dans le trou béant de leur sexe. Sont-elles humaines au moins comme s'interrogeait un évêque lors je ne sais plus quel concile.
"mulierem non posse dici hominem"
Seriez pas un brin fondamentaliste Xavier Nebout ?
Et dire que vous aussi vous êtes sorti du ventre d'une femme !
Rédigé par : Mary Preud'homme @ Xavier Nebout | 07 août 2012 à 17:43
Plus odieux et inculte que Poil à gratter tu meurs. Encore un qui écrit avec sa queue, nous gave de son fiel et d'infos puisées dans les caniveaux !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 07 août 2012 à 17:16
Raz le castafiore de vivre sur l'encensement de cadavres ! Laissons à chacun-chacune les espaces voilés de leur vie au lieu de les massacrer parce qu'ils, elles, n'en auraient pas assez montré ! Même si le texte ci-écrit est magnifique !
Elle ne peut même pas être citée en exemple au regard de son enfance et ça c'est lamentable... parce qu'elle s'est trimbalée dans le futile et peut-être l'inutile !
Rédigé par : calamity jane | 07 août 2012 à 16:07
Xavier NEBOUT
On peut discuter, mais il me paraît hasardeux de comparer le voile musulman, sans nuance, aux coiffes médiévales. Nous n'avons aucun exemple en Europe de voile intégral et surtout pas de la violence mortelle dont s'accompagne cette prescription chez les musulmans. Je me permets de joindre un document canadien récent et une information hollandaise. Motus en France, le pays, la civilisation sont à vendre, à raison même de la confusion des genres.
"La Hollande là où 6 % de la population est musulmane rejette dorénavant le multiculturalisme : Le gouvernement hollandais en a assez de se faire piétiner par les musulmans et abandonne son modèle de longue date de multiculturalisme qui n’a fait qu’encourager les immigrants musulmans à se créer une société parallèle et nocive à l’intérieur du pays.
Un nouveau bill présenté au Parlement hollandais par le Ministre de l’Intérieur Piet Hein Donner le 16 juin dernier se lit comme suit:
Le Gouvernement partage l’insatisfaction du peuple hollandais face au modèle de société multiculturelle en Hollande et exprime son intention de centrer maintenant ses priorités vers les valeurs fondamentales du peuple hollandais. Dans le nouveau système d’intégration, les valeurs hollandaises vont jouer un rôle central et de ce fait le gouvernement n’adhère plus au modèle de société multiculturelle."
Les Hollandais, après des décennies de tolérance et de confusion, reviennent à une société moins permissive et surtout tentent de préserver leur identité. Dans ce domaine, comparer la musulmane et la femme du Moyen Age me paraît un double contresens.
Rédigé par : JT | 07 août 2012 à 12:19
Pourquoi encore se pâmer sur une star qui a raté sa vie et ne connaissait de la France que le queutard incestueux Yves Montand...
Pour une fois notre billettiste rejoint Sarko dans sa fascination américaine... toujours aller voir ailleurs ce que nous avons en bien plus beau chez nous pour fantasmer et délirer...
Avec la distance et le temps qui permettent de contempler un "monument" pour ce qu'il est, la vie de Marilyn ne fut qu'un désastre de superficialité féminine exploitée à outrance par des jouisseurs cupides et impitoyables... Que fait Najat Vallaud-Belkacem la nouvelle "potiche" protégée et officielle qui protège l'univers féminin, surtout en péril en France comme chacun sait ?
Monsieur le procureur requérez... requérez... il serait grand temps que vérité se sache sur Marilyn car même son nom n'était pas à elle...
Rédigé par : Poil à gratter | 07 août 2012 à 11:05
La personne est étymologiquement un masque de comédie, car il fut un temps où l’on disait la comédie avec un masque alors même que le comédien interprète seulement le texte tandis que l’acteur l’incarne. Mais l’interprétation seule valait l’excommunication, car à lire un texte en le faisant à sa façon, on l’incarne néanmoins et on avilit son âme. Point besoin de masque à celui qui lit un texte de façon monocorde ou en le psalmodiant tant il efface sa personne devant lui.
Alors derrière la personne féminine qui sous l’emprise de son instinct de reproduction, se fait belle pour attirer le mâle, perce le regard perdu de l’âme égarée. Et la femme de jouer de ce regard pour capter son chef. Certaines ne le trouvent jamais tant le poids de la personne est trop lourd.
A l’opposé, celle qui épouse le christ. D’une Sainte Thérèse à Marilyn, l’écart n’est pas tant dans la prédisposition que dans le chemin tracé par la société.
Et le Français de ne pas comprendre le voile de la femme musulmane qui était le même que chez nous au Moyen Age. Encore qu’il y a cinquante ans à peine, une fille qui en montrait trop était qualifiée de traînée.
Tout est affaire de personne.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 07 août 2012 à 10:12
Que dire d'autre après ce billet de notre hôte sur Marilyn Monroe ? au-delà de l'actrice et mythe il nous a parlé de Norma Jeane Baker. En le lisant ce fut un mélange d'infinie tristesse et d'enchantement, les images et scènes où elle était sublime me revenaient.
Désolé de déplaire aux esprits chagrins, comment ne pas avoir le coeur serré en repensant à Marilyn ou à Romy Schneider ? Deux femmes lumineuses au parcours différent, prisonnières du tragique et qui sont parties de manière similaire.
Rédigé par : Trekker | 07 août 2012 à 07:16
Désolé pour les râleurs mais je suis Philippe Bilger à 200%. Marilyn Monroe fut une immense actrice, n'en déplaise à ceux qui n'auraient pas vu la longue liste des chefs-d’œuvre qu'elle a portés, un talent comique dont peu d'actrices sont immédiatement capables mais au-delà, ce fut une artiste d'elle-même. Les photos qu'elle fit à sa demande sont d'elles, quand elle n'est éclairée que par des phares de voiture.
Elle n'est pas un mythe par hasard, elle a construit une œuvre et cette œuvre, c'est elle.
Je suis inconditionnel.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 06 août 2012 à 22:13
Ahh les femmes à problèmes... même quand elles sont belles, elles finissent toujours par me fatiguer.
Marilyn évoque bien moins pour moi que BB, mythique dans Le Mépris.
Adolescent, mon idéal féminin était Irène Jacob. Je l'avais adorée dans La Double Vie de Véronique et Rouge.
J'ai gardé quelque chose d'Irène en moi, même si ses dernières apparitions furent comme un heurt en pleine poitrine.
Rédigé par : Alex paulista | 06 août 2012 à 16:21
Pourquoi toujours Marilyn, rarement Garbo la divine, en France nous idôlatrons quelquefois Marlène Dietrich, nous avons totalement oublié Martine Carol et quelques autres, qui auraient le même âge... Que restera-t-il, mais que Dieu la garde en vie encore longtemps, de Juliette Gréco, quant à Gina et Sophia... Toutes ces belles femmes des années 50, souvent engagées, au destin particulier.
Simone Signoret, il y a eu Casque d'Or et aussi ce film dans lequel elle apparaissait comme elle était au naturel, une femme vieillie, qui avait beaucoup bu...
Pur hasard, Simone Signoret et Marilyn, il ne manquait plus qu'Yves Montand.
Faut-il mourir jeune pour être une icône ?
Rédigé par : Pietri S | 06 août 2012 à 16:10
Marilyn Monroe, Jean Jaurès et Jean Moulin, je ne peux plus les supporter.
Tous les ans, un éditeur se met en tête de leur consacrer un livre. Une bouillabaisse de bons sentiments : la Morale, le Cul et la Résistance.
Rédigé par : Savonarole | 06 août 2012 à 15:43
À chaque jour son icône. Profitons de la trêve estivale.
Marilyn est un de ces sujets sur lesquels on aimerait s'étendre.
Mais à l'automne nous aurons peut-être conscience d'autres priorités et alors le moment sera venu d'obéir à l'impérative anagramme MONROE > NO MORE.
Rédigé par : Yves | 06 août 2012 à 15:32
Marilyn fait, dans cet excellent documentaire, une confidence très intéressante: elle a peur de parler. Je me montre mais ne parle pas. Elle livre son corps mais non sa parole. C’est pourquoi elle est si mièvre à l’écran mais si suggestive en photo. Excellente leçon pour bien des vedettes d’aujourd’hui : apparaître et fermer son clapet.
Rédigé par : H.T. | 06 août 2012 à 15:28
@ Catherine JACOB | 06 août 2012 à 10:24
Ne cherchez pas à vous disculper chère Catherine : vouloir convaincre c'est douter soi-même.
On a tous quelque chose en nous de Tennessee !
Rédigé par : sylvain | 06 août 2012 à 14:41
Tout à fait d’accord avec vous sur le talent de la donzelle, même si elle fut le cauchemar de Cukor et de Laurence Olivier. C’est pardonnable. Il y a aussi quelques seconds rôles excellents, comme Eve et Quand la ville dort.
Après, une bonne partie de l’aura est due à sa liaison avec les frères Kennedy. Je ne sais plus si c’est dans Ellroy ou dans Korda, mais je me souviens de quelques scènes d’anthologies : j’assume pleinement cette fascination, même si elle est de bas étage.
Au fait, quelqu’un a-t-il vu le film de Simon Curtis ?
Rédigé par : Boris | 06 août 2012 à 14:05
« L'amant, le vrai, est celui qui vous fait fondre rien qu'en vous touchant la tête, en vous souriant droit dans les yeux. » (citation de Marilyn Monroe)
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Une très belle femme, séduisante, intelligente et spirituelle mais (pour son malheur) trop adulée, voire déifiée par les hommes et de ce fait jalousée et haïe par ses consoeurs actrices en raison de la fascination qu’elle exerçait à la moindre apparition.
Mais qui connaît la véritable Marilyn, la petite fille abandonnée par son père et ballottée durant son enfance dans 11 familles d’accueil et 1 orphelinat, (en raison d’une mère psychotique), puis mariée à 16 ans à l’initiative de sa tante ?
Ou encore la jeune femme qui disait se reconnaître dans les rêves de Goya, admirait Einstein ou Lincoln ?
La sportive, redescendue de son piédestal doré, qui cherchait dans le yoga un peu de sérénité ?
Otage des foules hystériques ? Proie docile des psychiatres qui au lieu de la rassurer exploitèrent le filon et la mirent à vif, elle, l’inquiète, la perpétuelle mal aimée en quête de racines et d’un regard au fond des yeux. Ne s‘était-elle pas choisi Clark Gable, non pas comme amant, mais comme père de substitution à défaut de racines auxquelles s’accrocher.
Et enfin la Marilyn (en mal d’enfants) qui tenta vainement d’être mère et dut y renoncer après deux fausses couches et des problèmes gynécologiques sévères ?
Norma Jean, alias Marilyn cette inconnue à qui son enfance fut volée, de même que sa courte vie d'adulte, idolâtrée, mais sans consistance, vouée à l’artificiel et qui ne lui appartint jamais, jusqu’à sa mort dans des conditions plus que troublantes ?
Marilyn, désormais amante pour l'éternité d'un ciel vert de cris !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 06 août 2012 à 13:18
Et si internet était le refuge des "humanités" ?
Très beau texte au service d'une belle pensée.
Merci M. Bilger.
Rédigé par : Arobase du Ban | 06 août 2012 à 12:49
Intéressant, mode, actuel, chic, sensible, humain, hélas, paradoxal, troublant, artificiel, lassant, trivial, holà, intrigant, fabriqué, exploité, stérile, assassiné, vraiment, sale, dégradé, usé, drogué, souillé, invectivé, abandonné, pitoyable, mort, voilà.
Rédigé par : JT | 06 août 2012 à 12:43
Bonjour Philippe Bilger,
« En effet, au-delà de l'adhésion ou du rejet ordinaire qui évalue et juge les artistes mais les maintient dans le registre classique où des comparaisons et des hiérarchies sont possibles, le mythe les fait entrer dans une sphère où, si peu nombreux, ils nous habitent bien plus qu'on ne les possède. Il y a eu, pour n'en citer que quelques-uns, Greta Garbo, Marlène Dietrich, Rudolf Noureev, la Callas. »
En ce qui me concerne, j’ai bien du mal à trouver un quelconque attrait à Marilyn Monroe. Je trouve que c’est une actrice plutôt médiocre, à cent coudées des autres stars d’Hollywood de son époque que furent Greta Garbo, Marlène Dietrich pour ne citer que celles-ci.
Quant à son physique de fausse blonde au pouvoir, nous dit-on, si envoûtant, je me suis laissé dire qu’une fois démaquillée, la « star » redevenait une fille très ordinaire. Ne restait plus alors, une fois la lumière éteinte, que les effluves de son parfum N°5 de Chanel pour faire illusion.
Notre B.B. nationale dans les années soixante était bien plus belle que M.M. et avait bien plus de talent. Il suffit pour s’en convaincre d’avoir vu les films Le Mépris ou La Vérité.
Qui peut citer un film de Marilyn Monroe où l’on puisse vraiment admirer son talent d’actrice ? La plupart de ses films ne sont que des navets, sauvés le plus souvent par l’acteur principal ou quelques seconds rôles.
Sa légende, elle la doit essentiellement à ses relations « sulfureuses » avec les frères Kennedy et le mystère qui entoure sa mort prématurée. Enigme, si toutefois c’en est une, soigneusement entretenue par quelques plumitifs qui ont vu dans cette affaire l’occasion inespérée de se faire beaucoup d’argent en jouant les exégètes.
Pour ma part je laisse volontiers ce « mythe » aux Américains. Ils en sont tellement friands.
Rédigé par : Achille | 06 août 2012 à 11:52
Très beau texte, monsieur Bilger, merci.
Rédigé par : Philippe Pottier | 06 août 2012 à 11:51
Je ne partage pas votre émotion, mais ce que vous écrivez est superbe, généreux et sans aucun doute lucide envers la gent humaine.
Rédigé par : mike | 06 août 2012 à 10:56
Ah notre avocat général honoraire et les blondes !
Et oh la Callas et ses fausses notes !
Et puis ah la la les Américains, leurs présidents, leur CIA, leurs mafias...
Et nous alors dans tout cela ?
Vous nous avez peut-être trouvé une juste place avec ceci :
"Les nuits, les somnifères, l'alcool, la psychanalyse, l'errance dans son malheur et son inguérissable sous-estimation de soi : je suis persuadé qu'ils ont noué un lien puissant et délétère avec trop d'âmes blessées."
Ceci étant, je précise tout de suite au cas où, que personnellement je ne bois pas en dehors d'un verre de bon vin à l'occasion, je n'ai jamais pris de somnifères (lorsque j'ai du mal à m'endormir, comme tout le monde, je me masse les pieds), je n'ai pas de psychanalyste et je me bats...CONTRE les pervers et les perverses qui cherchent à vous blesser en vous renvoyant une fausse image négative de vous-même, s’acharnant à fouiller dans les failles des âmes blessées entre deux poubelles.
Ah, oh, ah la la, nos propres services...!!
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 août 2012 à 10:24
"... une triomphatrice menacée à chaque seconde, une reine sans cesse proche de sa chute, une vivante mise en joue sans répit par la mort."
... ou tout simplement une victime en instance de sacrifice.
Car la foule (médiatique) moderne n'a pas renoncé à son besoin de victimes sacrificielles.
On cherche en Marilyn Monroe les qualités et défauts qui lui valurent la vie et la mort qui furent les siennes. Mais la réponse n'est pas en elle, elle est en nous, en ce besoin de la foule de se donner des idoles, de les vénérer, et de les brûler...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 06 août 2012 à 10:23
Très beau texte, un éloge admirable. Marylin, c'est la faille en nous, le souvenir de cette femme vulnérable m'émeut, suscite amour et respect.
Rédigé par : Camille | 06 août 2012 à 10:19
Mesdames, Marilyn Monroe faisait une taille 46... elle était gironde, elle incarnait la femme des années 50, gironde, pulpeuse et peroxydée... comme Jayne Mansfield, elle totalement oubliée...
Mesdames en 2012 une femme doit faire une taille 38, sinon point de salut pour elles... c'est dire le progrès LOL LOL dans la détérioration du corps féminin.
Rédigé par : Pietri S | 06 août 2012 à 08:43
Cher PB vous cédez à la mode actuelle, on n'entre plus : on rentre, on n'ajoute plus on rajoute... entendu hier d'une ado 'il le recopie" pour 'il le copie'... un peu comme les deux jumeaux !
Le préfixe RE n'est-il pas la répétition de l'action... ?
Rédigé par : Pietri S | 06 août 2012 à 08:37
Pourquoi avoir oublié James Dean, le mythe entre les mites LOL... Ces adorations posthumes me sont étrangères, je ne les comprends pas...
Marilyn aurait 86 ans, tout comme la Reine Elisabeth, pas très bonne actrice, très sulfureuse, elle serait une vieille dame respectable de cette respectabilité que l'on acquiert avec les années, elle serait sans doute oubliée. Elle est morte à 36 ans entourée de mystère, d'où le fantasme... qui n'a aucun sens.
Mais ce n'est que mon avis !
Rédigé par : Pietri S | 06 août 2012 à 08:32
Beau billet, Philippe.
Votre évocation me serre le coeur, et me fait penser à la vulnérable Baker Norma Jean, "plus belle que la divine... Monroe Marylin"
http://www.youtube.com/watch?v=bcrM7zd9ESI
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 06 août 2012 à 08:25